Chapitre 10

Ichigo se leva du lit et observa les draps défaits. Sosuke se reposait contre son corps, comme s’il voulait l’empêcher de quitter les lieux. Le calme de la chambre l’apaisa. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas vécu de moment aussi agréable, serein… de félicité ? L’éloignement lui avait permis de remettre certaines choses en perspective. Et puis, maintenant ils allaient pouvoir envahir la Soul Society, ce n’était plus qu’une question de jours.

 

L’esprit du roux vagabonda au travers de Los Sueños… Inconsciemment, il recherchait la présence de Byakuya. Les minutes s’écoulaient et il ne parvenait toujours pas à le localiser. Certes, Los Sueños était immense, mais pas au point de ne pas trouver le noble. Sa tranquillité se transforma en inquiétude. S’assaillant tel un I, ses sens en alertes, l’hybride cherchait désespérément à présent après le reiatsu de sa seconde moitié.

 

Où était-il ? Tel un immense diaporama des lieux, les énergies spirituelles de tous les habitants des lieux, se forma dans son esprit. Il y voyait aussi clairement que s’il voyageait dans les murs. Son cœur tambourinait violemment à présent, jusqu’à à adopter un rythme qu’il réveillait une part de lui trop sombre. Ichigo ne s’aperçut pas que son propre reiatsu commençait à grimper en flèche.

 

Brusquement, les battements de son cœur se firent plus réguliers, moins rapides en plus lourds. Le corps de l’hybride glissa en bas du lit. Aizen qui avait été réveillé par la monter en puissance de l’énergie spirituelle d’Ichigo, voulu le retenir par  son poignet… mais, il sa main fut rejeté violemment.

 

« Ichigo ? » Interrogea le seigneur des lieux.

 

Son épouse se leva, sans se tourner vers lui. Sosuke se redressa en fronçant légèrement les sourcils. Lui qui rêvait d’une dernière matinée tranquille, voyait ses plans ruinés. Que se passait-il encore ?

 

« Rien ne nous presse… j’aurais voulu passer un peu de temps avec toi Ichigo… »

 

La voix d’Aizen mourût sur ses lèvres lorsque le roux se tourna vers lui, les prunelles noir et or qu’il redoutait et l’air psychotique ne laissait aucun doute sur la personnalité de l’homme devant lui.

 

« Moi, j’préférai passer du temps avec Kuchiki… mais par ta faute, il a disparu !

—    Pardon ?

—    Il s’est barré !

—    Impossible, il était…

—    Vu ta réaction très possessive, il n’a pas supporté ! J’vais l’chercher !

—    Eh… Ichigo…

—    Ichigo est mon prisonnier pour l’instant.

—    Prisonnier ? Attend une minute… »

 

Shiro bondit en avant et étrangla Aizen d’une main ferme.

 

« Ecoute-moi bien, chuchota le hollow furieux, par ta faute, mon petit Byakuya s’est senti d’trop ! Alors, si tu veux récupérer Ichi, va falloir qu’tu m’laisses récupérer l’homme que j’aime. N’oublie pas l’deal surtout… Je l’rendrais fou et tes plans, tu pourras l’carrer profonds. »

 

Shiro se détourna et passa devant l’armoire se récupérer des vêtements. Il passa devant Aizen et déclara méprisant

 

« Déjà j’vais dégager ton odeur d’mon corps…

—    C’est celui d’Ichigo. Corrigea Aizen impuissant devant le changement de personnalité de son épouse.

—    Ta gueule ! J’t’permets pas de causer. »

 

Froidement, le cerveau de Shiro analysait la situation. Il allait galérer pour ramener sa moitié. Mais qu’importe, s’il n’y arrivait pas… les perspectives d’avenirs pour Ichigo et lui allaient s’amenuir assez brutalement.

 

°°0o0°°

 

Le soleil brillait à Karakura. La brise soulevait les nouvelles feuilles et l’air embaumait de l’odeur des cerisiers. Des mois et des mois que Yasao n’était pas venu ici. En fait, depuis qu’il avait été repoussé par Hirako Shinji. Rassuré par le retour de son père, et en même temps sachant qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps, le jeune homme voulait une dernière fois gouter à un peu de tranquillité.

