My lover tastes like a chocolate
Couple : Kensei x Ichigo
Genre : Romance / humour
Rating : k+
Statut : terminé
Synopsis :
L'effet aphrodisiaque du chocolat (ou de son chocolatier) sur un acteur bourru !
(le vrai synopsis viendra plus tard, je ne le retrouve plus -_-')
Le bruit sec d’un poing qui s’abat contre un mur résonna dans la suite de l’hôtel. Kensei observa son portable, exaspéré. Comment cette femme pouvait-elle lui empoisonner la vie à plus de mille lieux d’où il se trouvait ? Qu’elle grille en enfer avec son Toshiro ! Maintenant que Rangiku était une femme divorcée, elle passait plus de temps avec lui au téléphone qu’elle ne le faisait au temps où ils étaient mariés ! Franchement, il avait besoin d’air…
Un coup discret à sa porte le tira de ses sombres pensées. Kensei invita son visiteur à entrer. Rose pénétra dans la suite et s’inclina avec respect.
« Muguruma-sama… votre voiture vous attend. La chaine de télévision NHK se trouvant de l’autre côté de la ville, il serait plus prudent de partir maintenant.
— Rose…
— Oui Muguruma-sama ?
— Pourquoi ma femme, qui m’a ignoré durant des mois, me trouve t-elle soudain un intérêt particulier ?
— Le succès de votre dernier film, certainement… »
Kensei soupira et se détacha du mur pour rejoindre son attaché de presse. Les deux hommes se retrouvèrent rapidement sur le trottoir où une voiture aux vitres teintées les attendait. Quelques fans s’étaient amassés dans l’espoir de l’apercevoir et Kensei prit le temps de signer quelques autographes.
Enfoncé sur son siège en cuir, quelques minutes plus tard, Kensei se renfrogna. Il détestait faire la promo de ses films. Mais, comme sa notoriété avait explosé au Japon, il ne pouvait pas faire l’impasse, d’autant plus qu’il était né à Tokyo, trente ans auparavant. Cela déchainait une telle passion pour sa personne dans son pays natal, qu’il se sentait incapable de l’assumer. Cela faisait des mois que les chaines de télévision et les radios de la capitale harcelaient Rose afin que la star participe à des émissions diverses et de plus ou moins bon goût.
Bon gré, mal gré… Kensei se pliait à cette routine publicitaire. Il soupira une nouvelle fois… De toute façon, la gloire était éphémère et il devait se montrer un maximum et profiter de sa célébrité pour durer le plus longtemps dans cette jungle médiatique.
Arrivé sur le plateau et après les présentations d’usage, Kensei s’installa à sa place et ne desserra pas les dents avant le lancement de l’émission d’actualité. Le monde autour de lui, lui donnait l’impression d’être étouffé par une marée humaine. Tous les visages étaient souriants et aimables. Tous agissaient avec respect mais, les regards braqués sur lui finissaient toujours par le faire se sentir mal à l’aise.
Quand Mashiro, la vedette du journal apparut devant lui, Kensei se raidit. Volubile et d’une humeur joyeuse au point de la rendre assommante, cette dernière se présenta
« Bonjour, je me présente Mashiro Kuna. Je suis très heureuse de vous rencontrer. On s’est bien occupé de vous ? » Elle enchaina sans qu’il puisse répondre, provoquant un haussement de sourcil chez Kensei. « Bon… ne vous inquiétez pas ! En ce qui concerne l’émission, je vais vous poser les questions classiques sur votre dernier film. Puis, des questions sur vos projets… sur votre vie en général. Et bien sûr, si cela ne vous dérange pas sur Rangiku Matsumoto…
— Hors de question ! Rétorqua froidement Kensei. Je refuse de parler de mon ex-femme ou quoi que ce soit qui touche à ma vie privée. Je suis ici uniquement pour parler de mon film…
— Mais, les téléspectateurs veulent savoir…
— Qu’ils lisent les journaux à scandales ! Généralement, ils semblent plus au courant que nous ne le sommes, de notre propre vie privée. »
Le regard polaire dont la gratifia Kensei, refroidit légèrement la journaliste. Toutefois, son entrain naturel la regagna rapidement et elle s’installa à sa place. Une maquilleuse vint la rejoindre, suivit du deuxième journaliste, Tetsuzaemon Iba qui était beaucoup plus calme que sa collaboratrice. Après les présentations d’usage, l’homme finit son café et s’assit.
L’interview dura une bonne heure et Kensei remercia silencieusement la présence d’Iba sur le plateau. Il aurait tué la présentatrice de ses propres mains, lorsqu’elle avait abordé sa rupture avec Rangiku et le fait qu’elle lui préfère un célèbre psychiatre du showbiz.
Kensei se précipita vers la sortie une fois l’enregistrement terminé. Rose lui emboita le pas et demanda
« Auriez-vous besoin de vous détendre Muguruma-sama ?
— J’ai besoin de prendre un verre ! Y’a-t-il un café dans les environs ?
— Euh… ils sont tous fermés à cette heure-ci » Avoua Rose « … Pas très loin par contre, il y a une chocolaterie, salon de thé… Si cela vous tente ?
— Un salon de thé ? »
Kensei était incrédule. Il ne fréquentait absolument pas ce genre d’endroit et encore moins une chocolaterie. Il resta indécis un instant et Rose repris
« Nous pouvons allez dans le centre et trouver un bar ouvert et…
— Non ! Nous allons à la chocolaterie. Je vais en profiter pour faire faire des paquets pour remercier l’équipe qui m’encadre durant mon séjour… Je ne savais pas quoi offrir. Le chocolat, tout le monde adore cela… Non ?
— Hai… » Confirma poliment Rose.
Kensei remercia intérieurement son attaché de presse qui venait de lui donner une idée. Il laissait toujours le soin aux autres de s’occuper de ce détail. Cette fois-ci, c’était lui qui prenait les choses en main et cela lui plaisait.
°°0°0°°
Le chocolatier gara sa voiture et un délicieux frisson le traversa lorsqu’il sortit de sa poche les clefs de son salon de thé. Le meilleur moment de la journée pour Ichigo, c’était l’instant où il tournait la clef de son laboratoire. Comme à son habitude, il était le premier sur les lieux. Il ne passait pas, comme les autres, par la porte de devant. Non, il préférait passer par la petite porte de service à l’arrière, là où se faisaient les livraisons de son précieux chocolat.
Il appuya sur l’interrupteur et le bruit métallique des tubes fluorescents résonna avec un léger grésillement. Une lumière crue éclairait le laboratoire, rehaussée par la blancheur immaculée du lieu qui lui conférait une ambiance très froide. Mais, bientôt les plaques de marbres seraient recouvertes d’or brun, peu à peu transformé en petites bouchées pour satisfaire les appétits et les papilles les plus délicats.
Le chocolatier se retira dans la réserve et passa en revue ses différents sacs de fèves avant d’en saisir une poignée en provenance de Colombie. Il humait le doux parfum exhalé quand la porte claqua derrière lui. Sans se retourner, Ichigo lança
« Zaraki fait moins de bruit, tu veux bien ?
- La ferme ! »
Ichigo attrapa « une pince » sans se formaliser du ton belliqueux de son second et attrapa plusieurs boites dans lesquelles, il plaça des fèves de différentes provenances. Puis il retourna dans le laboratoire et prépara son plan de travail. Avant de se lancer réellement dans ce qu’il avait en tête, il prit tout de même le temps de se joindre à Kenpachi qui terminait la préparation d’un chocolat délicieusement parfumé.
« Tu as l’intention de ne te consacrer qu’à la création, aujourd’hui ?
- Hai ! J’ai décidé de m’inscrire au concours du meilleur chocolatier du Japon. »
Ichigo avait lancé la phrase un peu précipitamment, attendant anxieusement la réponse de son second dont l’avis lui importait plus que n’importe quel autre.
« Il était temps ! Marmonna Kenpachi. Tu as besoin d’un apprenti ce matin ?
- Non, pas vraiment. Tu as besoin de moi aujourd’hui ?
- Je n’en sais rien…. Ces derniers temps, il y a de plus en plus de monde au salon et la file d’attente à tendance à s’allonger en fin d’après-midi. Je vais en préparer un peu plus que d’habitude, de toute façon j’ai réquisitionné Kiego.
- Haï… enfin, si tu as besoin de moi, n’hésite pas ! »
Zaraki tourna une dernière fois la mixture onctueuse qui embaumait l’air et Ichigo se pencha pour attraper deux mugs où le chocolatier fit glisser le liquide chaud et odorant. Un silence confortable s’établit entre les deux hommes et c’est avec délectation qu’Ichigo goutta sa boisson. C’était devenu un rituel entre eux, avant de commencer la journée. Kenpachi venait un peu plus tôt que le reste de l’équipe et ils s’accordaient un doux moment de détente avant que l’endroit ne perde son atmosphère de calme et de tranquillité.
Le roux finit par se lever et lava sa tasse avant de retourner dans son repaire. Ichigo savait qu’il serait jugé sur la qualité de construction de sa pièce montée ainsi que sur les différentes bouchées qu’il présenterait. Il avait quelques mois pour se préparer à ces deux épreuves…
Bientôt, la cuisine fut envahie par les employés. Le silence fut peu à peu remplacé par le brouhaha des conversations et par le bruit des accessoires de cuisine qui s’entrechoquaient.
Le rire de Yumichika agaça Ichigo. Certes le jeune homme était incontestablement un bon chocolatier mais son rire lui tapait sur les nerfs. Kiego se pencha à la porte de son laboratoire et demanda d’une voix excitée.
« Chef… le Chef Kenpachi aurait besoin de votre aide. Nous n’avons plus de bouchées aux épices. Et les clients préfèrent les vôtres… »
Kiego reçut un petit coup sur la tête de la part de Zaraki qui avait entendu les paroles du vendeur. Ce dernier se frotta le sommet du crâne, grognon, tout en faisant face à la montagne de muscles qu’était Kenpachi. Le borgne fixait froidement l’employé.
« Que reproches-tu à mes bouchées ?
- Elles sont… très épicées…
- Très… Comment ? Grinça Kenpachi.
- C’est pas moi qui le dis, ce sont les clients ! Se défendit Kiego.
- Lâchez-le Chef ! Déclara tranquillement Ikkaku.
- Retourne au comptoir, toi !
- A condition que vous lâchiez ma moitié ! Rétorqua tranquillement mais surement Ikkaku, les bras croisés.
- Ah c’est bon ! J’n’ai pas besoin de chaperon… » râla Kiego.
Il foudroya son compagnon du regard et se dirigea vers son poste de travail, Ikkaku sur les talons.
« Quoi ? Qu’est ce que j’ai dit ? Ce n’est pas normal de vouloir te protéger ?
- Je sais le faire tout seul et le Chef ne va pas me manger… » Kiego était devenu écarlate et visiblement mal à l’aise à cause du comportement trop protecteur de son amant.
