Chapitre 5

Yuzu observait le champ de bataille vide. Elle avait été protégée par un shinigami en tenu d’espada, du nom de Yasei… Elle avait vu son père gravement blessé, tout comme celui qui le combattait. Si elle avait bien analysé la situation, il y avait eu un match nul dans les deux camps.

A présent, il ne restait plus rien. Sauf ses vêtements tâchés par le sang de son frère. Son corps tremblait sous le choc de cette rencontre qu’elle espérait depuis de nombreuses années. Mais qui ne s’était pas dérouler comme elle l’espérait.

Sans un mot, elle se releva et quitta les lieux. Elle appela un taxi. Yuzu était hébétée. Si Yasao n’était pas intervenu elle serait morte et un peu plus tard Yasei… si elle avait bien compris.

Yuzu se rendait compte de son impuissance et brutalement, elle constata qu’elle était seule ! Désespérément seule. Que se soit sa sœur ou son frère… ils étaient entourés. Mais elle ? Avec sa vie de médecin, elle n’avait pas le temps, ni l’envie de « trouver » quelqu’un pour remplir ce vide qu’avait laissé sa famille.

Yuzu paya la course et resta un long moment à regarder l’enseigne de la clinique Kurosaki. Elle rit doucement en essuyant les larmes qui lui brouillaient bientôt la vue. Elle devenait folle… Yuzu rentra chez elle. Qu’elle drôle de dénomination pour un lieu qui avait d’abord appartenu à ses parents. Où était son père ? Où était le « Isshin Kurosaki » qu’elle aimait tant ?

Les souvenirs l’assaillaient partout où elle posait son regard. Elle se dirigea vers la cuisine et s’appuya contre le plan de travail, pas très loin de son évier. Son regard frôlait les silhouettes qui passaient devant la maison presque vide. Elle resta un long moment immobile, réfléchissant à sa situation. L’obscurité envahissait les lieux, lorsque d’un geste vif, elle attrapa un couteau de boucher et sans réfléchir un instant, elle se l’enfonça dans l’estomac.

Quitte à soutenir Ichigo songea t-elle autant qu’elle disparaisse en tant qu’humaine. Elle verrait bien plus tard comment elle parviendrait à le rejoindre ! Elle ferait face à Karin à armes égales… Lentement, la jeune femme glissa sur le sol, une grimace déformant ses traits. Elle avait l’impression de prendre son destin en main… dans la douleur et la solitude. Mais, elle avait depuis si longtemps l’habitude d’être ainsi que cette dernière était devenue une bonne amie, qu’elle avait finit par apprivoiser.

°°0°0°°

Sosuke se dirigeait vers l’infirmerie, lorsqu’il fut rejoint par Gin. L’air préoccupé de son subalterne n’émut pas Aizen. Il était trop en colère pour cela.

-        Alors ? Demanda brièvement Sosuke.

-        Byakuya Kuchiki sera rétablit d’ici quelques jours. Natsuai et Grimmjow son touchés de manière plus importantes…. Ils étaient quand même seuls à la base quand ils…

-        La suite !

-        Hum… se racla la gorge Gin. Yasao n’a rien mais, il semble secoué. Yasei, Freihr, Vassla, Celayon et Elzeriad n’ont rien… ou presque.

Après un petit silence tendu, Gin repris en sachant pertinemment ce que voulait entendre Aizen.

-        Ichigo-kun…

-        Arrête de l’appeler ainsi ! Menaça mielleusement Aizen.

Gin frémit et pâlit. Sosuke lui jeta un regard mortel et Gin déglutit avant de reprendre la voix un peu éteinte

-        Kurosaki-Aizen Sama est… inconscient.

-        Il vaut mieux, je serai capable de le tuer… marmonna Aizen.

Gin n’osait plus continuer son rapport. Aizen était d’une froideur lui rappelant une époque finalement pas si lointaine. Ils arrivèrent devant la porte de l’infirmerie et Sosuke la franchit sans frapper.

Yamada surprit par l’intrusion allait protester mais ses mots s’évanouir et sa bouche se ferma, en rencontrant les yeux glacés d’Aizen. Ce dernier l’interrogea sèchement

-        Va-t-il s’en sortir ?

