Trace de toi (Ichigo x Byakuya)
Synopsis :
Ichigo est un jeune adolescent qui voit doucement sa mère se mourir. Coincé dans un hôpital, il est effrayé par un avenir assombrie par cet événement inéluctable. Pourtant, une rencontre peu tout changer… même en ces heures sombres, l’espoir peut surgir sous n’importe quels traits.
Titre : Traces de toi
Rating : K+
Auteur : Jijisub
Scénariste : Seeliah
Genre : Romance / Drame / AU
Pairing : Ichigo x Byakuya
Disclamer : Bleach appartient à Tite Kubo
OS Anniversaire adressé à Cherry- bon anniversaire ^^
Date de création : le 22 août 2009
Ichigo sortit de la chambre de sa mère livide. Il serra ses mains l’une contre l’autre et stationna quelques instants devant la porte blanche. La nouvelle avait été rude et même s’il s’était imposé à rester relativement calme durant l’annonce de la maladie de sa mère, maintenant qu’il se retrouvait seul, il devait faire face à ses émotions.
Il ne savait pas très bien si c’était la peur ou la tristesse qui lui faisait le plus mal. Où qui le rendait si faible soudainement. Jamais, il n’avait envisagé la mort pour quelqu’un qui se trouvait proche de lui. D’autant plus pour sa mère, elle qui était si souriante et douce, elle qui représentait la vie. Comment imaginé qu’il ne lui restait plus que quelques mois à vivre tout au plus ?
Le jeune homme étouffa un sanglot et porta une main tremblante devant sa bouche. Abandonnant son poste devant le battant fermé, il se sentait pris de nausée et l’adolescent se dirigea vers les toilettes pour se rafraîchir un peu. Son père était resté près de sa mère et ses sœurs n’étaient pour l’instant pas au courant. Isshin ayant préféré leur annoncer la nouvelle chez lui, une fois que les petites seraient revenues de l’école. Il préférait les préserver des paroles cruelles et dite de façon automatique par le personnel médical. Ichigo n’avait pas eu droit aux mêmes égards, son père le jugeant suffisamment mur pour affronter la triste vérité.
Ichigo se tenait les deux mains sur le rebord du lavabo, l’eau coulait mais ses yeux ne voyait pas le torrent qui se déversait, son esprit étant uniquement concentré sur le fait qu’il ne lui restait plus que quatre mois à vivre avec sa mère. Vivre ? Un bien grand mot. Les médecins préféraient la garder à l’hôpital afin de pouvoir distiller leur morphine et essayer de garder vivante une femme qui se mourrait quoi qu’ils fassent.
Une main passa devant le visage du jeune homme. Ichigo sursauta et vit que cette dernière fermait le robinet. Levant son visage blême, l’adolescent aux cheveux oranges croisa des yeux anthracites tristes. Ichigo eut un coup au cœur et ce dernier se mit à adopter un tempo fou et assourdissant. Ses yeux se fixèrent sur l’homme comme s’il s’agissait d’un mirage quelconque. L’homme devant lui était d’une beauté à couper le souffle, le genre de beauté froide et classique qu’on ne rencontre pas à tous les coins de rue mais qui font fantasmer bien des hommes ou des femmes.
Ichigo se sentait envoûté par ce regard profond où il avait l’irrésistible impression de se noyer. Plus rien d’autre n’existait que cet homme. Ichigo avait déjà été attiré par certains inconnus ou amis mais ici l’essence même de cet individu le captivait. Une certaine fièvre inconnu de lui jusque lors gagna son corps, et son esprit grisé, ensorcelé par la magie de cet instant figé, se sentait foudroyé au plus profond de son être. Sa respiration devint plus courte sans vraiment qu’il s’en rende compte et ses mains étaient devenues moites. L’emballement de son cœur lui firent penser pour la première fois qu’on pouvait peut-être mourir par amour. C’était bien un coup de foudre qui venait de le terrasser dans ce lieu insolite.
La finesse des traits, la profondeur du regard, n’étaient pas gâcher par le plie amer qui sévissait sur le coin de la bouche sensuelle. Les long cheveux de jais et libres, coulaient sur les épaules larges et musclées. Les vêtements étaient coûteux. Il suffisait de regarder la qualité du tissus, et la finition impeccable pour s’en rendre compte. Une douce odeur de cerisier émanait de ce personnage singulier. Et lorsque la voix grave, traînante et ensorcelante aux oreilles de l’adolescent, retentit pour la première fois, Ichigo tomba amoureux de la magie du timbre sans vraiment s’en rendre compte :
- Vous devriez faire attention…
- P… ardon ?
Ichigo secoua la tête comme pour redescendre d’un rêve et soudainement sa peur et son désarrois s’emparèrent de lui, tels deux geôliers rattrapant un condamné. Les larmes montèrent à nouveau dans les yeux ambres torturés et le souffle du jeune homme se fit erratique. Sans comprendre, une main vacillante s’aventura sur la poitrine du jeune homme qui s’appuya avec son dos cette fois-ci sur les rebords abandonnés plus tôt.
- Vous avez l’air d’avoir subit un choc… important… J’en suis sincèrement désolé pour vous.
Ichigo leva à nouveau la tête vers l’homme qui semblait aussi abattu que lui.
- Vous n’avez vous même pas l’air tellement en forme…
Un triste sourire effleura à peine le visage à la carnation opaline.
- Si nous sommes à cet étage, je pense que nous devons avoir un proche atteint d’une leucémie…
En entendant une nouvelle fois le nom de la maladie qui grignotait sa mère, l’adolescent se crispa. Les yeux d’ordinaires si grands, n’étaient plus que des fentes et le serrement convulsif de ses bras autour de lui-même dans une attitude défensive rendait encore plus vulnérable le roux. Ichigo hocha la tête et murmura dans un souffle tenu :
- Oui… je viens d’apprendre que ma mère en avait tout au plus que pour quatre mois à vivre… si on peut appeler ça « vivre » !
Ichigo ne savait pas pourquoi, il avait dit ces mots mais le fait de dire à haute voix ce fait, le soulagea. Quand il sentit sur lui une main sur son épaule, la chaleur rassurante dégagée par l’étreinte presque affectueuse de son interlocuteur se répandit en lui comme une traînée de poudre. L’adolescent sursauta et il croisa le regard de l’homme qui par ce geste semblait lui transmettre un peu de sa force. Mais qui allumait en lui un brasier qui n’était pas prêt de s’éteindre.
- Je comprends votre désarrois… ma femme n’en a plus pour très longtemps non plus.
- Oh…
Fut la seule chose qu’Ichigo pu répondre. Il avait l’impression qu’aucun mot ne pouvait remonter le moral de l’homme qui semblait tout aussi anéantis. Ainsi cet homme était marié ? Une pointe de jalousie surgit en son cœur. Puis la culpabilité… Comment pouvait-il en être autrement ? La seule chose qu’il put faire fut de poser sa main frémissante sur celle qui était toujours posée sur son épaule. Il n’y avait aucune connotation d’aucune sorte dans leurs gestes. Juste… du réconfort.
- Nous devrions sortir de ces lieux…
La réflexion permis à Ichigo de se rendre compte qu’ils étaient toujours aux toilettes et retirant sa main, le roux quitta la pièce immaculée suivit par son interlocuteur mystérieux. L’adolescent allait rejoindre la chambre de sa mère lorsque la voix grave aux accents si particuliers résonna derrière lui comme pour lui distiller un sortilège :
- Je m’appelle Byakuya Kuchiki… si vous aviez besoin de quoique se soit… vous pourrez me trouver à la chambre 626. Je suis là tous les après-midi.
Surpris, le roux se retourna et scruta quelques instants, le regard sombre posé sur lui. Il finit par dire d’une voix mal assurée :
- Appelez-moi Ichigo… enfin, mon nom complet est Ichigo Kurosaki. Ma mère est installée dans la chambre 544. Et… et si… vous aviez besoin de parler… et bien, je suis là. Par contre, je ne sais pas si je serai là tous les jours, j’ai les cours et tout…
Un léger sourire retroussa les lèvres de l’homme qui secoua la tête.
