Ichigo se détacha de l’étreinte. Son cœur battait comme un fou mais, sa raison ne l’avait pas quittée pour autant. Kisuke ne lui avait pas dit explicitement qu’il l’aimait. Lui ne voulait pas de relation qui ne mènerait somme toute à rien !
Le regard sombre du commerçant, lui fit froncer les sourcils. Le blond semblait ne pas comprendre le rejet du visard.
« Kisuke… il ne suffit pas seulement de demander, pour recevoir. Il faut également que je l’accepte…
— Que veux-tu de moi ? Tu obtiens ce que tu voulais… non ?
Le haussement de sourcil du blond exaspéra Ichigo. La colère commençait à le submerger. Le véhicule s’arrêta le long du trottoir. Le roux rencontra le regard du chauffeur dans le rétroviseur. La lueur réprobatrice le laissa de glace. Il paya la course et sortit avec Kisuke sur les talons. Ichigo se tourna vers le commerçant qui ne le quittait pas du regard.
« Kisuke, ce n’est pas parce que je t’aime qu’il te suffit de claquer des doigts pour que je t’appartienne. »
Le visard s’approcha du blond suffisamment prêt pour qu’Urahara sente l’odeur de son parfum chatouiller ses narines.
« Comme tu me le disais tout à l’heure Kisuke, j’ai une famille à présent. Je ne suis plus un adolescent. Je ne veux pas d’une relation où je serais le seul à attendre tes bonnes grâces et qui me rende encore plus malheureux que je ne le suis déjà. Heather m’en voudrait et Masao… ne le supporterait pas ! Je vaux mieux que cela Kisuke et toi aussi… »
Le blond resta sur le trottoir abasourdis. Il ne s’attendait à cette réaction. Il était persuadé qu’Ichigo accepterait sa déclaration. Qu’il le prendrait tel qu’il était. Mais apparemment ce ne serait pas aussi simple. La profondeur du regard et la gravité avec lequel s’exprimait l’homme devant lui, le troublait comme jamais auparavant. Le roux s’éloignait de lui et remontait déjà la rue quand il lança presque au-dessus de son épaule
« Tu m’excuseras, mais je dois te q… »
Ichigo s’arrêta net sur le trottoir. Plusieurs déflagrations, identiques à de détonations, venaient de se faire entendre. Ichigo eut un recul. Un mouvement de foule eut lieu et des cris paniqués envahirent le trottoir. Tous les regards des passants se braquaient maintenant sur Ichigo qui restait figé incapable de réagir. Le roux tourna son visage éberlué vers Kisuke qui lui aussi était tétanisé.
« Ichigo… »
Des hurlements se firent entendre et Ichigo glissa sur le sol. Le roux sentait la colère vibrer à l’intérieur de lui. Comment cela pouvait arriver ? Il ferma les yeux en voyant le visage de Kisuke au-dessus de lui. Sa voix calme l’apaisa quelque peu.
« Ichigo tu as une balle en pleine tête et diverses sur le corps. Tu es… mort ! La police ne devrait pas tarder. Ne bouge pas.
— Masao… Heather… Souffla le visard.
— Je vais les avertir. Mais, considère ta vie d’humain terminée. Il y a trop de témoins.
— Poussez-vous monsieur ! Fit une voix caverneuse. Je suis médecin. Laissez-moi m’occuper de lui.»
Ichigo s’aperçut qu’il était entouré de bruits chaotiques. Celui des cris, des sirènes, de la circulation et des conversations animées sur ce qui venait de se produire. Les passants essayaient de déterminer qui avait pu commettre le crime. Jamais Ichigo n’avait songé qu’il aurait pu être abattu en pleine rue par un humain !
Le reiatsu d’Urahara s’éloignait. Celui de Renji s’approchait. Mille questions lui traversaient l’esprit mais il ne devait pas bouger. La rocailleuse du médecin retentit
« Il est mort…
— Circulez, circulez… laissez passer les autorités ! Y’a-t-il des témoins ?…. »
Ichigo n’entendait plus et le temps lui sembla soudainement très long.
°°0°0°°
Heather enfournait sa brioche quand Masao rentra de son club de foot. Il se traina plus qu’il ne marcha vers le canapé.
« Ça n’a pas l’air d’aller Masao ? S’inquiéta sa mère.
— Il est fou… Répondit simplement l’adolescent.
— Qui ?
— Hiruma Yoichi ! C’est un démon… »
Heather eut un petit sourire et déclara moqueuse.
