Chapitre 22

Gin entra dans la cellule dont il referma doucement la porte, sous le regard attentif de Rangiku. La jeune femme plissa les yeux et observa l'albinos. Son expression ne laissait rien filtrer, il ne souriait pas et seuls ses yeux étaient graves. La rousse attendit qu'il s'exprime pour lui dire ce qu'elle pensait de lui mais l'homme resta immobile, appuyé contre le battant, comme si s'approcher plus près de la shinigami était au-dessus de ses forces. Énervée, Rangiku lança sèchement :

 

-          Qu'est ce que tu es venu contempler ? Ta victoire ?

 

Gin observa la rousse dont les yeux lançaient des flammes. Kami-sama ! Comme il avait espéré pouvoir la revoir et se trouver devant elle et... son fichu caractère ! Il se demandait parfois, s'il avait toute sa raison. Il se décida enfin à l'approcher. La jeune femme se redressa de toute sa hauteur et planta son regard dans le sien, tout en mettant ses poings sur ses hanches. Une bouffée d'amour étreignit Gin par surprise devant son attitude pleine de défi. Il l'aimait désespérément, pour son audace et son tempérament de feu... si différent du sien. Il ne fait que calculer et se dissimuler alors qu'elle n'était qu'audace et franchise. Troublé par ses émotions, Gin ne vit pas arriver la gifle et sa tête roula sur le côté.

 

L'homme tourna lentement la tête vers la shinigami qui hurlait à présent :

 

-          Que crois-tu ? Que tu peux venir me trouver alors que tu m'as trahit ? Non, tu nous as tous trahit...

 

Gin se massait la joue du bout des doigts comme pour en imprimer la douleur. Il fit encore un pas et là, lorsque Rangiku croisa la lueur au fond de ses yeux bleus, elle recula, pas du tout habituée à ce regard et cela l'effraya. L'albinos attrapa vivement la jeune femme par la taille alors qu'elle ne s'y attendait pas. Rangiku voulu lui donner un coup de pied pour s'échapper et tirer sur ses bras mais ses tentatives restèrent vaines. Elle ouvrit la bouche pour protester mais elle fut scellée par celle de Gin. La jeune femme,  désarçonnée par son geste et les yeux arrondis de surprise, se laissa aller un instant, profondément ébranlée par la douceur de ce baiser. Mais quand elle sentit l'étreinte autour de sa taille se desserrer, elle se reprit bien vite et se libéra sèchement en balançant son poing dans la figure de l'albinos. Une goutte de sang perla au coin de la bouche de Gin, juste sous la marque encore rouge de sa gifle précédente.

 

-          Ne me touche pas ! Haleta t-elle.

-          Pourtant, tu n'es pas insensible...

-          Tais-toi ! Cette époque pour moi est irrémédiablement révolue ! Je préfère encore embrasser un espada que toi...

 

Malgré la douleur qu'il ressentit au cœur à ces paroles, Gin eut un petit sourire et marmonna :

 

-          Je peux t'arranger cela sans problème...

- Vas-t’en !

-          Que tu le veuilles ou non, Rangiku, il existe toujours quelque chose entre nous !

 

Gin se détourna vers la porte mais la rousse cracha encore :

 

-          Tu me prends pour qui, Gin ? Tu disparais de ma vie et parce ce que je suis enfermée dans une geôle, tu crois pouvoir faire ce que tu veux de moi ? N'y compte pas trop... Je ne suis pas aussi facile que tu le penses...

 

L'albinos jeta un œil derrière lui en franchissant le seuil et lâcha :

 

-          J'y compte bien ma chère Rangiku... Si tu étais si aisée à capturer, quel intérêt aurai-je à te poursuivre, dis-moi ?

 

Gin claqua la porte derrière lui et s'adossa un instant au battant. Il était très troublé d'avoir sentit entre ses bras le corps pulpeux et chaud de cette femme au caractère volcanique. Il se réchauffait en sa présence et son cœur s'animait dès qu'il posait ses yeux sur son visage si expressif... Il se détacha du vantail et quitta les lieux en songeant qu'il pourrait peut-être lui apporter quelque chose la prochaine fois, pour qu'elle puisse tuer son ennui.