- On ne sait jamais… »
Ikkaku jeta un regard suspicieux vers Kenpachi. Ce dernier discutait toujours avec le patron et ce fut avec soulagement, qu’il vit Ichigo se diriger vers sa plaque de marbre. Y’aurait déjà moins de problème pour les bouchées épicées. Kenpachi ne s’apercevait pas que ses goûts en matière d’épices n’étaient pas forcément ceux d’une clientèle avec un palais plus délicat.
Ichigo se plongea dans la confection de la commande et bientôt, il oublia le monde et l’existence des autres collaborateurs qui se déplaçaient dans une chorégraphie compliquée entre les tables et les préparations chocolatières.
Vers le milieu de la matinée pourtant, l’agitation particulière au sein de la cuisine le ramena sur terre. Il releva la tête en fronçant les sourcils, légèrement agacé et scruta ses serveurs qui semblaient mus par une excitation déplacée. Ichigo posa les mains sur le rebord de son plan de travail et gronda
« Je peux savoir pourquoi vous êtes tous aussi énervés ? »
Shinji se tourna vers son patron et déclara
« Kensei Muguruma est dans la salle principale et il… Il commande !
- Grand bien lui fasse… marmonna Ichigo. Vous avez terminés, à la fin ? Je ne peux pas travailler tranquille…
- Chef ! Déclara Tatsuki admirative, il faut que vous veniez le voir, il est si beau !!
- Je m’en fou ! Ce serait Dieu en personne que ça n’y changerait rien…
- Savez-vous qui est-ce ? L’interrogea Yumichika, stupéfait que Kurosaki semble si indifférent.
- Non et comme je viens de le dire, je m’en fiche ! » S’énerva le chocolatier.
Ichigo lava son matériel et son poste de travail. Il en avait assez. Il retournait à son laboratoire. Il ne ferait plus de bouchée particulière. Il avait d’autre chat à fouetter !
Regardant sa montre et voyant qu’il avait gâché suffisamment de temps, il ferma la porte et commença à sortir les ingrédients dont il avait besoin pour l’élaboration de ses nouvelles créations, toutefois, à peine commençait-il à se concentrer que Shinji arracha la porte de son laboratoire
« Chef ! Muguruma-sama souhaiterait vous rencontrer !
- Fous-moi la paix ! »
Shinji traversa la pièce et s’accouda au comptoir pour observer son patron entre ses cils.
« Vous savez, avec une telle vedette dans votre établissement… Si vous faisiez un effort, votre publicité serait assurée, vous gagneriez un prestige supplémentaire, et vos créations seraient accessibles au plus grand nombre… Imaginez, tous ces nouveaux clients… »
Ichigo leva la tête pour observer son vendeur qui avait prit une attitude rusée. Tout ce qu’il avait retenu sur le client qui demandait à le voir, c’est que sa notoriété pouvait l’aider. Il maugréa.
« Hirako-san… vous auriez dû être conseiller publicitaire !
- Je savais que j’avais raté ma vocation. » Répliqua Shinji en tapant son poing dans son autre paume, narquois.
Le blond réfléchit quelques instants toutefois à la suggestion du Chef, puis haussa les épaules
« Alors, vous venez montrer le bout de votre nez ? Vous n’en avez que pour deux petites minutes et après, vous êtes tranquille pour dix ans sans faire la moindre pub ! »
Le roux soupira et finalement s’essuya les mains.
« Cinq minutes et pas une minute de plus !
- Hai ! »
Shinji eut un grand sourire et suivit son patron presque en sautillant. Ichigo traversa la salle et regarda autour de lui, un peu interdit, lui qui ne passait quasiment jamais par cet espace de son salon de thé. La chocolaterie était vraiment très chaleureuse dans des tons rouges, orange et jaunes. Les emballages dorés et les bobines de bolducs chamarrés attiraient l’œil.
- Qui a décoré la chocolaterie ? Interrogea Ichigo, agréablement surpris.
- Vous… » marmonna Shinji, habitué aux étourderies de son patron. Il reprit. « On n’est pas là pour ça Chef, mais pour Kensei Muguruma. »
Les yeux du chocolatier balayèrent la pièce et il ne vit personne en particulier si ce n’est un homme aux cheveux blancs d’un certain âge. Ichigo haussa les épaules et allait faire un demi-tour presque militaire, quand Shinji l’attrapa par le bras pour lui faire longer le comptoir jusqu’à l’homme aux cheveux blancs. Ichigo leva les yeux et croisa le regard noir d’un homme qui devait avoir son âge, à sa grande surprise.
« Chef, je vous présente Kensei Muguruma… Muguruma-sama, je vous présente Kurosaki-sensei. C’est lui qui a créé les bouchées que vous avez dégustées plus tôt. »
Le regard intense de son interlocuteur happa le roux. Ce type lui disait vaguement quelque chose. Mais, il ne savait pas où il l’avait déjà vu. Il fouilla quelques instants intensément dans sa mémoire puis, abandonna.
- Nous nous sommes déjà rencontré quelque part ? Interrogea Ichigo par acquis de conscience.
Muguruma haussa un sourcil amusé et déclara de sa belle voix grave
« Non… je ne pense pas ! »
Shinji se frappa le front et déclara
« Excusez-notre Chef. Il a souvent la tête ailleurs. »
Ichigo n’écoutait pas les explications vaseuses que Shinji fournissait à son sujet. Il avait planté son regard dans celui de Muguruma et l’examinait avec curiosité. D’ailleurs, son interlocuteur en faisait tout autant. Kensei était hypnotisé par le chocolatier. Il se dégageait de lui une sorte de douce rêverie, pourtant son regard chaleureux était ensorcelant. L’acteur était beaucoup plus troublé qu’il ne voulait bien l’admettre. Le temps semblait se figer. Il en était abasourdit. Ichigo, inconscient de l’effet qu’il produisait, déclara calmement
« Hirako-san m’a signalé que vous étiez connu… Je suis sincèrement désolé, j’ai oublié dans quel domaine... Toutefois, je suis honoré que mes modestes créations aient pu vous plaire.
Kensei doutait sérieusement que le chocolatier ignore qui il était, mais supposant que ce dernier voulait simplement se montrer polit, joua le jeu.
- Ce sont les meilleurs chocolats qui m’aient été donné de déguster. J’ai apprécié l’amertume et l’acidité des chocolats noirs sous forme de petits cœurs. J’ai été surpris par ceux aux goûts d’épices, j’ai cru reconnaître du poivre… et j’ai apprécié ceux orange, avec leurs goûts de caramel et de fruit de la passion… Ainsi que ceux avec un goût de café et de moka… Je crois que je vais arrêter où je vais faire une indigestion ! Marmonna Kensei. Enfin, je souhaitais vous rencontrer mais, pas vous déranger… mais, votre vendeur a insisté et….
- Vous vous intéressez au chocolat ? Le coupa Ichigo inquisiteur. Les yeux du chocolatier s’étaient mis à briller intensément.
- Je ne suis certainement pas un aussi fin connaisseur que vous, mais j’avoue aimer tester de nouvelle saveur et j’apprécie tout ce qui est fait avec passion. »
La flamme qui brillait dans les yeux de l’acteur, fit flotter un sourire satisfait sur les lèvres du chocolatier qui claqua soudain des doigts.
« Vous aimez vraiment mes chocolats ?
- Ce sont les meilleurs ! » Assura Kensei, charmeur tout à coup.
L’acteur sans vraiment s’en rendre compte utilisait sa séduction sur son interlocuteur qui semblait être captivé. Les deux hommes s’étaient penchés l’un vers l’autre, oubliant complètement les spectateurs dans la salle, pendus à leurs lèvres. Le chocolatier et l’acteur semblaient hypnotisés l’un par l’autre. Kensei parce que le chocolatier l’intéressait… Et Ichigo, car il avait trouvé -peut être- un cobaye enthousiasmant.
« Seriez-vous libre pour déguster quelques nouvelles créations ?
- Patron ! Se scandalisa Shinji. Vous ne pouvez pas, et Muguruma-sama ne peut pas…
- D’accord ! » L’interrompit l’acteur qui affichait un sourire carnassier à présent. « Quand dois-je venir ?
- Demain, c’est un peu court mais, dans deux jours, vous pourriez venir vers seize heure, il n’y aura plus personne au laboratoire.
- Oui mais, nous, nous seront là ! » Rétorqua Ikkaku.
Ichigo se tourna vers son équipe et demanda
« Vous n’avez pas des clients à servir ?
- En fait, tout le monde suit votre conversation… »
Surpris, Ichigo se tourna et vit qu’effectivement, ils étaient le point de mire de la chocolaterie où un silence monacale s’était instauré. Personne ne manquait une miette de l’échange. La voix de Kenpachi retentit brutalement comme un coup de fouet, faisant sursauter les employés et les clients.
« Oi ! Vous n’avez pas autre chose à foutre que de vous prélasser et d’écouter la conversation des autres ? »
Tous se dispersèrent affairés, même les clients semblaient nerveux tout à coup. Ichigo eut un petit sourire et déclara en guise d’au revoir
« Je vous attends donc pour seize heures, dans deux jours !
- J’y serai… »
Ichigo fit un demi-tour et disparut alors que Kenpachi jeta un coup d’œil vers l’acteur que lui, avait parfaitement reconnu.
« Vous avez beaucoup de chance… Ichigo-kun ne fait pas visiter son laboratoire habituellement.
- Mon renom me…
- Non ! Pas pour Kurosaki-san. Je pense qu’il n’a aucune idée de qui vous pouvez être. Si vous n’êtes pas une variété de fève de chocolat… vous n’avez aucune chance de pouvoir accéder à son cerveau. Je suis très étonné….
- Mon charme ? Suggéra Kensei avec un petit sourire narquois.
- Ne vous avisez pas de tourner autour de notre Chef, » répliqua lentement Kenpachi légèrement menaçant. « C’est une personne simple qui ne connait rien à la sophistication. Si vous voulez vous amusez avec lui, vous risqueriez de le regrettez.
- Une menace ?
- Oh fait… vous savez à quoi ressemble une chocolaterie ?
- Non…
- Suivez-moi, je vais vous montrer… »
Kenpachi se retira dans l’arrière boutique suivit de Kensei. Avant de fermer la porte, Zaraki menaça
« Au lieu de bailler aux corneilles vous autres, au boulot !
- Hai Chef ! »
Kensei observa la montagne de muscle devant lui. Son regard ensuite fit le tour du laboratoire et il vit une salle à part, en partie vitrée où s’était enfermé le patron de l’établissement. Ce dernier agitait des pipettes et les passaient ensuite sous son nez.
- Inutile d’aller lui parler, maintenant, il est hors du temps ! Venez…
Kensei eut du mal à s’arracher à la vision de l’homme roux absorbé par son travail. Kurosaki ressemblait à un chercheur plus qu’à un chocolatier. Kensei observa ensuite les autres ouvriers travailler devant leur plan de travail. Ils semblaient tous impressionnés par sa venue. Tous sauf… Kurosaki. La seule personne dans tout le Japon à ne pas savoir qui il était, le seul avec lequel il aimerait parler… et il l’ignorait superbement !
En attendant, Kensei prit plaisir à visiter la petite structure. Tous voulaient lui faire goûter leurs chocolats et l’acteur songea qu’il allait faire une indigestion à force. Il fut sauvé par Rose qui intervint en interceptant sa mine plus sombre.
