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5 Mystification des sentiments

Résumé

Sosuke Aïzen, Roi de l’ordre mondial a décidé de tuer subrepticement Ichigo Kurosaki qui devait normalement monter sur le trône à sa place. Même si Kurosaki est discret, il représente une menace pour Sosuke, et il reste le symbole vivant de l’ancienne gouvernance établit par Isshin Kurosaki que tous regrettent de plus en plus.

Malheureusement pour lui, vis-à-vis des autres clans, Sosuke ne peut faire assassiner Ichigo de manière ouverte. Alors, il lui propose une mission en tant qu’intercepteur. Falsifiant des documents et en donnant un ordre à Ichigo, il l’oblige à plonger dans le Seireitei.

Il engage un séduisant sniper pour abattre Kurosaki. En effet, Kurosaki a un net penchant pour les hommes. Il espère lui faire baisser sa garde, et faciliter le meurtre dans un sous-programme du Seireitei. Malheureusement, un incident inattendu se produit. En effet, un homme de la sixième division meurt à la place de Kurosaki, et ce n’est pas pour plaire à Kuchiki Byakuya Général en chef de la sixième division et ami d’enfance d’Ichigo.

Grimmjow n’est pas le coupable, mais il sait qui s’est chargé du militaire embusqué et va demander des comptes à Il Forte Grantz qui le soutenait dans l’ombre et à son insu. Les deux hommes s’expliquent, mais cela ne les sorts pas d’affaires pour autant.

Les plans d’Aïzen semblent plus lisibles pour tout ceux qui surveillaient le Roi. Que va-t-il advenir de Grimmjow ? Quelle décision va prendre Ichigo ? Va-t-il continuer à feindre qu’il ne se passe rien ? Avec cet incident, Aïzen va-t-il se rétracter ou bien va-t-il accélérer ses plans ?

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Découverte

 

 

 

Lorsqu’il ouvrit les yeux, Ichigo rencontra le regard soucieux d’Uryu. Son amant sembla soulagé de le voir à nouveau conscient.

  • T’en fais…

Une main se posa sur sa bouche, et Uryu se pencha vers lui pour lui chuchoter.

  • J’ai toutes les raisons de m’en faire, Ichigo. Tu n’écoutes jamais…
  • Uryuu, faut-il ce genre de situation pour que tu sois si proche de moi ? murmura Ichigo. Je suis si heureux…

Le parfum de son amant vint lui flatter l’odorat. Cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu. Uryuu parut déstabilisé, mais il se reprit rapidement comme toujours. Ichigo savait qu’en disant cela, son amant se crisperait et deviendrait plus froid et comme il le pensait Uryuu protesta de sa voix glacé, et Ichigo comme toujours ne laissant rien paraître de son trouble, le militaire écouta sans broncher ses paroles.

  • Tais-toi et écoute-moi pour une fois ! Ichigo, des hommes de la deuxième division sont venus dans ce labo. Je ne sais pas trop ce qu’ils veulent mais ce n’est pas bon signe.
  • Pourquoi ?

Ichigo avait réussi à repousser la main d’Uryuu. Il avait parlé aussi bas que lui.

  • Parce que mon père m’a averti que la mission de l’une des sections de la deuxième consistait à t’abattre !
  • Q…

Une nouvelle fois une main s’abattit sur la bouche d’Ichigo alors qu’il s’apprêtait à s’écrier. Uryuu le menaça du regard. Leurs visages étaient proches.

  • La ferme ! Et arrête de crier ! Et ce n’est pas tout… Kuchiki t’a fait suivre par des membres de sa section et il semble qu’un de ses hommes soit mort.
  • Quoi ?

Son regard hagard indiqua à Uryuu, qu’Ichigo risquait de se montrer imprudent. Il allait encore s’inquiéter pour les autres et pas pour lui, cela l’agaça prodigieusement.

  • Je crois bien que tu as intérêt à être très prudent. Tu es sûr que les scripts de notre ami commun sont infaillibles ?
  • Demande à ton père, répondit Ichigo grognon tout à coup.
  • Ils veulent te voir mort ! fit Uryuu contrarié.
  • Je vais rendre visite Gin… Et si c’est possible à…
  • Non, tu n’iras pas et tu ne le contactera pas ! Il le cherche, tu deviens fou ? Bon, sort de là, tu vas attirer l’attention.
  • C’est toi qui me bloques Uryuu, répondit Ichigo irrité.

Se levant enfin, Ichigo s’aperçut que quelques regards glissaient vers eux. Et pire encore, celui de Kurotsushi semblait particulièrement insistant.

  • Fait attention à ton supérieur.
  • Tu crois que je ne sais pas ? répondit Uryuu en reprenant son bloc pour noter quelques observations. Va à la soirée organisée ce soir par Aïzen, tu en sauras plus en rencontrant ton beau-frère. Et tu seras plus discret également.

Uryuu lui posa ensuite des questions d’un air détaché, pourtant Ichigo percevait de la nervosité dans sa voix. Son cerveau réfléchissait aux paroles que lui avaient dit Uryuu. Est-ce qu’Aïzen avait eu vent de la rébellion qui s’élevait en coulisse ? Ses faits et gestes seraient observés à la loupe visiblement.

Avant de partir, Ichigo jeta un bref coup d’œil autour de lui et constata que personne ne faisait réellement attention à eux. Ses doigts effleurèrent ceux d’Uyruu qui sursauta à leur contact. Leurs regards se rencontrèrent brièvement. S’ils avaient été seuls, Ichigo aurait prit Uryuu dans ses bras et l’aurait rassuré. Il dut s’en rendre compte car il le poussa vers la sortie.

  • Ta division doit t’attendre…

Dans sa voix, une trace de regret semblait y résider.

 

°°0o0°°

 

Le coup frappé discrètement à la porte de son bureau, fit relever la tête de Byakuya.

  • Entrez !

Byakuya s’attendait à voir réapparaître Kensei, mais ce fut à sa grande surprise le premier conseiller du roi, Gin Ichimaru qui se glissait chez lui.

  • Ichimaru ? Que faites-vous ici ?
  • Bonjour Kuchiki-sama, répondit en substance Gin. Je suis venu vous apporter quelques nouvelles.
  • En personne ? s’étonna Byakuya.

Gin Ichimaru s’avançait jusque devant son bureau. Sa longue veste blanche ouverte, montrait l’uniforme blanc qu’appréciait particulièrement Aïzen pour sa garde la plus proche. Contrairement à son habitude, cet homme si souriant affichait un visage sombre. Qu’il se déplace et qu’il lui montre ce visage ?