 

Rangiku se laissa choir sur le sol, le cœur battant à tout rompre. Il avait osé venir la voir... oui, osé ! L'enflure... après l'avoir quitté comme il l'avait fait ! Et il l'avait embrassé. Jamais, il n'avait eu ce geste à la Soul Society alors qu'elle en mourrait d'envie ! La rousse porta le bout de ses doigts tremblants à ses lèvres en évoquant le baiser entre eux. Il n'y avait aucun doute à avoir, elle était toujours amoureuse de Gin même si cela faisait des années qu'elle se persuadait du contraire. Elle le détesta pour cela !

 

 

°°0°0°°

 

 Ichigo pouvait enfin se lever et Yasao bondissait autour de lui.

 

-          Papa Ichi... Tu viens avec moi dans le jardin aujourd'hui ?

-          Oui... Sosuke m'a permis de sortir d'ici !

 

Yasao observa son père avec attention et sursauta quand la porte s'ouvrit pour laisser passer Hanataru en compagnie de Freihr. La brune s'était attachée au jeune homme comme s'il s'agissait d'un chiot mais Ichigo soupçonnait autre chose pour que le 4ème siège soit protégé de cette façon. Yamada s'arrêta sur le seuil et ouvrit des yeux exorbités en découvrant le petit garçon habillé comme un espada. Un Ichigo miniature ?

 

Le gamin se posta devant son père, les bras écartés et les sourcils froncés il s'écria :

 

-          Papa va te cacher, je vais m'occuper du shinigami ! En plus, il est pas bien f...

 

Avec un soupir amusé, Ichigo attrapa son fils sous le bras et salua Hanataru :

 

-          'lut Hanataru... Ce petit insolent est mon fils Yasao... Yasao, je te présente un ami, Hanataru !

-          Un ami ? Un shinigami ?

-          Je te rappelle que je l'étais aussi !

-          Nan ! Tu l'as jamais été papa Sosuke me l'a dit ! S'écria le petit garçon qui scrutait de façon suspecte le pauvre 4ème siège.

-          Yasao... soit gentil ! Va jouer avec Freihr... Freihr ?

-          Haï ?

-          Tu veux bien jouer avec Yasao le temps qu'Hanataru m'ausculte une dernière fois ?

 

L'espada observa un instant la « chose » qui n'était pas plus haute que trois pommes et c'était quoi « jouer » ? Ça voulait dire « combat » ? Comment un gosse comme lui pouvait-il lui tenir tête ? Bon... si son père le voulait ! Freihr allait le mettre au parfum de qui commandait ici !

 

Hanataru examina le dos de l'espada et exerça du kidô sur le jeune homme qui se laissa aller avec un sentiment de bien être.

 

°°0°0°°

 

 

Netsuai regardait le plafond de l'infirmerie et compta jusqu'à dix pour se calmer. Il allait la boucler le Decima où il allait lui coller son poing dans la figure ! Enfin, quand il pourrait bouger à nouveau, car à force de gigoter pour échapper aux réflexions débiles de Grimmjow sur les shinigami, il s'était tout rouvert au fur et à mesure et les arrancars infirmiers commençaient à le maudire sérieusement. Mais quel crétin avait décidé de le mettre à côté de cet espada débile ?

 

-          Shinigami ? T'es mort ou tu fais semblant ? N'me fais pas d'fausse joie !

-          Ta gueule !

-          Merde toujours vivant !

 

L'albinos ferma les yeux et regarda autour de lui pour trouver quelque chose qui pouvait se transformer en arme... Puis soudain un sourire mauvais s'inscrivit sur les lèvres de Netsuai qui se tourna lentement vers Grimmjow pour le regarder, amusé.

 

-          Pourquoi t'me tires une tronche pareille, connard ? T'm'dragues ?

-          Vu ta tronche... je m'f'rai pas de fausse joie ! Railla l'albinos en affichant un sourire de plus en plus grand.

 

Grimmjow plissa les yeux et observa le fraccion. Il sentait un coup fourré quelque part. Ses yeux cherchaient où se trouvait le «piège».

 

-          Pourquoi t'as ce sourire, abruti ? Grogna l'espada.

-          Juste que depuis quelques jours, je me demandais ce que je pouvais faire pour te faire chier autant que me faisait chier, arrancar ! Et t'as d'la chance que je sois souvent une tête en l'air, mais cette fois-ci... j'ai un avantage certain ! Plus besoin de ninjutsu !

