Y'a t-il une raison à l'amour (Mayuri x Renji)

Sommaire

Couples : Mayuri x Renji / Byakuya x Ichigo
Rating : + 16 ans

Scénario : Jijisub / Seeliah

Nombre de chapitres : 4 (terminé)

Synopsis :

Personne n'effraie plus Renji Abarai que le capitaine de la douzième division. Kurosuchi Mayuri lui donne des sueurs froides. Si on lui avait dit qu'un jour il en tomberait fou amoureux...

Notes : Dans cette fic, Aizen, Gin et Tousen n'ont jamais trahi la soul society et occupent toujours leur poste. Donc les vizard n'ont jamais quitté la Soul Society et ne sont pas des vizards. Dans les évènements de l'arc "sauvons Rukia", c'est Yamamoto qui a essayé de tuer Rukia (pour contrôler les Kuchiki, un truc du genre, rien à voir avec l'Hogyoku) mais il a été tué par Ichigo. Shinji est devenu le nouveau Soutaicho.

Chapitre 1

La fin d’après-midi plutôt chaude pour les premiers jours de printemps sur le Sereitei, invitait à la promenade. Renji n’avait pas spécialement envie de rentrer chez lui, et avait plutôt envie de se détendre. Il avait essuyé les plâtres de la mauvaise humeur de l’héritier Kuchiki et franchement, tout ce qu’il voulait s’était se défouler.

Pendant quelques instants, il eut envie de se diriger vers la taverne où tous les pocherons du Goteï13 passait leur temps, mais il se sentait plutôt d’humeur à pratiquer une activité physique. Le fukutaïcho allongea son pas et se retrouva rapidement en dehors du Sereitei. La brise encore chaude qui jouait avec ses mèches rouges était plutôt agréable.

Se détendant complètement par des déplacements au shunpo, Renji se dirigea au bord du lac et bien à l’abri derrière l’herbe haute, il estima faire une petite sieste pour oublier son horrible journée. Il finirait plus tard avec Ikkaku et les autres sous la table.

Après être resté assis à contempler l’étendue fluide devant lui, d’où aucune ride ne venait troubler, le shinigami s’allongea et observa les nuages, pour finir par s’endormir du sommeil du juste. Ce fut la fraicheur du soir et un bruit aquatique qui le réveillèrent un peu trop vite à son goût. Le fukutaïcho se redressa et se frotta les yeux. Il était sur que quelqu’un se trouvait non loin du lieu où il se trouvait.

Les derniers rayons du soleil offraient encore un éclairage suffisant pour permettre à Renji d’observer ce qui l’entourait. Le jeune homme émit un gargouillis et ouvrit les yeux de surprise en voyant le plus bel homme qu’il ai jamais vu. Une véritable beauté. Il ne l’avait jamais vu auparavant, il en était certain de toute façon, une beauté pareil serait une coqueluche s’il faisait partit du Gotei 13.

Les cheveux de l’homme étaient bleus et court. De là, où il pouvait le voir… il devait être plus petit que lui d’une bonne dizaine de centimètre. De plus, la musculature féline était présente et roulait sous la peau rendue luisante par l’eau, mais elle n’était pas trop volumineuse. La carrure carrée donnait des proportions au corps de l’homme assez attrayante.

Le visage était fin, et s’il avait bonne mémoire, il lui semblait voir une ombre en bas de son visage ne rendant pas un côté efféminé à ses traits.  Renji  vit l’homme se tourner vers lui et le fukutaïcho s’enfuit presque de peur d’être découvert. Son cœur battait à tout rompre. C’était quoi ça ? Jamais, il n’avait vu d’homme plus beau de sa vie. Troublé par se constat, il se décida à aller prendre un verre à la Taverne.

Le bruit des conversations bruyantes, la sensation du tabac qui vous prend à la gorge, l’odeur âcre de la sueur assaillit Renji lorsqu’il entra dans le troquet où il retrouva Rangiku, Ikkaku, Yumichika, Shunsui et Ukitake.

-       Oï… Renji vient te joindre à nous !

Rangiku semblait déjà prête à rouler sous la table et son regard étrangement absent, fit craindre le pire au fukutaïcho.

-       T’es déjà bourrée ?

-       Fait attention as-ce que tu dis !

-       Ouaih…

-       T’as l’air d’avoir vu un fantôme Renji ! S’exclama Ikkaku.

-       Non, non… je me suis endormis et j’ai attrapé froid au bord de l’eau.

-       Un bon sake s’exclama Shunsui. Y’a rien de tel pour remettre un homme !

-       Tu ne trouves pas que tu y vas un peu fort… Protesta Ukitake.

-       C’est de Renji qu’on cause…  Il a autant de coffre que Rangiku ou Ikkaku…

Les yeux de Renji glissèrent vers Rangiku qui avait allongé son buste sur la table et observait avec un air passablement éméché et secoué par des hoquets intempestifs. Le triste spectacle le catastropha et il se promit de paraître plus présentable lorsqu’il quitterait les lieux ! Et dire qu’ils allaient tous se prendre un savon par Toshiro parce que sa fukutaïcho était accro aux barriques et aux flasques d’alcool fort…

°°0°0°°

C’est avec un grognement désappointé que Renji ouvrit un œil. Il avait rêvé toute la nuit du bel inconnu. Il s’assit sur son futon et se prit la tête dans les mains. Il resta un long moment songeur et se demanda s’il était normal. Il a flashé sur un « gars » ! Il retournait le problème dans tous les sens, il revoyait sans cesse se corps si affolant, quoique caché par une partie de l’herbe, la semi-obscurité qui grignotait rapidement l’espace et ce visage…

Après un énième soupir, le shinigami se leva et déjeuna rapidement.  On était samedi et s’était son jour de congés. Qu’allait-il faire de sa journée ? Allez à la Taverne ? C’était trop tôt… Il opta pour la solution amicale et partit rendre visite à la onzième division pour se changer les idées et se sortir de la tête l’homme inconnu. Il allait finir par penser qu’il était gay et il en était hors de question…

°°0°0°°

La semaine passa où Renji se retrouva souvent au bord du lac le soir planquer derrière les herbes et finit par abandonner. Il était sur pour il ne savait qu’elle raison qu’il ne reverrait pas l’homme avant vendredi. Il passa une semaine pénible avec son capitaine qu’il trouvait également de plus en plus exigeant. Une chance qu’il puisse se détendre à la Taverne, il pouvait au moins oublier… quoiqu’il remarqua qu’il buvait mais pas suffisamment pour s’enivrer comme Shunsui ou Rangiku.

Toshiro remarqua

-       Deviendrais-tu plus sobre Abaraï-san ?

Le shinigami rit nerveusement et le capitaine de la dixième division haussa les épaules, occupé à présent à ramener Rangiku qui marmonnait des paroles incompréhensibles. Renji sursauta quand elle prononça plus ou moins son nom. Le fukutaïcho se promit de faire très attention à son comportement… si on découvrait que sa nouvelle obsession était un homme et qu’il ne le connaissait même pas. Il voyait déjà les moqueries…

C’est donc avec une certaine impatience que Renji arrivé le jour qui confirmerait ou pas que son inconnu n’était pas une hallucination. Et le fukutaïcho se dirigea vers le lac et ne vit rien tout d’abord quand il arriva discrètement sur les rives de la berge. Puis le doux bruissement de l’eau se fit entendre et son regard se porta sur l’étendue où son inconnu nageait avec grâce.

Renji fixait fasciné l’homme qui semblait si à l’aise. Sa vue ne l’avait pas trompé la semaine dernière. L’homme était toujours aussi beau. Peut-être plus beau ? Il ne savait plus… Il brûlait presque d’envie d’aller le trouver mais… il se mordit violemment la lèvre en se rendant compte qu’il ne saurait rien lui dire. Après tout… il était devenu voyeur.

Troublé par son comportement et ses pensées, le fukutaïcho quitta le lac en se traitant d’imbécile. Que pourrait-il lui dire ? Et puis, il était expert en râteau en tout genre… Certes, il avait eu des aventures mais… Il grogna et s’enferma dans son quart. Il n’avait plus envie de rejoindre les autres. Il n’avait plus le cœur à boire, à tenir une quelconque conversation… il voulait juste connaître l’identité de son mystérieux inconnu.

°°0°0°°

Byakuya jeta un œil à son fukutaïcho qui depuis quelques semaines déjà se morfondait sur son bureau. Après un énième soupir de Renji, le noble leva les yeux au plafond et se demanda ce qu’il avait fait au Roi pour avoir un pareil fukutaïcho. Il n’était déjà pas un foudre de guerre avec les papiers mais en ce moment ça frisait le ridicule !

Il devrait trouver rapidement une solution pour que ce dernier se secoue. Là, où il ne pouvait rien lui reprocher s’était les missions sur Terre… mais il y avait Ichigo… autre épine planté dans son talon d’ailleurs. Byakuya se mit également à soupirer et fit un petit concert avec Renji.

Surpris les deux hommes se regardèrent figé. Puis se détournant de l’autre, ils retournèrent à leur place respective en soupirant. Faisant semblant d’ignorer les soupirs de l’autre.

Renji n’avait plus l’impression d’y voir clair dans sa vie. Depuis presque trois mois, il matait son inconnu sur les bords de berges. Il était subjugué et il commençait vraiment à se voir comme un stalker et se demanda si un jour comme un vieux pervers, il irait violer ce type inconnu.

Le fukutaïcho prit ses dossiers et se dirigea vers la première division. Au passage, il croisa quelque uns de ses amis dont Hisagi et Rangiku. Ces derniers l’invitèrent à boire un verre et finalement, Renji promis de se joindre à eux un peu plus tard dans la soirée.

Tout à ses pensées, Renji salua inconsciemment Mayuri Kurotsushi accompagné de Nemu.

-       Ooh… Abaraï-san… deviendriez-vous plus civilisé ?

Renji se figea et faillit suffoquer. Comment pouvait-il saluer Kurotsushi ? Ce type était un malade mentale doublé d’un pervers, il en était certain. Son cauchemar ambulant… A chaque fois qu’il voyait ce type, il imaginait qu’il finissait toujours enchainés à une table d’autopsie entouré de machine plus bizarre les unes que les autres. Pourquoi personne n’enfermait ce malade mental ?

-       Aahh… excusez-moi Kurotsushi Taïcho… je ne vous avez pas reconnu…

Renji voulu se frapper. Le capitaine de la douzième division haussa un sourcil et déclara d’une voix langoureuse.

-       Cela veut donc dire, que vous ne m’auriez pas salué si vous aviez fait la moindre attention à qui vous souhaitez le bonjour ?

-       Non… c’est pas ce que je voulais dire ! Enfin… j’étais perdu dans mes pensées…. Et…

-       Et donc pour cette unique raison vous me saluer ! Fit d’une voix rêveuse le scientifique qui posait un regard perçant sur l’homme devant lui.

Les doigts de Mayuri caressaient son menton pensif. Renji fit un petit détour en marche en crabe et quitta le capitaine qui lui donnait constamment des sueurs froides à chaque fois qu’il le rencontrait.

-       Tss…

Mayuri observa la silhouette qui s’éloignait et un petit sourire se forma sur ses lèvres avant de quitter les lieux, Nemu sur les talons.

°°0°0°°

Il avait beau se dire qu’il était complètement fou, Renji se posta derrière les herbes hautes comme chaque vendredi… comme il avait l’habitude de faire depuis maintenant trois mois. A sa surprise, il ne trouva personne. Ne viendrait-il pas aujourd’hui ?

