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Chapitre 29

Aïzen entra dans son bureau où Gin l’attendait. Ce dernier même s’il ne laissait rien paraître était remplie d’appréhension et cette dernière se confirma lorsque le Seigneur de Hueco Mundo claqua la porte derrière lui. Gin faillit sursauter mais se retint de montrer la peur qui commençait à s’infiltrer dans ses veines. Il fit face à Aïzen prêt à se battre.

 

Sosuke observa longuement celui qu’il considérait comme son homme de confiance. Sa mâchoire se crispa en songeant à ce qui s’était produit quelques minutes plus tôt. La rage commençait à l’étouffer. Il inspira et expira pour l’aider à rester maître de lui-même. Gin ne parlait pas et le scrutait inquiet.

 

-      Peux-tu m’expliquer ce que cela signifie ?

-      De quoi veux-tu parler ?

-      Tu étais au courant… C’est impossible que tu ne le saches pas. Tu passes trop de temps avec lui.

 

La voix d’Aïzen était faussement calme. Intérieurement, une véritable tempête se soulevait et les bourrasques de plus en plus frénétiques, arrachant toutes les certitudes ancrées au plus profond de son être.

 

- Aïzen Taïcho… Avez-vous vu la double personnalité d’Ichigo-kun ? Oui, je le savais ou tout au moins, je m’en doutais. Je n’en ai pas parlé pour la bonne et simple raison que cela vous blesserez mais aussi Ichigo-kun. Or… je présentais sa réaction car à chaque fois que le Cero Espada est confronté à un choc émotionnel, il devient incontrôlable et je sais qu’il ne faisait pas cela dans le but… de vous tromper pour vous tromper. Il vous aime trop pour cela. C’était autre chose et finalement nous avons eu la réponse tout à l’heure. Qu’on le veuille ou pas Ichigo-kun a deux personnalités distincts en lui. Et son hollow apparemment n’a pas les même besoin qu’Ichigo…

 

Sosuke s’installa à son bureau calmement, ce qui ne rassura pas son subordonné. Qu’allait-il faire encore ? Gin reprit doucement :

 

- Il doit vous attendre très anxieux…

- Sort !

- Pardon ?

- Je te demande de sortir…car même avec toi, je ne suis pas sur de pouvoir me maîtriser… alors, je te demande pour la dernière fois de sortir !

 

Gin haussa un sourcil mais ne dit rien. Il s’inclina avec respect et quitta les lieux. Il aurait préféré à la limite un gros excès de colère plutôt que se faux semblant. La vie à Los Sueños devenait très difficile à gérer. Mais il plaignit plus sincèrement Ichigo qui allait devoir subir la colère du Seigneur des lieux.

 

Sosuke grimaça. Ichigo avait une double personnalité, il ne pouvait pas le nier. Ce hollow… s’était lui qui l’avait créé quelques années en arrière. Gin avait raison, Ichigo se battait constamment avec sa double personnalité et ce… de plus en plus souvent à son goût. Ses souvenirs le ramenèrent à avant l’arrivée de Kuchiki dans ces lieux et la mélancolie marquée et de plus en plus visible du Cero. Il était clair maintenant pour Sosuke qu’il ne suffirait pas à lui tout seul à subvenir au besoin affectif de son épouse. Et cela le bouleversa. Entre colère, déception, et désespoir… Comment pouvait-il l’accepter ? Il aimait irrémédiablement Ichigo, c’était pour cette raison qu’il se sentait si concerné et qu’il avait si mal. Mais de là à partager Ichigo avec un autre ? Jamais ! Il ne pouvait pas… c’était impossible. Une bouffée de haine emplie Aïzen en pensant à Kuchiki. Qu’avait le noble qu’il n’avait pas. Il était si froid et si… On ne pouvait pas tomber amoureux d’un glaçon pareil ! mais pouvait on tomber amoureux de lui ? Ichigo aurait du avoir toutes les raisons de le haïr… Au lieu de l’aimer… Mais il ne lui suffisait pas… Il aurait voulu pouvoir tuer le noble et mettre un point final à tout cela. Mais l’image du hollow lui revint en mémoire. Et qu’il le veuille ou pas… Sosuke se savait plus faible que Shiro.

