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Chapitre 1
Shouhei débarrassa la table alors qu'il entendait sa femme tenir la conversation toute seule. Le shinigami avait essayé de calmer les angoisses de Rukia mais, il avait fini par abandonner. La mort de Renji et celle d'Ukitake l'avait profondément perturbée. Ce qui aggravait encore la chose, c'était qu'Ichigo soit l'assassin des deux hommes.
Et puis, cette bataille avait été un vrai carnage. Au point ou huit nouveaux capitaines avait été nommé et autant de vice-capitaines. Sans compter tous les shinigami morts au cours de cette sombre nuit. Ils étaient parti plus d'un millier pour revenir moins d'une trentaine d'hommes et encore. Le seul responsable de cette apocalypse était Ichigo Kurosaki... Hisagi soupira encore profondément.
La vie avait changé à la Soul Society depuis... et même sa vie à lui tout court. Depuis, le jour de son mariage en fait. Il était devenu Shouhei Kuchiki... comme la tradition l'exige lors des mariages avec un noble, le mari devait prendre le nom de l'épouse s'il ne faisait pas partit de la noblesse. Il s'était fait charrier par Ikkaku, Yumichika et bien d'autres. Shouhei n'avait rien dit... pas après ce qui s'était passé à Hueco Mundo.
Quelque part, cela permettait à tous d'oublier ce qu'ils avaient vu cette nuit là. En fait, le moment qui avait agacé l'ancien fukutaicho, c'était lorsque Byakuya lui avait annoncé son intention de quitter la Soul Society pour rejoindre Ichigo. Le clan lui avait alors imposé le port du Keiseikan et de l'écharpe ginpaku Kazahana n uzuginu. Beaucoup avait frôlé la mort sous leurs explosions de rire en le voyant passer avec tout l'attirail Kuchiki après son intronisation dans le clan...
Shouhei frissonna en songeant aux railleries dont il était encore l'objet. À peine quelques jours plus tard, il avait été nommé capitaine de la sixième division. Certains s'étaient calmés mais, pas quelques capitaines qui lui manifestaient du mépris. Lui, il voulait simplement épouser Rukia, il n'avait pas demandé de devenir chef de Clan de la famille Kuchiki et encore moins capitaine de la sixième division et porter tous les attributs « féminins » de cette famille.
Quelques fois, il aurait aimé fuir... mais, il songeait à Rukia quelques secondes plus tard. Et toute velléité de s'échapper s'éclipsait. Et puis, d'autres avaient eu plus de choses à supporter que ce qu'il subissait lui-même.
Shouhei avait rencontré le clan la veille et les âpres discutions qu'ils avaient encore eu sur la famille avait une nouvelle fois faillit dégénérer. Parfois, Shouhei souhaitait de tout coeur le retour de Byakuya comment avait-il fait pour supporter toute cette pression ?
Un frisson serpenta la colonne vertébrale de shinigami. Le jeune homme termina de ranger les derniers ustensiles de cuisine. Il adorait faire le ménage lorsqu'il se retrouvait dans son quart. Oublié la noblesse et tout le cérémoniel, il était enfin lui. C'était un pur moment de liberté. Jamais personne ne songeait à la difficulté que représentait de tenir un rang. Il n'avait eu aucune idée dans quoi, il s'engageait trois ans plus tôt. Et s'il l'avait su...
Son coeur se mit à battre un peu plus vite et il ferma les yeux pour chasser les angoisses qui le tenaillaient de vivre la vie qu'il menait à présent. Combien de fois, il aurait aimé se souler la gueule avec Ikkaku et Yumichika dans un bar du Rukongai. Mais, tout cela c'était terminé à présent. Shouhei sursauta en sentant deux bras enlacer sa taille, trop plongé dans ses pensées pour remarquer la présence de sa femme.
- Shouhei...
- Hum ?
- Tu es à la hauteur... quoi que tu en penses... tu t'en sors très bien...
- C'est pour cela que je me prends la tête à chaque fois avec tout le clan...
- Byakuya devait aussi s'imposer régulièrement.
- Ton frère avait plus de poids !
- C'est vrai que Nii-sama avait une prestance qui clouait le bec à beaucoup mais, tu t'en sors remarquablement bien, vu d'où tu viens... Nii-sama ne t'aurait pas confié le clan... ni sa division...
- Si tu le dis...
- Il t'a confié une lourde responsabilité... je suis désolée Shouhei.