 

Los Sueños même s’il y avait grandi, ne disposait pas de cet air frais et léger… de ce magnifique ciel bleu, ni de ses arbres en fleurs. Et s’il ne voyait plus tout cela prochainement ? Yasao se déplaça enfin et trouva un gigai de secours qu’il avait planqué dans l’ancienne maison de son grand-père. Il avait trouvé l’ironie assez bien imaginé. Ce type ne l’accepterait jamais comme un humain ordinaire… et pourtant…

 

Il aimait, riait, pleurait, souffrait comme n’importe lequel d’entre eux. Ce n’était pas son style de s’apitoyer sur lui-même, mais songea Yasao en enfilant des vêtements dans le grenier désaffecté il n’avait jamais connu la douceur d’être aimé, ni même choyer… et ne la connaîtrait jamais.  Et s’il mourrait demain ?

 

Cette idée galopait dans son esprit… il voulait vivre ! Son existence n’avait été qu’émailler par une éducation stricte, et par les interdictions de circuler parce qu’il pouvait mourir, du manque d’amour, même si Ichigo était rentré dans sa vie et l’avait adouci par la même occasion, son père n’aimait qu’Aizen, et si ce n’était pas lui c’était Byakuya… quel place pouvait-il avoir dans sa vie ?

 

Pour couronner le tout, sa sexualité était portée sur des personnes du même sexe que lui. Alors connaître un amour du même type que Gin et Rangiku ou bien encore, Starck et Hinamori jamais il n’en aurait le privilège… et quant aux enfants… c’était totalement exclus. Quoique là-dessus, il n’en ai pas très envie. Serait-il capable de donner de l’amour qu’il n’avait pas reçu ?

 

Déambulant dans les rues de la ville, le jeune homme subtilisa une paire de lunette de soleil et retira le système de sécurité qu’il jeta au loin d’une pichenette. Ces dernières cachèrent ses yeux verts si semblables à ceux de Nell. Un pli amer étira ses lèvres… et son grand-père et sa tante Karin ne pouvait pas le voir, et ne le verrait jamais sous le jour d’un être comme les autres.

 

Est-ce que sa seule perspective dans son existence devait se limiter et se résumer à devenir toujours plus fort pour aider son père Sosuke ? Pourtant, quand il songeait à tous ses gens qui s’aimaient dans les murs du palais… pourquoi lui en était-il exclu ? Avait-il frappé d’un sceau quelconque qui l’empêcherait d’être un jour, même si ce n’était que de la comédie ?

 

Et pourquoi pas après tout… Même si c’était faux… même si ce n’était que du toc, Yasao voulait qu’on l’aime. Sentir contre lui la chaleur d’un corps qui soit consentant, le souffle contre sa nuque, et des paroles douces dans le creux de son oreille, des mains tendres qui le caressent, se lever un matin avec quelqu’un à côté de lui qui ne voit que lui… qui soit impatient de le retrouver. Mais qu’avait-il ?

 

En imaginant cela, Yasao sentit sa gorge se nouer… Tout cela, il ne l’aurait jamais. Un sanglot monta de sa gorge. Il allait mourir sans avoir connu cela de toute sa vie. Le jeune homme repoussa méchamment les passants qui le gênaient dans sa progression. L’injustice ! Voilà ce qui caractérisait sa vie…

 

Quelque part le reiatsu de Shiro éclata dans l’atmosphère. Yasao leva les yeux vers le ciel azur et écouta les pulsations d’énergie qui émanait du hollow. Il devait chercher certainement Kuchiki qui s’était enfui du palais. Encore pour une personne qui ne serait pas lui… Yasao fronça les sourcils. Ça c’était ce que ses parents avaient décidé pour lui… et s’il prenait sa vie en main ? S’il devenait maitre de son destin ? Après tout, il avait toujours suivi l’actualité terrestre, et il était humain.

 

Le jeune homme tourna son visage dans tous les sens et trouva une affiche. « Recherche aide pour la plonge ». Le cœur battant, ne sachant pas très bien ce qu’il faisait Yasao traversa la rue, et se dirigea vers le restaurant et se présenta devant le patron qui allait fermer la porte.

 

« Monsieur… s’il vous plaît… la place est toujours libre ? »

 

L’homme paru surpris par la présence du grand jeune homme aux cheveux oranges, mais en rencontrant ses grands yeux verts honnête un sourire se format sur ses lèvres.

 

« Bien sûr ! Mais, je viens de fermer… À moins que tu es le temps ?

—    J’ai tout mon temps… personne ne m’attends en fait.