« Veuillez nous excusez… mais Muguruma-sama a un rendez-vous dans moins d’une heure et si vous voulons être à l’heure… nous allons devoir vous quitter. »
Kensei était exaspéré en sortant de la chocolaterie. Tous étaient venus l’accompagner sauf Kurosaki ! L’acteur s’engouffra dans sa voiture, bien déterminé à rencontrer à nouveau le chocolatier rêveur.
°°0°0°°
Le soir venu, Ichigo regagna son appartement et s’effondra sur son canapé. Ses yeux fixaient le plafond sans le voir. L’image de Muguruma l’avait poursuivit toute l’après-midi, sans qu’il puisse s’en défaire... Il était séduisant, certes, mais ce n’était pas cela qui avait retenu l’attention d’Ichigo. Enfin, pas uniquement. Finalement, Ichigo ouvrit la télévision et tomba sur le show de Kuna Masashiro. La vedette était l’acteur Kensei Muguruma. Ainsi il travaillait dans le cinéma ? Qu’est ce qui faisait que ce type dont il ne connaissait rien, alors que le reste de la planète oui… l’interpelle à ce point ? Il écouta avec attention l’interview et se figea lorsque le sujet de l’ex-épouse fut abordé. D’ailleurs, l’acteur semblait contrarié et Ichigo aurait parié qu’il lui aurait collé son poing dans la figure, s’il avait pu sauter de sa chaise.
Ainsi, Muguruma était hétéro ? Un léger soupir passa ses lèvres. Il avait le chic pour être attiré par des gars intouchables… Dommage ! Il prendrait soin, lors de la visite de cet homme dans son laboratoire, de le tenir à distance. Inutile qu’il se fasse de faux espoirs et puis, Kensei était vraiment un acteur reconnu… alors, un pauvre chocolatier comme lui n’avait aucune chance !
°°0°0°°
Le soir suivant, Kensei rentra exténué de son marathon audiovisuel. Tout ce qu’il désirait, c’était retrouver les draps frais de son lit… qu’il aimerait bien partager avec le petit chocolatier roux qui l’obsédait depuis deux jours… Personne ne le savait mais, il était bisexuel et si qui que ce soit éventait son secret, il craignait pour sa carrière… Mais, Kurosaki Ichigo lui avait vraiment tapé dans l’œil ! Il avait été captivé par son regard si profond, que sa personnalité rêveuse ne laissait pas deviner. Il était impatient d’être au lendemain pour son rendez-vous avec son petit chocolatier. Il voulait essayer de le capturer dans ses filets. S’il était aussi bon que ses chocolats… Oui, il lui tardait d’arriver au lendemain !
Bonsoir,
Eh bien… voici mon cadeau pour la nouvelle année, commençons l’année en beauté ^^. Il m’aura fallu un an entre ses deux chapitres. Hum… je ne suis pas fière. Je vous en souhaite bonne lecture et je vous dis à très bientôt.
J’en profite pour vous souhaitez, ainsi que toute la Team, une excellente année 2011. Que vos projets quel qu’ils soient aboutissent et surtout, ayez une bonne santé !
Merci à TiteNana qui a prit ce texte au pied levé.
Bêta : TiteNana.
°°0o0°°
Dans la pièce maculée brillamment éclairée par les néons, seul un bruit régulier et métallique se faisait entendre. Quelque fois le fouettage s’arrêtait, pour être remplacé par le tintement cristallin du verre qui percute un support dense. Bientôt suivit de raclements qui semblaient inlassables pour un quelconque observateur. Les gestes mille fois exécutés donnaient l’impression que les mains agiles avaient une vie propre. Le regard fixé sur son marbre où le chocolat se figeait au fil des minutes, Ichigo le travaillait pour le transformer et essayer de lui donner la forme de son croquis.
La veille au soir, le chocolatier avait esquissé les ébauches de sa future pièce montée. Ichigo avait finit par créer une composition florale moderne qui gardait toutefois, les codes de la culture zen. Appliqué, le temps s’était figé. Le monde s’était effacé pour être remplacé par le parfum entêtant du chocolat fondu et par la couleur chaleureuse de l’or brun qui coulait, se laissant découper quelques minutes plus tard et pour ensuite prendre des formes plus douces de la sculpture.
Le laboratoire semblait immense pour celui qui y entrait lorsqu’il était vide mais, pour Ichigo ce dernier avait actuellement la taille d’une sphère calme et chaleureuse. Lorsqu’Ikkaku y pénétra, pour lui, elle lui parut froide et déserte. Il se tourna vers l’invité de marque de son patron et lui demanda de patienter.
« Je vais prévenir le patron de votre arrivée…
— Hai ! »
Kensei lorgna les alentours déconcertés, le laboratoire lui semblait si différent de ce qu’il avait exploré deux jours plus tôt. Son attention, se reporta bien vite sur le chocolatier qui redressait la tête pour écouter le vendeur. Kurosaki hocha la tête et se tourna vers lui. L’acteur vit un léger froncement de sourcil s’inscrire sur le visage du chocolatier. N’était-il plus le bienvenu ? Ce constat lui déplut, mais approcha nonchalamment, lorsque Kurosaki l’invita à le rejoindre d’un signe amical de la main.
« Bonjour et bienvenue Mugurama-sensei… »
La voix du roux était douce et ensorceleuse aux oreilles de Kensei. Il était littéralement hypnotisé par le sourire un peu distant, et le regard velouté de son interlocuteur. En étant plus proche de lui, Kensei s’aperçut que le chocolatier était plutôt ravi de le voir. Accablé par son nouveau manque d’à propos, l’acteur s’empêtra dans son bonjour. Sa maladresse, fit sourire Ichigo qui répondit calmement.
« Je suis heureux de vous voir moi-aussi… » Kensei ouvrit de grands yeux. Venait-il de dire cela ? Il se serait frappé le front. Il toussota pour cacher sa gêne, et allait se contenter d’écouter le chocolatier. Ichigo paraissait bienveillant, contrairement à quelques minutes plus tôt, où il l’avait cru méfiant. Il avait mal interprété son expression.
« J’espère que vous n’avez rien mangé de trop solide ce midi. Je voudrai que vous puissiez me dire en toute honnêteté vos impressions sur les nouveaux mélanges que j’ai élaborés. Kenpachi-san a tendance à aimer les choses trop… épicés et le reste lui semble fade.
— Je ferai de mon mieux… J’espère ne pas vous décevoir. » Sourit Kensei charmeur.
— Je vous remercie. Installez-vous ici. Je vais vous chercher la plaque à confiseries. »
Ichigo s’en fut sans attendre sa réponse. Avait-il rêvé ou bien, le chocolatier avait rougit ? L’homme observa autour de lui, pour ensuite s’intéresser au dessin posé sur la table. Les morceaux de chocolat ressemblant à des pièces de puzzles par leurs formes travaillées mais non assemblées. Kensei fit le tour de la table pour mieux examiner le montage en cours d’exécution.
« Oh… ce n’est qu’un essai. » Sourit Ichigo ravi que son travail puisse éveiller l’intérêt de l’acteur.
« C’est… intriguant. Je ne savais pas que vous faisiez un croquis de votre création à la base…
— Comme tout sculpteur… Il faut connaître les volumes et voir s’il est possible que mon montage tienne. Entre l’image projetée par l’esprit et ce qu’il est possible de faire… parfois, il y a une marge.
— C’est pour votre vitrine ? Elle va attirer bien des convoitises… Elle est…
— Non… c’est pour un concours. »
Kensei observa incrédule son interlocuteur. Il installait à la place qu’il venait de quitter, une plaque à pâtisserie, sur lequel une trentaine de bouchées, s’y trouvait alignées en couleurs et formes différentes, sans pour autant s’émouvoir de ses paroles.
« Euh… ce n’était pas censé être secret ? » Demanda curieux Kensei devant tant de désinvolture.
Ichigo leva les yeux vers lui et se gratta le menton.
« C’est vrai ! Maintenant que vous le dite… » Grommela le roux. Le chocolatier fronça les sourcils et questionna l’acteur un peu mal à l’aise. « Si je vous demandais de tenir le secret… vous le tiendriez ?
— A une condition… » Sourit Kensei avec un sourire carnassier.
Il jouait le tout pour le tout, mais il n’allait pas gâcher sa chance. Ichigo parut surpris et observa avec attention l’acteur qui se penchait au dessus du plan de travail, et s’inclinait vers lui avec un sourire séducteur. Le cœur d’Ichigo fit un bond dans sa poitrine. Se pouvait-il qu’il le drague ? Son regard s’agrandit. C’était si inattendu et si… troublant. Kensei Muguruma lui plaisait un peu trop… enfin pour l’instant, Ichigo avait un peu de mal à analyser la situation.
« Accepteriez-vous de dîner avec moi demain soir ? »
C’était dit sur un ton de velours. Ichigo ouvrit la mâchoire de surprise pour la refermer. Il se désigna du doigt, incapable de prononcer un mot. La demande était si inopinée.
« Oui… vous… » Hocha du chef, Kensei toujours tout sourire, bien que son regard soit devenu de braise, troublant définitivement son interlocuteur.
Ichigo sentait ses joues se colorer. Son cœur battait à tout rompre. Il se sentait aspiré par se regard sombre et envoutant.
« Je suis un homme, vous savez… » Balbutia Ichigo nerveusement, s’attendant presque à une expression de dégoût.
— Oui… et vous plaisez…
— Moi ? S’étonnait toujours le chocolatier le cœur battant.
— Oui… vous… »
Le regard de braise dont le couva l’acteur, lui donna le frisson. Il toussota pour se donner une contenance. Sans s’en apercevoir, un froncement de sourcil vint barrer à nouveau son visage. Kensei l’interpréta de travers.
« Ah… peut-être que je ne suis pas à votre goût… »
Ichigo était sans dessus, dessous. C’était si inattendu. Si… en voyant Kensei se redresser, il s’affola en s’imaginant l’acteur quitter son laboratoire, et dans sa panique renversa ses bouchées aux chocolats. Un cri de désespoir monta dans la pièce.
« Oh non ! »
Le chocolatier se pencha et commença à ramasser ses chocolats éparpillés sur le carrelage blanc. La maladresse était l’un de ses défauts, mais c’était la première fois que cela lui arrivait avec ses friandises. Que lui arrivait-il ? Des mains l’aidèrent à ramasser rapidement son carnage. Ichigo en aurait pleuré de colère. Concentré à recueillir ses confiseries, il fut saisit lorsqu’une main caressa sa mâchoire avec tendresse. Ichigo sursauta et croisa le regard sombre de Mugumura qui paraissait inquiet.
« Je suis désolé…
— Non… ce n’est pas vous. Mais moi. J’étais tellement surpris et… troublé que je… je fais n’importe quoi.
— Non… je n’aurais peut-être pas dû être aussi direct… » Soupira Kensei en se redressant.
— Pourquoi ? »
Ichigo observait l’acteur qui se grattait à présent le front, songeur.