  • Ce n’est pas pour avoir une conversation de salon que je suis venu vous voir. Et j’ai bien peur que mes communications ne soient plus aussi sûres qu’auparavant.
  • Je vois… Et pourquoi souhaitez-vous me voir ?
  • Un de vos hommes a été tué par un membre de la deuxième division.

Byakuya plissa les yeux. Gin se pencha en avant, au-dessus de son bureau et parla à voix basse.

  • Vous cherchiez à protéger Ichigo, n’est-ce-pas ?

Gin continua comme s’il n’attendait pas de réponse de sa part.

  • Le Roi a convoqué le Général Touzen dans son bureau et ce dernier semblait titubant lorsqu’il en est sorti. Je ne sais pas ce qu’il prépare, mais je mettrai ma main à couper qu’il cherche à supprimer Kurosaki Ichigo.

En entendant cela, Byakuya fronça les sourcils. Ce n’était pas bon du tout.

  • Pourquoi me le dire ? Je pourrai être un de ses espions !
  • Parce qu’Ichigo m’a toujours dit de venir vous voir s’il y avait le moindre problème. Et c’en est un.

Les yeux de Byakuya s’arrondirent de surprise. La première fois qu’Ichimaru avait prononcé le prénom d’Ichigo, il avait tressaillit, mais cette fois-ci, le doute n’était plus permis. Et les yeux bleus si limpides du premier conseiller du Roi était si anxieux, qu’il sut. Jamais il n’aurait cru que cet homme puisse tomber dans les bras de son beau-frère.

Pourtant, Byakuya repoussa ses sentiments ambigus sur cette découverte et se concentra sur la sécurité d’Ichigo.

  • Comme vous venez de le comprendre Général Kuchiki, Ichigo et moi entretenons une liaison et cela depuis de nombreuses années. J’ai toujours veillé sur lui, et j’essaye de prévenir les mouvements du Roi.
  • Et mis à part Touzen qu’est-il arrivé d’étrange dernièrement ?
  • Il me met étrangement en dehors de toutes ses décisions, et notamment tout ce qui touche Ichigo. Je crois qu’il sait pour nous et parce qu’il sait, il m’écarte de lui et étrangement pour toute cette opération « Casal ». Je veux que vous compreniez bien que je suis toujours présent pour toutes les décisions ou réunions qu’Aïzen peut avoir. Mais plus depuis deux semaines au moins.
  • C’est effectivement étrange…
  • Je vais devoir repartir. Le temps me manque et je dois être présent à la réception de ce soir. Je suis désolé pour votre homme…
  • Moi de même…

Gin s’était déjà reculé et allait quitter le bureau par la porte où il était entré. Byakuya l’arrêta.

  • Ne passez pas par là, Ichimaru-san. Vous risquez de vous faire remarquer. Même si nos gadgets sont remarquables, il est aussi facile de détecter les anomalies qu’ils laissent. Je vais demander à mon homme le plus sûr de vous accompagner jusqu’aux porte de ma division.

En disant cela, Byakuya appela Renji sur sa ligne directe.

  • Je vous attends dans mon bureau Commandant Abaraï.
  • J’arrive tout de suite.

Devant lui, Gin parut indécis.

  • Vous n’êtes pas obligé.
  • Si vous êtes l’un des amants de mon beau-frère, je suis obligé de vous protéger. C’est un serment que je lui ai fait…

En entendant cela, Gin parut surpris, mais n’eut pas le temps de poser de question, la porte s’ouvrait sur Renji.

  • Oui, mon Général ? fit le militaire respectueusement.
  • Veuillez accompagner, Ichimaru-san jusqu’aux portes de la division très discrètement.

Gin sentit sur lui l’examen des yeux rouges du Commandant Abaraï. Il sentit aussi son étonnement. Puis, il reporta son attention sur son chef, comme s’il avait mal compris l’ordre.

  • En êtes-vous sûr Général ?
  • Tout a fait sûr, Commandant.

Byakuya observa son subalterne s’incliner avant de se diriger vers une porte dans un coin de son bureau. Il invitait Ichimaru à le suivre. Ce dernier avant de le faire, s’inclina devant Byakuya et suivit Renji sans rien ajouter.

Un soupir franchit ses lèvres et il dut se rasseoir. Inconsciemment, il s’était levé lorsque Gin s’était penché vers lui, mais il restait toujours sous le coup de l’annonce que lui avait faite Ichimaru. Et dire qu’il pensait que Kensei serait certainement celui qui le surprendrait le plus. Byakuya fronça les sourcils. Pourtant, Ichimaru semblait heureux en ménage alors pourquoi entretenait-il une liaison avec Ichigo ?

Au même moment la musique de son téléphone l’interpella. Son cœur avait faillit sortir de sa poitrine, tellement il ne s’y attendait pas.

  • Byakuya !
  • Ichigo ?

Le son de la voix d’Ichigo le retourna. Sa journée allait être riche en rebondissement.

  • Tu vas bien ? s’inquiéta son beau-frère.
  • Ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question Ichigo ! Mais à toi !
  • Ce n’est pas dans ma division où il y a des morts !
  • Ce n’est pas après moi que le tireur d’élite visait ! rétorqua Byakuya en colère.

Il se reprit. Ses émotions allaient encore le dépasser comme toujours lorsqu’il discutait avec son meilleur ami. Il devait se reprendre et respirer. Voilà, c’était mieux ! Son souffle reprenait un cycle régulier.

  • Comment est-ce que cela s’est produit ? s’étonna Ichigo.
  • Lorsque j’ai su que tu partais comme intercepteur dans le sous-programme 1515, je ne voulais pas que tu y partes sans escortes. Cela aurait dû être notre mission, pas la tienne.
  • Si Aïzen t’entendait, tu serais mort !
  • Ah oui ? Intéressant… répliqua Byakuya avec un fin sourire.
  • Je ne plaisante pas ! s’énerva Ichigo.

Byakuya laissa échapper un petit rire, et Ichigo marmonna.

  • Tu sais que je dois être le seul homme sur Terre à connaître ton rire ?
  • C’est vrai… répondit Byakuya.

Toutefois le noble se reprit et continua d’une voix plus grave.

  • Lorsque mes hommes sur place ont repéré ce sniper, je leur ai donné l’ordre de l’abattre.
  • Alors pourquoi ton homme est-il mort ?
  • Parce qu’un autre homme de la deuxième division attendait en embuscade ! C’est pourquoi il est mort. D’après nos informations, ce Jaggerjack devait être seul.
  • Hum… je vois. Mes soupçons sont confirmés. Aïzen a bien l’intention de me supprimer.
  • Que vas-tu faire ? demanda Byakuya.
  • Crois-tu que je vais le laisser faire ? Je vais reprendre ma place Byakuya. M’aideras-tu ?
  • Ce n’est pas une question à me poser, Ichigo. C’est blessant.
  • Très bien… Je me rends à la réception de ce soir.
  • Quoi ?
  • Tu as bien entendu. Il n’est pas question pour l’instant que je trahisse le moindre doute. Je vais gagner un peu de temps pour réunir mes troupes. Lui a eu tout le temps de le faire.