-          De quoi ? Marmonna Grimmjow qui ne comprenait strictement rien et pensait sérieusement que le fraccion était frappé.

 

Netsuai rit doucement et se rallongea sur le dos en posant une main sur son visage.

 

-          'tain qu'est ce que je suis con par moment !

-          Tu peux le dire, le nain !

-          La ferme Grimmjow...

 

La porte s'ouvrit et Ichigo apparut sur le seuil en compagnie d'Hanataru, Yasao sur les talons.

 

-          Taicho ! S'exclama le fraccion, fou de joie.

-          Netsuai, tu vas mieux à ce que je vois !

-          Vous aussi Taicho ! Mais... Hanataru ?

-          Il a été fait prisonnier...

-          Pas possible !

 

Yamada salua avec son sourire un peu niais l'ex-sixième siège qui paraissait encore bien amoché et en profita pour saluer l'espada qui le foudroyait du regard. Hanataru haussa les épaules, indifférent, et déplia sa sacoche.

 

-          Il va me faire du kidô ? Demanda Netsuai.

-          Oui... il m'a soigné !

 

Hanataru commença ses soins et aussitôt, le fraccion se sentit bien mieux.

 

-          J'ai su par Hinamori-chan que vous aviez été vraiment près de la mort Taicho ! Dit-il. Comment est-ce possible ?

-          Ça n'arrivera plus... Je dois voir Sosuke à ce propos tout à l'heure...

-          Et que va-t-il  faire ?

-          Me restituer ma puissance !

 

Tous se figèrent et se tournèrent vers Ichigo.

 

-          Pa... Pardon ? Demanda Netsuai.

 

Ichigo agita son poignet en relevant sa manche pour exposer le bijou :

 

-          En fait, la puissance que contient ce bracelet est celle que Sosuke m'a laissée lorsque j'ai quitté Hueco Mundo, il y a six ans. Il m'a dit qu'il allait me rendre le reste !

 

Grimmjow fronça les sourcils, inquiet. C'est pas bon ça ! Un très mauvais souvenir lui revint en mémoire et il ne put s'empêcher de rétorquer :

 

-          Pourquoi ? Ça lui a pas suffit la dernière fois ? Interrogea le Decima. C'est plus être courageux à ce stade, c'est de l'inconscience !

-          Il s'est passé quoi la dernière fois ? Demanda innocemment Hanataru.

-          Il a buté son cher époux ! Et pas que lui...

 

Les yeux bleu électrique du Decima foudroyèrent le Cero espada comme s'il pouvait l'étrangler à distance. Pas perturbé par les déclarations de Grimmjow, Yasao monta sur le lit du Decima et se pencha pour le regarder. L'enfant trouvait très drôle de pouvoir lui faire ce qu'il voulait en ayant la présence rassurante de son père dans les parages.  L'espada se crispa sous la douleur et cria furieusement :

 

-          Dégage sale mioche !

-          Tu me parles pas comme ça où je le dis à Nnoitra !

-          J'vais l'buter! Maugréa l'espada coincé par le gosse qui lui était monté sur le ventre.

 

Ichigo fit le tour du lit de Netsuai et attrapa son fils sous le bras :

 

-          Laisse «tonton» Grimmjow tranquille où il risque de vraiment se fâcher ! Le sermonna t-il.

-          Mais il est tout le temps fâché... Maugréa le gamin.

-          «Tonton» ? Hurla Grimmjow du fond de son lit.

-          Moi je trouve que ça te vas à merveille... tonton ! Railla Netsuai.

-          Ta gueule shinigami !

 

Interdits, tous regardaient l'espada qui lançait à présent des flammes et Netsuai repris, condescendant :

 

-          Le pire mon pauvre ami, c'est que nous sommes tous des anciens shinigami.

-          Non, moi je le suis toujours ! Rétorqua Hanataru avec un petit sourire.

 

Grimmjow explosa. Il se redressa sur son lit et se tourna pour balancer un cero sur l'albinos mais Yasao et Ichigo furent plus rapides, le père et le fils avait déjà une boule d'énergie dans les mains. Grimmjow se souvint brutalement qu'il avait des blessures et hurla sous la douleur.

 

-          Il s'est puni tout seul !

