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Chapitre 6

Difficilement et après un long moment, Ichigo se releva. Il observa autour de lui et lentement, il déambula dans les restes des couloirs. Quelque fois obligé de monter sur les promontoires de murs, comme pour retracer les souvenirs qui remontaient peu à peu à la surface. Lentement, il arriva dans les corridors menant à la chambre d'Aïzen. Le roux s'appuya contre le mur un instant, et continua son chemin d'une main caressant la surface blanche mais dégradée de Las Noches.

 

Son cœur cogna très fort dans sa poitrine… Arrivée au seuil de la chambre regarda le battant tombé à terre, brisé. Le roux marcha sur les restes de la  porte et entra dans les anciens appartements de son mari. Il ne restait pratiquement plus rien comme si une personne s'était acharnée à démonter toute la pièce. Ses pas le menèrent à ses propres pièces et à sa stupéfaction, il trouva la pièce presque intacte. Seul  le grand trou béant où se tenait la fenêtre prouvait qu'il y avait eu un combat à cet endroit. Le jeune homme se déplaça dans la chambre, ses doigts effleuraient son bureau, ses rayonnages de livres, pour finalement s'approcher d'une déserte renversée à proximité de son lit.

 

Ichigo s’assit tout d’abord sur le rebord pour finalement s’allonger sur le tissus froid. Il ferma les yeux quelques instant. Ichigo revivait ses moments d'angoisses pour se remémorer la fascination qu'exerçait son mari sur lui. Mais était-ce que cela ? Lorsqu'il voyait Byakuya se comporter comme il le faisait avec lui, il avait l'impression de voir sa propre attitude… et ayant lu dans les pensées du noble, il savait que ce dernier l'aimait. Aimait-il Aïzen ? Le désirait-il ? Le savoir mort, le déchirait, l'écartelait presque. Ichigo se rendit compte alors de toute l'ampleur de ses sentiments… Il aimait Sosuke Aïzen !

 

L’arrancar ne sut s’il était éveillé, ne se souvenait pas s’être endormis… Etait-il dans un rêve ou bien dans son monde intérieur ? Il n’aurait su le dire. La première impression qu'Ichigo ressentit au fond de lui c'était une impression… sombre, comme une couleur. Un noir d'encre. De ceux où aucune lumière, aucun espoir ou aucune rédemption est possibleIl ne pouvait pas nommer cette boule au fond de lui, cette couleur était troublante, perturbante, elle annihilait tout le reste. C'était la couleur hiératique de l'effroi, de l'angoisse et de la terreur : celle de la peur à l'état pur. Sauvage. Celle qui empêche d'appeler au secours alors même qu'on succombe sous les coups de son bourreau.

Seul… face à lui-même et perdu. Il se replia sur lui-même. Il ne voyait rien, n’entendait rien, sauf son cœur affolé. Pourtant au fond de tout cela, il sentait la présence d’une bête près de lui… prêt à le dévorer. Familière par la forme et ses longs discours ininterrompues et étrangère par la violence qu’elle dégageait. Ichigo connaissait cette bête prête à bondir… Elle rampait en lui depuis si longtemps attendant son heure. Dans le noir et l’obscurité, elle avait consolidé son royaume et établit les fondations de son règne.

Lui avait fint de l’ignorer pensant pouvoir avoir un contrôle absolu sur elle, mais aujourd’hui il était de retour à Hueco Mundo et elle se révélait à lui. Brutalement, jubilant de la surprise créer par sa brusque apparition. Sournoisement, l’ascendant qu’elle avait prise sur lui le terrorisait. Aucun échappatoire… Elle s’amusait en le frôlant, l’intimidant, Ichigo se sentit brutalement redevenu un enfant ayant peur des fantômes des placards. Jamais, il n’aurait songé à faire pareille découverte. Il n’était plus maître dans son propre royaume, il était devenu un pantin entre les mains de la bête qui lui avait fait croire qu’il agissait avec son libre arbitre ces dernières années.