 

Le Seigneur de Hueco Mundo se leva enfin et se décida à rencontrer son épouse qui, il le savait, devait l’attendre avec angoisse. Pourquoi ne lui avait-il pas parlé ? Mais cette idée lui parut superflue aussi vite qu’elle lui avait traversé l’esprit. Dans les couloirs blancs, Sosuke ne rencontra pas âme qui vivent. Un pli amer s’était formé sur le coin de sa bouche.

 

°°0°0°°

 

Ichigo se réfugia dans sa chambre. Ses fraccions étaient venus à sa rencontre anxieux, surtout Kan mais le roux les repoussa gentiment. Le jeune homme ne regrettait absolument pas ce qui s’était passé. Enfin, il respirait plus librement mais… il devait affronter Sosuke et vu la colère dans lequel il devait se trouver… D’autant qu’il avait loupé une partie de la rencontre parce ce que Shiro avait pris totalement le contrôle de son corps. Qu’allait-il arrivé ? Malgré les paroles rassurantes d’Aïzen, s’il était sur d’une chose… il allait exploser à un moment ou un autre. Le plus tôt serait le mieux.

 

°°0°0°°

Sosuke marchait lentement vers ses appartements. La simple idée de retrouver Ichigo à l’intérieur le faisait souffrir plus qu’il ne l’aurait cru. Comment Ichigo avait-il pu lui faire cela ? Il lui fournissait tout ce dont il avait besoin, lui consacrait du temps, évitait soigneusement de le blesser ou lui évitait toute contrariété. Sosuke se rendit compte brutalement, qu’il prenait soin d’Ichigo plus que de lui-même. Chose pour lequel il se serait cru incapable quelques décennies en arrière. 

 

Aïzen savait qu’Ichigo avait eu une relation avec Abaraï Renji. Quand il avait appris le nom de l’amant de son épouse, il s’était sentit rabaissé quelque part et en même temps soulagé. Il ne pouvait pas souffrir la comparaison avec lui. Mais Kuchiki Byakuya… c’était une autre histoire. Ce noble élégant, cultivé, issu d’une lignée irréprochable dont la tradition était profondément ancré dans la Soul Society et notamment dans le Goteï13… et de Yamamoto Genruysei… Les poings d’Aïzen se serrèrent à l’évocation de ce nom honni. Combien de fois s’était-il empêché de le tuer ? Et Ichigo s’était lié avec un de ses ennemi sous son nez et sa barbe…

 

Son cœur se mit à battre lourdement. Dans la tête de Sosuke, des images érotiques dont les acteurs principaux n’étaient autres que Byakuya et Ichigo… Les expressions passionnées de son amant, ses gémissements, ce corps qu’il avait tenu si souvent entre ses bras. Les muscles longs et fin, la finesse des traits du jeune homme, même le trou dans sa poitrine qui attestait de son appartenance arrancar, Sosuke connaissait chaque partit de ce corps qu’il avait chéri… Aïzen s’arrêta brutalement en fermant les yeux. L’image d’Ichigo le poursuivait à chaque instant plus précise, presqu’au point de sentir la peau soyeuse du jeune homme, son odeur de musc qu’il dégageait alors qu’ils faisaient l’amour, la bouche aguicheuse qui cherchaient ses baisers, ses yeux plus devenu plus sombre par la passion. La voix basse, rauque qui soufflait son nom contre son oreille.

 

Un frisson parcouru Aïzen. Comment pouvait-il l’aimer à ce point là ? Comment s’était-il trompé à ce point-là ? Personne n’avait le droit de se moquer de lui de cette manière… d’autant plus qu’il s’agissait de la seule personne qu’il n’ai jamais aimé… bien malgré lui d’ailleurs. Cet adolescent frêle qui se transformait peu à peu en homme. Une de ses mains traversa nerveusement sa chevelure pour la rejetée en arrière.