- Cela n’a pas d’importance. Le principal étant de savoir que nous avons quelqu’un à qui parler en dehors de notre famille. Quelque fois, ça aide…
- Oui… merci…
L’homme hocha la tête brièvement et quitta les lieux dans un mouvement gracieux et laissa planter l’adolescent qui se morigéna pour son manque de jugeote. Il ne pouvait le nier… il était tombé sous le charme de l’homme des le premier regard. Mais qui ne le serait pas ? Une douce chaleur s’insinua en lui en songeant à Byakuya… Il osa l’appeler par son prénom dans son esprit, il ne le saurait pas. Toutefois, il casa Kuchiki dans un coin de sa tête et regagna la chambre de Mazaki qui dormait paisiblement entouré de fils. Isshin leva son visage inquiet vers son fils.
- Tu te sens mieux ?
- Ouaih… ça va…
- Si tu as besoin de parler…
- T’inquiète pas pour moi papa… Tu auras Yuzu et Karin à consoler tout à l’heure !
A cette évocation des petites sœurs du jeune homme Isshin se prit la tête dans ses mains. Ichigo se rendit compte que son père avait besoin tout autant que lui d’être consolé. Qui aurait cru que cet homme si imposant, si fort et si joyeux puissent apparaître aussi faible ? Pas Ichigo. Si l’adolescent avait vu son père comme ça, prostré… il n’aurait pas su quoi faire. Mais se souvenant du geste de Kuchiki, il traversa la pièce et posa une main calme et apaisante sur l’épaule tremblante de son père. Il essaya de lui transmettre le peu de force qu’il avait et lorsqu’il croisa le regard reconnaissant de son père et son pauvre sourire, il sut qu’il avait bien agit et qu’il n’en fallait pas forcément plus.
°°0°0°°
Ichigo était installé devant le lit de sa mère et il sortit une pièce de Shakespeare afin de la lire à sa mère.
- Tu n’es pas obligé de faire cela Ichigo…
- Tu fais quoi de tes journées ? Moi… ça me fait plaisir… à moins que tu n’aimes pas ?
- Si…si, tu sais que j’aime aussi particulièrement cet auteur…
- Alors laisse-moi te faire la lecture !
Ichigo partit s’installer confortablement sous la fenêtre de la chambre de Mazaki et commença à lire la pièce de théâtre. Il essaya d’y mettre les formes pour que sa mère puisse au moins se sentir un peu transporté et lorsqu’il regardait la malade allongée dans son lit, il vit tout le plaisir que son jeu lui apportait. Ce n’était pas une représentation exceptionnelle mais le fait que son fils se donne tout ce mal pour elle, apporta beaucoup de joie à la malade qui se sentait peu à peu partir dans les limbes du sommeil.
L’adolescent se rendit compte au bout d’un moment que sa mère ne semblait plus très attentive. Le roux ferma doucement sa pièce, qu’il prit soin de marquer d’un trèfle à quatre feuilles cueillis plus tôt. Il espérait que ce signe serait un excellent présage pour la suite. Isshin avait quitté la chambre quant Ichigo était arrivé. Les deux hommes ayant décidé de se relayer le temps pour Isshin de s’occuper de ses jumelles plus jeunes.
Ichigo quitta la chambre pour se dégourdir les jambes et puis, il n’avait rien avalé depuis un bon moment. Il fouilla dans une de ses poches de pantalons et trouva quelques yens pour s’acheter une boisson au distributeur ainsi qu’un truc à grignoter. Il n’irait pas loin ainsi mais, son père était tellement pris par son travail, l’hôpital et ses sœurs qu’il l’avait un peu oublié au passage. Un léger soupir passa ses lèvres et lorsqu’il arriva devant la salle de repos, il se planta devant le distributeur et observa les friandises affreusement sucrés et qui ne lui plaisait qu’à moitié. A cet instant, il aurait bien mangé un hamburger. Ichigo sursauta lorsqu’il entendit la voix suave qu’il pensait avoir oublié.
- Ichigo ?
Surpris le jeune homme se tourna le cœur battant vers l’homme à l’attitude si distingué et si digne.
- Oh… Kuchiki-san. Comment allez-vous ?
- Bien autant que possible… Et vous-même ?
- Un peu mieux…
L’homme hocha simplement la tête. Un horrible gargouillis se fit entendre, et Ichigo rougit violemment :
- Vous semblez avoir faim…
- Oh… c’est rien…
L’adolescent essaya de cacher sa gêne mais l’homme impassible en face de lui repris :
- Vous n’avez rien mangé depuis combien de temps ?
- Euh… en fait…
Ichigo réfléchit… en fait, même s’il avait grignoté le midi même, cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’était pas nourrit correctement.
- Je vais appeler un domestique afin de nous apporter une collation ! J’avoue avoir sauté le repas du midi moi-même…
- Non.. se n’est pas la peine… je veux dir…
- Inutile de protester !
Sortant un instant de la pièce, Byakuya appela sans hausser le ton :
- Abaraï-san !
A la surprise de l’adolescent un homme de haute taille, aux cheveux rouges habillé d’un costume sombre vint s’incliner respectueusement devant Kuchiki.
- Kuchiki-sama… que puis-je pour vous ?
- Mon ami et moi-même n’avons rien déjeuner. Veuillez nous faire apporter de quoi nous sustenter…
- Désirez-vous quelque chose en particulier ?
Byakuya se tourna vers Ichigo et l’interrogea :
- Quelque chose vous ferez particulièrement plaisir ?
Ichigo rougit et marmonna pour lui-même…
- Je rêvais de hamburger y’a pas cinq minutes…
- Soit !
- Mais… vous n’avez jamais ma…
- Allez nous chercher un repas dans un fast-food…
- Mais…
- Pas de mais Abaraï !
- Bien Kuchiki-sama…
L’homme s’inclina et quitta les lieux tout en jetant un regard glacé au jeune homme qui était maintenant écarlate et quelque peu coupable.
- Quelque chose vous dérange Ichigo ?
- Non… c’est que ce type est tellement… obséquieux… il m’aurait étranglé parce ce que j’aime les hamburger.
Ichigo passa une main autour de son cou. Byakuya rit doucement et avoua :
- Se sera mon premier hamburger !
- Vraiment ?
- J’ai une armée de domestiques et notamment un chef français qui me concocte des menus équilibrés, s’il apprenait que je vais manger de la « nourriture poubelle » comme il l’a nomme…
L’idée semblait amusé l’homme et Ichigo se sentit fautif une nouvelle fois.
- Vous n’étiez pas obligé…
- Pourquoi ? Cela m’amuse et puis… je n’ai pas envie de manger seul. Vous vivez encore avec votre père je suppose ?
- Oui…
- Vous n’avez pas de domestiques ?
Ichigo rougit et répondit avec une voix de défi :
- Nan ! Non.. mon père est un simple ouvrier du bâtiment alors on a pas de domestiques !
- Je ne voulais pas dire cela pour vous blessez…
L’adolescent regardait sombrement l’homme qui était plein aux as contrairement à lui.
- Peut-être… mais sachez que tout le monde ne né pas dans une cuillère en argent ! Papa travaille très dur et il tient deux jobs. Et puis, il s’occupe aussi de mes petites sœurs. Elles n’ont que 13 ans… Alors, il a pas le temps de prendre soin de moi…
- Vous avez quel âge ? Si ma question est in…
- J’ai presque 16 ans !
- Vous n’êtes pas très vieux non plus Ichigo…
Ichigo demanda d’une voix de bravade, gêné tout de même par son audace… Mais ne voulant pas céder à l’obséquiosité avec lui.
- Et vous ? Vous avez quel âge pour donner des conseils… vous semblez pas très vieux non plus !
Byakuya rit franchement et déclara d’une voix enjouée :
- C’est vrai… je n’ai que 24 ans.
- Et vous êtes déjà marié ?
- Un mariage arrangé…
- Wouah… j’pensais que c’était plus d’actualité… Ichigo en était stupéfait.