Le jeune homme se tourna brutalement et encercla les épaules de Rukia
- Ne le soit pas ! Si je ne voulais pas... ou voulu, je n'aurai pas accepté. Je t'aime... et je ne pense pas que j'aurais accepté une autre relation que celle que nous vivons.
Rukia observait entre ses cils, anxieuse, l'homme de sa vie. Shouhei était tout pour elle. Ces dernières années, il lui semblait avoir tout perdu. Renji, Ukitake... Ichigo.... Et Byakuya, tous ceux auxquels, elle avait eu une relation plus ou moins approfondie dans l'ancien Gotei13.
Maintenant, plus rien n'était pareil. Les visards avaient retrouvé leurs fonctions... et la présence d'Isshin comme capitaine de la treizième division la perturbait. Cet homme était devenu froid et distant, surtout avec ceux qui avaient été les amis de son fils. Et pour comble de malheur, depuis deux ans Karin avait rejoint son père et elle avait été rapidement promue fukutaicho.
Les qualités qu'elle avait, étaient presque identiques à celles d'Ichigo au tout début de sa vie en tant que shinigami. Mis à part, qu'elle était douée en kido contrairement à son frère. Karin nourrissait les mêmes sentiments pour ce dernier que son père. C'était devenu une « entité » qui portait le même nom et avait presque le même physique mais, qui n'était plus ni leur fils ou frère.
Cela l'amena à penser à Yuzu...
Shouhei se pencha pour embrasser sa femme à nouveau absente, plongée certainement dans ses souvenirs.
Yuzu... Cette dernière vivait seule à Karakura et refusait de parler à son père ou à sa soeur, car contrairement à eux, elle croyait profondément en Ichigo. Pour elle, l'espada quelle que soit la forme qu'il adoptait, était toujours son frère. Elle en voulait terriblement à sa famille d'avoir abandonné l'arrancar qu'il était devenu. Yuzu supportait tout juste la présence de Rukia et quelques fois celle de Shouhei quand il l'accompagnait. Ils étaient devenus ses seuls amis avec lequel, elle se permettait d'aborder le sujet brulant qu'était devenu Ichigo.
Yuzu avait été perturbée par ce qui s'était passé quelques années plus tôt. Elle n'avait pas compris le comportement d'Isshin. Le fait que son père qualifie Ichigo de « chose », l'acharnement de Karin à croire que le roux était le seul responsable de l'éclatement de la famille Kurosaki... Petit à petit, le « clan » Kurosaki avait éclaté.
Rukia était accablée par tout ce qui s'était produit à la Soul Society... à Hueco Mundo et sur le plan humain.
La jeune femme rejoignit Shouhei qui l'attendait en dehors de leur quart. Silencieusement, le couple regagna le bureau de la sixième division. Leurs doigts se frôlaient parfois seuls témoins de la tendresse qu'ils se manifestaient en public.
Ils n'eurent pas le temps d'arriver à leur division que la voix d'Hirako Shinji résonna à leurs oreilles.
- Voir la famille Kuchiki de si bon matin et si... unie... Et que vois-je Hisagi-san... non Kuchiki-sama... vous portez le keiseikan comme l'impose votre rang ?
Shouhei glissa un œil méprisant vers Hirako. Presque chaque jour il le taquinait à ce sujet un jour où l'autre, il craquerait.
- Est-ce que je dois m'excuser d'une quelconque manière pour cela ?
- Non, non... ne vous excusez pas Kuchiki-sama... après tout, vous portez les attributs dû à votre rang.
Le regard du capitaine de la sixième division brillait, faisant paraitre pour de l'Onyx de ses yeux. Shouhei sentait le trouble de sa femme et resta calme face à l'ironie d'Hirako.
- Si vous n'avez rien d'autre à me dire !
Le jeune homme tourna les talons, suivi par Rukia qui tentait de rester sereine à côté de lui.
- Je suis désolée... chuchota-t-elle.
- Je ne le suis pas. J'ai tout accepté avant de te répondre. Je savais ce qui m'attendait et Byakuya ne serait pas partit, s'il avait ressenti la moindre hésitation chez moi. Je suis un homme et j'assume mes responsabilités.
- Shouhei...
- Tout ira bien Rukia...
Shouhei adressa un sourire rassurant à son épouse. Ils entrèrent calmement dans les bureaux de la sixième division.
°°0°0°°
Rukia ne se sentait pas très bien cette nuit-là. Sans un bruit, elle se leva et s'enferma dans l'ancienne chambre de son frère. Rien n'avait changé, tout était resté en place.