« Tu me dirais cela d’un de tes oncles, je te l’accorderais mais…
— Ce quaterback est une plaie ! Il m’a fait courir jusqu’à ce que je crache mes poumons et quand je n’en pouvais plus, il m’a lâché son chien aux fesses… Cerberus qu’il s’appelle ! Mais quel le crétin appellerait son chien Cerberus ?
— Lui apparemment. » Se moqua Heather.
Masao eut un sourire en coin et se releva.
« Y’a quelque chose à manger ‘man ?
— Il me reste des cookies dans la boite. Je l’ai rangée dans l’armoire y’a pas cinq minutes. Au fait, ton père m’a dit que tu avais trouvé un travail de plongeur ?
— Hai… j’ai rendez-vous demain soir. Ça serait pour commencer en début de semaine prochaine. C’est pour remplacer une femme enceinte d’après ce que m’a dit tante ‘Yu.
— Tu t’entends bien avec elle. » Remarqua Heather affectueusement.
Elle passa derrière le canapé et enlaça les épaules de son fils. La chemisette crème de l’école laissait voir les avant-bras écorchés de son fils.
« Il te mène la vie dure…
— Hein ? Oh Hiruma… Masao observait les doigts de sa mère qui caressaient ses blessures. Pas autant que Kensei… »
— Pourtant, tu dis de lui qu’il est un démon…
— A sa façon… » Plaisanta gentiment Masao.
Un bruit sourd se fit entendre à la porte. Heather se redressa et se dirigea vers l’entrée. Masao se releva brutalement et déclara avec un immense sourire.
« Laisse maman c’est tonton Shinji !
— Qu’est ce qu’il vient faire ici… »
Heather vit son fils passer comme une fusée devant elle, oubliant qu’il était complètement épuisé quelques minutes plus tôt. Il ouvrit en grand la porte d’entrée et sauta au cou de Shinji pour passer à celui de Rose, Love, Lisa qui en profita au passage, Hiyori, Hatchen, Masashiro et Kensei qui le fixait bourru.
« Ton idiot de père est là ? Demanda Shinji en pénétrant dans l’appartement.
— Nan… mais, il devrait plus tarder ! Affirma Masao.
— Tu n’sais toujours pas dire bonjour ! S’énerva Heather à l’intention de Shinji
— Tiens t’es là toi ? Ironisa le blond.
— Comment ça j’suis là ? Et pourquoi je ne serais pas là ? Et c’est à moi de te dire ça ! Vous ne deviez pas être aux Etats-Unis ?
— On s’fait chier ! Rétorqua kensei. Ichi n’est pas là et le môme non plus ! Alors on a pris le premier avion… et nous voilà !
— Ben voyons ! Et vous croyez que ça va me rassurer de vous savoir auprès de mon mari…
— Ex… susurra Shinji avec un sourire narquois.
— N’en rajoute pas ! Et que tu le veuilles ou pas nous nous sommes mariés !
— Et pourtant, c’est pas force de lui répéter que tu n’étais pas assez bien pour lui… marmonna Shinji qui se dirigeait vers la cuisine.
— Où vas-tu ? »
Heather partit sur les traces du blond qui s’exclamait émerveillé de voir une brioche au four. La brune avait attrapé une louche au vol et le menaçait de mort s’il osait toucher à son four. Masao secoua la tête et se tourna ravi vers sa « famille ».
« Vous allez rester longtemps ?
— Ah… Fit Kensei en se grattant le haut du crâne. Quelques temps ! Tu manques à Shinji…
— Et à Kensei ! Coupa Lisa en sortant son magasine. Il n’l’avouera pas mais tu lui manques terriblement.
— Ecrase ! On n’t’as rien demandé ! Grogna Kensei.
— Tu vas bien Masao ? S’inquiéta Hatchigen. Tu n’as pas eu de gros soucis depuis que tu es arrivé au Japon ?
— Tss… j’ai rencontré une quincy collante et je dois aller présenter mes excuses avec papa à ses parents.
— Pourquoi ? » L’interrogea Hiyori avec un tic nerveux au coin de la bouche.
— Je lui ai lancé un défi et j’ai attiré un arrancar et… c’est Urahara Kisuke qui l’a sauvée de la mort… Je… je n’ai pas su la protéger.
— Quoi ? S’exclama Kensei furieux. Tu n’as pas su te battre contre un arrancar ?
— Quoi ? S’exclama Shinji en sortant de la cuisine. Ce bon à rien de scientifique lui a sauvé la vie ? Il a été jusqu’où avec Ichigo ? Demanda méfiant le blond.