Le fukutaïcho avait essayé depuis tout ce temps de percevoir le Reiatsu de l’inconnu mais, c’est comme s’il utilisait la technique de Bukado Bakudo no ni jû roku. A moins que se soit une personne vivant dans le Rukongaï ? Depuis quelque temps, il y trainait après ses heures de services espérant trouver son inconnu.

Un craquement fit sursauter le fukutaïcho qui se retourna surpris et vit Mayuri Kurotsushi ? Le fukutaïcho faillit en avoir un arrêt cardiaque. Que foutait le capitaine de la douzième division ici ? Avait-il rendez-vous avec l’inconnu au bord du lac ? Il devait dégager et vite fait…

Renji se figea brutalement en voyant soudain le scientifique retirer son haori et le plier et retirer sa coiffe laissant apparaître des cheveux bleus sombre coupé court. Son cœur se mit à battre furieusement dans sa poitrine lorsque Mayuri retira son masque et le posa sur le sol. Les vêtements glissèrent un à un.

Avec un soin méticuleux, Kurotsushi plia ses vêtements et Renji se sentait mortifié. Il n’avait pas besoin que l’homme se retourne, en fait, il ne voulait pas qu’il se retourne. Et quand il le fit enfin, Renji vit son inconnu se diriger vers l’eau sans aucune hésitation.

Le cerveau de Renji s’affola et il s’enfui aussi vite que lui permettait son shunpo. Son esprit affolé ne cessait de répéter… l’inconnu = Kurotsushi Mayuri = capitaine de la douzième division =… Kami-sama à quoi pensait-il à cet instant ? Il avait imaginé Mayuri dans son lit… Pourquoi dans son lit ? Il devait se reprendre et ceux rapidement…

Se laissant porter par les flots Mayuri eut un petit sourire. Maintenant Abaraï ne viendrait plus l’observer. Comme tous ceux qui découvraient son vrai visage, sa vraie personnalité, il fuirait. Les choses de l’amour qu’il soit romantique ou tout simplement physique ne l’intéressait pas vraiment. Le regard de l’homme se fit lointain et ses yeux accrochèrent le soleil qui tombait sur la Soul Society.

Il allait pouvoir être enfin seul… Au départ, il avait perçu la présence sans réellement sans soucier. Puis, il avait reconnu le reiatsu d’Abarai et cela l’avait fait sourire, car il savait qu’il provoquait chez le fukutaïcho une répulsion ou une peur… Mayuri hésita sur les sentiments qu’éprouvaient à son encontre Renji. Quoiqu’il s’en fichait…  Maintenant, il était sur de pouvoir continuer à s’ébattre dans l’eau plus être observer…

°°0°0°°

Renji vit le visage de Mayuri se pencher vers lui, ses doigts caressaient ses lèvres lentement les faisant s’entrouvrir. La main du scientifique glissa vers le shihakusho du jeune homme inexorablement, le tissu glissa sur une de ses épaules. Le fukutaicho déglutit péniblement et il haleta quand Mayuri lui pinça un téton au point de le faire sursauter.

Le masque descendait vers son visage et Renji était hypnotisé, puis tétaniser par le dégoût alors que la main du scientifique descendait toujours plus bas et Renji se rendit compte qu’il bandait. D’un bond d’un seul le fukutaïcho se réveilla en sueur.

Encore un de ses putains de rêves… depuis qu’il avait découvert que le capitaine de la douzième division, était l’inconnu qu’il allait voir en cachette, son esprit enfiévré ne faisait que d’imaginer cet homme et lui faisant l’amour. Quand tout cela allait-il s’arrêter ? Quand allait-il pouvoir avoir une existence normale ? Tout ça s’était la faute de se malade de Kurotsushi.

En plus de lui donner des sueurs froides, maintenant il lui inspirait des rêves érotiques. Renji regretta amèrement d’avoir été sur les bords du lac. Comment allait-il pouvoir regarder ce timbré maintenant. Il savait, déjà, il n’irait plus sur les berges de l’étang ! Terminé son voyeurisme… Et dire que…

Renji se redressa et déjeuna rapidement. Il entra une heure plus tard dans son bureau et commença à étudier les dossiers qui trainaient depuis un petit moment sans qu’il songe à y jeter un œil. Byakuya en entrant dans le bureau fut surpris de voir son fukutaicho concentré sur sa tâche. Que lui était-il arrivé pour qu’il soit si appliqué ?

Bien plus tard, Renji se retrouva à la Taverne. Une grande exclamation vint du groupe déjà bien éméché que représentait Hisagi, Rangiku, Hitsugaya, Kira, Shunsui, Hanataru, Ukitake, Hinamori, Ikkaku, Yumitchika, Iba, Yatchiru et Kenpachi. Le jeune homme se joignit à leur table.

-       Cela faisait un moment que nous ne t’avions pas vu Abaraï-san. Fit Kouryaku

-       J’avais du travail…

-       Qui n’en a pas ? Déclara avec aplomb Rangiku sous l’œil acéré de son capitaine qui remarqua.

-       C’est moi qui le fais ton travail…

-       C’est vrai que vous êtes un capitaine formidable Taicho ! S’exclama Rangiku en prenant entre sa poitrine généreuse la tête de l’adolescent.

-       Matsumoto !

-       Décidément… plus le temps passe moins certains sont sortables… Remarqua Iba en portant un verre de sake à sa bouche.

Renji s’était installé au bout de table et écoutait plus qu’il ne participait à la conversation. Un verre de sake se trouvait entre ses doigts sans qu’il sache vraiment comment elle s’était trouvée. Il avala coup sur coup plusieurs coupes, juste assez pour le rendre plus joyeux.

-       Vous ne trouvez pas que c’est drôlement calme actuellement au Gotei 13 et même le monde humain… Fit ennuyer Yumichika

-       C’est vrai qu’on s’ennuie un peu. Affirma dans un hoquet Rangiku.

-       Moi, je ne m’en plains pas ! Rétorqua Ukitake.

-       C’est vrai qu’avec le nouveau Soutaicho, tout est plutôt calme maintenant…

-       Mouaih… dommage… râla Kenpachi. Y’a plus personne à battre et Kurosaki ne vient plus à la Soul Society.

-       On peut aller le chercher. Suggéra Ikkaku avec un sourire.

-       Ouaih… j’ai besoin d’exercice.

Kenpachi fit craquer quelques doigts au passage, heureux de pouvoir bientôt à nouveau combattre le shinigami remplaçant.

-       Y’a même pas un potin à se mettre sous la dent… marmonna Matsumoto en prenant l’épaule d’Iba comme oreiller.

-       Ça va… te gêne pas Rangiku…

-       Matsumoto ! Un peu de tenue…

-       Taicho… c’est qu’il est confortable… vous, vous êtes petit et mignon…

Le capitaine de la dixième division faillit sauter à la gorge de sa fukutaicho. Shunsui versa un nouveau verre de sake à Hitsugaya qui observa la coupe méfiant. Hinamori rit nerveusement

-       Vous croyez qu’il arrivera quelque chose prochainement ?

-       J’aimerai bien !

-       T’es silencieux Renji ! Rétorqua Yumichika. On t’a connu plus bavard.

Le fukutaïcho se racla un peu la gorge.

-       J’l’trouve palot. Rétorqua Rangiku qui était montée sur Iba pour observer le shinigami.

-       Tu l’étouffe Rangiku-san… Fit Ukitake nerveux.

Matsumoto se redressa et se mit à masser ses seins sur le visage du fukutaïcho de la septième division qui était blême à présent.

-       C’est vrai que c’est lourd à porter ces machins là, mais j’ai réussit à survivre.

-       Je parlais d’Iba-san

Ukitake scrutait inquiet le visage maintenant violet du fukutaicho.

-       Qu’est ce que tu fais là pervers !

Iba se prit un coup sur le crâne et lorsqu’il réussit à s’échapper voulu régler son compte à la rousse. Renji était heureux que le sujet de conversation ai dérivé sur une autre personne que lui. Toutefois, Ikkaku se pencha vers lui discrètement

-       Tu n’as pas de problème en ce moment ?

-       Moi ? Non…

Sans le vouloir, ses joues rosirent un peu. Renji venait de se rappeler que l’homme qu’il admirait depuis des mois était Mayuri Kurotsushi. Avec les conversations débiles, il l’avait oublié. Les deux hommes discutèrent un moment et finalement, Renji quitta les lieux sous les protestations de Rangiku et d’Hisagi.

Le soleil était encore haut dans le ciel… Mayuri devait être arrivé à l’étendu d’eau à présent. Un poing vint s’abattre sur le mur séchement. L’expression profondément troublé du fukutaicho aurait certainement alertés les shinigami se trouvant à l’intérieur des murs de l’auberge. Après quelques respirations, le fukutaicho quitta les lieux et se dirigea vers son quart.

°°0°0°°

Renji ne savait pas comment… mais il se retrouvait à nouveau à son poste d’observation ! Mayuri terminait apparemment de se baigner. Les yeux rouges glissaient sur le visage du scientifique qui paraissait imperturbable. Lentement, ce dernier quitta l’eau découvrant peu à peu le corps parfait que cachait ses vêtements trop large.

Même s’il le voyait de trois quart dos, les muscles long et puissant de l’homme se devinaient de là où se trouvait le fukutaicho. Renji était hypnotisé en voyant ce corps nu, ses cheveux humides d’où coulaient de l’eau visible grâce au reflet de la lumière sur les gouttelettes les faisant briller comme des diamants.

Le cœur de l’homme battait plus vite et c’est avec une certaine difficulté que Renji déglutit. Après une énième morigénassions, le fukutaicho quitta les lieux. Il se frappa plusieurs fois le front pour son imbécilité répété. Comment pouvait-il encore avoir envie de vouloir revoir cet homme nu en plus ?

Mayuri s’habilla calmement. Ainsi Abarai-san était revenu ? Un fin sourire étira les lèvres du scientifique qui replaça quelques minutes plus tard son masque. Comment allait réagir le fukutaicho à présent en sa présence. Sa curiosité s’en trouva éveillé…

 

Chapitre 2

Renji même s’il se rendait tous les vendredis au bord du lac, évitait par contre soigneusement toute rencontre même furtive avec Mayuri. Les seuls fois où il l’avait rencontré, ce dernier était soit accompagné de plusieurs shinigami ou soit, lui était entouré de plusieurs personnes.

A son grand soulagement le scientifique ne se tournait jamais vers lui ou lui adressait la parole. Le fukutaicho se demanda s’il était devenu bon en kido ? Il ne savait plus s’il était heureux ou malheureux. De temps en temps, il se joignait à ses amis en semaine pour boire avec eux. Sauf le vendredi… il ne raterait rien du spectacle qu’offrait Mayuri à ce moment là.

Pourtant, Renji culpabilisait… comment pouvait-il fantasmer sur ce type ? Jamais, il n’aurait songé qu’un jour il devienne accro à ce timbré. Il l’effrayait toujours autant lorsqu’il le croisait dans son costume improbable même s’il essayait de garder un air imperturbable. Mais s’il faisait un geste vers lui… Que ferait-il ?