-        Il… il ne va pas très bien…

Sosuke jeta un regard sur le corps de son épouse et sa mâchoire se serra. Une veine se mit à battre sur sa tempe, sous le coup de ses émotions. Après, ce qui parut un long silence pour les deux spectateurs impuissants, le Seigneur de Hueco Mundo déclara d’une voix aigre

-        J’en ai assez ! Débrouillez-vous avec lui. Je ne veux plus en entendre parler !

Faisant une brutale volte-face, Aizen quitta la pièce sous les yeux médusés de Gin et d’Hanataru. Aizen était véritablement furieux. Cette fois-ci, Ichigo ne pourrait pas compter sur son amour pour s’en sortir.

Sosuke remonta les longs couloirs blancs et sa colère ne faisait que croître à chaque pas. Comment Ichigo avait-il mis sa vie en danger ? Mais aussi celle de Yazao et celles de ceux qu’ils considéraient comme des armes et faisant partit de ses rangs ! Il s’était une nouvelle fois fait un sang d’encre… et puis, il avait choisit de faire son escapade le jour même où ils étaient à nouveau ensemble.

C’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Il acceptait tout pour lui et Ichigo piétinait sa patience, son amour et ses projets ! Des envies de meurtres le secouaient. Pourquoi Ichigo n’était-il pas mort dans cette chambre quelques années plus tôt ? Tout serait plus simple pour lui… cela lui éviterait d’avoir mal.

Aizen ferma la porte de sa chambre et porta une main sur son cœur. Il s’appuyant contre le battant et ses yeux balayèrent la pièce… cette pièce si vide sans Ichigo… Pourtant, il avait besoin d’être seul. Il avait besoin de réfléchir de reprendre son calme. La douleur qui lui enserrait la poitrine, augmentait au fils des souvenirs qui s’égrenaient dans sa tête. Ichigo la cause de ses seuls tourments. Quand allait-il enfin être raisonnable ?

°°0°0°°

Netsuai ouvrit les yeux et il reconnu l’odeur caractéristique de l’infirmerie, avant d’en reconnaître l’ameublement. Il tourna son visage et il vit Byakuya Kuchiki allongé immobile et endormit sur son lit. Netsuai se demandait s’il était mort.

-        Eh… le shinigami…

Netsuai tourna la tête vers Grimmjow et vit l’espada avec de larges pansements sur la poitrine. Il fronça les sourcils et l’Octava interpréta son expression de travers.

-        Je sais que ça te fait chier mais, j’ch’suis en vie…

-        Merci !

Grimmjow ouvrit la bouche et ses yeux s’agrandirent sous la surprise. Netsuai se racla le fond de gorge et repris mal à l’aise, peu habituer à s’exprimer ainsi

-        Merci d’être venu avec moi et… de m’avoir aidé à…

-        J’l’ai fait pour toi pas pour cet enfoiré de Kuros…

-        Qu’importe pour qui tu l’as fait ! Nesuai s’adoucit quelque peu et continua. Je ne m’en serais pas sortit vivant sans toi, ni Kurosaki que tu le veuilles ou pas…

Grimmjow observa longuement le shinigami qui la plupart du temps songeait à le tuer, ou à le rabrouer méchamment. Un fin sourire effleura les lèvres de Grimmjow alors que Netsuai se laissait tomber sur ses oreillers.

-        Tu m’dois quelque chose…

-        Ce que tu veux…

Grimmjow haussa un sourcil. Il déclara narquois…

-        Fait attention à c’que tu dis… J’pourrai le prendre au pied de la lettre !

Mais, Netsuai s’était à nouveau endormis.

°°0°0°°

Yasao entra dans la chambre de son père. Byakuya était à son chevet. Cela faisait une quinzaine de jours que le noble avait pu se lever et moins de quatre que son père avait ré-intégrer ses appartements.

Le visard observa la pièce beaucoup plus décorer que la sienne et plus vaste également. Il n’avait presque jamais mis les pieds dans cet endroit. C’est presque avec révérence qu’il s’installa en face de Byakuya, en ayant le lit de son père pour les séparer.

