Chapitre 18

Soi-Fong entra dans le bureau de Yamamoto d'un pas assuré. La jeune femme se plaça devant l'homme impassible et démarra immédiatement son rapport après le bref salue de Yama-jii.

-         Les espions sont rentrés et nous avons trouvé une piste sérieuse sur un groupe de shinigami aperçus récemment dans la partie Est de Las Noches. Je voudrais envoyer une escouade plus importante pour activer les recherches.

-         Si vous n'avez plus qu'un seul secteur à couvrir, je ne vois pas l'importance d'envoyer des hommes supplémentaires capitaine...

-         La partie à couvrir est relativement importante et je souhaiterais les retrouver le plus rapidement possible !

-         Yamamoto dévisagea la jeune femme et trancha :

-         Faites pour le mieux !

-         Soi-Fong sentit l'excitation la parcourir.

°°0°0°°

Ichigo soupira une nouvelle fois. Il observa Gin qui prenait un malin plaisir à le ridiculiser. Ces derniers temps, il ne se sentait plus vraiment d'humeur  à jouer où à être conciliant avec l'albinos qui prenait maintenant un peu trop à cœur son rôle de "professeur" de kidô. Le roux était épuisé et quelque chose se réveilla en lui mais Gin n'y prêta pas attention, trop occupé à lui faire la morale...

Un sourire torve qui s'inscrivit sur les traits de l'espada. Il remonta la manche de sa veste et tourna le dos au bras droit d'Aizen.

-         Tu m'écoutes Ichigo-kun ?

-         Hum ?

-         Encore une fois, tu n'es pas concentré ! S'énerva Gin. Comment veux-tu progresser ? Imagine si à cet instant, il y avait des capitaines suffisamment forts en kidô... Imagine Byakuya Kuchiki tiens ! Il n'en aurait pas pour long à te défaire...

Ichigo n'écoutait plus. Il eut comme un coup au cœur, l'objet de ses pensées agitées... Ses yeux se portèrent sur l'étendue rocheuse, fouillant le paysage pour retrouver un semblant de sérénité.  Gin continuait de parler et Ichigo le coupa dans sa phrase.

-         Byakuya ne me ferait strictement aucun mal... Murmura le roux.

-         Pardon ?

L'espada lui fit face et agita son poignet cerclé devant le nez de Gin.

-         Peux-tu me dire ce qu'est ceci ? Demanda froidement le roux.

L'homme crut à une plaisanterie.

-         Un bracelet... Il hésitait sur la réponse se demandant où était le piège.

-         Bien ! Maintenant... Te souviens-tu de mes premiers mois à Las Noches ?

Le roux s'arrêta de parler et le regardait avec un léger sourire pervers. L'albinos sentait le changement dans le reiatsu de l'arrancar.  Ichigo attendit que Gin comprenne tout le sens de sa question.

-         Tic-tac, tic-tac... murmura Ichigo. Un frisson d'excitation le parcourut.

Le reiatsu du jeune homme se mit à briller autour de sa physionomie, ses yeux de flammes prirent une coloration bleue. Gin se tint sur ses gardes, il ne s'agissait plus du même Ichigo d'il y avait quelques minutes à peine. Il allait avoir des ennuis, il le présentait au plus profond de ses os.

-         Je vais te le dire... Souffla Ichigo qui ne voyait pas la réponse arriver assez rapidement à son goût. Szayel avait créé des bracelets pour contenir mon reiatsu...  Et bien, notre ami Kurotsushi a fabriqué un système encore plus élaboré. Tu veux que je te montre ?

-         Non... je...

-         Mais si, tu verras... nous allons beaucoup nous amuser !

La couleur des yeux d'Ichigo devenait plus intense, tout comme son reiatsu qui commençait à tourbillonner dangereusement. Ichigo appuya sur la touche et le reiatsu du jeune homme explosa dans la salle. Au même moment la porte de la pièce d'entraînement s'ouvrit et les fraccions d'Ichigo entrèrent et s'effondrèrent sur le sol, écrasés par la puissance du reiatsu de leur espada. Gin fut pris d'un vertige et un frisson d'effroi le parcourut. L'espada était devenu dangereux... le spectre de son accès de rage lui revint en mémoire : le corps d'Aizen dans une marre de sang, la tête tranchée de Tousen se mélangèrent dans sa tête... Gin eut le pressentiment qu'il n'allait pas tarder à goûter à la mort si l'orangé appuyait encore sur son maudit mécanisme.