Byakuya ferma les yeux et sentait en lui deux sentiments naître. Celui de l’impatience, et celui de la prudence. L’impatience d’enfin mettre un terme aux activités d’Aïzen, et la prudence de mettre à l’abri ceux qu’il aimait.

  • Je mets ma division à ton service, Ichigo. Je vais organiser mes troupes.
  • Très bien, fit Ichigo.

On percevait un certain soulagement dans sa voix. Byakuya faisait le compte des officiers qui prêteraient main forte à Ichigo et il pensa à Kensei… et puis à Jaggerjack !

  • Ichigo, le sniper qui a voulu intenter à ta vie…
  • Tu l’as tué ? fit Ichigo un peu absent.
  • Il m’appartient et je l’ai mis au service de ta protection.

Un silence suivit cette déclaration. Byakuya crut bon de demander.

  • Ichigo ?
  • Oui… Oui… Tu as recruté celui qui voulait intenter à mes jours ? Mais t’es dingue Byakuya ! De toute façon, je l’ai toujours su… Tu te caches derrière une façade bien trop courtoise et noble…
  • La ferme ! coupa Byakuya. Tu ne m’as pas bien compris. Il m’appartient corps et âme. Il n’est pas assez vieux pour savoir ce que cela signifie.
  • Ooohhh… C’est bien ce que je disais, tu es un vicieux.

Byakuya se sachant seul eut un vrai sourire. Ichigo était le seul qui se permettait de lui parler ainsi, et il était le seul à qui il le permettrait.

  • Il veillera sur toi.
  • Et tu as le sens de l’ironie. Décidément… Tu me surprendras toujours.
  • Merci pour tes compliments, Ichigo. Mais je dois me préparer pour la soirée et… également m’occuper des hommes.
  • Tss… C’est vrai qu’il faut nous préparer. Je vais demander à Shunsui de prendre contact avec toi, alors tiens toi prêt.

Le bip de fin de conversation avertit Byakuya qu’Ichigo n’attendait pas de réponse de sa part. Le noble s’assit de nouveau derrière son bureau et resta ainsi les yeux fermés à imaginer la suite des événements. L’orage approchait.

 

°°0o0°°

 

Les couloirs s’enchaînaient les uns à la suite des autres. Le Général en Chef de la neuvième division marchait quelques pas devant Grimmjow. Ce dernier observait ses épaules larges, mises en valeur pour l’uniforme seyant. Ses cheveux blancs coupés court contrastaient avec la couleur noire du costume.

La neuvième division… songea à nouveau Grimmjow avec un certain dédain. Division souvent raillée par les autres, parce qu’ils avaient « la lourde » tâche de garder en vie les players. Ils veillaient sur des kilomètres de bâtiments à travers le monde, dans lesquels s’entassaient des kilomètres de corps plongés dans un sommeil éternel dans des tubes qui les maintenaient artificiellement en vie.

Grimmjow n’éprouvait que du mépris pour ces militaires qui avaient choisi la cache parfaite. La seule chose qui le gênait, c’est que jusqu’ici, il s’était toujours imaginé que ces postes étaient tenus par des hommes faibles et lâches… et l’homme devant lui ressemblait à tout sauf à ça !

Ses yeux se plissèrent en détaillant la carrure de ce type, et il sursauta lorsque ce dernier se tourna vers lui.

  • Colonel Jaggerjak, veuillez vous mettre à ma hauteur à présent, nous entrons sur le territoire de la neuvième division.

Grimmjow rejoignit le général en silence. Son profil d’aigle marqua sa rétine. Il se souvint brusquement qu’il couchait avec un autre homme. Comment pouvait-il faire cela ? Est-ce que Kurosaki paraissait si efféminé pour qu’il veuille à ce point le baiser ? Non, il ne pouvait pas s’agir d’une question d’amour avec une personne du même sexe. Et si on ne lui avait rien dit, jamais il n’aurait pu imaginer une telle chose.

  • Je vous trouve bien silencieux, colonel.
  • Je n’sais vraiment pas à quoi m’attendre venant de votre division, répondit Grimmjow sincèrement. Alors, j’attends d’voir.
  • Ouais… C’est vrai que nous ne sommes que des fossoyeurs pour les autres divisions.

Grimmjow ne répondit pas et il remarqua le sourire en coin de Muguruma. Quel homme énigmatique à ses yeux.

  • J’ai demandé à ce que vous récupériez du matériel dernier cri pour que vous puissiez vous charger de votre mission.

Ils montèrent sur une petite plateforme qui circulait en pesanteur au dessus d’un tapis magnétique. La plateforme prit progressivement de la vitesse. Grimmjow jeta un coup d’œil autour de lui, et ne vit encore que des couloirs, mais il eut la surprise de constater que de nombreuses aires verdoyantes se disséminaient ici et là, jetant une couleur verte inédite.

La verdure n’existait que soit dans les salles d’entraînements ou dans les deux parcs que comptait la division, pas dans des couloirs ou sur des sortes de places qui n’existaient pas dans sa division. Tout semblait si différent ici.

Déjà le nombre d’hommes et de femmes qui circulaient. Certes, de nombreux robots s’y trouvaient aussi, mais jamais il n’avait vu autant d’humains de toute son existence en si peu de temps. Et pour couronner le tout, ils paraissaient heureux. Des sourires, des discussions amicales semblaient se tenir. Cela n’existait pas à la deuxième division.

La plateforme ralentit alors qu’ils se retrouvaient devant une grande porte, surveillée par deux gardes. Ils saluèrent Muguruma et lui jetèrent un coup d’œil plein de curiosité.

  • Messieurs, le Colonel Jaggerjack est autorisé à entrer et à sortir de mon bureau quand bon lui semble, est-ce clair ?
  • Oui, mon Général ! éructèrent les deux militaires.
  • Entrons.

Muguruma ouvrit la porte et Grimmjow hésita une microseconde avant d’entrer. La première chose qui le frappa, fut la pagaille dans le bureau. La pièce immense accueillait un grand bureau avec deux retours et plusieurs chaises noires confortables le cernaient.

Une grande table de réunion se trouvait au milieu, avec un appareil de projection 3D au centre. Des cartes de toutes sortes étaient accrochées aux murs. Des dessertes comportaient du matériel électronique et d’autres contenaient des piles de dossiers. Ce qui l’étonna le plus, furent les plantes vertes qui se trouvaient dans la pièce. D’ailleurs, Muguruma le remarqua, car il expliqua simplement.

