Première Mission (Ikkaku x Kiego)

Sommaire

Arc : Le Carrefour de la Mort

Couple : Ikkaku x  Kiego
Genre : Humour / UA / Fantastique / Yaoi
Rating : M
Auteur : Jijisub
Disclamer : Bleach et ses personnages appartienent à Tite Kubo.

Synopsis :

Kiego Asano n'a jamais eu de chance dans la vie et ce n'est pas le fait de se faire tabasser pour un Yakuza ou l'annonce de sa mort prochaine par un shinigami débutant qui vont lui prouver le contraire. Mais quand son sauveur n'est autre que Madarame Ikkaku pour qui il a eu le coup de foudre des années plus tôt, il se prends à espérer que les trois jours qui le séparent de la mort, changeront son existence...

Chapitre 1

Kiego se demandait ce qui allait lui arriver. Les voyous devant lui ne plaisantaient pas. Il déglutit péniblement. Il crut même étouffer avec sa salive. Le regard dur de l’escroc ne lui laissait pas beaucoup de planches de salut, quand à son avenir il lui semblait planifié vers la mort. Le jeune homme observa le grand échalas aux petits yeux sombres que l’on pouvait prendre pour un homme honnête. Son costume sombre, ses manières de dandy, la façon dont il s’exprimait, tout en lui, donnait l’illusion d’un bourgeois nanti.

 

Lui-même s’y était trompé. Il lui avait fait confiance pour l’investissement de ses quelques économies pour des courses. Finalement, c’est lui qui devait lui rembourser. S’il ne remboursait pas très rapidement… il craignait pour son avenir, mais l’image de sa sœur et de sa mère lui traversa l’esprit. Le yakusa l’accula contre un mur :

 

-          Alors ?

-          A… lors ? Répéta Kiego la voix tremblante.

-          Te fous pas de ma gueule connard ! Tu sais combien tu me dois ?

-          J’ai… j’ai pas encore l’argent… Je vais l’obtenir… laisse-moi encore trois jours.. pour… attends… je te promets de… C’est pas…

 

Kiego eut un hoquet, sous la violence du coup reçut à l’estomac. Ses yeux se fermèrent et le gémissement qu’il émit était à peine audible. Lorsqu’un objet lourd et compact s’abattit sur son crâne, il sombra dans une semi-inconscience. Il voyait plus qu’il ne sentait les coups qui pleuvaient sur son corps. La voix de Shawlong était lointaine et semblait lui parvenir après une éternité :

 

-          Connard ! Si vendredi t’as pas la somme, t’es mort !

 

Sa victime ne put lui répondre. Le yakusa qui avait relevé le corps de Kiego en le tenant par le revers de sa veste quelques instants plus tôt, le repoussa dégoûté. Un crachat vint salir un peu plus le visage du jeune homme qui sombra définitivement dans l’inconscience.

 

°°0°0°°

 

 

Quelque chose de froid, de glissant et de persistant touchaient le visage tuméfié de Kiego. Cela l’agaçait et réanimait en lui la douleur sourde qui commençait à se faire sentir sur tout son corps. Ses doigts engourdis avaient un peu de mal à remonter le bitume et c’est à la lenteur d’un escargot qu’il se protégea les yeux.

 

Lorsqu’il les ouvrit péniblement, la première chose qu’il remarqua était des tabi blancs. Qui pouvait mettre des waraji et des tabi par un temps pareil ? Une voix masculine se fit entendre. Il dut se concentrer pour pouvoir écouter son interlocuteur :

 

-          Salut… Tu es Kiego Asano ?

-          … au… s..ours…

 

L’homme s’agenouilla devant lui et Kiego sentit un doigt qui soulevait une des mèches de cheveux trempée qui tombait mollement sur son front.

 

-          Je ne peux rien pour toi… enfin, tant que t’es vivant…

 

Kiego était incrédule. Il gisait dans le froid sous une sorte de bruine glacée à présent. Son corps le faisait souffrir comme jamais auparavant et l’enfoiré devant lui, lui disait qu’il pourrait l’aider quand il serait mort ? Mais c’était quoi ce type ? Il ne voyait pas son visage car le sien était désespérément cloué au sol. Il était toujours incapable de faire le moindre mouvement.

 

Tout à coup, Kiego se sentit soulever et son corps fut appuyé contre un mur. Les gestes avaient été doux et pourtant, un grognement passa ses lèvres. Quand il releva la tête, il rencontra des yeux d’ambre et une incroyable touffe de cheveux de couleur orange. Le jeune homme en face de lui semblait honnête et droit et pourtant, il ne faisait aucun geste pour appeler les secours. Quand il reprit la parole, Kiego aurait voulu ne pas l’entendre.

 

-          Je m’appelle Kurosaki Ichigo… et je suis un shinigami…

 

Kiego ouvrit la bouche. Aucun son ne sortit. Il l’ouvrit à nouveau et parvint à demander :

 

-          Shinigami… comme shinigami ?

-          Haï ! Je suis celui qui a été désigné pour ton passage dans le monde des morts.

-          A… attends ! Mais c’est quoi cette plaisanterie ?

 

L’homme habillé de noir rit doucement et répliqua :

 

-          Pour protester tu as beaucoup plus de force que pour te relever. Bon, je t’avertis… j’ch’suis pas encore au point avec mon nouveau job.

-          Ravie… de l’apprendre !

 

Incrédule, Kiego observait ce type qui se grattait la tête et ne semblait pas savoir ce qu’il faisait. Il avait encore beaucoup de bol, il était tombé sur un stagiaire… comme quoi… sa mort serait comme sa vie, une succession de maladresses et de malentendus doublés de malchance.

 

-          C’est vrai… marmonna le shinigami qui se grattait toujours le haut du crâne en faisant la moue, j’ai pas la classe de Byakuya. En plus, Kisuke m’a fait une formation accélérée… et il a fallu que cet enfoiré de Sosuke vienne torpiller mon stage… tout ça pour pouvoir s’envoyer en l’air avec lui ! Enfin bref, tout ça pour dire que tu vas mourir dans trois jours et c’est moi qui vais venir te chercher…

-          Quoi ? Fit Kiego horrifié.

 

Il n’avait presque rien compris au discours du shinigami. La voix du jeune homme malgré sa faiblesse était incrédule. Ichigo adressa un visage désolé et reprit d’une voix compatissante :

 

-          Je suis désolé Kiego… Je suis juste venu te prévenir, pour que tu puisses au moins profiter des derniers jours qui te restent à vivre… Fais-en sorte que tu ne regrettes rien d’ici à vendredi.

-          Mais… mais… pourquoi ? Bégaya Kiego qui ne savait plus s’il était assommé par la nouvelle ou bien s’il ne faisait pas un cauchemar ou si c’était les séquelles de son coup à la tête ou bien s’il avait affaire à un détraqué quelconque…

-          C’est juste ton heure…

 

Ichigo n’écoutait plus les protestations. Il fronça les sourcils en entendant biper son soul pager et le retira de son shihakusho. Au téléphone, la voix de Kisuke qui paraissait très nerveux.

 

-          Ichigo ! S’écria l’ange. Tu t’es trompé de fiche… Arrête tout, tout de suite ! C’est Yachiru qui devait s’occuper de Kiego Asano et toi de Kenpachi Zaraki !