- Il faut croire que si…
Le roux plissa les yeux et essaya de déterminer si l’homme en face de lui était heureux.
- A quoi pensez-vous ?
- Vous l’aimez ?
- Qui ? Ma femme ?
L’adolescent hocha la tête.
- C’est une amie d’enfance… je l’aime beaucoup. En fait, j’ai toujours été amoureux d’elle et…
Ichigo en entendant le mot amoureux, eut l’impression qu’un pieu venait de se planter dans son cœur. Ce n’était pas de lui dont Byakuya était amoureux, mais de sa femme. Lui… il était juste l’ado, rencontré à l’hôpital à cent mille lieux de son monde. Et puis, même s’il était jeune, il était adulte et… hétéro. Byakuya partit s’asseoir sur un siège en plastique et repris pensif :
- Quand on m’a annoncé que j’allais me marier avec Hisana, j’ai été le plus heureux des hommes…
- Vous avez des enfants ?
- Un…
- Et comment prend-il la nouvelle ?
Un fin sourire étira les lèvres de l’homme qui parut soudain fatigué au jeune homme.
- Il est trop petit pour se rendre compte… Il n’a que six mois…
- Oh… je suis… enfin…
Ichigo ne sut quoi dire.
- Je vous prie de m’excuser de m’immiscer dans votre vie…
Byakuya posa ses yeux anthracites si expressifs en présence du jeune homme et répondit doucement d’une voix lointaine
- En fait, ça me fait du bien de parler. Je n’ai pas d’ami… enfin pas de véritable et ceux qui m’entourent sont des domestiques. Je suis noble et je ne peux pas me confier non plus à mes pairs… Je ne peux pas… exprimer mes craintes. Vous parler même un peu me soulage terriblement…
Ichigo se rendit compte que tout fortuné qu’il puisse être ou noble, Byakuya Kuchiki était un homme seul. Ne se rendant pas bien compte de ce qu’il faisait, le roux s’installa à côté du siège plastifié de Byakuya et rétorqua tranquillement :
- Et bien… j’ai tout mon temps ! Et tu peux me considérer comme un ami si tu veux…
Byakuya haussa un sourcil surpris par le changement d’attitude du jeune homme. Ichigo s’était assis spontanément, mais de voir le noble si près, de sentir sa chaleur à cette courte distance, son odeur de cerisier en fleur qui enivrait ses sens le rendant fou. Ichigo se rendit compte qu’il voulait cet homme. Pas uniquement physiquement… mais aussi son amour, tout… il le voulait tout entier à lui. Leurs yeux se rencontrèrent un bref instant, et pour Ichigo tout s’arrêta. Hypnotisé par ses yeux presque noir, son cerveau n’émis plus aucune idée cohérente. Il ne voyait que lui… Byakuya. Ses tripes remuaient furieusement et son sang circulaient plus vite. Il ouvrit la bouche pour faire une déclaration mais au même moment Renji entra et déposa sur la table basse, deux sacs en papier contenant une nourriture grasse et sucré peu reluisante. Le reniflement du domestique n’échappa pas au jeune homme qui haussa les épaules. Mais qui le remercia intérieurement de l’avoir sauvé d’une situation plus que compromettante. Ichigo attrapa son sac et tendit celui du noble en déclarant :
- Byakuya… je te propose de me voir comme l’ami que tu n’as pas ! Comme les amis que j’ai en dehors de ses murs. Se n’est pas grand chose… j’ai pas d’argent, pas de titre, pas l’éducation que tu as… je n’ai rien… si ce n’est que moi ici présent ! Acceptes-tu ?
Le noble n’étant pas habitué au ton familier et encore moins qu’on l’appelle par son prénom ne sut quoi répondre. Mais en voyant l’air outré de Renji un sourire vint effleurer ses lèvres et il accepta au grand dan de son serviteur.
- Entendu… Considère-moi aussi comme ton ami alors…
Ichigo sourit heureux en entendant le noble le tutoyer également. L’adolescent commença à montrer au noble inexpérimenté la façon, dont on se servait de ses doigts pour déguster une frite et surtout manger sans se renverser la sauce sur ses vêtements. Entre temps, Ichigo raconta sa vie avec sa famille, son père, ses sœurs et sa mère… Le fait, qu’elle était une actrice montante lorsqu’elle avait eu Ichigo et qu’elle avait interrompu sa carrière pour avoir son fils et s’en occuper et qu’ensuite, elle avait eut ses filles. La grossesse jemmellaire l’avait épuisé et Ichigo avait appris à vivre avec deux sœurs d’un coup.
Se fut ensuite à Byakuya qui raconta sa vie cloîtrée dans les murs du domaine Kuchiki et l’éducation stricte et rigide qu’il a reçu. Son mariage, son fils et les joies qui ont jalonné sa vie, jusqu’au jour de la terrible nouvelle. Les deux hommes constatèrent que riche ou pauvre, le malheur touchait les personnes de la même manière. Ichigo quitta finalement Byakuya et ils se promirent de se revoir.
Lorsqu’Ichigo rentra dans la chambre, sa mère dormait toujours. Il s’approcha doucement d’elle et posa un linge humide sur son front moite. Les traits émaciés ne laissait rien présager de bon. Lorsqu’elle était éveillé Mazaki faisait son possible pour paraître à son avantage mais endormis, elle paraissait si frêle et si vulnérable. La gorge du jeune homme se serra et des larmes coulèrent sur ses joues sans vraiment qu’il ne s’en rende compte. Tellement de tension circulait en lui… Peut-être devait-il écouter les conseils de Byakuya et prendre des cours de théâtre ne serait-ce que pour jouer une scène potable à sa mère !
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Ichigo entra sur la scène et déclama son texte lorsqu’il fut interrompu par le « metteur en scène » de la pièce.
- Kurosaki… Je te demande pas de réciter met un peu plus de conviction…
Les yeux d’Ichigo se posèrent froidement sur le visage impavide d’Ulquiorra. Le ton avait la même intensité que son attitude autrement dit… polaire.
- La ferme… je fais c’que j’peux !
- C’est une scène d’amour…
- Si t’es si doué… tu me l’as joue !
Un tic nerveux agitait le coin de l’œil du jeune homme et son poing se serra à l’idée de mettre une trempe à cet imbécile de sempai qui le toisait dédaigneux. La voix d’Orihime se fit entendre.
- Euh… Ulquiorra… il fait de son mieux ! Cela fait à peine quinze jours qu’il nous a rejoint et tu lui demandes de prendre le rôle principale parce ce qu’Hisagi c’est cassé la jambe. Il peut pas…
- Si justement il le peux ! Ce crétin à l’étoffe pour devenir un grand acteur s’il s’en donnait la peine. Pourquoi tu ne me rejoues pas ce morceau comme tu me l’as joué au moment où tu t’es présenté ?
Ichigo réfléchit vaguement à la question. Puis, se remémorant la journée en question, il se souvint qu’il avait pensé à Byakuya lorsqu’il avait déclaré sa flamme. Chose qu’il ne ferait jamais en tant normal. C’était parce ce que le noble l’avait poussé… et aussi sur les conseils de sa mère qu’il s’était inscrit. Isshin l’avait également encouragé et Ichigo ne voulait décevoir personne. Alors quand on lui avait demandé de faire une déclaration d’amour passionné pour Orihime, la jeune fille s’était estompée dans son esprit pour prendre les traits du noble. Il n’avait qu’à songer à Byakuya pour réussir alors…
L’adolescent fit un signe à Orihime et tout en foudroyant le « spectre » qui le regardait flegmatique, repris son entrée et son texte avec ferveur cette fois-ci. Et la magie opéra pour le bonheur de tous les adolescents présents. Même le cœur d’Inoue qui n’appartenait qu’à Ulquiorra se mit à battre plus vite devant tant de passion et… cette fêlure qu’elle avait déjà remarqué chez le jeune homme. Comme si ses yeux et son cœur en avait trop vue. Et Ulquiorra avait raison… Ichigo était fait pour la scène. La présence donnait tout de suite une tension, une dimension différente à la pièce. L’adolescent se jeta dans son rôle comme s’il s’agissait de sa propre vie. Plus rien d’autre ne comptait…
°°0°0°°
Ichigo tendit un verre à sa mère. Mazaki observait son fils entre ses yeux mi-clos. L’adolescent se sentit vraiment mal à l’aise sous le regard scrutateur de sa mère. Il observa quelques instants les yeux bruns chaleureux pour détourner son regard.