  • Ma femme aime les plantes et comme elle travaille avec moi…
  • Votre femme ?

Là, Grimmjow se figea. Son regard devint interrogateur et son esprit eut un blanc. Est-ce qu’il se serait trompé sur le compte de Muguruma Kensei ?

  • Vous êtes marié ?

La question lui avait échappé, et Kensei jeta un œil sur son interlocuteur. Pour la première fois, il avait quitté son masque d’ennui, contre une expression déstabilisée. Kensei se redressa légèrement, en alerte. Il plissa les yeux pour mieux observer son interlocuteur qui le fixait quant à lui interrogateur. Que savait ce type ? Après tout, il faisait partie de la deuxième division !

  • Bien sûr que je suis marié ! Vous croyez quoi exactement ?
  • C’est que… le Général en Chef Kuchiki m’a laissé croire que vous et Kurosaki…
  • Taisez-vous !

Le ton avait été si cassant que Grimmjow se figea. Kensei se rapprocha rapidement de lui. Le cœur de ce dernier battait si vite qu’il crut qu’il allait sortir de sa poitrine. Des années à cacher sa liaison avec Ichigo et cet inconnu en parlait librement ? Tout son corps en tremblait ! Et si Mashiro était entrée au même moment ?

Kensei se redressa et serra la poignée de la malette qu’il avait extirpé du coffre. Les jointures de ses phalanges étaient blanches.

  • Personne n’est au courant ! Et vous n’en parlerez à personne. Est-ce que c’est compris ?

Un simple hochement de tête lui répondit. Les yeux de Grimmjow ne ressemblaient plus qu’à deux fentes. Il n’aurait jamais cru voir cet homme devenir si agité.

  • Je comprends bien que cela ne doit se savoir de personne…
  • Surtout de ma femme, coupa Kensei.

Il se gratta la nuque et une expression désabusée se forma sur son visage.

  • Si ça ne tenait qu’à moi, tout le monde serait au courant. Mais ce n’est pas le cas, et ma femme ne doit pas le savoir. Vous comprenez ?
  • 5/5. Mais j’aimerai savoir qui sont les autres amants de Kurosaki. Après tout, si je dois assurer sa protection, il est inutile que j’abatte quelqu’un par mégarde.
  • Qui vous dit qu’il en a d’autres ?
  • Kuchiki !
  • Je n’aurais pas cru qu’il puisse piailler comme une poule, maugréa Kensei.
  • C’était plutôt l’ex-femme de Kurosaki qui semblait en avoir gros sur le cœur, répondit Grimmjow.

Le regard dont l’affubla Muguruma n’affecta pas Grimmjow. Il se moquait des menaces de ce genre et son interlocuteur dut s’en rendre compte, car il déclara fataliste.

  • Je la comprends… Et vous avez raison. Ichigo a plusieurs amants.
  • Leurs noms.

Kensei ferma les yeux et énuméra les noms en chuchotant.

  • Gin Ichimaru, Uryuu Ishida, Coyote Stark, Jugram Haschwalth et moi.
  • Cinq ?!

Là, Grimmjow était abasourdis ! Comment Kurosaki pouvait entretenir une relation avec cinq types à la fois ? Et il y avait du beau monde en plus ! Tout à coup, Grimmjow demanda.

  • Attendez… Il me semble que Stark et Ichimaru sont mariés…
  • Nous sommes tous mariés, si vous désirez le savoir.

Kensei se détourna et regagna son bureau, mais ne s’y arrêta pas. Il toucha au coffre percé dans le mur. Grimmjow ne voyait rien de là où il se trouvait, et d’ailleurs il ne fit même pas attention à ce que ce type faisait, son esprit ne retenait qu’une seule chose ! Kurosaki avait cinq amants ! Lui parvenait avec bien du mal à avoir une relation avec trois filles, alors cinq… Comment faisait-il ?

  • Et y’a que vous qui connaissez l’existence des autres ? demanda Grimmjow.
  • Nous nous connaissons tous, et nous savons tous pour les uns et les autres puisque cela vous intéresse tant. Par contre, je ne crois pas que Kuchiki sache le nombre exact des amants de Kurosaki.

Grimmjow s’en tapait de Kuchiki. Tout ce qu’il voyait c’était cinq Kensei et un type qu’il voyait efféminé, ensemble !

  • Mais comment fait-il ? Moi, si l’une de mes meufs savaient pour les autres, elles s’écharperaient toutes !

Kensei se redressa et l’observa un instant, mais ne répondit pas. Cela agaça Grimmjow qui déclara froidement.

  • S’il était mon amant, je lui demanderai de tous vous larguer ! Il est hors de question de partager.

Cette fois-ci, Grimmjow eut toute l’attention de Kensei. Il lui répondit sans sourire.

  • Oui, mais nous savons bien vous et moi, que cela n’arrivera jamais. Alors, nous n’avons pas besoin de nous inquiéter pour cela.

Kensei enchaîna comme si de rien, ce qui agaça à nouveau Grimmjow.

  • Maintenant, je vais vous donner vos pass. Ce sont des clefs qui vont vous permettre de pouvoir accéder à tous les niveaux du Palais, puisque Kurosaki peut entrer et sortir comme il le souhaite dans n’importe quelle partie du Palais.

Grimmjow s’approcha et observa tous les pass qui possédaient des codes couleurs pour chaque niveau. Il les prit et Muguruma s’absenta pendant quelques minutes pour revenir avec une grande caisse qu’il posa sur son bureau.

  • Voici le matériel qu’a commandé Kuchiki pour vous.
  • Kuchiki ?
  • Oui, le Général en Chef de la sixième division est du genre à aimer s’occuper de ce genre de détails et je crois que vous ne serez pas déçu.

Lorsqu’il ouvrit la grande mallette, les yeux de Grimmjow brillèrent comme s’il venait d’ouvrir le plus merveilleux des cadeaux d’anniversaire qu’il n’ait jamais eu. Cela amena un sourire sur les lèvres de Kensei.

 

°°0o0°°

 

Hisana Kuchiki traversa sa chambre et constata le regard vitreux de son mari. Installé depuis dix minutes devant la fenêtre avec un verre d’alcool à la main, et une cigarette qu’il grillait sans la voir. Elle l’observa sans rien dire pendant une minute et voyant qu’il ne la remarquait même pas, elle le rejoignit.

  • Byakuya, quelque chose te tracasse ?

Ce dernier sursauta alors qu’elle posait une main sur son avant-bras. Il baissa son beau regard sur elle.

  • Tu me parlais ?
  • Tu as l’air préoccupé… Est-ce que la situation d’Ichigo te préoccupe encore ? Pourtant, tu l’as dit toi-même tu as fait tout le nécessaire, non ?