 

L’angoisse, la déception, l’amour, la passion que lui inspirait immanquablement Ichigo se muèrent peu à peu en un maelström qui fissurèrent ses sentiments et ses certitudes. Une rage intérieur froide s’empara de lui. Le Seigneur de Hueco Mundo reprit sa marche et son pas se fit plus rapide. Il avait hâte de rejoindre son épouse.

 

°°0°0°°

 

Cela faisait un bon moment que Ichigo attendait. Il se posta devant la fenêtre, le regard lointain tout comme ses pensées, il n’entendit pas la porte s’ouvrir mais le roux sentit le reiatsu de son mari. Le roux se tourna d’un bloc vers le brun qui le fixait froidement.

 

Ce regard… le tétanisa, Ichigo avait la vague impression d’être revenu moins de dix ans en arrière. Il n’y lisait plus l’amour qui brillait encore le matin même. Il avait presque envie de déglutir. Il avait oublié combien, son mari pouvait être effrayant et redoutable. Ichigo se sentit très mal au fond de lui. Que pouvait-il dire ? Sosuke s’avança lentement, presque à pas de loup. Toutefois, il s’arrêta à moins d’un mètre d’Ichigo.

 

- Sosuk…

 

Le bruit sec d’une gifle retentit dans la pièce, un filet de sang coula à la commissure des lèvres du jeune homme.

 

- Tu m’as menti…

 

La voix résonna comme un coup de semonce. Les yeux d’Ichigo devinrent suppliant. Mais Aïzen continua implacable :

 

-Tu m’as trompé alors que je t’aimais…

 

-Aimais ? Repris Ichigo en chuchotant.

 

Un silence s’établit à nouveau entre eux. Il était évident pour le roux que son mari essayait de se calmer avant de lui répondre.

 

-Oui… Que dois-je penser de ton adultère ?

Le roux voulu répondre mais le brun reprit d’une voix basse, traînante comme s’il jouait avec chacun des mots qu’il prononçait.

- Je t’ai accordé ma totale confiance… M’as-tu fais cela pour me faire payer ce que je t’ai fait au début de notre relation ?

 

L’expression d’Ichigo devint grave et il se redressa de toute sa hauteur.

 

-      Arrête !

-      Pardon ? Tu voudrais me donner des ordres ? Je voudrais que tu t’expliques…

-      Alors n’essaye pas de trouver des prétextes tordus pour ce qui se passe entre Byakuya et moi.

 

Aïzen en entendant l’association des noms ne se contrôla plus, et fondit sur Ichigo pour le saisir violemment entre ses mains. La pression de ses dernières étaient tellement fortes qu’une grimace de douleur se dessina sur les traits du plus jeune. Leurs corps étaient très proche mais ce n’était plus pour de tendres embrassades, un match allait se jouer comme au premier jour de son existence à Hueco Mundo.

 

-      Sosuke… tu me fais mal… Haleta Ichigo.

-      Si ça pouvait te faire mal autant que cela peut me blesser… Je te briserais… si je le pouvais, je te tuerais ! La voix rauque alerta le jeune homme.

-      Sosuke…

 

Ichigo avait murmuré le prénom de son mari avec désarrois, la lueur de tendresse qu’Aïzen lisait dans les yeux ambres le rendaient fou. Se rendant compte qu’il blessait réellement son épouse, il le serra contre lui enfouissant son visage au creux de sa nuque. La pression des bras d’Aïzen empêchait Ichigo de respirer normalement mais, le roux ne voulait pas se défaire de l'enlacement. Il estimait mériter cette douleur et la souffrance de Sosuke jaillissait sur lui le blessant bien plus que n’importe quel autre acte ou reproche. Aïzen se comportait avec lui malgré tout avec amour même si le désespoir pour l’instant semblait avoir le dessus. Ichigo savait que son mari était actuellement très dangereux pour lui.