Le visage du jeune homme prit une expression sadique et un spectre passa sur l'albinos... Il était mort ! Le jeune homme attrapa Zangetsu et le saisit par le bout de tissu blanc qui flottait à cause de l'énergie dégagée par le jeune homme. Ce dernier fit tournoyer son arme et hurla à Gin fou de rage :

-         Maintenant, tu vas me montrer ce que peuvent tes malheureux tours de passe-passe connard !

Sans prévenir le jeune homme disparut et Gin eut juste le temps d'apercevoir une silhouette se placer devant lui et plus rien. Le reiatsu s'était calmé de lui-même quoiqu'on percevait encore sa lourde étreinte, mais elle était moitié moindre que précédemment... Gin pris une grande inspiration et  observa la scène devant lui. Aizen Sosuke tenait l'hybride dans ses bras dans un mouvement de tendresse.  Il semblait chuchoter à l'oreille de l'espada.

-         Mi Loco amor... S'il te plaît... 

Ichigo s'apaisa, pourtant son corps était encore agité de tremblements convulsifs. Il fallut quelques minutes pour qu'ils s'atténuent et qu'il reprenne une respiration à peu près normale. Le jeune homme se rendit alors compte de son geste et retrouva son sang-froid. Les mains du roux s'agrippèrent à l'haori de son mari, la tête obstinément baissée, il murmura simplement :

-         J'ai faillit... le tuer !

-         Je le sais...

-         Je suis fatigué... Sosuke...

-         Tu as finit pour aujourd'hui. Tu reprendras demain...

Aizen releva le menton de son amant et rencontra les yeux de flammes. Ces derniers étaient insondables cependant le visage du jeune homme était bouleversé. Le cœur de Sosuke retrouva également un rythme normal. Il cacha du mieux qu'il le put le trouble provoqué par l'explosion du reiatsu de l'espada qui avait résonné dans tout Los Sueños.

-         Je ne veux plus... Sosuke... je ne peux pas et je ne veux plus faire "ça" !

-         La voix du jeune homme était lasse et accablée.

-         Il le faut pourtant ! N'oublie pas les raisons pour lesquelles je t'ai demandé de le faire...

Ichigo se détacha et se crispa. Il contourna son amant et après avoir jeté un regard rempli de défi au brun, se dirigea vers les portes où se relevaient péniblement ses fraccions. La pression avait été tellement forte qu'ils en avaient presque perdu connaissance. Ils suivirent néanmoins Ichigo, encore groggy par l'expérience de la libération du premier niveau de reiatsu de leur chef. Sosuke laissa partir son épouse. Mieux valait ne pas rallumer le brasier  couvant encore.

Les couloirs blancs et lisses se succédaient et débouchèrent soudain sur  une immense salle à colonne. Le plafond ne pouvait être discerné par qui que se soit car la pièce avait des proportions exceptionnelles. Contrairement à toutes les autres, celle-ci avait la particularité d'avoir un sol noir, une sorte d'écho au plafond noyé dans une ombre d'encre. Par contre, le reflet des silhouettes qui évoluaient dans les lieux, s'y reflétait comme dans un miroir. Ils la traversèrent rapidement, puis le roux se dirigea sans ralentir vers le patio espagnol. Ses fraccions le suivaient, distancés et un peu étourdis. Avant d'entrer dans le jardin, le jeune homme se tourna vers ses hommes et leur murmura désespéré :

-         Je suis désolé... Demain, nous partirons dans Hueco Mundo et Yasei... je te veux au meilleur de ta forme !

-         Hai Taicho !

-         Nous nous entraînons à l'extérieur ? Demanda Nibai surpris.

-         Je crains des représailles pour les dégâts que nous occasionnerions si nous restions dans ces murs. Demain matin, nous partons et ne rentrerons qu'au soir !

-         Hai ! Répondirent-ils en cœur.