« J’ai agit sur un coup de tête et je pensais que… vous auriez pu être séduit. Je me crois toujours irrésistible. Ça m’apprendra ! Enfin, je reçois beaucoup de…
— Vous me plaisez beaucoup… Muguruma-sensei… et, j’ai cru que… enfin, la plupart du temps les gens se trompent en lisant mes expressions. Et j’ai cru que vous alliez partir… et je ne le voulais pas. »
Ichigo s’était redressé et fixait intensément son vis-à-vis. Les deux hommes furent presque choqués par leurs déclarations maladroites, pourtant c’est affamé qu’ils se jetèrent l’un sur l’autre. Ichigo renversa à nouveau ses chocolats, mais il s’en moquait à présent.
La bouche de Kensei se saisit en plein de celle d’Ichigo. Il sera contre lui, le corps de liane du chocolatier. Il chercha sa langue et la caressa de la sienne avec sensualité. Il le dominait. Les bras qui s’enroulaient autour de sa nuque lui donnaient envie de posséder Ichigo tout de suite sur le marbre. Une notion d’urgence s’était installée en lui.
Un toussotement, les firent reculés. Ichigo évita le regard de Kensei trop troublé pour pouvoir lui faire face. Le visage étonné d’Ikkaku lui remit les pieds sur terre.
« Excusez-moi Chef… mais, euh… » Le serveur ne savait plus ce qu’il était venu demander.
Ce n’était pas de voir deux hommes s’embrasser qui le choquait, étant lui-même gay… se n’était pas en soit un problème, c’était surtout que Kurosaki Ichigo puisse avoir une vie « sexuelle » qui le stupéfiait et pas avec n’importe qui en plus… Il jeta un œil neuf sur son patron. Un sourire carnassier étira ses lèvres.
« … non rien. J’ai oublié… »
Ichigo observa la porte se fermer doucement. Il n’osait pas se tourner vers l’acteur, trop troublé par cet accès passionné qui lui était étranger. Deux bras puissants encerclèrent ses épaules et des dents taquines, croquèrent légèrement son lobe.
« Voudrais-tu continuer… ailleurs ? » Suggéra Kensei sensuellement.
Surpris, Ichigo se tourna vers Muguruma, qui maintenant frottait tendrement son nez contre sa nuque, s’enivrant de son parfum au passage.
« Je… non… je veux dire que je n’ai jamais…
— Tu en as aussi envie que moi, non ? »
En fait, Ichigo ne savait plus très bien ce qu’il désirait ou pas. La proximité de Kensei l’empêchait tout bonnement de penser. Son parfum et ses bras l’enveloppaient, la tendresse avec lequel il lui parlait et la sensualité avec laquelle il le frôlait, lui faisait perdre le fil de ses pensées. C’était la première fois qu’il perdait pied de cette manière. Il ne reconnaissait pas… Quelque chose rompit dans sa tête. Il attrapa l’acteur par sa veste et l’entraina derrière lui d’un pas décidé. Il les enferma dans son bureau. Personne ne viendrait les déranger ici… pas même Kenpachi, mais il était déjà partit depuis un petit moment. Ils étaient définitivement seuls. Leurs yeux se dévoraient réciproquement.
Kensei l’observa interrogateur, étonné malgré tout par tant d’empressement. Quoique cela ne le dérangeait pas beaucoup.
« Tu voulais ailleurs, alors… »
Ichigo attrapa les revers de veste et approcha le visage de Kensei contre le sien. Son souffle caressait les lèvres de Muguruma qui le couvait à présent d’un regard de braise. Il n’eut pas besoin d’un autre signal. La bouche de l’acteur conquérait celle du chocolatier. Kensei plaqua le corps d’Ichigo contre le mur le plus proche. Ses mains pétrissant les fesses fermes et plus musclées qu’il n’y paraissait.
Kensei observa entre ses paupières les réactions de son futur amant. Ses mains glissaient sous la veste blanche, s’enhardissant à découvrir la peau velouté de l’homme. Une merveilleuse odeur de cacao entêtante s’exhalait de la chair bronzée. Il remontait toujours jusqu’au téton, les taquinant jusqu’à ce qu’ils dressent sous ses attouchements, arrachant au passage des gémissements discrets chez Ichigo qui ne le quittait pas des yeux.
«Tu aimes ce que je te fais ? »
Ichigo hocha simplement la tête. Le chocolatier fit descendre sa main et caressa la bosse qui gonfla un peu plus, sous ses frottements insistants. Kensei défit sa ceinture d’une main et libéra son membre de sa prison de tissu. Le roux se saisit de son sexe à pleine main. Son esprit était enfiévré. Il sentait lui-même la pression qu’exerçait le tissu de son pantalon sur son érection. Kensei fit glisser sa fermeture et introduit sa main dans son caleçon et caressa avidement ses testicules.
« Oh… c’est bon. » Gémit le chocolatier en tenant fermement de sa main libre le tissus de la chemise toujours en place de l’acteur. « Ce n’est pas finit… » Chuchota d’une voix rauque l’acteur. Sa langue lécha la gorge qu’Ichigo rejeta en arrière, offrant un plus grand espace à son amant. Kensei plaqua son corps contre celui de son amant et frotta sa verge dressée contre celle d’Ichigo. De ses deux mains, il fit glisser le pantalon et le sous-vêtement gênants.
Sans laisser le temps de réaction à son amant, l’homme dévala le corps pour s’emparer à pleine bouche du sexe turgescent. Son regard noir observait le visage ému du chocolatier qui semblait le supplier de continuer ses caresses. Kensei était enivré par l’odeur de sexe et de chocolat qui se dégageaient. Par le lieu incongru, et par le regard devenu incandescent de Kurosaki. Sa langue suçait la longueur épaisse, ses doigts s’insinuer entre les fesses du chocolatier soumis au plaisir qu’il lui donnait.
« Kensei… arrête… »
Ichigo avait le souffle court, Muguruma savait y faire et il était excité au possible par des mois d’abstinences. Et puis ce raz-de-marée émotionnel qui annihilait toutes ses pensées, cette passion comme il n’en avait jamais connu auparavant. Ses jambes tremblaient et le soutenaient à peine. Il aurait aimé caresser la verge de son amant, au lieu de le laisser faire seul alors qu’il lui offrait autant de bien-être. Sa bouche humide avait augmenté la cadence, éveillant en lui les prémisses d’une jouissance qu’il ne désirait pas si rapide.
Le mur dans son dos, et se corps puissant qui remontait son corps à présent, lui donnait l’impression d’être pris dans un étau. C’est avec gourmandise qu’il se saisit de la bouche de son amant. Dans sa précipitation, il les fit basculer sur le sol. Ils haletèrent et se regardèrent éperdus durant quelques secondes. Surpris d’être allongé. Kensei sourit faiblement.
« Le sol est froid, chéri… »
Ichigo se redressa tant bien que mal, empêtré dans ses vêtements défaits. Kensei se releva plus rapidement et aida son amant à se débarrasser de ses habits. Troublé le chocolatier se retrouva nu devant l’acteur qui lui s’était extirpé de son pantalon et de ses sous-vêtements seulement. Ichigo vit l’homme examiner la pièce pour s’apercevoir qu’aucun espace n’était libre.
Kensei se pencha et après un dernier baiser bref, retourna le chocolatier contre le mur. Il chuchota lascivement contre le lobe de son oreille.
« J’en ai envie... J’ai envie de toi… »
Il pressa en même temps son sexe contre la raie offerte et brûlante. Kensei qui n’avait rien pour préparer son amant, lui présenta ses doigts qu’Ichigo s’empressa de mouiller de sa salive. Il enroula et suça de façon suggestive et voluptueuse chacun d’entre eux avec sa langue. Ses fesses imprimaient un va et vient sur le sexe de son partenaire qui lui arrachèrent un gémissement de plaisir.
« Arrête de bouger comme ça… » Suffoqua presque Kensei. « Je vais finir par venir sans t’avoir touché… »
Ichigo relâcha la pression autour des doigts de Kensei et laissa se dernier introduire un doigt en lui. D’une de ses mains, le roux caressa sa propre longueur et souffla de satisfaction, alors qu’un deuxième doigt élargissait le passage en incisant doucement son rectum. Kensei lui mordait tendrement l’épaule, le marquant légèrement. Le roux gémit lascivement lorsque l’acteur glissa sa langue entre ses fesses, l’obligeant à se cambrer un peu plus contre le mur.
La température ne cessait d’augmenter ou bien, c’était les caresses dont l’abreuvait Muguruma qui lui faisait perdre un peu plus la tête chaque minute. Jamais, il ne s’était allé aussi librement. Une de ses mains caressait ses tétons et ses muscles. L’autre lui permettait tout juste de tenir en équilibre. Il n’attendait plus qu’une chose, c’était que son amant le possède. Il chuchota avec volupté
« Prend-moi… »
Kensei se redressa et attrapa de manière robuste les hanches qui se cambraient un peu plus pour le laisser passer. Après avoir eu une vue imprenable sur le bouton rose d’Ichigo bien serré, Kensei mouilla de sa salive son propre sexe. Il imprima un va et vient rapide sur sa verge avant de l’introduire sans réfléchir entre les fesses de son amant. Ichigo souffla et encaissa le membre large qui le pénétrait. C’était douloureux et en même temps si bon, qu’il aurait lacéré de ses ongles le mur.
Seuls leurs gémissements étouffés se répercutaient contre les murs du bureau. Les mains larges de Kensei caressaient le corps élancé du chocolatier. La cambrure de ses reins le rendait fou. Ses fesses rondes qu’il possédait. Il n’était pas près d’oublier sa visite. Même s’il imprimait des va et vient robustes à son partenaire, il prenait soin de ne pas le blesser. Pourtant son plaisir était intense, l’amenant lentement mais surement vers la jouissance.
Ses muscles ne le trompaient pas. Les spasmes de son partenaire l’avertir qu’il allait venir. Ichigo hoqueta et il accéléra le mouvement. Il ne voulait pas qu’il parte seul. Se fut une explosion pour les deux hommes. Leur libération fut voluptueuse et puissante. Ichigo resta figé contre le mur, tentant de reprendre son souffle et ses esprits. Il jeta un coup d’œil au mur et grimaça. Il devait effacer les traces de son plaisir. Entre ses fesses coulaient le sperme de son amant. Il se sentait maintenant bien pataud.
Kensei tourna son visage et s’aperçut qu’il y avait des serviettes sur un classeur. Il ne chercha pas et se saisit de l’éponge.
« Ne bouge pas Ichigo… je vais m’occuper de toi. »
Surpris, le roux baissa la tête tout en la tournant à demi pour dévisager son amant qui l’essuyait avec tendresse.
« Tu n’es pas obligé…
— Ne proteste pas… laisse-toi faire. »
Ichigo se tourna lentement pour faire face à son amant. Ce dernier leva les yeux pour l’observer curieux. Le roux lui tendit la main, que s’empressa d’empoigner l’acteur. En se redressant, il déposa des baisers furtifs sur la peau couleur de miel.