 

L’hybride bougea simplement ses avant-bras et ses mains caressèrent comme elles le pouvait le dos de sa moitié. Ichigo ferma les yeux et attendit patiemment les coups ou les reproches nombreux qui ne tarderaient pas arriver. Le jeune homme ne s’attendait pas à la tempête qui arriva et dont il n’essaya même pas de s’échapper. Il se sentait tellement coupable, fautif autant meurtri que Sosuke. Lorsque Aïzen se redressa la lueur folle inhabituelle qui luisait dans ses yeux,  firent peur à Ichigo. Lui qui se contrôlait constamment depuis qu’il le connaissait.

 

-      Tu as couché avec lui… et sous mon toit !

 

Une gifle retentit une nouvelle fois dans la pièce. La tête du roux vola sur le côté, du sang coula entre ses lèvres une nouvelle fois. Les yeux ambres seuls bougèrent et le froncement de sourcil qu’il arborait accentuèrent la colère du brun. Les narines frémissantes, les yeux chocolats presque noirs sous la colère à peine visible car les paupières laissaient à peine entrevoir les yeux habituellement si calme. La mâchoire serrée et le reiatsu qui commençait à devenir lourd et menaçant. 

 

-      Je te hais !

 

Et une autre gifle s’abattit sur la joue déjà douloureuse d’Ichigo. Ce dernier releva la tête une nouvelle fois et observa en oblique le visage de son mari.

 

-      Si tu veux me détester… déteste-moi Sosuke ! Mais, je ne changerais pas d’avis. Je t’aime et j’aime aussi Byakuya ! Je sais que c’est inimaginable pour toi, que tu es blessé… et ça me blesse tout aut…

 

Une autre gifle s’abattit et Ichigo ne la vit pas venir cette fois.

 

-      Tu me donnes le droit d’être en colère pour résumer ?

 

La voix devint soudain très basse et les mains qui le saisirent étaient tout sauf tendre.

 

-      Sosuke…

 

La voix aux accents si onctueux qui en soulignait davantage sa dangerosité reprit tout contre l’oreille du jeune homme :

 

-      Mon amourMi Loco Amor… Je crois que tu n’as pas saisit qui j’étais réellement…

 

Et avant qu’Ichigo puisse prononcer la moindre parole, la bouche de Sosuke s’empara brutalement de celle du roux. Dans le même temps, les deux corps basculèrent sur le lit, Aïzen écrasant de tout son poids son épouse. Comme s’il voulait l’écraser du poids de sa colère lui donnait une densité physique. Le reiatsu du seigneur de Hueco Mundo se transforma en bourrasque violente autour d’eux. Aucun arrancar, voir même un espada n’aurait pu se tenir dans la pièce qui semblait posséder par le démon. Ichigo supporta l’énergie spirituelle déchaînée qui devait retentir dans tout Los Sueños. Contre ses propres attentes le jeune homme n’avait pas peur… il appréhendait tout de même la suite de ce qui se passerait mais, il avait confiance en son mari et en son amour malgré toute la colère qu’il montrait actuellement.

 

Ichigo malgré le baiser sauvage que lui donnait le brun répondit à l’étreinte avec tout l’amour dont il pouvait disposer. Si Sosuke voulait lui faire du mal… il le laisserait faire. Il ne le blesserait pas plus. Jamais Ichigo n’aurait pensé un instant à un tel bouleversement chez son mari. Il savait qu’il l’aimait mais… une telle violence étalée, exhibée… alors qu’Aïzen avait un total contrôle de lui-même ordinairement. Sosuke arrachait littéralement les vêtements du roux dans un mouvement de rage.

