Le langage des fleurs

Sommaire

Couple : Shunsui Kyouryaku x Ichigo kurosaki

Rating : M

Genre : Romance

Auteur / Scénariste : Jijisub

Nbre de chapitres publiés : 9

Statut : en cours

Disclamer : Bleach appartient à Tite Kubo

Synopsis :

 Ichigo finit difficilement sa relation avec Shouhei. Et comme il a d’autres soucis à s’occuper comme son magasin de fleurs, il le met rapidement aux oubliettes. D’autant, qu’il se laisse séduire par une voix qu’il entend régulièrement au téléphone et qui lui commande toujours un bouquet avec un message à faire passer aux travers des fleurs qu’il offre. Ichigo finit par tomber définitivement amoureux et quand il croise son client mystérieux… Shunsui Kyouraku va bien au delà de ce à quoi il avait pensé…

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Chapitre 1

Ichigo quitta l’appartement en jetant un dernier regard sur le dos raidi d’Hisagi. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres. Le jeune homme ferma la porte d’un mouvement sec. Il descendit rapidement les marches de l’immeuble où se trouvait son appartement et, une fois à l’extérieur, Ichigo respira à plein poumon l’air vivifiant des journées froides d’hiver. Il s’arrêta quelques instants pour balayer du regard le petit jardin se situant au pied de son bâtiment.

Le jeune homme marcha d’un bon pas dans les rues pratiquement désertes de la ville de Karakura. Un bise se mit à souffler et souleva soudain ses cheveux orange, tandis qu’Ichigo plissait les yeux sous l’assaut des bourrasques de vent glaciales. Il enfonça ses mains un peu plus profondément dans son long manteau noir et il finit par sortir son mp3 pour l’accompagner jusqu’à son lieu de travail.

Ichigo n’était pas peu fier. Il avait monté sa propre activité de fleuriste. Il avait eu ses diplômes et, à peine sorti de l’école avec ses petites économies, il avait ouvert son propre commerce. Alors que la plupart des jeunes de 20 ans passaient leur temps à sortir ou avec leurs amis, lui avait sa petite affaire. Certes, parfois c’était dur et combien de fois avait-il pensé à tout plaquer ? Une chance qu’il avait Hisagi dans sa vie pour le soutenir et lui apporter l’amour dont il avait besoin.

Un froncement de sourcil vint s’inscrire sur ses traits. Il songea que depuis quelques jours sa relation avec le jeune homme était tendue. Son pas se fit plus lent en se rappelant ne serait-ce que la dispute du matin même. À croire qu’Ichigo l’agaçait dès qu’il s’approchait ! Shuuhei n’écoutait même plus ou d’une oreille distraite ce que le roux avait à lui dire. Depuis quand s’éloignait-il ainsi ? Le jeune homme se mordilla la lèvre inférieure.

Il avait été tellement distrait avec tous ses problèmes d’argent concernant ses prêts bancaires, son bailleur et les règlements différés. Le roux n’avait pas été habitué à toute cette gestion, mais maintenant il commençait à sortir la tête de l’eau. Il s’arrêta au carrefour pour admirer sa boutique au coin de la rue. Un doux sourire vint éclairer ses traits et Ichigo se dit finalement que toutes ses peines en valaient la chandelle.

Il reprit lentement son chemin et traversa les trottoirs qui commençaient lentement à grouiller de monde. Le fleuriste sortit les clefs de sa poche de pantalon et ouvrit le rideau. Il ferma la porte derrière lui et se dirigea vers l’arrière boutique. Le jeune homme n’alluma pas la lumière, habitué au lieu. Il enleva son code de sécurité et pénétra dans le local tempéré. Le camion de livraison n’allait pas tarder.

Ichigo alluma la lumière et commença à déblayer le passage. La veille au soir il avait eu la flemme de ranger ses sceaux de fleurs. Il vida l’eau qui restait dans certains et les remplit à nouveau d’eau fraîche. Lorsque le jeune homme entendit la sonnette retentir, il avait fini de ranger son arrière boutique. Le fleuriste ouvrit la porte métallique et le visage renfrogné du livreur l’accueillit. Ichigo ne put s’empêcher de rire sous cape…

- Que t’arrive-t-il encore Renji ? demanda gentiment le jeune homme.

- Arrhhh ! Ne m’en parle pas ! Je me suis fait arrêter pour excès de vitesse… Tu te rends compte ? Moi ? Comment tu veux que j’excède les cinquante kilomètres heure avec ce tacot ?

En disant cela, le jeune homme tatoué donna un coup violent dans la tôle du camion blanc et vert décoré de fleurs.

- Qu’as-tu pour moi ?

Renji ouvrit le volet roulant arrière du camion et monta souplement à l’intérieur.

- Attends… J’ai des roses rose, jaune et orange. J’ai pas eu les noires, ils en ont plu ! Sinon, j’ai obtenu des résédas et des lys… Mais franchement, pourquoi tu me sors des fleurs qui ne sont pas de saison !

- À cause des messages !

- Toi et tes messages… marmonna le tatoué.

Ichigo soulevait les bouquets que lui tendait le livreur. Bientôt, Ichigo eut vite fait de les ranger dans leurs sceaux et se tourna vers Renji qui lui tendait un bordereau de livraison. Les deux hommes discutèrent de la pluie et du beau temps et le livreur quitta les lieux quelques minutes plus tard.

Le fleuriste passa ensuite son temps à mettre les fleurs dans le magasin en enlevant le papier transparent qui les recouvraient. Se sentant inspiré, Ichigo entreprit quelques compositions simples et deux ou trois plus élaborées. Il rangea la table où était située sa caisse et ouvrit son magasin. Une jeune femme attendait de pied ferme devant la porte. Brune, élancé et plutôt jolie malgré son air sévère et ses lunettes, elle demanda froidement :

- Avez-vous des fleurs pour exprimer une rupture amoureuse ?

- Euh… oui !

Ichigo qui ne s’attendait pas à une telle demande observa du coin de l’œil la jeune femme qui observait tous ses faits et gestes. Le roux la conseilla et finalement, elle choisit un bouquet de colchiques, fleurs de la séparation. Malgré le message que contenait le bouquet, Ichigo prit le temps de l’emballer avec soin. La brune lui demanda une carte qu’elle remplit nerveusement et qu’elle plaça à l’intérieur du bouquet. Elle paya et disparut tout aussi rapidement qu’elle était entrée.

Le jeune homme haussa les épaules et bientôt, il continua de voyager au travers de ses plantes qu’il aimait amoureusement. La sérénité des lieux était à peine interrompue par une musique très douce en bruit de fond et le passage des clients qui faisaient tinter la petite clochette au timbre clair lorsqu’ils entraient ou quittaient les lieux.

À la pause déjeuné, Ichigo appela son amant. Il n’aimait pas trop être fâché avec lui et puis, il aimait que les choses soient claires. À sa surprise, le brun ne décrocha même pas. Il laissa un message :

- « Shuuhei, c’est Ichigo. Je voulais juste que nous dînions ensemble ce midi. J’ai un peu de temps… alors si ça te dit… »

Ichigo raccrocha, contrarié, et ferma sa boutique lorsqu’il sentit deux bras l’enserrer et un souffle chaud près de son oreille. Hisagi lui murmura :

- Moi aussi j’ai beaucoup de temps !

Surpris, le jeune homme se retourna et croisa les yeux sombres de Shuuhei. Voyant l’air surpris d’Ichigo, Hisagi reprit :

- Je voulais te faire une surprise !

- C’est réussi !

- Je n’aime pas quand nous sommes fâchés. Tu viens ? J’ai réservé une table dans le restaurant français juste au-dessus…

- Que t’arrive-t-il ? demanda le roux, suspicieux.

Shuuhei éclata de rire et bientôt les deux jeune gens marchèrent l’un à côté de l’autre d’un pas paisible.

- Pourquoi est-ce qu’à chaque fois que je te propose quelque chose tu me suspectes de quelque chose de louche ?

- Tu ne fais jamais rien pour rien !

La réponse du fleuriste avait fusée. Hisagi cessa de sourire et observa du coin de l’œil son amant qui fixait maintenant droit devant lui, pensif. Le brun soupira et demanda :

- Depuis quand ?

- Pardon ? rétorqua Ichigo, surpris.

Shuuhei soupira une nouvelle fois et bientôt ils entrèrent silencieusement à l’intérieur du restaurant où une jeune serveuse brune les accompagna jusqu’à leur table. Après avoir commandé chacun une bière, le roux reprit :

- Que voulais-tu me dire par « depuis quand ? » tout à l’heure ?

- Depuis quand n’arrivons nous plus à nous comprendre ?

Les yeux du roux s’arrondirent légèrement et il scruta un instant l’étudiant en face de lui. Ichigo ne nia pas le fait… Il resta pensif quelques secondes et finit par dire d’une voix claire :

- Nous nous éloignons l’un de l’autre ces derniers temps…

Les yeux ambre se fixèrent dans ceux de son interlocuteur. Puis reprit :

- Je pense qu’entre tes examens et moi mon affaire, nous avons peu de temps pour nous !

- C’est vrai… marmonna Hisagi.

Le brun se caressa le menton et replia une jambe sur l’autre en se reculant légèrement.

- Ça te dirait de sortir ce soir ? proposa l’étudiant.

- Je ne peux pas ! Nous sommes vendredi et demain je dois être debout de bonne heure.

Voyant l’air malheureux de son amant, Ichigo reprit :

- Seulement un verre alors !

Un sourire vint fleurir sur les lèvres de l’étudiant qui laissa la serveuse poser leurs consommations et prendre leur commande. Ichigo plissa soudain les yeux. Il aurait juré voir une lueur apparaitre dans le regard sombre de Shuuhei lorsqu’il détailla la silhouette de la jeune femme qui quittait leur table.

- Elle te plaît ? demanda Ichigo.

Hisagi se redressa et ricana, gêné :

- Ne raconte pas de bêtises !

Ichigo observa le visage du brun tout au long du repas et le trouvait particulièrement animé lorsque la petite brune qui répondait au doux nom de Rukia selon sa plaque d’identité, venait les servir et les desservir. Cette dernière ne semblait pas insensible aux charmes d’Hisagi. À la fin du repas, les deux jeunes gens échangèrent quelques mots, tout cela pour se rendre compte qu’ils fréquentaient la même université. Cela agaça légèrement le fleuriste qui se sentait exclu.

Finalement, ils quittèrent le restaurant et Ichigo lança, exaspéré :

- Ne me dis pas que tu ne l’as pas fait exprès ?

- Quoi ? demanda le brun, surpris.

- Je n’ai rien dit à l’intérieur pour ne pas que tu m’accuses de gâcher un rendez-vous, mais cette fille te branche ?

- C’est juste qu’elle est sympa et puis on fréquente le même établissement…

- C’est avec elle ou moi que tu avais rendez-vous ?

Shuuhei fronça les sourcils autant que son interlocuteur et rétorqua sèchement :

- Ne commence pas à me faire une scène de jalousie ! Je n’ai rien fait qui le mérite…

- La prochaine fois, c’est moi qui ferai la même chose. Nous verrons bien qu’elle sera ta réaction !

Ichigo tourna les talons pour se rendre dans son magasin. Hisagi ne chercha même pas à rattraper le jeune homme et prit sa propre direction. Après tout, si Ichigo voulait jouer à la Diva c’était son problème !

°°0°0°°

Le jeune homme regardait sa montre… plus qu’une heure et il pourrait rentrer chez lui. Ça lui déplaisait d’être en désaccord avec sa moitié. Ichigo sursauta lorsque son téléphone sonna tellement ses pensées lui accaparaient l’esprit. Il demanda d’une voix claire :

- Boutique Gyokuyô, Kurosaki Ichigo bonsoir…

- Bonsoir…

La voix de l’homme était grave et légèrement traînante. L’accent était un peu chantant et la chaleur qui passait à l’intérieur d’un seul mot fit frissonner le fleuriste.

- Excusez-moi de vous déranger à l’heure de votre fermeture… mais j’aurai besoin d’envoyer un bouquet demain matin pour exprimer mes excuses. Auriez-vous une fleur qui pourrait l’exprimer actuellement ?

Ichigo fut surpris et son regard expert parcourut son magasin.

- Attendez… murmura le jeune homme. J’ai une fleur qui pourrait correspondre à votre demande. C’est la jacinthe. Cela vous conviendrait-il ?

- Ce n’est pas la beauté de la fleur, mais le message qu’elle délivre dont j’ai besoin !

La voix semblait soucieuse et Ichigo hocha inconsciemment la tête. Le jeune homme reprit :

- Alors c’est cette fleur qu’il vous faut !

- Très bien… Je voudrai mettre un petit mot. Veuillez mettre une carte sur laquelle vous indiquerez « Pardonne-moi Nanao, amicalement, Shunsui ».

- Bien…

Le roux avait pris le mot en note et bientôt il prit les coordonnées de carte bancaire de l’homme et l’achat fut réglé. Le cœur d’Ichigo battit de manière désordonnée durant toute la conversation qui fut brève et pourtant chaleureuse. L’homme était d’une amabilité déconcertante.

- Je vous remercie beaucoup jeune homme. Peut-être à bientôt !

Ichigo raccrocha et se maudit pour son émoi qui avait dû se sentir à l’autre bout du fil. Ichigo plaça la commande sur sa caisse pour la préparer le lendemain matin. Les coursiers ne prenaient plus de commande à cette heure-là. Le fleuriste ferma sa caisse et la mit à l’abri. Il avait fermé boutique et allait quitter les lieux quand il vit Shuuhei qui l’attendait à l’extérieur. Le roux sortit et ferma le volet mécanique. L’étudiant demanda enfin :

- Je suis désolé pour ce midi… Viens ! On va sortir, ça nous changera les idées !

Le fleuriste hésita et accepta finalement de suivre son amant qui, au détour d’une rue, lui vola un baiser discret.

- Que t’arrive-t-il encore ?

Le roux fut surpris par la légère couleur rosée qui colorait les joues du brun. Ce dernier baissa le regard et murmura :

- Rien… rien en particulier ! Je voulais juste t’embrasser !

Ichigo scruta à nouveau le visage tatoué d’un 69 et soupira en voyant le regard fuyant du brun.

- Où allons-nous ?

- Dans un pub irlandais !

- Quoi ?

Le roux se demandait encore ce qui allait se passer durant la soirée. Il suivit tout d’abord son amant en silence, puis ne put s’empêcher de demander :

- Les pubs irlandais sont dans les quartiers étudiants c’est cela ?

- Oui…

Hisagi tourna légèrement la tête sur le côté pour observer le roux qui s’agitait.

- Tu sais que je n’aime pas ce « genre » d’ambiance. Je me sens « à l’écart » !

- Oh… Ichi. Tu es plus vieux que ton grand-père ! Allez viens et amuse-toi pour une fois !

Shuuhei prit la main du plus petit et bientôt ils se retrouvèrent dans les rues animées et étudiantes de la ville. Hisagi se fit interpeller plusieurs fois et il répondit amicalement à chacun. Ce dernier fit entrer le roux qui observait attentivement tous ceux qui les abordaient. En cours de soirée, Ichigo se retrouva coincé entre un « Uzuru » et un « Ikkaku ». Ce dernier avait l’intention de se saouler et d’entraîner ses voisins dont Ichigo.

Voulant rester sobre, le roux trouva une technique pour faire en sorte que ce soit Ikkaku qui boive ses verres. Bientôt, le chauve nerveux s’appuya contre la table passablement ivre et déclara, en donnant une claque dans le dos du fleuriste :

- ‘tain ! Tu sais pas la chance que t’as d’être avec Hisagi ! Il se fait courtiser de partout… Hic ! Surtout depuis qu’il… hic ! Fais tatouer son 69 ! hic !

- Je ne sais pas si c’est une chance… marmonna Ichigo.

Le roux observait son amant jouer aux fléchettes avec, apparemment, des amis de fac. Pas une seule fois il ne s’était inquiété du sort du fleuriste qui commençait à trouver le temps long. Ichigo jeta un œil à sa montre, il était presque 23 h 20. Il était évident que le brun ne sortirait pas des lieux avant un bon moment. Ichigo réussit à repousser l’ivrogne et contourna quelques obstacles avant de se retrouver dans le dos de l’étudiant. Il demanda doucement :

- Hisagi… Je souhaiterai rentrer…

Surpris, Shuuhei observa Ichigo comme si sa présence était incongrue. Puis, se reprenant, il déclara :

- Pas maintenant Ichi… on vient d’arriver !

- Ça fait trois heures que nous sommes là et je n’ai encore rien mangé !

- Commande au bar, ils ont des trucs à grignoter !

- Demain je travaille Shuuhei… insista Ichigo.

Le brun se gratta la tête et ses amis l’interpellèrent pour reprendre leur partie.

- Écoute Ichi… Je finis ma partie et ensuite on rentre ! Ça te va ?

Le fleuriste resta un long moment à observer Hisagi qui n’avait même pas attendu sa réponse et avait recommencé à jouer. Ichigo sentait la colère lui monter au nez et il quitta les lieux dans l’indifférence générale. Mais à peine Ichigo avait-il franchi le pub qu’une voix moqueuse s’exclama :

- Oh mais que vois-je ? Un oiseau très rare que je n’ai jamais eu l’occasion de croiser !

Ichigo se retourna et croisa des yeux bleus électriques. Le jeune homme reprit :

- Dis-moi, je ne t’ai jamais croisé à l’université toi !

L’étudiant était plutôt grand et dépassait largement le roux. Il coinça le fleuriste contre le mur du café et souffla contre son oreille :

- T’es un joli petit lot et t’déplace seul ?

- Dégage ! chuchota dangereusement Ichigo.

- Oh… un rebelle ? se moqua l’autre.

- Tu ne comprends pas ce que je viens de te dire… Dégage ! répéta plus fort le roux.

Déjà excédé par Hisagi, l’intervention de ce type l’énerva un peu plus.

- Moi c’est Grimmjow et toi ?

Ichigo prit une inspiration et, sans attendre, balança un formidable coup de poing dans la mâchoire de l’étudiant qui se retrouva à terre. Le roux l’enjamba et quitta les lieux rapidement. Les étudiants qui accompagnaient Grimmjow l’entendirent murmurer :

- Je suis amoureux !

- Raconte pas n’importe quoi Grim’ !

°°0°0°°

Ichigo prit une douche et se changea rapidement. Il était toujours énervé même si le pauvre imbécile avait servi d’exutoire à sa frustration. Le roux s’enfonça dans ses draps et observa le ciel étoilé au travers de sa fenêtre. Ichigo ne supportait pas le noir absolu et à défaut de dormir avec une veilleuse, il laissait les volets ouverts.

Malgré tout, le fleuriste s’endormit rapidement, exténué par sa longue journée. Lorsqu’il se réveilla le lendemain de très bonne heure, il vit que le lit était désert. Une boule se noua dans la gorge d’Ichigo. Que faisait Hisagi ? Le roux mangea rapidement et prit sa douche. Une fois habillé, il téléphona encore une fois au brun mais son téléphone portable ne répondait pas.

Ichigo quitta l’appartement contrarié et marcha comme une flèche jusqu’à son magasin. Où était allé l’étudiant ? Arrivé devant son magasin, Ichigo se plia à sa routine habituelle ce qui l’empêcha de penser. Renji lui livra ses fleurs et s’inquiéta pour lui :

- Quelque chose n’va pas Ichigo ?

- Rien !

- J’n’en suis pas si sûr ! C’est Hisagi ?

Le roux se retourna de surprise vers le tatoué qui avait les sourcils froncés.

- Pourquoi me dis-tu cela ?

- J’n’vois pas qui pourrait te préoccuper comme cela ! C’est la seule personne à ma connaissance qui t’fasse réagir de cette manière.

Ichigo secoua la tête et abrégea la discussion. S’il avait des problèmes de couple, se n’était pas avec le livreur avec qui il pourrait parler. Les pensées du jeune homme se bousculaient dans sa tête et il se crispa en entrant dans son magasin. Ses yeux tombèrent sur la commande à préparer et sans plus se poser de questions, il entreprit de faire sa composition !

Chapitre 2

La semaine se passa sans qu’Ichigo ait de nouvelles d’Hisagi. Injoignable sur son portable, le roux commençait sérieusement à s’inquiéter. Il entreprit de retourner au pub où l’avait emmener le brun une semaine plus tôt. Le fleuriste ne trouva pas de trace du jeune homme par contre, la voix moqueuse qu’il entendit derrière lui fit dresser les poils de son corps.

- Oï… le roux ! J’t’ai manqué ?

Ichigo ne se tourna pas et voulu continuer sa route mais une poigne de fer lui enserra son avant bras et le fit pivoter de force.

- T’entends pas quand j’t’parle ?

- Dégage ! Rétorqua le roux.

- T’es limité question langage… Railla Grimmjow.

- C’est pourtant simple… j’veux pas t’parler !

- Pourquoi ?

- J’veux juste pas te voir !

Ichigo se dégagea d’un mouvement sec et repris sa route et lorsqu’il sentit une main vouloir l’agripper, le fleuriste se retourna brusquement et balança un direct dans l’estomac de son agresseur qui se plia en deux sous la force du coup qui était partit avec élan.

- Fou moi la paix !

Le roux avait presque hurler… sa voix forte et le bleuté courbé en deux sous la douleur firent d’eux un point de mire. Ichigo quitta les lieux rapidement, puisqu’il n’avait plus rien à faire là et Grimmjow marmonna :

- Je suis irrémédiablement amoureux !

- Pour ça, il faut que tu passes l’obstacle Hisagi Grim’ !

Grimmjow se releva en se massant son ventre. Il haussa un sourcil et interrogea :

- Hisagi ?

- C’est son petit ami… Et Ichigo n’est pas étudiant… C’est tout ce que je sais sur lui. Répliqua Ikkaku en tirant sur sa cigarette.

- Ainsi c’est Hisagi le problème ?

L’étudiant ricana doucement et fanfaronna :

- Allons nous occuper d’Hisagi alors !

°°0°0°°

Ichigo resta une quinzaine de jours sans nouvelle. La seule chose qui l’intriguait dans tout cela était la « voix » de son mystérieux client. Chaque semaine à peu près à la même heure, l’homme l’appelait pour lui passer une commande de fleurs. A chaque fois, il utilisait la fleur pour faire passer son message. C’était mystérieux… et cela tenait en haleine le jeune homme. Il s’était même fait un portrait robot du type derrière le téléphone. Et aujourd’hui… c’était l’heure du coup de fil.

Le roux se tint derrière sa caisse et finit d’emballer son bouquet quand le téléphone sonna. Le cœur d’Ichigo se mit à cogner fiévreusement dans sa poitrine. Il décrocha rapidement mais, laissa tomber le combiner dans sa précipitation. Le fleuriste rougit et s’excusa avant de reprendre la conversation :

- Kurosaki Ichigo… j’écoute !

- Bonsoir Kurosaki-san… Kyrouaku Shunsui à l’appareil.

Ichigo n’avait pas besoin que son interlocuteur se présente. Il était déjà subjugué par la voix de l’homme.

- Dite-moi… y’aurait-il une fleur qui soit jolie, quoiqu’elles le sont toutes… mais tout du moins qui déclare une amitié sincère sans pour autant que celle-ci ne soit prise pour de l’amour ou l’espoir d’un amour ?

- Euh… oui ! Je vous propose le bégonia blanc. En langage des fleurs cela veut dire « mon amitié pour vous est pure ».

- Il n’y a pas autre chose ?

- Hum, je pourrai vous faire une composition avec du lierre qui représente l’amitié éternel mais il a aussi une connotation amoureuse… Toutefois, si j’ajoute de la mousse, cela indiquera qu’il s’agit juste d’une amitié avec quelques branches de thuya symbole de l’amitié constante, je pense que le message passera correctement. Ou bien… je vous propose treize roses jaunes. Les roses jaunes représentent l’amitié et le chiffre 13 amis pour la vie !

Un léger silence prit place et finalement, l’homme choisit la première proposition.

- Bien sur, vous joignez une carte en indiquant « avec toute mon amitié, Shunsui ».

- Bien Kyouraku-san.

- Je vous remercie. Je voulais vous remercier… ma mère a apprécié le bouquet que vous lui avez envoyé la semaine dernière et surtout la petite carte avec la signification de chaque fleur. Elle était ravie pour une fois !

- Je vous en prie Kyouraku-san…

Ichigo avait le regard fixé droit devant lui, les yeux arrondis de surprise. La voix de son interlocuteur lui parvint lointaine :

- Quelque chose ne va pas Kurosaki-san ?

- Si… si excusez-moi, j’ai été distrait un instant…

- Je pense que vous avez du monde en boutique. Je vais vous laisser…

- A bientôt Kyouraku-san !

- A très bientôt Kurosaki-san !

Le fleuriste raccrocha et il fixait toujours aussi intensément son interlocuteur, une colère sourde montait en lui inexorablement. Hisagi se tenait devant lui décontracté… comme si rien ne s’était produit !

- Tu es vivant ! Finit par cracher le jeune homme.

- Bien sur ! J’étais chez mes parents….

Un silence tomba pesant. Ichigo étreignit ses mains l’une sur l’autre pour ne pas montrer leurs tremblement nerveux. Le fleuriste repris d’une voix basse étouffée par l’émotion violente qui le soulevait :

- Bien sur, ça ne t’es pas venu à l’esprit de me prévenir. C’est plus pratique que je m’angoisse tout seul dans mon coin !

Hisagi se gratta la tête et rejeta la tête un peu arrière comme un signe de défit. L’éclat de ses yeux brillait par leur indifférence.

- Écoute Ichigo… je ne suis pas venu pour me disputer. J’avais besoin de réfléchir ! Comme tu es parti en me laissant seul au pub la dernière fois…

- Attends quel est le crétin qui m’a laissé seul toute la soirée ? Je t’avais dit que je me levais de bonne heure…

- Franchement toi et ton boulot ! On ne peut jamais s’amuser… tout, tout, tout tourne autour de ton job et ta boutique ! Cracha l’étudiant énervé.

Ichigo regarda sa montre et vit l’heure de fermeture. Il contourna le comptoir et sortit ses clefs de sa poche. Il ferma sa boutique et se releva lentement pour ensuite faire face à Hisagi.

- Donc, si je comprends bien c’est de ma faute ?

- Écoute Ichi… Tu es toujours enfermé ici. Tu ne sors jamais, tu ne t’amuses pas comme nous on peut s’éclater à l’université !

- Désolé de te décevoir !

Le fleuriste retira son tablier et rangea son comptoir. Son cœur se serrait et il devait s’occuper les mains.

- Regarde moi au-moins Ichi…

Ichigo pris appuis sur le comptoir et leva lentement son visage vers Hisagi. Ses yeux ressemblaient à deux pierres précieuses sous l’effet de la colère. Le roux repris lentement :

- Donc, je t’empêche de vivre ?