-         Yasei, je te laisse le soin de tout organiser... J'ai besoin d'être seul... Allez-vous reposer ! Demain, je ne vous épargnerais pas !

-         Hai Taicho ! Répondit son nouveau fukutaicho.

Les fraccions observèrent leur capitaine qui s'appuyait contre une colonne ouvragée en serrant le poing comme si l'accumulation d'émotions allait le briser. Aucun des hommes présents ne pouvaient l'aider... Pour dire quoi de toute façon ? Chacun d'entre eux sentait le reiatsu tanguant de l'espada mais aucun d'eux n'avait peur. Ichigo les quitta dans un mouvement de sonido et s'arrêta non loin d'un cerisier... Les pensées du jeune homme dérivèrent vers la Soul Society. Il aurait du être heureux ici. Enfin, il l'était d'une certaine manière. Mais au plus profond de son être quelque chose hurlait à l'absence. Le roux n'y comprenait plus rien... Il s'était languit d'Aizen et maintenant c'était...

-         Byakuya... Souffla le jeune homme.

Les yeux du jeune homme se perdirent dans la contemplation calme du jardin. Ichigo défit ses waraji et ses tobi pour marcher sur l'herbe souple. Il se demanda comment Aizen avait introduit un tel jardin dans son palais. Toutefois, cette expérience l'apaisa et ses pas le menèrent naturellement sous le cerisier.

°°0°0°°

Aizen se tourna lentement vers Gin et lui demanda sourdement :

-         Que vient-il de se passer ?

-         Je... ne sais pas...

L'albinos ne savait pas s'il était en meilleur posture à cet instant là... Etre menacé par l'espada ou par Aizen ? Il n'était pas sûr de survivre là aussi ! Dès que cela concernait Ichigo, les réactions d'Aizen étaient imprévisibles.

-         J'ai poussé l'entraînement comme tu me l'as demandé mais ces derniers temps, il ne semble plus tout à fait lui-même...

Sosuke fixa intensément l'albinos et quitta les lieux en laissant un Gin qui voyait tout à coup ses capacités respiratoires augmenter avec soulagement. Aizen se concentra un peu pour retrouver le jeune homme mais ce dernier avait comme effacé sa présence. L'homme parcourut au shunpo les murs de Los Sueños et finalement repéra les fraccions du cero espada. Aizen apparut soudain devant eux et ces derniers pilèrent de surprise n'ayant pas perçu son énergie spirituelle auparavant.

Le visage fermé du Maître de Hueco Mundo ne leur disait rien qui vaille.

-         Où est votre espada ?

-         Kurosaki Taicho nous a demandé de le laisser seul.

-         Seul ? Où est-il ? Demanda patiemment  Aizen en faisant un effort sur lui-même.

-         Dans le jardin aux cerisiers Aizen-sama !

Le brun quitta  les shinigami aussi brutalement qu'il était apparu devant eux. Il se dirigea sans un mot vers le patio qui ne se trouvait non loin de là. Ses yeux se posèrent presque immédiatement sur le jeune homme. Il était assoupi sur l'herbe à l'ombre d'un cerisier. Sosuke s'arrêta devant lui et finit par s'agenouiller, le dormeur toujours immobile. Aizen plissa les yeux et s'interrogea sur le comportement du roux. Les jours passaient et la mélancolie semblait le gagner. Son état s'était aggravé avec le départ d'Hinamori. Il fronça les sourcils... se pouvait-il que se soit la présence de Renji Abarai qui lui manque ? Cela lui sembla impossible et il repoussa l'éventualité d'un tel phénomène.

Sosuke observa le visage détendu d'Ichigo, un des rares moments où il pouvait admirer le visage du jeune homme sans son éternel froncement de sourcil. La douceur des traits due à son jeune âge, les trois vagues tatouées sur son visage, la peau légèrement dorée qui lui faisait penser à celle d'un abricot dont elle possédait aussi le velours lorsqu'on la caressait. Ichigo se mit à s'agiter dans son sommeil et le brun hésita. Il finit par le prendre dans ses bras et essaya de le réveiller. Le jeune homme ne réagit pas et Aizen soupira. Il attrapa sa moitié et l'emmena dans leurs appartements. Ichigo se blottit dans les bras de son mari en reconnaissant son odeur. Le roux murmura :

-         Sosuke...