 

Le jeune homme se retrouva nu comme un vers. Les yeux de Sosuke étaient incandescents et Ichigo malgré la scène horrible qu’il vivait, admira la beauté hypnotique de son mari. Les mèches brunes en désordre qui tombaient sur son visage, la douleur gravée sur ses traits, les gouttes de transpirations qui coulaient sur ses tempes, l’odeur de musc, de bois et de minéraux emplie les narines d’Ichigo qui le respira comme s’il s’agissait d’une drogue. La dangerosité dont exsudait son mari,  l’attirait, le tétanisait tout comme elle l’excitait et Sosuke s’en rendit compte. Un grondement sourd sortit entre ses lèvres. La voix d’Ichigo raisonna contre l’oreille d’Aïzen :

 

-      Tu auras beau essayer de te faire croire que tu me violes… Tu ne peux plus me faire le mal que tu me faisais avant… tu n’as plus le même pouvoir sur moi… Quoiqu’il arrive pour moi, l’acte sera consentant…

 

Leurs yeux se rencontrèrent, s’entrechoquèrent… Aïzen indécis semblait perdu dans ses pensées pour la première fois. Il gronda entre ses dents :

 

-      Regarde ce que tu me fais faire… Je fais n’importe quoi… Mes sentiments pour toi m’enlèvent toutes rationalités. Je te déteste pour cela… je déteste que ce… shinigami ai pu te toucher, te caresser, recevoir tes baisers. Que tu ais pu lui dire les mêmes mots d’amour que tu as pu me murmurer.

 

La main d’Aïzen voyageait doucement sur le visage d’Ichigo et il continua comme posséder :

 

-      Te fait-il l’amour et te satisfait-il plus que moi ? Qu’est ce qui me manque pour que tu n’ais plus besoin de lui ? Je ne veux plus que tu le vois… je ne veux plus qu’il te touche. Je vais devenir fou si… si… je dois le garder à Los Sueños vivant et te sachant dans ses bras.

 

Sosuke enfouie son visage au creux de la nuque du jeune homme. Ichigo se sentait désarmé.

 

-      Je… ne peux pas ! Je vais le tuer ! Je ne pourrais pas m’en empêcher… Pourquoi te faire une promesse impossible ? Je t’avais dit que tu pouvais tout désirer mais pourquoi me demandes-tu l’impossible ? Tu es mon unique amour. Tu sais pourtant… et… tu me trompes avec… lui ?

 

L’homme se redressa et regarda un long moment le visage de son épouse avant de s’asseoir sur le bord du lit perdu, les mains enterrées dans ses cheveux bruns. Ichigo sentit la chute brutale de reiatsu de son mari. Il resta un instant immobile puis se redressa et observa le profil désabusé.

 

-      Sosuke…

 

Ichigo voulu caresser son mari mais ce dernier repoussa violemment sa main. La haine et le mépris qu’Ichigo lu dans les yeux chocolat le figea.

 

-      Quand je te ferai l’amour dit-moi… Se sera son nom ou le mien que tu appelleras ? Je devrais le prendre comment si tu te trompes ?

-      Je n…

-      Tais-toi !

 

Sosuke se redressa et déshabilla du regard le corps nu d’Ichigo qui ne se cacha pas. Pourtant, quand le dégoût s’inscrivit sur les traits de son mari, le roux fut bouleversé au plus profond de son être. Il en replia inconsciemment les bras autour de lui.

 

-      Je ne veux plus de toi… Je ne peux pas le tuer… car pauvre demeuré que je suis, je ne veux pas te perdre. Mais.. tant qu’il sera ici… je ne te toucherais pas, au risque de devenir fou moi-même. Fait s’en ce que tu veux. Sur ce… ne vient plus dans ma chambre également, et reste dans tes appartements. Si je suis dans les miens, ignore-moi. Moins je te verrais mieux se sera pour… tous les deux !

 

Ichigo était blême… Il se redressa et voulu poser une main sur le bras de son mari, mais Sosuke se trouvait déjà à la porte, qu’il passa et ferma d’un grand coup brutal, comme l’exécution d’une sentence. Il ne s’était pas retourné malgré l’appel d’Ichigo qui s’effondra sur le sol devant le lit. Une main au sol et l’autre enfoui dans sa crinière un sanglot monta en lui. Qu’avait-il espéré ? Que Sosuke lui dise « Mais bien sur Mi Loco Amor… je l’accepte… ». Qui mieux que lui pouvait connaître le caractère parfois instable de son mari ? La violence dont il pouvait faire preuve. Tout comme l’amour dont il était capable de distiller ? Personne d’autre que lui ne devait connaître autant de facette de sa personnalité. Le dégoût qu’il avait l’air de lui inspirer maintenant, le rendirent fou.