- Ne le prend pas mal…

- J’dois le prendre comment ? Tu te barres avec tes amis et tu me laisses tout seul avec des types que je connais pas. Je passe mes journées à faire en sorte que nous puissions vivre décemment, je te rappelle que je te demande rien ! Et pour finir, parce ce que j’ai des journées à rallonge tu me reproches de ne pas pouvoir suivre ton rythme d’étudiant ?

- Fallait que tu me reproches le fait que je dépends de toi ?

- La ferme ! Je t’ai jamais rien demandé et si je te fais la réflexion, c’est juste pour te rappeler que je ne vis pas sur la même planète que toi…

- J’m’en suis rendu compte Ichi, c’est pourquoi j’ai besoin de souffler !

- Souffler ? Répéta le roux d’une voix blanche.

- Oui… je voudrai qu’on se sépare pendant quelques temps. J’ai besoin de réfléchir…

Les poings d’Ichigo se serrait convulsivement sur le comptoir. Le jeune homme se redressa soudain, il n’allait pas perdre son calme. Il avait passé trois semaines presque à chercher et à s’angoisser pour un type qui avait besoin d’air ? Le fleuriste tourna les talons et se dirigea vers l’arrière boutique pour fermer les lumières. Il attrapa son long manteau noir et s’enveloppa à l’intérieur. Le jeune homme remonta le col de sa veste et s’apprêtait à sortir.

- Où tu vas ? Demanda Hisagi.

- Je ferme mon magasin… j’ai besoin d’air aussi là, tu vois !

- Écoute, si t’as besoin de quelqu’un tu peux te tourner vers Grimmjow Jaggerjack. Il m’a dit que tu l’intéressais…

Hisagi ne pu finir sa phrase, un formidable coup de point le fit taire. Shuuhei s’effondra sur le sol. Sa lèvre inférieure avait éclaté sous le choc.

- ‘tain Ichi… faudrait te calmer ! T’as la fâcheuse tendance de tout régler avec tes poings !

- Tu joues au macro maintenant ? Je ne veux plus te voir Shuuhei !

Ichigo déclara énervé

- J’enverrai tes affaires à l’adresse de tes parents !

- Ichi… ne le prend pas comme ça !

Le fleuriste ne fit bouger que ses yeux. Hisagi frissonna et son cœur saigna, jamais Ichigo ne l’avait regardé de cette manière. Qu’avait-il fait ? Le brun se redressa soudainement, il voulut prendre le roux dans ces bras mais Ichigo repoussa l’étudiant qui faillit tomber dans les seaux de fleurs. Le fleuriste voulait en finir vite maintenant… C’était comme si la douleur l’anesthésiait. Le roux ouvrit sa porte et il entendit derrière lui Hisagi qui demandait pardon

- Je suis vraiment désolé… je voulais pas que ça se finisse comme ça !

- La ferme ! Fallait réfléchir avant… mais apparemment, tu ne vois que ton petit monde sans te soucier de ce que je pourrai ressentir.

Hisagi sortit et stationna sur le trottoir attendant qu’Ichigo ferme son magasin.

- Ichi… je voudrai que l’on continue…

- Quoi ? Coupa sèchement le roux.

Le fleuriste se tourna d’un bloc vers son « ex » à présent et le foudroya du regard.

- Ce n’est plus la peine de venir me voir ! Même en tant qu’ami… je pense qu’on a plus rien à se dire !

Ichigo tourna les talons et quitta les lieux. Hisagi resta statufié sur le trottoir se massant la mâchoire. Le roux ne se retourna même pas. Son cœur battait à un rythme fou, ses poings étaient serrés dans les poches de son manteau. Son corps était raide sous la tension, ses yeux était tel de l’onyx et l’aura autour de lui était glacial. Chacun se recula pour laisser passer ce jeune homme qui transpirait la colère par tous les pores de peau.

Pourquoi ? Pourquoi ? Ne cessait de penser Ichigo. Où ai-je foiré ? Le jeune homme se souvenait de son premier baiser avec Hisagi derrière la salle de sport du collège. Puis d’autres souvenirs se superposèrent tel un mille-feuille. Un sanglot fut rattraper juste à temps. Les pas du jeune homme se firent de plus en plus rapide… et bientôt, Ichigo couru au travers de la ville. Il rentra chez lui en claquant la porte. Partout où les yeux du jeune homme se posaient, partout il trouvait les affaires d’Hisagi. De rage, le fleuriste sortit un carton et entassa toutes les effets personnels du brun et les porta devant la porte d’entrée. Il y passa une partit de sa soirée mais fut soulagé lorsqu’il eu finit !

Ichigo se retrouva dans la salle de bain et prit une douche. En sortant, il enfila son pyjama et regarda longuement son armoire à pharmacie. Le jeune homme finit par l’ouvrir et sortie une boite de somnifère. Il se dirigea vers la cuisine, prit un grand verre d’eau et arrivé devant son lit avala un cachet. Le médecin, lui en avait prescrit lorsqu’il avait perdu le sommeil au moment de la création de son entreprise. Le roux était tellement sur les nerfs à l’époque. Je n’étais pas facile à vivre… songea t’il. Le fleuriste finit par s’endormir sous ces couettes et se laissa gagner par la torpeur.

°°0°0°°

Ichigo se leva le lendemain avec la bouche pâteuse et quelque chose qui lui faisait mal au cœur. Il se redressa et s’assit sur son lit. Brutalement, il se souvint de la scène de la veille. Le jeune homme replia une de ses jambes sur lequel il posa son menton. Il l’encercla de ses deux bras et il ferma les yeux. Le roux chercha au fond de lui quelque chose… mais aucune émotion ne le traversa. Vide !

C’était le seul mot qui lui venait à l’esprit. Pourtant, les souvenirs se succédaient dans sa tête. Heureux, malheureux, les coups de gueules, et les fous rire… mais, c’était comme si son être refusait d’enregistrer ce qui s’était passé. Il était seul pour la première fois de sa vie. Ichigo avait quitté rapidement le nid familiale pour vivre sa vie. Shuuhei et lui avaient aménagé ensemble quand son amant avait eu vingt ans. Ichigo gagnait un peu d’argent avec ses petits boulots et ses stages. Le roux avait emprunter de l’argent à son père pour monter sa boutique et ce dernier l’avait aidé auprès des banquiers.

Même si Isshin n’avait pas comprit les préférences sexuelles de son fils, il ne l’avait pas jugé et l’avait soutenu dans sa relation, dans ces projets et l’aidait à distance sans imposer sa présence. Ichigo était reconnaissant à ses parents d’avoir été aussi tolérant. Lentement sa vie s’organisait entre équilibre dans sa vie de famille, sentimentale et professionnelle. Pourtant, il venait de perdre la seule personne qu’il n’ai jamais aimé. Mais Ichigo devait bien se l’avouer… Hisagi avait beaucoup changé depuis qu’il avait intégré la fac.

Le jeune homme se leva enfin et prit sa douche, s’habilla, déjeuna et partit travailler. Une fois en boutique, Ichigo s’occupa de la commande de Kyouraku. Un bref sourire triste vint éclairer ses traits fatigués. Le fleuriste passa sa journée de façon mécanique mais arborait un sourire des plus convaincants auprès de ces clients avec qui il échangeait des banalités.

Les jours se succédèrent ainsi… Ichigo se levait, mangeait, se lavait, partait travailler. Il arborait un sourire et discutait avec chacun. Le jeune homme prit le temps de renvoyer toutes les affaires de Shuuhei chez ses parents. Le soir, il faisait ses comptes, et se décida de créer son site web, ça lui passerait le temps et éviterait de trop penser ! Il décida de s’inscrire le soir à des cours auprès de jeunes étudiants. Comme il n’y connaissait rien, il prit des cours pour les débutants. Le jeune homme s’acheta un ordinateur et tous les périphériques pouvant s’incorporer « à la bête » comme il l’a surnommait déjà.

Ichigo se rendit donc à son premier « rendez-vous » en métro. A sa surprise, il entra dans un petit bâtiment blanc immaculé. Le jeune homme constata que les « clients » étaient un petit groupe de dix personnes environs, femmes, hommes de tous âges. Il se sentit soulagé… Les « étudiants » entrèrent et chacun fut pris en charge par un formateur. Ichigo sentit ses cheveux se hérisser lorsqu’il entendit une voix que jamais il n’aurait cru entendre dans un lieux pareil. Lentement, le jeune homme leva les yeux et croisa les yeux bleus reconnaissable entre tous.

- J’ai toujours su que j’avais beaucoup chance ! Maugréa Ichigo.

- Tien, tien, tien… fit avec un grand sourire Grimmjow. Moi justement qui en manquait jusqu’à présent !

Ichigo se frappa le front et marmonna :

- Si t’essaye quoi que se soit…

- Je sais, je sais… Tu as un très bon crochet, je l’admet ! Ricana l’étudiant.

- Tu t’y connais en informatique ? Demanda Ichigo inquiet soudainement.

Grimmjow éclata d’un rire franc qui firent retourner l’ensemble des personnes se tenant dans la salle. Un chut retentissant se fit entendre. La situation agaçait le roux qui demanda sèchement :

- Je suis ici pour apprendre ! Tu es compétent oui ou non ?

L’étudiant cessa de rire et observa le fleuriste qui était contrarié.

- J’en connaît un rayon !

- Bien… j’ai pas de temps à perdre alors !

Ichigo affichait une mine froide et ses yeux ambres étaient aussi expressif que ceux d’un reptile. Grimmjow se gratta le fond de gorge et entrepris d’expliquer au jeune homme tout ce qu’il avait à connaître en premier lieux sur un ordinateur. Le roux fut soulagé, cela n’avait pas l’air si compliqué. Il mémorisa tout ce que Grimmjow lui donnait en information. Ce dernier s’inquiéta de ne pas voir le jeune homme ne pas prendre de note.

- Il le faut ? Demanda le roux.

- Si tu veux pouvoir le reproduire chez toi… un peu, si t’oublie !

Le fleuriste finit par sortir quand même un bloc et un crayon mais ne nota que quelques informations à la surprise de Grimmjow. En fin de cours, Ichigo savait déjà se débrouiller pour naviguer et avait comprit les bases du traitement de texte. Le jeune homme rangea ses affaires quand l’étudiant à côté de lui, lui demanda :

- C’est pour faire quoi ton site ?

- J’ai une boutique de fleurs et j’aimerai pouvoir livrer un peu partout et développer mon affaire !

- Quoi ? Fit surpris le bleuté. Tu es à ton propre compte ?

- Oui…

- Mais…

- Tu pensais que je faisais quoi ?

Grimmjow posa un regard surpris mais aussi emplie de respect sur le roux. Il s’assit au travers de sa chaise les jambes écartées, et posa un coude sur la table où ses doigts s’agitaient nerveusement.

- J’en sais rien à vrai dire… disons que… Hisagi n’est pas une flèche et qu’il soit avec un type dans ton genre m’étonne quelque peu. Mais en plus que tu sois si déterminé et entreprenant dans ta vie, c’est comme si on m’annonçait le mariage d’un aigle avec un koala ! Comment avez vous pu vivre ensemble ?

- Comment tu sais ça ?

- Il me l’a dit !

- Oh…

Ichigo avait finit de ranger ses affaires et attrapa sa veste d’un geste vif. Le jeune homme passa une main nerveuse dans ses mèches oranges indisciplinées et saisit son sac. Il remercia l’étudiant :

- Merci pour ton cours constructif. Je n’aurai pas pensé que tu puisses être aussi sérieux.

- Je le suis la plupart du temps… affirma Grimmjow avec un sourire en coin.

Le roux le salua et quitta les lieux. Il n’avait vraiment pas envie de s’attarder. La voix de Jaggerjack lui parvint mais il n’y prêtait pas attention pressé de rejoindre sa ligne de métro. Le jeune homme se perdit dans la foule et Grimmjow le perdit de vue rapidement. Le jeune homme maudit son camarade de classe de lui avoir fait perdre du temps avec des questions stupides. Tant pis, il le verrait la semaine suivante !

°°0°0°°

Deux mois qu’Hisagi l’avait quitté et Ichigo avait la sérieuse impression de marcher à côté de ses pompes. Son affaire allait bien heureusement. Il n’avait pas encore un salaire mirobolant mais il pouvait payer ses factures et vivre à peu près décemment. Sa seule distraction était les cours qu’il suivait avec Grimmjow. Ils s’entendaient bien mais, Ichigo refusait toutes les tentatives d’approche de l’étudiant.

Ichigo regarda sa montre impatient… « son » client devait l’appeler aujourd’hui et il était bientôt l’heure. Qu’allait-il lui demandé cette fois-ci ? Le jeune homme commençait à ranger son magasin lorsque la clochette retentit dans le magasin. Le roux se redressa et tourna son visage pour voir un homme relativement grand et bien bâtit se pencher sur les différentes fleurs. Un sourire naquis sur les lèvres d’Ichigo en se rendant compte du lien qui tenait les très long cheveux de l’homme, des roses des vent. Le jeune homme ne voyait pas réellement les traits de l’homme qui portait un chapeau.

Le fleuriste le voyant s’arrêter indiquant qu’il avait fait son choix, se redressa et vint à sa rencontre.

- Bonsoir… Avez-vous fait votre choix ?

L’homme fut surpris et se tourna vers Ichigo et ses yeux s’arrondirent de surprise une fois posée sur le jeune homme. Le cœur du jeune homme se mit à battre furieusement à sa grande surprise, il venait d’avoir la foudre lui tomber dessus. Et lorsque l’homme s’exprima sa voix chaude et sensuelle le bouleversa au plus profond de son être.

- Kurosaki-san ?

Ichigo était tombé amoureux de la voix et maintenant, il venait d’avoir le coup de foudre pour son propriétaire sans savoir qu’il s’agissait du propriétaire de la dite voix

 

Chapitre 3

Ichigo avait les mains moites et sans vraiment s’en rendre compte, il se mit à les serrer l’une contre l’autre nerveusement. Le roux rétorqua alors avec un sourire gêné :

- Oui… je suis bien Kurosaki Ichigo…

L’homme plus vieux semblait surpris, puis un sourire vint effleurer ses lèvres et il déclara :

- Bonsoir, Kurosaki-san… Mais je ne m’imaginais pas si « jeune ». Quelque fois le téléphone vous donne des impressions déformées.

Le roux fronça alors légèrement les sourcils et l’inconnu repris :

- Excusez-moi, je suis Kyouraku Shunsui…

L’homme tendis alors sa main vers Ichigo qui la regarda quelques instants hébété et la saisie. La main du jeune homme disparue dans celle de Kyouraku qui lui adressait un large sourire. Quant à Ichigo pour son plus grand désarroi, il se sentit fondre en même temps que le courant qui le traversait parcourait son corps. Le fleuriste retira sa main brusquement comme si le contact l’avait brûlé. L’homme avait repris mais les battements de son cœur était tellement lourd et assourdissent qu’il ne comprit pas la demande. Le roux gêné murmura :

- Pardon… Je n’ai pas compris…

Kyouraku haussa un sourcil surpris, puis avec un sourire reformula sa requête :

- Voilà, j’aimerai offrir un bouquet qui serait comme une excuse, que je regrette ce qui s’est passé et que mes sentiments sont toujours là… Pouvez-vous… c’est délicat…

L’homme paraissait gêné mais continua :

- Comme vos bouquets touchent toutes les personnes qui les reçoivent pouvez-vous m’en composer un comme celui-ci ?

- B.. bien-sur !

Ichigo se tourna vers les fleurs qu’il avait devant lui et se concentra uniquement sur elle et non sur l’homme à côté de lui. Après avoir balayé du regard ce qu’il avait, le jeune homme proposa :

- Pour le regret sur les évènements passés, vous pouvez utiliser l’asphodèle, auquel vous pouvez ajouter l’ancolie blanche pour la solitude et l’anémone rouge pour les sentiments…

- Je vous fais confiance…

Cette réflexion fit sursauter Ichigo qui tourna son visage vers Kyouraku. Ce dernier l’observait toujours une lueur indéfinissable dans le fond de ses yeux. Ichigo retourna à son comptoir et il espérait le plus naturellement du monde.

- Souhaitez-vous que j’associe une carte ?

- Oui… mais je vais la remplir ! Je vois la dame ce soir…

Le ton était celui de la confidence et le cœur d’Ichigo battait un peu plus vite. Pourtant, cela lui faisait mal d’emballer le bouquet pour une personne qu’il n’aurait pas souhaité l’existence. Il se morigéna intérieurement et fit le bouquet avec soin. Shunsui avait saisit une carte se trouvant sur le présentoir et nota dans une belle écriture ample un message. Ichigo n’essaya pas de lire et se concentra plutôt sur la facture de l’homme.

Ce dernier repris de sa voix nonchalante :

- Je suis vraiment surpris Kurosaki-kun… je vous pensais beaucoup plus vieux. Vous semblez si… enfin, vous semblez vous y connaître…

- J’ai toujours aimé les fleurs et j’ai toujours voulu être fleuriste. Ma grand-mère avait une serre et je passais beaucoup de temps chez elle petit… Se sont mes meilleurs souvenirs d’enfance. Peut-être est-ce pour cela que j’ai voulu créé mon magasin et pouvoir faire ce que je souhaitais.

- C’est très réussit !

Kyouraku balaya le magasin d’un regard circulaire. Les deux vitrines étaient impeccables et sur l’une d’elle, on pouvait y voir de nombreuses compositions de toutes tailles accompagnaient de meubles anciens patinés. Les décorations suspendues donnaient une impression de faux fouillis et donnait surtout un air très frais à l’ensemble. Sur l’autre vitrine, des bouquets étaient exposés, du plus sophistiqués au plus simple… une véritable explosion de couleur.

A l’intérieur du magasin, le jeune homme avait utilisé des vieux supports en métal comme des portes manteaux ou des tringles et les avaient détournés pour en faire des perchoirs à fleurs. Des seaux étaient posés sur des supports un peu au-dessus du sol et de nombreuses fleurs s’y épanouissaient. Les tons verts, orange, bruns, et ocre ressortaient de l’ensemble. Le magasin dégageait un mélange de modernité et d’ancien qui était un vrai régal pour l’œil.

Shunsui se sentait à l’aise dans cet univers. De plus, l’air embaumait de senteurs entêtantes. L’air invitait à la détente… L’homme soupira de contentement. Ichigo avait suivit le regard de son client et vit avec satisfaction l’air approbateur de ce dernier. C’était toujours agréable pour lui de voir les visiteurs appréciés l’endroit. Il avait travaillé tellement dur pour obtenir le résultat qu’il souhaitait. L’homme le régla et leurs regards s’accrochèrent une fraction de seconde.

- Je vous remercie Kurosaki-kun…

- Je vous en prie…

- Je reviendrai avec grand plaisir dans votre établissement.

- Se sera un plaisir pour moi de vous recevoir Kyouraku-san !

Un fin sourire étira les lèvres de l’homme qui salua une dernière fois le fleuriste et quitta la boutique. Ichigo n’eu pas le temps de se poser des questions, un client pressé choisit une composition florale en vitrine. C’était la plus cher et apparemment, il avait quelque chose à se faire pardonner ! Une fois l’homme partit, Ichigo regarda sa montre et vit qu’il était en retard. Il se précipita dans son arrière boutique et ferma son magasin. Le roux attrapa son manteau et après avoir vérifier que sa caisse était en sécurité, ferma et tira le rideau métallique.

Ichigo se redressa et remonta son col. Il marcha d’un pas pressé vers le métro et dévala les marches. C’était sur, il serait en retard ce soir pour son cour d’informatique. Le roux s’assit pensif et rejeta sa tête en arrière. Kyouraku était complètement différent de ce à quoi il avait pensé. Si l’homme l’avait pensé plus vieux, lui avait imaginé l’homme plus jeune. Il était sur qu’il devait avoir à peu près l’âge de son père ou pas loin. La physionomie de l’homme était nonchalante et il respirait la gentillesse. Il avait l’air de prendre son temps et semblait vivre sa vie à son rythme… et se ne devait pas être à cent à l’heure !

Ichigo se releva et franchit les portes de la rame pour se retrouver sur les quais bondés mais, ils l’étaient beaucoup moins qu’aux heures de pointes. Le jeune homme se laissa porter par le mouvement et se retrouva très vite dehors. Il vit tout proche de la sortie de métro le petit bâtiment blanc ou Grimmjow devait l’attendre. Ne voulant pas paraître impoli, le roux marcha rapidement vers la salle de cours. Ce lieu lui faisait penser à un laboratoire… Les murs, les sols et le mobiliers ou presque étaient blancs. Il frappa discrètement à la porte et se dirigea à sa place sans se faire remarquer.

Grimmjow n’était pas là à sa surprise. Le jeune homme vit les rapides coups d’œil qui lui étaient envoyé et mit son ordinateur en route. Il sortit ses notes et ressortis ces feuilles qui lui permettraient de créer son site. Ichigo sentit brutalement derrière lui une présence menaçante. Un corps se laissa choir sur la chaise à côté de la sienne et le roux tourna légèrement la tête pour croiser un regard bleu électrique furieux.

- Qu’est ce que tu foutais ?

- Bonsoir… Répondit Ichigo calmement.

Grimmjow détailla le fleuriste avec intérêt et il finit par marmonner calmement :

- Je me suis inquiété…

- Oh… des clients qui sont arrivés à la dernière minute. Je n’ai même pas eu le temps de grignoter quelque chose…

Un sourire carnassier vint effleurer les lèvres de l’étudiant qui demanda :

- Vraiment ? Alors, je peux t’inviter ce soir ?

Ichigo qui s’était concentré sur ses lignes de PHP se tourna brutalement et observa intensément le jeune homme en face de lui.

- Grimmjow… ne raconte pas n’importe quoi !

- C’est une invitation tout à fait sérieuse !

- Je n’ai pas le temps et demain, je me lève tôt !

Croyant avoir échappé à son tortionnaire, le roux avait repris l’étude de sa page mais une main nerveuse s’abattit sur l’écran et un souffle chaud vint contre son oreille.

- Dit… cela t’arrive de t’amuser de temps en temps ? Si tu ne sais pas… je vais te montrer !

Ichigo se raidit sur sa chaise et un froncement de sourcil vint obscurcir son visage. Ichigo tourna lentement son visage vers l’étudiant et le foudroya du regard. Il murmura distinctement et en détachant chaque mots :

- Vous les étudiants passaient votre temps à vous amuser… Comme je le disais à Hisagi, j’ai d’autres obligations…

- Qui t’empêche de profiter de prendre un peu de bons temps de temps en temps ?

Un sourire narquois narguait maintenant le roux qui était maintenant complètement exaspéré.

- Écoute Grimmjow, j’ai essayé de sortir avec un étudiant et regarde où cela m’a mené… nulle part ! Alors… oublie-moi !

- Hors de question !

- Pourquoi ?

- Tu es là pour me donner des cours et ne pas me draguer ! Méfie-toi, je pourrai demander de changer de prof !

- Tu ne peux pas… Souffla méchamment Grimmjow. Nous sommes faits pour être ensemble !

- Dans tes rêves !

- Les rêves peuvent devenir réalité…

La colère commença à bouillonner en Ichigo qui voulu se redresser pour partir mais une poigne de fer le cloua sur sa chaise. Le fleuriste tourna vivement la tête vers Grimmjow qui le dévisageait très sérieusement :

- Se n’est pas malhonnête ce que je te propose… C’est juste sortir manger un truc ensemble. Et puis, je te propose cela comme à un ami. Je ne te ferai aucunes avances ou chercherait quoique se soit. Contrairement à ce que tu peux penser, je peux être très sérieux !

- Dans ce cas, commençons les cours !

Ichigo avait une expression fermée et Grimmjow soupira doucement. Il avait beau essayer de draguer le fleuriste de toutes les manières qu’il connaissait, ce dernier était complètement insensible à son charme. Peut-être avait-il quelqu’un d’autre ? Grimmjow commença son cours et pendant ses explications demanda :

- Tu as déjà remplacé Hisagi ?

- Pardon ? Fit Ichigo surpris par cette question déplacée.

- Si tu refuses de sortir avec moi, c’est parce ce que quelqu’un t’attend ?

- Cela ne te regarde pas !

- Si justement… Rétorqua Grimmjow. J’essaye de sortir avec toi et tu me refuses ce plaisir alors j’essaye de savoir pourquoi !

- Tu m’ennuies !

- Soit pas vache et dit moi pourquoi ! Il s’appelle comment ?

- Pour que tu ailles le trouver ?

- Donc, y’a quelqu’un ?

- La ferme et reviens au cours…

Grimmjow voyant que les autres élèves et étudiants s’agitaient et les observaient méchamment du coin de l’œil abandonna pendant quelques temps la partie pour recommencer dix minutes plus tard.

- Tu l’aimes ?

Ichigo tourna son visage vers le bleuté et marmonna furieux :

- Oui, j’aime quelqu’un et non, je ne sors pas avec lui !

- Oh… amour à sens unique ?

- La ferme et maintenant, si tu ouvres encore sa bouche de travers, je t’en colle une !

- Ok, ok…

Grimmjow retourna à ses explications, satisfaits et heureux de savoir le jeune homme libre même s’il était amoureux de quelqu’un d’autre. Cela lui laissait toutes ces chances pour le draguer. Le reste du cours se passa sans incident. Les deux jeunes hommes se quittèrent devant le bâtiment des cours et se saluèrent amicalement. Ichigo allait se diriger vers la bouche de métro mais une voix qu’il reconnaîtrait entre toute l’arrêta :

- Ichigo ! Ta mère et moi nous t’avons vu de loin… Tu viens manger avec nous ?

- Papa ? Que fais-tu ici ? Et maman est là…

- Oui ! J’étais passé dans le coin pour montrer à ta mère le nouvel emplacement de la nouvelle succursale. Et je te vois ici… c’était ton nouveau petit copain ? Interrogea Isshin curieux. Il est plutôt bien bâtit !

Ichigo leva les yeux au ciel et soupira exaspéré et pour la peine, il reçut un coup de sac à main de sa femme qui le foudroya du regard.

- Laisse Ichigo tranquille avec ça ! Mais, il a plutôt l’air pas mal… je dois l’avouer…

Isshin regarda sa femme effaré par une telle déclaration. Il se tourna vers sa femme comme s’il la voyait pour la première fois et déclara :

- S’il est avec Ichigo, c’est qu’il est gay !

- Ce n’es…

Ichigo fut coupé par sa mère :

- Qu’est ce que tu en sais ?

- Mazaki… Pourquoi me fais-tu une chose pareille. Il est jeune c’est vrai ! Je ne peux pas lutter avec l’âge. Mais regarde-moi…

Isshin fit un mouvement des bras pour montrer sa musculature et prendre une pause avantageuse devant sa femme. Un sourire séducteur aux lèvres. Ichigo se frappa le front d’une main et marmonna quelque chose sur les pères attardés et Mazaki éclata de rire et secouait la tête.