-          Trop tard… Je lui ai déjà dit…

 

Ichigo jura entre ses dents. Décidément, il avait vraiment pas de bol depuis qu’il était devenu shinigami.

 

-          Rrraaahhhhh ! Rien ne se passe comme il faut avec toi !

-          T’as qu’à pas forniquer avec le fils de Lucifer, ça n’arriverait pas !

-          Laisse Sosuke en dehors de cela ! De toute façon ça ne regarde que moi…

-          Ah ouaih ? Franchement… dommage que tu y es pas pensé pendant mon stage figure-toi ! On se demande même qui est le plus pervers des deux…

-          La ferme !

-          Tu parles d’un ange… Bon, je fais quoi ?

-          Tu fais quoi ? Et bien… tant pis, continue maintenant que tu as commencé… Au fait, il a pris la nouvelle comment ?

Ichigo jeta un coup d’œil au jeune homme devant lui et déclara :

-          Je me demande si je suis pas arrivé en retard en fait…

-          Comment ça ?

-          Ben, vu l’état dans lequel il se trouve…

-          Non, non, sur sa fiche il est toujours noté vendredi !

 

Kiego écoutait vaguement la conversation du drôle de type devant lui, et qui refusait obstinément d’appeler les secours pour lui. Finalement, le roux se pencha sur lui et déclara d’une voix douce :

 

-          Bon… ta dernière heure, c’est pas ce soir… alors, je te dis à vendredi. En attendant, réfléchit bien à ce que tu souhaites pouvoir accomplir avant ton départ !

 

Le blessé vit alors la silhouette devant lui, comme entourée d’un brouillard et le jeune homme fut traversé par le shinigami… Kiego ouvrit les yeux de surprise. C’était impossible, ce n’était pas une blague ? Un frisson glacé le traversa. Le jeune homme murmura :

 

-          Ichigo… Kurosaki… et tomba dans l’inconscience.

 

Il ne vit pas l’homme qui se penchait sur lui pour lui apporter les premiers soins. Seules, l’obscurité bienfaitrice de l’oublie lui tendait les bras. Et si, elle pouvait l’engloutir dès à présent, il ne refuserait pas… et ne s’y soustrairait pas !

 

°°0°0°°

 

 

 

Ce fut le bruit d’un grincement de charriot qui réveilla Kiego. Il n’ouvrit pas les yeux, car la première chose dont il essayait de prendre conscience était le lieu dans lequel il se trouvait. L’odeur lui était vaguement familière mais, il n’arrivait pas à se souvenir d’où pouvait provenir ces réminiscences qui taquinait ses nerfs olfactifs.

 

-          Oï ! T’es réveillé ?

 

Surpris, Kiego ouvrit les yeux et croisa le regard de son voisin de palier. Que faisait-il là ? Dans sa chambre ?

 

-          T’es drôlement amoché…

-          De quoi tu…

 

Kiego se rappela brutalement de son altercation avec Shawlong. Son visage devint de craie et il déglutit péniblement. Et soudain, il se souvint de sa rencontre avec…

 

-          Kurosaki Ichigo… chuchota t’il.

-          Comment tu le connais ?

 

Ikkaku observait avec curiosité le jeune homme allongé sur le lit. Il le connaissait car il vivait depuis presque quatre ou cinq ans sur le même palier. Quelle avait été sa surprise de le voir amoché et évanoui dans la ruelle derrière le bar où il était parti se noyer dans l’alcool. Une chance qu’il ait eu envie de vomir, sinon Asan serait certainement mort de froid… Mais pourquoi avait murmuré par deux fois le nom d’Ichigo Kurosaki ?

 

-          Toi aussi tu le connais ?

-          Ouah… ça fait un bail que j’ai pas entendu son nom… avant de t’évanouir aussi tu as prononcé son nom…

-          Je l’ai rencontré…

 

L’homme assis en face de lui le fixa intensément.

 

-          Franchement t’es balaise de te souvenir d’un nom pareil après toutes ses années. Moi, j’avais presque oublié.

-          Je l’ai rencontré… enfin avant de m’évanouir…

 

Le jeune homme baissa son visage et les paroles du shinigami lui revinrent… mais en était-ce vraiment un ?

 

-          Comment t’aurais pu le rencontrer y’a trois heures alors qu’il est mort y’a presque dix ans, assassiné.

-          Pardon ?

 

Le cœur de Kiego bondit sauvagement dans sa poitrine. Le chauve devant lui l’observait sans sourire et son expression sombre renforçait le charme qui avait séduit Kiego dès l’instant où il l’avait croisé, cinq ans plus tôt, devant la porte de l’ascenseur. Il n’avait que dix-sept ans à l’époque.

 

-          Ichigo était un de mes  collègues de travail. Il était vraiment très bon… en fait, c’était le meilleurs question placements financiers,  ça devait-être lui qui avait la meilleure paye, fit le courtier, songeur. Et puis, il s’est fait assassiné au cours d’une semaine où il avait décidé de prendre des vacances. Il n’en prenait jamais habituellement… C’est toxique les vacances quand on y pense…

-          Alors, il m’a dit vrai !

-          Quoi ? Ichigo ?

-          Il m’a dit qu’il était un shinigami…

-          Shinigami ?

 

Ikkaku observa le jeune homme pâle installé contre les oreillers. Son beau visage était tuméfié et vu des coups qu’il avait du se manger, il n’était pas prêt d’être en forme. Perdait-il la raison ? Ichigo… Shinigami ? Pourtant, comment aurait-il pu le connaître plus tôt ? Le peu qu’il connaissait de la vie de son voisin, par la mère de Kiego, était qu’ils vivaient tous à Hiroshima avant le divorce de cette dernière.

 

Or, Ichigo, avec lequel il sortait souvent, n’avait jamais quitté Tokyo et ses environs et la ville la plus lointaine où il avait dû aller était Karakura. Madame Asano n’avait jamais quitté sa ville avant d’emménager à Tokyo cinq ans plus tôt…

 

-          Il est comment ton Ichigo ? Interrogea Ikkaku poussé par la curiosité.

-          Ben… de ma taille pour le peu que j’ai pu voir… je me suis pas rendu vraiment compte. Il a les cheveux oranges, des yeux oranges non… en fait comme la couleur de l’ambre. Il fronce les sourcils tout le temps et il semblait parler d’un Kisuke et de Sosuke… une histoire d’ange… enfin, j’ai pas trop compris…

-          Kiego !

 

Les deux hommes tournèrent la tête vers la porte où la mère du jeune homme apparut, accompagnée par la sœur qui immédiatement reporta son attention vers le chauve avec une expression lubrique.

 

-          Mon fils ! Comment as-tu pu te laisser entraîner dans une bagarre des rues ? Une chance que Ikkaku-san t’es vu et qu’il ait appelé les urgences. Je viens de discuter avec le médecin qui t’a examiné.

-          Maman… marmonna Kiego, mal à l’aise de voir sa mère se comporter comme elle le faisait devant Ikkaku.

 

D’ailleurs, elle se tourna vers son sauveur en s’inclinant respectueusement :

 

-          Je vous remercie infiniment d’avoir pris soin de mon fils. Je me fais tellement de soucis pour lui, vous savez.

-          C’est pas ta faute si c’est un crétin ! Rétorqua sa fille.

-          On peut toujours compter sur toi pour me rabaisser… fit le jeune homme d’une voix lasse.