—    Oh…

—    En fait, je viens de perdre ma famille, et j’ai besoin de travailler pour vivre alors…

—    Tu as quelque part où loger ?

—    Pas vraiment… »

 

Le patron, un homme d’environ la soixantaine hocha la tête d’un mouvement compréhensif. Il réintroduisit ses clefs dans la porte et ouvrit le battant et invita Yasao à entrer.

 

« Rentre petit… nous allons discuter. Je m’appelle Yasoshima Tosuke et toi petit ?

—    Moi ? Euh… Tu Oderschvank Yasao.

—    Tu es étranger ? Demanda Surpris le restaurateur.

—    Oui, en fait… c’est le nom de ma mère, je ne connais pas celui de mon père.

—    Ah, je suis désolé… Viens Yasao-kun… permet-moi de t’appeler comme cela. Ton nom est un peu compliqué pour moi, excuse-moi…

—    Ce n’est pas grave, Monsieur. »

 

Le vieil homme adressa un sourire au jeune homme visiblement perdu qui se trouvait devant lui. Il lui rappelait son défunt fils mort des années auparavant d’un accident de voiture.

 

« Tu pourras m’appeler Tosuke-san… En attendant, veux-tu un café pendant que je t’explique ce que j’attends de toi ?

—    Oui, Tosuke-san. » Répondit tout sourire Yasao.

 

 Enfin, le jeune homme voyait brutalement son avenir sous un autre jour que celui d’un guerrier… ce n’était pas lui qui avait choisi après tout… et comme personne ne regretterait son départ, cela n’avait plus d’importance.

 

°°0o0°°

 

Hanataru leva péniblement ses paupières et se sentait désorienté. Une envie de vomir lui tenaillait l’estomac. Avec un grand effort, il retint un hoquet. Vaseux, sa main prit appui contre le montant du lit et posa un pied par terre. Sa tête tournait horriblement. Pourquoi cette faiblesse ? Lentement, il se leva et traversa en trébuchant vers la salle de bain. Jusqu’à ce qu’il remarque un détail d’importance. Ce n’était pas sa chambre !

 

Le médecin eut un hoquet de trop et vomi ce qui lui restait sur l’estomac depuis si longtemps. S’affalant sur le sol, trop vaseux et malade pour lutter, Hanataru observa le lieu dans lequel il se trouvait, et reconnu brusquement la chambre du Primera. Que faisait-il ici ? Rassemblant de vagues souvenirs, son cerveau tenta de reconstituer un puzzle. Mais, un immense blanc venait lui répondre. Seul le souvenir de Narmian restait vivace.

 

Son regard devint horrifié, puis désabusé… si le Primera le trouvait là, s’il voyait qu’il avait vomit sur le sol, l’espada le tuerait ! Qui avait fait cette plaisanterie de mauvais goût. Si seulement la force de s’échapper était encore présente dans ses muscles et dans un semblant d’instinct qui le maintiendrait en vie ? Yamada se redressa en s’aidant largement du mur à côté de lui. Mais, lorsqu’il réussit à se tenir debout, la porte s’ouvrit et le regard bleu glacé du Primera se posa sur lui. C’était la fin. Les limbes de l’évanouissement l’accueillir, alors que son semblant de force s’envolait une nouvelle fois.

°°0o0°°

 

Le vent soufflait un peu plus fort près de l’océan, les yeux fatigués de Byakuya pourtant se repaissait des vagues puissantes et moutonnantes formées et modelé par les éléments… Au loin, son inconscient avait perçu le reiatsu d’Ichigo. Enfin pas tout à fait… Celui de Shiro. Le hollow avait dû remarquer son absence. Pratiquement une journée qu’il réfléchissait au même endroit, tout ça pour s’apercevoir qu’il était menotté et qu’en aucun cas, il ne pourrait sortir de sa cage dorée.

 

Retourner à la Soul Society ? Ce deuil avait été effectué il y a très longtemps. Sa seule raison de vivre c’était l’homme qui se dirigeait dans sa direction à grande vitesse. Pourquoi se sentait-il si triste alors ? Parce qu’il serait toujours second… Il passerait toujours derrière Aizen. Peut-être était-ce un caprice de vouloir être le numéro un dans le cœur de la personne que l’on aimait. C’était en connaissance de cause qu’il s’était engagé dans cette voie. Alors, il ne se plaindrait pas !

