Créer un site internet

Chapitre 24

Ichigo se laissa submerger par l'émotion et Shirosaki pris le dessus sur lui. Byakuya resta figé sur sa chaise, son cœur pris alors le rythme très particulier qu’il adoptait toujours en présence de l’hybride ; lent et lourd, comme un écho démesuré. Il ressentait avec la même intensité qu’avant, cette impression d’être la proie paralysée à la vue du prédateur et son regard anthracite ne le quittait pas, captivé, comme à chaque fois. Non, il n’avait rien oublié des sensations qu’Ichigo provoquait lorsqu’il se trouvait près de lui. Rien oublié du bouleversement qu’il créait, ni du feu qu’il déversait dans ses veines.

 

Sa respiration se fit plus courte, presque erratique, alors qu’aux souvenirs sensuels se mélangeait l’instant présent. Ses yeux se fermèrent à demi sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, sa gorge se noua… et lorsque l'espada marcha vers lui, son cœur bondit violemment dans sa poitrine. Le désir le faucha presque par surprise, avec une intensité telle qu’il en perdit le souffle, ébahit, comme toujours, des réactions animales qu’Ichigo provoquaient en lui…

 

A force de l’observer, le noble sentait confusément que ce n'était pas réellement Ichigo qui lui faisait face mais un autre, la présence plus ou moins forte qu’il percevait à la Soul Society, celle qui avait annoncé le changement chez le capitaine de la cinquième division… Cette présence sombre et sauvage qu'il aimait depuis des mois sans espoir de revoir Ichigo un jour. Mais il était là désormais, si près… presque à le toucher.

 

Shiro s'arrêta devant le brun qui l'observait toujours, indécis, et l’émotion enveloppa sa voix d’un voile légèrement spectral.

 

-       Cerezo mio… tu m'as manqué !

 

Et avant que Byakuya ne puise esquisser un geste ou dire une parole, le hollow le pris dans ses bras, enfouissant son visage dans sa nuque en frottant son nez contre la peau si douce. Un long frisson parcourut l’échine du noble et il ferma les yeux pour mieux s’imprégner de l’odeur de l’espada. Le reiatsu de l’espada  était épuisant pour lui actuellement, si bien que Byakuya agrippa le shihakusho du jeune homme et noua ses doigts au tissus, à la fois étourdit par sa faiblesse et par l’effet intoxicant que son amant produisait sur lui.

 

Shiro s'enivrait également de l’homme entre ses bras. Il  profitait pour la première fois de la douce présence parfumée à la fleur de cerisier. Des mois qu'il en rêvait sans pouvoir l'exprimer ou espérer le revoir un jour ! Shiro sentit les bras de Byakuya l'enlacer doucement et la voix légèrement grave, murmurer, troublée :

 

-       A moi aussi…

 

Le roux se redressa, son regard plongé dans celui du noble et avant que ce dernier puisse ajouter quelque chose, Shiro s'empara de ses lèvres. Il n'eut pas besoin de forcer le passage, le brun répondit à son ardeur, plaquant même son corps contre le sien. Le hollow glissa une main derrière la nuque du capitaine et le coinça pour explorer sa bouche encore et encore, ne voulant pas interrompre le contact  dont il rêvait depuis si longtemps. Une des mains de Byakuya s’aventura sous le vêtement d’Ichigo et caressa cette chair tant désirée et pour laquelle il se consumait toujours. Un frisson parcourut le roux, amenant le noble à mordiller les lèvres du jeune homme qui gémit doucement, allumant un désir violent chez Byakuya.

 

Shiro fit descendre son autre main et parcourut le dos tendu de son amant pour descendre sur sa  croupe ferme. Byakuya voulut protester, tout le plaisir et le désir qui saturaient ses veines se déversaient comme un poison fulgurant et après ces mois d’abstinence et d’absence, tout allait trop vite, il perdait pieds, il allait se faire dévorer. Il tenta de protester encore mais le hollow ne lui en laissa pas le temps et il finit par abandonner, épuisé par le reiatsu de l’espada.