 

Ikkaku reporta son attention sur Kiego. L’expression vide dans son regard et le serrement convulsif de ses mains l’une contre l’autre… Il n’écoutait même plus la mère et la fille qui l’assommait. Quoique madame Asano soit toujours aimable, mais Mizuho, pour le peu qu’avait pu en juger Madarame, l’aurait bien coincé quelque part. Il soupira et déclara gentiment alors que la mère se plaignait des frais qu’allaient occasionner les frais hospitalier et le transport en ambulance de son fils.

 

-          Je viendrais le chercher demain matin… coupa Ikkaku. Si j’ai bien compris le médecin, il n’est qu’en observation cette nuit. Je vais donner mes coordonnées à Asano-kun et dès qu’il en aura l’autorisation, je le ramènerais.

-          Mais, je ne suis pas là la journée… je travaille…

-          Il sera assez grand pour prendre soin de lui… et si cela ne va pas, il aura toutes les coordonnées nécessaires. Pour son repas… préparez-lui quelque chose à l’avance…

 

Ikkaku se leva et tira un carton avec son numéro de téléphone. Il le posa sur la table à côté du jeune homme. Il salua les deux femmes et quitta la pièce. Une bonne bouffée d’air frais, voilà ce qu’il lui fallait. Lui qui avait toujours voulu pouvoir parler à Asano était servit et il ne pensait pas le faire dans de pareilles circonstance. Le jeune homme maladroit l’avait toujours attiré… Peut-être parce qu’il l’avait connu peu de temps après sa séparation d’avec Yumichika… il n’en savait rien. Mais demain, il tirerait au clair cette histoire de shinigami, d’Ichigo et… qui avait fait cela à Asano…

 

°°0°0°°

 

 

 

 Après le départ du médecin, Kiego regarda longuement la carte posé sur sa petite table. Il l’a pris avec précaution et lut une nouvelle fois ce numéro qu’il connaissait par cœur à présent. Il avait eu le coup de foudre pour son voisin mais n’avait jamais osé l’aborder. Cet homme était plus âgé que lui et il dégageait tellement d’assurance, chose qu’il n’aurait jamais. Il avait la vague impression que s’il avait un regret… c’était celui-là.

 

Il ne s’assumait pas dans sa sexualité et manquait de courage pour le dire à son entourage… Et puis, il ne l’avouerait jamais à… Ikkaku Madarame… Il représentait ce qu’il ne serait jamais. Comment ce type pourrait jamais s’intéresser à lui ? Et puis… il était peut-être hétéro ? 

 

Quoiqu’il n’ait jamais vu de femmes… ou même d’hommes, venir chez lui. Ikkaku gagnait beaucoup d’argent… lui, il vivait au crochet de sa mère qui était fortuné à la base, même si elle se plaignait tout le temps pour les factures, tout comme son père d’ailleurs. Deux grippes sous accrochés à leurs bourses. Être né avec une cuillère d’argent dans la bouche ne voulait pas forcément dire réussite. Il en était la preuve incarnée.

 

Il prit son sac et se dirigea clopin-clopant vers un téléphone à l’entrée de l’hôpital. Il respira un grand coup et composa le numéro d’Ikkaku en tremblant légèrement. La voix du courtier retentit :

 

-          Ikkaku Madarame !

-          Euh… c’est… Asano Kiego… vous sav...

-          Ah ! Tu dois sortir ?

-          Hai…

-          J’arrive ! Tu m’attends dans l’entrée. Je ne serais pas long…

-          Hai !

 

Seul le bip de son téléphone lui répondit. Décidément, il était aussi bref qu’il le pensait. Kiego

raccrocha à son tour et tira son sac jusqu’au hall ou des bancs étaient installés. Il trouva tant bien que mal une place, tout en tirant son petit sac qui lui semblait bien lourd pour l’occasion. Il sortit son portable et trouva un jeu quelconque pour patienter.

 

Le jeune homme ne cessait de remuer, la douleur commençait à revenir, lancinante. Il avait besoin de s’allonger. Kiego sursauta brutalement quand son voisin vint le percuter accidentellement. Il ne put retenir un gémissement de douleur.

 

-          Pouvez-pas faire attention ? s’énerva son voisin fauteur de trouble.

-          Mais… mais c’est vous…

-          Les jeunes tous pareil ! Ils sont malpolis et ingrats…

 

Kiego abandonna et se sentait misérable d’être impressionné par un type plus costaud que lui et moche. Enfin, le type devait mesurer tout de même plus d’un mètre quatre-vingt-cinq pour une centaine de kilo, qu’aurait-il pu faire ? Une crevette dans son genre qui atteignait tout juste les un mètre soixante-quinze, ne pouvait rien faire contre ce genre de type… Il soupira, quand une nouvelle secousse l’électrisa et il faillit s’évanouir sous le choc.

 

L’homme à côté de lui ne se retourna même pas. Kiego entendit vaguement une voix féminine l’appeler mais il était incapable de répondre. Un nouveau choc le fit sursauter et il ferma les yeux. Il en avait assez de sa vie brutalement. Vivement qu’Ichigo Kurosaki vienne le chercher.

 

-          Vous ne voulez pas aller vous allonger ? Demanda l’infirmière en voyant le tient pâle de Kiego.

-          Non… non, j’attends quelqu’un…

-          Monsieur, cessez immédiatement ou prenez un siège plus loin. Regarder là-bas, vous aurez toute votre place libre. Vous ne voyez pas que vous gênez ce pauvre garçon ?

-          La ferme salope ! S’il est pas content, il a qu’à allez là-bas, lui ! Moi, j’en ai rien à foutre qu’il soit malade… vu sa tronche de cake, il a dû se faire défoncer parce ce qu’il voul….

Un bruit de chute eut lieu et Kiego ouvrit les yeux pour voir… Ikkaku penché sur le type.

-          Dis plutôt que t’es jaloux car on veut même pas te faire ta fête connard ! Maintenant tu t’excuse auprès de la dame… Tout de suite !

 

L’homme voulut se débattre, l’infirmière s’excusa et bafouilla et Asano, en avait marre. Il se leva en titubant et prit la direction de la sortie.

 

-          Hé ! Asano-kun attends moi !

 

Mais, le jeune homme voulait prendre le frais. Tout ce bruit, cette douleur persistante… tout ce qu’il voulait c’était oublier ! Il s’appuya lourdement contre la porte vitrée et il sentit qu’une main prenait son bagage. Kiego jeta un œil et rencontra le regard inquiet d’Ikkaku. Il se morigéna… pourquoi ce type s’inquièterait pour un presque inconnu ?

 

-          T’as pas l’air dans ton assiette… aller viens !

 

Sans attendre, Ikkaku ouvrit la porte et la tint ouverte pour permettre au blessé de passer. Ikkaku ouvrit son parapluie et protégea le jeune homme qui le suivait d’un pas claudiquant.

 

-          Ils t’ont rudement bien amoché… C’était gratuit ou bien t’as des problèmes ?

-          Qu’est ce que ça peut faire ? Marmonna le plus jeune.

 

Une fine pellicule de sueur recouvrait son front à présent. Ikkaku n’insista pas et ouvrit sa voiture avec sa clef. Le bruit de la pluie qui s’abattait sur le parapluie coupait le silence qui s’instaurait. Madarame aurait voulu faire plus… Mais que faire justement ?