Un léger froncement de sourcil s'inscrivit sur les traits du plus vieux qui fermait maintenant la porte derrière eux. Il posa son précieux fardeau sur les couvertures et Ichigo semblait avoir froid. Le rouge du couvre lit faisait ressortir la mince silhouette blanche roulée en boule. Un pincement au cœur toucha l'ex-capitaine. Qu'est-ce qui manquait dans la vie d'Ichigo pour qu'il soit totalement heureux à Sosuke n'était pas bête... Il connaissait les sentiments du jeune homme à son égard. Pourtant... surtout lorsque ce dernier se retrouvait seul ou ne se sentait pas observé, Ichigo paraissait mélancolique. Aizen décida d'en avoir le cœur net...

°°0°0°°

Hinamori avait rejoint Starck qui l'attendait juste devant les quartiers de Yasao. L'espada s'inquiéta pour la jeune femme.

-         Tu as ressentis son reiatsu ?

-         Hai...

La voix était lasse et ses yeux semblaient usés de s'être trop inquiétée.

-         Tu te soucies de lui ?

-         Bien sûr ! S'exclama la jeune femme. Je me demande si ce n'était pas trop tôt ? Je veux dire...

-         Il l'a accepté !

-         Je le sais... mais, Kurosaki-Taicho...

Momo songeait aux crises de mélancolies dont elle avait été témoin dernièrement... Lentement, le couple traversa le jardin européen créé par Aizen. Ils passèrent un petit pont sous lequel des cailloux circulaient paisiblement immobile, figé dans un mouvement. Les faux roseaux, et les herbacées hautes donnaient réellement l'illusion d'être dans un vrai jardin. Hinamori se demanda soudainement si ce jardin était réel ou bien une illusion d'Aizen. Puis elle se souvint de la non-réaction de Yasei... Donc, ce jardin était bien réel.

-         Si tu veux retourner près de lui pendant quelques temps... Proposa Starck voyant la mine préoccupée de la jeune femme.

-         J'ai fait mon choix ! Rétorqua-t-elle. Si, je revenais près de lui maintenant, la situation en deviendrait plus pénible et je ne ferais que nous blesser davantage.

Le couple sortit sur le grand patio où une fontaine coulait doucement. Ils la contournèrent et se dirigèrent vers les appartements de Starck. Ils croisèrent Grimmjow et Starck l'interpella. Le bleuté se figea et  tourna lentement sur lui-même pour scruter le visage du Cuarta.

-         Qu'est ce t'm'veux ? Demanda Grimmjow agressif.

-         Je te conseille d'éviter de courser Lylinette. Ce n'est pas parce ce  que je n'aime pas me battre que je vois un inconvénient à régler ton problème.

-         Et cette shinigami aussi ? Cracha le bleuté.

-         Là, tu n'as même pas droit à un avertissement... Souffla le brun.

La tension monta d'un cran entre les deux espadas et Hinamori commença à se sentir mal. Les deux paires d'yeux bleus se mesurèrent du regard pendant quelques instants .Starck se rendit compte du malaise de sa fraccion. Il s'excusa auprès d'Hinamori et proposa de quitter les lieux.

°°O°O°°

Netsuai était vert de rage... Il s'était encore perdu dans les couloirs de ce foutu palais ! Jamais il ne s'y ferait ! Déjà qu'il se plaignait à la Soul Society mais ici tout était uniformément blanc. Sauf, le  patio espagnol où des azulejos bleus couvraient les murs par endroit, et le magnifique jardin européen, mais pour le reste... Parfois, c'était même sa chambre qu'il ne retrouvait pas et il était obligé de demander constamment son chemin aux arrancars qu'ils croisaient. Maudit arrancars, certains lui faisaient faire des détours improbables. Il avait planifié de prendre le reiatsu d'un de ses camarades pour se repérer... malheureusement, il avait la mauvaise habitude de suivre Nibai dont le sens de l'orientation valait le sien !