- Ichigo… Murmura doucement Mazaki. Tu as l’air changé ces derniers temps…
Surpris le jeune homme se tourna vers la malade qui lui adressait un sourire dont elle avait le secret. Rassurant et aimant… un de ceux qui lui faisait sentir qu’il était spécial dans son cœur.
- Je ne vois pas de quoi tu parles…
- Moi, je dirai que tu es… amoureux !
L’adolescent rougit violemment et protesta vigoureusement :
- Tu te fais des films… je ne suis pas amoureux du tout…
Mazaki pour toute réponse rit doucement. La lueur malicieuse prouvait qu’elle ne le croyait absolument pas. L’adolescent maudit le sixième sens de sa mère et su qu’il ne pourrait pas échapper à ses interrogations. Et quelques part, cela le soulagea. Pouvoir parler à quelqu’un de ses craintes et de ses peurs… personne ne savait pour lui.
- Comment s’appelle t’elle ? Continua Mazaki qui voyait l’expression de son fils changer.
- Maman… tu me dirais quoi… si ce n’était pas elle… mais… il ?
- Oh… Ainsi c’était dont cela qui te torturait depuis tout ce temps ?
Le jeune homme planta son regard dans celui de sa mère et hocha la tête anxieux. Déjà, elle n’avait pas fait de grimace de dégoût. Sa mère tendit même la main vers lui.
- Viens ici… Ichigo.
Mazaki tapota son lit pour indiquer l’endroit où elle voulait le voir asseoir.
- Ce qui compte pour moi… c’est ton bonheur. Tout comme le bonheur de Yuzu, Karin et celui de ton père. Que tu sois amoureux d’une jeune fille ou d’un garçon… si la personne que tu aimes… te rends son amour en retour. Que peut demander de plus une mère ?
- Certaines ne l’accepte pas ! Le ton sombre d’Ichigo montrait combien cette idée lui avait effleuré l’esprit et torturé.
- Ichigo… pour moi et certainement encore plus aujourd’hui, que m’importe. Tu es mon fils. Je n’ai jamais demandé de t’avoir parfait… où avec des caractéristiques précises. Tu es comme tu es. Je t’accepte tel que tu es… alors accepte-toi ! Ce il… il t’aime ?
Ichigo fronça les sourcils et une certaine peine s’inscrivit sur ces traits.
- Non… il est marié et il est amoureux de son épouse…
- J’en suis sincèrement désolée…
La main de Mazaki caressa doucement les cheveux de son fils. Elle murmura doucement :
- C’est assez terrible d’aimer sans être aimer en retour…
- Pourtant… il me parle.
- Vraiment ?
- Oui… Nous n’avons rien en commun. Il est noble, il a de l’argent, il est… beau.
Les yeux d’Ichigo brillèrent à cette évocation, ce qui amena un sourire sur les lèvres de sa mère qui voyait son fils s’animer et devenir passionné au fur et à mesure de sa description.
- Il a l’air très intelligent aussi. Il est… adulte aussi. Mais, il ne m’ignore pas.
- Tu l’as rencontré où pour parler à un adulte ?
- Ici… dans la salle d’attente quand parfois je me dégourdis les jambes, ou dans le couloir…
- Il connaît quelqu’un de malade ?
- Sa femme…
- Oh… le pauvre…
- Quelque fois, j’ai l’impression qu’il porte le poids du monde sur ses épaules. Un peu comme papa. Ça me fend le cœur… Il ne se plaint jamais et il m’a avouer que de me parler ça lui faisait du bien. Il est toujours très gentil avec moi. L’autre jour, il a commandé des hamburgers car j’avais faim. Son domestique m’en a voulu, s’il avait eu des mitraillettes à la place des yeux, j’étais mort.
- Pourquoi ? Fit sa mère amusée.
- Parce ce que Byakuya a voulu en manger aussi. C’était la première fois qu’il en goûtait…
- Byakuya tu dis ?
- Tu le connais ?
- Non… Mazaki observa son fils pensif et repris. C’est un joli prénom peu courant.
- Il lui va vraiment très bien… Il dégage une odeur particulière… celle des cerisiers en fleurs. S’en est même entêtant.
- Je vois que tu as retenu beaucoup de choses sur ton amoureux…
- Maman ! Tu te moques de moi…
- Moi ? J’oserais faire cela à mon fils préféré ?
- Je suis ton seul fils… Marmonna Ichigo. Puis, il fit sérieusement… c’est notre secret !
Mazaki hocha la tête…
- Oui… se sera notre secret…
°°0°0°°
Ichigo marchait dans le grand hall de l’hôpital en compagnie de sa famille. Sa mère semblait se sentir beaucoup mieux et en cette belle journée d’été. Mazaki avait eu le droit de sortir de sa chambre. Isshin poussait le fauteuil roulant sur lequel était confortablement installé sa femme et Ichigo avait ses sœurs pendues à son bras. Le regard d’Ichigo croisa un bref instant celui de Byakuya. Ce dernier semblait heureux de voir la famille réunit et il adressa à l’adolescent un sourire de connivence avant de disparaître dans les couloirs de l’hôpital. Mazaki se mordilla la lèvre en interceptant l’échange. Mais elle ne dirait rien sur le sujet…
- Tu connais cet homme Ichigo ? Demanda doucement Mazaki qui connaissait déjà la réponse.
- Oui… c’est celui dont je t’ai parlé… celui dont la femme a… la même maladie que toi !
- Le pauvre… il a l’air si jeune.
- Pauvre ? Repris Isshin. Il a plus d’argent que nous n’en posséderons jamais.
- Peut-être mais devant la maladie nous sommes tous égaux… rétorqua sa femme qui respira un grand coup lorsqu’ils franchirent la porte de l’hôpital.
Isshin soupira et marmonna :
- Oui… mais nous n’avons pas les mêmes moyens financiers pour y faire face !
- Je ne te savais pas si amer Isshin…
L’homme conduisit doucement le fauteuil sans répondre. Et la voix d’Yuzu interrompis le silence pesant qui venait de tomber :
- Je crois que ce n’est pas le moment de se chamailler. Il fait beau et maman peut enfin sortir. Profitons de ce moment tous ensemble…
L’ambiance se détendit tout aussi rapidement qu’elle s’était tendue. Mazaki touchait du bout des doigts les pétales de fleurs qui ornaient le chemin qu’ils empruntaient.
- Tout sent si bon, tout semble si doux… murmura la jeune femme songeuse.
- Tu n’as pas froid ? S’inquiéta Isshin.
Seul le sourire de sa femme lui répondit. Lentement sa main se leva et Mazaki déclama soudainement :
- Doutez que les étoiles ne soient de flammes
Doutez que le soleil n’accomplissent son tour
Doutez que la vérité soit menteuse infâme
Mais ne doutez jamais de mon amour !*
- Pardon ?
Isshin paraissait perdu face à la déclaration de sa femme.
- Je t’aime Isshin… et j’aime tout autant les enfants que j’ai eu de toi. Je n’ai eu aucun regret dans ma vie qui a été comblé par ta tendresse.
- Pourquoi parles-tu ainsi ?