- Isshin arrête de faire l’enfant ! Mais c’est vrai que tu as de beau reste ! Fit sa femme moqueuse.

- Quoi des beaux restes ! Attend ce soir… s’écria Isshin. Je vais te prouver que j’ai plus que des beaux restes !

Tous les piétons s’étaient arrêtés presque pour écouter la conversation. Ichigo était honteux et essaya de se fondre discrètement dans la masse mais une poigne de fer vint s’abattre sur son épaule.

- Kurosaki Ichigo… ce soir tu manges avec tes parents !

Ichigo fut tourné comme un vulgaire sac à grain et fut entraîner par son père sans que ses protestations ou les prises de self-défense ne lui fasse quoique se soit. Le roux se trouva une heure plus tard devant un plat copieux dans une brasserie française que son père avait choisit « l’exotisme ». Une fois installée devant une table, Ichigo demanda où étaient ses petites sœurs…

- Elles font un voyage scolaire d’une semaine à Kobe et environ. Nous les récupérons demain soir. Je voulais profiter d’une soirée romantique… mais ta mère t’a vu ! Alors, nous passons une soirée en famille. Ca tombe bien, de toute façon, je voulais te voir pour avoir un peu de nouvelles. Tu te remets de ta séparation avec Hisagi ?

Ichigo resta un instant avec sa fourchette en suspens. Le jeune homme vit le regard inquiet de ses parents et se demanda s’il allait vraiment avoir une succursale dans le coin.

- Je… vais bien ! Affirma le jeune homme.

- Tant mieux, tant mieux…

Isshin se frotta les mains et Mazaki reprit :

- Tu sais, je m’inquiétais…

- Je vais bien maman !

- Si ça ne va pas… nous sommes là !

- Je vais très bien !

- Arrête d’embêter ce pauvre garçon Mazaki.

L’homme donna une claque dans le dos de son fils et éclata d’un rire franc :

- Regarde, il ne bronche même pas ! Tu t’améliores fils… Au fait, c’était qui se punk aux cheveux bleus ?

- Un étudiant…

- Encore ? S’étonna Isshin.

- Papa… ce gars me donne uniquement des cours d’informatique…

- Pourquoi ? Demanda sa mère curieuse.

- Je voudrai créer un site internet pour développer le magasin…

- Vraiment ? Fit sa mère intéressée.

- Oh… tu pourras faire le mien après ?

Ichigo foudroya son père du regard et le rembarra. La soirée continua sur le même ton et quand son père le déposa devant son appartement, Isshin interpella son fils :

- Si tu as besoin de quoique se soit… nous sommes là ta mère et moi !

- Haï ! Merci pour tout papa…

Isshin rit doucement et redémarra la voiture après un dernier salut. Ichigo sortit les clefs de son appartement et regagna bien vite ce lieu accueillant. Un peu plus tard, s’installant au fond de son lit, le jeune homme le trouva vraiment trop grand pour lui tout seul et surtout très froid. Il détestait être seul, il détestait la nuit. Ichigo ferma la lumière et observa le ciel étoilé et serra l’oreiller contre lui mais être avec quelqu’un uniquement pour chauffer son lit était pathétique ! Ichigo songea à Shunsui Kyouraku et son cœur se serra. Il aimait encore une femme et contre ça, il ne pouvait pas lutter ! Le jeune homme finit par s’endormir avec un visage au sourire nonchalant devant les yeux qui se succéda à un visage au sourire carnassier.

°°0°0°°

Ichigo travailla comme un fou durant sa nouvelle semaine. Ce soir là, il fut surpris d’entendre un tintement de clochette et croisa un regard brun chaleureux.

- Bonsoir Kurosaki-kun… Êtes-vous occupé ?

- Euh… oui !

- Pardon… je reviendrai…

Shunsui allait partir mais Ichigo bondit derrière son client et déclara maladroitement :

- Excusez-moi Kyouraku-san… je… je voulais dire…

L’homme se retourna tranquillement et lui adressa un sourire apaisant :

- Je voulais juste parler un peu et commander un bouquet…

- Le précédent à plu ?

Kyouraku se gratta le front avec une mine contrite et marmonna plus à lui-même :

- Nanao est vraiment difficile à convaincre ! Peut-être qu’avec un bouquet de rose rouge… se sera plus compréhensible ?

Ichigo resta silencieux un instant et finit par hocher la tête en déclarant d’une voix un peu enrouée :

- La rose rouge à un langage universel…

Un grand sourire s’afficha sur les lèvres de Shunsui.

- Vous avez raison Kurosaki-kun ! Je vais prendre un bouquet de rose rouge…

Ichigo se dirigea au même moment vers le seau de rose rouge au même instant où le faisait Kyouraku et les deux hommes se heurtèrent. Ichigo ferma une fraction de seconde les paupières et respira l’odeur de l’homme qui l’enivrait au point que son cœur s’affola et ses nerfs lui semblèrent à vif. La respiration du jeune homme devint précipitée légèrement et le roux fit de se mieux pour se contrôler. Shunsui pour il ne savait quelle raison reçut une légère décharge en cognant sur le jeune homme. Son cœur se mit à battre plus vite mais il mit cela sur le compte de la surprise. Il s’inquiéta :

- Je ne vous ai pas fait mal Kurosaki-kun ?

- Non… non… Je suis désolé Kyouraku-san…

- Non, c’est moi… je suis tellement pressé que je n’ai pas fait attention à ce que je faisais.

Ichigo observa l’homme. Il n’avait pas perçu son émoi à sa grande satisfaction. Le jeune homme composa le bouquet à son client et lui tendit après que ce dernier eu glissé une carte à l’intérieur. Leurs doigts s’effleurèrent et Ichigo sursauta légèrement. Shunsui fut troublé par le contact chaud de la peau du jeune homme. Que lui arrivait-il ? Kurosaki avait l’air de mal prendre leur contact physique, Shunsui se promit d’éviter ce genre d’événement à nouveau… Pourtant, était-ce son imagination ou bien… quelque chose chez Kurosaki provoquait chez lui un certain trouble. Il aurait aimé en avoir le cœur net ! Déjà, lors de la poignée de main, la chaleur qui avait parcouru son corps et l’odeur proche du jeune homme avait provoqué en lui un frisson qu’il avait interprété comme celui de la surprise ou d’un choc… En tout cas, son contact déplaisait à Ichigo… Depuis quand l’appelait-il par son prénom au fait ?

Shunsui quitta la boutique très troublé et avec… quelques interrogations ! Quant à Ichigo son cœur courrait dans sa poitrine et il posa une main inconsciente sur sa cage thoracique. Il fallait qu’il arrête de se faire des films et que surtout, surtout, surtout éviter les contacts physiques qui le bouleversaient plus que n’importe qui d’autre dans sa vie.

Ichigo ferma sa boutique un peu plus tard qu’habituellement. Il voyait déjà Grimmjow l’agacé sur son retard et son nouveau petit ami… Mince, il fallait qu’il se dépêche une nouvelle fois ! Ichigo se souvenait avec acuité durant son trajet en métro de la présence de l’homme aux cheveux bruns. C’était enveloppant et en même temps excitant. S’il continuait à le toucher comme il le faisait même sans le faire exprès, Ichigo n’était pas sur de garder toute sa raison…

Chapitre 4

L’hiver grignotait les derniers jours d’automne et le temps se faisait de plus en plus frisquet. Ichigo poursuivait son travail dans sa boutique. Et presque tous les soirs Shunsui Kyouraku venait le rejoindre aux cours des dernières minutes qui précédaient la fermeture.

Le jeune homme était troublé. Les longs regards que lui adressaient son interlocuteur ne le laissait pas de glace. Mais Ichigo songea que Kyouraku ne devait pas s’en rendre compte. Il lui devenait de plus en plus difficile de rester calme face à cet homme. D’autant qu’il l’entrainait sur des sujets de conversations variées et intéressantes… au point d’arrivé systématiquement en retard à ses cours d’informatique. Ichigo refusait de se nourrir d’espoir.

Ce soir là, la neige commença à tomber. Tout d’abord par de petits flocons insignifiants pour devenir plus drue, presque opaque. Lorsqu’Ichigo regagna le trottoir pour se rendre à son cours, il percuta Kyouraku qui était en retard et qu’Ichigo n’avait pas vu. Le mauvais temps devait y être pour quelque chose. Le roux avait été déçut de ne pas l’avoir rencontrer plus tôt dans sa boutique. De le percuter brutalement à l’extérieur, le voir hors d’un lieu qu’il connaissait le déstabilisa.

Sans vraiment s’en apercevoir, Ichigo rougit et il espérait que le mauvais temps ambiant cacherait sa gêne et surtout son trouble. Kyouraku semblait ravis de le voir, quoique son visage fouetté par les bourrasques lui donnait un air plus dur qu’il n’arborait jamais en sa présence. Toutefois, sa voix était toujours aussi douce.

- Kurosaki-kun… Le magasin est déjà fermé ? S’étonna t-il visiblement déçut.

- Oui… Je… Excusez-moi mais je prends des cours d’informatique et mon formateur est de moins en moins patient avec moi. Il m’a déclaré hier soir que si j’arrivais encore en retard aujourd’hui, il refusait de continuer à me donner des cours.

- Oh… je suis sincèrement désolé… Peut-être pourrais-je vous y conduire ? Une façon pour moi de me faire pardonner.

Le jeune homme fut surpris par la proposition et déclara précipitamment avant d’avoir eu le temps de réfléchir.

- Non… merci, je prends le métro !

Kyouraku parût une nouvelle fois déçut. Ichigo plissa les yeux, conscient que son imagination devait lui jouer des tours.

- Ah… c’était une proposition pour vous permettre d’aller plus vite…

Ichigo observa la neige qui tombait autour d’eux et rit doucement

- Je ne suis pas sur que nous arrivions à l’heure avec une voiture. Le métro me semble plus sûr…

- Vous avez certainement raison… Dans ce cas… je vous souhaite une bonne soirée Kursoaki-kun…

- Je vous remercie de me l’avoir proposé Kyouraku-san… Je vous souhaite une bonne soirée Kyouraku-san…

Le jeune homme était désappointé. Il observa quelques instants plus tard la haute silhouette disparaître derrière un écran blanc et se précipita vers la bouche de métro toute proche. Le jeune homme dévala les marches et pria pour arriver à l’heure. Il maudit le mauvais temps qui l’empêchait de profiter autrement de la présence de son client. Et s’insulta intérieurement de son manque d’à propos. Comment croire à une offre aussi subite ? Et pourquoi jouait-il de malchance ? Mais apparemment les Dieux étaient contre lui.

À peine Ichigo avait-il franchit le pas de la porte que la voix de Grimmjow retentit à son oreille.

- Quand tu veux, tu peut-être à l’heure…

- Quand je peux surtout !

Le ton sec du jeune homme aurait refroidit plus d’une ardeur, apparemment pas celle du formateur qui suivit Ichigo qui se dirigea vers sa table habituelle. Grimmjow l’observait mais le jeune homme n’essaya de ne pas y prêter attention.

- C’est l’une de nos dernières cessions… Fit doucement son professeur.

Lentement, Ichigo tourna son visage et attendit le reste de la phrase avec appréhension.

- Nous pourrions au moins faire en sorte de fêter l’événement. D’autant que nous avons presque finit ton site internet…

- C’est vrai que c’est grâce à toi que j’ai pu avancer aussi vite.

Le jeune homme sortit ses calepins et soupira doucement. Il devait bien le reconnaître, si Grimmjow n’avait pas été là, créé tout seul son site lui aurait prit beaucoup plus de temps. Grimmjow s’y était investit comme s’il s’agissait de sa propre activité. Ichigo songea qu’il ne devait pas être mauvais joueur et demanda à Grimmjow.

- Tu souhaites sortir où ?

- Tu accepterais ?

La voix de Grimmjow était incrédule. Ichigo observa son interlocuteur et hocha la tête. Les yeux bleus le fouillaient comme s’ils essayaient de décrypter la mine peu engageante du jeune homme assis en face de lui.

- Je ne sais pas comment te remercier… je n’irai pas t’offrir un bouquet, je pense que tu t’en fou… mais, si on passait une soirée ensemble en tout bien tout honneur…

Ichigo fronça les sourcils et détailla brutalement le jeune homme en face de lui

- Tu saurais faire ça Grimmjow ?

- Tu me prends pour qui ? Certes, j’aimerai bien aller plus loin.

Le sourire de Grimmjow s’élargit à cette idée

- Mais, si c’est pour que tu me fasses la gueule après, c’est inutile.

- Donc, tu veux aller où ?

- Ça te dirait la semaine prochaine de sortir en boite…

- La même qu’Hisagi fréquente ?

- On s’en fou d’Hisagi… Moi, je te parle d’une soirée spéciale. On réunit tout le monde alors, j’aimerai bien que tu sois avec moi au cours de la soirée.

Ichigo grimaça pour finalement accepter.

- Super !

- Maintenant… je voudrai finir mon site…

- Y’en a plus pour long…

Grimmjow ouvrit l’arborescence du site. Ichigo observa discrètement le jeune homme. S’il n’y avait pas eu Kyouraku… peut-être que…

°°0°0°°

Ichigo était plongé dans son catalogue, lorsque le tintement de la clochette de son magasin se fit entendre. Le jeune homme leva la tête de son magasine et vit un homme d’une cinquantaine d’année se diriger vers lui. Sa distinction et son calme lui firent vaguement penser à Kyouraku.

L’homme s’approcha de lui et Ichigo du réviser l’âge de son interlocuteur, il avait songé à quelqu’un de beaucoup plus vieux à cause des long cheveux blancs mais, lorsqu’il rencontra les yeux chocolats bienveillants, il comprit confusément son erreur.

- Bonjour…

- Bonjour… Je peux vous être utile ?

- En fait… comment dire cela… J’ai un ami qui vient souvent dans votre boutique et il offre très régulièrement de magnifique bouquet ainsi qu’un message pour la personne… enfin pour le bénéficiaire du bouquet. J’aimerai que vous m’en composiez un s’il vous plaît…

Ichigo avait haussé les sourcils. A part Kyouraku qui venait maintenant tous les jours… Se pourrait-il qu’il soit un de ses amis.

- Je vous remercie de votre confiance…

Le jeune homme adressa un sourire à son client et se redressa de sa chaise pour se diriger vers l’homme qui le dépassait d’une tête.

- Je suis Kurosaki Ichigo…

- Ukitake Jyuushiro… Enchanter…

- Quel type de message voulez-vous faire passer ?

- En fait, je voudrai remercier une amie… Sans elle, je n’aurai pas pu rencontrer une certaine personne. Enfin… vous voyez, je ne suis pas très doué pour ce genre de choses…

- C’est une femme de quel âge ? Quel type de relation entretenez-vous avec elle ?

- Oh… elle a mon âge. Et c’est une amie d’enfance.

Ichigo balaya du regard son magasin et lorgna sur les différents seaux posés sur le sol ou suspendu. Ukitake murmura

- Votre magasin est un véritable bonheur pour les sens…

- Je vous remercie.

Le jeune homme sortit alors quelques roses de différentes couleurs bien épanouies. Ukitake le regardait faire avec intérêt et demanda

- Pourquoi les roses ?

- Parce ce que les roses ont un langage universel soit d’amour ou d’amitié. Et puis, lorsqu’elles sont présentées sous leurs formes la plus ouverte, elle représente la gratitude. Je vous préconise également le chiffre treize qui représente l’amitié.

- Et les couleurs ?

Ukitake était très intéressé par les explications du jeune homme. Ichigo se tourna vers son bouquet et désigna les couleurs du doigt

- Le rose représente le bonheur, le jaune l’amitié, les Nicole représentent l’élégance… mais vous pouvez aussi y mettre d’autres couleurs selon la préférence de la dame. Dans un panachage le langage des couleurs n’a pas la même importance que lorsque vous faite par exemple une déclaration.

- Oh… vraiment… Alors mettez des couleurs douces… pas de couleurs trop éclatantes…

- Comme vous le souhaitez !

Ukitake laissa le fleuriste à son œuvre et s’accouda au comptoir. Il suivait du regard le jeune homme et un léger sourire effleura ses lèvres. Lorsque le roux revint vers lui, il se reprit et se réfugia derrière une expression douce. Jyuushiro ne voulait pas que son interlocuteur puisse lire en lui.

Le fleuriste termina la présentation de son bouquet et le montra à son client qui hocha la tête.

- Pourriez-vous également indiquer la signification de ce bouquet ?

- Bien sûr…

- Je suis surpris. Je m’attendais à rencontrer une personne plus âgée.

- Si je puis me permettre, votre ami n’est pas Kyouraku-san ?

Ukitake éclata de rire et approuva

- Oui, oui… nous travaillons dans le même hôpital

- Hôpital ?

- Oui… Shunsui est chirurgien…

- Oh… je ne savais pas… enfin, nous ne nous parlons pas beaucoup non plus…

Ichigo rougit légèrement. Ukitake sentait son intérêt renouvelé. Shunsui lui parlait tous les jours de ce jeune homme et pourtant, il ne connaissait rien de lui. De quoi pouvaient-ils donc discuter. Pour lui le mystère s’épaississait.

- Pourtant, il vient souvent vous voir !

- C’est exact… mais… il arrive généralement à la fermeture et en ce moment, j’avoue me dépêcher de sortir.

- Pourquoi ? Désolé… Fit Jyuushiro qui ne l’était pas vraiment. Je me mêle de ce qui ne me regarde pas.

Le médecin jouait avec son interlocuteur. Mais il voulait en savoir plus sur lui. Un Shunsui qui tombe amoureux d’un homme, cela ne se produirait pas tous les jours. Qui était donc celui qui y était parvenu ? Lui n’avait fait qu’échouer lamentablement au cours de toutes ces années.

- … En fait, je prends des cours d’informatique. J’ai créé mon site internet et ces derniers temps j’étais très occupé…

Ichigo fit un signe évasif de la main. Il se sentait mal à l’aise, soudain. Le doux tintement retentit à nouveau et Ichigo vit à sa consternation Hisagi pénétrer dans son magasin.

- Bonjour Monsieur ! Déclara calmement l’ex d’Ichigo.

- Bonjour…

Ukitake observa le jeune homme au tatouage des plus… explicite qu’il n’est jamais vu. Il allait dire ça comme ça. A sa surprise, le brun se dirigea vers l’ancienne place qu’Ichigo occupait avant son arrivée et prit le catalogue pour le feuilleter.

- Voici votre bouquet Monsieur…

Le médecin tourna la tête à nouveau vers le fleuriste. Ce dernier affichait un air impénétrable et lui donna le montant de sa facture. Ukitake régla et trouva l’atmosphère plus lourde en quittant les lieux malgré le sourire dont le gratifia Ichigo.

A peine son client eut quitté les lieux, Hisagi demanda d’une voix cassante.

- Je peux savoir pourquoi tu sors avec Jaggerjack ? Et c’est qui ce type ?

- Pour le remercier… Et ce type est un client !

- Tient donc ! Et depuis quand accordes-tu ce genre de service ? Et ton client avait une façon particulière de te regarder !

- Cela ne te regarde en rien Hisagi… on sort plus ensemble ! Et tes crises de jalousies n’y feront rien…

- Ben… c’est que tu vas être devant mes potes et comme je t’avais présenté comme mon petit ami que tu sois avec un autre gars…

Ichigo s’occupa de débarrasser son comptoir et ignora l’étudiant qui vint s’accouder sur le plan de travail. Le fleuriste songea à l’égoïsme de Shouhei qui voyait toujours son prestige de sa position.

- Ichigo… on va croire que t’es un gars facile…

- Lâche-moi !

- Je tiens à toi…

- Comme de ta dernière chemise…

- T’es rude ! Tu pourrais faire un effort !

- Tu es tout simplement jaloux avoue !

- Attend ! Tu refusais mes invitations systématiquement… Et là, là tu acceptes de sortir avec un type que tu connais à peine. C’est un tombeur… ce n’est pas un tableau de chasse qu’il a… c’est un Atlas !

- Pourquoi… tu as combien de conquêtes à ton actif toi ?

- Ben… j’ai toujours été sérieux avec toi… donc, j’ai pas connu beaucoup de monde… trois !

Ichigo se tourna vers Hisagi et le scruta et lâcha froidement

- Moi je n’ai connu que toi !

- C’est vrai ?

Hisagi attrapa Ichigo dans ses bras et d’une main caressa les cheveux du roux. Shouhei avait enfoui son visage dans la nuque d’Ichigo et murmura presque en ronronnant

- Tu sens très bon Ichi…

Le jeune homme ne répondit rien, troublé par la présence si proche de son ex qui léchait son cou. Ce qui le fit sursauter. Ichigo tenta de repousser Hisagi. Tout à leur bataille, aucun des deux ne remarqua la présence de Kyouraku qui demanda inquiet

- Auriez-vous besoin d’aide Kurosaki-Kun ?

Ichigo devint blême ce qui n’échappa pas à Shouhei. Dans un mouvement brusque le fleuriste se libéra de l’étreinte d’Hisagi en rougissant. Kyouraku avait sentit un pincement au cœur en voyant les deux jeunes hommes se disputer. Et le peu qu’il avait entendu, et vu, il était évident qu’ils formaient un couple.

Apparemment le fleuriste n’appréciait pas trop les manières du jeune homme très entreprenant. Shunsui d’ailleurs quand il vit la joue du jeune homme ne pu s’empêcher de lever un sourcil. Les jeunes d’aujourd’hui n’avaient visiblement pas froid aux yeux.

Hisagi remarqua immédiatement dans l’attitude et le regard du client d’Ichigo un intérêt qui ne ressemblait pas qu’à un intérêt professionnel.

- Ichigo n’a besoin d’aucune aide ! Cracha Hisagi.

- Shouhei, tu sors immédiatement de mon magasin !

Ichigo montra la porte d’autorité à l’étudiant et la lueur mauvaise qui se lisait au fond de ses yeux ne lui disaient rien qui vaille. Il sentait qu’il avait dépassé certaines bornes. Sans rien ajouter, Hisagi quitta le magasin en foudroyant Shunsui du regard.

Lorsque la clochette finit de tinter, Kyouraku déclara légèrement amusé

- Il n’est pas à prendre avec des pincettes votre… ami !

Ichigo se sentit ému et aurait voulu crier qu’il n’était plus son petit ami, mais il se voyait mal aborder le sujet. Il murmura simplement

- Il se mêle surtout de choses qui ne le concerne plus… et merci pour votre proposition d’aide, mais je sais me défendre.

- Je me doute…

Le ton surpris le jeune homme qui observa son interlocuteur qui semblait pensif. Kyouraku fixait la porte et se retourna vers le fleuriste curieux brusquement.

- Je vous présente mes excuses… pour cette scène…

- Ah les problèmes de couples… je sais très bien de quoi il en retourne !

- Je… je ne suis plus en couple avec… Hisagi

La nouvelle fit plaisir à Kyouraku plus qu’elle n’aurait du. Ichigo qui voyait l’homme silencieux demanda précipitamment pour changer de sujet de conversation

- Vous souhaitiez un nouveau bouquet Kyouraku-san ?

- Oui… En fait… je voudrai signifier une rupture !

Ichigo se figea et observa son vis-à-vis avec des yeux ronds. Que s’était-il passé ? Une vague de bonheur traversa le fleuriste qui posa inconsciemment une main sur son cœur. Puis se reprit

- Je…

- Voyez-vous… il faut savoir être beau joueur… elle en aime un autre !

Kyouraku eut un petit sourire et ajouta en voyant le trouble du fleuriste

- Vous avez travaillé tellement dur pour…

- Il faut savoir admettre sa défaire Kurosaki-kun…

Ichigo au-delà de la demande du bouquet voyait la fin des visites du médecin dans sa boutique. Le jeune homme en fut troublé et se détourna de son client qui l’observait intensément, notant le trouble que ses paroles avaient créé.

- Je vous propose le chrysanthème blanc, qui désigne la fin d’un amour et je suis chagriné, le bleu désigne la fin d’un amour et fin des espérances, le Cyprès pour un amour mort, enfin, vous pouvez aussi exprimer les larmes et les regrets ou le Cytise pour le cœur brisé, il y a aussi l’œillet d’Inde pour… non, j’en ai pas ou le Colchique…

- C’est bon Kurosaki-kun. Faite moi un emballage pour tout ça !

Surpris Ichigo se tourna et croisa le regard chaleureux de Kyouraku. Le jeune homme ne sut pas très bien pour quelle raison mais son cœur se mit à battre très fort. Il se sentait aspirer par les yeux havane de son interlocuteur. Quelque part, il se sentait un peu inquiet par l’emprise que prenait sur lui cet homme. Le sourire du médecin s’accentua et Ichigo détacha son regard pour créer le bouquet commandé.

- Je voudrais que vous me fassiez un autre bouquet Kurosaki-kun… pour une autre personne…

La voix était plus douce soudainement et Ichigo redressa la tête pour observer son interlocuteur.

- Je voudrais faire un bouquet pour une personne dont je ne connais absolument pas les réactions en fait…

Kyouraku semblait songeur brutalement et il reprit avec un sourire chaleureux. Ichigo se sentait mal en imaginant très bien la demande. Certainement une nouvelle conquête en vue. Malgré lui son froncement de sourcil s’accentua

- Je voudrais lui faire une invitation à un flirt… c’est une personne timide, je pense.

Les yeux d’Ichigo s’assombrirent légèrement. C’était bien cela… une nouvelle conquête.

- Je voudrais lui dire que c’est une proposition sérieuse et que mes sentiments sont sincères. Ce ne sera pas la peine de mettre de carte dans celui-ci, la personne à qui je destine ce bouquet connait le langage des fleurs.

Surpris, le jeune homme observa son client et fit mauvaise fortune bon cœur. Après tout, si la personne connaissait le langage des fleurs, c’est qu’elle ne devait pas être mauvaise dans le fond. Kyouraku-san aura certainement plus de chance de voir sa demande accepté par une personne sensible…

Ichigo tira un Anthurium orange, des capucines blanches et ses yeux dérivèrent sur les pots en métal prit un freesia rose. Le jeune homme en fit un petit bouquet et se tourna vers son comptoir où l’attendait le médecin.

Le malaise soudain de son client mis le jeune homme en alerte.

- Allez-vous bien Kyouraku-san ?

- Oui… oui… en fait, je suis juste nerveux… un peu…

- Vraiment ?

Ichigo finit sa facture et attendit que le médecin paye. À la surprise du jeune homme, Kyouraku resta sur place et fixa intensément le roux qui devint brutalement écarlate. Le médecin tendit brutalement le petit bouquet au jeune homme.

- Kurosaki-kun… Pourriez-vous accepter ce bouquet ?

Ichigo ouvrit la mâchoire et fut incapable de répondre.

Chapitre 5

Un silence embarrassé prit place. Ichigo était stupéfait. Kouryaku prenant son silence pour un refus murmura confus

- Je suis désolé… j’ai cru… enfin, j’ai cru que vous comprendriez mes senti…

Le jeune homme se reprit en voyant la tristesse sur le visage de son interlocuteur.