 

Depuis son emprisonnement, le brun n'était plus habitué à subir une quelconque énergie spirituelle et même s'il savait qu'Ichigo avait baissé la sienne au point de la rendre imperceptible, elle l'étourdissait par sa seule présence. A moins qu’il ne s’enivre de son propre émoi, de ses sentiments ? Le brun ne savait plus… et ne voulait pas savoir dans le fond. Pour lui, le résultat était le même, il le désirait intensément, au-delà de sa propre raison.

 

Shiro se recula et observa intensément le visage face à lui. Le noble semblait épuisé et… comme éteint. Seuls ses yeux recelaient une étincelle de vie, toujours la même, celle de la passion, dès qu’il se trouvait à proximité. Byakuya le désirait toujours et cela amena Shiro à ressentir une joie sauvage. Il caressa avec tendresse les mèches de jais de son amant. 

 

-       Ils n't'ont pas bien traité ici ? Se soucia le hollow.

 

-       J'ai tout ce dont j'ai besoin… Souffla Byakuya un peu surpris par la manière dont son amant s’exprimait.

 

Le roux balaya la pièce d'un rapide coup d'œil et vit la porte entrebâillée. Par curiosité, il laissa son amant et partit vérifier. Il revint en marmonnant :

 

-       Surtout mourir d'ennuis !

 

Puis, avec un sourire pervers :

 

-       J'vais m'occuper de la partie "amusement" active. Par contre, il faut que tu tues le temps avant qu'il ne t'tue !

 

Byakuya avait de plus en plus l’impression d’être en plein rêve et lorsqu’il parla, Shiro compris que l’instant des retrouvailles était rompu, fini.

 

-       Pourquoi ?

 

Impassible en surface, le noble l’observait comme s’il se fichait de la réponse. Shiro eut un petit sourire :

 

-       Pourquoi j'suis ici, avec toi, au lieu  d'être avec mon tendre et cher mari ?

 

Un petit ricanement empli la pièce qui mis Byakuya mal à l’aise parce qu’il sonnait faux et semblait presque un sanglot étouffé. Le hollow se retrouva près de lui si rapidement que le noble sursauta.

 

-       Parce ce que, mio caro Cerezo*… tu m'appartiens !

 

Les derniers mots étaient prononcés sur un ton qui n’admettait pas la réplique, définitifs, comme si ce point là était immuable ou logique. L’orgueil de Byakuya se révolta, il fronça les sourcils.

 

-       Je t’appartiens ? Souffla t-il, inquisiteur.

 

Le noble observa le regard de flamme et l'expression troublée qu'il affichait brutalement. Shiro laissa lentement la place à Ichigo. Byakuya perçut simplement une différence et scruta le visage du roux, soudain inquiet.

 

-       Désolé… Murmura l'espada.

 

-       … Que se passe-t-il ?

 

-       Shiro ne peut pas rester très longtemps à ma place…

 

-       Shiro ? A ta place ?

 

Ichigo se redressa et observa intensément le noble.

 

-       Tu m'as manqué à moi aussi Byakuya…

 

-       Je ne comprends plus rien…

 

Le brun quitta sa position pour s'asseoir sur son lit et porta une main à sa tête soudainement douloureuse. Qu’avait-il espéré ? Une déclaration d’amour ? Devenir le choix d’Ichigo contre Aizen ? Soudainement, il se sentait trahi et aurait voulu arracher à ses veines tout ce qui de lui se tendait inexorablement vers Ichigo et l’enchaînait à lui. Il reprit d’une voix où perçait l’acide de la colère.

 

-       Donc, si je comprends bien… tu veux que je devienne ton amant ? Te moquerais-tu de moi ? Que suis-je pour toi exactement ? Juste un passe-temps ? Et qui est Shiro ?