Byakuya ne répondit rien. Un long soupir s’échappa de ses lèvres, il se sentait fatigué tout à coup. Son expression composée se craquela pour la première fois.

  • Byakuya ? appela Hisana soucieuse tout à coup. Que se passe-t-il ? Tu me parles d’habitude…
  • Hisana, je crois que j’ai été trop loin.
  • Trop loin ? Que veux-tu dire ?

Byakuya se détourna pour fixer le jardin à l’extérieur. La lune le rendait incroyablement romantique, en dévoilant les arbres avec leurs magnifiques ramures, et l’eau limpide qui la reflétait.

  • J’ai toujours considéré Ichigo comme mon frère et pas comme mon beau-frère.
  • C’est normal, vous avez grandi ensemble, répondit Hisana. Et puis, vous êtes pareil lui et toi, même si toi, tu te caches derrière un masque à présent.
  • Oui, et quelque part je déteste cette partie de ma personnalité. Je me suis encore mêlé de ce qui ne me regardait pas !

Cette fois-ci la colère transperçait dans sa voix. Byakuya se retourna d’un bloc vers sa femme. Hisana reconnut la flamme qui se lisait dans son regard… Cette flamme qui, lorsqu’il était adolescent lui avait amené pas mal de problèmes.

  • Qu’as-tu fait Byakuya ?
  • Ichigo n’est pas heureux…

Hisana haussa les sourcils, surprise par cette soudaine déclaration.

  • Qu’est-ce que tu en sais ?
  • S’il était vraiment heureux, crois-tu qu’il chercherait à avoir de multiples relations et toutes avec des hommes mariés ?

Là, Hisana plissa les yeux. Elle attendit que Byakuya termine son aveu, inutile de le presser, parce qu’il se fermerait au lieu de dire ce qu’il avait sur le cœur. Et comme il ne se confiait à personne d’autre qu’à elle, elle devrait être patiente.

  • Depuis qu’il s’est séparé de Rukia, Ichigo ressemble à un navire sans gouvernail. Il doit avoir l’esprit clair et se concentrer sur son objectif. Là, il se perd dans de multiples relations et ce n’est pas bon ! Je me fiche qu’il s’envoie en l’air avec un homme, je m’y suis fait depuis le temps… Mais « un » seul et pas une panoplie déjà bien occupée avec leur propre famille. Ce n’est pas une vie !
  • Je comprends bien Byakuya. Je ne savais pas que sa vie privée te tenait tellement à cœur.

Byakuya posa enfin son verre et se mit à marcher dans la pièce comme un lion en cage.

  • Je déteste Aïzen plus que tout ! Mais je dois dire qu’il ait choisit Jaggerjack pour tuer Ichigo m’a donné une idée. Tu vas me trouver fou.

Hisana secoua la tête. Elle ne quittait pas le beau profil de son mari du regard.

  • Je me suis dit : « Et si, je donnais à Ichigo un homme célibataire qui pourrait l’aimer. Quelqu’un sur qui il puisse compter nuit et jour, comme moi je m’appuie toujours sur toi. » Il devra mener une guerre, il devra reprendre sa couronne et il ne pourra plus se contenter de relation entre deux portes.
  • Pour cela, il faudrait que ce… Jaggerjack, c’est ça ?

Byakuya hocha la tête.

  • Donc, que cet homme soit d’accord pour être le petit ami d’Ichigo. C’est bien ce que tu souhaites ?
  • Oui… Et je ne m’inquiète pas trop pour les sentiments de Jaggerjack.
  • Pourquoi cela ? s’étonna Hisana.
  • Jaggerjack fait partie des roturiers et il m’a cédé les droits de propriété de sa personne. Alors, je l’ai reprogrammé.
  • Quoi ! s’affola sa femme.
  • Calme-toi ! N’oublie pas que les roturiers sont là pour nous servir. Et ce Jaggerjack était voué à mourir. Je crois que finir dans le lit d’Ichigo et servir de petit ami à notre futur Roi est quand même un sort plus enviable !

Hisana en restait bouche bée. Elle déclara d’une voix éteinte.

  • Byakuya nous ne sommes pas dans un sous-programme où tu peux utiliser les gens comme bon te semble pour résoudre un problème.

En disant cela, son expression était devenue plus solennel.

  • Je te rappelle que les roturiers, même s’ils ne sont pas branchés directement sur le Seireitei, sont au moins pucés afin de répondre à toutes nos demandes… Et comme tu le sais, en tant que chef de clan, j’ai tous les droits sur mes propriétés.

Là, Hisana en resta abasourdis. Jamais elle n’avait songé à utiliser les roturiers de la sorte et encore moins que son mari puisse agir de cette façon. Insidieusement, l’idée fit pourtant son chemin. C’est vrai que si cet homme était voué à mourir alors autant qu’il serve à quelque chose. Elle même songeait qu’Ichigo ne débordait plus de cette joie de vivre qui le caractérisait autrefois. Elle-même s’inquiétait, et elle ne s’en rendait compte que maintenant que Byakuya posait le problème.

  • Tu n’as pas peur qu’il se retourne contre toi ? Ou contre Ichigo ?
  • Rassure-toi, Grimmjow Jaggerjack n’a d’autre choix dans sa vie à présent que de se donner et de servir corps et âme Ichigo Kurosaki. Alors se retourner contre lui, est totalement impossible. Sa vie et ses sentiments ne lui appartiennent plus.

Ça, Hisana n’en douta pas un seul instant. Les roturiers ne le savaient pas, parce que rien n’avait été dit à ce sujet, mais la puce qu’on leur injectait dès leur naissance, permettait de les contrôler.

Ce Jaggerjack devait être suffisamment jeune pour ne pas connaître toutes les ficelles de l’esclavage moderne, il y a plus d’un millier d’années en arrière. Et comme les anciens domestiques se trouvaient pour la plupart loin de Las Noches à présent, il n’a pas dû être averti. Pour redevenir lui-même, il lui faudrait enlever la puce, mais savait-il seulement ce qu’elle impliquait pour lui ? Et se souvenait-il de son existence ?

Au final, Byakuya avait bien fait d’exploiter cette faiblesse, si cela servait les intérêts de tous.

  • Alors pourquoi te sens-tu si mal à l’aise pour ce Jaggerjack ?

Byakuya cessa de s’agiter, pour prendre une pause digne. Son expression était de nouveau flegmatique.

  • Ce n’est pas pour mon esclave que je m’inquiète, mais pour mon ami. Je me demande si j’ai fait le bon choix, et si j’ai le droit d’intervenir dans la vie de mon Roi. Je ne veux pas qu’il le découvre. S’il savait que je le manipule, je ne suis pas sûr que notre amitié y résiste.