- Non… enfin, je suis tellement surpris.

- Vous pouvez au moins y réfléchir… Souffla le médecin

Au même moment, le tintement de la clochette retentit prévenant ainsi les deux hommes de l’arrivée de clients

- Je…

Ichigo fit le tour de son comptoir, salua ses visiteurs et leur proposa de faire le tour du magasin. Lui-même se dirigea vers un seau et en sortit une rose couleur lavande. Le jeune homme se présenta devant le comptoir et emballa la rose, colla une étiquette. Shunsui regardait avec intérêt les mouvements du jeune homme. Il se tourna pour rencontrer le visage impassible des clients entrés plus tôt. Ils semblaient impatients.

La sonnette tinta à nouveau et Ichigo tendit la main vers Kouryaku qui venait de reporter son attention vers le jeune homme. Le sourire dont le gratifia le fleuriste lui fit battre le cœur. Il observa par contre la main d’un air interrogateur et Ichigo murmura

- Le bouquet…

- Oh…

Shunsui tendit le petit bouquet et Ichigo eut son sourire qui s’élargit. Le jeune homme tendit alors la rose lavande vers le médecin et déclara

- Voici ma réponse. Sur la carte agrafée, vous trouverez l’adresse de mon site internet. Jetez-y un œil….

Kouryaku resta perplexe pour finalement sourire et accepter la fleur. Le médecin attrapa son bouquet et quitta la boutique après un dernier regard vers le fleuriste. Ce dernier était déjà affairé avec le couple qui l’observait avec une certaine incompréhension. Le médecin laissa la place à un nouveau couple et quitta le seuil sur lequel, il s’était arrêté un instant. Son regard se reporta sur la rose et disparu dans le flot humain qui circulait dans les rues de Tokyo.

°°0°0°°

Ichigo rangea le magasin, son regard se reportait constamment sur le bouquet que Kouryaku lui avait offert plus tôt. La joie le transportait aussitôt et un sourire heureux fleurissait sur ses lèvres. Certes, il se posait un tas de questions. Comment et pourquoi le médecin s’intéressait à lui, alors qu’il était hétérosexuel et pourquoi aussi subitement.

Hier encore, Ichigo avait créé un bouquet alors pourquoi aujourd’hui lui avait-il offert celui-ci. D’autant que c’était lui qui lui avait confectionné tous ses bouquets.

Le jeune homme attrapa sa veste et se dirigea vers la sortie. Ichigo prit soin de tout fermer et bientôt il se mêla à la foule encore dense qui circulait affairé dans ses achats de Noël. L’ambiance festive le gagna et les nombreux couples qui marchaient enlacé, le touchait immanquablement.

Ichigo songea à la fleur qu’il avait donnée en réponse à Kouryaku et son sourire devint très doux. Il se traita d’imbécile et se demanda s’il avait aimé avant ? Il se comportait comme s’il s’agissait de son premier amour. Les yeux du jeune homme tombèrent sur les vitrines brillamment éclairées. Leurs décorations festives, lui semblaient soudain plus attrayantes, en fait, Ichigo les remarquaient pour la première fois. Dans trois petites semaines, les fêtes de Noël seraient là…

Un pincement au cœur vint parasiter son humeur joyeuse. Il devait passer les fêtes avec ses parents. Ces derniers l’avaient contraint à assister à la fête de famille et peut-être que Kouryaku-san voudrait qu’ils passent les fêtes ensembles ? Ichigo jura entre ses dents. Il se souvint brutalement qu’il avait accordé un rendez-vous à Grimmjow. Que ferait-il si le médecin lui demandait de sortir avec lui ce soir-là ?

°°0°0°°

Shunsui se dirigea vers le bureau de Nanao qui en le voyant traverser une nouvelle fois le seuil de sa porte avec un bouquet à la main, se renfrogna un peu plus qu’à l’ordinaire.

- Je vous ai pourtant dit que je ne voulais plus de bouquet puisque j’ai quelqu’un dans ma vie… Quand allez-vous comprendre ?

Shunsui eu un petit sourire et déclara goguenard

- Lisez la carte… je ne vous importunerai plus !

- Vraiment ? Fit sa secrétaire d’un air pincé.

Elle décacheta le petit message et haussa un sourcil.

- Vous savez, je pourrai mal le prendre ?

- Serait-ce pire que tout ce que vous m’avez dit jusqu’ici ?

Le médecin se dirigea vers la machine à café et se versa une tasse. Son air moqueur toucha au fond d’elle-même Nanao mais, elle refusa d’admettre que cet homme puisse la toucher. Il était tellement… lui ! C’était agaçant… pourtant, il était indéniablement doué pour son travail et uniquement pour cela, elle restait à ses côtés.

Les yeux de la secrétaire se posèrent sur la délicate rose couleur lavande

- Elle est magnifique cette rose… Est-elle aussi pour moi ?

- Non… celle-ci m’appartient !

Shunsui esquissa un petit sourire et se dirigea derrière son bureau. Il sortit une paire de lunette et demanda sans s’étendre sur le sujet alors que Nanao semblait sur les charbons ardents. Son regard perçant ne quittait pas la rose. Cette dernière trônait sur le bureau du médecin. Ce dernier d’ailleurs semblait plongé dans une recherche. Ses yeux aperçurent une carte de visite qu’inconsciemment l’homme tournait entre ses doigts.

Un reflet de l’écran se superposait devant le regard de Shunsui. Ses lunettes renvoyaient l’image inversée d’un écran où l’image de fleurs et une liste détaillée s’inscrivaient. Le téléphone du médecin sonna et il décrocha discret.

- Shunsui Kouryaku

- Sensei fit la voix moqueuse de Jyuushiro… je peux venir te rejoindre ?

- Si tu veux…

- J’arrive !

Un sourire éclatant barra tout à coup le visage du médecin. Son regard fut attiré irrésistiblement vers la rose dont il effleura les pétales songeur.

- Vous allez bien Kouryaku-san ? Demanda Nanao inquiète ;

- Très bien… merci de vous inquiéter…

Shunsui ne mentit pas. Il leva les yeux et rencontra le regard bienveillant de son ami d’enfance.

- Entre Jyuu-chan… Un bouquet ?

- En fait, je suis allé chez ton fleuriste cet après-midi et je lui ai demandé de me faire cette composition… C’est pour toi !

Nanao observa les deux médecins incrédules. Que faisaient-ils avec tous leurs bouquets de fleurs. Et ce fleuriste, qu’avait-il pu bien leur faire pour qu’ils deviennent si… crétins ! Kouryaku prit le bouquet et détacha la carte. Il vit immédiatement qu’il s’agissait de l’écriture d’Ichigo. Il lu rapidement le mot et observa incrédule son ami

- Je ne comprends pas bien ce que tu voulais me transmettre comme message.

Ukitake prit le siège en face de celui de son ami et déclara innocemment

- Ce jeune homme est… très intéressant… j’avoue être tombé sous son charme. Il dégage tellement d’innocence et de fraîcheur. C’est devenu une denrée tellement rare ce genre de jeune homme gay… Ils sont devenus tellement… sordides… Il n’y a que le sexe qui les intéresse à l’heure actuelle.

- Ce n’est pas ce que tu recherches Jyuu-chan ? Interrogea Shunsui.

L’homme était inquiet brutalement. Jyuushiro ne lui avait jamais caché qu’il était gay et le fait qu’il se soit déplacé pour rencontrer Ichigo l’interpella. Déjà, le fait d’avoir rencontré ce jeune homme au tatouage si explicite, lui avait fait froid dans le dos et l’avait obligé à se déclarer plus vite que prévu. Mais la jalousie s’était glissée dans son cœur. Il avait bien vu l’intérêt et les gestes de ce Hisagi. Et maintenant son ami ? Son air faussement sympathique ne le trompa pas. Contrairement à ce que pouvait penser Jyuu-chan, il voyait clair dans son cœur. Il le savait amoureux de lui depuis très longtemps mais, Shunsui s’était toujours évertuer à ne pas blesser où égratigner leur relation.

- Tu sais… je ne désespère pas qu’un jour, rencontrer l’homme de ma vie… Et ce jeune homme me semble réunir pas mal de qualité que je recherche…

- Vraiment ?

- Hum… hum… Toussota Nanao.

- Oui ?

- Votre premier rendez-vous vous attend Kouryaku-sensei…

- Tu m’excuseras Jyuu… je dois te quitter !

- Je t’en prie… nous aurons l’occasion d’en reparler tout à l’heure…

- Si tu le dis !

- Très jolie ta rose au fait ! Tu te fais des cadeaux à présent ?

Shunsui ne répondit pas et disparut derrière la porte qui le conduisit vers la pièce où l’attendait sa première patiente. Cela ne lui plaisait pas outre mesure

°°0°0°°

C’était avec le cœur léger qu’Ichigo avait commencé sa journée. Pourtant, les ennuis n’avaient fait que pleuvoir, comme si le sort s’acharnait exclusivement sur sa personne. Il n’avait eu qu’une partie de sa commande. Le fournisseur avait perdu lui-même une partie de sa livraison suite à un accident du camion qui devait lui remettre une grosse partie des fleurs.

Ensuite, le jeune homme avait eu fort affaire avec un client particulièrement irascible. Son magasin n’avait pas désempli, et il avait fallu qu’un gamin particulièrement turbulent lui retourne trois seaux en fer. Ichigo avait du éponger et vite replacer de l’eau et sauver ses fleurs. Malheureusement une partie était perdue.

C’est avec un gros soupir de soulagement qu’Ichigo allait fermer le magasin, lorsqu’il vit devant sa porte Kouryaku-san. Son cœur se mit à battre très vite et le jeune homme ouvrit la porte.

- Vous fermiez Kurosaki-kun ?

- Haï…

- J’arrive encore trop tard ?

Ichigo pour toute réponse s’effaça et fit un geste pour que le médecin puisse rentrer.

- Je ne voudrai pas vous déranger…

- Nullement…

Ichigo ferma la porte derrière Kouryaku. Ce dernier s’avança dans la boutique et Ichigo ferma les stores métalliques.

- Puis-je vous aider ?

- Si vous vous occupiez de celui-ci… sans vous commander…

Ichigo désigna le volet métallique sur le côté du magasin. Le médecin se dirigea vers la vitrine et descendit le volet.

- Vous paraissez épuisé… Kurosaki-kun…

Surpris, Ichigo observa son interlocuteur et un bref sourire éclaira ses traits.

- J’ai eu une journée particulièrement chargée…

- Du monde ?

- Beaucoup, je ne vais pas me plaindre.

Le jeune homme ne savait plus quel comportement adopté et n’osait plus regarder en face Kouryaku. Cette situation était si inhabituelle. Shunsui était attendri par le comportement timide du roux et déclara doucement

- Je suis allée sur votre site et… j’ai apprécié votre réponse…

- Vraiment ?

Ichigo redressa la tête et un léger sourire s’inscrivit sur son visage. Le jeune homme se dirigea vers son comptoir et commença sa caisse.

- Je n’ai pas encore finit mon travail… je suis désolé.

- Je ne resterai pas longtemps. Je voulais vous voir… pour éclairer ma nuit…

- Votre nuit ?

Shunsui sourit à son tour et s’installa de l’autre côté du comptoir et observa le jeune homme qui continuait ses comptes.

- Je travaille actuellement la nuit.

- Oh… c’est pour cela que…

- Oui…

- Pourquoi ? Demanda Ichigo soudainement.

- Pourquoi ?

Il était visible que l’homme ne voyait pas le sujet de la question et Ichigo s’arrêta brutalement de compter et plongea son regard dans celui de son interlocuteur.

- Pourquoi voulez-vous entreprendre une relation avec moi, alors que vous sembliez si attachez à la personne à qui vous offriez des fleurs ? je veux dire c’est soudain…

Le médecin se gratta la tête et avoua

- En fait… cela faisait quelques temps que je savais Nanao en couple. Mais, je n’arrivais pas à me résoudre de ne plus vous voir. J’ai préféré continuer à venir ici et vous parlez… vous m’avez toujours attiré Kurosaki-kun… Je sais qu’il y a une grande différence d’âge entre nous… mais… j’avoue avoir précipité ma demande en vous voyant avec ce jeune homme la dernière fois. Je n’ai pas supporté de le voir poser la main sur vous…

Shunsui reprit sa respiration et se rendit compte qu’il s’exprimait rapidement contrairement à son habitude et un sourire moqueur effleura ses lèvres.

- C’est idiot… j’agis comme un adolescent…

- Vous êtes hétérosexuel… pourrez-vous vraiment sortir avec un homme ?

La question avait fusé sans qu’il puisse la retenir. L’inquiétude qui le rongeait depuis la veille au soir le tenaillait et c’est presque la peur au ventre qu’il posait la question.

- Tout ce que je sais… c’est qu’il m’est insupportable lorsque je vous vois dans les bras d’un autre. Que j’aime être en votre compagnie, discuter, rire avec vous. Et l’idée de ne plus vous voir m’est insupportable. Par contre, je ne sais rien des relations entre hommes mais j’apprendrai. Je risque peut-être de ne pas me comporter correctement et je m’en excuse mais accordez-moi cette chance.

C’est le regard plongé dans celui d’Ichigo que Shunsui fit sa déclaration. Jamais Ichigo n’avait reçut un message aussi brûlant et surtout déclamer de cette manière. Il se sentait confus et un léger rougissement empourprait ses joues. Il se sentait important pour quelqu’un pour la première fois de sa vie.

- Si j’ai bien compris votre message… vous avez accepté ma demande et vous ressentez la même… attirance ?

- Oui… je suis désolé, je ne sais pas faire de grandes phrases… Mais… j’ai été troublé par votre voix et vous voir… enfin, sachez simplement que je suis attiré par vous Kouryaku-san.

Les deux hommes échangèrent un long regard et Shunsui fit lentement le tour du comptoir et demanda, alors que ses doigts effleuraient la mâchoire du jeune homme

- Cela vous ennuierait-il… si je vous embrassais ?

Ichigo allait répondre quand son téléphone sonna. Surpris, le jeune homme tourna son regard vers l’objet qui gâchait l’ambiance et Kouryaku déclara dans son dos.

- Décrochez… c’est peut-être important…

Le fleuriste maudit son futur interlocuteur qui n’était autre que son père.

- Ichigo ! Ta mère voudrait que tu ailles lui faire quelques courses avant que tu ne regagnes la maison. Comme ton magasin se trouve à côté d’un combini…

- Bon sang… je ne suis pas livreur !

- Oh… ai-je interrompu quelque chose ?

- Non… pourquoi ? Ichigo s’était crispé soudainement. Son père aurait-il des yeux au travers du téléphone ?

- Généralement quand tu es aussi agressif, c’est parce que nous gâchons un moment d’intimité…. Quelconque ! Se moqua son père avec un rire grivois au bout du fil.

- Papa… tu n’es qu’un pervers dégénéré ! maman à besoin de quoi exactement ?

- Oui… tu dois être désespéré pour me faire changer de sujet… Eclata de rire isshin.

Toutefois, son père consentit à lui donner la liste de courses et qu’Ichigo nota rapidement. Le jeune homme se retourna et vit le médecin à la porte.

- Vous partez ?

- Haï… je n’ai plus beaucoup de temps…

Une déception intense envahit le fleuriste qui soupira entre ses dents.

- Je suis désolé… pour mon père…

Ichigo rejoignit Kouryaku et releva la tête pour observer le médecin qui se pencha au même moment et effleura ses lèvres avec les siennes. Il se redressa à peine pour souffler

- Je vous téléphonerai pour un rendez-vous… très prochainement. Je ne pourrai pas passer demain, je pars en voyage dans ma famille durant trois jours mais j’espère que vous pourrez m’accorder un peu de temps…

- Tout le temps nécessaire Kouryaku-san…

- J’attends notre prochaine rencontre avec impatience Kurosaki-kun…

Sans attendre sa réponse, le médecin embrassa le jeune homme brièvement et quitta les lieux rapidement. La confusion régnait dans le cerveau du jeune homme et c’est le cœur battant qu’il ferma la porte à clef. Ses lèvres lui brûlaient et un vrai sourire s’épanouit sur son visage. Jamais, il n’avait eu ce genre de moment avec Hisagi. C’était agréable, voir très agréable… Ichigo était très impatient de voir jusqu’où cette relation le mènerait… mais il lui restait le problème Grimmjow à régler.

°°0°0°°

C’est avec une certaine appréhension qu’Ichigo arriva à la fête. Grimmjow n’avait rien voulu savoir et avait obligé Ichigo à venir le rejoindre. Le jeune homme était soulagé de savoir Kouryaku au loin. Au moins, ce dernier ne risquait pas de l’appeler et de le rejoindre ou d’invoquer une raison quelconque qui aurait pu le mettre dans un embarras certain.

A peine, le jeune homme avait franchit le seuil de la salle qu’il fut happé par un bras puissant et Grimmjow déclara frondeur

- Tu pensais pouvoir m’échapper avec ton excuse bidon ?

- Mais ce n’est pas bidon ?

- Tu l’aimes ?

- Cela ne te regarde en rien… Je tiendrai ma promesse alors tâche de ne pas oublier la tienne !

- Haï !

Grimmjow tira Ichigo par la main et ils se retrouvèrent au bar avec les amis proches de l’étudiant. Le fleuriste se sentait extrêmement mal à l’aise de se trouver dans un endroit pareil. Ses yeux cherchaient fébrilement une issue à cette mascarade. Ichigo sentait que cette soirée s’annoncerait très longue pour lui !

°°0°0°°

Ichigo était épuisé mais ne savait plus quoi penser. Grimmjow l’avait fait boire, danser, et le roux s’était appliqué à respecter son contrat. Se n’était pas pour déplaire apparemment à l’étudiant qui trouvait tout un tas de raison pour l’assoir sur ses genoux, le serrer dans ses bras malgré les vaines tentatives d’Ichigo pour lui échapper. Bref, sa soirée fut un calvaire mais là où le jeune homme eut un point culminant, c’est lorsqu’il avait réussit à partir pour se trouver nez à nez avec Hisagi.

Contre toute attente, son ex lui sauta dessus et l’embrassa presque violemment. Ichigo lui avait balancé son poing à la figure et avait éclaté au passage le nez du jeune homme.

- Tu es fou ?

- Tu as vu comment tu t’es donné en spectacle ? Hurla Hisagi.

- Je ne me suis pas donné en spectacle !

- Mon œil, tu n’as jamais été aussi proche de moi…

- Si tu avais bien regardé Shouhei tu aurais vu que je tentais de lui échapper !

Mais l’étudiant continua comme s’il n’avait pas entendu les réflexions du jeune homme.

- Ses mains sur ton corps, sa bouche si proche de la tienne, ses regards, ses attentions… j’avais l’impression de voir une trainée…

- Surveille ton langage Hisagi !

- Tu me nomme par mon nom ?

- Tu n’es qu’un crétin sans cervelle Shouhei… je te conseille sincèrement de m’ignorer pendant quelques temps… je ne suis pas sur de pouvoir me contrôler face à tes remarques stupides !

Ichigo n’avait pas voulu s’attarder. Il quitta les lieux et ne vit pas une haute silhouette se joindre à son ex petit ami.

- Vous avez eu ce que vous vouliez ?

- Haï…

- Je pourrai avoir mon fric ? Demanda Shouhei.

Une main tendit une enveloppe blanche vers l’étudiant.

- Cela ne vous chagrine pas de tromper votre ancien petit ami ?

- Carrément ! Mais, je ne veux pas de ce vieux auprès d’Ichigo. Et je veux le récupérer… Qu’importe les moyens et toi ‘sieur, tu les as… au passage, si ça peut éponger quelques dettes !

Seul un rire s’échappa et Hisagi rangea le pli dans sa veste.

- Par contre, s’il l’apprenait vous le perdriez définitivement…

- Tout est une question de risque dans la vie ! Si je veux avoir le champ libre et vous laissez le votre également au passage… qu’importe ! La fin justifie les moyens !

- Oui… comme vous dites ! La fin justifie les moyens, jeune homme. Je vous souhaite une bonne soirée…

Hisagi ne répondit pas. De toute façon, son interlocuteur avait quitté les lieux. Seule sa silhouette se trouva éclairé un bref instant par un réverbère. Les yeux d’Hisagi s’attardèrent sur les longs cheveux blancs qui devaient être très doux lorsqu’on devait y passer les doigts. Un sourire s’étira enfin sur les lèvres de l’étudiant qui regagna son appartement. Ichigo allait lui revenir !

 

 

Chapitre 6

Au loin, les bruits de pas précipités, les éclats de rire d’enfants, le son d’un instrument, la chaleur confortable d’une maison accueillante chauffées où coexistait une famille nombreuse ou chacun avait sa place. Pourtant, Shunsui en ouvrant l’enveloppe resta figé quelques instants en voyant quelques clichés affichant un jeune homme roux enlacé à un homme aux cheveux bleus et de l’autre l’ex-petit ami qui embrassait ce dit jeune homme.

- Shunsui… tout va bien ?

Surpris le médecin rangea les photos et leva les yeux sur sa mère.

- Haï…

Cette dernière le regardait avec une moue et répliqua moqueuse

- Tss… tu crois que tu peux me cacher quelque chose à ton âge ?

- Maman… laisse-moi ! J’ai quelque chose à régler…

- Comme tu voudras…

Mais, Shunsui n’écoutait plus. Il se dirigea vers sa chambre et composa le numéro de téléphone du magasin. Il voulait en avoir le cœur net. La voix d’Ichigo se fit entendre… souriante.

- Kurosaki-kun ? Interrogea Shunsui.

- Kouryaku-san… si je m’atte…

Le ton du jeune homme était surpris et visiblement ravie

- J’ai reçu des photos…

- Des photos ? Rétorqua interrogatif le fleuriste visiblement dans l’incompréhension totale.

- De vous…

Un silence lui répondit, pour être coupé rapidement par une interrogation sincère.

- De moi ? D’où ? De qui ? Et… je ne comprends pas…

Une angoisse passa dans la dernière phrase.

- Vendredi soir d’après la photo… Vous étiez à une soirée…

- Exact ! Répondit Ichigo qui semblait chercher dans sa tête ce qu’il avait fait.

- Et vous vous tenez enlacés à un homme aux cheveux bleus et où vous embrassez votre ex…

- Pardon ?

- Vous ne niez pas… Si c’était pour vous amus…

- Qui a pris ces photos ?

- Cela met parvenu de manière anonyme do…

- Oui, je suis sortie à une fête, coupa Ichigo sur les nerfs, car j’avais fait la promesse à celui que vous voyez aux cheveux bleus. Je devais l’accompagner ce soir-là et ceux bien avant que je décide de vous répondre. Je lui dois un grand merci pour le montage de mon site internet. Il me colle certes, mais jamais je n’ai eu l’intention de sortir avec lui. Si vous regardez bien ces fameuses photos, je devais certainement essayer de me dégager et pour Shouhei…. Ce connard m’a embrassé par surprise et je lui ai refais le portrait ! Je ne m’amuse pas… et je n’ai pas l’intention de vous mentir ! Jamais, jamais je ne souhaite t…

- J’ai compris… j’ai compris… calme-toi… je te crois…

Un nouveau silence bref repris et Shunsui rétorqua.

- Apparemment une ou des personnes ne souhaitent pas nous voir ensemble…

- Qui ferait une chose pareille ?

- Je ne sais pas…

- … Vous souhaitez toujours me revoir ?

L’hésitation d’Ichigo mit en alerte le médecin qui répondit rapidement

- Bien sur ! reprenant d’une voix plus mesurée de sa voix grave enveloppante, Shunsui continua. Bien sur que je souhaite vous revoir… J’avoue être surpris par de tel procédé mais je désire sincèrement vous connaître… un peu plus Kurosaki-kun.

- …

Shunsui entendit la voix du jeune homme qui devait s’adresser à un client et le médecin repris quand Ichigo s’excusa.

- Je rentre demain… pourrions-nous rencontrer après votre travail ?

- Je ne travaille pas demain. C’est mon jour de repos…

- Alors, je rentre dans l’après-midi… si nous nous donnions rendez-vous au Mandarin Bar ?

- C’est à quelques rues de ma boutique…

- Haï… je vous attends vers dix-huit heures… nous pourrions y manger également…

- … c’est un rendez-vous ? Demanda hésitant Ichigo.

Cela fit sourire Shunsui.

- Haï…

- Très bien, je serai présent à dix-huit heures…

- Je vous attendrai.

À peine Shunsui raccrocha que son esprit se mit à chercher qui aurait pu mettre au point un tel stratagème. Lentement le médecin fit glisser les quelques clichés qu’il avait à peine regardé quelques minutes plus tôt et observa de près le comportement d’Ichigo. Son froncement de sourcil augmenta. Qui avait bien pu avoir l’esprit assez torve pour faire ça ? Et surtout pour quel motif ?

°°0°0°°

Ichigo finissait d’emballer ses derniers bouquets et observa la rue à l’extérieure. Et si quelqu’un prenait des nouvelles photos de lui ? Il n’allait pas devenir parano mais le cœur n’y était plus. Il abandonna rapidement son comptoir pour fermer derrière ses derniers clients. Il ferma les volets mécaniques et le crissement que ces derniers eurent lorsqu’ils atteignirent le sol, le fit sursauter.

Il se dirigeait à nouveau vers son comptoir pour compter sa caisse, lorsque son téléphone sonna. D’une voix absente il répondit.

- Kurosaki Ich…

- Ichi ?

- Hisagi ? Comment oses-tu me téléphoner ! S’emporta le roux.

- Ben… je voulais m’excusez pour hier soir…

- …

- Je ne voulais pas te blesser… C’est juste que ça m’a rendu fou que tu puisses être dans les bras de Grimmjow et je… enfin, je m’excuse… Pour me faire pardonner, nous pourrions all…

- Non ! Coupa Ichigo.

- Pourquoi ? S’étonna Hisagi.

- Comment ça pourquoi ? Tu crois que je vais te pardonner comme sur un claquement de doigt ? Tu me prends pour qui au juste ?

- Ichi…

- Non ! Écoute-moi Hisagi… notre petit « baiser », quelqu’un en a fait des photos « comme par hasard » et elles ont été envoyées à mon petit ami…

- Petit ami ? Et quelles photos… je ne comprends pas…

- Tu ne comprends pas ? Soit, c’est une coïncidence mais plutôt bienvenue, je m’en rend compte à présent. Et oui… j’ai un petit ami et une chance qu’il n’ait pas mal pris la chose. Alors, tu comprendras que pour l’instant moins je te vois, mieux je me porte !

- Comment peux-tu avoir un petit ami ?