 

Seul et se sentant abandonné, Ichigo se redressa et attrapa les restes de ses vêtements. Il songea qu’il aurait préféré le viol à ce qu’il vivait là. Mais quelque part, s’était lâche car cela lui aurait donné un moyen de jouer sur les sentiments de Sosuke qui aurait culpabilisé ensuite. Etait-il devenu un monstre ? Sa mémoire le renvoya vers Renji sans aucune raison… ou peut-être que si… Il se souvint également de la cruauté dont il avait su faire preuve envers le capitaine de la troisième division. Il ne pouvait pas toujours se retrancher derrière Shiro pour excuser ses incartades. Ichigo prit une douche et en même temps que l’eau ruisselait sur son corps, il se mit à réfléchir aux paroles d’Aïzen. Il devait se décider une bonne fois pour toute.

 

°°0°0°°

 

Ichigo rendit visite à Byakuya deux jours plus tard, quand il fut capable de surmonter plus ou moins le choc de sa rencontre avec Sosuke. Le noble l’attendait apparemment avec impatience.

 

-      Ichigo…

 

Le noble avait enlacé le roux comme pour se convaincre qu’il était bien vivant.

 

-      Ichigo… j’ai sentit le… reiatsu d’Aïzen… j’ai cru que…

-      Il ne me fera jamais rien…

-      Alors qu’est ce que cela ?

 

Byakuya caressa doucement le coin de la bouche blessée d’Ichigo. Ce dernier sursauta et jeta un regard las sur le brun.

 

-      Ichigo… croyais-tu vraiment qu’il le prendrait calmement ?

-      J’essayais de trouver une solution…

-      Il n’y en a aucune Ichigo… Si j’avais vraiment le choix… je te demanderais de le quitter également. Mais je n’ai pas cette liberté justement.

-      Tu me détestes aussi ?

 

Byakuya prit le jeune homme dans ses bras et embrassa le front soucieux et murmura :

 

-      Non… j’en suis incapable. Mais reconnaît tout de même que tu nous en demandes beaucoup. Sosuke et moi-même nous sommes aux antipodes l’un de l’autre. Et… nous t’aimons suffisamment pour ne vouloir te partager avec personne.  Si je pouvais… tu n’appartiendrais qu’à moi Ichigo. Peux-tu imaginer ce que je ressens quand tu me quittes ? Je sais que le soir même il te fait l’amour… Ma fierté, mon amour, tout ce en quoi je crois… je le piétine pour toi…

-      Byakuya… Je suis donc si méprisable ?

-      Méprisable ? Non… Je pense juste que tu devrais réellement réfléchir sérieusement à cette situation.

 

Ichigo avait planté son regard dans celui anthracite. La tendresse qu’il y lu le troublèrent. L’affection qu’il ressentait toujours pour le noble était écrasante soudain.

 

Ses mains se perdirent dans les mèches longues et soyeuses.

 

-      Byakuya… si je te libérais… me tuerais-tu à notre prochaine rencontre ?

-      Je tâcherais de ne pas être sur ta route…

 

Ichigo ferma les yeux quelques secondes et respira doucement.

 

-      Alors prépares-toi… D’ici quelques jours, toi et les autres shinigami… je vais vous offrir votre liberté.

-      Que dis-tu ? Souffla Byakuya.

-      Je te dis simplement nous allons être à nouveau séparé.

 

Byakuya avait retenu son souffle. Il allait perdre Ichigo, se fut la première pensée qui lui vint à l’esprit. Toutefois… il n’avait aucune chance de toute façon face à Aïzen. Ichigo, il le savait aimait plus Sosuke qu’il ne l’aimerait jamais de toute sa vie… même s’il affirmait le contraire. Son cœur pourtant battait à tout rompre. Tellement fort qu’il lui en faisait mal. Entre lui et Ichigo tout était finit. Il le savait depuis le début… et pourtant.