Ce soir là, comme tous les vendredis… ses pas le menèrent malgré lui vers l’étendue d’eau. Mayuri était déjà en train de nager. Et comme à son habitude maintenant, le shinigami était hypnotisé. L’air maintenant plus frais, qui annonçait les premiers frima de l’automne ne changeait rien au comportement de Mayuri apparemment. Qu’il pleuve, vente ou neige… il viendrait faire quelques longueurs pour se détendre imperturbablement et quoiqu’il arrive.

Renji se figea. S’était une illusion ou Kurotsushi se dirigeait dans sa direction ? L’homme sortit de l’eau et progressa vers Renji complètement nu. Le fukutaïcho tomba à la renverse et voulut partit furtivement mais Mayuri venait de s’arrêter devant lui avec un calme olympien. Le fukutaïcho devint brutalement écarlate.

Apparemment sa nudité ne dérangeait en rien le scientifique, mais Renji lui était au niveau de… du « matériel » à Mayuri et dans son esprit une phrase du type « elle est impressionnante au repos qu’est ce que ça doit être excitée ? ». Il faillit se donner une claque pour sa réflexion inappropriée.

Mayuri observa amusé le fukutaicho et demanda

-        Au lieu de rester à me regarder bêtement, venez-vous joindre à moi… pour une fois.

Et sans attendre la réponse du fukutaicho, il le quitta pour plonger à nouveau dans les eaux limpides de l’étang. Renji d’abord glacé, fit une réunion avec lui-même pour savoir si c’était réellement bien raisonnable de suivre le scientifique. Renji sursauta quand il sentit autour de ses chevilles quelque chose de froid. Il baissa le regard et constata qu’il était nu, et dans l’eau !

Renji était stupéfait par son comportement. Que lui avait donc fait Kurotsushi ? Employait-il un gaz quelconque pour le rendre inconscient de ses faits et gestes ? Prudemment et consciemment cette fois, Renji finit par entrer dans l’eau pour se joindre au scientifique qui l’ignora superbement.

Le cœur de Renji bondissait affolé dans sa poitrine. Ne devait-il pas faire marche arrière ? Apparemment non, il nageait… ou plutôt, il avait l’impression qu’il allait se noyer car sa respiration saccadée, et son rythme cardiaque effréné l’empêchaient de se mouvoir correctement dans l’eau. Et sa panique ne faisait qu’augmenter à cause de la honte qu’il éprouvait à paraître si faible, surtout devant le capitaine de la douzième division.

Ses mouvements se firent de plus en plus désordonnés et il coula à sa plus grande humiliation. Une main ferme et solide attrapa son bras alors qu’il s’enfonçait dans les eaux profondes. Il se sentit tiré par le haut avec force. Renji sentit le corps ferme et chaud de Mayuri derrière lui abruptement. La voix agacée de Mayuri retentit à son oreille

-        Abarai-san… veuillez ne pas vous noyer en ma présence ! Je vous ai invité à nager pas à vous noyer. Vos tentatives de suicides ne me regardent en rien !

Renji se sentit vexé par ses réflexions et voulu répliquer mais, il avala de l’eau. Le bras de Kurotsushi glissa autour de sa poitrine pour assurer une meilleure prise sur lui. Et leur permettre ainsi de ne pas couler tous les deux.

Le fukutaicho se sentait bien ainsi. Cette étreinte était agréable… et Renji se rendit compte que c’est ce qu’il attendait depuis le début. Il était attiré par Kurotsushi et le voulait… A peine cette pensée effleura son esprit qu’il se raidit et se souvint dans les bras de qui il se trouvait.

D’un mouvement brusque Renji se libéra et quitta les bras de Mayuri affolé et fendit l’eau pour sortir et prendre ses affaires. Il quitta les lieux plus vite qu’il ne l’avait fait jusqu’ici.

Mayuri soupira et marmonna

-        Il est plus crétin que je ne le pensais… Une chance qu’il ne soit pas mon fukutaicho…

Et sans se troubler d’avantage le capitaine de douzième division continua son bain.

°°0°0°°

Renji était troublé, énervé, désorienté et stressé. Comment pouvait-il être attiré par ce cinglé de scientifique ? S’ils devaient y avoir quelque chose entre eux, il finirait c’était sur une table d’expérimentation et pas dans un lit ! Pourquoi un lit encore ?

L’homme fit tomber sont front sur sa table brutalement et une énième fois. Pourquoi lui ? Pourquoi cela devait-il se passer comme cela ? Il se répéta sans se mentir, que Kurotsushi l’effrayait… et pas qu’il avait envie de l’embrasser… Mais il était si beau sans son masque. Il soupira une nouvelle fois.

-        Abarai, si vous persister à continuer dans votre comportement, je vais vraiment finir par vous envoyer senbonzakura !

La voix glacée du capitaine de la sixième division fit redresser Renji immédiatement. Son regard rouge  rencontra le regard noir de son capitaine. Le froncement de sourcil de l’homme lui fit froid dans le dos. Et il se fit la réflexion que finalement Kuchiki pouvait être plus effrayant que Kurotsushi quand il voulait !

Pourtant, un peu plus tard dans la journée, les hommes de la sixième division virent surgir leur fukutaicho poursuivit par une multitude de pétales de cerisiers bien décider à atteindre leur cible. Tous s’acquittèrent de leurs tâches en prenant bien soin de ne pas croiser leur capitaine. Vu comment leur fukutaicho semblait l’énerver à l’heure actuelle autant ne pas rechigner à la tâche.

°°0°0°°

Malgré lui, et sans vraiment savoir comment il se trouvait là, Renji se retrouva une nouvelle fois devant les berges du lac mais ne se cacha pas. Mayuri l’attendait visiblement, car il lui fit un geste pour le rejoindre. Et Renji se retrouva devant le capitaine de douzième division l’admirant tout son soul.

Pour la première fois, il le voyait pas dans la confusion mais tel qu’il était. Les yeux le déconcertaient mais son visage était plus qu’à son goût. S’il n’y prenait pas garde, il le caresserait par inadvertance.

-        Venez vous joindre à moi… je pars devant… et tâcher de ne pas vous noyer cette fois-ci…

Kurotsushi le quitta et gagna l’eau. Renji se déshabilla et rangea ses affaires sagement à côté de celle du capitaine de la douzième division. Un frisson le traversa. Et se tournant résolument vers l’eau, il plongea quelques minutes plus tard. Et se joignit à Mayuri à une distance respectable pour tous les deux.

C’est dans le silence le plus total que les deux hommes nagèrent et Renji se demandait ce qu’il foutait là. Mayuri constata avec soulagement qu’Abarai nageait sans difficulté. Quel curieux homme… il savait qui il était et il persistait à venir à sa rencontre malgré la peur qu’il pouvait lui inspiré.

Il était évident que Renji était troublé par lui, et le fait qu’il le rejoigne inlassablement en était la preuve. Il avait regardé l’homme qui nageait avec grâce à côté de lui. Il était plutôt pas mal même si à la base, il n’était pas son type. Enfin, quoiqu’il n’est pas de type vraiment particulier. Homme, femme… peut lui importait après tout… et Abarai avait attisé sa curiosité. C’était le premier à voir son visage et à connaître sa double identité et à ne revenir le voir malgré tout.

Lorsqu’ils eurent fait un aller-retour, Renji regagna la berge. Mais alors que l’eau lui atteignait la moitié de son buste, il sentit une main le tourner lentement. Surpris le fukutaicho se tourna et rencontra les yeux jaunes de Kurotsushi. Même si Renji s’en était plus qu’honorablement sortit cette fois-ci, il était évident pour lui que le capitaine de la douzième le troublait.

Avant qu’il ne puisse protester la bouche de l’homme glissa sur la sienne lentement, sensuellement. La douceur avec lequel Mayuri caressait ses lèvres emballa ses sens et l’empêchait de penser à autre chose que cette bouche et cette langue qui délicatement se glissait entre ses dents.

Le cœur de Renji battait à tout rompre. Jamais il n’aurait imaginé une telle tendresse dans un baiser, une telle jouissance dans une telle caresse. Le bras qui encercla sa taille, la main qui caressait ses longs cheveux, il n’était plus capable de penser, de respirer. Rien ne comptait plus que ses lèvres, et cette langue qui fouillait sa bouche avec aise.

Renji ne sut pas trop comment ils avaient atteint les berges, mais lorsque Mayuri l’allongea entre les herbes hautes, il rougit. Jamais il n’avait imaginé faire l’amour avec un homme et certainement pas avec le capitaine de la douzième division qui se tenait au-dessus de lui. Ses mèches courtes gouttaient un peu. Il n’arrivait pas à décrocher de ce regard jaune qui le fixait avec attention.

Mais contrairement à son habitude, Mayuri ne semblait pas moqueur ou avoir un quelconque sentiment déplacé. Renji frissonna quand la main de Kurotsushi passa de son visage avec douceur pour glisser sur son corps. Ses doigts s’attardant sur son mamelon jusqu’à le faire dresser. Renji était écarlate sous le regard scrutateur du scientifique. Il avait la vague impression d’être un insecte mais il fut surpris quand Mayuri se pencha et qu’il sentit sa langue prendre le relais de sa main.

Reni haleta. Ses mains se refugièrent dans les mèches courtes posées prêt de son cœur. Mayuri découvrait ce corps musclé avec beaucoup d’attention. Il n’avait jamais eu l’occasion de faire l’amour à une personne comme Abarai. Le trouble chez Renji et la candeur avec lequel il répondait à ses attentions, le poussa à être tendre avec lui.

Personne ne connaissait cette partie de sa personnalité et même lui s’étonna de sa propre patience. La peau bronzée l’aiguillonnait. Sa langue suivit avec délicatesse les tatouages tribaux qui s’offraient à lui. Sa main descendit pour caresser la verge dressée de son amant. Les soupirs qu’il poussa eurent raison de lui. Renji avait un effet totalement imprévu sur lui.

Renji se cambra lorsque Mayuri lécha son sexe. Il se mordit les lèvres et ferma les yeux. Son corps tremblait et il vivait plus qu’accrocher au battement de son cœur.

-        Retourne-toi Abarai-san…

Surpris et une nouvelle fois gêné, le fukutaicho obéit inquiet tout de même de ce que Mayuri allait lui faire.

Mayuri vit l’homme se retourner sans résistance. Un sourire s’inscrivit sur ses lèvres. Il savait que Renji tremblait pour les éventuels sévices qu’il pourrait lui infliger. Mais, se n’était pas son objectif. Quand le fukutaïcho se retrouva sur le ventre, Mayuri lui remonta le groupe et caressa délicatement les fesses offertes.

-        Tu es incroyablement sexy Abarai-san…

Renji se figea et se raidit quand il sentit soudain une langue s’insinuer entre ses cuisses. Il allait protester mais une décharge le traversa. Il ne put que gémir, alors que les mains de Mayuri continuait à le caresser inlassablement sur sa croupe, les fesses, son sexe tout y passait et la lenteur, les cercles qu’il exécutait le faisaient trembler.

Le fukutaicho n’était plus que sensation. Jamais avant il n’avait éprouvé un tel plaisir. Il oublia même le nom de celui qui lui prodiguait tant de soin. Lorsque Mayuri le fit basculer sur le côté et que sa bouche repris la sienne, que ses longs doigts s’enfouirent dans ses longues mèches, il frissonna.

Kurotsushi blottit son corps contre celui plus grand du fukutaicho. Leurs verges se caressaient et les deux hommes haletèrent. Renji vit le trouble dans les yeux jaunes et se rendit compte que son amant prenait autant de plaisir que lui dans ses ébats. Renji encercla le visage de Mayuri et l’embrassa avec plus de passion. Il caressa le corps offert avec la même douceur que son amant avait fait pour lui.