Leurs lèvres se rencontrèrent et pour la première fois, le baiser fut tendre, affectueux, doux… Kensei enroula ses bras autour de la taille de son amant. Le temps s’était arrêté. Serré l’un contre l’autre, épuisé par leurs ébats inattendus et passionnés, ils s’abandonnaient à un sentiment languide. Toutefois, Ichigo repoussa Kensei et eut un sourire crispé.
« J’ai froid…
— Euh… oui. Attend…
— Non… je vais me débrouiller. »
Le chocolatier attrapa ses affaires et se rhabilla prestement. Il abandonna Kensei qui terminait lui aussi de se réajuster. Son cerveau commençait à nouveau à fonctionner. Muguruma restait saisit par ce qu’il ventait de se passer entre lui et le chocolatier. Que lui était-il arrivé ? C’était la première fois que cela survenait dans sa vie. Ichigo entra à nouveau avec du papier absorbant et une éponge. Rapidement, il rendit sa sobriété à la pièce. Rien ne laissait deviner ce qu’il avait pu se produire quelques minutes auparavant. Son cœur se serra.
Kensei se dirigea vers le chocolatier qui refusait toujours de le regarder. Il se saisit d’un de ses poignets et murmura son prénom, contre sa tempe.
« Qu’as-tu ? Tu regrettes ce qui vient d’arrivée ?
— Non… c’est simplement que c’est la première fois… enfin, je n’ai pas ce comportement avant. C’est, je veux dire, tu as l’habitude, mais pas moi.
— Moi non plus, je n’ai pas l’habitude. Ichigo… regarde-moi… »
Le roux leva les yeux et rencontra le regard soucieux et sincère de Kensei. Ce dernier reprit avec douceur.
« Je n’ai pas ce genre de coup de tête… J’étais venu uniquement pour goûter tes chocolats et pour faire plus ample connaissance… parce que tu me plais réellement. Je ne m’attendais pas à… ça. Je suis sincère.
— Je te crois… Euh… malheureusement, je n’ai plus de chocolat à te faire gouter… »
Kensei eut un sourire devant l’air désolé d’Ichigo, et déclara chaleureusement.
« Ça me donne une occasion de revenir alors… »
Le chocolatier lui rendit son expression et répondit
« Tu ne voulais pas m’inviter à dîner ?
— Tu as une bonne mémoire… » Le taquina Kensei. « Demain soir ça t’irait ? Je connais un restaurant très chic et discret qui nous permettrait d’être tranquille tous les deux.
— D’accord… mais, je ne peux pas rentrer très tard…
— Ce n’est pas un problème. Tu seras rentré avant l’heure de Cendrillon. »
Kensei caressa avec affection du bout des doigts le visage fin levé vers lui. La couleur ambre ne ressemblait plus à de la lave en fusion. Cela manqua à l’acteur qui se pencha de manière inattendue et embrassa avec ferveur le pâtissier qui répondit avec le même entrain.
« Je me languis d’être à demain soir… » Chuchota Kensei contre les lèvres d’Ichigo tout en le dévorant de ses yeux sombres.
« Tu pars ?
— Je ne pouvais pas rester très longtemps. Je dois régler certains problèmes d’emploi du temps. Et… »
Ichigo posa son index sur sa bouche. Il sourit à l’artiste et murmura
« Tu n’as pas besoin de m’expliquer… Je comprends les obligations. Nous ne nous sommes rien promis…
— Ichigo… »
Kensei fronça un peu les sourcils. Que voulait dire Ichigo par là ? Ichigo vit le trouble dans les yeux noirs. Il secoua la tête et déclara doucement.
« Je dois te rejoindre où Kensei ?
— Je vais venir te chercher… Où habites-tu ? »
Après une brève description du chemin qui amènerait l’acteur jusqu’en bas de son immeuble et avoir échangé leurs numéros de portables, Kensei reçut un texto de son attaché de presse.
« Il faut que je parte… » Maugréa l’acteur mécontent.
— Je t’attendrai demain soir… » Sourit Ichigo.
Kensei effleura une dernière fois le visage tendu vers lui, et incertain du chocolatier. Quelque chose clochait, mais il n’aurait su dire à quel sujet.
Immobile et seul, laissant son rythme cardiaque reprendre un cours normal, Ichigo se mordilla la lèvre inférieure. Cette impression de froid ne le quittait pas. Jamais… jamais, il n’avait jamais cédé à aucune passion. Certes, il était interpellé par la beauté et le magnétisme animal de l’acteur, mais de là à basculer de cette manière. Etais-ce le fait qu’il n’avait plus personne depuis longtemps qui lui avait fait perdre la tête ?
Non… il n’aurait pas ressentit les émotions aussi intensément. Aimé ce qu’il avait vécu était un euphémisme. Son seul désir à présent, était d’être au lendemain soir. Brutalement, Ichigo s’aperçut qu’ils n’avaient pas utilisé de capote ! Et si… lui, c’était certain, il n’avait pas le VIH, mais Muguruma ? L’angoisse le saisit. Devait-il téléphoner pour demander ? Mais que lui arrivait-il avec cet acteur ?
Ichigo se saisit de son portable et téléphona à son médecin. La voix sèche d’Ishida se fit entendre.
« Kurosaki…
— J’ai besoin que tu me fasses un dépistage rapide…
— Dépistage ?
— Sida…
— Ah… » Un soupir fatigué se fit entendre de l’autre côté du téléphone. Ichigo agacé déclara « Ne prend pas ton air condescendant Uryuu… fait-le !
— Tu deviens moins prudent depuis que je t’ai quitté ?
— La ferme ! C’n’était pas prévu… ni par lui, ni par moi…
— Imbécile !
— Ta gueule et fait quelque chose… » Répondit rugueusement Ichigo.
— Quand peux-tu passer ? » Marmonna Uryuu las soudainement.
— Ce soir…
— Demain en début d’après-midi, je ne peux pas avant… et de toute façon, il va falloir que tu repasses tu sais… je veux dire que ce n’est pas fo…
— Je m’en fiche… je veux juste savoir. »
Le roux ferma son portable et quitta le bureau sans un dernier regard. Pour la première fois, il quitta troublé son laboratoire. Jamais, il n’avait eu cette impression de grand froid l’étreindre, plus les secondes s’écoulaient et pire s’était. Il ne savait plus où il se trouvait. Il voulait revoir Kensei. S’était pire que cela, c’était dévorant… au point où il avait peur de ses propres sentiments, de ce feu qui le consumait. Pour la première fois, il sortait de la torpeur dans lequel, il s’était glissé depuis de longues années.
Sa démarche était nerveuse, contrairement au matin même où elle était nonchalante. L’angoisse aussi le tourmentait. Le truc qui le faisait flipper, c’était d’attraper un truc pas net et là… sa soudaine passion lui avait tout oublié, sa prudence s’était volatilisée comme par magie. Kensei semblait en bonne santé de toute façon, tenta de se rassurer le chocolatier.
Ses mains tremblaient sur le volant. Ichigo était déchiré entre son angoisse et l’envie de revoir Kensei. Son visage le hantait. La tendresse qu’il avait lue dans ses yeux. Ses gestes doux. Le chocolatier s’aperçut qu’il le désirait encore. Une fois rentré chez lui, il se dirigea droit vers sa douche. Ses mains sous le fouet de l’eau, retracèrent le parcours de celles de l’acteur. Que lui avait fait Kensei ? L’avait-il ensorcelé ?
°°0o0°°
Le lendemain matin fut douloureux pour Ichigo. Et pas uniquement à cause de ses prouesses physiques. Il avait bu un peu d’alcool pour calmer ses angoisses. Peu habitué, il avait une gueule de bois. Il rejoignit la cuisine ou Kenpachi visiblement l’attendait de pied ferme. Son haussement de sourcil, fut sa seule interrogation. D’ailleurs son second attaqua immédiatement.
« Je peux savoir ce que foutait ses chocolats en tas sur le sol de la cuisine ? »
Ichigo baissa les yeux vers la plaque qu’il avait complètement oublié, et qu’il n’avait pas débarrassés la veille.
« Il les a trouvé tellement mauvais qu’il a tout jeté ? Cet enfoiré…
— Non. » Coupa simplement le Chef en soupirant. « C’est moi qui est tout fait tomber…
— Quoi ? » Croassa Kenpachi stupéfait de sa maladresse.
— J’ai… j’ai fait n’importe quoi. Je vais nettoyer.
— Je n’osais pas attaquer le sujet de ta pièce m…
— Je l’ai oublié… »
D’un geste résolu, Ichigo tourna les talons et se dirigea vers sa pièce abandonnée la veille. Cela l’exaspéra de voir un tel gâchis. Comment en était-il arrivé là ? Avec des gestes vifs, il se saisit d’un sac et enlevas tous les reliefs qui trainaient sur le marbre. Il vida aussi la plaque à pâtisserie. Finalement, Ichigo n’en savait pas plus. Un bruit sec à côté de lui, attira son attention. Une tasse fumante d’un chocolat onctueux et odorant vint lui chatouiller les narines.
« Tu as besoin d’un remontant… c’est mon chocolat spécial… » Sourit Kenpachi, l’air entendu.
— Je me suis bourré la gueule hier soir… Grommela Ichigo.
— Bah… combat le mal par le mal… Il te plaît autant que cela cet acteur ? »
Kenpachi ne se mêlait jamais de la vie privée d’autrui. Mais, il n’avait jamais vu son Chef et ami aussi déboussolé. Le rictus qui barrait le visage du chocolatier répondit à sa place.
« J’ai un rendez-vous avec lui ce soir…
— Au moins, c’est réciproque… tu aurais pu avoir pire comme situation ?
— Euh… »
Kenpachi haussa un sourcil interrogateur. Il ne voyait pas où était le problème dans cette histoire, si les deux hommes se plaisaient. Ichigo se saisit de sa tasse et huma le parfum qui avait un arrière goût d’alcool. Il trempa ses lèvres et arrondit les yeux. La dose était salée.
« Ken-san… c’est un Chocolat au sake ou un sake au chocolat que vous m’avez préparé ? »
Ce dernier se gratta le front moqueur et déclara un rictus en forme de sourire aux lèvres.
« C’est une boisson d’homme ! Bois ça petit… tu te sentiras mieux après.
— Peut-être… mais, je ne suis pas sûr que mes chocolats aujourd’hui résistent à un tel traitement… »
Une claque dans le dos, faillit faire cracher ses poumons au Chef, qui eut une quinte de toux incontrôlée ensuite.
« Il faut bien commencer la journée. Tu ne vas pas te morfondre… de toute façon, tu n’as pas de temps pour ça… Bois-moi ça et après au boulot ! »
Ichigo jeta un coup d’œil à sa tasse, comme s’il s’agissait d’un quelconque acide que l’on y avait introduit. Puis, prenant son courage à deux mains, le bu et finalement ne le trouva pas si mauvais. A moins que se ne ce soit les vapeurs de la veille qui agissait encore ?
La journée se déroula comme les autres jusqu’ici. Le bal des serveurs avec leurs plateaux de chocolats, les querelles entre collègues ou les éclats de rire aux pauses signe de réconciliations. Le brouhaha familier calma Ichigo, qui à la pause déjeuner se changea. Kenpachi le rejoignit.