 

Pourtant, c’était plus fort que lui. Son cœur passait cette fois-ci au-dessus de sa raison. Jamais il n’aurait cru devenir une telle loque. Son regard se fixa sur les rochers en contrebas qui résistaient aux assauts des vagues et du vent. Seul le temps et l’érosion auront raison d’eux… comme lui et son amour ? Aimait-il réellement le hollow ? Ou Ichigo ?

 

La voix derrière lui de Shiro lui noua la gorge.

 

« J’peux savoir pourquoi tu m’quittes ? »

 

Byakuya ferma les yeux et resta quelques secondes figé avant de se tourner vers son amant. Lorsqu’il se tourna, il faillit tomber en arrière, Shiro le rattrapa en glissant un bras autour de la taille. Son expression fit battre le cœur du noble un peu plus fort. Visiblement, le hollow paraissait affecter par son départ.

 

« Ne m’fait plus jamais ça… j’mourrai si tu partais… Cerezo mio. »

 

Byakuya ouvrit la bouche pour parler, mais Shiro l’embrassa avec passion. Ne voulant pas de ce genre d’étreinte alors qu’ils n’avaient pas discuter de leur avenir, Byakuya essaya de repousser le hollow de toutes ses forces, mais Shiro était puissant. Les mains qui s’attardaient aux creux de ses reins et qui plaquait son corps contre le sien, l’odeur même du corps d’Ichigo l’affolait malgré lui. Peu à peu il abandonna à regret… ou pas. Ses yeux se fermèrent malgré lui, profitant du baiser à présent doux que lui offrait son amant.

 

Lorsque leurs bouches ses détachèrent, Shiro posa son front contre celui du noble.

 

« Ta majesté… je sais c’qui t’tracasses. Malheureusement, Ichigo et moi nous vivons dans l’même corps, nous respirons dans les mêmes poumons et nous avons le même cœur. T’as l’impression que j’t’abandonne… que t’es que le deuxième dans mon cœur… c’est faux ! T’es le premier. »

 

L’expression du hollow se fit plus grave, une de ses mains rampa vers la nuque, ses doigts se faufilant sous la masse soyeuse des cheveux ébène.

 

« Si j’pouvais, et même Ichigo serait d’accord, c’est qu’on s’séparerait. Lui, il irait voir l’Seigneur Aizen… et moi, j’t’retrouverai et nous passerions toutes nos nuits ensembles tous les deux. Tu n’es pas l’seul à souffrir… moi et Ichi aussi… tout comme cet enfoiré qui a créé cette situation… J’peux pas avoir la première place, c’est Ichi le roi… tu n’as qu’la monture qui t’aime… Cerezo mio n’me quitte pas. J’deviendrai fou sans toi.  M’demande pas de grandes phrases, j’ch’suis pas Ichi… »

 

Byakuya ne cillait pas en faisant face aux yeux étranges qui avaient presque une expression de supplique. Le noble savait que ce n’était pas le genre du hollow à s’adonner à ce genre de recherche ou même à parler comme il le faisait. Cela devait lui couter. Une certaine joie l’inondait à l’idée qu’il puisse venir le chercher.

 

« Si t’as besoin d’un nouveau statut… j’ferai en sorte qu’on ne t’méprise pas. J’vais t’épouser… et se s’ra moi et pas Ichi. J’ai l’air pathétique ! Maugréa Shiro dégouté. Putain, j’déteste ça ! Si j’étais dans mon corps tu pourrais m’demander la lune… j’t’la décrocherai. J’t’en ferai des confettis si tu voulais… Aizen a besoin de toi, Ichi aussi… mais c’n’est pas pour ça que tu dois revenir… »

 

Le hollow se tu. Les mains de Shiro encadrèrent le visage qu’il aimait tant et qu’il voyait souvent en arrière plan, parce qu’Ichi était le plus présent des deux. Byakuya demanda la voix légèrement enrouée

 

« Pourquoi dois-je revenir ? »

 

Shiro examina longuement le visage impassible du noble. Mais, il était trop proche pour se laisser prendre au jeu. Il sentait le corps contre lui, et les battements de cœur désordonné qui l’agitait. Le hollow déclara sans sourire.

 

« Parce que j’t’aime… tout simplement parce que j’t’aime… »

 

Les lèvres du hollow fondirent sur celle du noble. Cette fois-ci, Byakuya ne résista pas. Les mains lestes de Shiro firent glisser son obi, faisant chuter par la même occasion son hakama blanc. Sa main se glissa dans l’entre jambe offerte. Le fait que Byakuya ne protestait pas, ne dise pas un mot déconcerta Shiro qui détaillait les traits devant lui.