 

Le jeune homme se recula comme si le contact avec Byakuya le brûlait. Cela blessa le noble qui serra la mâchoire. Ichigo était déjà à la porte avant qu’il se retourne une dernière fois.

 

-      Je reviendrais te chercher toi et les autres… Mais je dois en parler à Sosuke avant…

-      Il n’acceptera pas…

-      Ne sous-estime pas son amour pour moi…

-      Ne le surestime pas…

 

Ichigo quitta la pièce et resta un long moment appuyé contre le vantail de la porte. Essayant de discerner le faible reiatsu de Byakuya. Puis, il abandonna sa position pour trouver Sosuke. Ils devaient parler et rapidement. Il l’avait déjà fait avec Shiro… il ne manquait plus que son mari.

 

°°0°0°°

 

Sosuke était dans son bureau avec un Gin silencieux. Lorsque les deux hommes sentirent une formidable énergie spirituelle se libérer. Immédiatement les deux ex-shinigami surent qu’il s’agissait d’Ichigo. La porte quelques secondes plus tard s’arracha pour laisser apparaître Nibaï.

 

-      Aïzen-sama… aidez-nous ! Notre Taïcho devient fou… Il… il…

-      Où est-il ?

-      Dans la salle d’entraînement où nous avons l’habitude…

 

Sosuke n’écoutait plus, il se déplaça aussi vite que le shunpo le lui permettait. Il était anxieux qu’arrivait-il à Ichigo. Les paroles du hollow de son épouse lui revinrent en mémoire. Etait-il possible que ce dernier essayait de reprendre le contrôle et de rendre fou Ichigo ? Son cœur battait maintenant la chamade, fou d’angoisse il traversa Hueco Mundo qui lui semblait avoir des couloirs interminables. Plus, il s’approchait de l’épicentre, plus la pression était forte. Il croisa bientôt Nishven, Grimmjow, Hallibel et Starck. A côté Hinamori essayait de se défaire de l’étreinte de l’espada pour se précipiter vers son taïcho. Son visage était couvert de sueur et son expression montrait combien il était difficile pour elle de supporter une telle pression.

 

-      Taïcho… Kurosaki-sama… Hurlait la petite brune.

-      Reste ici… espèce de folle. Aucun de nous ne pouvons l’approcher.

 

Freirh, Elzeriad et Vassla apparurent au même moment.

 

-      Que se passe t’il ? Demanda Freirh inquiète.

 

Kan sortit de la pièce ensanglantée. Elle rampait comme pour s’extraire d’un monde infernal. Hinamori s’arracha de l’étreinte de Starck pour se précipiter vers l’autre brune. Mais, la pression spirituelle était trop forte pour elle et c’est Starck qui se précipita pour arracher Kan à son sort. Elle était à peine consciente.

 

-      Kan… que se passe t’il ? Qu’arrive t’il à Kurosaki Taïcho ? Fit Hinamori en se précipitant à côté de son amant.

-      Il… a perdu… la raison !

 

Tous se tournèrent vers Aïzen comme s’il possédait les clefs pour calmer le cero espada. Kan gémit :

 

-      Faites quelques chose… Yasei, Shoujiki et Netsuai sont à l’intérieur…

 

Elle s’évanouit, ayant jeter ses dernières maigres forces dans son rapport. Sosuke passa devant les espadas et se planta devant la porte. La pression était forte, très forte… même trop. Pourtant, le Seigneur de Hueco Mundo marcha à l’intérieur de la pièce qui commençait sérieusement à vaciller. Sosuke essaya d’avancer vers le Cero mais plus il s’approchait et plus il se sentait au bord de l’évanouissement lui-même. Il tomba à plusieurs reprises à genoux, incapable de supporter le reiatsu qui dégageait un mélange de fureur, de folie mais surtout de peine. Le chagrin et la douleur contenu était immense. Sosuke essaya d’appeler Ichigo mais sa voix se perdait dans une sorte de tempête qui se soulevait de plus en plus violente. Le sable, les pierres se soulevaient blessant au passage. Aïzen se rendit compte qu’il était incapable d’atteindre son amant. La voix de Gin se fit entendre dans le haut parleur.