 
Ichigo sentit ses poils se dresser sur sa peau. Son cœur se mit à cogner, d'abord de manière précipitée et désordonnée pour finir par battre lourdement contre sa cage thoracique, tellement que ses cotes en tremblèrent... son souffle devint court, sa respiration à peine perceptible, retenue par l'effroi qui le pénétrait jusqu'à la moelle. Puis cette impression se changea en sensation. Celle d'être prisonnier de son propre corps... au point de souhaiter en finir pour que s'arrête le supplice. Il ferma les yeux et se recroquevilla, comme si la bête pouvait l'ignorer, ne pas le voir. Vœux ô combien dérisoires... Cette dernière se délectait de ses sentiments.
 
Son corps se mit à trembler, puis à se liquéfier sous cette peur intense, violente qui s'insinuait sournoisement en lui comme un poison remontant avec délice ses veines palpitantes de vie. Ichigo frissonna. Ce sentiment jusqu'alors inconnu lui noua la gorge et aspira la moindre de ses pensées cohérentes. Ichigo se sentait brisé, incapable de se relever. Une chaîne l'attachait à ses pires craintes et cauchemars... la peur se vautrait et rampait au fond de ses tripes pour ne plus le quitter.
 
Qui était cet inconnu qu'il était devenu ? Jusqu'à présent Ichigo était persuadé qu’il n’aurait plus à souffrir de la présence d’Hichigo en ayant changé son statut. Mais la transformation a été plus subtile pour se dresser face à lui de façon brutale. Le désespoir s'empara de lui. Glacial, immoral et implacable… Ichigo ne voyait pas d'issues, nulle part où aller pour se réfugier, prisonnier de son corps modifié et de son âme pervertie. Oui maintenant, la vérité crue balancée en pleine face, il se trouvait face à lui-même et ne pouvait plus reculer. Les sentiments inconnus qui s'emparaient de lui et qu'il pensait lui être étrangers le gangrenaient depuis des années sans qu'il s'en soit rendu compte et aujourd'hui, ils éclataient enfin au grand jour. Alors qu'il était censé être heureux en se découvrant un sentiment aussi beau, aussi délicat que l'Amour. 
 
Ichigo se replia un peu plus sur lui-même, les yeux troubles et gémissant sous le poids de son fardeau. Il voyait enfin les lambeaux des sentiments humains qui lui restaient. Tout ce qui avait constitué Kurosaki Ichigo n'était plus… remplacé par un être malsain, grégaire, brutal, bestial, froid et sans aucune morale. Il entendait comme les anciens rires de shirosaki en lui. Le roux plaqua ses mains contre son ventre et ces dernières se serrèrent désespérément cherchant à éliminer ce plaisir malsain, cet être qu'il n'était pas et qu'il ne voulait pas devenir…

Ichigo reprit conscience brutalement. Il se redressa sur le lit et resta assis un long moment stupéfait par cette découverte qui l’emplissait d’effroi en même temps qu’il se sentait fasciné par ce pan de personnalité qu’il découvrait. Le jeune homme passa ses mains sur son visage pour les remonter dans la masse de ces cheveux orangés comme si ce simple geste pouvait effacés l’épisode qui venait de se produire… presque irréel pourtant, il se rendait compte progressivement que tout ce qui s’était passé précédemment était « la » réalité qu’il avait rejeté depuis sa transformation en arrancar… sa personnalité humaine ayant toujours jusqu’à présent réussi à dominer son « autre » personnalité.

Le désespoir le gagna, cette peur qui le tourmentait depuis son arrivé. Comment allait-il faire face à cette personnalité, comment affronter les autres en ayant ces envies de meurtres, de rage et de sang ? Que lui restait-il ? Ichigo se sentit seul… désespérément seul pour affronter ses tourments. Ses pensées se tournèrent vers Hinamori et Byakuya Un frisson passa sur l'échine du jeune arrancar et une douce chaleur l'envahit, ténue certes mais au combien réconfortante. Pourtant, se sentiment s'étouffa dans l'œuf, car déjà… la peur revenait lancinante, prête à l'emporter au bord d'un précipice dont il savait ne jamais pouvoir remonter s'il y tombait.
 
Et si le seul espoir du roux était un Konso ? Une main tremblante tira le Zanpakuto et le tissus blanc laissa échapper la lourde lame noir et blanche. L'orangé plaça l'arme devant lui et la regarda longuement.
 