Ichigo vit avec horreur son père se mettre à genoux devant sa mère, le visage dévoré par l’angoisse. Les mains diaphanes caressèrent la physionomie burinée levée comme pour une prière. L’adolescent sentit la pression qu’exerçaient ses sœurs autour de lui et se rendit compte soudain, qu’il s’agissait d’un adieu. Le cœur du jeune homme se mit à battre sourdement et son corps se mit à tressaillir sous les frissons du désarroi. Comment en était-il arrivé là ? Se devait être une fête… et… à la place… Mazaki se remit à parler tendrement :
- Continuons notre promenade… il va bientôt faire froid…
Isshin poussa le fauteuil et sa femme se mit à parler de choses et d’autres. Yuzu et Karin parlèrent à leur mère avec autant d’animation qu’elles le pouvaient. Ichigo se tenait un peu en retrait pourtant, un coup dans le dos le poussa à se joindre aux femmes qui le regardaient avec une expression tendre. L’adolescent croisa le regard chaleureux de son père et il finit par abandonner son expression de chien battu pour profiter pleinement de la journée…
Le lendemain, l’état de Mazaki empira et Ichigo regardait désespéré sa mère qui se mourrait. Isshin n’avait pas pris ses filles et Ichigo fut poussé dehors par ce dernier pour lui éviter de vivre les moments les plus dur, vue l’état de santé dans lequel se trouvait sa mère à ce moment là. Le corps qui se révulse comme ayant envie d’en finir par lui-même. L’affolement de son père, et les derniers instants de sa mère lui brisèrent le cœur. Ichigo derrière le battant du se pousser pour laisser passer l’équipe médicale. Il finit par se laisser glisser doucement contre le mur, la tête entre ses bras et les genoux près du corps. L’adolescent avait envie de pleurer mais la boule d’angoisse lui enserrait si fort la gorge qu’il en était totalement incapable de se libérer.
Lorsqu’une main apaisante se posa sur son épaule, le jeune homme rejeta la tête en arrière et il croisa le regard anthracite qu’il appréciait tant. Ichigo n’eu pas besoin d’expliquer ce qui se passait. Byakuya lui tendit une main et le jeune homme resta un instant immobile ne sachant pas quoi faire devant cette main tendue. Il glissa pour finir la sienne et il sentit une pression s’exercer pour l’aider à se relever. Byakuya enlaça à la grande surprise le jeune homme qui sur le coup se raidit pour finalement s’abandonner trouvant contre ce corps solide un exutoire à sa détresse si longtemps accumulée.
Aucun mot n’était nécessaire, aucune excuse ou blâme… Les larmes se mirent à couler.
- J’ai peur… souffla l’adolescent entre ses dents qui claquaient sous le choc.
Seul l’étreinte se resserra douce et chaleureuse. Les yeux du jeune homme se fermèrent et seul cette irrésistible odeur de cerisier compta pour lui. Il voulait tout oublier. Lorsque Ichigo voulu se redresser, le visage de Byakuya frôla le sien, un bref instant leurs yeux fusionnèrent et sans qu’aucune parole ne soit échanger leurs bouches se frôlèrent dans un baiser aussi léger qu’une brise d’été. Le roux repoussa doucement le noble et sans un regard en arrière s’enfuis sous l’énormité de ce que cela représentait depuis très longtemps pour lui. Sa bouche le brûlait, il venait d’être marqué au fer rouge par l’homme qu’il aimait en secret depuis l’instant où il l’avait rencontré… quelques semaines à peine.
Byakuya qui semblait si froid et impassible mais pourtant, il avait vu une foule d’émotions se succéder sur ces traits, la colère, le dédain, la joie, la tristesse, l’espoir, la sérénité, la compassion… Jamais plus il ne pourrait le regarder en face. Il était comme une terre sacrée et inaccessible. Un repère dans sa mer intérieure agitée, maintenant… il savait qu’il ne pourrait plus jamais espérer aimer une autre personne. Il était condamné à vivre seul et contempler son désespoir.
°°0°0°°
Ichigo ne remit plus les pieds à l’hôpital et s’enferma dans sa chambre. Désormais le seul refuge à son chagrin. Mais il se demanda si c’était plus causé par la mort de sa mère ou bien qu’il ai laissé son cœur dans un couloir d’hôpital un jour d’été ?
Byakuya chercha Ichigo durant quelques jours attendant de rencontrer le jeune homme de manière fortuite. Mais il comprit au fil des jours que l’inévitable avait du arriver. Cette fois encore ses yeux fouillèrent les lieux et il ne vit aucune trace du roux. Il entra dans la chambre très fleurit qu’occupait sa femme. Hisana l’attendait avec le sourire. Frêle silhouette allongée sur des draps aussi blanc que la peau de la jeune femme. Byakuya eut la nette impression que cette dernière était plus fatigué qu’à l’ordinaire.
- Byakuya-sama… vous semblez préoccupé…
- Je m’inquiète pour vous ma chérie… vous paraissez si épuisée…
Un sourire tendre se dessina sur les lèvres un peu exsangue de la malade.
- Ma nuit a été très agitée, je l’avoue… J’ai appris hier soir le décès d’une amie.
- Une amie ?
- Nous nous rencontrions toujours avant d’entrée en salle de soins. Nous discutions de nos vies, de nos enfants, de nos rêves et de nos espoirs… de la vie en sommes. Elle était si douce et si gentille.
- Je suis sincèrement désolé…
- Je le suis pour ces enfants surtout… son fils venait souvent la visiter…
- Son fils ?
Le cœur de Byakuya se mit à battre plus lourdement. Se pouvait-il ? La réponse lui parvint sans qu’il ai besoin de demander de plus ample renseignement :
- Kurosaki-san… était un véritable rayon de soleil dans la vie de ses enfants… cela doit-être dur pour eux.
- Kurosaki…
La voix de Byakuya n’était qu’un murmure. Hisana scruta le visage habituellement si impassible de son mari.
- Oui… vous la connaissiez ?
- Non… mais son fils… je l’ai souvent rencontré dans les couloirs pendant que vous dormiez. Je vous en avais parlé…
Les yeux sombres d’Hisana devinrent bienveillant et elle déclara doucement :
- Je suis désolée de vous l’avoir annoncer aussi abruptement.. Vous vous êtes attaché à ce garçon apparemment…
Le noble ne répondit pas. Son visage était impassible mais le tic au coin des lèvres de son mari indiqua à Hisana qu’elle avait fait mouche
Le silence qui accompagnait ses paroles étaient aussi parlant qu’un aveu. Les doigts de la jeune femme jouèrent avec le bord du drap, puis d’une voix affectueuse, la petite brune reprit :
- Cela… c’est produit la semaine dernière. Vous vous souvenez de ce dimanche si ensoleillé ? Le lendemain une pluie qui paraissait venir d’octobre à balayer la ville… et c’est ce jour là qu’elle nous a quitté. Je suis sincèrement désolée…
Byakuya qui s’était installé dans un fauteuil proche du lit de sa femme, s’étonna de sa réflexion qu’elle exprimait pour la deuxième fois.
- Pourquoi êtes-vous désolée ?
- Vous ne vous êtes aperçu de rien ces derniers temps ?
Les deux époux s’observèrent maintenant avec étonnement. Hisana finit par sourire avec tendresse à l’homme si distingué qui lui faisait face avec honnêteté.
- Donnez-moi des nouvelles de notre fils…
La douceur et la joie qui s’affichaient sur les traits de son épouse, anima le noble qui sortit de sa veste une enveloppe épaisse. Il se leva et d’un mouvement affectueux, il caressa les cheveux noirs et brillant. Byakuya embrassa le haut du front d’Hisana avec amour et posa l’enveloppe entre ses mains tremblantes. Une lueur tendre et fière brillait dans les yeux anthracites.
- Eiichirô devient plus fort chaque jour… Vous lui manquez terriblement. Rétablissez-vous vite et venez nous rejoindre à la maison…
Hisana était plongée dans les nombreuses photos que Byakuya avait prise de leur fils. La jeune femme savait que s’était son mari qui avait tiré les clichés qui étaient trop personnel et emplie de la même délicatesse dont seul son mari savait faire preuve. Elle leva les yeux au moment ou ce dernier sortait son portable qui vibrait avec insistance. Elle aimait tout chez lui. Son caractère noble, sa gentillesse naturelle, sa prévenance, sa courtoisie qui souvent été associé à la froideur. Mais aussi son charme et sa beauté classique faisait de lui l’homme qu’elle avait toujours vu comme son idéal.