 

Yasao affichait un grand sourire et laissa tomber sa main pour remonter sur le lit de l'espada.

 

-          Tu vois... t'es pas sage et bien t'es punit !

-          S...le... mi..o..che!

-          Papa ! Tonton Grimmjow il sait plus parler !

-          Laisse-le...

-        Non, non... continue Yasao, ricana Netsuai... Tiens... j'te donne ça, c'est un stylo. Si tu veux, tu peux même lui dessiner des moustaches !

 

Le petit garçon trouva l'idée excellente mais Ichigo récupéra son fils, craignant l'état de rage l'ancien Sexta. Ils allèrent vers la porte.

 

Ichigo fit un geste à Hanataru pour qu'il le rejoigne. Le shinigami jeta un œil à Grimmjow qui pâlissait à vue d'œil et sortit des produits qu'il donna à l'arrancar pour calmer ses douleurs. Ensuite, il donna quelques soins pour arrêter le saignement de ses plaies.

 

-          Je sais pas qui l'a mis dans cette état mais franchement, je n'aimerais pas le rencontrer !

-          La rencontrer ! Corrigea Netsuai en fronçant les sourcils.

 

Hanataru eut un froncement de sourcils, puis l'image de Freihr s'imposa à lui et un frisson glacé le traversa. Il était sûr que l'espada devant lui était en phase de rémission, dans quel état devait-il être au départ ! Le shinigami se tourna vers Ichigo qui l'attendait à la porte.

 

-          Je voulais le soulager, il semblait beaucoup souffrir.

-          Merci Hanataru.

-          C'est un de vos amis Ichigo-sama.

-          Tu n'es pas obligé...

-          Moi ça me convient comme ça ! Répondit le jeune homme en souriant.

 

Après un dernier salut pour Netsuai, ils quittèrent la pièce. L'albinos se tourna pour regarder le corps de l'espada allongé dans le lit à côté du sien. Il se rendit compte que l'expression crispée qu'il avait vu au bleuté depuis qu'ils étaient coincés à l'infirmerie, avait disparue. La respiration de l'homme était beaucoup plus ample et dégagée, son  visage semblait reposé. Il ne savait pas ce que lui avait fait le quatrième siège mais ça fonctionnait à merveille.

 

°°0°0°°

 

Yasao avait rejoint Nnoitra et Ichigo raccompagnait Hanataru aux quartiers de la prison. C'était la première fois que l'espada descendait dans cette zone de Los Sueños. Un frisson serpenta sur sa colonne vertébrale, il pouvait enfin s'approcher de Byakuya. Mais la voix de Sosuke l'arrêta net.

 

-          Ichigo que fais-tu ?

 

Le roux se retourna et rétorqua tranquillement :

 

-          Je raccompagne Hanataru dans sa cellule.

-          Tu n'as pas à le faire ! Menoly accompagne Yamada-kun à sa cellule et en un seul morceau !

-          Hai Aizen-sama !

 

La petite arrancar tira le shinigami pour qu'il marche plus vite et Ichigo observa son mari qui le regardait en souriant, pour finalement lui tendre une main.

 

-          Je suis heureux de te voir enfin rétablit !

 

Ichigo sentit son pouls augmenter. Il devait arrêter de lui faire cet effet-là... Sa voix si sensuelle l'émouvait toujours autant et cela l'agaçait de se sentir aussi faible en sa présence. Le jeune homme glissa sa main dans celle de son mari qui la porta à ses lèvres, augmentant son trouble.

 

-          Ichi... je me suis terriblement inquiété...

-          Je le sais !

 

Leurs yeux se rencontrèrent intensément, la tension monta d'un cran autour d'eux et Sosuke saisit le roux par la taille pour le plaquer contre lui. La bouche du brun caressa son front, descendit le long de son visage pour enfin arriver à ses lèvres. Sosuke prit avec tendresse la bouche offerte, les bras du roux s'enroulèrent autour de son cou. Un gémissement accompagna ce geste. Lorsqu'ils cassèrent leur baiser, Ichigo fut le premier à se reprendre.

 

-          Sosuke que voulais-tu me dire ?

-          Oh oui ! Viens !