Mayuri se laissa faire. La bouche de Renji le découvrait et il éprouva du plaisir à ses attentions, parfois maladroite. Le scientifique compris qu’il s’agissait de sa première fois avec un homme. Cette idée le séduisit et c’est avec plus de tendresse qu’il repoussa Renji et repris la direction des choses.

Sans un mot, il ne semblait pas important pour lui de parler, il recommença à préparer son amant qui vibra entre ses doigts. Ce grand corps et le sauvage Abarai qui se cambrait sous ses attouchements, c’était tout bonnement délicieux. Et d’être son premier amant masculin… il pourrait en perdre la tête. Pourtant, et après s’être caresser brièvement, il entra à tâtons dans l’entré étroite que son amant lui laissait découvrir.

Le serrement de mâchoire de Renji lui fit froncer légèrement les sourcils. Il se pencha au-dessus de son amant et tira son menton vers lui. Il força Renji à le regarder et lorsque leurs regards s’accrochèrent il souffla contre ses lèvres avant de l’embrasser avec tendresse.

-        Détend-toi Abarai-san… Je ne veux pas te faire souffrir.

En entendant ses paroles incroyables de la part de son amant, Renji se détendit quelques peu. Il écarta un peu plus les jambes et enserra les épaules de l’homme au-dessus de lui. Lorsqu’il sentit buter le bassin de Mayuri contre le sien, il souffla de manière saccadé.

-        Calme-toi Abarai-san… Je vais y aller en douceur…

Les longs doigts de Mayuri couraient dans les mèches rouges. Renji ne pouvait détacher son regard des yeux jaunes et approuva d’un hochement de tête. Le corps de Mayuri bougea et Renji serra les dents. Cela lui faisait affreusement mal. Il voulait maintenant que ça finisse. Il avait le cœur au bord des lèvres.

Mayuri murmura à nouveau contre ses lèvres.

-        Bientôt tu te sentiras mieux… Abarai-san…

L’inflexion de la voix du scientifique poussa à le croire. Ses doigts s’enfoncèrent dans la chair de Kurotsushi qui ne broncha même pas. D’ailleurs, ce denier ferma les yeux comme s’il prenait un réel plaisir à bouger en lui. Le souffle du scientifique devint plus court. Renji qui maintenant s’habituait au va et vient se détendait de plus en plus et trouva l’expérience moins bizarre qu’au début.

Puis, sans qu’il s’en rende vraiment compte, il se mit à gémir de plaisir. Mayuri eut un faible sourire et chuchota essoufflé

-        Je te l’avais bien dit Abarai-san… crois en moi…

Renji plongea son regard rouge chargé de désir dans celui de son amant. Les deux hommes bougeaient ensemble, transporté par leurs sensations de plaisir. Le fukutaicho s’accrochait aux épaules de son amant jusqu’à que son plaisir l’emporte pratiquement en même temps que Mayuri. Se fut violent, intense… tellement transcendant que leurs corps se raidirent au moment de la jouissance, leurs doigts enlacés.

Mayuri se laissa tomber dans les bras accueillant de Renji qui le serra contre lui. Ils étaient bien enlacés dans la même étreinte. Ils ne disaient rien… qu’importe. Peu à peu les deux hommes se laissèrent gagner par le sommeil. Renji ne voulant plus lâcher le scientifique qui lui se laissait bercer par les battements de cœur régulier du fukutaicho.

 

Chapitre 3

Lorsqu'il se réveilla le lendemain, Renji se trouvait dans sa chambre, seul ! Le fukutaicho observa longuement le plafond de son quart. Il revivait sa fantastique nuit avec... Mayuri Kurotsushi. Rien qu'en se remémorant le nom de cet homme, ses doigts se crispèrent sur les draps. Pourtant, loin d'avoir été pervers avec lui, Mayuri l'avait aimé comme personne auparavant.

L'homme se retourna dans ses draps, les sourcils froncés. Comment était-il rentré dans son quart ? Il ne se souvenait de rien... sauf, du visage de Mayuri penché sur lui pendant l'acte. Ses entrailles se retournèrent en se souvenant des sensations qui avaient parcouru son corps. D'ailleurs un nouveau feu intérieur s'emparait de lui. Renji jura et se leva pour prendre un bain.

Mais au lieu de le calmer, Renji sortit de sa salle de bain, déprimé. Il avait dû apaiser son corps qui apparemment réclamait encore les caresses de Mayuri. Toutefois, sa raison le tenaillait et lui rappelait justement que c'était de son pire cauchemar sur lequel il fantasmait... et les images érotiques qui lui traversaient l'esprit le mettait KO ! Pourquoi ? Mais pourquoi kami-sama ne faisait-il que songer à Mayuri... et pourquoi Mayuri ? Pourquoi ne pouvait-il pas l'appeler Kurotsushi comme tout le monde à présent ?

Abattu et déprimé, Renji replongea dans son futon et resta allongé toute la journée. Il s'inquiétait réellement de ce que sa vie allait devenir. Etait-il seulement un coup pour Mayuri ? Comment devait-il se comporter avec lui à présent? Et si... s'il voulait à nouveau faire l'amour avec lui... Que devait-il répondre ? Sa raison lui dénia mais, son sexe se gonflait rien qu'à cette idée. Renji attrapa son oreiller et se l'abattit sur les oreilles. Merde ! Il ne voulait plus penser à ce timbré de scientifique.

Renji se redressa... Et si ça finissait par se savoir ? Il imaginait déjà les blagues vaseuses de Rangiku et des autres. Il était mort ! Sa vie était foutue... Non, personne ne le saurait ! Renji soupira et s'imagina supplier Kurotsushi pour qu'il l'ignore... mais, à peine l'idée lui traversa l'esprit qu'il sentait une sensation glaciale l'étreindre.

Le fukutaicho eut l'impression de devenir fou et se sentit gagner par la fièvre. Tremblant, Renji s'endormit prisonnier dans le gouffre de ses angoisses et de ses désirs. Il dormit très mal cette nuit-là, à tel point qu'il était brûlant de fièvre le lendemain.

°°0°0°°

Mayuri s'ennuyait ferme durant la réunion des capitaines. La voix de Shinji l'exaspérait et tous les déchets qui l'entouraient, ne valait en rien son attention. C'est avec une certaine impatience qu'il attendait la fin de la séance qui lui paraissait interminable, pour regagner son cher bureau. Enfin non... quelque chose avait attiré son attention, ou plutôt quelqu'un. Pour la première fois, Kuchiki Byakuya semblait agité par des sentiments qui le poussaient à sortir de sa réserve habituelle.

Penser à Byakuya Kuchiki, l'amenait par extension à Abarai Renji. Leur nuit d'amour avait été fantastique. La meilleure qu'il n'ait jamais passé avec qui que ce soit. L'expérience la plus agréable qu'il ait vécu à vrai dire. Si on lui avait dit qu'un jour, il songerait à Abarai en pleine réunion de capitaine et à se remémorer une étreinte des plus... La séance était finie.

Les capitaines passaient devant lui et il haussa un sourcil surpris. Il s'était perdu dans ses pensées à ce point là ? Voyant Kuchiki passé devant lui préoccupé, poussa le capitaine de la douzième division à demander

- Quelque chose à l'air de vous contrarié Kuchiki taicho...

Le noble lui jeta un regard interrogateur. A vrai dire, Mayuri songea qu'il parlait très peu aux autres capitaines en dehors de son travail. Il comprenait fort bien l’étonnement de Kuchiki, étant lui-même abasourdi par son propre comportement.

- Rien que vous ne puissiez résoudre... À moins que vous ne trouviez un remède pour faire sortir mon fainéant de fukutaicho de son quart...

- Oh Abarai-san serait-il malade ?

Kuchiki parut un peu plus étonné de l'intérêt du scientifique pour son fukutaicho mais, se reprit rapidement. Et puis, l’attitude de Renji l’agaçait et il avait besoin d’exprimer son énervement

- Cela fait deux jours qu'il ne sort pas de chez lui... et les shinigami que j'ai envoyés me disent qu'il a de la fièvre. Toutefois, sa maladie tombe au plus mauvais moment, comme vous le savez nous sommes en plein inventaire annuel...

- Peut-être est-il vraiment malade... S'inquiéta Ukitake qui s'était joint à la conversation.

- Il n'y a pas plus fainéant que mon fukutaicho dès qu'il s'agit de dossiers à remplir !

- Tu es un peu dur non ? Sourit Ukitake qui compatissait pour le fukutaicho.

- Je vais lui faire envoyer du travail à domicile ! Je supporte de moins en moins ses humeurs dernièrement...

- Huuummm...

- Quelque chose ne va pas Kurotsushi taicho ? Interrogea Ukitake.

Les deux capitaines observaient curieux, Kurotsushi qui sortait de sa réserve.

- Si vos documents sont prêts, j'ai des affaires à régler à la cinquième division... je pourrai les déposer au quart de votre fukutaicho.

Mayuri s'exprimait comme s'il avait l'habitude de rendre service. Ukitake ouvrit la mâchoire de surprise et Byakuya haussa les sourcils. Puis, voyant l'occasion de se venger de son fukutaicho... connaissant la peur irraisonnée qui le saisissait quand il voyait Kurotsushi. Byakuya rétorqua sereinement

- Si vous voulez bien me suivre... j'ai toute une pile de dossiers à lui fournir.

Ukitake resta hébété et cloué au sol pendant quelques minutes durant lesquelles Kuryaku le rejoignit.

- Quelque chose ne va pas Jyu-chan ?

- Euh... je crois que je vais prendre un petit remontant... Tu as encore de ce merveilleux sake que tu m'as servi la semaine dernière ?

- Oohhhh ? Aurais-tu entendu quelque chose qui t'es perturbé ?

- Tu me croirais si je te disais que Kurotsushi a proposé son aide à Bya-kun ?

- Il me reste pas mal de bouteilles à vrai dire...

Les deux capitaines s'éloignèrent sous le regard furibond de Nanao qui avait entendu la fin de la conversation... surtout, les mots bouteilles...

°°0°0°°

Renji était toujours allongé lorsqu'il entendit une frappe sèche contre sa porte. Encore un shinigami envoyé par son taicho ? Mais, il lui faudrait combien de temps pour que Kuchiki se rende compte qu'il était réellement malade ? Lorsqu'il ouvrit le battant, Renji se figea. Mayuri se tenait devant lui, encombré avec une pile de dossiers dans les bras.

- Oh... Comment allez-vous Abarai-san ? J'ai su que vous étiez malade ?

- Euh... oui... bien...

Un léger silence s'installa et Renji se reprit en proposant

- Entrez... Kurotsushi taicho...

Le fukutaicho s'éloigna de la porte et Mayuri passa devant son amant sereinement. Le scientifique jeta un coup d'œil autour de lui un peu indifférent, pour reporter son attention sur le fukutaicho. Ses cheveux étaient défait, son shihakusho n'était pas en place et laissait voir sa large poitrine et ses tatouages. Renji avait l'air fatigué et fiévreux.

- Vous ne mentiez apparemment pas sur le fait que vous soyez malade...

- C'est ce que je me tue à dire à mon Kuchiki taicho... marmonna Renji exaspéré.