— La ferme Shinji ! On s’en fou de Kisuke… C’est Masao qui nous intéresse. Rétorqua Lisa en relevant la tête. Comment ça tu n’as pas pu te défendre contre l’arrancar ? Pourtant on t’a bien éduqué…
— Bien éduqué ? S’enflamma Heather en poussant Shinji au passage. Mais, vous vous entendez ? Masao est un adolescent !
— Ichi n’était pas plus vieux quand il a tué Aizen… Répondit Rose.
— Masao est vivant contrairement à vous ! Il est hors de question qu’il se transforme définitivement en âme de mon vivant ! »
Un silence de mort tomba dans la pièce. Masao voulu alléger l’atmosphère plombée.
« Oh… ça va… ch’suis pas mort ! Et j’ai promis à papa de ne plus rien tenter sauf en cas d’extrême urgence.
— Il est où ton père ? » Demanda Masashiro qui avait volé une pomme et la croquait dans les oreilles d’Heather qui avait les mains crispées sur la louche.
Elle fouillait l’appartement du regard, comme si elle s’attendait à le voir sortir d’une quelconque porte ou placard.
« Il travaille tard en ce moment ! Bailla Masao. ‘Man… on mange bientôt ?
— Ouaih ! Moi aussi j’ai faim… Maugréa Shinji.
— Masao tu vas bientôt manger… et vous autre… je n’ai rien à manger, vous ne m’avez pas prévenu…
— Vous allez dormir où ? Interrogea Masao en observant les bagages.
— Ce soir on comptait crécher ici… Répondit Kensei.
— Mais… y’a pas la place ! » Protesta Heather.
Un raclement de gorge se fit entendre. Tous se retournèrent d’un bloc et Shinji reconnu les honorables membres de la sixième division.
« On peut savoir ce que tu fais là Kuchiki ?
— Je voulais rencontrer Kurosaki Ichigo…
— Pas là ! Pas de bol… dégage ! »
Byakuya adressa un regard polaire à l’ancien capitaine de la cinquième division. Ses yeux circulaient dans la pièce, son regard s’attarda quelques secondes de plus sur Masao. L’adolescent semblait ne pas pouvoir détacher son regard de sa personne.
« Pourriez….
Un coup brutal à la porte interrompit la phrase du noble. Masao haussa un sourcil et se dirigea vers la porte. Shinji passa devant lui et ouvrit le battant
« Kisuke ! Fit-il avec un sourire moqueur. Que nous vaut ta petite visite ?
— Ichigo…
— Quoi Ichigo ? Fit ce dernier en se grattant l’oreille.
— Je peux entrer où je dois le dire sur le pas de la porte ? Demanda doucement le commerçant.
— Oh… pour moi tu te trouves très bien là où tu es…
— Faites-le entrer ! Coupa Masao. Qu’y a-t-il avec papa ? »
Kisuke entra et déclara sombrement.
« On lui a tiré dessus… »
Un silence spectral s’abattit dans la pièce. Tous les regards étaient maintenant fixés sur l’ancien capitaine de la douzième division. Masao finit par répéter hébété, comme s’il n’arrivait pas à croire ce qu’il entendait.
« On lui a tiré dessus ? »
Shinji plaqua Kisuke contre le mur le plus proche.
« Et t’as rien fait ?
— Il m’a demandé de venir prévenir sa femme et son fils…
— Ce n’est pas ce que je te demandais sombre abruti ! Tu ne pouvais pas le protéger ?
— Ce ne sont pas des hollows qui sont venus… mais des humains…
— Maman ? »
La voix inquiète de Masao alerta les deux hommes. Shinji vit Heather effondrée sur le sol. Masao lui entourait les épaules pour la réconforter.
« Tss… Il était déjà mort Heather… on n’peut pas l’enterrer deux fois !
— Je le sais… mais… mais…
— Tonton Shinji… Maman s’bille toujours pour papa alors, laisse-la s’habituer !
— Tu n’es pas choqué Masao ? Demanda Heather d’une voix tremblante.
— Non ! Papa est déjà mort… par contre… je vais me charger des connards qui lui ont fait ça !
— Masao ! Hurla Heather. Il en est hors de question ! Tu es vivant… Je refuse qu’il t’arrive quoique ce soit !
— Quoi ? Protesta l’adolescent, j’t’ai promis pour les hollows et autres trucs de shinigami de ne rien faire… j’t’ai jamais parlé des humains ! En plus c’est mon rayon pas le leur ! » Fit le jeune homme en désignant du pouce les visards.