La famille Kuchiki avait souhaité que Rukia et Shouhei investissent les lieux pour effacer la présence de Byakuya... mais, aucun des deux époux n'avaient voulu toucher au sanctuaire qu'était devenu la chambre de l'ancien noble.
Shouhei et elle avaient trop de respect pour lui. Les souvenirs de Rukia ressurgissaient dans sa tête. C'était une nuit un peu comme celle-ci. Le doux parfum des cerisiers embaumaient l'air.
D'ailleurs, Rukia tira les fusama pour laisser l'odeur entêtante, pénétrer les lieux. La lueur de la lune éclairait la chambre de son frère. L'ambiance dans un camaïeu de gris avec le reflet fantomatique du blanc dû aux jeux de lumière, rendait un peu plus nostalgique la fukutaicho.
« Rukia se sentait oppressée pour elle ne savait qu'elle raison. Non, elle se mentait. Elle savait pourquoi mais, elle refusait de l'admettre... d'y croire. Quelques jours plus tôt, Byakuya lui avait fait part à elle et à Shouhei de son départ prochain.
Stupéfaits et ensuite paniqué le couple avait tenté de dissuader le noble. Ce dernier les avait écoutés calmement. Puis, après une éternité déclara d'un ton qu'ils avaient senti inflexible.
- Tu es mariée Rukia... tu es heureuse avec Shouhei. Je veux aussi gouter à nouveau à cette joie d'être aimé.
- Mais... vous ne pourrez pas revenir en arrière... Si Ichigo vous rejetais, si Aizen vous tuait ?
Byakuya n'avait pas répondu. Il avait baissé ses paupières s'emmurant dans son silence. Rukia avait compris qu'il serait impossible de le raisonner. Il ne changerait pas d'avis. Elle ne pouvait rien faire pour lui. Ce soir-là, elle s'était précipitée au manoir mue par une intuition.
Elle avait vu Byakuya discuter avec Shouhei. Rukia avait remarqué son attitude plus animée, même si Hisagi n'avait rien remarqué. En fait, toute la semaine, elle avait été intriguée par son frère. Rukia en était persuadé, son frère s'apprêtait à la quitter.
Arrivée devant les portes du manoir, elle eut un geste pour y pénétrer quand elle perçut le reiatsu de son frère dans les jardins. Ses pas ne s'entendaient pas dans l'herbe humide. Elle passa devant l'étang et trouva son frère sous les cerisiers en fleurs. À l'exacte place où elle l'avait trouvé lors du départ d'Ichigo.
Elle s'était tenue silencieusement derrière lui, n'osant presque pas respirer. Byakuya savait qu'elle se trouvait derrière lui. Ils étaient restés un long moment s'en s'adresser la parole, vivant simplement cet instant qui ressemblait terriblement à un adieu.
Seul le souffle du vent faisait bruisser doucement les pétales et les branches. Les effluves enivrantes des fleurs étaient étourdissantes. Imprimant en chacun d'eux une indélébile marque inscrite au plus profond de leurs cœurs.
Les yeux de Rukia avaient noté que son frère ne portait plus ni son écharpe, ni ses gants et que ses cheveux volaient libres de toute entrave. Il se tenait seul debout parmi les arbres, dans une simple tenue de shinigami.
La gorge de Rukia la brûlait, comme si intérieurement, elle criait son désespoir. Elle perdait à nouveau, impuissante, un être cher, si cher à ses yeux.
- Nous nous reverrons certainement...
Le ton froid cachait difficilement la voix enrouée par l'émotion.
- Faites attention à vous Nii-sama...
Byakuya se retourna et observa sa sœur.
- Tu ne me retiens pas ?
- De quel droit le ferais-je ?
Ils se scrutèrent à nouveau
- Comment allez-vous, vous y rendre ?
- J'ai obtenu une certaine complicité avec des membres de la douzième division...
Rukia s'abstint de l'interroger davantage, de toute façon, elle n'était pas sûre qu'il lui réponde.
- C'est pour ce soir ?
- Hai...
- ... Nous essaierons d'être dignes de votre confiance...
- Je n'en ai jamais douté !
Byakuya ouvrit l'espace de ses bras et Rukia fondit sur son frère en larmes. Elle savait qu'elle ne l'accompagnerait pas.
Quelques minutes plus tard, seule... un sentiment glacé vient s'immiscer en elle. »
Assise sur la terrasse en bois, Rukia songea que le vide qui l'avait gagnée cette nuit-là, ne s'était jamais dissipé. Elle remonta ses genoux sous son menton et ses yeux se noyèrent dans le reflet de l'astre de la nuit, dans le bassin en retrait de la maison.