 

« Tu n’m’aimes plus ? Pourquoi tu n’dis rien ? Parle ! »

 

La colère innonda Shiro qui attrapa violemment les bras de Byakuya et le secoua brusquement, fou de rage.

 

« N’m’dis pas que tu n’ressents plus rien… que…

—    Fait moi mal… » Chuchota le noble.

 

Surpris Shiro s’arrêta net. Il cligna des yeux n’étant pas certain de ce qu’il venait d’entendre. Byakuya le fixait avec intensité, un rictus s’était formé sur ses lèvres.

 

« Fait moi mal et marque mon corps, mais laisse-moi aussi marquer le tien… je veux qu’il voit qu’il n’est pas le seul à qui tu appartiens. Je veux qu’il comprenne que je n’ai pas sa permission… mais la tienne ! Tu es à moi Shiro… et par la même Ichigo. Je veux que tu me fasses mal pour me sentir exister, parce qu’il n’y a qu’entre bras que je me sens vivre… mais je veux aussi te posséder pour qu’il comprenne que si vous êtes deux dans un même corps, nous sommes deux aussi dans deux corps différents à vous aimer. Laisse-moi pour une fois… »

 

Shiro s’approcha du noble et repoussa les cheveux en bataille qui s’agitaient devant son visage. Il l’embrassa avec tendresse, sa langue prenant son temps pour déguster celle du noble à l’agréable odeur de cerisier. Lorsque le baiser cassa, Shiro chuchota…

 

« Tu t’rends compte que tu m’demande d’être ta monture ?

—    Oui…

—    Y’a déjà Ichi comme Roi.

—    Que suis-je pour toi ? Si…

—    T’es celui qui gouverne mon cœur que j’n’suis pas censé avoir. Fait d’moi c’que tu veux Cerezo mio »

 

Byakuya et Shiro s’observèrent longuement. Le hollow songea qu’il n’aimait pas perdre, mais s’il ne cédait pas, à la fin c’était lui qui serait perdant. Sa fierté Ichigo l’avait piétiné… et puis, ce n’était pas le premier venu. C’était l’homme qu’il aimait. C’était venu comment déjà ? Sur une odeur sucrée et entêtante… ce regard sombre si fier… Byakuya avait foulé la sienne pour lui.

 

Le noble en serait devenu hésitant devant le mutisme de Shiro. Mais le désir le frappa en voyant le sourire lubrique qui se forma sur les lèvres du hollow.  Ce dernier tendit sa main vers son amant qui glissa sa main dans la sienne. Lentement et sans quitter Shiro du regard, Byakuya glissa une main derrière sa nuque et se pencha pour l’embrasser. Le temps semblait s’être suspendu entre eux.

 

Shiro ferma les yeux et apprécia l’étreinte du noble. Son souffle s’accéléra lorsqu’une main défit son obi faisant tomber également son hakama par la même occasion. Ses mains qui remontaient sa veste pour en défaire les boutons, en même temps qu’elles caressaient son buste. Shiro poussa Byakuya en arrière et le coinça contre un rocher.

 

Voyant la lueur interrogative dans le regard sombre, Shiro ricana et déclara

 

« T’es l’maître aujourd’hui, rassure-toi… »

 

Et avant que Byakuya ne puisse parler, Shiro entreprit de repousser les derniers vêtements blancs qui entravaient la découverte de ce corps qui le faisait fantasmer. Sa bouche lécha rapidement les mamelons avant de continuer sa dégringolade. Les mains de Shiro caressaient la peau opaline avec tendresse. Il avait aimé ce corps si souvent… il en connaissait les moindres contours, les moindres muscles, son odeur, et sa saveur sur la langue.

 

Les yeux fermés, Shiro dégustait la chair qui s’hérissait à la moindre de ses sollicitations. Le hollow leva les yeux vers son amant qui se laissait aller contre la roche. Le sourire de Shiro s’agrandit. Il lécha le gland de Byakuya, pour faire glisser sa langue contre son membre tendu, excité par ses attouchements.