Peut-être vaut-il mieux pour moi en finir ? Plus de peur, plus de souffrances… et peut être mon seul espoir de rédemption.

 "Et peut-être mon seul espoir de rédemption ?"
 
Pour la première fois la main du jeune homme se mit à trembler. C'était la première fois qu'il pensait à un geste aussi extrême… même lorsque Aïzen l'avait violé, jamais il n'avait pensé à en venir à de telles extrémités. Remplacer la peur de mourir par celle de soi-même ? Le jeune homme tourna l'arme contre lui.
 
" Plus vite tu le feras, plus vite tu seras libéré… Que te reste t'il ici à présent ? Tout… tu as tout perdu. Ta vie humaine, ta famille, tes amis, ton amour… Sosuke ! La Soul Society ? Tu t'en fiches… tu n'as plus vraiment d'amis… sauf… Byakuya ! Byakuya m'aime ! et il y a aussi Momo-chan ! Momo a toujours été là ! Même si elle ressemble à un dragon parfois ! J'aime Momo… et j'aime Byakuya !"
 
La lame tomba lourdement à terre dans un fracas de métal froid et sec. Cette évidence lui fit faire avoir un sursaut d'orgueil.
 
"Si je disparaissais… ils seraient blessés ! Je ne peux pas disparaître… pas comme ça ! C'est lâche, immoral et égoïste ! Je ne veux pas les blesser pas eux ! Je veux les chérir et les protéger. Même si je tremble, même si j'ai peur… je dois vivre ou survivre et quel qu'en soit le prix. "
 
Ichigo resta pensif un long moment, tremblant, dérouté par ses émotions les plus violentes et n'arrivant pas à surmonter sa propre peine, et se demandant s'il n'allait pas sombrer dans sa propre folie. Il sentait derrière la peur qui l'avait soudain prit aux tripes, la violence de son autre personnalité et si cette dernière prenait le dessus sur tout le reste, il ne serait plus "humain" avec les sentiments nobles qui l'animait jusqu'à présent. Pourrait-il rester à la Soul Society dans ces conditions ? Pourrait-il encore regarder Hinamori et ses hommes ? Pourrait-il encore affronter le regard anthracite ?
 
Quand et comment cela s'était-il produit ? Il n'en avait aucune idée. Il sentit comme une urgence de quitter ses lieux qui éveillaient en lui ces instincts les plus meurtriers et instables. Une évidence lui sauta aux yeux et il ne savait pas s'il devait en être heureux ou pas. L'ancien maître de Las Noches comblait ses instincts les plus grégaires, les plus violents, les plus tourmentés… tout comme Byakuya le rassurait et le stabilisait, le faisait se sentir encore humain. Ce constat le terrifia…
 
Pourquoi pensait-il à son amant à ce moment là ? Il n'en avait aucune idée ! Ichigo se sentait perdu soudainement. Il se redressa et quitta les lieux. Le jeune homme fit un scan de tout ce qui l'entourait et ne découvrit aucun indice de vie. Enfin, pas celles qui l'intéressaient. Avaient-ils tous disparus ? Certainement pas ! Les espadas rencontrées récemment lui prouvaient une certaine activité à Hueco Mundo. Comment trouverait-il ces réponses sans pouvoir interpellé quiconque ?


Etant seul et ne trouvant pas de traces tangibles de vies qui auraient pu l'intéresser, l'orangé quitta les lieux rapidement pour retrouver son calme et sa sérénité. Quoiqu'il en doutait fortement à présent. Ichigo fit une grimace en entrant de nouveau à la Soul Society. Il n'était plus en résonance comme il l'était un instant plus tôt. Il se sentait presque orphelin. Que faisait-il encore ici ? Pourtant, son sentiment de peur s'était atténué. Finalement, il décida d'enterrer ses sentiments au plus profond de lui et retourna dans sa maison… La gorge de l'orangé se noua. C'était aussi l'ancienne maison de son mari. Il pénétra dans les lieux et imagina ce que le brun pouvait faire dans cette maison ! Certainement, à monter ses plans diaboliques ! Il était mort à présent… et ce constat le bouleversa.