Elle ne devait pas être très impartiale mais elle était sous le charme constant du jeune homme. Et ce même homme ne s’était pas rendu compte qu’il était tombé amoureux d’un adolescent… Il l’aimait elle, mais Byakuya était tombé sous le charme du jeune Kurosaki sans qu’il ne s’en aperçoive. Ou se mentait-il à lui-même parce ce qu’il savait sa femme malade ? Ils se connaissaient depuis tellement longtemps qu’il était incapable de lui cacher quoi que se soit… Un sourire éclaira son visage aux traits tirés… Elle partait rassurée. Byakuya retrouverait l’amour après son départ. Etre veuf à 24 ans… c’était trop jeune. Les paupières vinrent verrouiller doucement les yeux d’encres las. Byakuya… son seul amour…
Elle n’en avait plus pour très longtemps et ça son cher mari refusait de l’admettre. Quelque part, il devait avoir peur de se retrouver seul avec Eiichirô. Pourtant, elle savait qu’il s’en tirerait avec tous les honneurs. Alors, s’il retrouvait l’amour auprès d’une personne qui l’aimerait en retour… même si c’était un homme qu’importe… Se n’était pas à elle à juger !
°°0°0°°
Byakuya s’était enfermé dans le noir dans son bureau attenant à sa chambre. Les meubles ne se percevait à peine à l’œil. La seule lumière chiche était celle diffusé par la fenêtre devant le fauteuil où se tenait le noble. Une pluie d’hivers s’abattait violemment sur les vitres hautes. Le temps était à l’unisson avec son humeur… Un phrase de Roméo & Juliette vint en mémoire du brun dont les larmes glissaient tels deux rivières intarissable
« – Il aimait la mort, elle aimait la vie, il vivait pour elle, elle est morte pour lui »… Hisana n’aurait pas du mourir. On ne meurt pas à 21 ans… pas comme ça, pas aussi vite. Les bras du jeune homme pendaient de chaque côté du siège, ses doigts relâchèrent les deux feuillets qui constituaient la lettre d’adieu d’Hisana.
Les mots de sa femme avaient fait mouche. Elle l’avait aimé plus que quiconque. Pourquoi l’avait-elle quitté si brusquement ? Hisana lui avait laissé un cadeau avant de partir. Elle le connaissait mieux que lui ne se connaissait lui-même. Permettre à son mari et l’encourager à aimer. Elle avait vu clair en lui, alors que lui nageait dans la confusion incapable de nommer ce qui l’agitait depuis tous ces mois. Et elle en quelques mots, lui avait donné les clefs de son cœur.
L’homme se rejeta en arrière sur son siège, son cœur le blessait. Partagé entre deux sentiments si contradictoire. Byakuya avait l’impression que sa vie s’échappait par cette plaie béante de l’absence de sa femme et de l’amour qu’il lui portait et par la culpabilité d’aimer un adolescent qu’il était certain de ne plus rencontrer un jour. Lui-même ne chercherait pas à le retrouver. Comment pouvait-il aimer un autre, alors que sa femme venait d’expirer ? Il se sentait sale… pourrie de l’intérieur. Un sanglot s’étouffa dans sa gorge. Ce dernier lui enserrait tellement la gorge qu’il avait l’impression qu’il allait mourir noyé par son chagrin.
Même si sa femme le poussait à reconstruire sa vie, il n’avait pas l’intention de se précipiter, de toute façon le voulait-il vraiment ? Aimer un homme… Comment sa famille le prendrait et Eiichirô… que penserait-il de lui ? Byakuya passa la nuit à se ronger… la première d’une longue série de nuits d’insomnies. Parfois au cours de ces nuits solitaires, il se demandait s’il allait survivre à sa femme…
°°0°0°°
Enfermé dans son bureau du centre ville, Byakuya tendit à Renji les derniers documents nécessaires pour organiser la réunion du clan Kuchiki. Ils avaient reçut une invitation et surtout l’insigne honneur d’assister au prochain mariage princier qui se tiendrait à la cour de l’empereur. Le clan entier était en effervescence et Byakuya en tant que chef de clan était débordé. Plongé dans ses documents, il sursauta lorsque la voix de Renji s’exclama d’une voix forte :
- Eh… mais… se n’est pas l’adolescent avec qui vous aviez mangé un hamburger Kuchiki-sama ?
Son secrétaire suivait pour lui les actualités et le fait qu’il parle « d’adolescent » avait fait bondir son cœur, plus sûrement que la voix forte avec lequel son employé s’était exprimé. Byakuya leva les yeux et rencontra le visage qu’il pensait avoir oublié. Il était plus mur sur la photo qui était présenté, mais les yeux ambres étaient toujours identiques. Renji avait augmenté le volume et la voix du présentateur retentie excitée.
« ..ki-san est devenu une valeur prometteuse du cinéma japonais. Déjà, depuis deux ans ce jeune acteur brille sur les planches de nombreuses salle dont la fameuse salle de ….. à Londres où il s’est produit l’année dernière. Cette fois-ci, c’est l’Amérique qui fait appel à son talent afin d’endosser un second rôle dans une production Hollywoodienne. Souhaitons lui bonne chance… N’oublions pas qu’Ichigo Kurosaki n’a que 20 ans, il a toute une vie devant lui pour… »
Byakuya n’écoutait plus. Figé sur son siège, sa mémoire lui jouait un mauvais tour. Il pensait avoir oublié le jeune garçon et le voilà qui réapparaissait dans sa vie abruptement. Venait à lui maintenant une cascade de souvenirs, où il pouvait voir le sourire de l’adolescent. Renji voulut s’exprimer mais Byakuya décréta :
- Laissez-moi seul Renji…
Le secrétaire s’inclina et quitta la pièce inquiet. Avait-il bien fait de lui rappeler ce souvenir ? Le noble une fois seul se renversa sur son siège et sans vraiment s’en rendre compte ses mains se serraient l’une contre l’autre convulsivement. Il ne s’était jamais sentit aussi nerveux. Il reprenait enfin une vie normale et… « ça ». Ses yeux se posèrent sur les branches des arbres du parc Ueno qui se balançaient doucement sous une brise printanière. Distraitement, il pensa que le printemps donnait une étincelante palette de vert tendre, de jaune et de oranges… comme s’il fêtait un quelconque banquet auquel il n’était pas convié.
Son esprit déraisonnable se mit à construire des phrases lui rappelant un passé pas si lointain dans son esprit torturé, l’amour qu’il avait éprouvé au moment où ils s’étaient vu pour la dernière fois…
Ton étreinte est gravée dans mon âme,
Un trait de foudre,
Et à mon cœur qui n’a jamais battu si fort
Semble n’avoir jamais avoir battu du tout,
Ma peau frissonne encore…
L’échos de ta voix résonne toujours en moi
Et si je verrouille mes paupières sur ton image,
La caresse de ton baiser revient me hanter
Alors monte la douleur de miel,
Le cri sans voix de mes larmes
Sous la morsure acérée du manque à mes veines… **
Ichigo… Il l’avait rangé dans un coin de son esprit et il surgissait devant lui de manière cuisante. La brèche à peine cicatrisée de son cœur s’ouvrit à nouveau et le torrent de larmes qui coulait au travers rendirent sa respiration difficile et hachée. Il ne l’avait pas oublié loin de là… il ne pensait qu’à lui. Ses yeux le cherchaient partout où il se rendait sans jamais avoir le moindre espoir de rencontrer son éblouissante chevelure orange, sans croiser son regard si malicieux et plein de vie… Du fond de sa mémoire lui revinrent une discussion qu’il pensait égaré. Son esprit hanté lui fit déroulé un film qui n’était pas jaunit loin de là…
« – Byakuya… tu as des rêves ?
Il était resté immobile devant cette question inattendue. Que répondre ? Avait-il des rêves ? Il avait tout ce qu’il désirait… Alors avoir des rêves… Les deux hommes étaient assis dans la salle d’attente. Ichigo se tenait près de lui, tendu par la force de ces convictions. Les yeux de l’adolescent brillaient d’excitation.