Ils s’observèrent un court instant. Dans leur regard s’exprimait leur sentiment. Ichigo était leur plus précieux ami, surtout pour Byakuya. Qu’arriverait-il si Ichigo décidait de ne plus lui parler ? Hisana refusa d’envisager la situation. Oui, Ichigo leur en voudrait…

Mais elle sentait bien aussi la détermination de son mari. Il voulait qu’Ichigo redevienne l’homme d’autrefois, et Hisana songea qu’elle devrait s’occuper de son mari une fois qu’Ichigo retrouverait son trône. Lui aussi avait besoin d’un peu plus de bonheur dans sa vie.

  • Tes intentions ne sont pas mauvaises Byakuya. Tu agis pour son bien, et il sera comme tu le dis, plus heureux avec un homme qui restera toujours à ses côtés, plutôt que partager entre plusieurs qui ont déjà une vie de famille. Et puis, je présume aussi que tu as vu sur le long terme maintenant que les choses commencent à bouger.
  • Que veux-tu dire Hisana ?

La jeune femme eut un petit sourire. Elle rejoignit son mari, sa main se glissa autour de son coude.

  • Jusqu’ici tout ce qui tenait ce petit groupe d’amants bien dociles risque de voler en éclat avec son accession au trône. Ou alors, il faut enlever « ce qui » dans la première partie. Je comprends bien que nous ne pouvons courir le risque de voir plusieurs nobles s’entretuer pour avoir les faveurs du Roi et donner une image des plus dépravée au monde, alors que nous nous serions juste débarrassé d’Aïzen. 
  • Exactement. Je vois que tu as bien compris mes intentions.
  • Sache que je te soutiens à cent pour cent et que je saurais garder le secret.

Les deux époux se sourirent, avant de reprendre une expression neutre.

  • Il est temps de partir à cette fête, non ? suggéra Hisana.
  • Allons-y, répondit Byakuya.

 

°°0o0°°

 

Lorsqu’Ichigo monta dans la somptueuse salle de réception où se déroulait la fête, son esprit était largement ailleurs. Il traversa la foule avec aisance, et les phrases de politesses effleuraient ses lèvres sans qu’il n’ait une seconde à y penser. Toutefois, lorsqu’il croisa les yeux incroyablement clairs de Jugram qui buvait une coupe de champagne en compagnie de sa femme, son esprit devint plus présent.

Il allait rejoindre le couple et les autres invités qui gravitaient autour, mais la voix de son beau-frère l’immobilisa.

  • Je ne pensais pas te voir aussi tôt à la réception, Ichigo.

Se tournant vers le couple qui se tenait à quelques pas de lui, il répondit.

  • Je ne t’ai moi-même jamais vu aussi pressé de te joindre à une fête, Byakuya. Bonsoir ma chère Hisana. Toujours aussi jolie, complimenta Ichigo tout sourire.

Le regard chaleureux que posa son interlocuteur sur elle, fit rougir légèrement Hisana. Être aimé de cet homme devait merveilleux, songea-t-elle malgré elle. Et en songeant à la conversation qu’elle avait eue plus tôt avec son mari, elle comprit qu’elle avait fait le bon choix et en même temps, elle envia le roturier.

  • Flatteur, rit-elle. Mais je suis aussi surprise de te voir si tôt. Habituellement, tu ne rejoins les réceptions qu’en fin de soirée.
  • Disons que j’aurais aimé avoir un peu plus d’explications sur ta nouvelle manie d’avoir des esclaves, Byakuya. Je croyais que tu détestais ce genre de comportement mon cher et vieil ami. Et pour quelle raison t’es venue cette nouvelle manie.

Ichigo fut surpris en voyant Byakuya avaler de travers. Hisana lui tapota le dos, compréhensive.

  • Cesse d’être aussi nerveux mon chéri, lui reprocha sa femme.
  • Je ne suis pas nerveux, mais je ne m’attendais pas à ce qu’Ichigo soit aussi direct.
  • C’est vrai que je tourne toujours autour du pot, répondit l’intéressé légèrement agacé.
  • Que vous semblez sérieux ! Viens Ichigo !

Une main ferme venait d’emprisonner la sienne. De son côté, Byakuya respira un peu mieux en voyant Kukkaku Aïzen se mêler de leur conversation. Cela éviterait à Ichigo de s’intéresser un peu trop à ses plans. Se doutait-il de quelque chose ?

Ichigo se retrouva sur la piste de danse avec sa cousine un peu surprit par l’excitation de cette dernière. Le sourire éblouissant qu’elle lui adressait, le toucha.

  • Je suis heureux de voir que tu es en forme, Kukkaku.
  • Oh tu sais… Ça va comme ci, comme ça ces derniers temps.

Ichigo observa le visage souriant de sa cousine et crut à une plaisanterie. Toutefois, il perçut quelque chose dans son regard qui le mit un peu mal à l’aise. Il n’osa pas demander, ou n’eut-il pas le courage de lui demander ce qui la tracassait. Après tout, elle était de l’entourage proche du Roi.

Une étrange sensation se saisit d’Ichigo. Le vent tournait à nouveau, et il sut que cette fois-ci, s’il échouait, il ne s’en tirerait pas aussi bien que la fois précédente. Il dansa avec Kukkaku comme s’il s’agissait de la dernière danse. Il attirait l’attention, mais il s’en moquait, ce n’était pas comme si jamais personne n’observait aucun de ses gestes. Et puis, au moins il pouvait être lui-même avec Kukkaku.

Lorsqu’il lâcha sa partenaire, elle lui sauta au cou.

  • Je ne sais pas ce qui te rend si triste cousin, mais vis ta vie. Personne ne pourra le faire à ta place.

Après lui avoir dit cette phrase, la jeune femme le quitta pour rejoindre son mari qui l’observait intensément. Ichigo le salua de loin. Il se fit violence pour ne pas lui présenter ses respects. Il devait présenter ses respects ! essaya-t-il de se raisonner, mais une soudaine bouffée de haine le submergea. S’il s’écoutait, il le tuerait ici et maintenant. Pas sûr qu’après, il soit en vie pour savourer sa victoire. On ne réglait pas ses comptes de cette manière à Las Noches… Malheureusement.

Lorsqu’il quitta la salle de réception, bon nombre d’invités le dévisagèrent et chuchotèrent sur son passage. Cela le laissa indifférent, aucun d’eux ne viendraient le voir directement pour se plaindre. Était-ce le fait qu’il ait découvert plus tôt qu’il aurait pu être mort aujourd’hui qui le contrariait à ce point ?