 

°°0°0°°

 

Ichigo au cours de la semaine qui suivit gagna le monde sans vie de Hueco Mundo.  Confusément au fond de lui-même ses instincts le poussait à retourner dans ce monde. De plus, le jeune homme recherchait toujours ses réponses. La découverte des ruines de Las Noches lui avait permis de se remémorer sa vie dans ce palais avec précision. Et puis, l’orangé cherchait ses fameux arrancars inconnus et qui semblait relativement puissants. En tout cas, beaucoup plus que ceux qu’il avait côtoyé à Las Noches durant son séjour. Qui les avait créé ? Gin ?

 

Ses pas le menaient inévitablement dans ce lieu chargé de souvenirs mauvais et bons… Il se sentait de moins en moins à sa place à la Soul Society, comme si son âme rejetait ce lieux qui ne correspondait plus à ces nouvelles aspirations. Mais quelles étaient-elles ? Lui-même ne savait plus très bien sur quel pied danser.  A chaque fois qu'il remettait les pieds dans ces lieux noir et blanc, il sentait monter en lui des élans qui lui semblaient étrangers, violent, obscur, des envies de dominations, et de pouvoirs qu'il n'avaient jamais ressentis jusque là ! C’était troublant et dérangeant d’une certaine façon, mais fascinant lorsqu’il songeait à ses transformation intérieure. Comme s’il assistait de manière détaché, à un spectacle pour lequel de toute façon, il ne pouvait rien.

 

La peur faisait place peu à peu à d'autres sensations plus intenses à chaque fois qu'il foulait le sol du monde sans vie. Sa nouvelle personnalité s’enracinait un peu plus et lui faisait perdre de plus en plus les notions de bien et de mal. Ses pulsions, ses envies, ses désirs se faisaient ressentir de plus en plus intense prêt à surgir pour commettre l’irréparable. Ichigo avait l’impression de perdre la raison un peu plus chaque jour… Deviendrait-il fou, le dédoublement de personnalité se faisait de moins en moins sentir, remplacer par son « autre », qui pourtant se terrait lorsqu’il se faisait plus présent à la Soul Society.

 

Ichigo observait Hinamori qui semblait vraiment mal à l'aise ces derniers jours. Il aurait aimé en connaître la raison mais, il cela le répugnait de fouiller dans les pensées de la jeune femme. Il finit par se préparer et signala.

 

-       Je vais à la réunion des Taïcho Momo-chan !

-       Haï Taïcho !

 

Le roux quitta les lieux en sachant qu'il arriverait une énième fois en retard. Ichigo fronça légèrement les sourcils, quand il se rendit compte des regards de biais et des chuchotements se produisant à son passage. Cela faisait deux semaines maintenant que son intervention terrestre avait eu lieu. Il voyait les murmures amplifiés autour de lui

 

Il scanna la salle de réunion de la 1er division et à sa grande joie, sentit le reiatsu de Byakuya… Enfin de retour ! Une joie intense l’envahit à sa grande surprise. Sans qu'il ne s'en rende réellement compte le noble lui avait terriblement manqué ! Il ouvrit les portes et dans un silence de mort se dirigea vers sa place à côté de Renji. Ce dernier le snoba et le jeune homme, failli sourire de ce comportement puéril. L'orangé vit nettement les regards de biais des capitaines posés sur lui. Il prit place un léger sourire ironique aux lèvres.

 

-       On ne vous attendait plus Kurosaki Taïcho. Remarqua le Soutaïcho.

-       Comme si j'étais déjà arrivé à l'heure à une de ses réunions.

Pendant, le temps d'une fraction de seconde les yeux de flammes rencontrèrent les yeux anthracites et une compréhension mutuelle passa entre eux. L'attention d'Ichigo fut vite capter par le rapport du soutaïcho et sur l'activité arrancars qui recommençait à se produire dans le monde humains. Ensuite, fut aborder les problèmes relatifs aux différentes divisions pour finalement parvenir à la 5ème division.

 

L'orangé en aurait presque sourit. Il voyait lentement le sujet dérivé vers lui. Il écouta d'une oreille distraite les commentaires de Yama-jii à son sujet.

 

-       Kurosaki-Taïcho… vous n'êtes pas s'en savoir les bruits qui circulent sur vous actuellement !

-       Lesquelles ? Rétorqua t-il narquois.