« Tu t’en vas ?
— Je reviens juste après. J’ai rendez-vous avec Uryuu…
— Tu es malade ?
— Non… une discussion entre amis. »
Zaracki observa longuement l’homme enfilé sa veste. Visiblement Kurosaki était préoccupé et jamais, il ne l’avait vu aussi émotif. Enfin… émotif était un bien grand mot. Quoique… oublié ses chocolats, faire son travail d’un air absent et non concentré, arboré une mine préoccupée au lieu d’évaporée et pour finir quitter son travail… pour aller chez son médecin… Kurosaki cachait définitivement quelque chose. Mais quoi ?
°°0o0°°
Installé devant son micro, Kensei répondait aux questions faites par le journaliste d’une radio nationale. Il s’accrochait désespérément à la conversation pour fournir des réponses cohérentes. Depuis la veille, son esprit s’enfuyait vers un certain chocolatier. Il n’avait qu’une hâte c’était de le rejoindre le soir même. L’acteur avait dépensé une petite fortune pour obtenir une place dans le restaurant le plus chic de la ville, pourtant plein pour les prochains huit mois à venir.
C’est presque dans un état second qu’il sortit de la pièce après avoir lancé un ultime sourire à son interlocuteur. Rose vint le rejoindre et demanda soucieux.
« Quelque chose vous est arrivé Muguruma-sama ?
— Pourquoi me poses-tu cette question ?
— Vous êtes… souriant ! »
Kensei lança un regard noir à son attaché de presse et lui tourna le dos. Il attrapa son portable et lu fiévreusement tous les messages. Son cœur s’arrêta. Il vit qu’il avait un message de Kurosaki sur son répondeur.
« Rien… » Répondit-il absent.
— Ah… c’est tout de même surprenant.
— Je veux rentrer à l’hôtel.
— Bien… »
Kensei se décala et écouta tranquillement son message. Il intercepta le regard étonné de Rose, mais détourna les yeux. La voix chaleureuse de Kurosaki lui parvint.
« Muguruma-sensei… hum… je viens de sortir de chez le médecin et j’ai fait des tests sanguins. Je voulais vous dire que, je n’ai pas le sida. Alors, si vous pouviez me dire pour vous… Je veux dire, nous n’avons pris aucune précaution hier. Et… et… enfin… nous ne nous connaissons pas après tout. Je suis désolé de vous avoir importuné. A bientôt… ou à ce soir… je ne sais plus ce que je raconte, moi. Enfin voilà ! »
Kensei observa son cellulaire stupéfait. Sa mâchoire se décrochait presque.
« Quelque chose est arrivé ? » Demanda inquiet Rose.
L’acteur leva les yeux et s’aperçut qu’ils étaient le point de mire de l’ensemble du hall de la radio. Il toussota et secoua la tête.
« Non, tout va bien… »
Rose eut l’impression surtout que Muguruma allait exploser. Une fois dans la voiture, après que l’acteur eut signé deux, trois autographes, ils se dirigèrent vers le palace dans lequel était descendu Kensei. Rose entendit la conversation et se mordilla la lèvre inférieure.
« Kurosaki-sensei ! » Il était visiblement courroucé. « Je peux savoir à quoi rime cet appel ? »
— Je viens de sortir de chez mon médecin » Répondit calmement son interlocuteur. « J’ai fait des tests.
— Je n’ai pas le VIH !
— Moi non plus… mais, nous avons été imprudents. » Puis reprenant en chuchotant, Ichigo souffla pour lui-même. « Je ne comprends pas !
— Tu… t’es inquiété toute la soirée d’hier ?
— Oui… j’ai même bu de l’alcool. » Comme s’il s’agissait du plus grand crime sur Terre.
Kensei s’enfonça dans son siège et croisa les jambes. Son regard se fit lointain et il s’entendit prononcé.
« Je suis désolé… je n’y ai pas songé un seul instant. Appel-moi pour ce genre de choses. Il est inutile que tu t’inquiètes pour rien… enfin, je veux dire que c’est important comme question et moi… je n’ai même pas été fichu d’y penser. Je suis irresponsable. Alors, sache que je suis en parfaite santé…
— Moi aussi, si on excepte l’étourderie comme maladie.
— Tu n’es pas étourdie… moins que moi apparemment. Je te promets de faire attention la prochaine fois.
— Tu veux toujours de moi ? » S’étonna le chocolatier.
— Kami-sama… bien sûr que oui ! Sais-tu l’effet que tu me fais ? Je n’ai qu’une hâte, c’est de te retrouver. J’ai l’impression de vivre à côté de mes pompes depuis hier…
— Moi aussi… ou non, c’est l’inverse. Je n’ai jamais été aussi… éveillé ! »
Kensei eut un sourire tendre. Il imaginait très bien la chose pour Ichigo.
« J’ai réservé pour ce soir, alors laisse-moi un peu de temps pour me changer et je viens te chercher. Dix-huit heures, ça t’irait ? Nous pourrions prendre un verre…
— Si ce n’est pas dans ta chambre alors d’accord.
— Au bar de l’hôtel ?
— D’accord. Je veux avoir toute ma tête… » Marmonna Ichigo.
Après quelques paroles maladroites, les deux hommes raccrochèrent. Kensei fronça les sourcils. Quel imbécile… il n’avait prit aucune précaution. Il se pencha vers Rose.
« Tu te débrouilles, mais je veux des capotes, du lubrifiant et tout ce que je pourrai avoir besoin pour Ichi…
— Sex toys ?
— Aussi… »
Kensei se réinstalla dans son siège et agita nerveusement une jambe. Il ne voulait pas effrayer Ichigo et il avait l’impression qu’il faisait l’inverse de ce qu’il devait. Mais, il saurait lui prouver qu’il avait aussi la tête sur les épaules !
Ichigo s’échoua sur le lit aux côtés de Kensei. Son amant l’observait avec une lueur tendre dans le regard. Son corps couvert de sueur luisait doucement dans la chambre aux lumières tamisées. Kensei attira à lui, le roux et lui caressa ses cheveux humides.
« Tu es prêt pour une douche ?
— Je suis épuisé Kensei… Tu m’as bien eu.
— C’était le but du jeu. Je savais que ses petits jeux te plairaient. »
Kensei se hissa sur son coude et surplombait à présent le chocolatier. Son nez effleura doucement celui d’Ichigo et l’arrête de ce dernier caressa le visage tourné vers lui.
« Tu es si beau Ichigo, je te mangerais tous les jours sans jamais me lasser. Le goût de tes lèvres a le goût du chocolat.
— Sucré ou amer ? »
L’acteur haussa les sourcils surpris devant la question. Son sourire s’étira un peu plus. Le dos de sa main glissa le long de la joue, pour dévaler la nuque offerte et terminer sa course sur la clavicule qu’il caressa du bout de son pouce.
« Celui aphrodisiaque qui a le goût de revient. Ichigo cela fait tellement longtemps que je n’ai pas éprouvé un tel désir, une telle envie d’être auprès de quelqu’un. Je suis si heureux… »
La bouche de Kensei dégusta avec délectation les lèvres entrouvertes d’Ichigo. Ce dernier enroula ses bras autour du cou de l’acteur et accueillis le poids de l’homme qui se laissait aller contre lui. Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux sous la douche. Leurs bouches toujours collées l’une contre l’autre. Incapable de faire cesser la passion qui les consumait.
Les mains d’Ichigo étreignaient le mur devant lui, alors que Kensei s’enfonçait de plus en plus profondément en lui. Le jet tiède de l’eau glissait sur leurs corps. Ichigo avait l’impression de voir des étoiles devant ses yeux. Jamais avant il n’avait atteint un tel orgasme avec ses partenaires.
Allongé sur le matelas une demi-heure plus tard, Ichigo observa le plafond de la chambre. Kensei ne dormait pas dans le noir total. Lui, la lumière le gênait pour bien dormir. Le chocolatier tourna son visage vers la physionomie de son nouvel amant. Ses cheveux hirsutes et blancs, ses traits durs adoucis par son sommeil, ses muscles durs qui s’étaient détendus une fois endormi, Ichigo enregistra chacun des détails qui concernait Muguruma.
Malgré le faible éclairage, Ichigo finit par s’endormir souler de trop observer son amant. Inconsciemment, il se blottit contre Kensei qui enroula un bras possessif autour de la taille du chocolatier.
« Ichigo… » Chuchota l’acteur dans son sommeil.
°°0o0°°
C’est comme un automate qu’Ichigo quitta l’hôtel. Il le quitta discrètement et regagna son domicile. Kensei l’avait réveillé avant de partir pour Hiroshima. Son baiser avait été tendre et lentement la passion les avait gagnés, les privant de souffles. C’est à contre cœur, que Kensei dû repousser Ichigo. Ils avaient déjeuné ensemble, et l’acteur était partit accompagné de son fidele Rose.
Après un dernier coup d’œil à sa montre, Ichigo s’aperçut qu’il serait terriblement en retard. Il prit son portable et téléphona à Kenpachi.
« Je ne viendrais pas aujourd’hui.
— C’est maintenant que tu me préviens ? Enfin, je ne me faisais plus guère d’illusions. Enfin, je ne voudrais pas te mettre le moral à zéro, mais n’oublie pas que tu prépares un concours…
— Oui, je m’en souviens. Mais aujourd’hui, je ne peux définitivement pas venir. Demain, je serai à mon poste.
— Comme tu veux. Enfin, si tu as envie de faire un passage, ne te gêne pas !
— Je n’y manquerais pas. »
Ichigo éteignit son portable. Il se dirigea vers le centre-ville et vit une affiche sur l'un des plus gros complexes cinématographiques. Kensei enlaçant une femme pulpeuse, la sauvant d’une explosion. Immobile, le chocolatier admira longuement les traits de l’acteur. Il était si beau et si réaliste dans cette pause qui pour lui serait hasardeuse. Après quelques soupirs, Ichigo regagna son appartement et finit sa nuit qui lui avait paru trop courte.
°°0o0°°
Installé devant son marbre, Ichigo crut que son cœur allait défaillir lorsque Shinji Hirako le secoua comme un prunier.
« Chef, Chef… venez voir… Muguruma-sensei passe à la télé ! »
Ichigo serait normalement resté derrière ses fourneaux, mais là, la moindre occasion qu’il lui était donné de voir son amant, le remplissait de joie… comme de désespoir de le savoir aussi loin. Bientôt, il se tint derrière ses employés qui commentaient l’apparition de l’acteur. Quelques rires fusèrent et quelques regards s’attardèrent sur le chocolatier qui fixait l’écran impassible.
« Chef… »
Surpris, Ichigo baissa son regard vers Yumichika.
« Vous… enfin, ça ne vous fait pas mal de voir votre… enfin, votre petit ami à la télévision. Il n’est pas encore rentré et cela fait u…
— Cela ne vous regarde en rien, Ayasegawa-san. »
L’utilisation du nom de famille de Yumichika surpris tout le monde. Le chef considérant chacun de ses employés comme un membre de sa famille. L’utilisation du prénom pour lui n’était pas irrespectueuse, bien au contraire, c’était sa manière de signifier à la personne qu’il le considérait comme un de ses proches. Alors cela choqua tout le monde qu’il puisse prononcer un nom de famille et surtout qu’il s’en souvienne.