 

°°0o0°°

 

Aidé de sa carte, Grimmjow se faufila dans les coulisses de la salle de réception. Après avoir trouvé une position discrète et confortable, qui lui donnait une vue imprenable sur toute la pièce, Grimmjow sortit sa lunette de tir qu’il posa sur son œil. Toute la salle lui parvenait en gros plan.

Les petits fours semblaient bigrement intéressants, bien plus que la foule de nobles qui se souriaient de manière hypocrites. Un vrai panier de crabes, songea Grimmjow. Une petite coupe  aussi n’aurait pas été de refus. Mais il devait se résigner. Ce n’était pas pour lui ce soir.

Son œil fut attiré par une chevelure rousse. Oh des roux, il y en avait quelques uns, mais cette couleur chatoyante, cela ne pouvait être que sa cible. Il fit un focus, et un sourire se forma sur les lèvres de l’espion.

Grand, habillé comme un prince, d’une très grande beauté pour un homme, Kurosaki Ichigo dansait sur la piste de danse avec une grande aisance. Il lui fut aisé de le discerner, parce que les autres danseurs s’écartaient sur le passage du couple. D’ailleurs la femme qui l’accompagnait était pas mal du tout, mais elle n’était pas son genre, le genre de femme à problème.

Inconsciemment, son regard détaillait la silhouette du danseur et au bout de quelques secondes Grimmjow se reprit. Il n’était pas là pour mater et encore moins mater un mec ! Son cœur en avait fait un bond dans sa poitrine. Depuis quand en pinçait-il pour les gars ? Etait-ce parce que tout le monde lui avait dit qu’il était une bête de sexe qu’il était troublé ? Ou bien parce que justement tout le monde ne cessait de lui rabâcher que ce type pouvait coucher avec tout le monde sauf lui, qu’il le voyait comme un défi ?

Quoiqu’il en soit, il se mit à surveiller la salle, et son cœur se mit à ralentir. La danse était finie, et Kurosaki fixait un homme dans la salle. Grimmjow fit la mise au point et reconnut le Roi. Ses dents grincèrent. Visiblement, il existait une certaine tension entre eux. Il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer.

Grimmjow bondit hors de cache lorsque Kurosaki disparut brutalement de son champ de vision. Où cet enfoiré était-il parti ? Discrètement, il quitta la grande salle et se mit en tête de chercher sa proie.

 

°°0o0°°

 

La foule se pressait autour de la salle de spectacle. Gin soupira avec un air fataliste. Pourquoi Rangiku voulait-elle absolument se déplacer à ce genre de soirée ? En plus, elle s’était énamouré d’un type dès qu’il avait franchit le seuil de la salle de réception. Un artiste soit disant ! Pourquoi s’entichait-elle toujours de type niais ? Du coup, il réfléchit sur son cas personnel, au final… S’il suivait sa logique, il devait être douteux.

Ce fut des cheveux orange pétaradant qui attirèrent son attention. Il entrouvrit les yeux pour mieux voir, au cas où l’alcool servit un peu plus tôt affectait sa vue. Non, ses yeux ne le trahissaient pas.

Voyant que Rangiku discutait avec animation avec quelques amies, il s’éloigna en silence et suivit Kurosaki discrètement. Son cœur se mit à battre plus fort alors qu’il s’apercevait qu’il ne voyait plus la chevelure rousse. Son expression devint plus sombre, jusqu’à ce qu’une main l’attrape fermement, le tirant dans un endroit sombre.

Le parfum qui lui effleura les narines, lui parut familier. Gin ouvrit les yeux lorsqu’il fut projeté contre un mur, dans une alcôve obscure d’un couloir annexe de la salle. Une main s’abattit sur sa bouche l’empêchant de parler.

  • Gin Ichimaru, premier conseiller du Roi, je crois que nous avons besoin d’avoir une petite discussion…

Gin aurait bien voulut répondre, mais des lèvres s’emparaient des siennes très tendrement, tranchant avec la violence de son kidnapping quelques secondes plus tôt. Mais ça, il s’en moquait pour l’instant. Ses bras s’enroulaient autour de la nuque de son Général favori.

Lorsque la bouche d’Ichigo quitta la sienne, Gin laissa son visage tomber contre la nuque de son amant.

  • Tu te fais rare ces derniers temps Gin, reprocha doucement Ichigo.

La main de son amant caressait sa nuque, lui offrant un irrésistible massage.

  • Rangiku semble sur ses gardes dernièrement, mon amour. J’aimerai tant passer plus de temps avec toi.

Alors qu’il disait cela, Gin se redressa et caressa à son tour les cheveux d’Ichigo. Un frisson le traversa, le corps puissant de Kurosaki contre lui, l’excitait toujours autant. Oui, il regrettait amèrement de ne pas passer plus de temps avec son amant, mais vivre avec un homme était interdit ! Déjà une liaison s’avérait extrêmement dangereux…

  • J’ai besoin de me vider la tête Gin…
  • Pas que ça, visiblement, se moqua gentiment Gin.

Le sexe tendu sous les vêtements, se pressait contre son bassin dans des mouvements suggestifs.

  • Je dois retourner rapidement auprès de Rangiku, Ichigo. Sinon, elle va se douter de quelque chose.
  • D’accord, alors laisse-moi faire.

Avant que Gin puisse dire quoique ce soit, les doigts d’Ichigo repoussait les pans de la veste de son amant et s’attaquait à la fermeture de son pantalon. Lorsque Ichigo parvint à toucher la peau de sa verge, cette dernière était tendue par l’excitation. Il gémit contre l’oreille d’Ichigo alors que ce dernier le caressait sensuellement.

  • Je savais que tu ne résisterais pas, sourit Ichigo à lui-même.

Son corps couvrait celui de Gin, même si personne ne verrait strictement rien dans ce coin obscur. De son autre main, il extirpa son propre sexe des vêtements qui le retenait encore prisonnier.

Quelques secondes plus tard, accroché l’un à l’autre, Gin et Ichigo s’embrassaient avec passion, tandis que leurs mains caressaient le sexe de l’autre. Leurs corps se pressaient ayant faim de se retrouver. Leur respiration devint plus rapide. La situation exacerbait leur désir. Ils se retenaient de gémir, ou de haleter. À même pas deux mètres, des spectateurs marchaient ignorant ce qui se déroulait à côté d’eux.

Ichigo lâcha soudain Gin, et se mit à genoux, tout en continuant à s’exciter tout seul, il lécha le sexe dur de son amant.

  • Ichigo s’il te plaît… Pas ça maintenant. Je ne pourrai pas me retenir de…

Mais loin de l’entendre de cette oreille, Ichigo avala le sexe de Gin. Ses mains se plongeaient dans ses cheveux. Ichigo sentait bien que les doigts s’étaient crispés, tout comme le corps de son amant. Il se recula un peu pour cracher sur le sexe et l’exciter à nouveau avec sa main.