-        Il va mieux ? Questionna Yasao d’un ton neutre.

-        Il se réveille… parfois…

-        Pourquoi papa Sosuke refuse de lui donner plus de puissance… il pourrait…

-        C’est le meilleur moyen que Sosuke à trouver pour obliger ton père à rester en place et à ne pas devenir fou…

-        C’est stupide !

Byakuya jeta un regard à Yasao. Le jeune homme fronçait les sourcils le faisant cruellement ressembler à Ichigo. Le visard reprit mécontent

-        Je serai à la place de papa, je serai devenu fou ! Vous le traiter comme un gamin…

-        S’en est un ! Répliqua sèchement le noble

Yasao se redressa maintenant furieux

-        Si c’est pas toi, c’est Sosuke qui le surveille et si par malheur, c’est pas un de vous… c’est tout Hueco Mundo qui épie ses faits et gestes… Comment veux-tu qu’il aille bien ? vous ne lui laissez même pas d’air pour respirer… et quand enfin, il arrive à vous échapper, vous le gardez prisonnier dans son corps… Je vous hais pour cela !

Yasao ressemblait à un chat toutes griffes dehors.

-        Il a faillit mourir… rétorqua Byakuya calmement.

-        Mourir ? L’état où vous le maintenez est pire que la mort !

Yasao se dirigea vers la porte et l’ouvrit. Il ne pouvait plus rester dans la chambre… enfin, si Byakuya était là. Il jeta un coup d’œil vers le noble et déclara froidement

-        Vous vous croyez tout permis parce que vous avez décidé qu’il ne savait pas se prendre en charge… Vous en avez fait une marionnette pitoyable, dont tous les arrancars se gaussent. Je vous déteste pour cela… Vous avez touché à son intégrité d’homme. Moi, je me serai suicidé pour moins que cela ! Qui êtes-vous pour réfléchir et agir à sa place ?

Yasao avait hurlé les derniers mots et claqua la porte de la chambre de Byakuya pour se retrouver face à Aizen et Gin. La lueur de haine qui passa dans les yeux verts, fit sursauter Sosuke.

-        Tu es venu voir ton jouet ? Tu dis l’aimer… laisse-moi rire.

-        Tu ne sais pas ce qu’est l’amour alors…

-        Vraiment ? Depuis quand es-tu moi à présent ? Tu comptes me faire subir la même chose que mon père ? Ironisa Yasao.

Le visard porta une main sur son cœur et l’expression passionnée qui envahissait ses traits rappelèrent à Sosuke ce qu’il l’avait fait craquer chez Ichigo.

-        Qu’est ce que tu en sais de ma vie ? Je ne suis pas papa et je ne suis plus un gamin quoi que tu en penses ! Alors ne me parle pas de ma vie comme si tu la connaissais !

Yasao passa devant les deux hommes et quitta la chambre de Byakuya. Son cœur battait à tout rompre. Non… Il ne savait pas ce qu’était une douce étreinte d’une personne qui aimait en retour… tout ce qu’il connaissait de l’amour, c’était la brûlure d’un regard, le choc d’un courant électrique qui vous traverse des la première seconde. Yasao s’arrêta et frappa de son poing le mur le plus proche.

-        Et merde !

Yasao se réfugia dans le jardin espagnol.

-        Que voulait-il dire ? Interrogea Gin songeur

-        Qu’il n’est plus un enfant…

Sosuke avait entendu toute la diatribe de Yasao et resta songeur un long moment. Il était venu voir Ichigo finalement, il se replia vers son bureau et renvoya Gin auprès de Rangiku. Sosuke était ébranlé par les paroles de son fils.

°°0°0°°

Byakuya se leva et se dirigea vers la fenêtre de la chambre. Ses yeux s’attardèrent sur la lune un long moment. Ses pensées volaient un peu dans tous les sens. Une certaine douleur s’était propagée dans son corps. Il avait l’impression d’avoir les nerfs à vif. Lentement, il se tourna lentement sur l’espada alité.