Chacun observa le dos bien droit du Chef qui disparaissait à nouveau dans son laboratoire. Kiego marmonna.
« Ça ne lui réussit pas d’être amoureux au Chef ! »
Tous hochèrent la tête. Ichigo quant à lui, observait son marbre. Une semaine qu’il n’avait pas vu physiquement Kensei. Certes, ils se joignaient au téléphone et avait même fait l’amour au téléphone, rien que d’y repenser, Ichigo devint écarlate. Jamais il n’avait fait cela auparavant. C’était excitant, voir plus jouissif qu’un contact physique. Quoique… il aurait aimé la chaleur du corps de Kensei contre lui.
Son regard exercé observa longuement le croquis qu’il avait fait. Il avait modifié légèrement sa structure de départ pour solidifier l’en base. Tranquillement, il s’attaqua au chocolat fondu et à ses moules qu’il avait élaboré lui-même en début de semaine. Le chocolat durcissait et Ichigo attendit patiemment de pouvoir démouler chacune des pièces de son puzzle. Zaracki observait le résultat avec beaucoup d’attention, venant régulièrement visité son Chef et donné son avis.
À la fin de la journée, Ichigo jeta dégoûté sa pièce sur le plateau en bout de table. Son architecture n’avait pas pris, et une partie de son chocolat n’avait pas tenu le choc… Une question de température ? Ichigo traversa la cour et récupéra sa voiture. Sa soirée allait encore être morne. Si Kensei était là, ils auraient certainement fini au lit. Ce n’était pas cela qui le dérangeait après tout… Non, il n’attendait que cela…
°°0o0°°
Le lendemain après midi alors qu’il descendait de sa voiture, la portière passager s’ouvrit et Ichigo crut à une hallucination. Kensei se tenait souriant à côté de lui.
« Kensei ?
— Tu m’as manqué Ichi… »
Et sans laisser le temps au chocolatier de se rendre compte de ce qu’il lui arrivait, il l’embrassa fiévreusement. Ses mains encerclant son visage. Ichigo ne resta pas passif très longtemps et se reprit pour rendre avec une ferveur égale à celle de l’acteur. Lorsqu’il se détacha, Kensei murmura.
« Tu as toujours ce petit goût de chocolat que j’aime tant… on monte chez toi ?
— Oui… »
Ichigo était incapable de dire autre chose. Discrètement, ils gagnèrent l’appartement du roux. Une fois à l’intérieur, Ichigo fut soulevé et plaqué contre le mur le plus proche. Les mains de Kensei avaient glissé sous ses vêtements et sa langue léchait sans relâche un téton qui pointait sous ses caresses.
« Comment… comment as-tu su où j’habitais ?
— Rose…
— Ah… »
Ichigo gémit lorsque la main de Kensei caressa son entrejambe. Une nouvelle fois, l’appel de la chair était plus fort que n’importe quoi d’autre entre eux. C’est à même le sol que Kensei prit Ichigo sans ménagement. Le feu qui brûlait dans le regard ambre, faisait couler en lui un brasier, un torrent de passion que seul le chocolatier pouvait éteindre. Et cette odeur aphrodisiaque de chocolat… C’était enivrant. Il adorait frotter son nez contre la chair marquée par ce doux parfum.
Un peu plus tard, Ichigo sortit de la douche et se dirigea vers son téléphone. Il passa devant Kensei qui le happa au vol. Sa bouche voletait déjà sur son épaule.
« Je vais commander des sushis, … ça te va ? » »
Kensei hocha seulement la tête. Il s’en foutait de manger ou pas. Il voulait se rassasier d’autre chose. Ichigo eut un mal fou à commander le repas. Il abandonna le téléphone sur le sol et tenta de résonner son amant.
« Je meurs de faim Kensei… je… je n’ai rien mangé ce midi…
— Vraiment ? Il fallait me le dire plus tôt ! » S’exclama l’acteur qui s’aperçut du teint pâle du chocolatier. « Ichigo… as-tu mangé ce matin ?
— Non… » Avoua-t-il mal à l’aise.
— Et hier ? »
Le regard sombre et scrutateur de Kensei troubla Ichigo qui essaya de s’arracher à l’étreinte.
« Je te manquai autant que cela ? » Souffla Muguruma ému.
Ichigo leva les yeux désemparés, se maudissant pour sa faiblesse. Il enlaça la nuque puissante de l’acteur et chuchota.
« Oui, à chaque instant, je pense à toi… » »
Cela coûtait à Ichigo de l’avouer, mais en même temps, il se sentait soulagé. Toutefois, la réponse de l’acteur le laissa sans voix.
« A moi aussi, tu m’as terriblement manqué. Je suis comme toi, je n’attends qu’une chose, c’est d’entendre ta voix. Normalement, je devais dormir à Yokohama, mais je n’ai pas pu. C’était trop proche de Tokyo. Je suis revenu pour te voir… »
Ichigo se laissa embrasser une nouvelle fois, perdant son souffle à chaque fois que Kensei reprenait ses lèvres offertes. C’était si bon, en même temps. Lorsque la sonnette du rez-de-chaussée se fit entendre, Ichigo eut du mal à revenir sur terre. Il s’avança en titubant et se demanda qui pouvait l’importuner.
« C’est le livreur… »
Ichigo appuya sur l’interrupteur et fonça dans sa chambre pour s’habiller. Kensei s’était enfermé dans la salon attendant qu’Ichigo revienne vers lui. Après quelques phrases, Ichigo posa les plastiques sur la table basse devant l’acteur. Ce dernier déballa avec curiosité le contenu. Le sourire de Kensei s’élargissait au fur et à mesure, et il déclara en joignant les mains.
« Itadakimasu »
Ichigo le rejoignit et mangea avec appétit. Il proposa du bout de ses baguettes des makis, sushis, et autres garnitures que Kensei se fit un plaisir d’avaler. Ce dernier retourna le compliment et invita Ichigo à se délecter du fabuleux plateau qui avait été composé. L’humeur était plutôt bon enfant, jusqu’à ce qu’Ichigo tombe de sommeil.
Kensei l’observa un long moment avant de le soulever et de l’allonger sur son lit. Il s’installa à côté de son amant et l’examina tout son soûl. Il gravait chacun de ses traits en lui, avant de se redresser et de quitter la chambre. Il ferma la lumière et débarrassa les reliefs du repas. Une heure plus tard, il était reparti sur la route.
°°0o0°°
Le premier jour de la nouvelle absence de Kensei, Ichigo était plutôt joyeux, un peu plus étourdit qu’à son habitude. Puis, plus les jours passèrent, plus il redevenait sombre. Sa pièce pour le concours prenait enfin forme. Kenpachi était plutôt impressionné et il espérait que les juges le seraient pareillement.
Kensei entrait et passait tel un courant d’air, et Ichigo s’apercevait que cette relation qu’ils entretenaient le rongeait lui, mais autant son amant. Ils n’avaient pratiquement pas le temps de se voir, jusqu’au jour où Ichigo qui venait de regagner sa maison, alluma la télévision. Kensei se tenait à la droite du journaliste, une expression neutre qu’il voyait revenir assez souvent depuis quelque temps.
« Muguruma-sensei, merci d’avoir accepté notre invitation. C’est un véritable honneur de vous avoir sur notre plateau. Nous avons appris tout à l’heure que vous partiez pour l’Europe, pour effectuer une promotion marathon, ce n’est pas difficile de tenir le rythme soutenu que vous vous imposez ? »
Ichigo resta figé. Demain, Kensei partira ? Un coup léger à la porte se fit entendre. Ichigo se dirigea comme un automate devant le battant. Il sut qui se trouvait derrière. Lentement, la porte s’ouvrit et les deux hommes se fixèrent intensément. Ichigo invita Kensei à entrer, mais il ne bougea pas. Surpris le chocolatier haussa les sourcils. Kensei chuchota.
« Je… pars, tu le sais ?
— Hai…
— Demain…
— Je viens de le voir aux informations. » Rétorqua calmement Ichigo.
— Bien… avant de rentrer, j’ai besoin de savoir une chose… accepterais-tu de me suivre ?
— Pardon ?
— Je ne peux pas rester au Japon, tu le sais… Après mon détour en Europe, je retourne aux Etats-Unis et ensuite, je pars tourner au Chili. Alors, acceptes-tu de tout abandonner pour me suivre ?
Le chocolatier avait le cœur qui battait très vite. Sa boutique lui revint en mémoire, ses amis, ses employés, sa vie au Japon. Que lui réservaient les Etats-Unis ? Sa vie avec Kensei se résumerait à quoi ? Se cacher des médias ?
Un sourire triste effleura ses lèvres. Kensei parut abattu.
« Je m’en doutais. »
Ichigo s’approcha de Kensei et l’embrassa, sans que l’acteur ne se dérobe.
« Fait moi l’amour une dernière fois… Tu as le temps pour ça, non ?
— Hai… »
Kensei entra dans l’appartement. Lorsqu’il en ressortit, il faisait nuit noire. Ichigo observa la porte de sa chambre qui avait été refermée doucement. Kensei n’avait pas fait de bruits et avait attendu qu’il s’endorme pour le quitter. Le chocolatier s’enroula dans ses draps et se dirigea vers la fenêtre sans ouvrir la lumière. Il resta immobile devant la baie vitrée et vit apparaître Kensei qui leva les yeux vers lui. Leur regard resta un long moment accroché l’un à l’autre.
Ichigo hésita. Devait-il appelé pour lui dire qu’il changeait d’avis ? Ses mains tremblèrent. Le chocolatier était près à le faire. Kensei cassa le contact et monta dans sa voiture. Le véhicule disparut dans la nuit. Ichigo se détourna et regagna son lit, un sourire aux lèvres. Il avait passé quelques semaines courtes, mais intenses. Il ne les oublierait jamais, tout comme Kensei.
°°0o0°°
Installé devant son marbre, Ichigo entendit la voix d’Hirako qui lui signalait presque éteint.
« Chef… Muguruma Sensei… est partit. Il vient de monter dans l’avion. »
Ichigo eut un sourire et se tourna vers Hirako et lui tapota l’épaule d’un geste apaisant.
« Peut-être le reverrons-nous un jour ! » Le rassura le chocolatier.
— Mais c’est moi qui devrais vous remonter le moral et pas l’inverse ! Protesta Shinji.
— Hirako-san, je vais très bien. »
Shinji observa son patron et vit qu’il était redevenu à peu près normal. En effet, quelque chose avait changé chez Ichigo, mais il était incapable de savoir en quoi exactement.
« Allez au travail ! »
Hirako disparu après avoir jeté au préalable de nombreux coups d’œil en arrière. Ichigo soupira et repris sa structure. Plus qu’un mois avant le concours.