 

Une fois installée tous les deux, Ikkaku se faufila dans la circulation.

 

-          Tu as mal ?

 

Les coups d’œil fréquents témoignaient de son anxiété. Les médecins avaient-ils bien fait de le laisser sortir ? Il n’en était pas si sûr...

 

-          Kiego ?

 

Sans le vouloir le courtier avait utilisé le prénom du jeune homme mais, ce dernier s’était endormi et sa tête glissait contre la ceinture. La crispation de la mâchoire témoignait de sa souffrance. D’un geste tendre Ikkaku glissa un doigt le long de la mâchoire et murmura :

 

-          Tiens bon… c’est plus très loin maintenant…

 

°°0°0°°

 

 

Lorsque Kiego ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’il était allongé dans sa chambre. Il voulut se lever mais il en fut complètement incapable. La douleur le clouait sur place.

 

-          Tu es réveillé ?

 

Surpris, Kiego croisa le regard noir de Madarame. Il rougit légèrement en songeant qu’il osait l’appeler par son prénom et il était juste devant lui.

 

-          Ça va pas ?

-          Si… non…

-          Alors t’as mal ou pas ? Demanda presque impatient l’homme penché maintenant sur lui.

 

Kiego voulut se reculer, impressionné par la présence de son voisin. Son cœur battait trop vite et il se sentait trop faible pour l’affronter si directement. Ikkaku se redressa, exaspéré.

 

-          Tss ! Bon, je vais pas y passer la journée. Je dois repartir bosser gamin ! Alors t’as mal ou pas ?

-          J’ai mal… souffla Kiego.

-          Ok… j’ai vu que dans ton sac, le toubib avait mis une ordonnance, et l’infirmière de service t’a casé des cachetons ! Je vais t’en donner bouge pas… par contre, ta mère ou ta sœur devront se dévouer pour toi et aller chercher le reste de l’ordonnance. Je…

-          Merci !

 

Kiego voulut s’incliner pour remercier l’homme devant lui mais seul son gémissement se fit entendre, suivit d’un :

 

-          Crétin ! Je l’ai fait parce que j’en avais envie ! Pas pour les beaux yeux de ta mère ni de ta sœur…

 

Le jeune homme sentait au fond de lui une douce chaleur se propager dans son cœur. C’était la première fois que quelqu’un voulait l’aider lui et pas sa famille. Il se sentait ridicule mais après tous les événements qu’il avait subit dernièrement entre Shawlong et les récriminations incessantes de son entourage… Il en eut presque les larmes aux yeux. Pourtant, ce n’était pas une déclaration d’amour non plus… Qu’est ce qu’il lui prenait ?

 

-          Eh… tu m’as l’air épuisé. Attends, je reviens…

 

Ikkaku disparut et Kiego qui s’était un peu redressé se rallongea. Une chose lui faisait plaisir dans sa mésaventure. C’était que le seul homme qu’il aurait aimé voir dans sa chambre se trouvait là… à quelques pas de lui. Il posa une main sur ses yeux fatigués. Il se sentait misérable… ce n’était même pas lui qui avait fait le premier pas !

 

-          Tiens… bois-ça !

 

Kiego fit glisser son bras et vit qu’Ikkaku s’installait sur le bord de son lit. Leurs regards se rencontrèrent un instant, intensément. Mais Kiego coupa le contact, trop gêné… Il ne savait pas pourquoi mais…

 

-          Tu as besoin d’aide pour te relever ? Interrogea le courtier.

-          Hai…

 

Avant qu’il ne comprenne ce qui lui arrivait, le jeune homme se sentit soulever par deux bras puissants. Surpris, il croisa une nouvelle fois le regard d’Ikkaku qui était très sérieux. Le jeune homme déglutit, la gorge sèche soudainement. L’odeur de l’homme l’entourait le troublant un peu plus qu’il ne l’était déjà.

 

-          Kiego ?

 

Il ne sut jamais ce que son regard projeta vers son interlocuteur mais l’expression troublée de ses yeux et leur lueur de surprise lui firent craindre le pire. Ikkaku-san l’avait appelé par son prénom… Sans se rendre compte de ce qu’il faisait, ses mains avaient glissé contre le torse de son voisin. Ce dernier le regardait intensément, sa bouche s’entrouvrait comme s’il voulait lui parler…

 

Le temps sembla suspendu entre eux durant quelques minutes. Une des mains d’Ikkaku voulut effleurer le visage tuméfié. Kiego eut un geste de frayeur et le courtier suspendit son geste.

 

-          Je ne te ferai jamais de mal… Asana-kun…

-          Je le sais…

-          Qui t’as fait ça ?

 

Le jeune homme fut surpris et détourna le visage devenant anxieux.

 

-          Tu as des problèmes ?

-          Aucun !

 

Kiego sursauta lorsqu’un doigt frôla sa peau, la tendresse contenue dans la caresse lui fit tourner le visage. Ce n’était pas la première fois… Leurs yeux se rencontrèrent à nouveau.

 

-          Tu peux te confier à moi… je n’en parlerai pas à ta mère et encore moins à ta sœur, mais je suis sûr que ça te soulagerait au moins.

 

Kiego se rendit compte brutalement qu’il avait échoué contre la poitrine d’Ikkaku. Leurs nez se frôlaient. Kiego déglutit encore une fois et devant l’intensité du regard noir posé sur lui, il nia :

 

-          Je n’ai… je n’ai aucun problème…

-          Comme tu veux… Souffla Ikkaku déçut. Puis reprenant. Comment connais-tu Ichigo ?

-          Le shinigami ?

-          Ne l’appelle pas com…

-          Je l’ai vu… il m’a même traversé comme un fantôme ! Il… il m’a dit que je n’avais plus que trois jours à vivre… que vendredi, je mourrai et que rien ni personne ne pourrait me sauver. Que je devais faire des choses qui ne me laisseront aucun regret lorsque je partirai…

 

La voix de Kiego s’était éteinte en disant cela. Son regard s’était baissé vers le couvre lit bleu qui gisait à moitié défait sur son lit. Ce brutal retour à la réalité le fit frissonner.

 

-          Qu’est ce que tu racontes ?

 

L’étau autour de ses bras se fit plus douloureux et Kiego grimaça. Ikkaku relâcha immédiatement son étreinte.

 

-          Excuse-moi… j’… j’ai été surpris. Tu racontes n’importe quoi, tu ne vas pas mourir…

-          Si !

 

Kiego releva la tête et observa Ikkaku avec attention. Il s’étonnait de son propre calme.

 

-          Ichigo a été très clair… même si apparemment, il vient juste de finir sa formation de shinigami… son patron, un ange je crois, du nom de Kisuke pour le peu que j’ai compris, lui a confirmé mon décès pour vendredi…

-          Comment… Je refuse d’y croire ! Réfuta Ikkaku contrarié. Tu es jeune, tu ne peux pas mourir…

-          Ben si ! Y’en a des plus jeunes qui meurent…

-          Quel genre d’ennuis tu as ? Qui veut ta peau et qu…

 

Le jeune homme détourna le visage pour éviter le regard direct d’Ikkaku. Mais le courtier le fit basculer sur le lit et se suspendit au-dessus de lui. Sa mine menaçante mis mal à l’aise le jeune homme. Kiego constata que Madarame avait cloué ses poignets avec ses mains, lui interdisant toute fuite. De toute façon, comment aurait-il pu dans son état ?