-       Vous n'allez pas me faire croire que vous n'êtes…

-       Excusez-moi Soutaïcho… mais je ne sors pas de ma propre division et mes hommes ont autre chose à faire que passer leurs temps, je pense à écouter les cancans qui peuvent agiter les autres divisions ! Remarqua ironique le jeune homme.

-       Kurosaki-Taicho… vous devriez prendre plus au sérieux ces rumeurs persistantes. Il est question de votre loyauté à la Soul Society. Ce qui n'arrange rien pour vous, c'est que soyez un arrancar. De plus, les activités de ces derniers ces temps-ci sont troublantes, tout autant que leurs comportements à votre sujet !

-       Que voulez-vous que je réponde ? Ils ont eu l'air de me connaître mais pas moi ! Je n'ai pas à justifier le comportement des autres et en ce qui concerne ma loyauté vis à vis de la Soul Society… je crois l'avoir démontré à plusieurs reprises.

-       C'était avant que tu ne deviennes toi-même un arrancar… Remarque Soï Fong.

-       Oh… Donc maintenant, je dois prouver par d'autres actes ma loyauté ? Encore faudrait-il qu'on me laisse sortir de ma division et que l'on cesse de me prendre pour un paria !

-       Kurosaki-Taïcho ! Repris vertement Yamamoto.

-       Nous avons su également que tu portais à nouveau ton alliance Kurosaki ! Continua Soï Fong….

-       Et en quoi mon alliance a-'elle avoir un rapport avec ma loyauté ?

-       Parce ce que c'est avec Aïzen que tu étais marié..

-       Il est mort ! C'est vous qui me l'avez dit…

-       Oui… mais il reste Gin Ichimaru ! Qui nous dit que tu n'as pas rejoint son camp ? Après tout… Kurosaki, nous t'avons vu à plusieurs reprise emprunter un garganta !

 

Un silence s'installa

 

-       Mon interdiction de me déplacer ne va que dans le sens humain, Soul Society et non vers Hueco Mundo… Je vois… il est inutile pour moi de me défendre mon procès est déjà bouclé puisque j'ai la vague impression que c'est de cela que traite la réunion du jour !

-       Nous voulions nous assurer que vous connaissiez la teneur des rumeurs mais également que vous les dispersiez Kurosaki-Taïcho. Nous ne pouvons pas à l'heure actuelle nous permettre de laisser le moindre doute affaiblir nos rangs. Nous avons eu beaucoup de pertes et de difficultés à battre Aïzen à Las Noches !

 

Ichigo observa le soutaïcho

 

-       Je vous demande Kurosaki-Taïcho… que vous arrêtiez de vous rendre à Hueco Mundo… et dans le monde des humains !

-       Ai-je le droit de circuler à la Soul Society au moins ?

-       Vous n'êtes pas assigné à résidence… vous pouvez aller ou bon vous semble à condition que vous ne quittiez pas les lieux !

-       Très bien…

-       Vous pouvez disposer !

 

Le roux fulminait et lorsqu'il croisa les yeux de Renji… un doute s'installa en lui. Pourtant, il ne dit rien et quitta la salle. Un léger frôlement à sa main le fit presque sursauter et Ichigo se retourna pour rencontrer le regard calme de Byakuya. Le roux observa le brun et d'un geste défit son dispositif d'oreille discrètement.

 

"Je t'attends chez moi et je crois en toi…"

 

Un léger sourire se format sur les lèvres du roux qui inclina la tête d'assentiment. Ichigo quitta le couloir au sunido contre toutes les interdictions de Yama-jii.

 

-       Je ne sais pas ce que vous rechercher en Kurosaki, Kuchiki Taïcho, mais il ne vous accordera jamais ce à quoi vous aspirez…

 

-       Cela dépend des exigences de chacun, Abaraï Taïcho ! Je vous remercie de vous préoccuper de moi, mais ma vie privée ne vous concerne en rien !