°°0o0°°
Kensei avait inconsciemment cherché un regard ambre dans la foule. Il en fut pour ses frais, Ichigo n’était pas là. Quelque part, cela ne l’étonnait même pas. Leur dernière nuit de passion avait été torride et il sentait bien que pour son amant, il n’y aurait pas de retour possible. Peut-être valait-il mieux ainsi. Pourtant, il se sentait désappointé. Il manquait un côté groupie au roux, quoique non. C’était pour cela qu’il s’était tant attaché à lui.
Les prochaines semaines seraient longues. Son portable sonna et la voix lointaine de Rangiku lui parvint. L’acteur raccrocha sans répondre. Ce n’était pas vraiment le moment pour des caprices. Une fois à bord, Kensei s’installa dans son siège et fut surpris de voir quelqu’un s’installer en face de lui. Il croisa un regard jaune et un sourire séducteur.
« Bonjour Muguruma-san, puis-je me permettre d’emprunter se siège ? Mon voisin prend trop de place et je vois que les sièges en face de vous sont libres. »
En disant cela Yoruichi désigna un type énorme qui avait allongé son corps sur toute la surface où normalement la jeune femme aurait dû s’asseoir. Kensei se tourna charmeur vers cette beauté sensuelle.
« Je vous en prie, c’est un plaisir pour moi d’être accompagné de si délicieuse manière. » »
Yoruichi se présenta, avec un sourire carnassier.
« Shinouin Yoruichi… Je suis artiste peintre…
— Enchanté… Muguruma Kensei… acteur. »
Yoruichi rit d’un rire moqueur, et la conversation s’entama pour ne s’arrêter que quelques heures plus tard. Lorsqu’ils se quittèrent, les deux artistes se promirent de se retrouver à Paris. Kensei respira un peu mieux. En montant dans le taxi, il eut l’impression qu’une éternité s’était écoulée entre Berlin et Tokyo. Un sourire nostalgique effleura ses lèvres. Que faisait Ichigo à présent ?
°°0o0°°
Installé devant son marbre, Ichigo terminait son œuvre. À sa grande satisfaction, il n’avait pas souffert de problème de mémoire durant la compétition. Il était même très concentré. Une voix intima l’ordre à tous les candidats de cesser tout travail. Ichigo avait exploité toutes les minutes données pour l’exercice. Il souffla et s’appuya quelques secondes contre son plan de travail et examina sa pièce montée.
Il quitta son poste, après qu’il se fut assuré que l’on avait bien étiqueté son travail. Il rejoignit les autres candidats qui décompressaient près d’un buffet garni. Lui était incapable de manger. Tout ce qu’il voulait à présent, c’était rentrer chez lui. Mais, ce n’était pas possible immédiatement. Le jury passa devant eux, et Ichigo croisa un regard très bleu et très clair. L’homme lui adressa un sourire moqueur qui le décontenança.
Quelques heures plus tard, allongé sur son lit, Ichigo alluma la télé et vit un reportage sur une cérémonie prestigieuse se déroulant à Paris. Cela dura à peine quelques secondes, mais Ichigo vit Kensei avec au bras, une femme d’une beauté éblouissante. Un sourire effleura ses lèvres. L’expression de Kensei lui revint en mémoire alors qu’ils faisaient l’amour.
« Ichigo… j’adore le goût de ta peau, on dirait que le chocolat à épouser chaque grain de ton corps. Je te mangerai encore et encore, ton odeur est si particulière… Je penserai à toi à chaque fois que je dégusterai un chocolat. »
Comme lui, Muguruma savait que leurs amours n’étaient voués qu’à être brefs. C’était peut-être aussi pour cela que leur relation avait été si intense, comme le chocolat noir, doux lorsque l’on croque et amer, après avoir fondu dans la bouche. Leurs relations avaient également un petit goût d’épices qui relevait le goût. Oui, Kensei lui manquait, mais s’il avait suivi l’acteur, leur liaison aurait-elle eu la même saveur ?
Le lendemain, Ichigo eut la surprise de terminer second du concours. Mais qu’importe s’il ne finissait pas premier. Il avait beaucoup appris. Ce fut le type au regard d’azur qui lui remit sa coupe. Ses doigts rencontrèrent les siens et s’attardèrent un peu trop longtemps. Ichigo s’éloigna et quitta l a pièce au bout de quelques minutes. Il avait terminé, il rentrait chez lui à présent.
°°0o0°°
Ichigo eut la surprise de recevoir un courrier de la part de Kensei. C’est presque en tremblant qu’il déplia la feuille. L’écriture nette lui demandait d’envoyer quelques ballotins de chocolat pour sa résidence de Los Angeles. La fin de la commande se terminait par ses mots.
« Le doux parfum sucré du chocolat fait remonter en moi, les plus extraordinaires souvenirs. Envoie-moi une part de toi… que je puisse croquer encore une fois, à la douceur amer de ton parfum. Tes chocolats ont le goût particulier de l’interdit. »
Le chocolatier passa son après-midi à créer des bouchées spécialement pour son ancien amant. Il y mit tout son cœur et retira quelque boite en boutique. Lorsqu’il regagna le laboratoire, Kenpachi fut pris en flagrant délit avec un chocolat dans la bouche. Ichigo s’arrêta devant le marbre et observa longuement son second.
« Alors ?
— C’est pour lui ? »
Ichigo hocha la tête. Kenpachi finit de faire fondre la bouchée et retourna devant son propre plan de travail. Il lança par-dessus son épaule.
« Ce sont les meilleurs que tu n’as jamais faits… Je suis sûr que si tu te présentais l’année prochaine, tu pourrais décrocher la première place, cette fois-ci !
— La seule place que je souhaiterais qu’elle gagne, c’est celles de son cœur. »
Ichigo emballa soigneusement ses confiseries. Il fit chacun des nœuds et lorsqu’il releva la tête, il croisa le regard de tous les chocolatiers attendrit devant tant d’application.
« Auriez-vous terminé ?
— Oui, Chef !
— Alors disparaissez ! »
Le chocolatier quitta la chocolaterie, au moment où il vit entrer un client qui ne lui semblait pas inconnu. Surpris, il tourna son visage et rencontra des yeux très clairs et moqueurs. Ichigo se détourna, il ne se souvenait plus. Le chocolatier héla un taxi pour se rendre à la poste. Il serra contre lui, le colis qu’il avait fait. Une lettre se trouvait à l’intérieur. Quelques mots y étaient inscrits.
« J’y ai mis une part de mon cœur pour atténuer l’amertume de certains arômes. Peut-être qu’un jour pourrons-nous en déguster à nouveau ensemble ? Je n’y compte pas trop… C’est leur rareté qui leur donne ce goût exceptionnel, qui les transforme en un très précieux souvenir. »
Ichigo envoya son colis, le cœur un peu serré. Il se détourna bien vite et s’accorda une pause dans un salon de thé. Le goût du chocolat onctueux dans sa tasse le séduit. Il était doux et sucré, sans amertume aucune, léger comme une brise d’été au bord d’un étang. Ce genre de moment que l’on déguste en paix et en famille. Le chocolatier en recommanda un nouveau, le savourant sans précipitation.
Une voix s’exclama à côté de lui.
« Dire que je me suis déplacé jusqu’à votre boutique pour vous parler et… je vous trouve dans la mienne… »
Surpris Ichigo releva la tête et reconnu un des juges qu’il avait remarqués lors de son concours. Ce dernier retirait son manteau et le fixait intensément.
« C’est votre chocolat ?
— Oui…
— Il est… très bon. Accepteriez-vous de vous joindre à moi… J’aimerais que vous m’en disiez un peu plus sur cette saveur si légère…
— Je ne dévoilerai pas mon secret.
— Ahhh… ce n’est pas gentil. Je suis Ichigo Kurosaki.
— Gin Ichimaru. »
Ce dernier s’installa en face d’Ichigo et l’observa intensément. Le chocolatier dégustait avec un évident plaisir sa recette qu’il avait mis tant de temps à élaborer. Et dire qu’il avait traversé une partie de la ville pour le rencontrer et qu’il s’était échappé trop vite lorsqu’il était entré dans sa boutique… pour le retrouver assis à une de ses tables. Il garderait très longtemps le secret de la fabrication de son chocolat, il forcerait le chocolatier à revenir encore et encore lui rendre visite. Maintenant qu’il avait capté son attention, Gin ne voulait plus qu’il l’oublie.
Commentaires
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1 Angelyoru Le 05/02/2016
Salut ^^
Ah okaaaayyyy... Mais-heu j'parle pas comme ça *fait la moue* J'ai jamais dit de ma vie un truc comme kro-bien u.u Trop bien oui mais kro-bien *réflexion intense* Hmm non, voix off ?
-Pas à ma connaissance u.u
-Ah voilà ^^ Mais bon bref c pas le sujet XD En tout cas même si cette fic est fini j'l'ai comme même beaucooouuuuup aimée *bave en pensant au lemon* Et ! *s'essuie sa bave* l'histoire passionnante entre Kensei-sama et Ichigo-sama était vraiment intense ;)
Pour Gin Hmm ouais ça l'fait plutôt bien avec Ichigo-sama qui va surement se mettre avec Gin ! Héhé deux chocolatiers connues Hmm j'imagine déjà leurs relations fondante et aussi chaude qu'un chocolat chaud ;) Délicieux~
Bon on va arrêter les chocolats parce que ça me donne faim tout ça !
-C'est toi qui arrête pas d'en parler depuis tout à l'heure -_-
-La ferme voix off ! Et retourne dans ton placard ! *met un coup de pieds au fessier de voix off qui rejoint vite fait le fameux placard* Voilà u.u
Merci pour cette fic en tout cas ;3 -
2 Angelyoru Le 04/02/2016
Oooh c triste qu'Ichigo-sama et Kensei ne soit plus ensemble u.u
Mais bon avec leurs travail respectif c plutôt impossible...
Bon en tout cas leurs courtes relations étaient Wow passionnés et si chaud~ *bave et saigne du nez*
Kyaaaaaale le lemon ! Oh oui le lemon et tout les petites choses très hot qui vont avec X)
J'aime bien l'idée de ce sexe par téléphone Hahaha quel coquin Ichigo-sama ;)
Ouais cette fic est génial ! Passionné, chocolaté et rempli de tendresse *-*
Ouiiiiii chocolat *salive* Kyaaaaa j'aime quand on associe Ichigo-sama avec du chocolat ! Arg j'ai trop faim maintenant XD
Hmmm la fic n'est pas fini par contre mais j'me suis comme même régaler en lisant cette délicieuse fic :3jedynak-marlene Le 05/02/2016
Coucou :) Alors, pour moi cette fic est terminée. Ce n'était qu'un OS et qui s'est fini avec 3 chapitres ^^'. Je n'ai pas écrite la suite de l'histoire puisqu'il s'agit d'une nouvelle romance avec Gin Ichimaru, et comme au départ, j'étais focalisée sur le Kensei x Ichi. Et c'est là que tu me dis "OOOuuuuiiinnnnn la suiteuh !!!! C'était kro-bien !" Ouaih, ben... c'était pas prévu lol. Sinon, c'est vrai qu'elle était chaude celle-ci XD.
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