 

-          Lâchez-moi… Souffla Kiego.

-          Dis-moi qui te veux du mal ?

-          Pourquoi ? Pourquoi je vous le dirai…

-          Je ne veux pas que tu meures…

 

Seul un rire désabusé se fit entendre.

 

-          Kiego…

 

Levant les yeux vers Ikkaku, le jeune homme demanda :

 

-          Vous ne deviez pas retourner travailler ?

-          Non… enfin si… mais je ne veux pas te laisser ici avec des idées suicidaires… Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit…

-          Je ne suis pas suicidaire… et… c’est gentil de vous inquiéter pour moi.

-          Je ne suis pas gentil… 

Ikkaku ferma les paupières quelques instants pour reprendre sa respiration. Il rouvrit les yeux et déclara presque froidement :

-          J’ai des arrières pensés… Kiego… ce n’est peut-être pas le moment de dire cela… mais,

j’aimerais que l’on sorte ensemble… enfin, si tu acceptes un homme beaucoup plus âgé que toi…

Kiego resta bouche bée devant la proposition. C’était lui qui aurait du lui dire ces paroles… Il avait encore une fois l’impression de tout gâcher…

 

Chapitre 2

Kiego observait Ikkaku stupéfait. Se sentant gêné d’être scruter comme le faisait le jeune homme, le courtier voulut se rétracter. Il se massa la nuque et baissa le regard pour éviter de rencontrer une nouvelle fois la mine hébétée de Kiego.

—    Oublie ça !

—    No… non, non…

Kiego reprit en voyant le haussement de sourcil d’Ikkaku

—    Je… je suis d’accord pour sortir avec vous… mais, se ne sera que de courte durée…

Madarame fronça les sourcils et demanda sèchement

—    C’est un jeu ?

—    Je vais mourir et ce n’est pas juste pour vous…

—    Quand vas-tu arrêter avec cette stupidité ? Tu ne vas pas mourir… je te l’interdis !

Kiego eut un faible sourire. Il se sentait épuisé… les derniers jours à ne pas dormir, ses émotions avec Shawlong et pour terminer la déclaration d’Ikkaku, c’était peu trop pour ses pauvres nerfs. D’ailleurs, Ikkaku s’en aperçut et ordonna, avec une mine bourrue inscrite sur son visage

—    Dors… je repasserai te voir plus tard…

—    Ma mère, et ma sœur…

—    On s’en moque de ta mère et de ta sœur. Tu viendras vivre avec moi….

Ikkaku fit une pause pour voir si Kiego allait rétorquer quelque chose. Mais, ce dernier s’en abstint. Après tout, quoi qu’il dise Ikkaku ne le croirait pas. Kiego était bien décidé à vivre ses derniers instants au moins dignement… et surtout, si ça pouvait se passer avec Ikkaku… Ses paupières se fermèrent inexorablement. Il eut juste le temps de voir le sourire de son « petit-ami ». De se dire ses mots là, lui réchauffa le cœur et inconsciemment, il répondit à ce sourire.

Ikkaku resta un long moment à observer le jeune homme endormis et remis les couvertures qui glissaient en place. Se redressant, il jeta un bref coup d’œil à la chambre et discrètement fouilla dans la pièce afin de trouver des indices sur ce qui avait pu mettre le jeune homme dans cet état. Il ne voulait pas le perdre. Il avait mis tellement de temps à se déclarer, se n’était pas pour…. Cela ne se pouvait pas !

°°0°0°°

Kiego fut réveillé bien plus tard par sa mère. Cette dernière ayant ouvert la porte ou plutôt arrachée des gongs pour voir s’il était bien là.

—    Fainéant !

—    Mais…

—    Tu passes ton temps à pioncer ! Tu ne fais rien pour gagner ta vie ! J’ai besoin d’argent… alors tu te débrouilles pour m’en trouver.

—    Tu as des dettes ?

—    Mais tu crois que ça coute quoi de t’entretenir ? Et tu restes là… à ne pas savoir quoi faire ! Tu l’as fait exprès de te faire tabasser ?

—    Non !

—    Tss… le voisin est trop généreux de s’être occupé de toi…

—    Qu’est ce qui se passe ?

La voix de Mizuho porta sur les nerfs de Kiego. Elle passait déjà la tête à la porte et regardait son frère avec son air d’éternel vainqueur. La pitié elle ne connaissait pas. Pourtant, elle rabroua sa mère quand elle fit agressa à nouveau son frère.

—    Fou lui la paix pour une fois ! Tu n’vois pas dans quel état, il est ? Il ferait peur à n’importe qui. Sauf à Ikkaku-san…

Des étoiles se mirent à briller dans ses yeux. Kiego déglutit lorsqu’il songea à la tête qu’elle ferait quand elle apprendrait qu’il sortait avec lui. Elle l’écrabouillerait comme un vulgaire insecte, c’était certain. Pourtant, elle semblait pour l’instant décidée à être une alliée. Même sa mère semblait indécise face à sa fille qui était pourtant aussi virulente qu’elle la plupart du temps !

Haussant les épaules et ne sachant quoi dire, la mère de Kiego quitta la chambre en marmonnant quelque  chose d’inintelligible. Mizuho observa son frère du chambranle contre lequel, elle s’était appuyée. Son regard luisait de convoitise.

—    Et toi… Tâche d’être encore un peu malade… ça attirera le voisin ici. Je vais pouvoir avoir mes chances !

—    Euh…

—    Quoi ? Questionna sa sœur abruptement.

—    Non… rien…

Kiego n’avait pas le courage d’affronter sa furie de sœur. Cette dernière quitta sa chambre et avant de refermer le battant décréta

—    Pour une fois que tu sers à quelque chose, je vais être sympa avec toi ! T’as besoin d’un truc ?

—    Non… enfin si, j’ai faim…

—    Décide-toi !

—    J’ai rien mangé depuis ce matin…

—    J’t’rapporte quelque chose…

Sa sœur l’abandonna et revint quelques minutes plus tard avec un plateau et quelques toasts. Elle repartit aussi vite qu’elle était arrivée, pressée de rejoindre ses amies au téléphone. Kiego ne pensait à rien. En fait, il se sentait terriblement désespéré. Si sa sœur apprenait qu’il… qu’il avait Ikkaku comme petit-ami… il était mort !

Les yeux du jeune homme s’agrandirent. Et si c’était sa sœur qui le tuait ? Si elle apprenait qu’ils avaient débuté une relation ? Une relation ? Ikkaku faillit s’étouffer avec un morceau de pain. Ils n’avaient rien commencé… C’était tout simplement une illusion produit par ses cachets et rien d’autre. Pourtant, tout lui semblait si réel… même le sourire chaleureux d’Ikkaku…

°°0°0°°

Il se faisait tard, lorsque Kiego entendit quelqu’un frapper à sa porte. D’ailleurs, il en était tout surpris. Est-ce que sa sœur et sa mère prenaient des gants avec lui ? Il n’avait aucune envie de les voir et lorsque la porte s’ouvrit pour laisser passer Mizuho avec Ikkaku, il faillit s’en décrocher la mâchoire. Cette dernière était littéralement vautrée sur le bras du voisin. Ikkaku paraissait impassible, pourtant son regard s’éclaira légèrement lorsque ses yeux se posèrent sur le jeune homme alité.