 

Ichigo fut troublé par le ton et les questions du noble. Il s’empourpra, mal à l’aise, conscient de l’énormité de ce qu’il avait à dire et essaya de se justifier ou plutôt de les justifier :

 

-       Shiro est mon hollow. Je pensais sincèrement qu'il avait disparu mais en fait… non. Nous avons fusionné lorsqu’Aizen nous a mélangés avec le Hyogyoku. Mais il est redevenu distinct de moi avec le temps. Tu vois Byakuya… nous sommes deux âmes avec un seul corps et un seul… cœur.

 

-       Que vient-il faire ici ? Continua d’interroger le noble.

 

Ichigo porta une main à son cœur et baissa la tête quelques instants, les yeux troubles et projetés dans le lointain. Finalement, il se redressa et scruta Byakuya pour reprendre :

 

-       C’est une part de moi… la part de moi qui t’attire et que tu désires. Tu as le choix Byakuya… Soit-tu nous aimes, et tu acceptes la situation de devoir me partager. Soit, tu nous rejettes. Je ne te demande pas de réponse immédiate. Juste réfléchis bien à ce que tu vas nous dire. Sache tout au moins que ceci n’est pas une plaisanterie.

 

Le noble railla :

 

-       Et qu'en pense Sosuke de ce "partage" ? Dis-moi Ichigo… te rends-tu réellement  compte de ce que tu me proposes? Crois-tu que je vais accepter ?

 

Ichigo blêmit et fronça les sourcils et après une courte réflexion :

 

-       Sosuke ne le sait pas encore… Pourtant, il devra faire son choix lui aussi…  Pour la proposition... Oui, je me rends parfaitement compte de ce que je te propose. Pourtant, je n’ai pas rêvé, tu me désires autant que moi je peux te désirer ? Non ?

 

La voix était cinglante sur les derniers mots. Le roux se retourna pour quitter les lieux, il sentait peser sur lui les yeux anthracites.

 

-       Combien ?

 

La voix grave résonna dans la pièce alors qu'Ichigo ouvrait la porte… Le jeune homme se tourna pour faire face au brun.

 

-       Combien de temps me laisses-tu pour la réflexion ?  Repris plus doucement le capitaine.

 

-       Je ne veux pas te pousser Byakuya. Ta réponse le plus rapidement possible serait la bienvenue. Je te ferai apporter des livres et quelques distractions. Ca le blesse que tu ne sois que l'ombre de toi-même…

 

-       Pas toi ? Demanda ironique le noble…

 

-       … Tu le sais, alors inutile de me poser ce genre de questions… Nous sommes blessés, si c'est ce que tu voulais entendre !

 

Ichigo quitta la pièce et referma la porte sans un regard en arrière. S'il le faisait, il ne pourrait plus rester maître de lui-même. En sortant du quartier de sécurité, Ichigo remonta lentement le niveau de son reiatsu pour l’arrêter au niveau quatre. Cela l'étourdissait et pour l'instant, il se sentait piégé par ses propres émotions.

 

°°0°0°°

 

Ichigo était seul et arpentait les couloirs de Los Sueños pour évacuer son stress. Il songeait qu'il devrait en parler à Sosuke et il ne le prendrait pas aussi calmement que Byakuya. Mais comment lui expliquer cette situation ? Ichigo finit par appeler ses fraccions et sortit avec eux pour s'entraîner.

 

Lorsqu'ils rentrèrent quatre heures plus tard dans leurs appartements les fraccions du Cero espada étaient vidés. Ichigo quant à lui n'était pas en meilleur état. Il s'est plus combattu lui-même que les shinigami. Pourtant, et il n'avait pas besoin de Sosuke pour lui dire que la Soul Society viendrait chercher les captifs.