-         C'est avec consternation que son chemin croisa celui du décima espada et Netsuai se dit que ce n’était vraiment pas son jour de chance. Entre la crise de son Taicho, la violence du reiatsu qui lui avait fait tourner de l'œil pendant quelques secondes et maintenant "lui" ! S'il y avait bien une chose que l'albinos avait comprise, c'était que le bleuté était du genre très chatouilleux. Netsuai prit le partit de l'ignorer. Ou peut-être devrait-il emprunter une technique Ninja pour se confondre avec un mur ? Quoi qu'il en soit, Grimmjow Jaggerjack le vit pour son plus grand désespoir et s'approcha de l'albinos.

-         Tiens, tiens, tiens... fit la voix moqueuse de Grimmjow. Que vois-je ? Un shinigami dans les couloirs.

Netsuai regarda avec désespoir son uniforme noir... et la pile d'uniformes blancs qu'il tenait dans ses bras. Il n'avait pas eu le temps de les enfiler, et l'autre avait l'air de vouloir lui chercher des poux !

-         Je retournais dans ma chambre ! Répondit sèchement le fraccion.

-         Ta chambre ?

Grimmjow haussa un sourcil surpris et  jeta un regard dans la direction que venait d'emprunter le jeune homme.

-         Tu me prends pour un con ? Ta chambre c'est de l'autre côté !

Netsuai se tourna abasourdi et jura entre ses dents.

-         Eh bien... Kurosaki a l'air de les avoir triés sur le volet ses fraccions !

-         L'albinos jeta un regard courroucé à l'espada et ses yeux verts luirent de colère.

-         Oh ? Tu m'as l'air d'être un chaton assortis de griffes ! Se moqua l'autre.

-         Ta gueule connard ! Souffla Netsuai. J'ai pas besoin d'un crétin dans ton genre pour découper un type ! Mais c'est vrai que je n'ai pas le sens de l'orientation !

Seul un ricanement lui répondit. L'albinos se recula en voyant la lueur dangereuse s'allumer dans le regard du décima. Il fit un léger mouvement pour avoir la possibilité de sortir son zanpakuto en cas de problème. Il avait un problème... Grimmjow venait de le plaquer contre le mur qui pourtant lui semblait beaucoup plus loin à première vue. Le jeune homme grimaça et lorsque ses yeux se posèrent sur l'espada, il gronda :

-         Dégage !

-         Tu crois, parce ce que tu es un fraccion de Kurosaki que je vais te laisser la vie sauve ? J'vais t'buter !

Le décima resserra son étreinte autour du cou de l'albinos qui dans un mouvement défensif et pas trop masculin, lui balança son pied entre les jambes. Le bleuté eut les yeux qui s'ouvrirent de surprise et lâcha Netsuai qui voulu s'enfuir mais Grimmjow s'en remit beaucoup plus vite que l'ancienne attaque d'Hinamori. Il bondit et plaqua le fraccion sur le sol, le retournant dans un même mouvement pour lui envoyé son poing dans la figure... mais il ne put s'arrêter là, la haine qu'il éprouvait pour Kurosaki se déversa sur le jeune homme qui reçut plusieurs coups sur le visage et sur le corps. Des gouttes de sang giclèrent et maculèrent le sol. L'albinos était telle une poupée désarticulée dans les mains de l'espada fou de rage.

-         Netsuai allait tourner de l'œil sous la violence de l'attaque mais tout s'arrêta brutalement. Presque inconscient, le jeune homme regarda hagard autour de lui et vit l'espada Secunda qui tenait la main de Grimmjow. Il entendit plus ou moins :

-         Je peux savoir ce que tu fais ? Demanda Freihr.

-         C'est plutôt à moi de te poser la question ! S'énerva le décima.

-         Grimmjow avait craché ses paroles et la brune le fixait impassible.

-         Laisse-le !

-         Qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu veux plus buter les shinigami ?

-         Se sont ceux de Kurosaki-sama !

Le bleuté ouvrit les yeux de surprise et brutalement éclata de rire. Il avait l'impression que la jeune femme lui jouait une mauvaise blague. Il reprit presque la larme à l'œil :

-         Tu te fous de moi là ! Depuis quand tu fais dans le Kurosaki-sama ? J'pensais que tu voulais lui faire la peau ?