 

Brusquement une main se planta dans sa masse de cheveux, l’obligeant à redresser la tête. Son regard rencontra le regard dur pareil à de l’onyx. Shiro su que s’il refusait ce qui suivrait, Byakuya lui en voudrait. Sa tête fut bloquer par les mains fines et pourtant forte du noble. Shiro su et ne bougea plus, lorsque son amant bougea dans sa bouche, sans qu’il ne puisse faire le moindre mouvement, il se contenta de reprendre sa respiration, et enserra de sa bouche, la verge gonflée.

 

Les mouvements du noble se faisaient plus rapide, jusqu’à lui prendre  le crâne et à l’obliger à effectuer le mouvement de va et vient. Une des mains de Shiro s’aggripa à la taille de son amant, et l’autre autour de son sexe, s’assurant une prise et un appui. Le noble le relâcha rapidement, alors que l’orgasme semblait le gagner. Shiro se redressa et souffla contre son oreille.

 

« T’aurais pu t’laisser aller… J’suis sûr que t’en a en réserve… d’puis l’temps. »

 

Il s’attarda un instant contre son oreille la léchant du bout de sa langue, avant d’attirer à lui, Byakuya et l’embrasser avec passion, frottant son corps contre le sien.

 

Le noble enlaça la tête de son amant à nouveau, et lentement le fit pivoter et le poussa à son tour contre la roche anguleuse. Il se délectait de pouvoir caresser à loisir ce corps qui ne lui échapperait pas pour une fois. Jamais, dans son esprit le cero aurait accepté d’être dominé un jour par lui. Une impression de flotter régnait dans son esprit.

 

Ses mains s’attardaient sur les mamelons tendus, ses doigts se faufilèrent sur la chair bronzé d’Ichigo. Il en apprécia la texture velouté. Sa bouche déposait des baisers pour descendre toujours plus bas. Il goutait chaque instant, Il se délectait de donner du plaisir à son compagnon… ne l’imaginer qu’à lui. Ses doigts glissaient entre les fesses de son amant et à sa surprise l’orifice était serré. Trop serré pour quelqu’un qui était soumis à Aizen. Se serait-il trompé ? Il leva les yeux et croisa le sourire moqueur de Shiro, ce dernier susurra.

 

« C’est moi qu’tu vas baiser pas l’autre ! »

 

Byakuya eut un instant de flottement, avant de reprendre son exploration lentement, mais en voyant que l’anus de son compagnon paraissait vierge, il se redressa et lui caressa le visage et manifestait son incompréhension en levant un sourcil surpris.

 

« J’taime Cerezo mio, n’doute jamais d’ça… »

 

Alors que le vent se faisait plus rude, et que le ciel se couvrait peu à peu, Byakuya tourna son amant et le plaqua contre la pierre. Shiro attrapa les doigts de Byakuya et les lécha jusqu’à ce qu’ils dégoulinent de bave. Lorsqu’il lacha enfin la main de son compagnon, le hollow les senti s’introduire en lui avec délicatesse. Un sourire en coin se forma sur ses lèvres.

 

« J’ch’suis pas en porcelaine…

—    Je n’ai pas dit que j’avais l’intention de te violer… » Chuchota Byakuya en plaqua son corps contre le sien, son sexe se nichant entre ses fesses.

 

Shiro frissonna. Cela l’excitait, toutefois il faisait attention de ne pas s’abandonner contre la paroi rocheuses ne voulant pas se blesser au passage. Lorsque son amant se fraya un chemin dans l’étroit passage, Shiro émit un râle. Les mains du noble tenaient son corps fermement, l’empêchant de basculer. Son regard se fit lointain et la douleur se mélangea à l’extase. Les mouvements de va et vient touchant avec de plus en plus de précision sa prostate, le faisait gémir et Shiro ne se gêna pas pour faire entendre sa voix.

 

Le souffle contre sa nuque hachée de Byakuya, ses gémissements plus discrets de son plaisir et de son désir, l’excitait. D’une main, il se saisit de son sexe et le caressa. Le vent soulevait les cheveux ébène qui caressaient son visage, dans un frôlement aérien. Shiro sentit dans son cou, les dents de Byakuya qui se fichait dans sa peau, le marquant certainement pour quelques jours. C’était sûr que le Seigneur Aizen le serait… mais cela l’excitait plutôt… comment Ichigo serait puni ?

 

Les gémissements devenaient plus fort, et l’étreinte plus rude au fur et à mesure que l’orgasme montait. Le couple se libéra en même temps. Shiro sentait entre ses fesses, le sperme couler. Son souffle était haletant et les battements de son cœur désordonné. Le corps de Byakuya s’affaissa contre lui. Shiro ne bougea pas. Cette position lui convenait après tout… d’autant que les mains de son amant ne cessait de caresser sa peau.