 

-      J’ai fait monter Szayel qui transforme la pièce. Sortez Aïzen Taïcho !

 

Sosuke dut rebrousser chemin à contre cœur. Au passage, il trouva près de la porte les corps inconscient des autres fraccions d’Ichigo. Si ce dernier trouvait ces derniers morts quant il redeviendrait lui-même, il était sur qu’il tomberait en dépression. Il attrapa les corps inanimés en maudissant d’avoir une épouse des plus instable.

 

°°0°0°°

 

Pendant trois jours, Sosuke observa la salle transformer en coffre fort. Derrière ses caméras, la pièce semblait agitée par une tempête insensée. Cette dernière faisait trembler les base de Los Sueños. Même si Szayel avait fait en sorte qu’Ichigo soit dans une pièce ne permettant pas d’être atteint par sa transformation, son reiatsu sinistre saturait l’atmosphère et rendait fébrile chacun des habitants de la cité.

 

De plus, Sosuke devait aussi s’occuper de Yasao qui était entré en résonance avec son père. Le petit semblait possédé et son reiatsu subissait des troubles plus ou moins de grandes amplitudes qui épuisaient le gamin peu habitué par cette force qui couvait à l’état lattant. Szayel s’était vu attribuer de ce fait, le rôle de babby-sitter avec interdiction formelle de faire des expériences sur le garçonnet sous peine de mort. Ce dernier dépité s’était contenté de neutraliser le petit avec une solution qui l’avait mis sous forme de sommeil artificiel. Le scientifique voyait là un sujet d’expérience s’envoler mais, vu les dernières péripéties qui se déroulaient à Los Sueños, il se dit qu’il était préférable de ne pas tenter le diable.

 

Gin avait rejoint le Seigneur des lieux et observa le dos qui paraissait crispé. L’albinos avait l’impression de se retrouver neuf ou dix ans en arrière lorsque Ichigo avait été transformé en hybride. La différence aujourd’hui, c’était qu’Aïzen le vivait vraiment très mal. Il avait abandonné tout ce qui ne tournait pas autour de son épouse. Ses yeux étaient rivés sur l’écran. Aïzen avait appelé plusieurs fois Ichigo par le haut-parleur pour apaiser le Cero mais ce dernier réagissait plus violemment encore au son de la voix de son mari. Cela ébranlait Sosuke, et Gin le voyait bien. En fait, il fallait être aveugle pour ne pas percevoir la détresse intérieure du brun qui se consumait de voir sa moitié brûler son énergie au point que cela devait le faire terriblement souffrir. Gin finit par murmurer…

 

-      Aïzen Taïcho… Je pense que vous devriez appeler Kuchiki Byakuya pour qu’il essaye de raisonner Kurosaki-Aïzen-sama.

 

Le fait que l’albinos appelle son épouse par son nom entier fit sursauter le seigneur de Hueco Mundo, qui se retourna enfin pour faire face à son bras droit.

 

-      Je disais que vous dev…

-      J’ai entendu…

-      Il l’aime… aussi…

 

La mâchoire d’Aïzen se crispa.

 

-      Je vous en prie… souffla Gin. Los Sueños ne supportera plus longtemps se traitement. Et Ichigo-kun doit terriblement souffrir… Souhaitez-vous réellement qu’il en meurt ?

 

La réflexion fit sursauter Aïzen qui ferma les yeux. Gin ne dit plus aucun mot, c’était inutile de toute façon. Et au bout de longues minutes de combat internes, Aïzen murmura sèchement :

 

-      Allez chercher Kuchiki et amenez-le ici…

-      Bien…

 

Gin disparut et Aïzen se planta à nouveau devant son écran. Et dire que son dernier espoir reposait sur l’homme qu’il avait finit par détester le plus.

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