Tout ce qu'elle espérait, c'était pouvoir le revoir un jour, savoir qu'il allait bien... et que sa vie ne soit pas un enfer avec Aizen Sosuke.
Deux bras l'entourèrent et Rukia se laissa tomber en arrière. Elle releva la tête et rencontra le regard endormis de Shouhei.
- Tu vas bien ? Chuchota son mari.
- Hai... je me suis réveillée et... je voulais te laisser dormir tranquille. Je n'arrête pas de me retourner.
Shouhei embrassa le haut du front de Rukia et murmura
- Je dormirai... si tu restais à côté de moi...
- Hai...
Sans ajouter un mot, les deux époux retournèrent dormir. Seule la brise fraîche ramenait quelques pétales de cerisier dans la chambre aujourd'hui abandonnée.... Comme l'écho d'un lointain souvenir.
°°0°0°°
Shouhei entra dans la salle de réunion de la première division. Il gagna sa place et observa les différents capitaines présents. Encore une réunion qui ne servirait à pas grand-chose mais, il était obligé d'y assister. La salle était animée par Hirako et Yoruichi pour ne pas changer leurs bonnes habitudes. Les autres capitaines étaient beaucoup plus léthargiques.
Le Soutaicho entra dans la pièce et le silence s'abattit soudainement. Comme d'habitude, la séance commença par les platitudes pour ensuite éveiller l'attention de Shouhei qui glissa un regard de côté vers le vieil homme qui lui semblait plus énergique que d'habitude.
- Urahara Taicho... j'ai lu dans votre rapport que vous aviez fait de significatifs progrès sur votre nouvelle invention ?
Le capitaine de la huitième division avança d'un pas, un sourire goguenard sur le bord des lèvres. Shouhei le trouva bon comédien.
- En fait, j'ai testé un prototype sur des hollows de seconde zone et je ne sais pas ce que cela donnerait sur un arrancar par exemple. Je suppose que mon réglage serait faussé, les reiatsu sont sans communes mesure entre les deux types de hollow.
- Vos résultats ? Coupa sèchement Yamamoto.
Urahara avait perçu l'agacement dans les paroles du Soutaicho. L'ancien commerçant repris avec une voix plus grave et sûre.
- Ils n'ont plus aucune force et sont neutralisés au point de les rendre inoffensifs. Je peux les transporter sans aucun problème. Ils sont aussi inoffensifs que des humains sans pouvoir.
- Bien, je veux que vous passiez au stade supérieur... Essayez de trouver des adversaires qui vous permettent de progresser beaucoup plus rapidement. Inutile de vous rappeler les enjeux de vos recherches... Je veux le Cero espada vivant !
- Hai !
Shouhei observa l'assemblée discrètement. A part Kenpachi qui semblait s'ennuyer ferme mais, il ne comprenait pas pour quelle raison. Ce que Shouhei ignorait, c'était que le capitaine de la onzième division commençait à se poser pas mal de questions.
L'attitude trop obsessionnelle de Yamamoto l'indisposait. De plus, même s'il ne laissait rien transparaitre, il commençait à se poser des questions sur les objectifs réels de la Soul Society. Le carnage d'il y a trois ans, le rétablissement plus que rapide des visards à leurs anciens postes, l'état de guerre quasi permanent qui régnait au Gotei13... Ces dispositions en elles-mêmes ne le dérangeaient pas... C'était plutôt l'acharnement... Ichigo... sa division... Pourquoi tant de personnes rejoignaient l'espada et Aizen ?
Les yeux de Shouhei glissèrent sur Kurotsushi qui lui, paraissait vouloir trucider de ses mains Urahara qui obtenait de meilleurs résultats que lui à sa plus grande consternation, le reste des capitaines de division paraissait concentré et motivé par la perspective de capturer Kurosaki.
Le capitaine de la sixième division se posa la question sur l'équilibre de son cerveau. Pourquoi était-il le seul à ne pas vouloir la perte d'Ichigo ? Certes, il ne portait pas Aizen dans son coeur... Mais, il y avait aussi Byakuya, Rangiku, Hanataru, Kan, Shojiki, Yasei, Netsuai, Hinamori, Nibai... et il était persuadé que si Ichigo avait tendu la main à Renji, l'ancien capitaine de la troisième division aurait rejoint son ancien amant les yeux fermés.