 

Ichigo entra dans la chambre de son mari et se figea en le voyant au milieu de la pièce qui retirait son haori. La gorge du roux se noua et son froncement de sourcils s'accentua. Sosuke leva ses yeux fauves et observa Ichigo qui passait devant lui en l’ignorant. L’homme fronça les sourcils. Que se passait-il donc encore ?  L’espada traversa la pièce sans regarder sa moitié mais c'était trop beau pour que ce rêve se réalise. La poigne ferme du brun se referma sur son poignet.

 

-       Tu comptes aller où comme cela ?

 

-       Dans ma chambre…

 

Ichigo ne tourna pas son visage vers son mari. Aizen tira à lui l'espada et lui remonta le menton. Leurs regards s'entrechoquèrent. Le calme apparent de Sosuke donnait des frissons au jeune homme qui se sentait coupable au fond de lui-même. Mais le hollow en lui ne cédait pas !

 

-       Tu es parti t'entraîner ?

 

Cette voix grave et traînante… Un léger silence s'installa et Ichigo rétorqua :

 

-       Oui… Nous avons quitté Los Sueños pour éviter tout reproche.

 

Ichigo avait parlait d'un ton soucieux et Aizen observa attentivement le jeune homme. Il lui demanda :

 

-       Peux-tu m'expliquer comment des shinigami qui n'ont même pas de bankai peuvent s'entraîner avec toi ?

 

Cette réflexion amena un sourire sur les lèvres du roux qui déclara malicieux :

 

-       C'est vrai que tu ne connais pas le shikai de Yasei… Disons qu'il est un maître en illusions...

 

Aizen haussa un sourcil et observa attentivement Ichigo attendant qu'il en dise plus, ce qu'il fit :

 

-       Il n'hypnotise pas de la même manière que toi. Il a fait apparaître une illusion et il est capable de la rendre réelle. Enfin, jusqu'à un certain point… c'est assez impressionnant d'ailleurs !

 

-       Comment peux-tu être impressionné par ce morveux ? Demanda sèchement Sosuke. Je suis bien meilleur qu'il ne le sera jamais !

 

La pointe de jalousie qui perça dans le ton du brun fit déglutir Ichigo péniblement. D'ailleurs, le roux ne put s'empêcher de dire sur le ton de la taquinerie :

 

-       On dirait presque que tu es jaloux Sosuke ?

 

Un silence s'abattit et Aizen enferma le jeune homme entre ses bras et une de ses mains bloqua le menton du roux pour ensuite remonter lentement derrière la nuque de ce dernier.

 

-       Je vais mettre les choses au clair… Tu n'appartiens qu'à moi !

 

Les yeux de flammes s'agrandirent légèrement, tandis que ceux chocolats le fixaient calmement, voir impitoyablement pour Ichigo qui se sentait soudainement écartelé.

 

Sosuke sentit son cœur s'emballer à la question et encore plus en voyant l'air énigmatique du jeune homme. Que lui cachait-il ? Ou plutôt qui lui cachait-il ? Aizen n'était pas dupe et il savait bien que depuis quelque temps… quelqu'un manquait au jeune homme. Il sentait son avenir avec Ichigo s'assombrir et Sosuke refusa de le laisser partir. Lorsque l'espada voulut regagner sa chambre, c'est presque avec violence qu'il l'embrassa, ne pouvant imaginer le pire, autrement dit qu'Ichigo puisse préférer une autre personne à lui !

 

Ichigo répondit à ces étreintes, voulant apaiser d'une part son mari et de l'autre, se déculpabiliser d'avoir proposé l'inimaginable à Byakuya. Il en était sur maintenant, le noble refuserait sa proposition… il fallait que Byakuya soit raisonnable pour eux deux ! Lui ne le serait pas…  Et puis, Ichigo eut honte de sa proposition brutalement. Qu'elle idée de faire une telle demande ? C'était rabaisser les deux hommes qu'il aimait sans distinction aucune. D'autant que l'un d'entre eux connaissait toute la situation et que l'autre non ! Qu'allait-il faire ?