Renji déglutit en dévisageant le capitaine de la douzième division, son masque l'effrayait et sa tenue excentrique l'empêchait de voir, quel bel homme se cachait derrière ses attributs repoussant. Le cœur de Renji battait tellement fort qu'il ne se rendit pas compte que Mayuri lui parlait.

- Pardon ?

- Ceci est une pile de dossiers que ton capitaine a eu la gentillesse de te laisser... au cas où tu recouvrirais la santé... spontanément... Ironisa Kurotsushi.

- Ah...

Renji observa quelques secondes la pile que Mayuri lui tendait pour la prendre. Il se sentait si confus, qu'il n'arrivait pas à avoir une discussion des plus normales. Un silence s'installa et aucun des deux hommes ne parla. Mayuri observa le fukutaicho tétanisé par sa présence. Les yeux du capitaine de la douzième division tombèrent sur une table où il posa la pile de dossier. Il secoua la tête

- Je te laisse te reposer...

Sans attendre de réponse, Kurotsushi se retrouva devant la porte sans que Renji ne fasse le moindre mouvement. Lorsque la porte s'ouvrit, le roux tourna la tête vers le capitaine et bougea enfin. Mayuri se tourna vers Renji une dernière fois et avança d'une voix neutre

- Je suppose que nous nous voyons vendredi ?

Kurotsushi n'attendit pas la réponse de Renji et quitta les lieux sans un regard. Quant à Renji, il était pétrifié. C'était un rendez-vous ? Brutalement, le fukutaicho sortit de sa transe et remarqua que c'était Mayuri Kurotsushi qui était venu prendre de ses nouvelles... et lui avait donné du boulot ! Il n'avait rien tenté sur lui et semblait avoir attendu quelque chose de Renji... mais, lui se sentait tellement hébété de voir à sa porte l'objet de toutes ses pensées, qu'il a été incapable de réagir.

Renji ferma la porte et s'adossa au battant pendant quelques minutes, son cerveau refusant de fonctionner. Son regard vogua dans la pièce pour tomber sur la pile que lui avait fournit son amant...

Plongé dans les méandres de ses pensées, Renji eut soudain un coup au cœur, en se souvenant de Kurotsushi et de son horrible masque. Le fukutaicho voyait en lui ressurgir toutes ses angoisses et la promesse d'un rendez-vous...

Sans vraiment s'en apercevoir, Renji s'était déplacé jusqu'à la table et pris entre ses mains le premier dossier dont il tourna les pages songeurs. Son esprit se focalisa sur les colonnes de chiffres. Le fukutaicho attrapa une chaise et commença à examiner le dossier sans remarquer qu'il s'était mis au travail malgré lui.

Contre toute attente, Renji resta toute l'après-midi penché sur la pile qui fondait à vue d'œil. Le soir arrivé lorsqu'enfin, le shinigami releva la tête, il constata que le soleil déclinait à l'horizon. Il fut relativement surpris. Pas une seule seconde, il n'avait songé à Mayuri contrairement à ses derniers jours.

Fatigué, Renji se tapota de son poing chaque épaule succesivement. Il se redressa en s'étirant et se prépara à dîner. Il avait une faim de loup. Il abandonna ensuite sa cuisine pour se diriger sous la douche. Et quand il regagna son lit une heure plus tard, il était épuisé et dormi du sommeil du juste.

Pourtant le lendemain, la première personne à qui il pensa fut Mayuri. Renji se pris la tête dans ses mains puis, songea à la pile de dossiers qu'il avait abattu la veille. D'un bond, il se leva et se prépara plus vite qu'il ne l'avait jusqu'à présent. Le fukutaicho attrapa les documents de la sixième division et fonça à son bureau. Pour la première fois de sa vie, Renji se trouva à son bureau aux aurores.

C'était étrange de se découvrir dans ce lieu le matin, de très bonne heure. Tout était désert ou presque... En fait, s'était relativement confortable quand il y songeait. Renji posa la pile sur le bureau de Byakuya et se dirigea vers le coin du bureau pour préparer du thé. Une agréable odeur parfuma l'atmosphère et les premiers rayons éclairaient enfin la pièce tout en la réchauffant.

C'est à ce moment-là que Kuchiki Byakuya entra et resta figé sur le seuil. Départit de son habituel expression neutre, le capitaine de la sixième division arborait un air incrédule.

- Que faites-vous ici Renji ?

- Taicho bonjour ! J'ai fini les dossiers que vous m'avez envoyés hier... enfin, que le capitaine de la douzième division m'a gentiment fait parvenir... grinça des dents le fukutaicho. Donc, comme j'ai achevé les documents, je voulais voir s'il n'y avait pas autre chose à faire !

Kuchiki resta cloué sur place n'en croyant pas ses nobles oreilles. Puis se reprenant, Byakuya se dirigea derrière son bureau et sortit une pile un peu plus importante que celle envoyée la veille et la posa sur le bureau de son fukutaicho matinal. Le noble avait encore un peu de mal à admettre la présence de Renji et déjà actif à son bureau, alors qu'ordinairement c'était lui le premier arrivé. Il regagna sa place et à sa surprise, Renji lui tendit une tasse de thé avec un large sourire.

- Tenez taicho... ça nous fera bien commencer la journée.

Puis, sans se départir de son sourire, le fukutaicho regagna sa place et ne broncha même pas en voyant la pile bien garnit posée sur sa table. Et sous les yeux ébahit de son capitaine, Renji commença à s'attaquer à son premier dossier.

En fait, Renji se sentait extraordinairement à l'aise avec le travail administratif tout à coup. Contrairement à un combat, il ne mettait pas sa vie en jeu... et à l'heure actuelle, sut été dangereux de l'y envoyer même en entrainement. Il était obligé de mobiliser, toutes ses cellules grises pour affronter sa besogne.

C'est dans un silence quasi-monacal, ou seul le bruissement des pages qui se tournent et le léger chuintement du pinceau s'accrochant au papier que la journée débuta.

Byakuya ne se sentait pas à l'aise. Renji était trop appliqué, trop concentré... trop parfait ! Son fukutaicho était littéralement plongé dans ses dossiers, ou quand il se levait, s'était pour vérifier des données, demander son avis ou bien, rechercher des documents complémentaires pour étayer et étoffé le manuscrit sur lequel il était penché. Byakuya en était déconcentré et incapable de se plonger lui-même à la tâche. De toute façon, Renji travaillait pour deux.

Voulant toutefois se rendre utile, le noble capitaine se dirigea vers le coin du bureau et entrepris de faire du thé pour recharger les batteries de son fukutaicho. Il ne faudrait pas que le « miracle » cesse brutalement. C'était certes trop beau mais, autant exploiter un maximum la bonne volonté de son fukutaicho. Ce dernier remercia même chaleureusement Byakuya quand il posa une nouvelle pile de dossier alors qu'il avait abattu toute la pile donnée aux aurores.

A la pause déjeuner, Renji se leva et s'étira. Il mourrait de faim.

- Vous voulez que je vous apporte quelque chose taicho ?

- Non... je te remercie Renji...

- Je reviens rapidement...

- Prenez votre temps...

Renji se figea et cru que quelque chose était tombé sur la tête de son capitaine. C'était la première fois depuis qu'il était son fukutaicho qu'il lui demandait de prendre son temps. Renji haussa un sourcil et demanda presque inquiet

- Vous allez bien taicho ?

- Je me posais la même question pour toi...

Indécis quant à savoir pourquoi son capitaine était inquiet, Renji haussa les épaules et quitta la pièce. Il avait faim et allait se restaurer. Il gagna le mess et s'installa à sa place. Bientôt, il participa à une conversation animée avec le troisième et quatrième siège de la division. Les shinigami étaient ravis, ils retrouvaient enfin leur fukutaicho, qui leurs donnaient quelques préoccupations ces derniers temps.

En fait, Renji faisait absolument tout pour oublier qu'il avait un rendez-vous le vendredi soir... ou, il en mourrait !

Le jeune homme regagna son bureau et entrepris de s'attaquer une nouvelle fois à sa tâche. Et sans aucun bruit ou presque, Renji continua sur sa lancée du matin et abattit un nombre impressionnant de dossiers. À tel point, que le soir venu... le retard que Renji avait accumulé par son absence de la division durant deux journées complètes plus, le retard du mois dernier fut rattrapé à la plus grande stupéfaction de Byakuya.

Le noble observait Renji intensément, tout en essayant de ne pas en avoir l'air. Il se dirigeait souvent sur le bureau de son fukutaicho et récupérait les dossiers finit et jetait un coup d'œil circonspect sur le travail de Renji. C'était le comble de sa surprise, tout était parfait. Jamais les dossiers de la sixième division n'avaient été aussi bien documentés, remplis et soignés !

Byakuya leva les yeux vers son fukutaicho et jeta un œil discret à la fenêtre où le soleil déclinait. Il observa la cour où la plupart des shinigami regagnait soit leur quart où quittait la division pour rentrer chez eux à l'extérieur des murs du Sereitei. Le noble fut obligé de se pincer.

Que s'était-il passé hier avec Kurotsushi pour que Renji soit aussi efficace ? Byakuya en était persuadé... Cela ne pouvait être possible soit à un des poisons ou une invention du scientifique.

Renji releva la tête lorsque son capitaine parla. Il fut surpris de voir que les lumières avaient été allumés dans le bureau.

- Il est l'heure de rentrer Renji... Je quitte le bureau...

- Non, non... c'est bon taicho ! Je voudrais finir ce que j'ai commencé...

Byakuya resta interdit devant la volonté de Renji, à finir son dossier. C'était sur ! Kurotsushi avait fait quelque chose à son fukutaicho. Une expérience quelconque... c'était pour cela qu'il avait absolument voulu apporter les dossiers à Renji. Comment transformer un shinigami paresseux et inefficace en un modèle de fukutaicho ? Byakuya haussa les épaules, il n'allait pas se plaindre tout de même, c'était son fantasme qui se réalisait ! Il irait remercier Mayuri pour cela...

°°0°0°°

Renji travailla d'arrache pied toute la semaine et il ne vit pas défiler cette dernière. Byakuya était stupéfait, Renji avait rattrapé tout le retard de la sixième division. Arrivé le vendredi matin, le capitaine de la sixième division fut convoqué par le Soutaicho. Ce dernier observa longuement le capitaine Kuchiki et déclara en substance.

- Je voudrais vous féliciter capitaine Kuchiki... Vous avez réussi à rattraper votre retard et même à faire preuve d'initiative en nous fournissant, les prochains documents pour le prévisionnel du mois prochain.

- Mon fukutaicho est très efficace actuellement...

- Vraiment ? Fit Shinji songeur.

- Apparemment, Kurotsushi taicho a fait une expérience sur Abarai-san et j'avoue être très surpris moi-même de l'efficacité de mon fukutaicho.

- Oh... et bien, pouvez-vous faire profiter à la première division de l'efficacité de la sixième pour aider Sasabike-san qui lui est passablement débordé ses derniers temps ?

Byakuya déglutit et si Renji le lâchait en cours de journée ? Le capitaine de la sixième division pensa soudainement qu'il pourrait demander à Kurotsushi d'utiliser son poison ou il ne savait quoi sur Renji pour le rendre à nouveau efficace. Et c'est avec un grand plaisir que Byakuya accepta.

Rentré dans son bureau, le capitaine de la sixième division constata que Renji était toujours plongé dans son travail mais, sa pile de dossiers était presque éteinte.