—    Vous voyez… il va bien ! Et si on…

—    Merci ! Je voudrai discuter avec lui, si cela ne vous dérange pas.

Mizuho resta un instant figée. Puis, se reprenant, elle adressa un sourire flamboyant au courtier et déclara d’une voix mielleuse que Kiego ne connaissait que trop bien…

—    Si vous avez besoin de quoi que ce soit…

Ikkaku ne répondit rien et ne lui prêta aucune attention lorsqu’elle quitta les lieux. Le regard d’aigle d’Ikkaku restait posé sur Kiego. Il traversa la chambre et attrapa une chaise au vol pour s’asseoir à côté du jeune homme.

—    Tu es dans de beaux draps…

—    Pardon ?

Kiego resta les yeux écarquillés d’étonnement. Ikkaku continua ne lui laissant pas le temps de poser des questions.

—    Quand tu t’es endormis tout à l’heure, j’ai un peu fouillé dans tes affaires…

—    Quoi ! Hurla Kiego.

—    Tu refuses de me dire qui t’as fait ça ! Rétorqua Ikkaku de mauvaise humeur. Comment veux-tu que je te protège, si je sais pas à quoi j’ai affaire.

—    Me protéger ?

—    Crétin, on sort ensemble…. J’ai pas l’intention de te ramasser à la petite cuillère et… je veux enlever toutes les chances qu’il peut y avoir pour te garder en vie !

—    Mais… mais, on s’est à peine parler en cinq ans…

—    Et alors ?

Ikkaku passa rapidement de la chaise sur le matelas et suspendit au-dessus de Kiego. Un de ses pouces caressait doucement, les contusions sur le visage levé vers lui. Cette délicatesse était inattendue venant de la part de cet homme qui paraissait souvent préoccupé ou dur.

—    Ça fait longtemps que je voulais te parler mais, j’ai jamais eu le courage de le faire. Je vois bien que tu m’aimes aussi mais, je me suis trouvé un tas de prétextes idiots… car, j’ai pas encaissé la rupture avec Yumichika et puis, tu étais…. Tu parais si jeune…  A force, de reculer j’ai oublié que le temps s’échappait et que tu pouvais toi aussi de ton côté trouver quelqu’un.

Sans qu’il s’y attende, Ikkaku l’embrassa. En fait, s’était juste un effleurement à peine perceptible. Ses lèvres presque collées aux siennes continuaient de bouger, alors que son regard était hypnotisé par ses yeux noirs qui le fixaient intensément.

—    Je suis tombée amoureux, il y a trop longtemps et de te voir dans cette ruelle, dans cet état… si tu avais été avec moi, cela ne te serait jamais arrivé…

—    Ch’suis pas une fille…

—    Non… mais, tu es la personne à qui je tiens…

Des lèvres s’emparaient doucement des siennes et Kiego se sentit fondre dans les bras qui l’encerclaient à présent. Il avait mal à la mâchoire mais, pour rien au monde, il aurait voulu rompre le contact. Cette langue qui cherchait la sienne progressivement, avec dextérité et sensualité, lui faisait perdre pied. Kiego remarqua qu’Ikkaku faisait attention de ne pas le blesser. Et cette attention le toucha plus qu’il n’aurait bien voulu se l’avouer.

Lorsque le baiser cassa, ils se regardèrent à nouveau intensément et Ikkaku marmonna

—    J’ch’suis vraiment un crétin… j’aurai du te demander depuis longtemps de sortir avec moi…

Malgré son trouble, Keigo interrogea incertain

—    Pourquoi tu as fouillé dans mes affaires ?

—    J’aurai du te le demander…  mais, tu t’es emmuré dans ton silence… et ce que j’ai découvert n’est pas bon du tout. Tu sais que ces gars sont de la mafia ?

Kiego rougit mais, ne répondit pas. Ikkaku fronça les sourcils.

—    C’n’est pas du genre à rigoler… J’ai pris contact avec ce… Shawlong !

—    Quoi ?

Cette voix-ci, se fut d’une voix éteinte que Keigo le questionna.

—    Je me suis mis d’accord avec lui et demain matin, je vais régler ton problème !

—    Pardon ?

—    J’ai rendez-vous demain matin… J’ai pris quelques jours de congés, en fait. Ça fait des années que cela ne m’étais pas arrivé. Je vais profiter pour régler ça et… m’occuper de toi. J’n’ai pas l’impression que ta mère ou ta sœur soit spécialement patientes.

Kiego avait l’impression de prendre un train en marche. Ikkaku poussa gentiment le jeune homme contre l’oreiller

—    Sache une chose… Pour l’instant, tu ne me fais pas confiance mais, à l’avenir… si tu as des problèmes quels qu’ils soient… tu m’en parles ! Ne cherche pas à jouer les héros… t’es plutôt du genre à provoquer des catastrophes et… tu n’en as pas l’étoffe.

—    Alors pourquoi tu veux être avec moi ?

Le blessé avait parlé un peu sèchement. Ce qui le surpris lui-même mais, il en avait assez qu’on le prenne pour un tocard incapable de s’assumer.

—    Parce que tu fais toujours de ton mieux, tu es honnête et tu n’es pas égoïste. Tu parles fort et tu peut-être bruyant et tête de mule mais, je ne t’ai jamais vu abandonner tes amis.

—    C…comment vous savez cela ?

Kiego avait les yeux grands ouverts.

—    Tu crois qu’en cinq ans, je ne t’ai jamais observer ? Tu ramènes beaucoup d’amis chez toi. Je t’entends aussi parler dans les couloirs et j’ai eu de nombreuses fois l’occasion d’entendre tes conversations. Même si tu te ridiculises parce que tu ne sais pas t’y prendre… tu persévères.

—    Me ridiculise ?

—    Quelque fois… Allez dors, demain j’ai une grosse matinée qui m’attend. Je viendrai te voir après…

—    Hai…

Kiego abandonna toute velléité de discuter. De toute façon, Ikkaku ferait en sorte d’avoir raison et sa migraine revenait au galop. Il songeait qu’il n’avait plus que deux jours avant… avant…  Il était incapable à présent de formuler la simple idée qu’il allait mourir. Ses yeux se voilèrent de tristesse. Il entendit vaguement Ikkaku lui parler mais, il ne voulait pas entendre ses paroles. Il s’endormit comme une masse.

°°0°0°°

Le lendemain matin, Kiego se leva de son lit et entrepris tant bien que mal à s’organiser. Il voulu retrouver le numéro de Shawlong mais, ne retrouva pas son calepin. Lorsqu’il sortit son portable, il vit à sa grande surprise que le numéro avait été effacé. Qu’allait-il faire ?

Après un douche rapide,  Kiego s’habilla et voulu quitter l’appartement. Mais, une voix le figea sur place.

—     Tu comptes partir où ?

Se tournant très lentement, Kiego croisa le regard ambre qu’il avait vu deux jours  plus tôt.

—    Vous existez vraiment ?

—    Tu en doutais encore ? Tu as réglé ce que tu devais…

—    Ikkaku a prit ma place ! Hurla Kiego.

—    Ikkaku ?

Ichigo fronça les sourcils et observa Kiego.