- Des rêves d’avenir… Moi, c’est décidé… je veux devenir acteur ! Je veux jouer au théâtre… je t’avais dit que j’avais débuté une pièce il y a quelques jours ?
Byakuya se souvint s’être mordu la lèvre pour ne pas sourire. Non pas du rêve du jeune homme. Non, mais de la passion avec lequel il s’enflammait. Le noble avait écouté patiemment tous les plans d’avenir que le jeune homme s’était programmé. Pour finir, il avait conclu :
- Tu verras Byakuya, un jour tu entendras parler de moi, et tu te souviendras de moi, là où tu serras…
- Tu as peur que je t’oublie ?
Ichigo lui avait paru gêné, voir légèrement rougissant, mais il n’avait pas baissé son regard qu’il gardait planté dans le sien. Il avait simplement répondu :
- On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve… Je voudrai que tu te souviennes de moi…
Ils s’étaient observés durant un long moment s’en parler, pour se quitter car le père du jeune homme était venu le chercher…»
Les yeux dans le vague, le noble eu un sourire amer :
- Comme tu peux le constater… Je suis loin de t’avoir oublié…
°°0°0°°
Byakuya était rentré tard de son rendez-vous d’affaires. Il était exténué et vidé. La bourse avait fait tanguer dangereusement les actions de la famille Kuchiki ; Le noble avait sauvé les meubles et se promit d’investir dans des valeurs moins volatiles. Ses yeux furent attirés par un magazine posé sur le banc se trouvant au bout de son lit. Son cœur se mit à battre plus vite. Il savait que Renji avait du le poser quelques minutes avant son arrivé dans sa chambre à l’insu du personnel de la maison.
L’homme ne savait pas s’il devait se précipiter ou ignorer la couverture lisse, brillante aux couleurs criardes. Glacé au plus profond de lui-même mais ne se rendant pas compte des mouvements de son corps, il retrouva le livre entre ses doigts et le titre lui sauta aux yeux. Ichigo Kurosaki est-il Gay ? P24. L’annonce lui causa un choc. Ses yeux rencontrèrent ceux d’Ichigo qui devait avoir maintenant 24 ans sur la photo. Habillé de manière décontracté, le jeune homme respirait la force et la stabilité. Son regard sérieux fouillait l’âme de Byakuya qui gémit sous la contracture de son estomac. Pourquoi était-il toujours amoureux d’un simple rêve ? Ses doigts avaient chercher pour lui la page 24 et ses yeux lisaient malgré lui les quelques lignes qui avait attiré sa curiosité.
« Ichigo Kurosaki est-il gay ? Comme vous pouvez le voir sur ces photos, qui ne laissent aucune équivoque, Kurosaki-san semble s’être lié intimement à Starck mannequin très connu dans le milieu de la haute couture des podiums européens. En apprenant cette nouvelle, les fans très nombreux du jeune acteur pourraient lui tourner le dos et briser sa carrière qui semble avoir pris une vitesse de croisière. Kurosaki-san répondra t’il à nos questions où se cachera t’il de cette terrible vérité ? Sa carrière est-elle finie ? Nombres d’acteurs ayant fait leur coming-out ont vu leur carrière s’arrêter brutalement espérons que Kursaki-san s’en sortira plus facilement que ces prédécesseurs… »
Les yeux de Byakuya ne voyaient que l’étreinte que partageaient les deux hommes sur un bateau de luxe. Le bras de Starck autour de la taille d’Ichigo. Le regard qu’adressait l’américano-espagnol ne laissait aucune équivoque sur ses sentiments. Par contre, le visage d’Ichigo semblait plus fermé. Enfin, c’est ce que ses yeux voulaient voir. Byakuya balança le magazine sur son bureau. Il se laissa choir de manière pas très distingué sur le banc occupé quelques minutes plus tôt par la revue. Il devenait une loque… Byakuya voulait que tout s’arrête. Que son cœur se verrouille une bonne fois pour toute et oublié d’avoir éprouver un sentiment si fort et si fou.
Que devenait-il ? L’ombre de lui-même depuis toutes ces années… Pourquoi, cet adolescent s’était-il incrusté en lui comme si son âme l’avait marqué au fer rouge…
« Byakuya… j’espère sincèrement qu’Hisana guérira… Tu as l’air de tellement la chérir. Ça doit être formidable d’être aimer comme tu l’aimes. Molière disait « et sans vouloir aimé, on est bien d’être aimé… » J’avoue être trop jeune pour en comprendre toute la portée. Mais j’apprécierai sincèrement d’ être aimé de cette manière un jour… »
Le noble resta prostré un long moment avant de se déshabiller de manière désordonnée. Une fois allongé, son visage se nicha dans l’oreiller et ses longs cheveux de jais couvrirent en partie son profil tourmenté. Un chuchotement se fit entendre dans la pièce, comme une prière :
- Laisse-moi maintenant Ichigo… Nous ne pourrons jamais être ensemble alors, je t’en supplie quitte-moi…
°°0°0°°
Byakuya avait revêtu son plus beau costume et se trouvait dans la pièce où se tenait la réception organisée en l’honneur d’il ne savait plus qu’elle personnalité. Obligé de s’y rendre bon gré, malgré le noble affichait une indifférence qu’il éprouvait avec une force presque insoutenable. Un verre de champagne auquel il ne touchait pas… et qui avait le rôle de faire fuir les serveurs qui voulaient constamment l’arrosé du breuvage. Le brun scruta la salle sans vraiment la voir. Il cherchait surtout un endroit pour se réfugier. Renji l’avait obligé presque à assister à cette réception. Lui serait bien resté entre ses quatre murs. Une chance que le duplex soit spacieux avec plusieurs recoins où se réfugier.
Le noble trouva un endroit qui lui semblait particulièrement intéressant. Il était persuadé de pouvoir se fondre dans la masse. Il jeta un bref coup d’œil à sa montre. Il se donnait encore une bonne demi-heure avant de s’éclipser. Quelques femmes l’approchèrent mais son air glacial fit rebrousser chemin à plusieurs d’entres elles. Pour les plus téméraires ses réponses laconiques les fit fuir vers d’autres partenaires plus conciliants. Byakuya regardait de plus en plus souvent sa montre près à quitter les lieux et quand l’horaire qu’il s’était fixé arriva, il se retrouva en un instant dans le hall d’entrée.
Figé… Byakuya était figé. Le temps, l’espace, l’environnement autour de lui avaient disparu dans le fond des yeux dans lequel il se noyait irrémédiablement. L’homme qui lui faisait face à quelques mètres lui rendait son regard avec la même intensité. La même surprise s’affichait sur ses traits. Lui aussi avait-il la respiration coupée ? Le noble n’était pas assez prêt pour l’entendre. Ses mains le brûlaient de vouloir le saisir contre lui. Mais il n’esquissa aucun geste. Seuls leurs yeux étaient soudés à l’autre, trop stupéfait par cette rencontre fortuite après huit ans de séparation. S’était comme si d’un coup d’un seul, la vie circulait à nouveau dans ses veines. L’amour, le désir, la passion et d’autres sentiments très fort s’embrasaient en lui tel un feu de forêt sur une terre asséchée.
Ichigo se tenait à moins de cinq mètres de lui. Ses lèvres se mirent à bouger et Byakuya déchiffra son nom sur cette bouche dont il aurait souhaité s’emparer. Il était persuadé que Ichigo l’avait à peine murmuré. Une vague de tristesse s’empara soudainement du noble. Toutes ces années d’attentes, toutes ces années à se mentir à lui-même, toutes ces années perdues… la détresse du se percevoir dans son regard car brutalement, Ichigo traversa la pièce et se saisit du poignet de Byakuya et l’entraîna à sa suite rapidement. Plusieurs personnes voulurent l’arrêter mais Ichigo les esquiva. Bientôt, ils se retrouvèrent seuls dans une pièce sombre où personne ne pourrait les déranger car le roux avait fermé la porte à clef.
Un bras posé derrière la tête du noble et le visage suspendu au-dessus du sien, même si Ichigo avait grandit, c’était bien le même adolescent qui se tenait devant lui.