L’air dur qu’il affichait et la colère qui perçait derrière ses paroles inquiétèrent Heather. Shinji posa une main sur le bras de l’adolescent. Son attitude solennelle si différente de son comportement moqueur, interpella le jeune homme.
« Masao… je pense que ton père sera capable lui-même de se rendre justice. Et contrairement à ce que tu penses, cela nous concerne. C’est à un visard… à notre famille auquel on s’est attaqué !
— C’est mon père !
— Je suis sure qu’il va te remettre tes idées en place Masao… Affirma Masashiro. Tu crois qu’il te laissera aller en prison sans rien dire ? A mon avis… Tu risques de le mettre plus en colère qu’autre chose. Ailleuh ! »
Masashiro tourna un visage grognon vers Kensei
« C’est rare d’entendre des paroles censées dans ta bouche… Marmonna l’albinos.
— C’est Masao dont on parle ! Protesta la visard.
— Ouaih… y’a plus qu’à attendre son retour pour savoir ce qu’il s’est passé… »
Masao s’était approché de sa mère et la tira doucement pour qu’elle se remette sur ses jambes. Cette dernière fixait son fils avec attention, toute trace de confusion avait disparut de ses traits.
« Tu rentres avec moi aux Etats-Unis…
— Non ! Protesta Masao. Il n’en est pas question !
— Où vas-tu vivre ? Ton père sera déclaré officiellement mort. Je vais devoir rendre l’appartement.
— J’irai chez grand-père Isshin ! Calcula l’adolescent.
— Mais…
— Papa sera avec moi et puis, y’a tonton Shinji, Kensei, Hatchigen, Love, Rose et tata Hiyori, Lisa et Masashiro ! Quelle meilleure protection puis-je avoir ?
— Ce ne sont pas tous des exemples ! S’énerva Heather.
— Pas tous des exemples ? Repris Shinji suspicieux. Qui n’est pas un bon exemple.
— Et bien on va prendre au plus simple… rétorqua Heather. On va prendre ton cas !
— Nan mais… tu t’es vue en mère de famille ?
— Je m’en sors mieux que toi !
— Arrêtez… arrêtez… soupira Hatch. Nous parlons de l’avenir de Masao et d’Ichigo. Je pense qu’Ichigo va vouloir rester ici pendant quelques temps…
— Il est attendu également à la Soul Society. » Coupa Byakuya.
L’assistance se tourna vers le noble stupéfait. Ils avaient oublié le capitaine de la sixième division. Ce dernier s’était fait discret attendant le moment propice pour rappeler sa présence. Shinji demanda belliqueux.
« Et que lui veut donc la Soul Society ? »
Byakuya baissa les yeux vers l’ancien capitaine
« Ce n’est pas à vous que je dois l’annoncer…
— Il refusera ! Rétorqua Shinji.
— Ce n’est pas à vous à décider de sa place. Répondit placidement le capitaine de la sixième division.
— C’est tout vu ! Croyez-vous qu’il laissera son fils ? Je crois que vous connaissez suffisamment Kurosaki pour le reconnaitre vous-même ! »
Les yeux de Byakuya se posèrent sur Masao. Ce dernier se tenait près de sa mère. Son esprit semblait ne pas être dans le salon où ils se tenaient. Son froncement de sourcil, lui rappelait son père… quoique, jusqu’ici, il lui avait plutôt fait penser à Kaien. Mais, à cet instant précis… c’était bien à Ichigo qu’il ressemblait.
« Ecoutez… Heather se redressa et observa chacun des shinigami présents. Je crois que pour l’instant… Laissons revenir Ichigo. Je vais nous servir un thé ou un café… enfin ce que vous voulez… »
Heather quitta la pièce complètement déboussolée. Shinji la suivit et ignora le regard mauvais qu’elle lui adressait.
« Qu’est ce que tu essayes de faire encore ?
— Te connaissant, tu risques de faire des conneries ! Je vais t’aider. »
Kisuke qui avait observé la scène depuis le départ, se sentait mal à l’aise dans ce groupe. Il se dirigea vers le canapé et s’y installa néanmoins. Lui-même était impatient de revoir Ichigo. De le voir partir dans un sac ne lui avait pas plus outre mesure. Il savait qu’il abandonnerait le gigai dès qu’il en aurait l’opportunité. Il songea à leur discussion plus tôt et à leur étreinte. Son attention fut capturée par Kensei.