—    Ce n’est pas l’heure d’Ikkaku…

—    Mais, il est partit à ma place voir Shawlong et il a tout effacé pour que je ne puisse pas le contacter et j…

—    C’est bien de lui de faire un truc pareil ! L’imbécile…

—    Je vous interdis !

Le shinigami eut un petit sourire et traversa la pièce pour observer très longuement le jeune homme.

—    Tu en es réellement amoureux…

—    Bien sur ! Ça fait des années que j’en suis amoureux… mais, mais… j’ai jamais su lui dire…

A cette idée, il songea aux paroles d’Ikkaku et son regard se voila. Le jeune homme se perdait dans ses pensées et il avoua

—    Il a dit qu’il était un crétin, car il aurait du m’avouer ses sentiments depuis des années. Mais, je ne suis pas mieux que lui. J’aimerai me montrer à la hauteur d’Ikkaku-san mais… on a rien à voir et…

—    Ikkaku est sérieux… il l’a toujours été question sentiments.

—    Vous le connaissez réellement ? Il me disait qu’il connaissait il y a…

—    Je suis la même personne qu’il a connu quelques années en arrières…

—    Mais vous êtes mort assassiné… Protesta Kiego

—    Pour être mort, je le suis effectivement…

Ichigo observa sa tenu et se gratta les cheveux la mine contrariée.

—    J’pensais pouvoir retrouver Byakuya mais, j’l’ai pas revu depuis dix ans…

Le cœur de Kiego se mit à battre furieusement dans sa poitrine. Comme si c’était encore possible… depuis, qu’il avait entendu la voix d’Ichigo.

—    Vous venez me prendre ?

—    Non… Je voulais m’assurer que tu n’avais pas oublié ce que je t’avais dit…

—    Comment je pourrai l’oublier… Ikkaku ne veut même pas en entendre parler. Il… Il fait tout pour que… je ne meure pas !

—    Vraiment ?

Ichigo scruta le visage désespéré de Kiego. L’inquiétude le rongeait et le désespoir creusait ses traits. Kiego passa une main nerveuse dans ses cheveux et avoua la gorge nouée.

—    Ça fait cinq ans que j’ai eu le coup de foudre pour lui. J’osais pas lui parler… il faut dire que je n’avais que dix-sept ans à l’époque et… et il dégage une telle… aura. Qu’est ce que j’étais censé faire… Le voir et lui dire « Eh m‘sieur… vous voulez sortir avec un tocard comme moi ? » Je me sens nul… non, je l’ai toujours été…

—    Au lieu de pleurer, dit lui tout cela pourquoi tu crois que je te préviens à l’avance ?

—    Et s’il se faisait tuer par Shawlong ?

—    Il ne sera pas mort… Il ne devrait d’ailleurs plus tarder à te rejoindre.

Ichigo fit demi-tour et son cœur se serra. Etait-il fait pour ce genre de mission ? Il sentait les vagues de douleurs que projetait Kiego et il se sentait blessé autant que lui. Tout cela pour le ramener vers ses propres sentiments et le fait qu’il n’avait toujours pas revu Byakuya…  Le roux secoua la tête et quitta les lieux. Ce n’était pas le moment de flancher.

Keigo aurait voulu retenir Ichigo mais, la sonnette à sa porte retentit et il se précipita pour ouvrir. Cela lui arrachait une grimace mais, il était pressé de constater par lui-même qu’Ikkaku était vivant. Lorsqu’il rencontra les yeux de Madarame, Kiego se jeta à son cou. Le courtier l’accueillit dans ses bras mais, laissa transparaître sa surprise.

—    Pas ici… Viens… viens chez moi…

—    Mais…

—    On sera plus à l’aise pour discuter, ta mère et ta sœur ne vont pas tarder ! Je laisse la porte ouverte, tu me rejoins ?

—    Hai !

Kiego et Ikkaku se scrutèrent intensément et finalement, le courtier relâcha le jeune homme pour ouvrir la porte. Kiego couru dans l’appartement et récupéra ses clefs. Il ferma l’appartement et se retrouva devant la porte d’Ikkaku… impressionné. Pourtant, il franchit le seuil et ferma d’un mouvement sec le battant. Son cœur battait lourdement et ses mains étaient moites.

—    Entre Kiego

Son regard rencontra celui de Madarame. Il se sentit impressionné malgré lui. Dans son costume sombre, sa grosse Rolex au poignet et ses bagues aux doigts, Ikkaku était vraiment séduisant et projetait un magnétisme animal qui lui serra la gorge. Kiego avait toujours été hypnotisé par son voisin mais, de le voir d’aussi prêt. Ikkaku leva un sourcil surpris.

—    Quelque chose ne va pas ?

—    Si… si…

Kiego traversa le hall de l’appartement et se retrouva face au courtier qui lui adressa un bref sourire, pour redevenir sérieux.

—    Viens…

Ikkaku tira Kiego par la main et le poussa dans un immense salon moderne et masculin. Tout était net, propre et rangé au carré. Il y avait peu de bibelot, ce qui changeait agréablement de l’appartement de sa mère d’ailleurs. Une bouche s’abattit sur la sienne. Kiego était surpris car, il n’avait rien à voir avec celui qu’ils avaient échangé la veille. C’est le souffle court qu’ils s’observèrent quelques secondes plus tard.

—    J’y peux rien… quand je te vois, j’ai envie de t’embrasser…

Kiego rougit légèrement. Il ne s’était jamais vu comme un sexe symbole, ou que quelqu’un puisse fantasmer sur lui. Pourtant, sa rencontre avec Ichigo quelques minutes auparavant l’aiguillonna. Sans laisser le temps à Ikkaku d’ajouter quoi que se soit, il se jeta sur lui et enlaça sa nuque. Sa bouche chercha la sienne et il vit les yeux de Madarame s’agrandirent sous la surprise mais, il avait besoin de se contact lui aussi. Jamais, il n’aurait osé dans son état normal mais, maintenant ce qui était normal ou pas… il était incapable de le savoir.

Ikkaku enlaça Kiego une fois son étonnement passé. Le baiser se prolongea et Kiego sentit ses jambes se dérober sous l’émotion. Jamais une étreinte ne l’avait transporté de cette manière. Ikkaku lui-même semblait très ému et lorsqu’il le fit reculer jusqu’à ce qu’il rencontre le canapé, Kiego s’accrocha un peu plus à Ikkaku qui le faisait basculer. L’accueillant entre ses jambes, il gémit lorsque son érection naissante rencontra celle de Madarame.

Les mains de ce dernier avaient glissés sous sa chemise et parcouraient son corps offert. Il se cambra lorsque la bouche d’Ikkaku descendit le long de sa gorge. Puis gémit de douleur car ses muscles meurtrit le ramenèrent à la réalité brutalement. Ikkaku s’aperçu du changement d’attitude et se redressa au grand désespoir de Kiego.

—    Non… protesta le jeune homme.

—    Tu es blessé…

—    Mais, je veux…

—    Non… on aura tout notre temps…

—    Mais, nous n’avons pas le temps ! Hurla Kiego. Je vais mourir demain !

Kiego reçut une gifle. Madarame en fut lui-même choqué. Il attrapa le jeune homme contre lui et le serra contre son cœur.

—    Je ne voulais pas faire ça mais, ton obstination à croire que tu vas mourir me… me terrifie ! J’ai été voir Shawlong… j’ai payé tes dettes et maintenant, tu vas me rembourser en me promettant que tu resteras avec moi pour le restant de tes jours… Mais… mais, je t’interdis de mourir demain !