 

Aizen tira Ichigo par la main, les deux hommes remontèrent les couloirs où ils croisèrent plusieurs espadas dont Nishven qui leur lança un regard de granit. Une fois dans son bureau, Sosuke fit asseoir Ichigo dans l'un des confortables fauteuils rouges et pris place en face de lui. Il chercha quelque chose dans sa ceinture et en sortit un petit boîtier.

 

-          C'est avec ça que je contrôle ton reiatsu.

-          Comment ?

 

Intrigué, l'espada s'approcha pour voir de plus près.

 

-          Au cours d'une des interventions que Szayel a pratiqué sur toi, il a inséré une nano-puce qui s'est connectée à tes neurones. Elle fait partie intégrante de ton système nerveux. Donc, avec ce système, je peux en quelque sorte contrôler tes pulsions. Jusqu'ici tu étais au plus bas niveau mais vu les derniers événements... J'ai pris conscience que tu n'étais pas un espada mais un hybride !

-          Je ne vois pas la différence...

-          Moi si ! Ichigo tu n'as pas de hiero... tu es vulnérable aux attaques ! Tu as beau posséder une puissance phénoménale, tu es incapable de te protéger. Je ne parle même pas des cours de kidô... Je me demande même si ce n'est pas moi qui vais t'en donner...

 

Ichigo fronça les sourcils et marmonna :

 

-          Tu ne me fais pas confiance ?

-          Je veux te garder en vie ! Souffla le Seigneur de Hueco Mondo en plongeant ses yeux dans les siens et Ichigo dut retenir son souffle tant ce regard amoureux le fit vibrer. Et puis, continua Sosuke, je veux faire comprendre à une certaine personne ici qu'il ne peut viser ta place !

-          Et tu comptes faire quoi ? Libérer toute ma puissance ?

-          Non en fait, je compte te restituer petit à petit ton potentiel. Je vais commencer aujourd'hui. Tu es d'accord ?

 

L'espada observa le boîtier et hocha la tête. Aizen sourit et appuya sur un bouton. Il libéra en partie l'énergie d'Ichigo qui se tassa sur son siège, son reiatsu se fit plus lourd dans la pièce soudainement. Sosuke se sentit écrasé mais résista à la puissance du jeune homme.  Son cœur s'emballa brutalement au souvenir de la crise de folie d'Ichigo et des semaines d'hôpital qu'elle lui avait coûtée.

 

Ichigo ressentait la puissance circuler dans son sang comme une poussée d'adrénaline trop violente. Ses yeux tombèrent sur le bracelet qui retenait déjà son reiatsu. Il n'osait même pas imaginer maintenant, ce qui adviendrait lorsqu'il appuierait sur le bouton. L'espada se sentait assommé par sa propre énergie, pourtant il devait se reprendre. Au prix d'un gros effort, le jeune homme réussit à maîtriser son reiatsu. Enfin... autant qu'il le pouvait !

 

-          Sosuke... je ne pourrais pas libérer d'abord le reiatsu que j'ai sous ce bracelet et ensuite tu me rajoutes la puissance contenue par la puce ?

-          Si je le fais... je t’interdis d'appuyer ensuite sur le bouton de ton système.

 

Sosuke réduit de nouveau la puissance à son ancien niveau et Ichigo reprit une respiration avant d'appuyer sur le bouton de son bracelet. Il se rendit compte qu'il y avait beaucoup de différence... c'était  plus supportable et moins violent. Sosuke fronça les sourcils et demanda :

 

-          Tu as encore la possibilité de débloquer du reiatsu ?

 

Ichigo leva un sourcil et hocha la tête. En voyant l'air de son amant, l'espada compris qu'il devait encore appuyé sur son système de contrôle. Le jeune homme descendit ainsi jusqu'au niveau quatre mais à ce stade Ichigo se tassa à nouveau sur son siège et Sosuke suggéra qu'il remonte d'un cran.  Le jeune homme se sentit mieux mais mal à l'aise.

 

-         Pour le moment, habitues-toi à cette puissance, j'en ajouterai ensuite.

 

Ichigo acquiesça. Les deux hommes restèrent un petit moment dans le bureau à bavarder le temps que le jeune homme puisse suffisamment se maîtriser.

 

-          Tu veux faire quelque chose ? Demanda Sosuke lorsque ce fut fait.

-          Je crois que j'aimerais allez me promener, me changer les idées...