Un profond malaise l’agita, entre raison, culpabilité et son amour pour Ichigo. Que devait-il faire ? Il comprenait Sosuke… plus que n’importe qui d’autre et pour cause… ils aimaient la même personne au-delà de toute raison… faisaient-ils mal ? Byakuya ne savait plus… Mais, que deviendrait-il s’il perdait Ichigo à nouveau ? La douleur serait insoutenable… Le serait-elle plus que maintenant ?

°°0°0°°

Netsuai quitta l’infirmerie. Enfin.. Songea t-il agacé. Même s’il avait été bloqué dans cette foutue pièce, il trouvait qu’il régnait une ambiance particulière à Los Sueños.

Le shinigami réajusta son hakama. Il avait encore maigrit. Il devait reprendre des forces et des muscles. Yasei était venu le voir à l’infirmerie lorsque Byakuya et Grimmjow l’avait quitté. Yasei devenait de plus en plus solitaire. Il avait essayé de le faire parler mais, seul des monosyllabes franchissaient ses lèvres.

Netsuai allait dans la direction de sa chambre, quand il s’arrêta brutalement. Depuis qu’il avait quitté la Soul Society, il était seul… au début avec Nibai, Shoujiki, Kan et Yasei mais, peu à peu la solitude autour de lui se fit sentir.

Kurosaki Taicho avait deux amants, Yasei avait été marié même brièvement à Kan, Hinamori vivait avec Starck et avait Yukiko et Rangiku était enceinte et avec Gin… Vassla courtisait Hanataru sans succès jusqu’à présent mais, le petit shinigami n’était jamais seul… mais lui, qui avait-il ? Grimmjow s’imposa à lui brutalement.

L’aimait-il ? Non… il n’était pas gay… mais, il n’y avait aucun mal après toutes ses années d’abstinences à se faire du bien… Des frissons envahirent Netsuai en même tant que du dégoût. Irait-il, juste parce qu’il se sentait seul, jusqu’à accéder au désir de l’Octava ?

Rien que l’idée d’un baiser le tétanisait. L’angoisse tenaillait le shinigami. Peut-être devrait-il tenter sa chance avec une femelle arrancar ? L’image de Freihr s’imposa à son esprit et un frisson d’horreur traversa Netsuai, qui glapit en sentant deux bras puissants s’enrouler autour de ses épaules. Le souffle chaud de Grimmjow caressa le lobe de son oreille.

-        C’est dangereux pour toi shinigami, d’être seul dans les couloirs…

-        Seul ? Répéta hébété Netsuai.

Grimmjow haussa un sourcil et observa le visage absent de sa proie favorite et le retourna vers lui pour mieux le scruter.

-        Oi ! t’en fait une tête…

Netsuai observa attentivement l’espada. Son regard glissait de ses yeux, incroyablement bleus, à sa mâchoire brisée et vers ses lèvres sensuelles et pleines… Ses yeux s’attardèrent sur ses dernières et Grimmjow devant l’insistance de son regard sur sa bouche fut gagner par un trouble grandissant. C’était la première fois en six ans que le shinigami le regardait en tant qu’homme… et pas comme son ennemi potentiel.

-        Arrête de me mater comme t’l’fait…

-        Pourquoi ? Le provoqua Netsuai en toute connaissance de cause.

Grimmjow observa un instant le shinigami qui le fixait droit dans les yeux. L’espada ne réfléchit pas plus et attrapa l’albinos entre ses bras et l’embrassa passionnément.

La première chose que ressentit Netsuai fut du dégoût. Etre embrassé par un homme… une heure plus tôt, il ne l’avait pas envisagé. A sa surprise, l’Octava n’était pas brutal mais sensuel et presque tendre… son esprit se ferma. Netsuai songea qu’il avait allumé l’espada et il ne reculerait pas. Il entrouvrit les lèvres et sa langue caressa celle de Grimmjow.

Il gémit sous la pression qu’exerça sur lui l’Octava soudainement. Un frisson le parcourut, entre le plaisir et l’interrogation. Puis, une idée lui perça son esprit embrouillé. Et si l’espada voulait lui faire l’amour dans le couloir ? Non, il n’oserait pas et il ne le ferait pas ! Grimmjow se détacha et recula légèrement et observa anxieux le shinigami si coopératif.