Kiego se remis de sa surprise. Le corps tremblant d’Ikkaku lui fit comprendre combien son voisin était bouleversé. Hésitant, Kiego pourtant entoura les épaules larges au-dessus de lui et rendit l’étreinte avec une légère grimace. Il ne lui dirait plus rien… rien sur ce que lui avait dit Ichigo… Il n’allait pas gâcher ses derniers instants de cette manière. Le jeune homme souffla

—    Ikkaku… Madarame… se reprit Kiego. Je t’aime et… je ne veux pas te blesser. Je te remercie pour ce que tu as fait pour moi. C’est la première fois que… que quelqu’un prend soin de moi comme tu le fais. J’ai l’impression d’exister, d’être aimé. Je te demande pardon…

Ils restèrent un long moment enlacés sans rien ajouté. Ikkaku s’en voulait mortellement pour son geste. Jamais, il n’avait frappé qui que ce soit comme il l’avait fait avec Kiego. Ikkaku au bout d’un long moment et après s’être assuré qu’il n’y avait personne dans le couloir entraina Kiego à l’extérieur. Ils déambulèrent en ville, allèrent au cinéma et se retrouvèrent dans un café.

Kiego envoya un texto à sa mère pour lui dire qu’il ne reviendrait pas avant le lendemain et coupa son portable. Il n’avait besoin de rien d’autre que du regard chaleureux d’Ikkaku. Pour la première fois, il se sentait exister et même si parfois la douleur revenait lancinante, il tenta de faire taire ses inquiétudes quant au lendemain.

°°0°0°°

Kiego s’enroula un peu plus dans la couette chaude et aérienne qui le recouvrait. Il se sera un peu plus contre Ikkaku. L’homme lui avait intimé l’ordre de dormir avec lui cette nuit-là. Ils s’étaient juste embrassés. Madarame refusant obstinément de poursuivre plus loin. Il voulait croire que Kiego se trompait et en voulant conjurer le sort, repoussait ce qu’il brûlait de faire.

Au petit matin, Kiego se réveilla une nouvelle fois et se leva. Ikkaku avait relâché sa prise. Il avait trop chaud de toute façon. Sans un bruit, il traversa la chambre et se dirigea vers le salon. C’était aujourd’hui pour lui le grand jour. Quand allait-il mourir ? Ichigo ne lui avait rien dit… Un frisson le traversa.

—    Reviens avec moi dans le lit…

La voix ensommeillée d’Ikkaku le fit sursauter et Kiego répondit calmement

—    A la condition que tu me fasses l’amour ! Sinon, je n’ai aucune raison d’y retourner.

Kiego s’entendit prononcer les paroles et en resta stupéfait. Le visage d’Ikkaku qu’il voyait avec les premières lueurs de l’aube paraissait stupéfait. Finalement, Madarame tendit la main vers Kiego qui se leva lentement. Il prenait maintenant la pleine mesure de ce qu’il avait dit mais, ne ferait pas marche arrière. Kiego ne voulait avoir aucun regret. Et lorsqu’il s’accrocha aux épaules d’Ikkaku beaucoup plus tard, sa vie ne comportait plus aucune déception qui aurait pu assombrir sa mort. Le dernier baiser qu’il échangea avec Ikkaku fut exquis plein de tendresse et de sensualité.

°°0°0°°

Ikkaku et Kiego marchaient l’un à côté de l’autre. Ils étaient très détendu et avait passé une matinée inoubliable au lit. La journée était trop belle et Madarame avait tiré Kiego à l’extérieur, ne voulant pas l’enfermer dans une simple chambre. Kiego apprécia sa marche… uniquement parce que Madarame lui parlait.

Brutalement son sourire se crispa et il porta une main à son cœur. Que lui arrivait-il ? Son bras gauche refusait de réagir et ses nerfs semblaient se vriller. Il leva les yeux surpris vers Ikkaku qui s’était arrêté surpris de marcher seul. Son regard se modifia et l’angoisse passa sur les traits d’Ikkaku. Kiego voulu protester… Mais, aucun son ne sortit de sa bouche. Seuls ses yeux s’agrandirent en rencontrant le regard triste d’Ichigo.

—    Je suis venu te chercher…

Kiego voulu répondre mais s’effondra sur le sol. Son regard rencontra celui de Madarame qui l’appelait mais, là où il se trouvait à présent… Il ne l’entendait plus. Seule la voix d’Ichigo apaisante se fit entendre.

—    Je me suis renseigné… Madarame devrait te rejoindre dans une dizaine d’année…

—    Je ne  veux pas le laisser seul…

Le noir envahit Kiego qui entendit la voix d’Ikkaku soudain, dans le brouhaha infernal des sirènes et des cris.

—    Kiego… Je suis là et tu n’es pas seul… j’t’laisserai jamais tout seul… je t’ai promis…

La voix du courtier lui parut étrange. Et son détachement face à l’événement le laissa perplexe. Kiego se sentait partir et ses émotions étaient diverses mais, contre toute attente, serein. Lorsqu’il releva la tête Ichigo lui adressa un sourire. Kiego se tourna et vit qu’un brancard traversait la cour de l’hôpital et Ikkaku suivait ce dernier. Le jeune homme voulu le suivre mais une main l’en empêcha.

—    Il est fort… et il fera son deuil… Tu le retrouveras bientôt…

—    Ah oui ? Et toit t’as retrouvé la personne que t’aimais en devenant Shinigami ?

Ichigo blêmit puis secoua la tête

—    Byakuya…. Se n’est pas pareil…

—    Comment ça se n’est pas pareil ?

—    Nous ne sommes pas prêt de nous revoir… Grommela Ichigo entre ses dents. Allez, soit heureux qu’Ikkaku soit quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. En route, Y’a Kisuke qui veut te parler…

—    Kisuke ?

—    C’est un ange !

—    C’est pas celui avec lequel tu parlais au moment où j’allais mourir et qui t’as fait une formation pourrie ?

—    Si… c’est lui !

—    Mais… mais, je ne veux pas de sa formation pourrie !

—    Bah… Sosuke devrait pas revenir avant un an ou deux, alors y’a pas de risque.

Ichigo ébouriffa les cheveux de Kiego qui protesta

—    Mais ch’suis pas d’accord. Ch’suis sur que quelque chose d’étrange arrivera… je veux pas y aller !

—    Sinon c’est Sosuke avec qui tu pars !

—    C’est qui lui ?

—    La même chose mais en pire !

—    Mais y’a pas d’ange ou des trucs qui viennent d’un paradis ?

—    Si Kisuke… soupira Ichigo.

—    Mais… mais…. Mais, on dirait un démon…

—    Pourquoi tu crois qu’il a été banni sur Terre ?

—    Purée même quand je crève, ils ont trouvé le moyen de m’envoyer un tocard !

Kiego serra les poings et Ichigo approuva en hochant la tête.

—    C’est vrai qu’ils ne nous ont pas gâtés là-haut avec leur représentant… Allez vient, je vais te le présenter… T’aura pas perdu ta journée comme ça !

Et les deux hommes disparurent derrière un brouillard, la voix de Kiego retentit quelques minutes plus tard affolant le shoten d’Urahara…

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