« Qu’est ce qui s’est produit exactement et… comment se fait-il qu’il se trouvait avec toi ?
— Nous avions rendez-vous… »
Kisuke s’arrêta lorsqu’un bruit de vaisselle brisée se fit entendre. Son regard se tourna vers Heather qui l’observait les yeux exorbités.
« Un rendez-vous avec Ichigo ?
— Oui… nous étions sur le point de nous séparer lorsqu’on lui a tiré dessus. S’il s’était agit d’un hollow, Ichigo et moi l’aurions senti… mais un humain.
— Tu n’as pas vu le tireur ? S’étonna Hatch.
— Non, la foule était dense…
— Et la police ?
— J’ai répondu à leurs questions. Je les ai prévenus que je viendrais ici directement pour vous prévenir.
— Et papy… il est au courant ? Demanda Masao soucieux.
— Oui, il est d’ailleurs parti à la morgue pour authentifier le cadavre. Il va certainement accompagner Ichigo avant de revenir ici. »
Tout en parlant Kisuke observait Heather qui s’était installée en face de lui. Son expression sombre montrait combien la situation actuelle l’agaçait. Kisuke se demandait à quel point encore, elle aimait son ex-mari. Apparemment, elle ne semblait pas prête à le laisser partir. Rose et Mashiro revenaient avec de nouveaux plateaux remplis de gobelets.
Chacun s’enferma dans son silence, sirotant son thé. Hiyori qui était étrangement calme depuis le début se tourna vers le capitaine de la sixième division, lui-même très silencieux.
« Devriez partir ! Ichigo ne vous suivra pas maintenant de toute façon.
— J’aimerais attendre son retour. Répondit calmement le capitaine flegmatique.
— Tss… De toute façon, tu vas t’faire jeter ! »
Une heure plus tard, alors qu’ils entendaient tous une mouche voler, Ichigo apparut sur le pas de la porte accompagné par son père et Yusu. Hiyori bondit sur le roux et voulu lui balancer un coup de tong sur la tête. Ichigo esquiva et oublia qu’Isshin se trouvait derrière lui.
« Ichigo ! »
Isshin eut l’impression de voir trente-six chandelles et se tourna vers la visard impétueuse et la foudroya du regard.
« Nan mais ça va pas !
— C’était Ichigo que je visais… s’énerva la blonde.
— On se calme ! S’exclama Heather contrariée.
Et avant qu’Ichigo ne devine sa réaction, son ex-femme lui sauta au cou.
« J’étais si inquiète Ichigo… Quand, quand… on nous a annoncé…
— Que veux-tu qu’il m’arrive ?
— Je…
— Heather, repoussa gentiment Ichigo en la fixant droit dans les yeux. Je me porte comme un charme. Ce n’était que des humains qui ne connaissaient pas mon statut de shinigami…
— Visard ! Reprit Hiyori boudeuse.
— Shinigami. Commenta le capitaine de la sixième division.
— Oh vous on ne vous a pas sonné ! Lança Heather énervé. De toute façon, vous allez tous sortir de cette maison et…
— Je pense qu’ils aimeraient aussi entendre ce que j’ai à dire. Répondit doucement Ichigo, et cette maison est la mienne.
Ichigo ne jeta même pas un regard vers Kisuke lorsqu’il passa devant lui. Il se dirigea vers la salle et attrapa une chaise. Il s’installa dessus et commença son récit auprès de ses amis.
« Je pense savoir qui a organisé ma mort. J’enquête sur des transactions frauduleuses au sein de ma société… déjà, il y a quelques jours, mon bureau avait été visité. Ils sont simplement passés à la vitesse supérieure. Je vais me charger de terminer mon enquête, et ensuite… Je ne sais pas. Enfin, chaque chose en son temps.
— Maman veut me renvoyer aux Etats-Unis avec elle ! S’empressa de déclarer Masao. Il en est hors de question !
— Nous en discuterons tout à l’heure Masao.
— Non ! Tout de suite… je sais comment elle est, son cerveau est en train de manigencer un plan tordu !
— Ne raconte pas n’importe quoi Masao. Déclara Heather.
— Ouaih… j’imagine bien cette humaine en train de se monter la tête. Masao reste avec nous. Lança Hiyori menaçante.
— Nous sommes revenus pour lui. Approuva Shinji.
— Et bien faite un gosse ensemble, comme cela vous pourrez jouer aux parents poules ! S’énerva Heather.