Visiblement Shouhei était incapable de voir Ichigo avec qui que ce soit. Patiemment, Ichigo répondit

— Comme tout le monde, je suppose. Une rencontre, un regard, une personne avec laquelle le courant passe…

— C’est rapide…

— Vraiment ? Se moqua le roux qui continuait à travailler en même temps. Que devrais-je dire pour toi ? A croire que tu es le seul à avoir le droit d’avoir une vie… Je te laisse Shouhei. Je dois faire ma caisse et je voudrai me reposer. J’ai eu assez d’émotions pour aujourd’hui.

— Attend Ichi…

— Une autre fois Shouhei. Passe une bonne soirée et à une prochaine fois.

Ichigo ferma son téléphone. Comment Shouhei avait-il pu l’appeler après ce qui s’était passé ? Le fleuriste fronça les sourcils et songea que le baiser et la photo étaient vraiment bien chronométrés. Il essayera de tirer ça au clair plus tard. Mais avant tout, il devait retrouver Kouryaku et s’expliquer avec lui.

Le jeune homme quitta une demi-heure plus sa boutique, pour se lancer dans les rues glacées de Tokyo. Il traversa la ville mais ne vit pas les boutiques et les couples d’amoureux cette fois-ci. Seul, les visages de Shouhei, Kouryaku-san flottaient dans sa tête. Le fleuriste se passa une main nerveuse dans ses cheveux. Pourquoi ce genre d’histoire lui arrivait ? Tout ce qu’il voulait s’était une vie tranquille.

Assis dans le bus, les yeux collés sur le trajet qu’il effectuait la plupart du temps à pied, mais dont il ne se sentait pas le courage ce soir-là d’affronter. Entre ses soucis de boutique à gérer, et sa vie personnelle… Ichigo soupira pouvait-il faire confiance à Shouhei ? Le roux réfléchit sur la relation qu’il avait eue avec Shouhei. Qu’éprouvait-il pour lui ? Et après avoir retourné le problème dans sa tête, il était clair qu’il n’éprouvait plus rien.

Si sa relation ne devait pas se faire ou échouait avec Kouryaku, il ne sortirait plus avec l’étudiant. Ichigo descendit à son arrêt toujours aussi pensif. Il sentait confusément qu’il devait être clair avec lui-même. Si quelqu’un voulait lui nuire en s’attaquant à son passé ou à sa vie personnelle, il devait être capable de se défendre. Et il se battrait pour la relation qui commençait juste à éclore.

Il avait tellement rêvé pouvoir se retrouver dans les bras de Kouryaku… Qu’il le regarde… Cela faisait maintenant des semaines que de correspondance téléphonique, ils en étaient venus à se voir… et quelques semaines encore… Non, il ne se laisserait pas faire et il ne laisserait pas faire ! Le jeune homme passa le reste de sa soirée à imaginer son rendez-vous du lendemain. Pourvu que tout aille pour le mieux… C’était déjà tellement compliqué.

°°0°0°°

Plus le temps passait plus Ichigo se sentait nerveux. Et si Kouryaku ne le croyait plus ? Si… Ichigo ne cessa de penser « positif » jusqu’au moment où il quitta son appartement. Lorsqu’il arriva dans le bar où il avait rendez-vous, il vit immédiatement le médecin accoudé au bar. Shunsui ne lui adressait pas son habituel sourire. Il le dévisageait intensément. Lorsqu’Ichigo arriva à sa hauteur, Kouryaku se redressa

— J’ai réservé une table… suis-moi…

Ichigo fronça les sourcils pas un bonjour, rien. Le jeune homme se mit à trembler intérieurement. Ses pires craintes, celles qu’il avait essayées d’étouffer toute la journée surgissait. Il s’assit sur le siège confortable en face de Shunsui qui appela un serveur de la main.

— Tu prends quoi ?

— Un mojito…

— Et vous monsieur ? Demanda le serveur.

— Un camparis

Le serveur quitta les lieux et Kouryaku parut hésiter. Ichigo qui n’aimait pas tourner autour de pot attaqua

— Dit-moi tout de suite ce qui te tracasse. Je ne pourrai pas passer la soirée sur des charbons ardents… Se sont les photos ?

— Je les ai…

Le fleuriste se raidit et c’est un regard franc et plein de détermination qu’il planta dans celui du chirurgien. Il tendit une main vers l’homme et demanda presque sèchement

— Pourrais-je avoir l’honneur de les voir ?

Shunsui fut surpris par l’agressivité du jeune homme. Lui qui l’avait toujours pensé très calme semblait remonter. Il devait les montrer, puisqu’il en avait parlé. Il sortit une enveloppe de sa poche et la tendit au roux. Ichigo fit glisser les clicher et la colère monta en lui sourde.

— Je ne sais pas qui a pu me jouer un tour pareil…

Estimant qu’il en avait assez vu, le fleuriste rangea les photos et posa l’enveloppe sur la table. Sa main tremblait légèrement sous la rage qui couvait en lui. Le roux croisa les jambes et nicha son menton sous une de ses mains. Un de ses coudes posés sur les accoudoirs, une attitude entre la désinvolture et la détermination. En fait, s’était surtout l’éclat du regard d’Ichigo qui captivait le chirurgien.

Il était tellement beau… plus beau qu’il ne l’avait vu jusqu’ici. Déjà, tout habillé de noir du pantalon serré, à la chemise entrouverte noire mettaient en valeur sa silhouette svelte et racée. Son manteau long qui reposait sagement sur le fauteuil à côté de lui, ajoutait à la classe naturelle du jeune homme. Ichigo avait beau avoir dans les vingt ans, il exsudait de lui en dehors de sa boutique un mélange de virilité et d’assurance que Shunsui n’avait pas perçut jusque là. Peut-être que de voir un homme dans une boutique de fleurs, ce détail, avait atrophié l’image qu’il avait du jeune homme.

Ichigo demanda

— Kouryaku-san… dites-moi tout de suite, si vous me croyez ou pas. Je ne veux pas que nous partions sur de mauvaises bases. Et je n’aime pas les cachoteries. Je vous dis la stricte vérité en vous énonçant le fait que je n’ai rien fait qui soit immoral. Mon souci a été durant cette soirée de tenir éloigné autant que je le pouvais mon formateur entreprenant… et d’expédier mon ex… tout aussi entreprenant à l’infirmerie.

Shunsui eut un petit sourire. Le serveur s’inclina et posa les deux cocktails de part en part de l’enveloppe et se retira avec un mot d’excuse. La tension à la table était suffisamment explicite qu’une conversation de haute importance s’y tenait. Et l’attitude du roux était nettement batailleuse.

— Je ne mets nullement en doute ta parole…

— Faux !

Le chirurgien haussa un sourcil et observa le fleuriste. Ce dernier s’agitait à présent sur son siège et son froncement de sourcil s’accentua lorsque son regard se posa sur l’enveloppe. Ichigo leva soudainement les yeux et déclara

— J’avoue que je serai moi-même très troublé en voyant ses photos. S’il se serait agit de toi, connaissant mon caractère je t’aurai fait une scène et je n’aurai pas voulu entendre tes explications.

— Je ne suis pas ainsi… Souffla Shunsui.

Le regard d’Ichigo vacilla. Shunsui comprit le trouble qui agitait le roux et il se pencha vers lui tout en saisissant son verre.

— Nous nous serions trouvés seuls, je me serai fait un plaisir de te prendre dans mes bras. Mais… c’est impossible ici. Alors sache que j’ai observé attentivement chaque cliché et dans aucun d’eux, je n’ai trouvé ton sourire sincère, ni les regards que tu poses sur moi ou sur tes fleurs… Je pourrai dire qu’il se rapprocherait de ce que tu dégages actuellement. Un jeune homme belliqueux prêt à fondre sur sa proie….

Ichigo sursauta et ne sut quoi répondre.

— J’ai voulu moi-même en avoir le cœur net. Je voulais te montrer ses photos… Je veux savoir pourquoi on nous fait cela. Ichigo… nous allons devoir nous faire confiance. Notre début de relation ne plaît pas. Mais, je suis prêt à tout pour que nous puissions avoir une chance… Es-tu prêt à la même chose ?

— Bien sûr !

Les deux hommes se regardaient intensément. Puis Shunsui prit une attitude plus décontracté et attrapa l’enveloppe sur la table. Il l’a rangea et déclara

— Je ferai mon enquête… Mais je voudrai trinquer à nous…

Levant son verre, Ichigo l’accompagna et ils entrechoquèrent leurs verres. La tension quitta Ichigo brutalement et il se tassa un peu sur lui-même.

— Quelque chose ne va pas Ichigo-kun ?

— J’ai stressé toute mon après-midi… Je crois que je m’épuise tout seul avec mes idées noires…

— Pourquoi ?

Prit d’une nouvelle agitation, Ichigo après avoir cherché ses mots avoua

— J’ai… j’ai l’impression que quelque chose de spécial existe entre nous. Et… l’idée de perdre ce « quelque chose » est angoissant pour moi. De savoir que quelqu’un ou plusieurs personnes fassent en sorte que notre relation ne voit pas le jour… me met hors de moi. Pourquoi ? Peut-être que je suis trop direct… Je me sens ridicule brutalement.

— J’aime ta franchise… Tu es plutôt rafraichissant. Mon meilleur ami me cache certaines choses et à cause de cela, j’ai l’impression que notre relation est tronquée. Je sais que je ne peux lui parler aussi ouvertement que je le souhaiterai. C’est dommage…

— J’avoue ne pas avoir d’amis…

— Non ? Shunsui en fut surpris.

— Et bien, j’ai su très tôt que j’étais différent. Alors, j’ai toujours gardé une certaine distance avec les autres. Je n’étais pas non plus spécialement intelligeant alors, très vite j’ai cherché ce que je voulais faire de ma vie. J’ai passé de longues heures dans la serre de mon grand-père… et je savais que je voulais travailler avec les plantes, avec les fleurs. C’est mon grand-père aussi qui m’a appris la signification du langage des fleurs.

— J’avoue qu’avant toi, à part le langage des roses rouge, le reste mettait totalement inconnu…

Ichigo eut un sourire et continua.

— J’ai su que je voulais avoir ma propre boutique. Je suis quelqu’un de plutôt solitaire et je ne m’imaginais pas travailler pour quelqu’un, autre que moi-même. Alors, j’ai travaillé dur et j’ai été un peu aidé par mon père. Il m’a assisté et soutenu pour la signature de mes prêts avec la banque et pour la location de mon pas de porte, je n’étais pas majeur au départ. Enfin… voilà comment j’en suis arrivé là où je suis.

— Je suis impressionné… A ton âge, je faisais la fête en même temps que mes études. Mon père aurait bien voulu que je sois aussi sérieux que toi…

— Nous n’avons pas la même vie et je ne pense pas que nous abordons la vie de la même manière…

Un serveur s’inclina à leur table et proposa

— Kouryaku-san votre table est prête… souhaitez-vous y prendre place ?

— Ichigo-kun ?

Le jeune homme grimaça et avoua

— Je meurs de faim, je n’ai rien pu avaler ce midi.

Les deux hommes se levèrent. Ils passèrent devant le majordome qui récupéra les deux vestes de ses clients. Ichigo jeta un œil autour de lui et déglutit. Il n’avait jamais été dans un établissement aussi prestigieux. Il sentit la main de Kouryaku qui saisissait son coude pour l’inciter à avancer.

— Avançons Ichigo-kun, nous créons un bouchon dans l’entrée.

Se retournant, Ichigo rencontra le regard désapprobateur des couples qui les suivaient. Le regard du jeune homme s’assombrit. Shunsui souffla à son oreille

— Viens…

Le jeune homme n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre de regard. Hisagi et lui avaient toujours fait en sorte d’être discret. Et puis étant du même âge, ils passaient plus pour deux amis que « petit-amis ». Avec Kouryaku, la donne changeait. Ichigo songea qu’il approchait plus de l’âge de son père que du sien…

Installé à leur table, qui était discrètement installé dans une alcôve, Ichigo haussa un sourcil en prenant place.

— Je voulais que nous soyons tranquille…

— Oh…

— Vous sembliez… nerveux, il y a quelques instants… Vous n’avez pas l’habitude de ses regards ?

Shunsui le dévisageait avec intérêt et Ichigo avoua en rougissant gêné.

— Mon ancien petit ami avait le même âge que moi… et nous passions pour des amis, sans plus.

— Oh ? Cela vous gêne t’il ?

— Je ne suis pas habitué mais, peut m’importe. Je voulais vous demandez Kouryaku-san.. Quel âge avez-vous ?

— Aïe ! La question qui fait mal. J’avoue ne pas oser te l’avouer de peur que tu me quittes en courant… J’ai trente-six ans…

— Tu n’es pas loin de l’âge de mon père… Remarqua songeur le jeune homme.

— Ça fait mal d’entendre ça !

Ichigo éclata de rire et adressa un clin d’œil malicieux à Kouryaku

— Je pourrai t’épuiser… ne dit-on pas que la fougue appartient à la jeunesse ?

— Oui mais on dit aussi que les meilleurs soupes se font dans les vieux pots !

Les deux hommes éclatèrent de rire. Ils avaient besoin d’évacuer la tension du départ et bientôt la conversation roula sur des sujets divers mais dans la bonne humeur. Ichigo appris que Shunsui adorait le poisson, la pêche également surtout car il pouvait piquer des siestes et ne récoltait jamais ses prises. Que son métier le passionnait, il était obstétricien-gynécologue. Ichigo tiqua mais ne dit rien.

Lorsqu’ils se retrouvèrent beaucoup plus tard, dans les rues de la ville à marcher sereinement, Shunsui souffla

— S’il y a une chose qui va me déranger dans la relation que nous entamons, c’est bien le fait que je ne puisse te prendre la main ou t’enlacer dans la rue.

Ichigo observa gravement le visage désabusé du médecin.

— Nous aurons tout le temps lorsque nous serons seul…

— Mais je suis amoureux…

S’arrêtant net au milieu du trottoir, Ichigo leva les yeux vers kouryaku. Son cœur avait fait un bond et maintenant, Ichigo se sentait électrisé. Il jeta un regard inquisiteur vers Shunsui et répondit

— Tu ne vas pas un peu vite ?

— Trouve-nous un endroit tranquille et je te le dirai encore… et encore, si tu le souhaites…

Hésitant, Ichigo glissa sa main dans celle du médecin et le tira à sa suite. Il ne fut pas long à trouver une ruelle où Ichigo attira à lui son amant

— Je pensais être le seul à avoir eut le coup de foudre…

— Réellement ? Pourtant, je ne t’aurai pas fait ma déclaration si ce n’était pas le cas…

Shunsui passa son pouce sur la joue d’Ichigo et murmura

— Se ne sera pas forcément facile…

Sans laisser le temps à Kouryaku de répondre, Ichigo se redressa et embrassa Shunsui. Se n’était qu’un simple baiser et pourtant, la caresse les électrisa tous les deux. Shunsui dans un élan enlaça la taille du plus jeune et prit la bouche du plus jeune avec fougue. Ichigo ferma les yeux et s’accrocha aux avant-bras de son amant.

Ce baiser n’avait rien avoir avec ceux qu’il échangeait avec Hisagi. Il prenait autant qu’il donnait, Ichigo se sentait aspiré de l’intérieur. La langue qui le cherchait était exigeante tout en étant douce. Le désir s’empara de ses sens et Ichigo gémit alors que Kouryaku le plaquait contre un des murs de l’immeuble.

Shunsui souffla

— Je ne laisserai personne s’immiscer entre nous… Je ne laisserai personne briser ce lien qui est né et que je veux garder précieusement.

Ils se regardèrent intensément pendant quelques secondes et Shunsui serra contre lui, le corps du roux. Il enfouit son visage dans le creux de l’épaule de son amant et profita de cette occasion pour en apprécier la chaleur et la douceur. Ichigo était troublé et entoura les épaules de Kouryaku. Il posa son front sur le sommet du crâne de son amant et chuchota

— Je t’aime Shunsui… Je t’aime…

Chapitre 7

Installé sur le siège passager, Ichigo ne s’était jamais sentit aussi nerveux. Quoiqu’est-ce le terme exact ? Il ne savait plus trop où il en était actuellement. Il n’attendait qu’une chose… c’était la fermeture de la porte de l’appartement de Kyouraku. Son voisin semblait également plongé dans ses pensées. Les yeux d’Ichigo suivaient les mouvements du conducteur qui paraissait calme. Pourtant, la veine qui palpitait à sa tempe montrait combien l’homme était ému.

Le jeune homme glissa sa main sur celle de Shunsui. Il venait de la poser sur le levier de vitesse. Son futur amant parut surpris, pour ensuite lui adresser un sourire chaleureux. Quant au médecin, il apprécia l’étreinte douce et tendre, alors qu’intérieurement il bouillonnait d’impatience.

Les deux hommes étaient dans l’attente. L’atmosphère était lourde. Chacun désirant l’autre, émoustillé par les sensations ressentis dans cette ruelle un peu plus tôt. Leurs baisers langoureux, leurs corps tendus l’un vers l’autre, le désir évident qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, leur avait laissé espérer des moments plus torrides.

Lorsque Shunsui lui avait proposé de finir chez lui, Ichigo n’avait pas hésité un instant. A présent… il ne vivait que dans la perspective de pousser plus loin l’expérience. Son souffle se fit plus court malgré lui. Le fleuriste sentait son désir grimper au fil des kilomètres parcourus. Encore intimidé, Ichigo n’osait pas détourner le conducteur de sa conduite.

Pour tromper son impatience, il posa son regard vers l’extérieur. Les immeubles défilaient, pour arriver dans les quartiers un peu rétro de Tokyo. La voiture du chirurgien se faufila vers le parking souterrain d’un immeuble donnant sur une des artères principales de Gotanda . Ichigo n’aurait pas cru que cet homme puisse habiter dans pareil endroit. Il pensait jusqu’à présent, qu’il résiderait dans un quartier plus chic.

Un sourire flotta sur les lèvres du jeune homme et Shunsui s’en aperçut. Même s’il ne s’en donnait pas l’air, il épiait du coin de l’œil les réactions du fleuriste. Son sourire l’étonna, car il dénotait de la tension qu’Ichigo affichait jusqu’à présent.

« Quelque chose t’amuse ? Demanda Shunsui intrigué.

— Je ne sais… je vous imaginais demeuré dans un quartier comme Tsukiji, Ginza ou bien…

— Oh non… rien de tout cela. Et puis, c’est hors de ma portée. Vivre à Tokyo même est assez onéreux.

— J’avoue vivre à Karakura.

— Cette ville est très agréable…

— Vous connaissez ? S’étonna Ichigo.

— J’ai de la famille qui y vit… deux sœurs pour être précis. Sourit Shunsui.

— Oh… j’ai deux sœurs également… »

Shunsui coupa le contact et se tourna amusé vers Ichigo.

« J’ai exactement, trois sœurs et quatre frères… »

Ichigo était ébahis. Il ne connaissait pas dans son entourage de famille aussi nombreuse. Il imaginait mal ce que cela pouvait donner. Il murmura pour lui.

« Ah oui… quand même…

— Nous sommes une grande famille… souriait toujours Shunsui.

— Oui…

— Viens… »

Shunsui sortit du véhicule, imité par Ichigo. Ils traversèrent le parking. Le dos de leurs mains, tout comme leurs épaules s’effleuraient. Le fleuriste demanda soudain mal à l’aise.

« Kyouraku-san ?

— Hum ?

— Pourquoi chez vous ?

Shunsui haussa un sourcil. Il se recula néanmoins pour permettre à Ichigo de monter dans l’ascenseur avant lui. Il le rejoignit et appuya sur le bouton de son étage . Il fit face au fleuriste qui le dévisageait interrogateur.

« Je veux dire, généralement on propose l’hôtel ou le love hôtel, et je ne m’attendais à une proposition de ce genre.

— Parce que je ne fais rien comme tout le monde, je suppose. Plaisanta Shunsui. En fait, reprit-il plus sérieusement, en sachant que des personnes tentent de nous séparer avant même que nous puissions vivre une quelconque relation, je veux que tu comprennes que tu es important pour moi. Tellement, de choses nous séparent déjà. Je ne parle pas que de l’âge… donc, je veux éliminer dès à présent tout doute de ta tête. Je n’ai jamais fait venir chez moi une quelconque conquête.

Shunsui enlaça le roux qui le fixait intensément.

« Cela te déplaît tant que cela de venir chez moi ? »

En même temps qu’il parlait, l’odeur enivrante de fleurs coupées qui se dégageait, l’enivrait comme un parfum capiteux. Son regard cuivré l’interpelait, Ichigo était si chaleureux et si direct. S’en était presque déstabilisant pour lui, habitué au regard trouble des femmes qu’il rencontrait.

Il en oubliait tout. Du lieu où il se trouvait et le sexe de la personne auprès de qui il se tenait. Shunsui était tout simplement amoureux comme jamais. Ses autres sentiments semblaient en comparaison, bien pâles à côté de ce qu’il éprouvait là tout de suite. Se n’était pas calculé. Simplement une évidence qui lui avait sauté aux yeux, le troublant, et c’était une grande nouveauté pour lui.

Il était toujours sûr de lui. Shunsui savait ce qu’une femme attendait de lui. Mais, Ichigo ? Ses mains qui se posaient sur son torse le brûlaient, tout comme l’émotion qui se lisait sur le visage de l’homme qu’il tenait entre ses bras. Le voyage lui semblait interminable, comme court. Ce côté paradoxale et hors du temps lui faisait comprendre la force de ses sentiments.

Les portes s’ouvrirent derrière eux, et Shunsui sortit avec Ichigo sur les talons. L’espace était désert et le gynécologue s’arrêta devant sa porte. Il eut l’impression d’être maladroit avec ses clefs. L’impatience le gagnait. Lorsque la porte s’ouvrit enfin et à son grand soulagement, il ouvrit la lumière du hall d’entrée et il laissa entrer Ichigo qui se tourna immédiatement vers lui, après avoir abandonné ses chaussure dans le genkan.

Ichigo observa Shunsui en face de lui qui retirait ses chaussures un peu maladroitement. Ce qui l’étonnait de la part de cet homme raffiné. Mais, lorsqu’il rencontra son regard d’acajou brulant de désir, le sien remonta en flèche. Un écho se fit entendre au fond de lui et sans hésiter, Ichigo franchit l’espace qui les séparait.

Ils n’avaient plus besoin de parler. De toute façon, ce n’était qu’une mascarade entre eux, pour combler l’attente. Seuls et loin des regards désapprobateurs, ils s’embrassaient. Shunsui soulevait presque Ichigo. Son cœur cognait lourdement. Ses mains parcouraient le dos de son amant, pour descendre vers ses fesses. Ichigo ne se laissait pas dominer. Le baiser n’était pas doux, mais passionné. Leurs bouches s’épousaient pour se détacher et mieux se reprendre. Shunsui poussa Ichigo contre un mur. Leurs respirations haletantes se répercutaient dans l’appartement paisible quelques minutes plus tôt.

Leurs doigts impatients déboutonnaient leurs chemises qui atterrirent en tas sur le sol. Ils continuaient de s’abreuver l’un à l’autre, comme si leurs soifs ne pouvaient être étanchées. Ichigo rejeta la tête en arrière alors que les lèvres de Shunsui descendaient sa carotide qui palpitait sous l’émotion. Tandis que sous les doigts d’Ichigo, la chair ferme et les muscles puissants de Shunsui roulaient à chacun de ses mouvements.

Ichigo haleta lorsque la langue de son futur amant lécha son mamelon durcit, pour ensuite le tirer délicatement entre ses dents. Un frisson délicieux le traversa. Son désir augmentait. Ichigo commençait à trouver son pantalon trop ajusté. Son sexe affamé de caresses en devenait douloureux. Il voyait entre ses cils, les regards en biais de son partenaire qui étudiait la moindre de ses réactions.

« Tu me fais beaucoup d’effet, Shunsui. »

Ce dernier se redressa comme s’il avait reçut un signal. Il souleva le roux pour l’entrainer dans sa chambre. Ichigo n’eut pas le temps de voir quoi que ce soit. Il sentait seulement à présent la rencontre de son dos nu sur le matelas.

« Ichigo, je suis désolé d’être aussi cavalier, mais… me dire cela alors que j’essaye de me maitriser… c’est impossible »

Ichigo voulu répondre, mais Shunsui se suspendit au-dessus de lui et repris ses lèvres avec gourmandises. La langue le fouillait implacable. Le fleuriste s’aperçut que son amant se mettait à califourchon, prenant une position plus confortable pour lui afin de continuer son exploration.

Le roux ne voulait pas être en reste, et c’est habillement qu’il s’attaqua à la ceinture de Shunsui. Il n’y avait aucune hésitation de sa part. La main d’Ichigo se plaqua contre le tissu pour caresser la bosse proéminante et qui gonflait encore sous ses doigts. Leurs regards se croisèrent quelques instants. Seules leurs respirations entrecoupées se faisaient entendre.

« Ichi… » Souffla Shunsui.

Le fleuriste se redressa et enroula ses bras autour du cou de son partenaire. Sa bouche vorace dévora celle de son amant. Le roux en profita pour plaquer son bassin contre celui de Kyouraku. Il ne lui laissait pas le temps de respirer. Shunsui reçut une décharge en sentent la virilité de son amant contre la sienne. C’était terriblement excitant et érotique.

Ichigo repoussa Shunsui contre le matelas d’un mouvement de hanche. Ichigo était maintenant assis sur le ventre de son homme. Son souffle haletant contre la bouche de son amant.

« Laisse-moi faire shunsui… »

Ichigo eut un petit sourire en voyant l’air troublé de son partenaire. Il lui adressa un sourire chaleureux et l’embrassa brièvement.

« Je vais te faire du bien… » Souffla le roux.

— C’est à moi de dire ça… marmonna Shunsui.

— Tu vas m’en faire. » Répondit comme une promesse le roux qui explorait déjà la nuque du médecin.

Shunsui se laissa faire, prit au dépourvu par cette prise de pouvoir. Les gestes d’Ichigo étaient habiles et tendres. Cette langue qui lui léchait les tétons qui se tendaient sous la caresse. Cette main qui glissait entre le tissu de son pantalon et de son boxer, le rendant un peu plus fou de désir. Le médecin serra les dents lorsque les doigts agiles de son amant se resserrèrent sur son membre tendu. Shunsui se l’avoua, il avait attendu ce moment avec impatience.

Le médecin n’était qu’à ses sensations. La langue traçait un chemin de feu sur sa peau. Lorsque cette dernière s’attarda sur son nombril, il déglutit. Il n’allait pas pouvoir tenir longtemps. Il était presque pressé de voir aboutir cette bouche gourmande à son but. Il baissa les yeux et rencontra le regard fauve de son jeune amant qui glissait sur son corps pour s’arrêter devant le boxer.