 

Aizen eut un petit sourire et attrapa la main de son épouse pour le mener à l'extérieur. Il avait glissé sa main dans le creux de son bras, ce qui semblait naturel aux autres mais c'était surtout pour aider Ichigo à se mouvoir, son corps n'étant plus habitué à un tel reiatsu. Ils utilisèrent le shunpo pour arriver plus vite à destination.

 

Ichigo traversa le patio sans l'aide du brun qui se tenait maintenant un peu en arrière. Les yeux de l'espada caressèrent les colonnes de type hispanique sans réellement les voir, le parfum des cerisiers lui parvint, son esprit se fit encore plus lointain et il ressentit à nouveau le besoin d'être seul. Sosuke perçu le changement. Son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine et il demanda prudemment :

 

-          Dis-moi Ichigo, cela fait un moment que je veux aborder un sujet avec toi...

 

Le jeune homme se retourna et s'appuya contre une colonne. A l'intérieur de lui, son hollow s'agitait. Depuis quelques jours, en fait, depuis qu'il était passé en mode bankai avec ses fraccions, ce dernier ne cessait de remuer. Et là, avec un reiatsu supérieur, sa présence se faisait un peu plus soutenue, il le sentait tourner comme un animal en cage.

 

-          Je t'écoute... Murmura le roux.

 

Un silence s'installa entre eux et Sosuke se plaça non loin d'Ichigo mais sans le regarder réellement et repris :

 

-          Que te manque-t-il ici ?

 

La question surpris le roux qui ne sut que répondre. Les yeux du jeune homme scrutèrent longuement la silhouette de son amant mais il ne put percer son masque. Finalement, ses yeux se portèrent sur les cerisiers en fleurs... Il était heureux avec Sosuke mais il était évident qu'il lui manquait quelque chose ou plutôt quelqu'un, comme s'il n'était plus que la moitié de lui-même. Cette sensation persistante devenait insoutenable et ses émotions, devenues plus virulentes depuis que son reiatsu progressait, lui rendaient cette sensation d'amputation plus perceptible encore. Et pourtant il aimait Sosuke, à en perdre la raison... rien qu'au souvenir de la douleur dans son regard quand il avait cru qu'il aimait encore Renji, il sentait la panique l'envahir...

 

Aizen s'était approché silencieusement du jeune homme perdu dans ses pensées. Ces dernières semblaient le projeter dans une profonde détresse. Ichigo l'observa, surpris, lorsqu'il sentit sa présence près de lui. Une infinie tendresse brillait dans les yeux chocolats, ce qui déstabilisa l'espada.


     - Qu'est ce qui te perturbe ?

 

-          Tout va bien... je t'assure !

 

Un sourire apparut sur les lèvres de Sosuke qui mit Ichigo mal à l'aise.

 
- Surtout ne me prends pas pour un imbécile... Tu crois que je n'ai pas vu tes changements d'humeur ces derniers temps ? Qu'est ce qui te met dans un état pareil ?

 

Ichigo resta muet, le cœur serré et incapable d'aligner deux mots correctement. Était-il si transparent ?

 

-          Je t'offrirai tout... je pourrais tout obtenir pour toi !

 

Sosuke était sincère en disant ces dernières paroles, il ne supportait plus cette fêlure dans leur bonheur. Il était prêt à tout pour qu'Ichigo arrête de déprimer seul dans son coin. Le jeune homme observa son mari quelques instants et finit par murmurer, un léger sourire peiné aux lèvres :

 

-          Tu ne peux pas tout m'offrir malgré la puissance que tu possèdes... et je ne te demande pas l'impossible...


Aizen fronça légèrement les sourcils.... Il resta un instant immobile pour finalement répondre :

 

-          Je serai capable de tout pour toi ! Il suffit que tu me le demandes... ou que tu m'en parles ouvertement.

 

Ichigo ne répondit pas, il lui sourit juste mais d'un sourire sans joie. Sosuke franchit le dernier pas qui les séparaient encore et prit le jeune homme dans ses bras pour enfouir son visage au creux de sa nuque.

 

-         Ne me laisse pas à côté... Parle-moi... mi loco amor !

 

Incapable de le faire, Ichigo resserra son étreinte autour du corps de son mari en inspirant son odeur à plein poumons. Cela sembla calmer Shiro, mais pour combien de temps ?

 

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