 

Ichigo décida de ne plus rendre visite au noble. Même si cela lui coutait… Il ne voulait pas que faire souffrir Sosuke et Byakuya. Quoique  pour le dernier…

 

°°0°0°°

 

Byakuya se retrouvait face à ses pensées depuis ce qui ressemblait à une semaine. Ichigo n'était pas revenu. Le noble songeait à refuser l'offre. Il était hors de question qu'il s'abaisse à ce genre de relation. Même s'il s'agissait d'Ichigo ou Shiro. De toute façon, il aimait les deux parties de cet homme, pour lui, ils ne faisaient qu'un. Mais pas comme "ça" ! De toute façon, il semblait bien qu'encore une fois l'espada ait décidé pour lui…

 

Le lendemain de la visite d'Ichigo/Shiro au moment où l'arrancar qui s'occupait de servir les repas était passé, Yasei s'était présenté à sa porte. Le regard perce s'était posé sur lui indifférent. Cela avait fait un choc lorsqu'il avait découvert le jeune homme en tenue d'arrancar.

 

-       Que me veux-tu ? avait demandé froidement Byakuya.

 

-       Kurosaki-sama m'a demandé de vous faire parvenir ceci. Il a pensé que vous auriez besoin de vous changer les esprits.

 

L'ancien shinigami avait tendu une pile de livres et une boite contenant un jeu d'échec. Byakuya avait observé dubitatif la pile que Yasei avait finit par posée sur le bureau du capitaine qui n'avait pas bougé d'un pouce. Le fraccion était exaspéré et il marmonna :

 

-       Faut-il vraiment qu'il vous aime pour m'envoyer ici…

 

Le noble observa froidement l'ancien shinigami et ironisa froidement :

 

-       Vous trouvez-vous dévalorisé à faire le coursier Yasei-kun ?

 

-       Dévalorisé ? Repris surpris le fraccion. Non… Si Kurosaki-sama m'a envoyé ici, c'est uniquement parce ce qu'il sait que je ne risque rien ! Tandis que s'il envoyait quelqu'un d'autre, il ne s'en sortirait pas forcément vivant…

 

Byakuya plissa les yeux et observa le brun qui repoussait ses longues mèches. Voyant l'air interrogateur du noble, l'ancien troisième siège précisa :

 

-       Ici quelques espadas ou arrancars voudraient voir mourir Kurosaki-sama et qui n'hésite pas à s'en prendre à son entourage proche. Comme il ne souhaite mettre personne en danger, il m'a envoyé moi. Quoique, je ne pense pas pouvoir m'en sortir avec certains d'entre eux. Une chance que Freihr est décidé de protéger notre Taicho !

 

Yasei se grattait le sommet de son crâne en disant ces dernières paroles puis voyant qu'il se parlait plus à lui-même qu'au noble, repris précipitamment :

 

-       Enfin, Kurosaki-sama ne risque rien… Maintenant, excusez-moi… mais, il m'a chargé de fournir un peu d'amusement à chacun des prisonniers !

 

Byakuya haussa un sourcil et Yasei finit par dire :

 

-       Je rends visite aux autres !

 

-       Ils sont tous en vies ?

 

Le fraccion observa le noble quelques instants pour enfin répondre :

 

-       Ne prenez surtout pas pour exemple la Soul Society. Aizen-sama n'a pas l'intention de vous torturer, ni de vous tuer ! Il a d'autres plans…

 

Le jeune homme quitta la pièce mais la voix grave de Byakuya l'arrêta :

 

-       De quel genre ?

 

Sans se retourner, le jeune homme murmura :

 

-       Je vous aurez bien dit de le demander à Kurosaki-sama… Mais, il semble qu'il ne veuille ou qu'il ne souhaite plus vous voir !

 

La porte s'était refermée et Byakuya avait les yeux grands ouverts de surprises. Ainsi, l'espada avait encore décidé pour lui. La douleur inonda le capitaine de la sixième division qui serra les dents.