— Moi, je peux garder Masao… Fit Isshin. Et puis, ce n’est pas comme s’il avait perdu réellement son père. Ichigo viendra vivre à la maison comme autrefois.
— Et si on le voyait sortir de chez lui avec un gigai alors qu’il est censé être mort ? Interrogea Kensei.
— Et si Ichigo venait vivre chez moi ? » Proposa Kisuke.
Un silence de mort s’installa dans la pièce. Chacun observait le commerçant et pour la première fois, chacun prit conscience qu’il n’était pas habillé de sa tenue verte habituelle, mais d’un jean et d’un blouson noir. Son bob non plus n’était pas présent. Ce fut davantage de voir l’homme sans son couvre chef, du jamais vu depuis des années, que la proposition en elle-même qui déstabilisa les spectateurs présents
« Je propose qu’il vienne rejoindre la Soul Society. Sa place, ne se trouve plus ici…
— Et son fils… il va le laisser seul ? Interrogea Hiyori agacé.
— Masao n’est pas seul, il y a moi aussi, je suis sa mère je vous le rappelle. Répondit Heather qui était très crispée depuis l’arrivée de Kisuke.
Isshin toussota et déclara sombrement
« Ce n’est pas à nous de décider mais à Ichigo et Heather. Je propose que nous partions pour les laisser décider de leur avenir. N’oubliez pas que cet appartement sera rendu rapidement, maintenant qu’Ichigo est mort. »
Isshin se prit un coup de tong par Hiyori pour sa réflexion.
« Il l’est autant que toi !
— Oui, oui, j’en conviens… grimaça Isshin en se frottant le haut du crâne. Nous devrions partir, et préviens-nous lorsque tu auras prit ta décision, fils ! Maintenant, nous allons les laisser…»
Byakuya avait disparu depuis quelques minutes déjà. Kisuke soupira, il aurait aimé pouvoir discuter avec le roux, mais il se prenait la tête avec son ex-femme. Une tape sur son épaule fit sursauter le blond. Il croisa les yeux bleus de Masao qui l’observait avec beaucoup de curiosité.
« Dites… vous êtes vachement cool pour une fois. Vous avez décidé de mettre le grappin sur mon père ?
— Cela ne te regarde pas…
— Un peu, si…
— Que veux-tu savoir ?
— J’vous demande de ne pas faire encore souffrir papa, pour le reste… c’est lui qui gère.
— Je vois que tu as la bénédiction de mon petit fils. Ironisa Isshin qui ébouriffait les cheveux de son petit fils qui tentait d’échapper à sa prise.
— Je pense surtout que vous devriez nous laisser seuls… je sens qu’entre maman et papa, ça va encore chauffer. Franchement, ils sont pénibles quand ils sont comme ça.
— Allons-y ! » Lança Isshin.
Les visards avaient quitté la pièce depuis longtemps. Masao ferma la porte derrière son grand-père et lorsqu’il se tourna vers ses parents, Ichigo et Heather en étaient presqu’aux mains. Il soupira… son avenir n’était vraiment pas encore assuré au Japon. Apparemment, sa mère était prête à tout pour le garder avec lui. Pourtant, lui ne voyait pas où était le problème… après tout, cela ne changeait pas beaucoup la donne que son père porte un gigai ou pas. Et puis, il voulait vivre auprès de son grand-père, même s’il devrait prendre les transports en commun pour aller à son lycée.
°°0o0°°
Kisuke avait sorti un étui à cigarette et fumait alors que l’aube se pointait à l’horizon. Il se souvenait sans cesse du regard d’Heather. Visiblement, l’ex-femme d’Ichigo ne voulait pas qu’ils aient une relation. En fait, même Ichigo ne semblait pas vouloir d’une quelconque relation. Lorsqu’il vit apparaitre au fond de la cour la silhouette du visard, son cœur s’accéléra dans sa poitrine. Cela devait être une hallucination.
Lorsque le mirage s’arrêta devant lui, Kisuke releva son bob du doigt et rencontra les yeux ambre qui l’examinaient sans animosité.
« Il faudrait que tu me prépares un autre gigai…
— C’est fait.
— J’ai pris ma décision…
— Ah ? » Ironisa le commerçant.
Kisuke senti sa gorge se nouer. L’expression d’Ichigo devint encore plus grave, ce qui ne l’incitait pas à prendre confiance en lui. Il se redressa toutefois pour être à la hauteur de l’homme qu’il aimait. Il écouta impassible les paroles d’Ichigo. Incapable de bouger ou de répondre, Kisuke parût incapable d’ironiser pour une fois.