- Taicho... vous auriez quelque chose après... j'ai presque fini...

- Sasabike va venir vous voir d'ici quelques minutes pour vous donner du travail. Il a apparemment une tâche imprévue et n'arrive plus à faire face à ses activités. Il a quelques dossiers pour lequel vous pourrez apporter votre efficace collaboration.

- Oh... avec plaisir !

Renji envoya un superbe sourire à son capitaine qui secoua la tête dans l'incompréhension totale. Puis, lui-même regagna son bureau pour terminer son propre labeur. La journée se passa comme les jours précédents. Sauf que, Renji semblait un peu moins rapide. C'était peut-être dû au fait, qu'il n'avait presque plus de travail à effectuer d'ici le soir même ? Quoi qu'il en soit, Byakuya était prêt à donner un congé exceptionnel à son fukutaicho.

C'est en milieu d'après-midi que Byakuya quitta le bureau. Il avait une réunion de clan le soir même.

- Vous fermerez tout avant de partir... et si vous voulez quitter les lieux plus tôt ce soir...

Renji hocha la tête et observa son capitaine quitter les lieux avec appréhension. L'heure fatidique approchait. Devait-il aller au bord de l'étang ? Le voilà à nouveau plongé dans la tourmente de ses questions ! Renji se secoua et termina le dossier en cours. Il n'allait pas se faire rattraper par ses interrogations et... son angoisse.

°°0°0°°

Renji et ce malgré lui, se retrouva devant l'étendue d'eau. Mayuri se trouvait déjà sur place et à sa surprise avait enlevé uniquement sa coiffe et son masque. Il n'arborait pas son habituel sourire psychotique, seulement un petit sourire moqueur. Le cœur de Renji fit un bond dans sa poitrine et ses mains devinrent moites.

Mayuri détailla la haute silhouette de Renji et quand il fut devant lui demanda

- Te sens-tu beaucoup mieux ?

Renji haussa un sourcil ne comprenant pas pourquoi Mayuri prenait de ses nouvelles.

- Tu étais malade lorsque je suis venu te voir dans ton quart...

- Oui... oui, je vais mieux...

Le fukutaicho faillit se frapper le front mais, se retint à temps. Le sourire de Mayuri s'agrandit, le rendant plus irrésistible encore aux yeux de Renji.

- J'ai retiré mon masque... tu as l'air terriblement mal à l'aise lorsque je le porte.

- Je... je...

Mayuri attrapa le shihakusho de Renji et l'attira à lui d'une poigne ferme. Il chuchota contre ses lèvres.

- Ce n'est pas grave... puisque tu viens me voir...

Renji ferma les yeux lorsque Mayuri l'embrassa. Le roux enroula ses bras autour des épaules de Kurotsushi et lui rendit l'étreinte avec passion. Et pour la première et contrairement aux autres fois, ils ne nagèrent pas dans le lac, ni ne s'observèrent de loin. Renji finit allongé une nouvelle fois dans les fourrés où seuls des gémissements de plaisir pouvait se faire entendre aux alentours.

 

Chapitre 4

Dans les bureaux de la sixième division, seul des soupirs à fendre l’âme se faisaient entendre. Byakuya crispa ses doigts sur son pinceau en entendant un énième de ces derniers. Il se jura que s’il en entendait un nouveau, il enverra senbonzakura régler son compte à son fukutaicho une nouvelle fois.

 

Finit, le Renji efficace… enterré même. Son fukutaicho était même pire qu’avant. Depuis, qu’il était revenu de son jour de repos, l’homme aux cheveux rouges ne faisait que soupirer. A tel point, que cela affectait les nerfs, pourtant bien rodés du capitaine de la sixième division. Byakuya jeta un regard en biais à son fukutaicho.

 

Le regard dans le vague, son menton réfugié dans une main, il ne faisait même plus mine de vouloir travailler. Pourtant, ce n’était pas à force de l’avoir secoué ou menacé. Le noble ne comprenait plus son fukutaicho… peut-être que la potion qu’avait préparé Kurotsushi avait expiré ? Quoiqu’il en soit, cela faisait deux jours que Renji n’était plus lui-même. Quoique la semaine dernière non plus mais, il s’était très bien accommodé de la situation !

 

Renji baissa la tête vers son document et le trouva étonnamment compliqué à comprendre. Si seulement se charabia était plus compréhensible. De plus, les heures se traînaient en longueur. Il voyait bien que son capitaine allait sortir de ses gongs à un moment donné, vu les regards noirs et glacés qu’il lui lançait…

 

Après un énième soupir, Renji se leva et s’excusa. Byakuya ne demanda même pas ce qu’il allait faire, trop content de le voir partir. De toute façon, il était préférable qu’il quitte les lieux avant qu’il n’ait envie de dégainer son zanpakuto. Non, cela ne ferait pas très sérieux, s’il commençait à vouloir trucider son propre fukutaicho.

 

°°0°0°°

 

Renji après une longue marche, se réfugia sur le toit du mess. Il avait une vue panoramique sur les divisions alentours. Son regard se dirigea vers la douzième division sans qu’il ne s’aperçoive de ce qu’il faisait. Toutefois, comme ses pensées le ramenaient une nouvelle fois vers Mayuri, il était bien obligé d’admettre que le scientifique prenait une part de plus en plus importante dans son esprit.

 

Pourquoi ? S’il s’était agit d’une femme Renji aurait pensé qu’il en était amoureux. Mais voilà, c’était Kurotsushi et il ne pouvait pas en tomber amoureux. L’homme fronça les sourcils et remonta ses genoux au menton et posa ce dernier dessus. Pourtant, il devait bien admettre que cela faisait des mois qu’il ne pouvait détacher son regard de Mayuri.

 

Un nouveau soupir se fit entendre. Renji tripota ses orteils au travers de ses tabi. Plus, il y pensait et plus, il se rendait compte que ses sentiments, car il ne pouvait s’agir d’autres choses, devenaient intenses pour le capitaine de la douzième division. Pourtant, il savait qu’il avait peur de son masque.

Mais, lorsqu’il l’enlevait, comme lorsqu’ils étaient au bord de l’étang, sa physionomie changeait du tout au tout.

 

De repoussant et effrayant, il devenait beau et charismatique. Son regard jaune le fascinait. Et lorsqu’il lui faisait l’amour, il vivait des moments intenses et érotiques comme jamais auparavant. Dès qu’une des mains de Mayuri l’effleurait, Renji se sentait parcouru par un courant électrique. Ses caresses et son odeur le rendait fou de désir.

 

Mais, est-ce que le désir était de l’amour ? Renji songea à ses conquêtes précédentes et même s’il les avait désirés… jamais, elles ne l’avaient bouleversé comme Mayuri. Aussi bien physiquement que… mentalement. Quand il voulait revoir une de ses filles avec laquelle il avait couché, s’était simplement pour tirer son coup. Il n’avait jamais eu de relation sérieuse… et les femmes qu’il avait tenu dans ses bras, pensaient la même chose que lui.

 

Alors que là, il n’avait plus faim, perdait le sommeil, ne pensait qu’à un type aux cheveux bleus et au regard intense, un peu timbré sur les bords… mais, pas avec lui. Même lorsqu’il avait la chance… Renji se frappa le front en songeant qu’il utilisait le mot chance… de le rencontrer, ce dernier évitait toute confrontation. Mayuri était acerbe avec les autres mais, évitait de lui faire la moindre réflexion.

 

Pourtant, Renji était incapable de dire si Mayuri l’aimait ou n’était simplement qu’un coup pour lui. Que ferait-il de lui lorsqu’il se serait lassé ? Cette réflexion fit frémir Renji. Il jura entre ses dents et se promis de faire en sorte que le scientifique sorte de sa tête une bonne fois pour toute. Renji soupira une nouvelle fois, complètement anéanti. Il aimait Kurotsushi… Voilà où était la vérité !

 

°°0o0°°

 

Mayuri était occupé avec sa nouvelle expérience. Plongé dans ses calculs, il vit d’un mauvais œil, l’interruption faite par Nemu.

 

« Excusez-moi Seigneur Mayuri, mais Kuchiki taicho aimerait vous parlez.

—    Je suis occupé ! Je n’ai pas de temps à perdre avec des…

—    Je suis ici pour solliciter votre aide. »

 

Surpris Mayuri se tourna vers le capitaine de la sixième division. Il en oublia durant quelques secondes ce qu’il était en train de faire. Il détailla Kuchiki qui lui paraissait aussi « normal » qu’à l’ordinaire. Autrement dit, un être imbu de sa personne, et complètement inintéressant.

 

« Que puis-je pour vous Kuchiki Taicho ? Je ne vois pas en quoi mes compétences pourraient servir le bureau de la sixième division…

—    C’est au sujet d’Abarai-san…

—    Abarai ? »

 

L’attention de Mayuri fut captivée. Toutefois, il n’en laissa rien paraître et émit un sifflement méprisant.

 

« Et en quoi puis-je vous aider pour votre vice-capitaine ?

—    Refaite lui l’injection que vous avez fait la semaine dernière…

—    L’injection ? »

 

Mayuri haussa un sourcil déconcerté. De quoi lui parlait cette espèce d’imbécile encore ?

 

« Où le gaz que vous lui avez administré. Il ne fait plus d’effet. » Marmonna Byakuya exaspéré. « Mon fukutaicho est redevenu amorphe et toutes les menaces dont je l’abreuve, non aucun effet sur lui. Il est encore plus incompétent qu’il ne l’était avant cette injection.

—    Vous pensez que je me permettrai de faire une expérience sur Abarai-san ? S’étonna Mayuri.

—    Pourquoi ? Ce n’est pas le cas ? »

 

Mayuri réfléchit à toute vitesse. La demande de Kuchiki et ses conclusions hâtives l’arrangeaient finalement. Quoiqu’il aurait pu être un peu vexé par l’attitude du noble. Comme s’il était du genre à laisser des traces lors de ses expériences sur les shinigami ?

 

Il se leva se son fauteuil et se dirigea vers Kuchiki.

 

« Donc, vous êtes d’accord pour que je continue mes expériences sur votre fukutaicho ?

—    Oui. Faites quelque chose pour que je retrouve au moins le fukutaicho d’avant votre expérience.

—    Très bien… je verrai ce que je peux faire. »

 

Byakuya fut surpris de ne pas à avoir à batailler plus que cela. Mais, il n’eut pas le temps d’interroger le scientifique qui était retourné à ses expériences, l’ignorant superbement. Nemu toussota et murmura contrite.

 

« Si vous voulez bien me suivre Kuchiki-sama… Le Seigneur Mayuri est retourné à ses expériences et… Enfin, je ne pense pas qu’il veuille continuer cette conversation. »

 

Byakuya observa la silhouette de Kurotsushi et plissa les yeux. Il était bien obligé de lui faire confiance. Sans rien ajouter, il suivit la fukutaicho de la douzième division. Décidément ce type était définitivement bizarre. Enfin, du moment qu’il lui rendait son fukutaicho, le reste avait peu d’importance.

 

°°0o0°°

 

Renji sortait de l’auberge à moitié éméché. Il avait bu pour oublier, mais il était encore suffisamment sobre pour se rendre compte que s’il suivait les alcooliques qu’étaientt Iba, Rangiku, Kira, Ikkaku et Yumitchika, il finirait par se trahir. Il se souvenait trop bien de la dernière rencontre dans ce genre de lieu avec les autres fukutaicho.