 

°°0°0°°

 

-       Vassla ?

 

-       Hum…

 

-       Pourquoi tu m'accompagnes ? Maugréa Freihr entre ses dents.

 

-       Par curiosité !

 

Freihr s'arrêta au milieu du couloir et observa attentivement le blond aux yeux bleus qui paraissait comme à son habitude souverainement indifférent. Après quelques secondes, la jeune femme repris :

 

-       Je n'ai pas besoin de toi pour aller aux cellules… Je suis la secunda !

 

-       Et moi le primera…

 

-       Tss ! Joue pas aux imbéciles avec moi !

 

Un lent sourire se dessina sur les lèvres du primera et il avoua, amusé :

 

-       C'est juste pour m'amuser et puis, je m'ennuie !

 

-       C'est pas un scoop !

 

Les yeux verts de la brune fixaient maintenant très intensément le blond comme pour mieux le percer mais ce dernier n'était pas impressionné.

 

-       Tu tournes vraiment pas rond toi !

 

-       C'est toi qui me dis cela ? se moqua le primera.

 

La jeune femme finit par hausser les épaules et continua son chemin jusqu'aux geôles. Elle ouvrit la porte d'Hanataru et le petit brun sortit de sa cellule.

 

-       Viens… Aizen-sama voudrait te parler !

 

Les yeux de Yamada passèrent de la brune au blond et sa gorge se serra. Pourquoi deux espadas devaient l'accompagner ? Etait-il condamné à mort ? Et pourquoi le primera le regardait de cette manière qui le mettait toujours mal à l'aise. Inconsciemment Hanataru chercha la protection de Freihr qui sursauta quand elle sentit qu'une main lui agrippait le bras. Elle repoussa violemment le frêle jeune homme qui faillit s'incruster dans un mur, si Vassla ne l'avait intercepté au vol.

 

La haute silhouette l'enveloppa avec tendresse et les deux bras puissants du primera l'encerclèrent de telle façon qu'Hanataru se sentit protéger. Pourtant, quand il croisa les yeux bleus de Vassla, il eut un mauvais pressentiment et se détacha rapidement du blond qui eut un petit sourire moqueur sur le bord des lèvres.

 

-       Tu ne pourras pas toujours m'échapper… petite proie !

 

Un frisson parcourut l'échine du quatrième siège pour il ne savait qu'elle raison. Il reprit son chemin et ignora le primera. Toutefois, un froncement de sourcil maintenant s'était imprimé sur ses traits et il fit en sorte de laisser une distance entre le blond et lui.

 

°°0°0°°

 

Ichigo parcourait les couloirs de Los Sueños, son regard avait changé et une aura particulière flottait autour de lui. Les arrancars et même les espadas qui le croisaient, l’évitaient ou faisaient semblant de ne pas le voir. Gin, qui lui donnait un entraiment de Kidô, était stupéfait des progrès insensés du jeune homme qui semblait s’être totalement transformé en quelques jours. Pourtant, le reiatsu de l’espada lui faisait froid dans le dos. Quelque fois, Gin se surprenait à plaindre le Cero par la douleur qu’il dégageait. La solitude qui semblait peser sur ses épaules. Que se passait-il avec Aizen ? Même le Seigneur de Hueco Mundo ne semblait pas dans son assiette ! Pourtant, les deux hommes apparaissaient toujours ensemble… Il était évident qu’ils s’aimaient toujours autant, malgré tout un ver s’était introduit dans le fruit. Même Gin se demandait de quoi il s’agissait.