 

« Faut rentrer… » Suggera Shiro.

—    Encore… encore un peu Shiro.

—    Si tu veux… Rien n’presse après tout. »

 

Le hollow se tourna lentement vers son amant, et le pris dans ses bras avec tendresse.

 

°°0o0°°

 

Les yeux de Yamada clignotèrent. Avait-il bien entendu ? Il scruta le visage calme du Primera avec attention et murmura avec hésitation.

 

« Je… je crois bien que je n’ai pas compris… »

 

Loin de s’énerver Vassla, répéta avec sa sérénité habituelle

 

« Je t’ai fait du mal… je ne veux plus te contraindre à rester avec moi. Je te rends ta liberté. À cause de moi, tu as risqué de… »

 

Le bruit d’une formidable gifle retenti dans la chambre de l’espada, ne laissant pas à l’arrancar le temps de finir sa phrase cette fois-ci. Vassla ne détourna même pas la tête, pourtant un filet de sang coula du coin de ses lèvres. Hanataru hurla de douleur, et se tint sa main tremblante sous le choc. Cette dernière venait de percuter un mur en béton. Mais, sous ses mèches, le regard en biais et mauvais, Yamada émit un rire amer.

 

« Tu n’es qu’un lâche ! Pendant des mois et des mois… j’ai subi ton caractère, et tes humeurs. Je ne me suis jamais plaint, peut-être aurais-je dû ? Je ne t’avais rien demandé… j’ai vraiment cru que tu m’aimais, jusqu’à ce que tu m’oublies pour rejoindre Freihr. Je n’ai rien dit, je ne pensais pas que mes sentiments pour toi étaient aussi profonds. Et maintenant que je m’en aperçois enfin, alors que je me sentais torturé par je ne sais quelle maladie, tu me congédies comme un domestique. C’était quoi ton plan ? Me faire tombé amoureux, et une fois parvenu, tu me laisses ? Pire… tu me rends ma liberté comme à un vulgaire animal… J’espère que tu t’es bien amusé… »

 

Hanataru remarqua brusquement qu’il ne touchait plus le sol, et qu’un visage d’une beauté peu commune se trouvait juste en face du sien. Les longs cheveux blonds de Vassla lui caressaient la joue.

 

« Tu peux répéter ? Chuchota le Primera.

—    Pardon ? Fit Yamada interdit.

—    Ce que tu as dit à l’instant…

—    Je ne m’en souviens plus… elle était longue ma tirade ! Marmonna Hanataru troublé par cette soudaine proximité.

—    En résumé, tu viens de dire que tu m’aimes…

—    Oui… oui, c’était bien cela… Je t’aime et…

—    C’est bien vrai ? S’étonna Vassla assommé pour la première fois de sa vie

—    Euh… je crois, oui…

—    Tu crois ou tu es sur ?

—    J’en suis sûr… rougit Hanataru. Je t’a... »

 

Hanataru ne pu jamais finir sa phrase. La bouche du Primera venait de couvrir la sienne.

 

°°0o0°°

 

La porte arrière du restaurant s’ouvrit. Yasao apparu portant une poubelle assez lourde. Après avoir déposé deux autres de ses consœurs sur le côté du bâtiment, il s’arrêta pour se laver les mains dans un petit local réservé aux employés. Le jeune homme releva la tête et s’observa un instant. Son portable sonna et il jeta un œil sur le SMS qu’il venait de recevoir. Ses nouveaux amis l’attendaient le soir même pour une petite fête. 

 

Son regard s’attarda sur ses bracelets. Il n’en avait plus besoin maintenant. Et puis, ils avaient tendances à lui rappeler son passé. Une de ses mains frotta son front, ennuyée. Faire machine arrière ? Pas question… Jamais il ne s’était senti aussi bien… pourtant, il devait tourner une page à présent. Après une dernière inspiration, Yasao retira les bracelets qui lui enserraient ses poignets. Il hésita… devait-il les jeter ? Non… À la dernière minute, il les glissa dans sa poche de son jeans et regagna l’arrière cuisine pour continuer sa plonge.

 

Maintenant, il était comme n’importe quel humain. Avec un boulot, un salaire, et un loyer à payer. Alors, il n’avait plus vraiment le temps de penser à la fin du monde.

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