- Byakuya… Je suis sincèrement désolé de… te soustraire à… ainsi à cette fête. Mais… te voir aussi brutalement après toutes ces années…
Un silence plana entre eux qui fut interrompu par un ricanement du jeune homme qui se transforma presque en sanglot. La voix lui parvint rauque étouffée par l’émotion.
- Byakuya, si tu savais le nombre de fois où j’ai voulu te revoir. Pouvoir te parler, te toucher… c’était devenu mon obsession au fil des années. Je… mais je voulais que tu saches même si tu es marié, que je t’aime à en mourir. Il faut que je te le dise de peur de perdre la raison… tu me prendras pour un fou mais laisse-moi… t’enlacer ne serait-ce qu’une seule fois.
Et avant que le noble ne puisse répondre, Ichigo avait glissé ses bras autour de la taille du brun qui respira une odeur fraîche qui finit de le rendre fou lui-même. Plaqué contre le torse puissant de l’homme auquel il n’avait eu de cesse de penser durant huit ans, Byakuya s’abandonna. Ses bras s’enroulèrent seuls autour de la nuque du plus jeune. Sa tête s’enfouie sur l’épaule accueillante. L’étreinte autour de lui se resserra et Byakuya lança d’une voix à peine perceptible :
- Si tu es fou… je le suis plus encore…
Incapable de continuer car la voix lui manqua, seul un gémissement se fit entendre. Byakuya était frustré enfin, il pouvait exprimer ses sentiments et il en était incapable comme si son corps à force d’attendre, n’était plus capable de réagir. Ichigo repoussa doucement le noble à la consternation du brun mais qui se laissa faire. Les yeux ambres le fouillèrent au plus profond de lui-même avec fièvre. Il ne savait pas l’image qu’il renvoyait mais cela sembla achever les barrières qui tenaient à peine. Ichigo se saisit de ses deux mains pour encercler délicatement le visage aimé et avant que le noble n’esquisse le moindre geste, le visage d’Ichigo s’approcha de lui.
Une certaine langueur s’empara de lui. Il voyait que le jeune homme s’approchait de lui lentement comme s’il lui permettait de fuir. Mais Byakuya se sentait prit de fièvre soudainement. L’attente exaspéra ses dernières réticences et lorsque leurs nez se frôlèrent, leurs yeux qui se diluaient dans le regard de l’autre et leurs bouches qui restaient à peine à quelques millimètres à peine l’une de l’autre…
Byakuya sentit craquer en lui quelque chose. Son cœur battait tellement fort qu’il n’entendait rien d’autre. Son sang tourbillonnait et ses pensées étaient tendu par l’unique but de pouvoir goûter à ses lèvres tentatrices qui restaient immobiles. Le noble vit quelque chose au fond des yeux au-dessus de lui. Une inquiétude, une angoisse qui s’étaient immiscé chez le plus jeune. Comme si Byakuya allait disparaître tel un rêve et sans qu’il puisse se rendre compte de ce qu’il faisait, le noble franchit le maigre espace qui faisait sentir la chaleur de l’autre sans toutefois le toucher.
S’était doux, s’était chaud… comme un filet d’élixir de vie qu’on distillait savamment dans les veines. Les bras d’Ichigo s’enroulèrent autour de ses épaules et bientôt appuyé contre le battant derrière lui et qui lui permettait encore de rester debout malgré toutes les émotions qui le parcouraient, Byakuya répondit aux lèvres souples. Pas le temps de se poser des questions et il s’en moquait. Pour une fois dans sa vie, après tout ce temps… il se lâchait enfin. Lorsque la langue aventureuse caressa tendrement ses lèvres, il l’a chercha, la taquina et lorsqu’elle s’enroula à la sienne, Byakuya se sentit fondre entre ses émotions et le plaisir ressentis. Plus rien n’avait d’importance dans le fond. Il avait trouvé sa place. Pourtant, Ichigo s’écarta et il murmura d’une voix rauque :
- Ta femme va…
- Elle… est morte peu de temps après ta mère…
- Depuis si longtemps ?
- Pourquoi as-tu attendu si longtemps ? Je pensais que tu étais encore marié et je n’ai jamais osé… enfin…
- Attendu ? Répéta doucement Byakuya.
- Tu es chez moi ici… je pensais que tu étais venu… pour moi…
- Je ne le savais pas… Renji m’a poussé à venir pour je ne savais qu’elle raison obscure et… je partais lorsque je t’ai croisé…
Ichigo relâcha son étreinte et voulu se reculer mais son mouvement déchira le noble qui retint le roux par le revers de sa veste.
- Non… Qu’importe comment nous en sommes arrivé là… ne me quitte pas ! J’ai… j’ai attendu…
- Cchhhuuuutttttt, je le sais… Tu m’as tellement manqué… J’ai cherché… cherché… et je n’ai jamais trouvé qui que se soit qui me trouble autant que toi, qui me donne l’envie de vivre intensément… d’aimer au point d’en perdre la raison.
Les mains de Byakuya caressèrent le visage devant lui. Comme s’il se persuadait qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. Ichigo embrassa les doigts qui effleurèrent ses lèvres. L’expression animale qui passa dans les yeux lumineux de son interlocuteur, fit frissonner Byakuya. Un embrasement de ses sens tel qu’il n’en avait pas connu durant ces dernières années, sa gorge qui se serrait, la tension naissante de son corps, son souffle court, ses pensées qui se tournait toutes vers le roux qui embrassait ses doigts pour descendre vers son poignet sans le quitter des yeux le rendait fébrile.
Tout ce qui comptait désormais pour lui s’était de se consumer entier dans le brasier qu’allumait le fauve qui maintenant grignotait sa nuque. Son parfum l’étourdissait, ses mains aveugles le touchaient pour tester sa résistance, pour reconnaître ce pays inconnu dont il voulait connaître les méandres, les contours, les vallées, la rudesse de ce corps d’homme tout comme la velouté des caresses dont Ichigo couvraient son corps.
- Ichi…
Leurs yeux se croisèrent avidement, si proche qu’ils pouvaient sentir l’affolement du cœur de l’autre. La tendresse qui se lisait dans le regard de l’autre, firent oublier les années d’attentes et de souffrances. Ils s’abandonnaient l’un à l’autre comme une promesse.
Les invités ne revirent pas leur hôte de la soirée… et Byakuya rentra le lendemain avec une expression légèrement différente. Le noble passa devant Renji qui s’inclina respectueusement. Lorsque le secrétaire se redressa la lueur amusée dans le regard de son patron lui réchauffa le cœur et le soulagea… depuis le temps.
- Vous me ferez penser à une augmentation… et… merci !
Byakuya sans ajouter un mot quitta les lieux pour regagner ses appartements. Renji se sentait soudain soulagé de ne plus avoir à faire le détective. La recherche d’articles qui amènerait un sourire sur le visage de Kuchiki-sama était terminé. Il quitta les lieux également et se permis une petite acrobatie avant de s’enfermer avec une montagne de papiers assommant.
* auteur du poème Shakespeare.
** auteur du poème Seeliah.
Commentaires
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1 Angelyoru Le 26/01/2016
Ah bah c sur qu'elle m'est bien parvenue ;)
Gros bisous à toi aussi ^^ -
2 Angelyoru Le 25/01/2016
Snif... Snif :') C magnifique !
Ouiiii ils se retrouvent et vont enfin vivre leur amour ! Depuis le temps ^^
Aaaah j'suis trop contente ! Surtout qu'ils le méritent tout les deux après tout c'qu'ils ont traversés u.u
C très beau qu'ils se retrouvent comme ça et en plus leur amour ne c même pas effrité et reste indestructible !
J'ai trop aimée cette histoire avec ce drame de la perte d'un être chère, cette rencontre qui en conduit à un coup de foudre, cette séparation de plusieurs années et enfin les retrouvailles ! *-*
C vraiment passionnant et j'ai beaucoup aimée lire cet OS :3jedynak-marlene Le 26/01/2016
J'ai essayé de faire passer de l'émotion et tant mieux si elle t'est parvenue :D Gros bisous <3
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