 

Byakuya quitta son ancien fukutaïcho qui serrait les poings, mais n'ajouta rien aux dernières paroles de Kuchiki. De toute façon, il se rendrait vite compte de son erreur en plaçant ses espoirs sur l'orangé…

 

°°0°0°°

 

Ichigo était assis sur le futon et regardait le jardin de Byakuya. Les portes coulissantes étaient grandes ouvertes et regarder cette nature si bien entretenue et disposer harmonieusement l'apaisait. Ce qui contrastait avec les émotions violentes qui s'emparaient de lui lorsqu'il était à Hueco Mundo. Ichigo s'accrocha à ce sentiment…

 

-       Je n'étais pas là… mais, il semble que les rumeurs se soit bien implantées durant mon absence remarqua la voix grave de Byakuya.

-       Peut m'importe… Rétorqua Ichigo d’une voix absente.

-       Je ne crois pas une seconde en ces rumeurs…

-       Merci… Cerezo moi… La voix de l'arrancar s'était faite caressante.

 

Ichigo se tourna vers le brun allongé, un drap recouvrait à peine sa nudité et le roux le trouvait réellement magnifique à cet instant là. L’orangé se tourna à nouveau vers le jardin et murmura.

 

-       J'ai comme la vague impression de mettre retrouver quelques semaines plus tôt dans le bureau de Yama-jii lors de notre dernière sortit.

 

Un froissement de drap lui répondit et Ichigo sentit bientôt derrière lui présence chaude du noble. Un tissus soyeux vint l'envelopper lui et le brun et Ichigo sentit au creux de sa nuque le visage de Byakuya qui venait s'y réfugier.

 

-       Byakuya… notre relation est dangereuse pour toi ! Ces rumeurs… ta position et…

-       Que m'importe ! Souffla le brun contre son oreille.

 

Ichigo fit glisser un bras derrière la nuque gracile du brun et il murmura

 

-       Tu es inconscient ! Je ne connaissais pas ce pan de ta personnalité.

-       Tu ne sais rien de moi…

-       Je ne demande qu'à découvrir…

 

Après un bref silence, le roux repris.

 

-       Byakuya… je ne sais pas si je mérite ton amour… Après tout, je ne sais même pas moi-même ce que j'éprouve pour toi…

 

Un resserrement des bras autour de ses épaules le fit un peu sursauter.

 

-       Je ne te demande rien… Et tu m'offres plus que ce à quoi je m'attendais !

-       Tss ! Tu es vraiment… inconscient !

-       Laisse moi me perdre si j'en ai envie ! Mais ne me refuse pas de goûter à tous les moments que tu m'offres !

 

Byakuya fit glisser ses doigts le long de la chaîne qui encerclait le cou du roux et ses doigts vinrent jouer avec l’alliance qui pendait au bout du lien. Le cœur d’Ichigo battit plus lourdement dans sa poitrine lorsqu’il vit les mains du noble s’attarder sur son anneau. Ce dernier représentait pour lui son amour pour Sosuke. Cela déchirait quelque part Ichigo de faire souffrir son amant comme à cet instant même si c’était totalement inconscient. Pourtant, l’orangé savait qu’il ne pourrait pas admettre devant Byakuya les émotions qui l’animait, le rassurer comme il le voudrait… tout était trop « neuf » dans sa tête. Le souffle de son amant se fit plus court…

 

-       Ichigo… Aimes-tu encore cet homme ? Le brun avait une certaine répugnance à nommer Aïzen devant son amant. Sa voix lui semblait faible et incertaine. Trop à son goût. Tu sais qu’il est mort… Alors pourquoi remets-tu cette alliance ?

 

Un silence s’installa entre eux. L’arrancar était incapable de répondre aux questions trop brûlantes de cet homme qu’il aimait et qu’il ne voulait pas blesser, le sachant trop sensible et surtout trop amoureux pour connaître la vérité. Pourtant, comme malgré lui Ichigo lui murmura en enlaçant ses doits à ceux de son amant tendrement

 

-       Byakuya… Pour ton propre bien, il est inutile que tu saches le fond de ma pensée…

 

Les doigts du noble se crispèrent autour de l’alliance. Ichigo se tourna lentement dans les bras du brun qui le regardait avec une certaine douleur dans les yeux et en même temps comme pour sublimer ce sentiment, l’amour débordant se reflétait également à l’intérieur comme pour vaincre ses doutes et ses hésitations. Les doigts du roux caressèrent doucement la peau douce du noble et il brossa ses lèvres légèrement contre celles de son amant.