Un sourire prédateur s’inscrivit sur ses traits. Les mains d’Ichigo attrapèrent fermement le pantalon et le firent descendre le long des cuisses de son amant. Le fleuriste s’amusa à effleurer le sexe gonflé sous le tissu avec le bout de sa langue et sans quitter du regard l’homme qu’il aimait. Puis, toujours un sourire en coin, il tira entre ses dents le boxer dans une moue suggestive, ses mains s’attardant sur les hanches, ses doigts s’infiltrant de part en part du tissu et de la chair, comme s’amusant avec le frêle vêtement. Ichigo le griffa légèrement pour faire descendre l’étoffe devenu inutile.

Le regard soudé l’un à l’autre, Ichigo lécha par petit coup de langues le membre viril tendu.

« Ichi… s’il te plait… prend là »

Sans hésiter une seconde et malgré la taille du sexe de son amant, il l’avala lentement sans détacher son regard de celui de Shunsui qui soupira. Shunsui fit glisser ses doigts dans la masse épaisse des cheveux roux. C’était si bon. Jamais une bouche n’avait été si loin. Kurosaki savait exciter le sexe d’un homme. Le va et vient qu’imprimait le fleuriste, la manière lascive dont il le suçait le firent balancer inconsciemment son bassin. Jamais personne ne l’avait prit de cette manière. Les mains d’Ichigo caressaient tantôt ses hanches ou son ventre, provoquant de petits frissons de plaisir.

Aveugles les doigts du médecin ne cessaient de caresser la tête pour descendre à la nuque de son amant. Ichigo se redressa légèrement pour descendre avec sa langue le long du membre et dévaler vers les bourses. Au bout de quelques minutes, impatient, Shunsui se redressa et s’empara de la bouche d’Ichigo. Assis, il fit se redresser Ichigo et plaqua le corps de son amant contre lui. Ses mains défaisaient prestement les vêtements dont Kurosaki était encore vêtu.

Shunsui ne joua pas comme Ichigo. Le pantalon et le boxer atterrirent en tas à ses pieds. Lorsqu’il se retrouva aussi nu que lui, Shunsui allongea le roux sur les couvertures.

« Viens là… » Chuchota le médecin la voix plus profonde qu’habituellement.

Ils s’observèrent en silence. Leurs doigts parcoururent brièvement leurs traits, comme s’ils voulaient les imprimés dans leurs chairs. Seuls leurs précipités se faisaient entendre. Du bout des doigts Shunsui caressa la joue d’Ichigo tendrement. Son pouce s’attarda sur la bouche entrouverte. Ichigo avala le doigt téméraire et le suça, sans quitter son amant du coin de l’œil.

Ichigo se redressa et enroula ses bras autour de la nuque de Shunsui. Ses doigts délièrent les roses des vents pour libérer la longue chevelure du médecin.

« J’ai toujours rêvé de faire cela… » Souffla Ichigo comme contemplatif.

Un sourire se forma sur les lèvres de son amant qui souffla contre son oreille à voix basse

« J’espère que ce n’est pas ton seul fantasme avec moi…

— J’ai beaucoup de fantasme à assouvir… Chuchota Ichigo en tournant son visage vers Shunsui. Sa bouche contre celle du médecin.

— Hum… moi aussi… »

Leurs bouches se cherchèrent encore, leurs langues se savouraient. Ichigo laissa ses mains parcourir le torse puissant de son amant. Les doigts d’Ichigo rencontraient les poils qui recouvraient le buste de Shunsui. Cela semblait électriser le médecin. D’humeur coquine, Ichigo redressa ses hanches et parti à la rencontre du bassin de Shunsui qui gémit contre sa bouche. La main du fleuriste attrapa son sexe et celui de son amant et commença un lent va et vient.

Shunsui fut terrassé par la sensation. C’était si doux, et en même temps brûlant. Erotique. Il n’aurait pas songé à faire se mouvement lui-même. Ce corps d’homme qui épousait le sien, qui éprouvait le même désir. Shunsui roula au-dessus d’Ichigo, et se mit légèrement en suspensions sur ses avant-bras. Le fleuriste augmenta la vitesse et émit lui-même un gémissement.

« Ichigo… ne me provoque plus trop, je suis presque à bout…

— Presque ? » Chuchota le roux contre son oreille narquois.

Shunsui observa gravement Ichigo et murmura

« Tu vas voir ce qu’il va t’en couter de te moquer de moi… »

Shunsui repoussa la main agile de son amant, et descendit le long du corps faussement mince du fleuriste. Les muscles roulaient sous sa peau dorée. Le médecin embrassait la chair chaude et légèrement salé qui réagissait à chacun de ses attouchements. Ses doigts glissèrent sur le membre tendu d’Ichigo qui gémit de plaisir.

« Tu aimes ? » Interrogea Shunsui, surpris des réactions qu’il suscitait chez son amant.

Ichigo hocha la tête. En même temps, le roux écartait les jambes de manière impudique offrant plus de place à la carrure large du médecin. La langue de Shunsui taquina le gland ou le précum suintait. Ichigo se crispa sur les draps. C’était certainement la première fois que Shunsui pratiquait une fellation, et pourtant sa langue qui parcourait son sexe de manière gourmande le transportait et lorsque la bouche de son amant l’absorba tout entier, ses doigts se crispèrent sur les draps, les empoignants à pleine main. Le va et vient régulier pratiquer n’avait rien de celui d’un homme sans expérience.

La tête de Shunsui disparut soudain entre ses fesses et les joues d’Ichigo prirent une légère teinte coquelicot. Il allait protester mais la langue qui le fouillait à présent le rendait fou. Lui qui pensait que Shunsui serait plus prude dans ses rapports avec un homme, ne semblait pas gêné et plutôt à l’aise.

Ichigo songea qu’il était bien utile d’être médecin pour bien connaître l’anatomie d’un homme, quoique Shunsui s’occupe plutôt des femmes. Mais de passer de l’un à l’autre n’était pas un obstacle insurmontable pour lui apparemment. Ichigo sentait une force qui l’obligeait à se tourner doucement. Il haussa les sourcils et vit que Shunsui le voulait sur le ventre.

Le fleuriste se retourna lentement sur lui-même. Shunsui lui remontait les fesses pour avoir une vie imprenable sur son cul. Ichigo était écarlate. Il montrait son postérieur remonté au visage de son amant, c’était plutôt embarrassant. Et lorsque la langue reprit ses précédentes activités, les poings d’Ichigo étreignirent les draps. La barbe de trois jours qu’arborait toujours Shunsui, lui râpait un peu les fesses, mais en même temps c’était terriblement excitant.

Bientôt, Ichigo sentit un doigt s’immiscer dans sa croupe. Shunsui avait prit soin de mouillé son doigt avant, rendant le passage moins douloureux. Ichigo ferma les yeux et haleta plus fort. Le fleuriste s’aperçut que son amant tâtonnait pour trouver sa prostate. Mais, lorsqu’il la trouva, Ichigo émit un petit gargouillis.

« Trouvé ! » Sourit Shunsui.

Le médecin surplomba Ichigo, le recouvrant presque avec son grand corps. Le fleuriste eut un peu plus chaud. Une de ses mains se glissa devant pour se saisir du membre d’Ichigo laissé à l’abandon. En équilibre sur ses avant-bras, le roux ploya sous les sensations, son visage s’enterra dans l’oreiller.

« Tu peux gémir mon nom… Murmura contre son oreille Shunsui qui en profita pour taquiner le lobe de l’oreille de son amant avec ses dents.

— Shunsui… je ne vais plus en pouvoir beaucoup…

— Susurre encore mon nom… Chuchota Kyouraku.

— Shunsui… souffla docilement Ichigo. Shunsui… répéta dans un fond de gorge le fleuriste, Shunsui prend-moi ! »

Le médecin introduisit un troisième doigt pour élargir encore le passage. Une fine pellicule de sueur recouvrait son front. Ichigo bougeait ses hanches si sensuellement contre lui.

Le jeune homme quant à lui se sentait tellement bien. C’était tellement bon, qu’il mordait le tissu de l’oreiller pour ne pas crier. La douceur de Shunsui l’affolait.

« Oh que c’est bon Shunsui… » Ne put s’empêcher de s’exclamer Ichigo brusquement.

Voyant son jeune amant perdre le contrôle, Shunsui retira ses doigts et se plaça devant l’entrée qui lui semblait étroite.

« Ça ira ? S’inquiéta tout de même Shunsui en regardant son sexe qui lui semblait démesuré soudain.

— Prend-moi ! » Intima Ichigo à bout. « Je pourrai le supporter ! »

Shunsui se redressa et passa au-dessus d’Ichigo pour ouvrir un tiroir de table basse. Le médecin sortit un prévervatif et du gel. Ichigo haussa un sourcil surpris.

« Tu avais préparé ton coup ?

— Disons que j’aime être prévoyant… » sourit le médecin.

Le médecin tira délicatement sur papier avec ses dents. Ichigo se tourna et prit la capote entre ses doigts pour la glisser sur la verge excitée. Il attrapa ensuite le gel et d’une main experte branla le sexe de son amant. Ichigo se redressa en même temps pour embrasser Shunsui qui répondit à son appel. Les mains larges du médecin caressaient sensuellement le corps du fleuriste, le faisant frissonner entre ses bras.

Shunsui repoussa un peu Ichigo, pour enduire à son tour ses mains de gel et fit un mouvement de va et vient sur le membre tendu d’Ichigo, et de l’autre enfonça à nouveau ses doigts dans l’entrée préparée de son amant. Sa bouche ne quittait pas celle d’Ichigo. Leurs langues se livraient un duel aérien, faisant couler un peu de salive entre eux. Leurs sexes s’effleuraient, les électrisant un peu plus. Ichigo tremblait et de lui-même se retourna pour présenter son postérieur à son amant.

« Je n’en peux plus… prend-moi ! »

Shunsui se pencha au-dessus de son amant et avec ses doigts fit glisser très lentement son sexe à l’intérieur d’Ichigo. Il percevait les résistances du corps de son amant. Il retenait sa respiration. S’était si serré. Plus serré qu’une femme. Il pénétra le fleuriste très lentement, ne voulant pas le blesser. Son regard parcouru le dos de son amant dont les muscles s’étaient contractés. Il entendait les ânonnements entrecoupés de gémissement d’Ichigo.

Il n’osait plus bouger et pourtant le plaisir le submergeait, violent. Il se sentait terrassé. Shunsui n’avait qu’une envie, c’était de se mouvoir. Ichigo l’invita pour sa plus grande satisfaction. Les premiers mouvements qu’il esquissa étaient timides. Mais, les encouragements de son amant le poussèrent à aller plus profondément.

Les mouvements de va et vient devenaient plus rapide. Ichigo crispa sa mâchoire. Le plaisir montait en lui férocement. Il se sentait écartelé entre douleur et désir ardent. Le sexe de Shunsui était conséquent et il devait encaisser ses coups de butoir.

Lorsque les mouvements s’arrêtèrent de manière inattendue, Ichigo fut surpris. Il tourna le visage sur le côté et rencontra le regard acajou de Shunsui où l’amour se mélangeait au désir.

« Viens… »

Shunsui lui tendit une main. Lentement Ichigo se redressa ne comprenant pas le geste de Shunsui qui le fit asseoir sur ses genoux. Le regard du fleuriste devint lascif en sentant en lui à nouveau le membre gonflé de son amant le traverser à nouveau.

« Shunsui… » Souffla Ichigo les doigts s’enfonçant dans les biceps du médecin.

— Je voulais voir ton expression… je voulais être sûr que tu prenais du plaisir…

— Idiot… bien sur… » Murmura Ichigo avec un sourire fatigué. Son regard dilaté par ses sensations se posait calmement sur Shunsui. « Bien sur que je prends du plaisir… tu me fais l’amour… »

Ichigo se pencha en avant et effleura tout d’abord les lèvres de Shunsui. Ce dernier lui enlaça la taille tendrement. Le roux étreignit la tête du médecin, ses doigts se perdant dans les cheveux longs. Ichigo bougea, aider par Shunsui. Le baiser se fit plus profond. Encore et toujours leurs bouches se cherchaient. Les jambes d’Ichigo encerclèrent fermement la taille du médecin pour se donner un meilleur appui.

« Ichi… » Souffla Shunsui fou de plaisir.

Ce fourreau si serré qu’il pilonnait sans pouvoir s’arrêter. Le regard langoureux, amoureux, ardent qu’Ichigo posait sur lui, lui faisait tourner la tête. Il voulait le posséder un peu plus. Il bascula brutalement sur le matelas en prenant soin de faire attention à son amant qui se laissait faire. Shunsui en voulait toujours plus, comme s’il ne pouvait jamais assez se rassasier. Les mouvements se faisaient plus longs et plus forts. Le rythme augmentait et Ichigo avait l’impression de devenir en feu sous la sensation brulante qui l’écartelait.

Les doigts de Shunsui se mélangeaient aux siens. Ichigo sentait au creux de ses reins une sensation qui l’avertissait de sa prochaine libération. Ses yeux s’arrondirent et Shunsui compris sans qu’il ne prononce un seul mot. Les mains du médecin descendirent sur les hanches du roux et il donna les derniers coups de butoirs.

Ichigo se cambra légèrement et gémit entre ses dents. Ses yeux se fermèrent pour se laisser envahir pleinement par le tourbillon de sensations. Il se rependit sur son ventre. La sensation chaude de sa semence le brula. Ichigo vit le corps puissant de Shunsui se tendre à son tour alors qu’il lâchait un gémissement rauque. Ecraser à son tour par son orgasme, Shunsui resta en suspension au-dessus d’Ichigo qui le regardait avec amour.

Shunsui se pencha et embrassa tendrement le roux. Le baiser n’avait plus rien à voir avec ceux échanger précédemment. Il était doux comme le miel. Shunsui chuchota quelque chose, mais Ichigo ne fut pas capable d’entendre. Son cœur se remettant très lentement de leurs joutes physiques. Visiblement, il n’attendait pas de réponse de sa part.

Shunsui se leva pour se diriger vers la salle de bain. Il rencontra le regard interrogatif d’Ichigo et le médecin sourit.

« Je n’ai pas été aussi prévoyant que je l’espérais… c’était inattendu… »

Le médecin apparut devant Ichigo avec un linge humide et le passa sur l’estomac du jeune homme. Il caressait son ventre avec délicatesse. Ichigo sourit. Après leur corps à corps viril, maintenant Shunsui agissait avec égard.

« Tu sais, je peux le faire… » Protesta le roux pour la forme.

En fait, il n’avait plus de force et se sentait littéralement vidé. Cela n’avait jamais été aussi intense même pour lui.

« Peut-être mais, je crois que pour l’instant… il ne vaut mieux pas que tu te mettes sur tes pieds. »

Ichigo ouvrit les yeux. Ses jambes lui semblaient faites en coton. Shunsui repartit dans la salle de bain et le fleuriste voulu être sûr de la chose. Il s’assit et grimaça. Son dos. Shunsui y avait été à cœur joie. Il se leva et tomba sur le sol.

« Et merde… » Jura-t-il.

— Tu es plutôt têtu… Sourit Shunsui.

— Si je ne l’étais pas… je ne ferai pas ce que je fais aujourd’hui. » Rétorqua Ichigo qui tentait vainement de se redresser.

Shunsui se pencha doucement à côté du roux, et sa bouche embrassa sa tempe tendrement, surprenant le fleuriste. Ce dernier tourna son visage vers le médecin, et rencontra un regard incroyablement doux. Où était passé la flamme de la passion, l’intensité de ses yeux alors qu’il le prenait presque âprement.

Avant qu’une nouvelle protestation ne revienne, Shunsui souleva facilement sa moitié qu’il reposa sur le matelas.

« Passe la nuit avec moi… Souffla Shunsui après s’être glissé lui-même entre les draps.

— Je travaille de bonnes heures demain matin… Grommela Ichigo.

— Je te conduirais, ce n’est pas grave.

— Tu vas travailler de nuit et ce n’est pas raisonnable. Tenta Ichigo

— J’irai me recoucher ensuite, ce n’est pas comme si je ne faisais jamais de sieste » sourit Shunsui. Il entoura les épaules d’Ichigo et le ramena contre lui. « tu as d’autres protestations ?

— Non… Marmonna Ichigo vaincu.

— Bien… alors, nous allons dormir et profiter d’être ensemble…

— La lumière dans le couloir… souffla le jeune homme.

— J’ai oublié…

— J’y vais…

— Non ! »

Shunsui se releva et s’assura d’avoir tout fermer avant une nouvelle remarque. Il grogna en se prenant le pied du lit. Ichigo alluma sa lampe de chevet.

« Tu t’es fait mal ? Interrogea Ichigo inquiet…

— Ce n’est rien… ferme la lumière… »

Ichigo haussa un sourcil et avant de fermer observa Shunsui faire le tour du lit. Dans le noir, Ichigo entendit le médecin grogner de douleur et s’abstint de ricaner. Il l’imaginait tellement se mordre le poing en silence… ou presque. Le roux entendit Shunsui régler son radioréveil.

« A quelle heure ?

— Sept heures… »

Lorsque Shunsui réintégra le lit, Ichigo vint plaquer son corps contre celui de son amant, un bras se lova sur l’estomac du médecin.

« Si tu es prêt à te lever de bonnes heures… je ne vois pas de raisons de protester.

— Oui… » Approuva Shunsui dans un bâillement. « On dort ?

— Hai… »

Les paupières d’Ichigo devenaient lourdes. Le souffle régulier de Shunsui contre son front l’apaisa et quelques secondes plus tard, il s’endormi comme un bienheureux.

°°0°0°°

Se sentant merveilleusement bien, Ichigo rechigna lorsqu’une main vint le secouer pour le réveiller. Il enfouie sa tête sous la couette, pour que son harceleur l’oublie. Harceleur ? Ichigo sortit précipitamment de la couette et se cogna à lui. Un ouille de douleur se fit entendre en même temps qu’un bruit sec de choc.

Ichigo gémit et leva les yeux pour rencontrer le visage congestionné de Shunsui.

« C’était toi ? Remarqua surpris Ichigo.

— Que veux-tu que ce soit ? Tu m’as demandé de te réveiller de bonnes heures.

— Je suis désolé… comme je vis depuis un moment seul, j’ai eu du mal à réaliser… Je suis vraiment désolé. »

Ichigo se redressa en partit vers le médecin qui se laissa tomber sur le matelas. Un des doigts de Shunsui erra sur le visage du fleuriste. La grimace avait place à un sourire.

« Je suis heureux de te voir à mes côtés…

— Moi aussi… »

Ichigo s’était suspendu au-dessus du visage de Shunsui. Le médecin enroula un bras autour de la nuque de son amant, qui le dévisageait, avide. Son autre main, caressait le bas de son dos.

« Ça ira pour toi ce matin ? Demanda Shunsui toujours un peu inquiet.

— Ça devrait aller… ne t’inquiète pas. »

Shunsui se mordit la lèvre et pensa à son comportement complètement irrationnel de la veille. Jamais, il n’avait prit une femme de cette façon. Ichigo se pencha et embrassa son amant comme pour le rassurer. Shunsui le taquina

« Tu grattes ! » Se moqua le médecin.

Le fleuriste posa une main sur le torse du gynécologue et murmura, alors que ses doigts s’enfonçaient dans les poils de son buste

« Tu regrettes ?

— Imbécile… »

Shunsui attira de son bras le visage de son amant au plus proche et lui vola un baiser. Il chuchota contre sa bouche

« Je ne regrette absolument rien… Je suis même prêt à recommencer, mais je ne suis pas sûr que ton corps accepte un second round maintenant. » Taquina Shunsui.

Ichigo grimaça et approuva

« Peut-être pas tout de suite…

— Tu vas sous la douche ? Je te prépare ton petit déjeuner…

— Hai… »

Après un dernier baiser lent et plein de tendresse, Shunsui se leva et attrapa son boxer. Après avoir désigné la salle de bain, le roux s’enferma avec ses affaires. Avant qu’il ne ferme la porte, le médecin sortit son rasoir électrique.

« Il faudrait que tu en ais un ici aussi…

— Tu comptes m’installer chez toi ? Sourit Ichigo.

— J’espère que tu viendras souvent me tenir compagnie… » Répondit doucement Shunsui.

Les deux hommes se fixèrent un instant et Shunsui battit en retraite. Il ne s’attendait pas à cela de sa part. Il éprouvait un sentiment confortable avec Ichigo. C’était la première « conquête » à venir chez lui. Les femmes qui avaient traversé sa vie, préférait l’hôtel et les rendez-vous rapide. Toutes voulaient garder leurs indépendances, comme une terre sacrée.

Soudain Shunsui s’aperçut qu’il ne voulait pas comparer ce qu’il ressentait pour Ichigo avec ses sentiments précédents. A chaque fois qu’il avait rencontré le jeune homme, il l’accueillait toujours avec une lueur admirative dans le fond de son regard, et un sourire chaleureux. Jamais il ne l’avait rabroué.

Le médecin aurait pu le considérer comme une conquête facile. Mais, Ichigo était sincère. C’était nouveau pour lui. Et ce courant qui passait entre eux… comme hier soir. Les images torrides défilèrent dans sa tête, le surprenant un peu. Il posa une main sur son front, troublé par ses pensées et essayant de les repousser le plus loin possible.

Cela lui fit penser que durant tout le repas de la vieille au soir, il n’avait eu de cesse d’imaginer une seule chose… le plaquer contre un mur.

Qu’il le suive chez lui, l’avait littéralement allumé. Et puis, derrière cette timidité afficher chez Kurosaki, coulait cette passion brûlante. Jamais, il n’avait été aussi brutal se retenant toujours avec les femmes. Mais, Ichigo était un homme et… terriblement désirable et qui savait se faire désiré.

Shunsui repoussa ses cheveux en songeant aux regards langoureux que lui adressait Ichigo. Sa gorge se noua. Il se frappa à nouveau le front, son désir grimpait à nouveau. Ses souvenirs érotiques lui donnaient des envies de recommencer. Le médecin se récita un mantra intérieur, sur la douceur et la séduction.

Il se concentra sur le petit déjeuner. Il prépara une omelette roulée, et du poisson séché. Le thé attendait sagement qu’il soit versé dans les tasses. Le riz finissait de cuire dans le cuit vapeur. La soupe miso finissait de chauffer. Il terminait de mettre la table lorsque deux bras enlacèrent sa taille paresseusement.

« Tout ça ? S’exclama Ichigo visiblement surpris.

— Tu ne déjeune pas habituellement ?

— Des toasts…

— Ah… je me suis trompée, j’aurai dû te demander ce que tu déjeunais…

— Ça me convient aussi. » Ronronna Ichigo. « Je ne sais pas vraiment cuisiner. Enfin si, des trucs softs. »

Ichigo frotta sa tête comme un chat sur le dos large de Shunsui. Ce dernier se récitait un mantra très simple pour éviter de plaquer son amant sur la table et le prendre sans préavis. Être avec le roux allait se révéler une véritable torture. Un supplice de tantale !

« Ichigo… je ne risque pas de pouvoir finir, et le repas va brûler… » Trouva le moyen de dire Shunsui d’une voix rauque.

Le jeune homme le lâcha pour son plus grand soulagement.

« J’ai faim, alors je ne laisserai pas gâcher le petit déjeuner.

— Tu es calculateur ? Ironisa Shunsui.

— Oui, terriblement… surtout lorsqu’il s’agit de mon estomac. »

Shunsui ferma le gaz et se tourna avec la poêle chargée de l’omelette pour servir le roux. Ichigo s’installa et versa le thé dans les tasses. L’ambiance était chaleureuse et confortable. Shunsui et Ichigo divisèrent tranquillement. Parlant de la pluie et du beau temps. Aucun ne voulait vraiment parler. Shunsui partit se préparer ensuite et le roux s’occupa de la vaisselle.

Une heure plus tard, Ichigo soupirait devant Renji qui l’observa suspicieux.

« On peut savoir ce qui t’arrive Kurosaki ?

— Rien… rien… » Répondit le roux un peu absent.

Abarai scruta le visage du roux, qui était légèrement colorés. Les gestes du jeune homme était tantôt rapide, tantôt plus lent. Et ses soupirs. C’était quoi cette agitation étrangère au fleuriste.

« Hisagi est revenu ?

— Qui ? S’étonna Ichigo à l’Ouest.

— Euh… Shouhei Hisagi… » Voyant le regard du roux se plisser comme s’il cherchait de quoi ou de qui il parlait, Renji précisa « Ton ex… et qui doit encore l’être pour que t’atterrisse pas comme ça !

— Ah… c’est vrai… Hisagi… je l’avais oublié.

— Tu m’étonnes… »

Renji secoua la tête et sortit son bon de livraison.

« Tu signes ici… tête de pioche !

— Je sais où signer Renji ! Cracha Ichigo grognon tout à coup. Je ne suis pas un demeuré

— Ben vu ton air… j’m’posais la question. T’as jamais eu l’air aussi… aussi… enfin bref. » Capitula Renji. « J’y vais et tâche de faire payer tes clients. C’n’est pas parce que t’es amoureux que tu dois oublier ta caisse ! »

Ichigo haussa les épaules et rangea ses sots. C’était vrai que sa journée était particulièrement belle. Un énième soupir franchit la porte de ses lèvres.

 

Chapitre 8

La journée ne s’était pas très bien déroulée. Déjà cette pluie diluvienne qui battait les rues, fouettant les passants, parce que le vent envoyait des bourrasques cinglantes. Les parapluies ne cessaient de se retourner, sous les assauts brusques. Peu de monde avait franchit le seuil de la petite boutique et Ichigo avait trouvé le temps particulièrement long. C’était le genre de journée où il pouvait se mettre à jour dans sa comptabilité et ce mot le hérissait.

Enfin bref, il était venu à bout de cette corvée et en avait fait d’autres. Nettoyant les seaux, il en profita également pour ranger son arrière-boutique. Il avait passé la serpillère deux ou trois fois, alors que les quelques clients égarés qui s’engouffraient ou sortaient de chez lui, salissant le carrelage blanc immaculé. Son portable était toujours proche de lui et les messages qu’il recevait, n’étaient pas celui qu’il attendait un peu désespérément. Quoiqu’il rejetait le mot désespérément…  Ce n’était pas acceptable, même s’il était amoureux.

Lui n’osait pas encore l’appeler Shunsui. Toutefois, lorsque son père lui téléphona en milieu d’après-midi, Ichigo l’oublia subitement.

-  Ne t’inquiète pas… tu sais, ce n’est qu’un examen de routine.

—   Disons que cela me tranquilliserait.

—   Très bien, je viendrai te chercher…

—   Oh… tu peux même venir plus tôt. Il n’y a personne aujourd’hui. Je vais préparer un bouquet en t’attendant.

—   Très bien !

Rapidement, Ichigo créa un bouquet coloré. Il le dédicaça. Le jeune homme prit le temps de ranger un peu sa boutique. Le temps passa rapidement subitement et lorsque son père présenta devant lui, en secouant sa carcasse sur le grand tapis de l’entrée, le fleuriste jeta un œil à sa montre pour être sûr de ne pas rêver.