 

Le sentier semblait bouger tout seul. Dire qu’ils étaient en milieu de semaine… Renji prit soudain la décision de ne pas rejoindre Mayuri au bord du lac ! Après tout, il était un homme et il n’irait pas rejoindre ce timbré de Kurotsushi comme une gonzesse amoureuse ! Pas question ! Fort de ses résolutions alcoolisées, Renji rentra en titubant chez lui. Enfin, il tentait. Pourquoi le chemin était si long et si… Où se trouvait-il exactement ?

 

Après s’être arrêté durant quelques minutes pour observer le paysage autour de lui, Renji ne reconnu pas l’endroit où il se trouvait. Il frappa son crâne avec la paume de sa main, en se traitant d’imbécile. Son quart ne lui avait jamais paru aussi loin ! Finalement après une longue réflexion, il marcha droit devant lui. Après tout, tous les chemins menaient à Rome ! Il ne savait plus qui lui avait soufflé cette stupide réflexion et pourquoi elle surgissait ainsi dans sa tête.

 

Lorsqu’enfin il arriva devant la porte de son quart, et ça Renji ne su dire combien de temps il avait mis pour y parvenir, il batailla avec la poignée. Il jura violemment et allait sortir son zanpakuto pour la taillader et la mettre en pièce ! Jamais un battant ne lui résisterait, il fut surpris lorsque ce dernier s’ouvrit et Renji ne su si c’était par soulagement ou bien parce qu’il était heureux d’arriver à bon port, il s’écroula sur le sol.

 

Mayuri qui était furieux d’avoir été dérangé alors qu’il venait de s’endormir, laissa la seringue qu’il tenait entre ses doigts tombée le long de son corps. Il resta quelques minutes à observer le corps inerte du fukutaicho de la sixième division.

 

« Idiot ! »

 

Après un soupir exaspéré, Mayuri posa sa seringue devenue inutile, quoique… si Abarai continuait à l’énerver de la sorte il s’en servirait contre lui ! Il retourna auprès de l’ivrogne et resta une minute accroupi à côté de lui. Devait-il le ramener chez lui, ou bien lui offrir l’hospitalité ? Quoiqu’il en soit, Mayuri souleva le corps inerte de Renji et prit sa décision.

 

°°0o0°°

 

C’est un atroce mal de crâne qui vrilla les tempes de Renji le lendemain matin. Il se mit sur le côté et faillit vomir. Le shinigami eut la vague impression que quelque chose clochait, mais était incapable de mettre la main dessus. Il ouvrit lentement les yeux, et Renji eu du mal à faire la mise au point. Brutalement, il se redressa en s’apercevant qu’il n’était pas dans son quart. Un gémissement de douleur traversa ses lèvres et il dû prendre sa tête entre ses mains.

 

Où était-il ? Et comment se trouvait-il là ? Et… sa main avait glissé sur le côté. Le futon gardait une trace tiède à ses côtés. Son regard glissa vers sa droite, et il s’aperçut qu’elle était vide. La chambre était plutôt grande et les meubles sommaires, mais de bon goûts. Tout était si ordonné, que cela en paraissait presque aseptisé. La voix de Mayuri le fit sursauter.

 

« Enfin réveillé ? »

 

Renji leva les yeux vers Mayuri et vit que le capitaine de la douzième division était habillé d’un kimono blanc. Il sortait visiblement de la  douche et n’arborait pas son masque hideux. Le regard du fukutaicho suivit les gouttelettes qui glissaient des mèches bleues.

 

« Tu comptes passer ta journée au lit ?

—    Com… comment suis-je arrivé ici ? Demanda Renji toujours interloqué.

—    Tu t’es évanoui devant ma porte. Je n’avais pas l’intention de me faire remarqué avec toi dans mes bras, alors j’ai préféré t’héberger pour la nuit.

—    Dans… ton lit ?

—    Pourquoi, cela te pose un problème ? Tu aurais préféré que je te dépose au bord du lac ? Interrogea Mayuri sèchement. J’aurais peut-être mieux dormi. » Finit-il en marmonnant.

 

Le capitaine de la douzième division quitta les lieux en laissant un Renji perplexe et tétanisé. Que devait-il faire ? Il se leva lentement et s’aperçu qu’il était en sous-vêtement. Du regard, il chercha son uniforme, et le trouva soigneusement plié dans un coin de la chambre. Avec difficulté, il se pencha pour prendre ses vêtements, et une soudaine envie de vomir le pris. Son genou se posa au sol, et sa main sur sa bouche. Son mal de crâne le faisait tanguer. Il jura entre ses dents avant de se redresser.

 

Comment devait-il se comporter devant Kurotsushi ? Déjà qu’il l’avait hébergé… Pourquoi l’avait-il fait d’ailleurs ? Ne pouvant pas réfléchir plus loin, le vice-capitaine traversa la chambre et resta indécis dans le couloir… Où aller ? Renji tendit l’oreille et se retrouva dans la cuisine où Mayuri avait déposé son masque sur la table. Il tourna son visage vers le fukutaicho et haussa un sourcil en guise d’interrogation.

 

« Je… Je… ne voudrai pas abuser, mais je voudrai utiliser la douche, mais je ne sais pas où se trouve la salle de bain…

—    Tss… suis-moi ! »

 

Le ton cassant et l’air exaspéré de Mayuri firent déglutir Renji. Qu’était-il pour le scientifique ? On ne pouvait pas dire qu’ils sortaient ensemble… peut-être sex-friends ? Et encore, ils ne se rencontraient qu’une fois par semaine… Mayuri devant lui ouvrit un fusuma et s’effaça devant Renji.

 

« Dépêche-toi ! Je n’ai pas envie d’arriver en retard à mon travail… Tu bâcles peut-être le tien, mais il hors de question que tu m’entraînes dans ta fainéantise ! »

 

Après ses dernières paroles, Mayuri disparu et Renji observa l’espace laisser par Kurotsushi. De quoi parlait-il exactement ? De quelle fainéantise parlait-il ? Déboussolé par les paroles du scientifique, le fukutaicho prit sa douche et apprécia le jet de l’eau tiède qui lui remettait les idées en place.

 

Lorsqu’il rejoignit la cuisine, toujours aussi troublé par les paroles sybillines de Mayuri, il le trouva assis mangeant son petit-déjeuner. Renji s’aperçu qu’en face de lui, se trouvait une place vide, devant laquelle un copieux repas attendait. Le fukutaicho hésita et Mayuri lui jeta un regard de côté méprisant.

 

« Viens t’asseoir… »

 

Jamais, il n’avait pensé qu’un jour il se retrouve devant pareille situation. Son cerveau n’arrivait pas à aligner deux idées à la suite. Il se sentait gauche et pataud devant cette nouvelle donne. De plus, le comportement de Mayuri n’était pas amicale… quoique, il lui avait préparé à manger, et s’occupait de lui sans en avoir l’air. L’ongle démesuré de Mayuri montra une tasse.

 

« Bois-ça en premier, ta gueule de bois devrait s’en trouver diminuée. »

 

Renji leva les yeux vers Mayuri et son cœur changea de rythme. Il était définitivement amoureux de ce type. Même s’il était froid en apparence avec lui, le scientifique était prévenant. Le fukutaicho prit la tasse sans hésitation et bu en toute confiance. Chose qu’il aurait été incapable de faire la veille. Son comportement sembla surprendre Mayuri qui demanda étonné

 

« Tu n’as pas peur que je t’empoisonne ?

—    Non. »

 

Les deux sourcils du scientifique se haussèrent pour former un accent circonflexe. Il reprit moqueur.

 

« Sais-tu au moins que ton capitaine m’a demandé de le faire ?

—    Pardon ? »

 

Renji faillit s’étouffer en apprenant la nouvelle.

 

« Il est passé hier à mon bureau pour me demander de t’injecter le poison qui t’a permis d’être efficace durant quelques jours. Apparemment, il semblait à bout de nerfs avec le comportement que tu as adopté cette semaine. »

 

Le vice-capitaine devint écarlate. Il ne s’attendait absolument pas à ce genre de réflexion. Il ouvrit la bouche, mais Mayuri le devança.

 

« Mange, sinon je t’enferme dans mes appartements. Comme je te l’ai dit tout à l’heure, il est hors de question que je sois en retard. Et toi, soit plus attentif à ton propre travail… cela m’évitera de devoir trouver une nouvelle solution pour ne plus avoir ton capitaine dans les jambes. »

 

Renji observa le scientifique qui semblait très sérieux. Il mangea rapidement et lorsque Mayuri enfila son masque, un nouveau malaise envahit Renji. Il allait sortir, mais une main voulu le caresser. Surpris le fukutaicho se recula. Mayuri eut un petit soupir et secoua la tête.

 

« N’oublie pas ce que je t’ai dit… Abarai-san. 

—    Non… non, Kurotsushi Taicho. »

 

Le vice-capitaine quitta les lieux comme s’il avait un démon aux trousses et il se dirigea directement vers son bureau. Il fut le premier à sa surprise et constata en regardant l’heure, qu’il avait en fait deux heures d’avance. Mais à quelle heure se réveillait le capitaine de la douzième division ? Renji soupira et baissa les yeux vers son bureau. Il vit tous les dossiers qui s’étaient accumulés en quelques jours. Finalement se n’était pas plus mal d’arriver en avance, surtout après avoir entendu la suggestion du capitaine de la sixième division.

 

Renji travailla d’arrache pied tant et si bien qu’il eut finit lorsque son capitaine passa la porte. Tous les dossiers attendaient sur son bureau en attendant d’être visé. Le fukutaicho qui lisait le planning de la journée sursauta en entendant la voix de son capitaine.

 

« Abarai reprendriez-vous vos bonnes habitudes ? »

 

L’ironie n’échappa pas à Renji qui se crispa. Il se tourna vers son capitaine pour l’observer. Comment avait-il pu demander à Kurotsushi qu’il l’empoisonne ? Ne savait-il pas que cela pouvait s’avérer dangereux ? A cette idée, Renji grimaça.

 

« Quelque chose vous dérange, Abarai ?

—    Non, non… je pensais à… Kurotsushi Taicho et ses expériences… »

 

Malgré lui, Renji frissonna d’horreur, ce qui eut pour effet d’amener un sourire en coin à Byakuya. Ainsi le scientifique avait agit pour que son fukutaicho soit à nouveau opérationnel ? Son regard tomba sur la pile qui l’attendait. Visiblement, il retrouvait un vice-capitaine efficace.

 

La journée se passa, comme les suivantes, dans un certain calme studieux. Renji refusait de réfléchir plus avant sur ses sentiments et évitait même autant que possible toute rencontre avec Kurotsushi. Il n’était pas sûr de l’expression qu’il aurait s’il le croisait. Lorsque le soir où il rejoignait habituellement le capitaine de la douzième division, Renji resta assis sur le toit de son quart. Le sérieux qu’il arborait interrogeait pas mal de monde, mais le shinigami s’en moquait.

 

Renji s’interrogeait sans cesse sur Mayuri. Ses paroles lui étaient toujours adressé sous le mode de la dérision ou glacial. Certes, il avait certains gestes ou attitudes qui le troublaient. Mais il n’était qu’un sex-friend ! Rien d’autre ! Renji refusait de n’être que cela. Mais en même temps, comment assumer ce genre de relation. Ce type foutait les jetons à tout le monde… même à lui ! Pourtant… ses gestes n’étaient jamais violents lorsqu’ils faisaient l’amour. Le regard jaune exprimait de la passion… même autre chose qu’il était incapable de définir.