-        T’as pas aimé ?

-        Disons qu’on est en plein milieu d’un couloir…

-        Oh… On peut aller dans ma chambre. Suggéra l’espada avec un sourire soudain qui en disait long.

-        Je… je ne me sens pas très bien…

Netsuai invoqua un malaise quelconque pour pouvoir s’échapper du guêpier dans lequel il s’était fourré. A sa surprise, Grimjow paru inquiet et déclara un peu mal à l’aise

-        Je vais t’accompagner jusqu’à ta chambre…

-        Pas besoin…

-        Boucle-là ! C’est déjà pas facile de s’afficher avec un shinigami…

Netsuai ouvrit la bouche pour lui dire que s’était inutile qu’il salisse sa réputation comme il le faisait… mais, en voyant la lueur qui brillait dans le regard bleu, Netsuai songea que se n’était pas plus mal pour lui à l’heure actuelle. Sans un mot, ils regagnèrent les couloirs des fraccions d’Ichigo.

°°0°0°°

Ichigo ouvrit les yeux et sentait couler en lui une énergie qu’il n’avait pas connu depuis… un très long moment. Son esprit s’en trouvait également plus clair. Lentement, Ichigo se redressa et écouta son corps. Que lui arrivait-il ?

Le roux écoutait maintenant sa voix intérieure et se trouva confronté à Shiro

-        Hé… Qu’est c’qui s’passe ?

-        Je ne sais pas…

-        On s’en fou ! On s’en mieux !

Les yeux de l’espada firent le tour de la pièce et ne trouvèrent personne. Ichigo considérait cet événement comme étrange et en même temps… très agréable. Se sentant particulièrement en forme, le Cero se leva et traversa la pièce pour se rendre dans la chambre de Byakuya, il n’y trouva personne. Il fit de même dans la pièce à Sosuke et n’en trouva pas trace.

Sans attendre plus, il fila sous la douche se trouvant collant. Une heure plus tard, l’espada déambulait dans les couloirs. Ichigo avait compris que Sosuke lui avait accordé plus de reiatsu. Il le sentait vibrer sous sa peau. Cette sensation de puissance était enivrante.

Toutefois, grâce à toutes ses années de durs entrainements le Cero maitrisait son énergie spirituelle comme personne à présent. S’en était d’autant plus grisant. Le roux se sentait une faim de loup brutalement. Et c’est sans attendre qu’il utilisa le sonido comme bien des années en arrière.

Il entra dans le réfectoire qui était pratiquement désert. Ichigo remarqua Yasao installé dans un coin, près d’une fenêtre. Un plateau se trouvait devant lui et un livre dans les mains. L’espada se servit généreusement et posa quelques minutes plus tard sa « collation » devant son fils.

-        « Tout ce qu’il faut savoir, lorsqu’on est amoureux… » Tu es amoureux Yasao ?

Le jeune homme releva la tête. Ichigo n’avait jamais vu son fils aussi sérieux.

-        J’ai fait le test du magazine page quinze et ça me dit que c’est le coup de foudre !

-        Tu as eu ça où ? pas dans la bibliothèque de Los Sueños en tout cas…

-        Dans le monde humain…

Ichigo haussa un sourcil et posa son menton dans le creux de sa main et écoutait son fils tendit qu’il commençait à grignoter son repas.

-        Papa Sosuke m’a demandé d’aller vérifier un truc et j’ai trouvé ça…

Le Cero observa sa réplique. Yasao semblait énervé et agacé. Ce qui était plutôt rare. Ce dernier se pencha en avant et demanda inquisiteur

-        Tu as eu le coup de foudre pour Papa Sosuke ?

-        Non…

-        Ah… et Byakuya ?

-        Non…

-        Tu m’aides pas là ! S’écria Yasao

-        C’est qui ?

Yasao se tortilla sur sa chaise mal à l’aise. Il attrapa une pomme qu’il croqua, s’empêchant de répondre immédiatement.