¾  Je suis désolé Ichigo. Il pleut à saut dehors. Je me demande si ce n’est pas un typhon qui nous attend…

—   Je n’espère pas, marmonna le roux en fermant les lumières. Allez, allons-y… je n’ai pas l’impression que cela s’améliore. 

Isshin ferma la boutique et le volet de la porte et les deux hommes se dirigèrent vers la voiture stationnée un peu plus loin le long du trottoir. Ichigo protégea son bouquet malgré les fortes rafales et le plaça à l’arrière de la voiture, avant de s’installer confortablement.

¾  Quel temps ! maugréa Isshin. J’espère que cela s’aggraver… le pire serait qu’un tremblement de terre s’ajoute à ça !

—   Ne soit pas si pessimiste, tu vas attirer le malheur.

—   Comment veux-tu que je ne m’angoisse pas ? Je n’y vois rien à deux mètres ! 

Ichigo fronça les sourcils. C’était vrai, les essuie-glaces ne parvenaient pas à repousser l’eau qui s’écrasait sur la vitre avant. Le jeune homme ne fut pas tranquille tout le long de la route, même si les véhicules se déplaçaient à petite vitesse, la route détrempée pouvait provoquer un aquaplaning intempestif et la voiture livrée à elle-même échappant à tout contrôle pouvait percuter n’importe quel obstacle sur sa route.

Toutefois, ils arrivèrent à l’hôpital sans jamais qu’Isshin ne cesse de parler de sa mère, ou lui pose des questions sur sa journée de travail. Ichigo admira son père qui calmait son stress de cette manière, lui aurait eu le nez scotché sur le pare-brise et n’aurait pas décroché la moindre parole. Une fois à l’intérieur, le père et le fils se dirigèrent vers la chambre de Mazaki. Sur place, Ichigo retrouva Yuzu qui paraissait inquiète, comme à son habitude et Karin qui leur jeta un regard agressif.

-  Maman vient de s’endormir alors ne fait pas de bruit.

-  Oh… soupira déçu Isshin.

-  Les médecins n’ont fait que passer la voir depuis qu’elle est entrée, murmura Yuzu.

- Quelque chose ne va pas ? demanda Isshin pris d’une angoisse soudaine.

-  Nous n’en savons rien, répondit contrarié Karin. Ils n’ont rien voulu nous dire… alors comme maman n’a pas dormi la nuit dernière certainement parce qu’elle était inquiète, et qu’elle n’a pas cessé d’être dérangé… enfin, elle a fini par s’endormir.

- Sortons, proposa Isshin à voix basse.

Devant la porte, le père et ses trois enfants s’observèrent un instant. Ichigo ravala son angoisse et pris Yuzu par les épaules, son inquiétude l’émouvait. Visiblement le balai incessant des médecins la touchait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Sa main libre quant à elle, serrait un peu plus fort le bouquet qu’il avait préparé avec grand soin, créant un léger bruissement.

-  Les médecins ne vous ont rien dit ? demanda Isshin en observant ses filles intensément.

-  Non, rien du tout, approuva Karin. Bon, il y a eu des infirmières surtout en fin d’après-midi. Enfin toute cette agitation autour de maman me met mal à l’aise. D’autant qu’ils veulent la garder cette nuit et que cela n’était pas prévu.

- Je vais essayer de trouver son médecin, déclara Isshin. Rester près de votre mère, je n’en ai pas pour longtemps.

Ichigo et ses sœurs observèrent leur père quitter les lieux rapidement, après leur avoir adressé un sourire rassurant. Poussant ses sœurs finalement à l’intérieur de la chambre, Ichigo voulait éviter qu’elles ne suivent leur père et entendre peut-être des choses qui les auraient peut-être affolées. Enfin, il disait cela… mais il était terrorisé à l’idée qu’il puisse arriver quelque chose à Mazaki.

Après avoir arrangé le bouquet de fleurs en essayant de faire le moins de bruit possible, Ichigo posa le vase en face du lit de sa mère et se dirigea ensuite près des fenêtres. S’appuyant contre le mur d’où il pouvait voir le déchainement des éléments à l’extérieur, Ichigo observa ensuite le visage tranquille de sa mère. Malgré tout une pointe d’anxiété persistait.

Elle n’avait pas l’air souffrante. Karin et Yuzu s’étaient installées chacune de part en part du lit, prenant chacune une des mains reposant sur le matelas. Les adolescentes semblaient tenir le coup. Lui, faisait semblant… de toute façon, s’il laissait paraître son inquiétude, il ne ferait que provoquer qu’une angoisse supplémentaire pour Karin et Yuzu.

La chambre était plongée dans le silence. Ichigo jeta un coup d’œil discret à sa montre et trouva son père un peu trop long à revenir. N’en pouvant plus de rester planter comme un arbre à ne rien dire, le jeune homme marcha dans la chambre pour se dégourdir les jambes. Si ses sœurs pouvaient rester immobiles et silencieuses, c’était loin d’être son cas.

Le regard venimeux de Karin l’arrêta net. Il haussa les sourcils dans une interrogation muette et sa sœur lui désigna la porte de son index.

-  Karin ! protesta en murmurant Yuzu.

-  Il fait du bruit ! s’énerva-t-elle en chuchotant.

Ichigo tourna les talons et sorti. Excellent prétexte pour rejoindre son père. De son pas élastique, le fleuriste gagna l’accueil infirmier de l’étage et remarqua son père un peu plus loin quittant visiblement un médecin. Isshin le vit et lui adressa un petit sourire ce qui soulagea Ichigo.

- Ta mère va très bien ! lança son père très soulagé.

-  Alors pourquoi gardent-ils maman à l’hôpital ?

-  Eh bien… on dirait que le médecin qui suivait ta mère auparavant à fait une bourde dans les dossiers. Comme il est lui-même hospitalisé, son collègue a repris son dossier médical et n’y comprenait strictement rien. Donc, il a établi un bilan complet… apparemment, c’est lui qui va s’occuper de Mazaki à présent.

-  Ah… j’étais… enfin, je suis soulagé. Si ce n’est que cela… quoique, sommes-nous les seuls à avoir subi ce genre de problème apparemment.

-  Ça, je ne sais pas très bien en fait. Amagai-sensei est resté très discret quant aux l’affaires menées par son collègue.

Ichigo observa son père quelques secondes très attentivement, avant de répondre.

—   Je suis même surpris que ce médecin avoue ce genre de faute.

—   Il s’en est excusé assez vivement. Il a l’air de prendre son travail très à cœur.

—   Oui… c’est possible. Enfin, plus de peur que de mal…

—   Oui… allons prévenir tes sœurs !

—   J’ai soif, remarqua soudain Ichigo. Je vais aller me chercher quelque chose un thé. Tu veux que je te prenne quelque chose ?

—   Non merci.

Isshin quitta rapidement Ichigo. Ce dernier poussa un soupir de soulagement. Le regard du jeune homme fit un tour rapide autour de lui avant de se diriger vers la salle de repos. Les distributeurs attendaient bien sagement alignés qu’on veuille bien se servir d’eux. Glissant de la monnaie dans la fente de la machine, Ichigo entendit rouler une canette de thé et sursauta dans le même temps en entendant la voix de Shunsui derrière lui.

—   C’est bien toi…

Ichigo se tourna vers  son amant surpris. Le médecin était trempé, visiblement il venait d’affronté le déluge extérieur.

—   Kyouraku-san !

Shunsui haussa un sourcil d’étonnement en entendant Ichigo l’appeler par son nom. Un petit sourire flotta sur ses lèvres.

—   Que fais-tu ici ?

—   Ma mère est hospitalisée…

—   Oh ? Quelque chose lui est arrivée ? s’inquiéta Shunsui.

—   Oh rien de grave, le rassura le jeune homme qui n’en menait pas large dix minutes auparavant. Maman subit des examens assez fréquents… elle a toujours eu une santé fragile. Le médecin qui l’a suivait précédemment a quitté l’hôpital et son remplaçant n’a pas le bon dossier la concernant… alors, il refait tout… elle sort demain.

—   Vraiment ? s’étonna Shunsui qui se demandait comment un médecin pouvait être aussi négligeant, mais il s’abstiendrait de tout commentaire.

Ichigo regarda sa montre pour observer Shunsui juste après.

—   Tu reprends déjà le travail ?

—   Normalement, je ne viens pas aussi tôt… mais avec cette tempête qui ne veut pas se calmer, je n’ai pas voulu prendre de risque. Je suis vraiment content de te voir, sourit brutalement Shunsui.

Un léger rougissement se plaqua sur les joues du jeune homme qui ne s’attendait pas à une telle déclaration.

—   J’ai pensé à toi toute la journée, continua d’avouer le médecin.

Une de ses mains se dirigea vers une mèche rousse pour en caresser l’extrémité dans un geste tendre. Ichigo se raidit, au même moment un groupe entra et tous observèrent le couple avec un mélange de curiosité et de répugnance. Shunsui recula sa main, et s’excusa.

—   Excuse-moi… Je crois que j’oublie le lieu où je me trouve.

—   Non… non. Je suis tellement content que tu penses à moi... chuchota Ichigo. J’ai voulu t’appeler, mais je n’ai pas osé. Je ne savais pas si tu étais réveillé…

—   Appelle-moi après le déjeuner… si tu veux, je le ferai ça me don...

—   Ichigo !

Surpris le couple se tourna vers Isshin qui les observait avec intérêt, tout comme ses sœurs, notamment Karin qui détaillait Shunsui de pied en cape.

—   Nous rentrons à la maison… je te raccompagne ?

—   Oui, merci papa.

Shunsui qui s’était raidit en voyant l’homme devant se comporter familièrement avec Ichigo, se sentit déconfit en entendant Ichigo l’appeler papa. Ce type devait avoir son âge ou pas très loin. Son cœur eut un raté. Ichigo lui ne paraissait pas gêner pour le coup, mais plutôt à l’aise.

—   Tu me permets juste cinq petites minutes je te rejoins dans le hall…

—   Très bien… fit Isshin, mais dépêche-toi. La circulation doit-être horrible, et comme ton appartement n’est pas sur ma route…

—   Je peux prendre le métro, suggéra soudain Ichigo. Rentre à la maison avec Yuzu et Karin. Je vais me débrouiller tout seul.

—   Tu es sûr ?

Isshin eut un regard en biais envers Shunsui qui déglutit. La lueur dans les yeux bruns de Kurosaki n’était pas rassurante pour lui. C’était la première fois qu’il se trouvait coincé dans une conversation familiale avec une éventuelle belle-famille, mis à part qu’elle ne le serait jamais. Le médecin subit encore quelques secondes le regard d’aigle d’Isshin avant que ce dernier soit poussé à partir par ses filles.

—   Allez papa… poussa la plus brune des deux. Je dois rentrer et préparer mes affaires pour demain retourner à l’internat. Nous en avons au moins pour deux heures avant de rentrer.

—   Très bien, très bien… bon Ichigo, je te laisse te débrouiller, à moins que ton… ami, ne te raccompagne.

Isshin planta son regard dans celui de ce type qui devait être proche de son âge. Il espérait qu’il n’existait aucun lien entre son fils et cet homme… trop vieux et trop… il ne sut comment le définir. Karin le tira par le bras avec insistance ; Ichigo, lui, le rassurait sur son moyen de transport. À regret, il se décida à quitter les lieux après un vague salut.

Shunsui suivit des yeux le dos large du père d’Ichigo s’éloigner en compagnie des petites sœurs de son amant. Il sursauta lorsque ce dernier posa une main sur son avant-bras.

—   Kyouraku-san, je vais vous laisser… de toute façon, vous devez prendre votre poste certainement.

Shunsui ne laissa pas paraître son étonnement d’être appelé de la sorte par Ichigo et son apparente obséquiosité. Jetant un coup d’œil à sa montre, il déclara nonchalamment.

—   J’ai encore une bonne demi-heure avant de prendre mon poste sans me presser.

—   Oh ? Vraiment ? sourit Ichigo heureux de ne pas quitter Shunsui précipitamment.

—   Si tu veux nous pourrions prendre un café dans mon bureau… nous serions plus à l’aise.

—   J’ai le droit de… d’entrer dans ton bureau ? s’étonna Ichigo.

—   Viens.

Ichigo suivit Shunsui en silence dans les couloirs pour monter un étage. Il admira la manière dont son amant menait cette relation sans se prendre la tête, sans se montrer hésitant ou gêné. Il agissait de la même manière qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme… songea le fleuriste et lui se laissait embarqué par la fraicheur de ses réactions.

—   Je ne pensais pas te croiser ici, avoua Shunsui. J’étais passé rendre de la documentation qu’un collègue m’avait prêtée et je t’ai vu au distributeur. J’ai cru à une hallucination… j’ai tellement pensé à toi, que j’ai pensé que tu t’étais matérialisé, rit de bon cœur le médecin.

Pour un peu, Ichigo aurait glissé sa main dans celle du médecin. Son regard chaleureux le couvait. La vague impression de se sentir unique traversa l’esprit du jeune homme.  Un sourire qui grandissait au fur et à mesure de leur marche, s’afficha sur les traits d’Ichigo. Shunsui le remarqua et s’aperçu qu’il s’agissait du premier vrai sourire heureux que lui montrait le fleuriste, qui se cachait souvent derrière une grimace ou un froncement de sourcil.

Lorsqu’il remarqua la porte de son bureau à côté de lui, Shunsui empoigna la clenche et l’ouvrit d’un geste ferme.

—   Entre !

Ichigo pénétra lentement dans l’antre de son amant. Il se sentait impressionné malgré lui. La pièce blanche était encombrée par des armoires pleines de livres médicaux, un bureau imposant et un ordinateur ainsi qu’un pot à crayon. Sur les murs des posters de coupe d’anatomie féminines et d’embryons humains. Le regard d’Ichigo remarqua la rose violette en train de sécher la tête à l’envers, accrochée sur une étagère. Ces détails, le fleuriste les enregistra en une fraction de seconde.

 À peine la porte se ferma que des bras puissants l’enlacèrent, le souffle chaud de Shunsui lui caressait le bas de sa nuque. Un doux fourmillement vint chatouiller l’estomac du roux qui enlaça ses doigts à ceux de son amant.

—   Tu m’as manqué… chuchota le médecin contre le col de la chemise d’Ichigo qui se tournait lentement vers lui.

Le regard ambre était un peu plus brillant qu’à l’ordinaire, nota Shunsui.

—   J’aimerai te dire toutes ses choses aussi facilement, mais ce n’est pas dans… mon tempérament, répondit Ichigo.

—   Tu ressens la même chose ? s’inquiéta Shunsui malgré tout.

—   De manière identique, approuva Ichigo. Je voulais aussi entendre le son de ta voix…

Le médecin se pencha et posa son front contre celui du fleuriste et chuchota la voix enrouée.

—   Je préfère te tenir dans mes bras.

Ichigo ouvrit la bouche pour lui répondre, mais celle de son amant s’empara de la sienne avec sensualité. Le roux enroula ses bras autour de ses épaules larges. Sa bouche était légèrement meurtrie par la barbe naissante taillée plus courte que le matin même. Mais il s’en moquait, cette langue qui léchait la sienne à l’intérieur de sa bouche pour ensuite embrasser ses lèvres lui faisait oublier l’environnement dans lequel ils se trouvaient. Inconsciemment son corps se plaquait contre celui du médecin.

Combien de temps dura le baiser, Ichigo n’aurait su le dire, mais ses jambes étaient en coton et son esprit critique s’était fait la malle. Les yeux havane de son interlocuteur retenaient toute son attention. Le vent et la pluie claquaient contre la fenêtre du bureau, mais peu importait pour Ichigo, il n’écoutait que ses sentiments durant cet instant qui parut durer une éternité. Ses doigts repoussèrent les cheveux échappés de leurs liens en forme de fleurs.

—   J’ai toujours aimé les fleurs, chuchota Shunsui qui avait remarqué l’immobilité du regard durant un petit instant sur sa coquetterie.

Ichigo lui sourit complice, tandis que le médecin laissait sa tête aller contre la main câline.

—   Je voudrais être à la maison et pouvoir te cajoler toute la soirée, déclara le médecin l’œil soudain suggestif.

Comme mu par un ressort, Ichigo se recula et observa sa montre. Shunsui en eut un pincement au cœur. Il était bien là… à être cajoler.

—   Je dois rentrer Shunsui, sinon je n’aurais plu de métro pour rentrer chez moi…  Je… j’aimerais rester, mais je dois vraiment rentrer.

—   Ne t’inquiète pas, je comprends… et puis, je vais bientôt commencer mon service. Soit prudent en rentrant…

Ichigo hocha la tête et se rapprochant tout aussi vivement de son amant, il l’embrassa rapidement sur les lèvres avant de s’éloigner. Shunsui se plaignit.

—   C’était beaucoup trop court !

—   Si je m’attardais, je ne suis pas sûr que tu puisses être à l’heure à ton service justement. Travaille bien…

Prenant la clenche entre ses doigts, le roux tira dessus et se trouva nez à nez avec un homme qui lui semblait avoir déjà croisé quelque part. Ses longs cheveux blancs flottaient librement sur ses épaules, encadrant un visage à l’expression douce… le genre de type à qui on aimait se confier, songea Ichigo. Il inspirait la confiance.

—   Excusez-moi…

Ichigo fit un geste pour montrer qu’il souhaitait sortir, l’homme se décala laissant la place libre sans dire quoique ce soit, toujours étonné de le voir sortir du bureau. Le fleuriste entendit la voix de Shunsui s’exclamer.

—   Jyuushiro… toi aussi tu es arrivé de bonne heure ?

—   Oui… oui…

Le jeune homme n’entendit pas le reste de la conversation, cela ne l’intéressait pas. Son estomac était toujours chamboulé par le baiser échangé et cette manière si particulière qu’avait Shunsui de le prendre dans ses bras, un frisson d’excitation le traversa. S’ils avaient été dans une pièce où il était sûr qu’ils ne seraient pas dérangés, Ichigo aurait entrainé son amant vers d’autres étreintes que celles plus chastes échangées plus tôt.

Quelques minutes plus tard, Ichigo s’arrêta sur le perron de l’hôpital. La tempête balayait toujours la rue de ses assauts. Inutile d’avoir un parapluie et la bouche de métro la plus proche qui ne se trouvait qu’à une cinquantaine de mètre, lui parut soudain bien éloigné. Prenant son courage à deux mains, il affronta les intempéries.

°°0o0°°

Se détournant pour gagner son bureau et surtout pour cacher son trouble et éviter le regard sagace de son ami, Shunsui s’installa confortablement sur son fauteuil et vérifia les notes posées par sa secrétaire sur son bureau.

—   Tu l’as fait venir ici ? se troubla Jyuushiro stupéfait.

—   Tu es encore ici ? s’étonna Shunsui.

—   Je sors d’intervention, répondit le chirurgien. Mais… tu te rends compte de ce que tu fais ? s’indigna son collègue et ami.

—   Oui et non… ce qui est sûr c’est que tout ceci ne te concerne pas Jyuushiro, répondit sereinement Shunsui.

Ukitake nota toutefois le regard légèrement menaçant que lui adressa son ami. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Déjà découvrir ce… jouvenceau dans le bureau de Shunsui, alors qu’il ne s’y attendait pas du tout et maintenant cet avertissement silencieux ? Un sentiment de haine rampa chez le chirurgien. Des années qu’il tentait désespérément d’attirer Kyouraku Shunsui dans ses filets, cet hétérosexuel notoire et volage. Non, ceci n’était qu’un cauchemar ! Cela ne pouvait pas être ! Shunsui ne pouvait tomber amoureux que d’un seul homme, autrement dit, lui !

—   À ta place, je rentrerai Jyuushiro… la tempête est loin de se calmer…

—   Autant que je reste ici alors, marmonna l’homme en se dirigeant vers le siège réservé au visiteur. Je vais téléphoner à l’accueil pour pouvoir dormir ici cette nuit.

—   Tu vas rester cloitré ici ? s’étonna Shunsui.

—   Je m’imagine mal traverser tout Tokyo en voiture s’il y a une tempête…

—   Le métro existe… souligna l’obstétricien.

—   Je ne le prends jamais, rétorqua Jyuushiro moqueur. Enfin très peu et je suis vraiment fatigué.

—   Fait comme tu veux. Moi, je vais rendre visite à Hinamori-san… elle est de garde ce soir dans le service.

—   Tu ne veux pas me tenir compagnie quelques minutes ? proposa Jyuushiro en jetant un regard en biais à son ami.

—   Je n’ai plus le temps et je pense que tu devrais te dépêcher si tu veux encore avoir un lit pour dormir ici cette nuit. En attendant… je te souhaite une bonne soirée.

Shunsui quitta la pièce sans un regard en arrière. Il savait pertinemment ce que son ami cherchait à faire et il était hors de question qu’il lui accorde ce qu’il voulait. Quelque chose dans le fond de son cœur l’avertissait qu’à présent, loin d’être un ami, Jyuushiro pourrait lui révéler un visage qu’il ne serait peut-être pas prêt d’accepter… et… pour leur plus grands bien à tous les deux, son ami devait apprendre à vivre sans lui. Mais n’était-il pas trop tard ?

°°0o0°°

Un éternuement violent vint interrompre le calme du rez-de-chaussée de l’immeuble. Complètement trempé en quelques mètres, Ichigo traversa le hall en laissant beaucoup d’eau derrière lui. Dans la vitre de l’ascenseur, le jeune homme se trouva un peu trop pâle. Son portable vibra.

—   Kurosaki Ichigo, commença-t-il.

—   Ichigo… c’est papa.

—   Papa ? Quelque chose ne va pas ?

—   Non, non rassure-toi.

Le jeune homme franchit les portes coulissantes et se dirigea vers son appartement. Un frisson glacé lui caressa l’échine, le faisant trembler de froid. Un éternuement retentit une nouvelle fois. Ichigo qui retirait les clefs de sa porte entra et claqua le battant. Il se réfugia près d’un radiateur.

—   Tu as attrapé froid… j’aurais dû te raccompagner, déclara Isshin déçu.

—   Non, tout va bien, le rassura son fils.

—   Ichigo ?

—   Oui…

L’inquiétude qui perçait dans la voix de son père, mis en alerte le jeune homme. Sa gorge se noua… alors que le visage de son amant flotta quelques secondes devant ses yeux. Un mauvais pressentiment l’effleura.

—   Qui est cet homme qui était avec toi ?

—   Kyouraku-san ?

—   Je ne connais pas son nom… avoua Isshin.

—   C’est un de mes clients à la boutique, répondit le plus sereinement possible Ichigo.

—   Ah…

—   J’étais assez surpris de le voir là, en fait.

—   Ah ? Hum… alors je suis rassuré, déclara Isshin.

—   Pourquoi ? demanda Ichigo qui sentait une angoisse sourdre au fond de lui.

—   Parce que… enfin, tu vois… lorsque tu m’as dit que tu étais homosexuel… j’ai dû m’adapter. Je dois bien t’avouer que j’ai été triste de l’apprendre et peut-être aussi un peu en colère. J’ai cru que j’avais fait quelque chose pour que tu en sois arrivé là… je te rassure… pas longtemps. Enfin… pour moi, même si je ne le montrais pas au début, j’ai dû encaisser le coup.

—   Je ne pensais pas que cela t’avait autant perturbé, répondit Ichigo. Tu ne l’as jamais vraiment montré en tout cas.

—   Mazaki m’aurait certainement remonté les bretelles et je ne veux pas me disputer avec ta mère. De toute façon, j’ai fini par comprendre que ce n’est la faute de personne et je t’aime comme tu es.

—   Pourquoi cette conversation ? demanda Ichigo abruptement.

La question avait été posée sèchement. Le fait d’apprendre que son père avait bien caché son jeu et le fait qu’il tourne à présent autour du pot faisait monter l’angoisse du fleuriste. Le coup de fil lui parut interminable.

—   Je pensais… que cet homme paraissait un peu familier. Ichigo… je peux certainement encaisser que tu sois homosexuel, mais s’il te plaît reste avec quelqu’un de ton âge. J’espère que ce client le restera. Tu n’as rien à faire avec quelqu’un comme lui. Essaye de sortir avec ce jeune homme qui t’as donné des cours d’informatique… ou quelqu’un comme lui. Je trouve qu’il serait bien mieux pour toi que cet homme qui a certainement beaucoup d’expériences et qui doit changer ses conquêtes aussi souvent que ses chemises. Tu n’as que vingt ans et toute la vie devant toi ! Quel âge à ce type ? Quarante ? Imagine que je suis dans la même tranche d’âge !

Ichigo restait figé. Seul son claquement de dents, dû à son coup de froid répondit à son père. Que lui dire ? Il ne savait pas mentir.

—   Papa, je te remercie de t’inquiéter pour moi… mais vois-tu Kyouraku Shunsui n’est qu’un client qui passe régulièrement au magasin pour offrir des fleurs à une femme qu’il aime. Je te remercie de t’inquiéter pour moi aussi… mais je suis assez grand et majeur, tu sais. Bon, je vais te laisser je suis frigorifié et je voudrais prendre une douche.

—   Ichigo ?

—   Quoi ?

—   J’espère me tromper…

—   Et tu te trompes ! coupa son fils sèchement. Maintenant, laisse-moi papa… où c’est moi qui finirai à l’hôpital.

Ichigo raccrocha et resta planté contre le mur de son genkan. Au bout de quelques secondes, il se donna un pied au derrière et s’enferma dans sa salle de bain. Tandis que l’eau réchauffait son corps glacé, son esprit s’obscurcirait devant un obstacle qu’il n’avait pas vu surgir. Il n’avait pas le choix, il cacherait cette relation à ses parents… tout au moins pour l’instant.

 

 

Chapitre 9

Les rues étaient désertes au petit matin. Habituellement, Ichigo prenait le métro mais aujourd’hui, il avait besoin de prendre l’air. De réfléchir aux paroles de son père. C’était étrange. La relation qu’il entretenait avec Shunsui était toute neuve et déjà, les obstacles se dressaient les uns derrière les autres.

Un nouvel éternuement interrompit sa pensée. Après s’être mouché une énième fois, il se demanda si c’était une aussi bonne idée d’aller travailler avec de la fièvre qui plus est. Mais bon, il était seul à tenir sa boutique et Renji venait lui déposer les fleurs de bonnes heures à la boutique.

Son pas s’accéléra après avoir jeté un œil à sa montre ; justement il était en retard. C’est en sueur qu’il arriva à destination. Ses mains tremblaient légèrement en ouvrant le rideau métallique. Il devait se calmer, songea-t-il. Il ferma la porte de son commerce, et s’enferma dans l’arrière boutique où il se fit couler un thé bien chaud. Fouillant dans l’armoire à pharmacie, Ichigo trouva des cachets d’aspirines pour faire tomber sa fièvre.

Il terminait à peine son verre avec une grimace qu’un coup frappé à l’arrière boutique le prévint de l’arrivée du livreur.