 

Son regard se porta sur la lune qui traversait le ciel sous la forme d’un croissant descendant. Mayuri l’attendrait vainement ce soir. Renji sentait son corps le brûler… Il était évident que ce dernier ne souhaitait qu’une chose… mais, sa raison l’empêchait d’accéder à ce besoin…

 

Une heure plus tard, Renji se tournait et se retournait dans son lit, incapable de trouver le sommeil. Pour oublier, il se leva et sortit une bouteille de sake. Il observa la petite fiole et bu le contenu en espérant que l’alcool l’assomme quelque peu. Renji s’endormit complètement ivre une heure plus tard. Toutes ses fioles y étant passées.

 

Lorsqu’il ouvrit une paupière le lendemain, le vice-capitaine de la sixième division n’était pas frais. Après de long gémissement et quelques difficultés pour se lever, Renji s’aperçut qu’il avait… une heure de retard à son travail ! D’un bond, il se leva et se précipita sous la douche… il y avait un exercice le matin même. Habillé et dispo, Renji se retrouva devant sa division en quelques secondes pourtant, il s’arrêta net. S’était son jour de repos…

 

Un petit ricanement s’échappa de ses lèvres. C’était la meilleure, il devenait dingue ! Renji se détourna et se sentit brusquement seul. Qu’allait-il faire de sa journée ? Premier objectif… il allait rentrer chez lui pour manger. Son estomac criait famine. Pourtant c’est sans appétit qu’il engouffra quelques toasts et un fruit. Il sortit désœuvré. Il se dirigea vers le rukongai et entreprit de finir dans une taverne. Il rencontra quelques shinigami de sa connaissance, mais pas les pochetrons habituels.

 

Mayuri… Renji voyait flotter devant ses yeux le visage du scientifique. Plus il essayait de l’oublier et plus son image s’imposait. Le fukutaicho quitta l’auberge et décida de marcher au hasard. Une idée lui vint à l’esprit. Et pourquoi n’imaginait-il pas le visage avec le masque. Immédiatement un frisson d’horreur le traversa. Voilà ! Il détenait la solution !

 

Sans s’en apercevoir, Renji s’assit au bord du lac. Il déboucha la petite fiole de sake qu’il avait coincé dans son obi et dégusta sa boisson, presque apaisé. Renji n’avait rien mangé et la chaleur et l’alcool conjugués eurent raison de ses défenses. Il s’endormit profondément. Une brise tiède caressa les herbes folles, les roseaux et le vice capitaine dont le bandanas qui tenait ses cheveux s’était dénoué.

 

°°0o0°°

 

Mayuri sorti de son laboratoire mécontent. Ses expériences n’avaient pas abouti comme il l’espérait. Nemu avait essuyé sa colère, et tous les shinigami de sa division rasaient les murs pour ne pas subir son courroux. Agacé, le scientifique quitta son bureau et les locaux de sa division avant de se diriger vers ses propres quartiers. Son esprit le ramena à la veille au soir. Il avait attendu Renji vainement et ne l’avait pas vu venir. Il n’avait pas attendu longtemps. Mayuri avait hésité… Devait-il se rendre à la sixième division ?

 

Non, il ne pouvait pas sans éveiller les soupçons. Renji l’évitait, c’était clair. Kuchiki n’était pas venu se plaindre, il imaginait bien dans ses conditions que le fukutaicho était devenu aussi efficace qu’auparavant. Au moins, il était débarrassé de la présence insipide du capitaine de la sixième division... Mayuri s’aperçut qu’il marchait en direction du lac, et non vers ses appartements.

 

Il allait faire demi-tour, mais le reiatsu d’Abarai semblait provenir de cet endroit. Il allait tourner le dos, pourtant il continua sa route. Il s’arrêta à un pas du fukutaicho endormi. Le shinigami s’était recroquevillé sur lui-même. Son teint cireux, et les cernes de fatigue sous ses yeux indiquaient un certain manque de sommeil, et l’alcool que devait ingurgiter ce type ne devait pas l’aider à rester très frais.

 

Mayuri soupira et leva les yeux au ciel. Pourquoi  devait-il se coltiner un boulet pareil ? Malgré tout, il s’installa à ses côtés et l’observa du coin de l’œil. Pourquoi attachait-il autant d’importance à ce fukutaicho sans intérêt ? À peine se fit-il la réflexion qu’un frisson le traversa. Abarai parlait toujours à tord et à travers, certes, mais jamais en sa présence. D’ailleurs, cette manie qu’il avait toujours d’avoir peur de lui sans raison à chaque fois qu’il portait son masque…

 

Une image plus sexy de l’homme allongé à côté de lui, lui effleura l’esprit. Sans conteste, leurs deux corps étaient faits l’un pour l’autre. Le plaisir qu’il ressentait à chaque fois qu’il lui faisait l’amour, il l’avait rarement ressenti, c’était d’ailleurs, ce qui l’avait poussé à recommencer l’expérience chaque vendredi. Mais y avait-il que cela ? Mayuri avait déjà observé longuement Renji dormir lorsqu’il l’avait porté dans son lit par exemple. Ses tatouages le fascinaient…

 

Un gémissement se fit entendre et Mayuri baissa les yeux vers le fukutaicho endormi. Visiblement, il faisait un cauchemar. Le scientifique hésita, puis se laissant porter par ses émotions, il posa une main rassurante sur le front du shinigami. Ce geste le surpris lui-même. Tout comme les émotions qui le traversaient à présent. Contrarié le capitaine de la douzième division se leva et quitta les bords du lac. C’est alors qu’il entendit distinctement son prénom.

 

« Mayuri-san… »

 

Surpris, il s’arrêta. Lentement, il se détourna et croisa le regard rouge d’Abarai. Cette expression alanguis qu’il ne lui connaissait que pendant l’acte, le déstabilisa… mais, certainement plus encore le sentiment qui perçait dans les yeux du fukutaicho. Mayuri su. Il n’avait pas besoin de mots. Son cœur se mit à battre plus vite.

 

« Tu t’es trompé de jour, Abarai…

—    Tss… »

 

Renji était surpris de voir Mayuri et en même temps, si heureux. Il portait son masque, mais pour la première fois il s’en moquait. Le scientifique lui avait tout simplement manqué… terriblement manqué. Il se redressa et s’avança vers lui. Renji ne savait pas trop ce qu’il allait faire… mais, que Mayuri l’accepte ou non, il le désirait, et même plus que cela…

 

Visiblement, Kurotsushi ne paraissait guère ému, et encore moins effrayé par ce qu’il laissait filtrer de ses émotions. Il l’enlaça par les épaules et le serra contre lui. Ce n’était pas comme s’il n’avait jamais reçu la moindre correction dans sa vie. Même si Mayuri le piquait pour le tuer, qu’importe… vivre sans lui, et contre toute attente était insupportable.

 

« Mayuri-san… »

 

Ce dernier se détacha, et adressa un petit sourire à Renji. Il lui caressa le visage, et pour la première fois il ne s’esquiva pas, malgré son masque. Le scientifique plissa les yeux et attira le visage de l’homme vers lui. Ce qui lu dans son regard le réchauffa, et il l’embrassa. Bien loin de s’enfuir, Renji répondit à ses lèvres, à sa langue et ses bras qui le serraient presque à l’étouffer, lui fit comprendre combien le shinigami était amoureux.

 

Amoureux ? Le genre d’émotions inutiles qui vous faisait des choses complètement stupides ! Pourtant, si c’était Renji, cela n’avait pas d’importance.  Il repoussa le shinigami et retira son masque… Si c’était Renji… Mayuri fit tomber son accessoire sur le sol, et pris entre ses doigts le visage bouleversé de son amant. Si c’était Renji, il pouvait rendre ses sentiments qui l’agitaient… Il voulait encore sentir sa présence à ses côtés, lorsqu’il dormait. Mayuri voulait pouvoir profiter de ce corps et de la maladresse du shinigami. Il aurait tué n’importe qui pour cela, sauf lui.

 

Mayuri fit chuter Renji sur le sol et chuchota contre ses lèvres entrouvertes.

 

« C’est la dernière fois ici…

—    Tu t’es lassé ? Demanda inquiet le shinigami.

—    Imbécile ! J’aime aussi mon confort… et me faire surprendre comme un adolescent n’est pas dans mon ambition. Je t’attendrai chez moi… toutes les nuits s’il le faut. Je ne veux plus de rendez-vous manqué.

—    Cela voudrait dire… Chuchota Renji.

—    Imbécile ! » Coupa Mayuri  qui étouffa les paroles de Renji d’un baiser.

 

Cette main qui était passée sous les plis de l’hakama pour caresser son sexe, fit gémir le fukutaicho. Le regard dont le couvait le capitaine de la douzième division le rendit impatient. Impatient de commencer cette nouvelle relation qui s’offrait à eux.

 

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Commentaires

  • melyssa

    1 melyssa Le 25/05/2016

    OH.MON.DIEU !! Cette fic est excellente ♥♥♥ Rien qu'en voyant le couple principal (Renji quoi !) je me suis dis que je devais absolument la lire et là surprise j'avais déjà lu les deux premiers chapitres ya trèèès longtemps j'avais zappé !
    Hier tu as dis que c'était un sacré compliment si tu arrivais à nous faire détester un personnage qu'on aime ou aimer un personnage qu'on déteste et bien là j'adore Mayuri... Je sais je suis choquée aussi...
    Y'a que toi pour écrire ce genre d'histoire j'adore tellement ça ! Et en plus Renji est personnage principal encore mieux :D C'est dommage qu'elle ne fasse que 4 chapitres mais c'est tellement bien que je m'en contente :) Je la relirais surement d'ailleurs xD

    Merci pour toutes ces histoires (je le dirais jamais assez) ! Je compte me mettre à jour dans les fics originales également mais je dois finir le T1 de A corps perdu d'abord :)

    Bisous !
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 25/05/2016

    :D j'ai un sourire jusque derrière les oreilles en lisant ton message :D Ca fait d'autant plus de bien que depuis hier, je pourchasse tous les fichiers qui distribuent mon travail à tors et à travers. De voir que des personnes apprécient mon travail et le respecte, ça fait du bien et ça réconforte. Merci ! Pour l'histoire, je dois dire qu'elle remut pas mal de souvenirs. J'ai tellement rit avec que j'ai eu quelques mal à l'écrire... et pourtant, je suis sûre que j'aurais pu rallonger facilement l'histoire. Je vais relire le dernier chapitre pour voir... A bientôt Melyssa :D
  • pamela

    2 pamela Le 20/03/2016

    oui c est vrai que sa ma fais sourire et oui il faut dépassé c est apprioris et j avous que c est rare meme tres rare que je sois decu de tes histoires
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 21/03/2016

    Coucou Pamela :) Oh merci :) Tant mieux si je ne déçois pas et j'espère continuer comme ça ^__^. Bisous
  • pamela

    3 pamela Le 20/03/2016

    j ai mis du temps a lire cette histoire j ai beaucoup hesite mais je ne regratte pas de l avoir lui
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 20/03/2016

    Coucou Pamela :) Oui, c'est vrai que le couple au départ, il est pas glamour lol, mais c'est une histoire un peu fake, qui m'a bien fait rigoler XD. Il faut juste surmonter ses apprioris et "normalement" elle fait au moins sourire XD.

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