 

-       Bya… j'ai envie de marcher…

 

Le drap tomba dans un froissement et Ichigo observa le corps parfait de Byakuya enfiler un yukata finement travaillé. Le noble se dirigea vers son armoire et en tendit un à son amant. Le roux se redressa et bientôt les deux hommes parcoururent les chemins des jardins privés de Kuchiki. Le brun enlaça ses doigts à ceux de l'arrancar. Arrivé en dessous des cerisiers en fleurs, Ichigo observa les pétales roses et murmura

 

-       Je pense à toi à chaque fois que j'en vois un… et encore plus lorsque les pétales se détachent avec le vent… J'aime cette odeur… elle m'enivre comme toi seul peu le faire !

 

Les yeux de flammes d'Ichigo se posèrent sur son amant qui le fixait intensément.

 

-       Cerezo mio… même si je ne sais pas ce que j'éprouve exactement pour toi…

 

Ichigo enlaça la taille de son amant et réfugia son visage contre la nuque du noble pour le humer son odeur de fleur et finalement se redressa et le scruta intensément pour lui avouer le cœur battant.

 

-       Tu es ce qui me reste de ma part de mon humanité… Tu as plus d'importance que tu ne pourra jamais l'imaginer.

 

Les doigts d'Ichigo courraient dans les mèches de jais. Le roux tira doucement sur ces dernières sans brutalité et fit pencher la tête du noble et commença à parcourir sa chair. Byakuya frissonna et se laissa faire par l'étreinte ferme et combien douce de son amant. Ce feu et ce miel qui le troublait tant…

 

-       Tu n'exiges rien de moi…

-       Pourquoi t'imposerai-je quelque chose dont je ne voudrai pas moi-même ? Je t'aime Ichigo… à en mourir…. Alors, même si cela fait mal, même si tu ne me rends pas mon amour, je veux vivre tout ce dont tu es capable de m'offrir… Je ne veux pas te perdre ! Je te fais confiance…

 

Ichigo sentit en lui l'émotion le submerger et se laissa aller contre le noble. Le roux sentit des bras passer autour de ses épaules et le serrer contre le corps ferme de Byakuya.

 

-       Je suis devenu un arrancar… Byakuya

-       Je le sais depuis longtemps !

 

Ce dernier passa un doigt sur le visage du roux tourné vers lui et retraça délicatement les vagues noires tatoués sur son visage.

 

-       Tu… tu n'as pas peur ? Moi… je suis terrorisé par les changements qui se produisent en moi. J'ai peur de te perdre, si tu disparaissais de ma vie…

-       Quelque soit ta forme ou le nom qu'on te donnera… je t'aimerai toujours. Et si je dois être ta bouée de sauvetage, je le serai.

-       Idiot !

-       Si aimez est être idiot, je le serai…

-       Tss !

 

Ichigo se redressa et observa longuement le noble qui lui rendait son regard. Aucun trouble, juste l'amour qu'il éprouvait pour le roux transparaissait dans ces yeux noirs. L'orangé attrapa le menton du brun et le bloqua pour poser ses lèvres contre les siennes pour ce qui devait être un baiser chaste et qui devint lentement plus sensuel lorsque les lèvres du roux léchèrent la commissure des lèvres du noble. Ce dernier répondit à son étreinte et bientôt leurs langues se cherchèrent dans un doux bal qui devint vite passionné. Leurs cœurs battaient au même rythme irrégulier, le même frisson et la même impatience les gagna peu à peu.

 

-       Ichigo… rentrons…

-       Pourquoi ? Souffla l'orangé avec un sourire prédateur. Que je sache… nous sommes seuls ici.

 

Les mains du jeune homme défirent lentement l'obi du noble.

 

-       Tu es adorable que tu rougit Byakuya….

-       Je ne suis pas "adorable"…

-       Juste… à mon goût alors !

 

Ichigo fit glisser des épaules d'albâtre le tissu soyeux et entrepris de croquer à ce fruit si délicieux qu'était la chair tendre du noble.

 

-       Deseo tu amor, sueve moi**… Souffla Ichigo sensuellement à l'oreille du noble

 


Cerezo mio* = mon cerisier

Deseo tu amour, sueve moi ** - Je veux ton amour, ma douceur…

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