Son regard rencontra un bref instant celui d'Isshin... il y avait aussi le cas Yuzu. Isshin et Karin se montraient presque haineux vis-à-vis de leur fils ou frère. Alors, que Yuzu avait prit le partit d'Ichigo reprochant à son père et à sa soeur le comportement indigne d'une famille.
Yuzu vivait seule à présent. Elle était médecin et avait repris la clinique Kurosaki. Avec le temps, elle avait développé de très bonnes capacités pour voir les fantômes, les hollow et les shinigami. Yuzu par contre avait toujours refusé de sortir de son corps. Elle avait décrété très nettement qu'elle s'occupait des vivants et les shinigami s'occupaient des morts.
Une bonne demi-heure plus tard, Hisagi respirait l'air frais extérieur. Il arborait toujours une mine sombre, lorsqu'il parcourut le dédale des rues du Sereitei. Ses yeux ne voyaient rien d'autre que le visage d'Ichigo Kurosaki lorsqu'il lui avait tendu Rukia blessée. Cette expression humaine ou la souffrance, l'angoisse et l'amour brillaient.
Shouhei respira à nouveau doucement et ne savait plus quoi penser de cette situation. Si Ichigo n'avait pas risqué sa vie pour celle de Rukia, les choses auraient été beaucoup plus simples. De plus, il était certain qu'il ne pourrait pas lever son zanpakuto sur son beau-frère, ni sur l'ancien capitaine de la cinquième division et il ne songeait pas à Aizen en pensant à cela.
Isshin observa le dos de Kuchiki. Il avait vu le regard de Shouhei. Il était plus évident pour lui que le nouveau capitaine de la sixième division, n'était pas spécialement motivé par la capture de l'espada. Quoique... son visage se dirigea vers Kenpachi qui n'était pas en de meilleure disposition à son goût. Pourtant, la débâcle du Gotei13 aurait dû les motiver... Et s'était Ichigo seul, le responsable du massacre. Même si l'espada avait été un jour son fils... il ne devait plus exister... sa famille, le Gotei13... il avait tout détruit !
Isshin quitta enfin la première division pour regagner la sienne. Il avait une nouvelle fois fermé son esprit pour éviter de penser trop loin. S'il le faisait, Isshin deviendrait fou... fou de douleurs et d'amertume. Son regard se posa sur Karin qui venait de le rejoindre. Le sourire qu'elle lui adressa lui réchauffa le cœur. Pourtant...
°°0°0°°
Yuzu s'étira. Encore une bonne journée de travail qui s'achevait. Elle fit pivoter son siège et son regard fut attiré par l'astre solaire qui déclinait à l'extérieur. Ses pensées étaient embrouillées dernièrement. Peut-être était-ce la fin de l'été qui approchait ?
Sans un bruit, la jeune femme traversa le cabinet médical qu'elle connaissait par cœur depuis sa plus tendre enfance. Ses doigts frôlaient les meubles qu'elle rencontrait. Ses yeux se posèrent sur le bureau laissé vide par Shizuru quelques minutes plus tôt.
Lorsqu'elle l'avait recruté, elle n'avait pas imaginé qu'elle était une ancienne camarade de classe d'Ichigo. Elles s'entendaient plutôt bien. La bonne humeur de Shizuru, malgré son excentricité permettait à la jeune femme de se changer les idées.
C'était aux heures comme celle-ci que la nostalgie la gagnait. Yuzu traversa l'accueil et se retrouva à l'extérieur. Elle respirait de grande goulée d'air frais. Elle tira de sa poche un paquet de cigarette et s'en alluma une. Au loin, elle entendit le cri effrayant d'un hollow, bientôt interrompus certainement par un quelconque shinigami.
Yuzu défit les stylos qui maintenaient ses longs cheveux châtains en place. Si Isshin avait été là... il aurait retrouvé Mazaki dans une troublante ressemblance. Mis à part le pli amer qui parfois tordait le coin de la bouche du médecin. Yuzu ne souriait pas comme Mazaki.
La nuit avait pris possession des lieux et seule la lumière de la cuisine de la maison Kurosaki brillait... bientôt éteinte par la propriétaire des lieux. Quelques aboiements troublaient la rue. Puis, le calme relatif s'installa pour le reste de la nuit.
Karin observa longtemps les murs qui l'avaient vu grandir. Silhouette immobile, telle une statue qu'on ne pouvait déboulonner. Sa mâchoire se crispa et elle disparut après un long moment. Encore une fois, Karin n'avait pu approcher son aînée. De toute façon, elle ne l'écouterait pas !
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