Ses sens aiguisés l’informaient que son amant se retenait avec beaucoup de peine de haleter. Lui s’amusait, enfin c’était une façon de parler, parce que son désir grossissait également.

Le monde cessa d’exister autour d’eux. Ichigo concentrait toute son attention sur le sexe qu’il suçait. Gin éjacula rapidement. Cela le surprit, Ichigo se recula légèrement et avala le sperme au goût amer. Il lécha ses lèvres, tout en se redressant. Son cœur cognait fort dans sa poitrine. Il se pencha et embrassa Gin pour qu’il puisse goûter lui aussi sa semence.

Gin s’accrocha à lui. Ichigo savait que son amant l’aimait comme un fou et qu’il était à deux doigts de tout plaquer pour lui. Mais certainement que le courage lui manquait pour s’exposer. De toute façon songea Ichigo amèrement, est-ce que lui même aurait le courage de pouvoir vivre ouvertement avec un homme ?

Non ! Parce que sa position avait trop de valeur pour qu’il puisse se le permettre. Et trop de monde comptait sur lui. Gin devait aussi en avoir conscience.

  • Avant de retourner près de ta femme chérie Gin, peux-tu me dire ce que manigance Aïzen ?
  • Je n’en sais rien. Même à moi, il cache des informations. La seule chose que je peux te dire, c’est qu’il s’absente de plus en plus souvent de son bureau. Je ne sais pas où il part. J’ai surpris deux ou trois fois, des rencontres entre lui et le Général de la deuxième division… Mis à part cela, je ne peux rien te dire de plus…

Ichigo soupira. Il essayait de se calmer intérieurement, mais son excitation physique ne le quittait pas. Il fut surpris lorsque Gin le repoussa à son tour contre le mur. Il s’agenouilla à son tour pour le sucer. Sentir cette bouche mouillée s’emparer de son sexe si dure, lui laissa échapper un léger soupir.

Son corps s’appuya contre la paroi solide derrière lui, une de ses mains guida la tête de Gin dans son mouvement de va et vient, tendit qu’il se mordait un doigt pour étouffer tout son qui voudrait s’échapper de ses lèvres. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas eu de rapport sexuel… Tous ses amants étaient trop occupés ailleurs.

Ichigo ferma les yeux profitant de la caresse érotique, tout en ayant conscience qu’ils pouvaient être surpris à tout moment et rien qu’à cette idée, son excitation devint plus forte.

Lorsqu’il se libéra, il étouffa un gargouillis qui aurait pu le trahir. Gin remonta lentement contre son corps. Les deux amants s’embrassèrent à nouveau avec passion. Ces quelques instants volés ne serviraient qu’à étouffer les vagues d’une passion plus grande. Ils en avaient bien conscience tous les deux. Lorsque rassasiés de leur baiser, ils se détachèrent l’un de l’autre à regret. Ichigo souffla doucement.

  • Va la rejoindre…
  • Ichigo… Sois prudent. Je ferai tout ce qu’il m’est possible de faire pour te protéger.
  • Je le sais Gin… Va. Nous nous retrouverons très bientôt. Je te le promets.

Ichigo sentait l’hésitation de Gin, pourtant son amant le quitta sans rien ajouter. Il se mêla à la foule en silence, tout comme il était venu. Son expression ne trahissait pas ses sentiments profonds.

De son côté, Ichigo remit ses vêtements en place, et passa une main rapide dans ses cheveux pour les recoiffer. Cinq petites minutes furent nécessaires avant qu’il ne quitte l’espace qui lui avait servit de refuge. Il croisa un regard bleu intense durant une fraction de seconde, la sensation fugace que ce type avait tout vu traversa l’esprit d’Ichigo. L’ignorant, il s’éloigna rapidement, il avait besoin d’être seul.

 

°°0o0°°

 

C’est très troublé que Grimmjow suivit le noble. Il était sûr qu’il l’avait vu et pourtant, il faisait comme si de rien n’était. Lorsqu’il comprit que sa cible retournait chez lui, Grimmjow prit quelques raccourcis histoire de ne pas se faire griller. Il se promit de mettre un mouchard très discret sur Kurosaki, ainsi il ne risquerait pas de le perdre.

Comme il l’avait prévu, ce type rentrait gentiment chez lui… et Grimmjow en fut soulagé. Après avoir court-circuité le système de sécurité, il pénétra dans l’appartement du noble. Il s’arrêta sur le seuil du salon. Il croyait que le noble était parti dans sa chambre, mais il vit juste à temps que ce dernier se tenait devant la grande baie vitrée qui donnait sur les jardins extérieurs. Des hommes seuls, il en avait vu beaucoup, mais aussi esseulé jamais.

Son front reposait contre la vitre. Son expression même à la clarté de la lune montrait de la mélancolie. Grimmjow remercia le couloir d’être aussi sombre, parce que si Kurosaki était dans la lumière du clair de lune, lui préférait ne pas être repéré.

Était-ce un soupir qu’il entendit ? L’homme quitta son poste d’observation pour regagner sa chambre. Il ne fut pas long à se déshabiller et à entrer dans les couvertures. Au bout de quelques minutes, Grimmjow se déplaça tel un félin, avec grâce et silencieusement. Il s’arrêta à la porte restée ouverte de la chambre. La lumière de la nuit baignait la pièce de sa lumière laiteuse.

Le corps reposait nu entre les draps. Grimmjow se souvint de la petite scène torride qu’il avait pu voir lors de la réception. Son sang avait circulé plus vite, et il n’avait pas perdu une seule miette du spectacle. Combien il aurait aimé être à la place d’Ichimaru… Son corps en tremblait encore. Grimmjow resta planté là, pendant quelques minutes avant de disparaître pour surveiller l’appartement.

 

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Commentaires

  • Ayu

    1 Ayu Le 11/06/2016

    Je le sens pas se qu'à fait kuchiki à grimm pour la lointaine suite
    En tout cas gin et Ichi miam
    Bravo super chapitre
    Continue bien
    Biz
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 11/06/2016

    Coucou Ayu :) Tu vois loin toi ! Comme si Byakuya était aussi retors que ça... quoique ! :p Merci pour ton commentaire et la suite te donnera raison ou tord ^__- Bisous, Jj
  • pamela cloutour

    2 pamela cloutour Le 10/06/2016

    coucou jedynak marlene
    j ai ADORE sa devient très très intéressant hate de lire la suite vivement vendredi prochain
    bon courage bise
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 10/06/2016

    Merci Pamela pour tes encouragements Pamela :D Et à la semaine prochaine... Bises Jj ;)

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