Grimmjow voulu se dégager et reprendre son activité première, autrement dit achever le fraccion ensanglanté. Mais à peine eut-il fait un geste que Freihr le repoussa violemment contre le mur et se dirigea vers le décima pour lui régler son compte. La jeune femme et Grimmjow commencèrent à lutter mais le décima était maintenant lui-même sur le point de mourir. Le bleuté sentait ses os craquer et n'arrivait pas à lutter contre la force démoniaque de la Secunda   plus que décidée à protéger le fraccion d'Ichigo !

-         Putain de bonne femme ! Grimmjow ne voyait plus vraiment clair et il crut son heure arrivée jusqu'à l'intervention de Vassla.

-         Arrête ! Sa voix grave claqua dans le couloir éclaboussé de sang.

Freihr se tourna brutalement vers le blond et eut un ricanement sinistre.

-         Laisse-moi l'achever !

-         Tu en as assez fait ! Et d'ailleurs le seigneur Aizen ne t'en serait pas reconnaissant !

-         Oui mais Kurosaki-sama oui !

Vassla haussa un sourcil interrogateur. Il tourna son visage vers le fraccion qui s'était évanouit sous la douleur et le sang perdu. Son regard se posa ensuite sur Grimmjow à présent dans le même état que l'albinos. Il soupira et fit relâcher la pression de Freihr. La brune voulu l'attaquer mais le blond fut plus rapide et esquiva son coup. La jeune femme était en furie à présent.

-         La voix de Gin, derrière eux, la coupa dans son élan.

-         Freihr... je ne pense pas qu'Aizen-sama soit particulièrement heureux de l'état de Grimmjow...

-         Et Kurosaki-sama ne sera pas content de l'état de sa fraccion ! contra la furie.

L'albinos analysa la situation et finit par appeler des arrancars et les deux hommes furent envoyés à l'infirmerie. Gin ouvrit les yeux et observa d'un air froid la Secunda qui le dévisageait avec défi, prête à se rebeller. Elle est incontrôlable... songea l'ex-shinigami.

-         Je pense alors que tu seras capable de t'expliquer comme une grande auprès d'Aizen-sama...

Le ton de l'homme était mi-figue, mi-raisin et l'espada pâlit légèrement.

-         Tu peux être sur qu'il t'attend... alors, je te conseille d'y aller ! Je te préviens tout de même qu'il ne semble pas de très bonne humeur !

Les yeux verts de la jeune femme ressemblèrent à deux émeraudes à l'éclat lustré par les émotions violentes qu'elle ressentait. Même si elle avait manifesté de la crainte au départ, il était évident qu'actuellement la brune irait confiante voir le Seigneur d'Hueco Mundo, sûre de son bon droit !

-         L'espada quitta les lieux et Vassla allait la suivre mais Gin le retint...

-         Laisse-là !

Les yeux bleus du primera détaillèrent froidement le bras droit d'Aizen et après un dernier coup d'œil sur les traces encore visibles de la lutte, il quitta les lieux.

°°0°0°°

Parvenu à l'infirmerie, Ichigo ouvrit la porte brutalement et après un regard circulaire, ses yeux tombèrent sur Netsuai et dans le lit suivant, sur Grimmjow ! Le Cero traversa la pièce rapidement, le cœur  affolé tant d'inquiétude que de colère. Le roux s'intéressa à sa fraccion et observa le visage tuméfié et les perfusions qui reliaient le jeune homme à la machine. Il grimaça et se rappela sa situation à un certain moment. Il détestait le laboratoire ! Un frisson d'effroi le parcourut. La couverture n'était pas totalement remonté sur l'albinos et Ichigo se pencha pour observer les dégâts causer par le décima. Après un rapide examen du corps inconscient de Netsuai le jeune homme foudroya le lit voisin mais Grimmjow était tout aussi éveillé que l'albinos et son état semblait même pire que le sien. Le roux soupirait lorsque la porte s'ouvrit sur Hinamori.

-         Taicho ! S'exclama la brune.

Ichigo plissa les yeux. Se faire appeler ainsi par son ancienne fukutaicho... La brune regarda Netsuai et posa ses mains fraîches sur le front du jeune homme.