-        Apparemment quelqu’un qui ne sera pas dans les petits papiers de Sosuke…

-        Tu pourrais pas faire semblant d’être surpris ?

-        C’est normal à ton âge !

-        Toi à vingt ans… tu étais marié à papa Sosuke et tu m’avais moi !

-        Oui…

Ichigo se mit à faire des calculs dans sa tête… avec qui était-il à l’âge de Yasao ? Il se crispa en songeant qu’il avait quitté les bras de Renji pour Sosuke.

-        T’as pas l’air d’avoir de bons souvenirs… Tu as eu que Sosuke et Byakuya dans ta vie ? L’interrogea curieux Yasao.

L’expression d’Ichigo se modifia en songeant à Renji. Son image lui revint avec acuité… sa souffrance… Puis, il enfonça ses souvenirs au fin fond de sa mémoire.

-        Une chance qu’il soit plus là… j’imagine mal Sosuke accepter un autre type !

-        Occupe-toi de tes affaires ! Rétorqua un peu sèchement Ichigo

-        Tu avais eu le coup de foudre pour lui ?

-        Non !

-        Mais comment tu peux avoir une vie amoureuse si t’es pas amoureux ?

-        Je le suis…

-        Mais t’as pas le…

-        Pour être amoureux, il ne s’agit pas forcément d’une histoire de coup de foudre… Qui s’est ? Attaqua Ichigo pour se sortir de sa position délicate.

-        Je ne sais pas…

Ichigo observa Yasao qui se prenait la tête entre ses mains, ennuyés. Les yeux du jeune homme se firent absents. Le roux repris sa collation avec appetit après tout si Yasao voulait lui parler, il savait où le trouver.

-        Je l’ai vu mais pas longtemps…

-        A Los Sueños ?

Le Cero savait que non mais, il tentait quand même…

-        Non… dans le monde humain…

-        C’est une humaine ?

-        Non… « Il » est un shinigami… Mais, je vois pas pourquoi Papa serait contre après tout toi tu as bien Byakuya.

Sur ces mots, Ichigo s’étouffa et observa son fils stupéfait. Il n’avait jamais songé à la vie amoureuse de Yasao. Et ce n’était pas beaucoup posé la question jusqu’ici. D’apprendre que son fils était gay… ne le choquait pas mais, le surprenait. Quoique… En ayant un pére qui avait deux amants, cela ne devait pas être facile à assumer !

-        Comment est-il ? C’est au cours d’une de tes missions que tu l’as rencontré ?

-        Quand je suis venue à ton secours… Il est…

Le sourire de Yasao s’élargit soudain et Ichgo cru voir des étoiles dans son regard. L’espada se retint lui-même de sourire. Puis, il essaya de se remémorer des shinigami présents. La plupart était capitaine.

-        Ne me dit pas que c’est Kisuke ! Dit Ichigo en fronçant les sourcils.

-        Kisuke ? Il est blond ?

-        Oui…

-        Alors, c’est ça son prénom ?

Ichigo était blême. Son fils aimait se tordu d’Urahara Kisuke. Il allait en voir de toutes les couleurs… de plus, ce foutu ancien commerçant n’aimait que des femmes à sa connaissance…

-        Tu devrais abandonner…

-        Pas question ! Protesta Yasao en serrant les poings. Si j’essaye pas… je ne peux pas savoir et puis c’est ma vie…

-        Ce type est cinglé…

-        Je m’en moque !

-        Il aime les femmes…

Yasao ouvrit la bouche pour la refermer tel un poisson. Beaucoup de choses se succédaient dans son crâne. Mais, c’est la peine qui l’emporta et il quitta la pièce en faisant tomber lourdement son siège. Ichigo se mordilla la lèvre… Peut-être n’aurait-il pas du dire ses paroles… Que devait-il faire ? Encourager son fils… l’envoyer sur une voie de garage ? Le souvenir du visage narquois de Kisuke qui le regardait avec froideur derrière sa fausse nonchalance… Un frisson glacé le traversa. Il avait failli le tuer. Ferait-il la même chose avec Yasao. Que devait-il faire à présent ? Ichigo se prit la tête dans ses mains… décidément, rien n’était jamais simple !