La tête de Renji en le voyant ne le rassura pas sur son état.

-    Qu’est-ce qui t’es arrivé Ichigo ? Tu as vu la tête que t’as ?

-    C’est bon, c’est bon… je n’ai pas la mort non plus.

-    Pas loin en tout cas ! Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu devrais être dans ton lit.

Ichigo lui lança un regard menaçant. Il n’avait qu’une hâte, c’était d’être seul. Il n’avait pas la force d’entretenir une conversation, et certainement pas l’envie de se faire sermonner. Il laissa Renji entreposer les sauts de fleurs dans la boutique. Ce dernier l’avait envoyé promener lorsqu’Ichigo avait tenté un geste pour décharger sa marchandise.

-    Comme ça, tu me devras un café un de ses quatre, sourit Renji.

-    Tu en veux un maintenant ? proposa à contre cœur Ichigo qui aurait donné n’importe quoi pour s’allonger.

-    Non, j’ai plein de boulot et je ne suis pas en avance. Une autre fois ! sourit Renji.

Le livreur quitta le quai et avant de rentrer dans son camion, il lui recommanda d’une manière bourrue.

-    Essaye de te reposer et tâche de fermer de bonne heure ce soir !

Ichigo répondit vaguement et le salua de la main. Il ferma l’arrière de son entrepôt et poussa un ouf de soulagement. Il s’essuya le front machinalement pour découvrir qu’il était toujours brûlant et couvert de sueur. La journée serait interminable. La mort dans l’âme il rangea son arrière boutique et remplis les sauts vides dans la boutique. Il prit une petite pause pour prendre son thé.

La tasse tremblait entre ses doigts. Visiblement le cachet pris plus tôt ne fonctionnait pas. Ichigo se promit d’aller voir une pharmacie pas très loin de son établissement. Elle devait bien receler quelques trésors pour la fièvre ?

Lorsqu’il ouvrit la boutique, le temps n’était pas meilleur que les jours précédents. La pluie recommençait à tomber, tout de même moins fort que la veille. Le ciel était très sombre malgré tout. Ichigo retourna près de sa caisse et commença à élaborer quelques bouquets simples. Il n’avait pas le cœur à arranger une composition complexe.

Un énième frisson le traversait, lorsque la porte s’ouvrit enfin et ses premiers clients lui firent oublier un temps son mal être.

 

°°0o0°°

 

Le dîner ne passait pas, et les médicaments que lui avait donné la pharmacienne plus tôt n’arrangeaient en rien ses symptômes. Ichigo avait juste envie de dormir ! Le tremblement qui ne le quittait pas depuis le matin, ne s’arrangeait pas non plus. C’est presque avec soulagement, qu’il entendit tinter la clochette de son magasin. Un client… ça lui occuperait l’esprit et lui permettrait de se concentrer sur son métier.

Son sourire pourtant s’effaça lorsqu’il rencontra le regard d’Hisagi. Ce dernier qui paraissait résolu à je ne sais qu’elle idée, mais son expression changea en rencontrant le visage décomposé d’Ichigo.

-    Hey Ichi’ qu’est ce que tu as ?

-    Rien…

-    Tu rigoles ? Tu as vu ta face ? On dirait un zombie ! Mais qu’est-ce que tu fais ici dans un état pareil !

-    Laisse-moi, je n’ai pas envie de me disputer… soupira Ichigo le désespoir aux lèvres.

-    Idiot ! Je ne me bagarre pas avec les cadavres ambulants ! Tu rentres !

Ichigo lui envoya un regard polaire. Il n’avait pas envie de discuter et encore moins de suivre les ordres d’un type comme Hisagi.

-    Mais regarde-toi ! Tu tiens à peine sur tes jambes espèce de sombre idiot…

-    Deux fois que tu me traites d’idiot, Hisagi… je risque de…

-    De quoi ? Je te raccompagne chez toi. Si je te laisse ici comme ça…

Tout en parlant, Shouhei s’était approché d’Ichigo et l’immobilisa pour qu’il puisse prendre la température au front. La préoccupation qu’affecta son ex surpris le fleuriste. Jamais Hisagi auparavant n’avait fait montre d’une telle prévenance. Et visiblement, sa sincérité n’était pas feinte.

Ils étaient très proches, leurs regards se rencontrèrent durant quelques secondes. L’odeur de Shouhei l’enveloppa, tout comme sa chaleur. Ichigo eut l’impression que temps se suspendait. C’était idiot pour le coup cette situation. Il se trouvait dans les bras de Shouhei et ce n’était pas pour un éventuel câlin à venir, mais parce qu’il faisait attention à lui. C’était ironique avec le recul.

-    Ichigo laisse moi te ramener chez toi…

-    Comment ?

-    J’ai une voiture.

-    Toi ? s’étonna Ichigo.

-    Oui, je travaille figure toi… enfin, j’ai un job en attendant de trouver mieux.

-    Un job ? Et… et tes études ? s’inquiéta inconsciemment Ichigo.

-    C’est job d’étudiant… j’économise.

Ichigo observa Shouhei se déplacer dans la boutique comme s’il y avait toujours travaillé. Il fermait la boutique et quand Ichigo s’en rendit compte, il n’avait plus la force de protester. De toute façon, il n’avait plus la force, et la discussion avec son ex le fatiguait ou bien, se sentait-il mieux que quelqu’un prenne les rennes de son existence durant quelques minutes ? Il avait besoin de… dormir !

-    Hisagi… commença Ichigo.

-    Shouhei ! Tu m’as toujours appelé Shouhei alors s’il te plaît… ce n’est pas parce que… enfin que… je voudrais qu’on reste amis. Après tout, ça fait un bail qu’on se connaît.

-    His…

-    Shouhei !

Ichigo lui lança un regard torve, enfin le croyait-il… parce que Hisagi ne sembla pas impressionné outre mesure. Il fermait l’arrière boutique après avoir ranger la caisse… Ichigo lui restait immobile au milieu de la boutique, ne sachant quoi faire pour la première fois de sa vie.

Lorsqu’enfin Hisagi le rejoignit, ce fut pour l’aider à enfiler sa veste. C’est en frissonnant que le fleuriste la serra contre lui. Lorsqu’Hisagi le tira dehors par la main, Ichigo se laissa faire. Il l’observait entre ses paupières mi-closes. Tout paraissait duveteux, irréel. Ses jambes flageolaient,  sa tête allait exploser… tout à sa souffrance, il s’aperçut enfin qu’Hisagi lui parlait, mais il ne comprenait strictement rien.

C’est main dans la main qu’ils entrèrent dans le parking souterrain non loin de son magasin qu’ils rejoignirent la voiture de Shouhei. Une fois assis, Ichigo s’endormit comme une masse. Il n’en pouvait plus… il était aux dernières limites de ses forces.

 

°°0o0°°

 

La lumière crue du soleil le força à se réveiller. Ichigo gémit de douleur. Un rouleau compresseur était venu l’écraser durant son sommeil. Au fait, pourquoi n’avait-il pas tiré les rideaux ? Il tourna son visage lentement vers la fenêtre pour se rendre compte que cette foutue fenêtre n’était pas du bon côté de son lit.

Ichigo ouvrit brusquement les yeux et s’assit d’un bond sur le futon. Il ferma les yeux, la pièce tanguait, des points noirs apparaissaient devant les yeux. Lorsqu’il eut l’impression que le sol cessait enfin de bouger, Ichigo leva un œil précautionneux vers la fenêtre et se mordit la lèvre inférieure.

Il n’était pas chez lui ! Ni même chez Shunsui… Où était-il ?

Un sentiment de solitude l’étreignit. Qu’avait-il fait ces dernières heures ? Il avait beau fouillé dans sa mémoire, aucun souvenir n’effleurait son cerveau. Bon, il devait sortir de là déjà et découvrir qui l’hébergeait. Il se leva doucement. Un sentiment de moiteur inconfortable le saisit une fois debout. Ichigo fit le tour de l’apato et c’était vite fait. Une seule pièce, si on exceptait la petite cuisine et la salle de bain. Il trouva la réponse à sa question en voyant une photo d’Hisagi posé sur une étagère, sur laquelle ils s’affichaient tous les deux, lorsqu’ils étaient encore ensemble. Il l’avait encore ? S’étonna le jeune homme.

Ichigo resta pensif quelque instant avant de partir à la recherche de ses vêtements. Il passa ensuite à la salle de bains et c’est reposé et frais qu’il regagna la salle. Il rangea la pièce et pris soin de faire une lessive avant et de changer le lit de d’Hisagi. Soudain, Ichigo s’inquiéta. Quel jour était-il ? Il faisait jour et beau… et à son dernier souvenir…

Il sortit son portable et ses yeux s’arrondirent de surprise. Il s’était écoulé deux jours entre hier et aujourd’hui réalisa-t-il !

Plusieurs messages s’affichaient sur son téléphone, les faisant dérouler il trouva un message de son père et au moins une vingtaine de la part de Shunsui. Il déglutit. D’abord, il téléphona à Isshin. Ce dernier paraissait tout sourire. 

-    Oh, je ne me suis pas trop inquiété. Shouhei nous tenait régulièrement au courant.

-    Il vous a contacté ?

-    Bien sûr ! Il semble un peu plus responsable. Il nous a prévenu dès qu’il t’a pris en charge dans son appartement. Et nous a téléphoné tous les jours. Visiblement, tu as eu une bonne crève. Tu travailles beaucoup trop, et puis je me sens responsable. J’aurais dû t’accompagner de l’hôpital à chez toi.

-    Je n’ai nul besoin que l’on me raccompagne papa. Je pense que je suis trop fatigué dernièrement…

-    Prends quelques jours…

-    Je ne peux pas…

Ichigo vérifia l’heure sur sa montre, l’après-midi était bien avancé.

-    Demain, j’ouvre à nouveau le magasin.

-    Tu devrais…

-    Ne t’inquiète pas papa… Shouhei m’a bien soigné. Je me sens en pleine forme.

Un petit silence s’installa, Ichigo repris en souriant.

-    Je t’assure ! Je vais mieux…

-    Bon, après tout tu es assez grand pour savoir ce que tu fais fils !

Ichigo maugréa quelques paroles, qui eurent pour effet de faire rire son père. Une fois raccrochée, Ichigo se sentit observer, il se tourna pour croiser les yeux noirs de Shouhei. Il l’observait avec insistance, une lueur indéfinissable dans le fond de son regard.

-    J’étais inquiet.

-    Je te remercie Shouhei… mais pourquoi ne m’as-tu pas ramener chez moi ?

-    C’était plus pratique pour moi. Je suis proche de l’université et de mon taf’. Te ramener et te laisser seul chez toi, ça je ne le pouvais pas.

Ichigo écoutait Shouhei et remarqua les cernes sous ses yeux. Il aurait besoin lui aussi de se reposer.

-    Tu es un idiot… regarde toi aujourd’hui.

-    Je me serai senti très mal, si je n’avais pas pris soin de toi Ichigo.

Hisagi quitta l’entrée pour se diriger vers son coin cuisine et déposer son sac plastique qu’il tenait toujours à la main. Ichigo l’observait en silence. Sans se retourner Hisagi demanda.

-    Je suppose que tu vas rentrer chez toi maintenant ?

-    Oui, oui bien sûr. Je me sens beaucoup mieux et demain je dois retourner travailler.

-    Ok… je comprends. Je suppose que tu ne voudras pas que je te raccompagne ?

Haussant un sourcil surpris par la réflexion de son ex, Ichigo fixa intensément Hisagi. Depuis quand paraissait-il aussi adulte ? Quelque chose avait changé chez son lui.

-    Je souhaite rentrer seul…

-    Très bien. Bon et bien si ça ne te dérange pas, je vais aller me coucher… je n’ai pas dormi depuis deux jours. Je te laisse fermer la porte derrière toi.

Ichigo restait cloué un instant sur place. Il s’attendait à autre chose. Le comportement d’Hisagi était plus qu’étrange, s’il se souvenait de son comportement lors de leur dernière conversation téléphonique ou… à cette fameuse soirée. Ichigo hésita un long instant, avant de mettre ses chaussures et quitter la pièce sans faire de bruit. Le dernier coup d’œil derrière lui, Ichigo remarqua que les rideaux avaient été en partit fermé et une respiration calme et régulière se faisait entendre dans le petit appartement. Shouhei dormait à point fermé.

 

°°0o0°°

 

Seul sur le trottoir, Ichigo remonta vers la première station de métro qui se trouvait à une centaine de mètres. Il retira son portable de sa poche et vérifia tous les SMS laissé sur sa messagerie. Son cœur se mit à battre plus vite. C’est un peu crispé qu’il téléphona à Shunsui. Malheureusement, ce dernier ne lui répondit pas. Il laissa un message vocal.

« Kyoruku-san, je suis désolé. J’ai été malade ces deux derniers jours. Je viens de voir tous vos messages. Je suis déçu de vous avoir manqué. Je vais beaucoup mieux, si vous voulez nous pouvons nous voir ce soir ou un soir cette semaine ?... Vous… »

Ichigo raccrocha. Inutile de se justifier, il n’avait fait rien de mal. Alors pourquoi se sentait-il donc mal à l’aise ?

 

°°0o0°°

 

La matinée avait bien débuté. Le soleil brillait et même s’il faisait froid, les piétons se bousculaient sur les trottoirs. La clientèle était présente et certains habitués s’arrêtèrent pour prendre de ses nouvelles. C’était plaisant. Ichigo en profita pour inviter Renji à boire un verre avec lui le soir même pour le remercier de son aide trois jours auparavant. Ce dernier accepta avec plaisir.

Lorsqu’il eut raccroché, se fut Hisagi qui s’imposa à son esprit. Lui aussi, il devait le remercier. Pourtant, il se voyait mal l’invité à prendre un verre… quoique s’il l’invitait en même temps que Renji ? Non, ce n’était pas une bonne idée. Mais en même temps, il n’y avait rien entre eux depuis belle lurette !

Il laissa un SMS sur le portable de Shouhei, l’invitant à venir le soir même à se joindre à Renji et à lui pour boire un verre. La réponse du jeune homme fut rapide, cinq minutes plus tard, son ex lui confirmait sa présence. Le portable resta toutefois très longtemps dans la main d’Ichigo. Aucun message de la part de Shunsui. C’était vrai qu’il travaillait la journée… donc s’il était occupé… enfin…

Perturbé, Ichigo reprit son travail, mais le ciel ne lui parut plus aussi lumineux qu’une demi-heure plus tôt.

 

°°0o0°°

 

La nuit était tombée et le rideau métallique en faisait tout autant. Ichigo se redressait et adressa un petit sourire à ses deux invités qui faisait du sur place. La température chutait drôlement vite ce soir là.

-    Allons-y ! souriait toujours Ichigo.

-    Je te préviens Ichigo, ce n’est pas un café que je prendrais… marmonna Renji frigorifié.

-    J’ai compris, répondit le jeune homme.

-    Tu as l’air d’aller vraiment mieux, observa Shouhei en regardant droit devant lui.

-    Oui, et c’est grâce à toi.

-    Tu sais, tu n’étais pas obligé de m’inviter pour ça…

-    Cette invitation est sincère Shouhei.

Hisagi tourna légèrement la tête sur le côté et examina Ichigo du coin de l’œil et hocha la tête. Le trio discuta dans la bonne humeur, le moral du fleuriste remontait à vu d’œil. C’était agréable de sortir sans arrière pensée, sans faire attention à ce que l’on disait de peur de blesser qui que ce soit.

Renji en profita pour exposer ses tribulations sentimentales. Visiblement sa vie n’avait rien à envier à la sienne, si ce n’était pas pire.

-    Tu te rends compte Ichi’, je me suis viré comme un mal propre de la maison Kuchiki parce que son frère ainé n’peut pas m’blerer ! Je le déteste, ce type !

-    Tu l’admires, sourit Ichigo en posant son verre sur le comptoir.

-    N’importe quoi ! cracha le livreur.

-    Je suis d’accord avec Ichigo. Sinon pourquoi essaierais-tu de lui plaire autant, en respectant les règles de leur foutu famille ? interrogea Shouhei.

Renji avala de travers. Le regard de ses deux amis le retourna.

-    N’exagérez pas !

Ichigo et Shouhei s’adressèrent un regard complice avant de reporter leur attention moqueuse vers Renji qui devint écarlate.

-    Le principal c’est que Rukia t’aime non ? fit Hisagi en croisant ses bras devant lui.

-    Oui, oui…

-    Alors son frère, tu t’en moques un peu. Tu fais de ton mieux pour satisfaire cette famille exigeante, mais après… je pense que ton bonheur de dépend pas du frère ainé. Ton histoire ne concerne que Rukia et toi, non ?

-    Euh… oui.

Renji se gratta le sommet de son crâne pensivement.

-    Disons que j’aimerai bien que Kuchiki-san puisse nous laisser… en paix.

-    Pourquoi il se joint à vous au cours de vos rendez-vous ? se moqua gentiment Ichigo ne sachant pas combien il avait raison en fait.

C’est en voyant le regard de détresse de Renji qu’il réalisa qu’il tapait juste.

-    Non ! fit Ichigo stupéfait.

-    Si… marmonna Renji boudeur.

-    Eh bien, t’es pas sortie de l’auberge… et la nuit de noce aussi tu comptes la passer avec ce type qui vous observe ? ironisa Hisagi.

-    Ta gueule Shouhei !

S’en suivit une dispute où Ichigo et Shouhei tentaient de faire admettre à Renji qu’il devait prendre les choses en main pour se soustraire à la surveillance obsessionnelle du grand-frère encombrant de Rukia. Se fut sur une promesse de Renji que le trio se sépara. Shouhei proposa à Ichigo de le raccompagner, mais ce dernier refusa. Son ex n’insista pas, surprenant encore Ichigo.

Finalement, le comportement du jeune homme le mis à l’aise. Ils pouvaient enfin avoir une relation normale, amicale sans heurts. C’est avec le sourire qu’il rentra chez lui. Leur relation avait été assez forte pour qu’ils puissent à présent profiter de l’un, l’autre sans compensation.

Il préféra l’escalier à l’ascenseur. En ouvrant la porte pour accéder au couloir, Ichigo s’arrêta. Shunsui se trouvait devant la porte de son appartement. Il ne l’avait pas vu. Il paraissait dormir, appuyer contre le chambranle. Brusquement, il lui parut immense. Pourtant Renji devait faire la même taille que lui… mais il y avait quelque chose chez Shunsui que n’avait pas Abarai.

Sans bruit, Ichigo se posta devant Shunsui, ce dernier ne bougeait toujours pas. Des longues mèches de cheveux tombaient devant son visage. Le fleuriste repoussa l’une d’entre elles avec tendresse. Il se leva sur la pointe des pieds, ses lèvres effleurèrent sa joue rugueuse. Shunsui tourna son visage soudainement vers lui, et lui happa sa bouche qu’il embrassa passionnément.

Ichigo le repoussa surpris et gêné par tant de démonstration. Shunsui le fixait les yeux bien plus sombres qu’à son habitude.

-    J’ai bien cru qu’il s’agissait du baiser de la belle au bois dormant, pour son prince charmant…

Ichigo rechercha ses clefs dans les poches de son pantalon. Shunsui était proche, trop proche de lui, le grand corps de Kyoraku l'entourait complètement. Il remarqua soudain l’odeur de whisky qui alourdissait l’haleine de son amant. C’est avec difficulté que le loquet de la serrure s’ouvrit. Ichigo entra et invita Shunsui à le suivre. Lui le contemplait avec passion.

 

 

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Commentaires

  • Marine

    1 Marine Le 20/08/2017

    Coucou Jijisub

    Voilas cela fait des années que je te suit et j'avoue que pendant un moment je n'ai put voir ce que tu faisais donc désoler si je te pose la question et que tu dois encore y répondre (question qu'on a du te poser un milliard de fois)

    mais arrête tu les fanfic bleach? Va tu reprendre ?

    En tout cas un gros bisous a toi
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 20/08/2017

    Coucou Marine :) Alors, je suis assez overbooké avec mes livres (et quelques péripéties de ma vie perso.) Oui, oui... mes filles sont ado. et je fais bcp de route -_-'. Du coup, j'ai vraiment moins le temps. Je songe à mes FF, mais je n'ai pas le temps de les terminer. Certaines comme : Amor Puede Matar ou le langage des fleurs seront reprisent mais en originale. Vu le temps qu'elles me prennent pour les écrire. En même temps que je les reprendrais en originale, je pense terminer les chapitres de FF... mais ce n'est pas prévu de suite. Compte au moins l'année prochaine, voir 2019 pour le langage des fleurs par exemple. Voilà, voilà. Je laisse mes FF en libre lecture, parce que je sais qu'il y a encore bcp de monde qui viennent les lire. Ça fait plaisir d'ailleurs. :D J'espère avoir répndu à ta question :) Gros bisous :D
  • melyssa

    2 melyssa Le 24/05/2016

    Je sais pas pourquoi mais je sens que la relation d'Ichigo va être menacée assez durement (j'aime pas Shouhei dans cette fic c'est fou...c'est un de mes préférés pourtant !) En ce qui concerne Renji, j'adore toujours autant ses apparitions (c'est dommage qu'il ne soit pas plus dans les couples sur lesquels tu écris) ><
    Je crois que t'es la seule à faire ce couple, ShunsuixIchigo, c'est pour ça que j'adore te lire ! L'originalité est toujours présente, j'adore :)
    Kami-sama..si Jyushiro est le méchant dans cette fic je saurais pas quoi faire...j'admire tellement ce perso sérieusement ! Trouvez-moi en un qui soit aussi calme et gentil ! Et qui ait des cheveux aussi magnifiques ♥

    En tout cas, ces trois derniers chapitres sont toujours aussi bien écrit :) Je sais que ça fait longtemps que tu as écris cette fic mais tu as prit combien de temps à peu près pour tes recherches ? Je pense que tu as dû comparer pas mal de fleurs, leur significations tout ça tout ça... Ou alors tu t'y connaissais déjà avant l'écriture ? :)

    J'attendrais la suite avec impatience ! :)
    Bisous !
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 24/05/2016

    Ou là... J'ai écrit la fic, y'a pas mal de temps... il faudrait que je regarde mes fichiers pour avoir la date. Avant de démarrer, j'ai passé un bon mois à faire des recherches, et à chaque fois que j'écris un chapitre, je choisi chaque fleur en fonction de ce que je veux transmettre comme sentiments. Sinon, j'ai aussi à la base une bonne connaissance des plantes en général :p. Pour Juyshiro c'est clair qu'il est le "méchant" (façon de parler). J'ai voulu m'en servir à contre emploi pour surprendre et pour donner plus de force au récit. En tout cas, merci pour tes compliments, si j'arrive à faire aimer un personnage que l'on déteste ou que j'arrive à faire détester un personnage que l'on aime le temps d'une fic, c'est vraiment un superbe compliment... Merci :D
  • melyssa

    3 melyssa Le 23/05/2016

    Salut !

    Après une absence d'environ...2 ans (études, études, quand tu nous tiens)...Hum hum...me revoilà !! Je suis à fond sur Bleach en ce moment, je viens de recommencer l'anime pour tout te dire ! Bref :)

    Je suis très heureuse de revenir sur ton site et aussi de voir que ça marche toujours autant ! Perso je reviendrais toujours peu importe le temps de mes absences, je te suis depuis le début début après tout x)

    Quand une fic est postée j'attends normalement le dernier chapitre pour poster une review mais j'ai un si gros coup de cœur pour Le langage des fleurs que je dois absolument t'écrire maintenant :) Je me suis pas encore mise à jour concernant tes news donc je sais pas quand tu vas reprendre cette fic, si elle est mise de côté ou si ça se trouve elle est déjà finie mais je laisse quand même une review ! Enfin, je viens de lire le chapitre 5 et j'ai eu une révélation : Juyshiro va être le méchant ?? C'est pas possible hein ? Je vais voir dans quelques minutes si ça s'arrange dans les derniers chapitres postés, mais je tiens cette histoire à l'oeil...
    Ah et je pensais à quelque chose d'autre, le couple secondaire (si y'en a un) serait pas un GrimmjowxJuyshiro ? J'aimerais troooooop x) je suis tellement contente d'être de retour que je suis en train de m'exciter toute seule désolée !

    Tu risques d'avoir beaucoup de mes reviews dans les heures, les jours qui arrivent, je m'excuse d'avance pour l'excitation dont je vais faire preuve xD
    A bientôt et merci pour tout ton travail !! :)
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 24/05/2016

    Bonjour Melyssa :) Déjà merci beaucoup pour ta review et j'avoue que je suis totalement surprise par le succès de cette fic. Au départ, j'avais peu de reviews dessus, et au fil du temps, je me rends compte qu'au final, vous l'appréciez toutes OO Woaouh... Ensuite, je comprends très bien pour les études ou pour d'autres sujets menés de front, c'est pas toujours facile d'avoir des à côtés. En tout cas, ravie de te "revoir" sur ce site. Il n'a pas beaucoup progressé depuis que tu es partie :P. Pour les reviews tu peux m'en mettre autant que tu en veux, bien au contraire ça fait super plaisir et en même temps ça fait vivre ce site :D Par contre, je ne spoilerai pas mon histoire parce qu'il faut que je la reprenne... j'ai l'impression qu'elle va devenir une de mes priorités après que je me sois rétablie, vu le nombre de personnes qui votent dans les sondages pour qu'elles soient reprise en priorité. Enfin, on verra :) Je te dis à bientôt alors, Bises Jiji
  • marine

    4 marine Le 20/05/2016

    J'adore cette histoire vivement qu'elle se termine ♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 21/05/2016

    Merci beaucoup, ça fait vraiment plaisir que l'on puisse aimer une histoire comme cela :D
  • setsuna23

    5 setsuna23 Le 22/03/2015

    Je crois que je ne t'ai encore jamais clairement remercié pour les centaines (milliers??) d'heures d'émotions en tout genre, de bonheur et de plaisir que tu nous offre depuis des années, alors MERCI!!!!!!!!!!!!
    Entre tes romans et fanfic auxquelles je suis toujours très attachée, je trouve toujours l'histoire qui me convient. J'ai hâte de voir la suite de tes fanfics mais aussi de tes autres projets, c'est toujours un plaisir de redécouvrir ton univers et je te le dis pas assez souvent ^^"

    Bon courage pour la suite!!
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 23/03/2015

    Coucou Setsuna :D Ca fait plaisir de te voir ^^ et super contente que tu trouves ton compte dans toutes mes histoires. Je suis en train d'écrire une nouvelle et une petite histoire qui seront publiées bientôt dans les FF. J'espère qu'elles te feront plaisir :D Gros bisous et à bientôt :D
  • ctofi1

    6 ctofi1 Le 02/03/2015

    kami-sama
    a quand la suite
    j'ai hâte que tu reprenne l'écriture de tes fics
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 06/03/2015

    Pas pour l'instant... je suis pas mal occupée. Mais ça viendra :)

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