-         Que s'est-il passé ? Je n'arrivais pas à le croire...

-         Grimmjow s'en est prit à Netsuai ! Répondit platement Ichigo.

-         Mais...

Les yeux obsidiennes se portèrent sur le visage du décima qui n'avait rien à envier à Netsuai.

-         Comment en est-il arrivé là ?

-         Sosuke m'a dit que Freihr était intervenue, voulant sauver Netsuai, elle y serait allée « un peu » fort, selon ses dires !

-         Freihr ?

Hinamori observa l'espada avec les yeux exorbités. Les mots « sauver » et « Freihr » étaient totalement incompatibles, encore plus s'il s'agissait d'un shinigami. Que se passait-il ? Les yeux d'Ichigo formèrent une fine ligne et il murmura comme pour lui-même :

-         Sosuke m'a avoué, qu'elle m'aimait !

-         Pardon ? Fit Hinamori complètement désarçonnée.

-         Selon lui, je lui ai prouvé ma « valeur » et elle a décidé que je serai son « dominant » !

Dire que la jeune femme était blême était peu dire ! Ichigo eut un haussement d'épaule. Le jeune homme se dirigea vers le fond de la salle, l'haori qu'il portait volait derrière lui. Le regard du jeune homme se plongea dans la contemplation du matériel médical. Tout devenait tellement compliqué... Il se sentait agité au fond de lui.

Se retournant vers la brune, il vint se planter devant le lit des deux hommes évanouis et repris :

-         Enfin, je ne souhaite pas que tu ébruites ce fait !

-         Hai Taicho ! Mais c'est tellement étonnant...

La jeune femme regarda successivement les deux hommes, demanda :

-         Croyez-vous que se soit une bonne idée de les laisser l'un à côté de l'autre ?

-         Que veux-tu qu'il se passe ? Qu'ils se battent à coup de perfusion ? Ils risquent eux-mêmes de se faire mourir ! Ils les sépareront plus tard... je ferai en sorte que le nécessaire soit fait !

-         Vous ne ferez rien contre Jaggerjack-san ?

-         Après un court silence, Ichigo répondit froidement :

-         Non ! Je l'ai promit à Sosuke !

Hinamori ne répondit pas... Elle observa longuement le jeune homme, ses pensées dérivèrent vers sa rencontre plus tôt avec le décima. La voix sèche d'Ichigo la fit sursauter :

-         Retourne auprès de ton espada Hinamori !

-         Mais... je voulais...

-         Je reste ici !

La voix ne souffrait pas de réponse. Momo sentit un frisson glacé la traverser. La jeune brune sentit les larmes lui piquer les yeux et elle quitta la pièce précipitamment. Le roux soupira et se laissa choir sur une chaise blanche se trouvant à proximité du lit. La voix affaiblie de Netsuai  lui parvint :

-         Taicho... elle vous aime !

Ichigo observa sa fraccion et finit par lui adresser un signe de tête et lui répondit :

-         J'irai m'excuser plus tard ! Tu as réussi à échapper à l'entraînement de demain. Tu l'as provoqué pour en arriver là ?

-         Je cherchais surtout une issue, j'ai même pensé à me transformer en ninja mais... je ne suis pas assez rapide Taicho ! Je crois aussi que je détint sur vous !

-         Ne me rappelle pas mes cours de Kidô ! Pour le ninjutsu cela prouve juste que tu as perdu la main... Rétablis-toi vite Netsuai.

Le roux se leva. L'albinos fit un geste pour récupérer ses couvertures mais n'y parvint pas. Ichigo les releva gentiment. Il quitta la pièce après un dernier regard sur le duo. Netsuai était retombé dans les limbes du sommeil...  Les pensées d'Ichigo tourbillonnaient alors qu'il remontait les couloirs. Sosuke lui avait annoncé la décision de Freihr de lui être aussi fidèle qu'à son maître. Ichigo ne savait pas s'il devait s'en réjouir. Finalement, puisque son fraccion était toujours en vie, il pensa que oui. Le roux sentit l'exaspération monter en lui en se souvenant de la lueur amusée dans le regard de son amant. Ichigo fit craquer les jointures de ses doigts ! Parfois Sosuke l'exaspérait...