 

La concentration et l’application du Cero le laissait pensif. Il ne faisait aucun doute pour lui, que c’était Ichigo qui était profondément perturbé. L’albinos espérait tout de même que les choses rentreraient vite dans l’ordre. Chacun ici savait que si l’espada perdait la tête, ils auraient de gros problème et la Soul Society qui risquaient de les attaquer de nouveau prochainement. Sosuke avait d’autres chats à fouetter ! Les renseignements qu’ils recevaient actuellement n’étaient vraiment pas bons. Et il était de plus en plus évident pour Gin que le Cero Espada serait la pièce maîtresse de leur plan…

 

°°0°0°°

 

Gin entra dans la cellule de Rangiku une nouvelle fois et fut stupéfait de voir des livres, des magasines humains et des catalogues. Il haussa un sourcil et demanda :

 

-       Qui t'as fourni ce genre de « documentations » ?

-       Je n’ai pas à te répondre ! Sors… Je t’ai déjà dit que tu n’étais pas le bienvenu !

 

L’albinos s’appuya contre la porte et observa la rousse qui le défiait du regard encore… Il n’était pas venu pendant quelques jours espérant provoquer un manque chez la jeune femme et il semblait plutôt qu’elle était beaucoup plus remontée contre lui. Les beaux yeux bleus le fixait avec colère, son sang ne faisait qu’un tour… comment pouvait-il résister à pareil furie ?

 

Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, il avait pris Rangiku dans ces bras et caressait d’une main la masse soyeuse des cheveux roux. Ichimaru ne pouvait plus s’empêcher de la toucher, cette femme l’intoxiquait depuis qu’il l’avait revue. Jour et nuit, elle envahissait sa vie, il en était au point de perdre le contrôle de lui-même. Il aimait la fukutaicho comme un fou. Il voyait ses yeux arrondirent de surprise et de colère. Pourtant, elle ne pouvait pratiquement pas bouger dans ces bras. Son reiatsu étant muselé, elle subissait le sien de plein fouet. 

 

Rangiku sentait son cœur s’affoler un peu plus à chaque instant. Les yeux bleus de Gin l’hypnotisaient mais son odeur également. Comment en était-elle arrivée là ? Elle était furieuse après ce traître qu’il était et pourtant… Lorsque sa bouche prit la sienne, elle ne résista pas et contre toute attente, elle répondit aux baisers de l’albinos, un sanglot de rage dans la gorge. Elle l’aimait à en mourir mais le détestait tout autant. Il lui avait tellement manqué et ces quelques jours sans le voir… lui avaient simplement démontré sa faiblesse et la hauteur de ses sentiments pour cet homme.

 

Gin se recula et posa son front sur celui de la rousse qui le fixait une lueur de désir allumé dans le regard. Le jeune homme encadra le visage délicat devant lui et murmura :

 

-       Pourquoi me repousses-tu alors que tu as l’air de souhaiter autant que moi ?

-       Je ne suis pas un jouet Gin…

 

Le regard de l’albinos devint trouble et il se redressa lentement. Il lâcha le visage qu’il tenait encore entre ses doigts et souffla :

 

-       Tu es loin d’être un jouet ou un simple amusement pour moi…

-       Comment te croire ? Tu nous as trahit déjà et tu es partit…

 

Gin déglutit péniblement en écoutant les reproches de la rousse mais comment lui expliquer ?

 

-       Dis-moi pourquoi au moins !

-       Je ne peux pas…

-       Pourquoi ?

 

La rousse leva ses poings fermé et tambourina sur la poitrine de Gin même si c’était elle qui se faisait mal actuellement étant donné que son reiatsu était réduit a sa plus stricte expression mais au moins, elle avait l’impression de se défouler ! L’albinos ne bougeait pas et se laissa faire jusqu’à ce que Rangiku finisse par pleurer d’impuissance. Gin la prit dans ses bras et murmura à son oreille mais ne fut pas sur que la jeune femme l’entende :

 

-       Je suis désolé Rangiku… tellement désolé…

 

Rangiku serra le tissu blanc entre ses doigts et se maudit pour sa faiblesse une nouvelle fois.

 


 

*Mio caro cerezo : mon cher cerisier.

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam