Chapitre 9

Bonjour,
Ce chapitre est dédicacé à Leeloo, m’a super bêta. Se fut long mais, j’y suis arrivée ^_^
J’espère que ce changement de fic vous plaira. Je vous embrasse et je vous dis à très bientôt. Jijisub.

Euh, parce que je voulais vous faire une surprise à toutes, je ne l’ai pas fait bêta lecté par mes bêta… ben oui, vacances oblige ^^




C’est avec un certain empressement qu’Hanataru quitta sa chambre. Il devait rejoindre le poste médical, mais n’était pas certain d’y arriver. De plus en plus souvent, il était suivi, voir agressé soit par Narmian Darai le Novena ou par Hiren Erzan le Sexta Espada et si ce n’était pas par eux, Hanataru était devenu le jouet de leur fraccion.  

Comme une ombre dans Hueco Mundo, les pans de son haori blanc qui flottait derrière lui, Hanataru porta la main sur son obi outremer. C’était le même outremer que celui de Vassla, qui l’avait d’office placé comme fraccion… Un rictus se forma sur les lèvres de l’ancien shinigami. Son Maître l’avait oublié depuis quelques semaines.

Cela aurait dû le réjouir, mais ne plus avoir cette présence rassurante n’était pas à son goût. Au début, il s’était senti soulagé. Comment ne pas l’être ? L’immense silhouette aux longs cheveux blonds s’était réfugiée dans le laboratoire de Szayel. Quelle ironie… ils n’étaient qu’à quelques mètres l'un de l’autre, mais n’avaient jamais semblé aussi éloignés à Hanataru que depuis que Freihr était enceinte.

Une pointe de jalousie traversa le cœur du jeune homme. Hanataru s’arrêta. Un bruit sinistre s’était fait entendre derrière lui. Ses yeux bougeaient inquiet. Ses doigts fins glissèrent un peu plus dans les plis de sa ceinture. Ils touchèrent une petite fiole, dont le bouchon lui indiqua qu’il s’agissait d’un anesthésiant. Il n’irait pas bien loin avec cela, mais c’était mieux que rien. Son zanpakuto avait servi récemment contre le Novena qui avait été tenu en respect… ou plutôt, l’avait cloué sur place de stupéfaction… donnant suffisamment de temps au petit shinigami de s’échapper de sa mauvaise posture.

Ne cherchant pas à tergiverser, le médecin se mit à courir. Il ne devait pas rester statique. Il rencontra quelques Arrancars qui pour la plupart l’ignoraient. L’ombre de Vassla surtout les terrifiait et ils n’étaient pas suffisamment forts pour supporter une quelconque brimade du Primera. Même s’il paraissait distant avec son fraccion, la plupart évitaient tout contact avec lui.

Mais, il y avait toujours les plus malins que les autres… Hanataru entendait derrière des pas qui s’étaient accélérés également. Aucun shinigami n'aurait cru qu’il peut s’agir d’un espada. Non, … leur déplacement en sunido était silencieux, … mais, s’était mal connaître le Sexta ou le Novena qui jouaient avec ses nerfs.

Son cœur battait comme un fou à présent, de peur et aussi de sa course. Bientôt, il serait à destination et tomberait certainement sur Hinamori ou Rangiku. Les deux femmes jouissaient de la protection de leur compagnon et par là-même, en faisait profiter Hanataru. Le shinigami se sentait honteux pour cela. Une main se plaqua sur sa bouche et son corps fut brutalement tiré en arrière.

Les yeux d’Hanataru étaient devenus immenses. Son regard cherchait une aide d’une quelconque silhouette. Mais, personne ! Il n’était plus qu’à cent mètre du lieu où il pourrait avoir une paix relative, un îlot dans ce monde de brut. Le corps puissant contre lequel il était appuyé le fit frissonner d’effroi.

« Mon petit fraccion tout frémissant… » Ricana Narmian. « Te serais-tu perdu dans cet immense complexe qu’est Los Sueños ?
—    Mmljldl… » Répondit le shinigami dont la bouche était toujours couverte.
—    Oh… tu aimes que je te prenne par-derrière ?

Hanataru leva les yeux au ciel, et donna un coup de pied dans les tibias bien inutilement sur le Novena. Cette réaction fit rire l’espada qui resserra son étreinte. Son souffle caressa les cheveux collés contre son lobe d’oreille.

« Petit shinigami… aujourd’hui, c’est mon jour de chance… Je t’ai enfin attrapé et je vais te manger… »

Hanataru réussit à décapsuler sa petite bouteille du bout de ses ongles. Il tira doucement son bras.

« Qu’essayes-tu de faire petit morpion ? Je t’ai eu et tu es vaincu ! Ah… si tu penses utiliser une de tes potions contre moi, tu te trompes lourdement… »

Il n’eut pas le temps de finir qu’Hanataru versa sur lui quelques gouttes de shinten . Narmian se recula brutalement et fit basculer trois gouttes sur Hanataru qui s’évanouit.

« Merde ! Sale petit merdeux, qu’est-ce que tu as versé sur moi ? »

Son regard méprisant se dirigea vers la forme tombée en tas inconscient contre le sol.

« Je t’ai déjà dit connard que ça ne fonctionnait pas avec moi ! Je vais t….
—    Tu vas quoi ? » Fit une voix doucereuse derrière lui.

Le Novena se tourna pour rencontrer les yeux bleus du Primera. Il déglutit. Que faisait-il là ? Son regard croisa derrière la haute silhouette, le sourire goguenard de Netsuai qui le salua de deux doigts, un rictus moqueur sur les lèvres.

« Espèce d’enfoiré… je vais te buter ! »

Narmian devint pâle, une poigne venait de l’étrangler et il ne trouvait plus sa respiration. Vassla sentait craquer sous ses doigts la gorge du Novena qui passait du rouge au violet. Aucune pitié ne se lisait dans les yeux du Primera.

« Qui t’as dit de toucher à mon fraccion ? Yamada Hanataru est à moi ! Personne n’a le droit de poser le moindre doigt sur sa personne… sauf moi.

Narmian ne pu répondre. Il gisait au sol, au pied du Primera. Il tentait désespérément de retrouver sa respiration. Son souffle rauque et les tremblements qui agitaient son corps étaient convulsifs. Le regard de Vassla tomba sur Netsuai qui tentait de réveiller le petit shinigami. Il tourna le dos à l’espada qu’il considérait comme une quantité négligeable. Il n’avait même pas besoin d’utiliser du reiatsu contre lui. Lamentable.

Vassla se pencha et repoussa gentiment le shinigami qui l’avait averti des attaques répétées dont faisait l’objet sa moitié. Il s’en voulait. Trop occupé à soutenir Freihr, il avait oublié qu’il devait protéger également Yamada. Il souleva avec précaution et sans effort le corps d’Hanataru. Vassla croisa le regard soudain exorbité de Netsuai et il réagit par pur réflexe. Il envoya un Cero derrière lui pour protéger ceux qui l’entouraient.

Un fracas phénoménal se fit entendre dans Los Sueños. Un nuage de fumée, un bruit d’éboulement et une odeur de roussit rempli l’air. Netsuai toussa et retira lentement la main qui avait protégé ses yeux. Son regard s’écarquilla.

« Et dire que notre Taicho se fait pourrir pour moins que cela… » Chuchota le fraccion de l’Octava impressionné. « Vous savez… Le Seigneur Aizen va certainement vous demander des comptes…
—    Le Cero n’est pas là et… le Seigneur Aizen ne s’en rendra pas compte… »

Natsuai eut un ricanement. Ses yeux passaient des gravats vers l’espada.  

« Vous comptez le camoufler comment ? En mettant un drap ? » Netsuai se pencha et fit un carré avec les doigts de ses deux mains pour essayer d’estimer la longueur exacte de tissus nécessaire. « Quoi ? Environ deux trois kilomètres carrés de tissus, ça devrait suffire pour cacher le plus gros. Pour le déblaiement des gravats… environ deux semaines de boulot… Si le Seigneur Aizen n’a pas besoin d’aller à la cantine, … ça devrait suffire pour pouvoir cacher les dégâts… et pour les morts… on s’arrangera la morgue !  »

Le Primera jeta un regard méprisant sur le shinigami et disparu avec son précieux fardeau. Netsuai vit apparaître Grimmjow à côté de lui. Son expression horrifiée et incrédule l’aurait fait presque rire, s’il n’était pas si nerveux.

« Qui a fait ça… »

Netsuai montra du bout de son doigt le Novena. Ce dernier gisait sur le sol carbonisé. Agonisant, mais en vie.

« C’est lui ! »

Netsuai quitta le couloir ne voulant pas être accusé à tort. Voyant toujours Grimmjow figé de stupéfaction, il revint sur ses pas et pris la main de l’Octava et le tira à sa suite.

« Reste pas là, où tu vas prendre à la place de Vassla…
—    C’est lui qui a fait ça ? » Balbutia l’Octava toujours stupéfait du trou… ou de la nouvelle avenue qui venait d’être créée en quelques secondes dans les murs de Los Sueños.

Netsuai utilisa le shunpo et lança dans son dos.

« Grimmjow… ça te dirait un petit match comme ce matin ? Je suis sûr de pouvoir encore t’en mettre plein la vue… » Ricana son fraccion.

Cette réflexion réveilla l’Octava de sa transe et un sourire carnassier se forma sur ses lèvres.

« Ah ouaih ? J’ch’suis curieux d’voir ça… »

L’espada coursa son fraccion dans les murs de Los Sueños, alors que Szayel s’effondrait de désespoir devant les dégâts titanesques qu’il découvrait dans les murs si lisse et blanc du palais.

°°0o0°°

En silence deux silhouettes se faufilaient au travers les forêts de la Soul Society. Il faisait encore nuit et les ombres étaient projetées par la pleine lune. La maison qu’ils venaient de quitter était encore éclairée par la lumière dansante d’une lampe à huile. Ce point lumineux disparut rapidement de leurs champs de vision.

Le bruissement de quelques feuillages malmenés par la course des deux âmes se faisait entendre. Lorsqu’ils furent à bonne distance de leur point de départ, les deux silhouettes s’arrêtèrent. Ichigo se tourna vers sa sœur.

« Si tu me suis, … tu sais que pour toi ce choix sera irrémédiable…
—    Il est fait en toute conscience et depuis bien longtemps Ichigo. » Souffla Yuzu.

Après un dernier regard autour d’eux, Ichigo ouvrit un garganta. Ichigo et Yuzu se faufilèrent à l’intérieur et se mirent à courir pour traverser l’espace dimensionnel. Le cœur du Cero battait à tout rompre. Quatre mois s’était écoulés durant son absence. Dans quel état allait-il retrouver Sosuke et Byakuya ? Et Freihr… était-elle toujours enceinte ?

Il avait prévenu sa sœur de sa situation maritale particulière. Bien que Yuzu ne comprenne pas comment un tel ménage pouvait survivre, elle n’avait émis aucun jugement.

La fièvre parcourait le roux. S’il avait été absent si longtemps, ce n’était pas par caprice. Ni même pour le motif de son départ précipité de Hueco Mundo. Il y avait d’abord eux, la rencontre avec Yuzu à la Soul Society. Cette dernière l’avait surpris en lui apprenant qu’elle s’était suicidée pour pouvoir le suivre dans le monde des âmes.

Mais, plus que cela… sa sœur avait des dons pour le kido. Ganju et Kukkaku lui avaient enseigné leurs arts. Et même bien plus. Ichigo songea qu’il avait été étonné par les aptitudes de sa sœur. La famille Shiba lui avait enseigné la nécromancie. Yuzu ne deviendrait pas un shinigami, n’ayant pas de zanpakuto. Mais, sa force ne résidait absolument pas dans les armes… et ses arguments étaient de poids.

De plus… Kukkaku lui avait fait un merveilleux cadeau, auquel Ichigo ne s’attendait absolument pas. Grace à ses indications, et aux nécromanciens faisant partie du clan Shiba, Ichigo avait les informations qu’Aizen attendait depuis si longtemps. Quelle serait sa réaction en apprenant la nouvelle. Un frisson d’excitation le traversa. Il avait tenté de la récupérer par lui-même, … mais, la mission s’était révélée impossible.  Lui tout seul ne pouvait pas se battre contre tous.

Même si maintenant, il était parfaitement capable de cacher son reiatsu, et ceux sans plus qu’aucun dispositif quelconque ne l’entrave… Ichigo n’était pas fou. Et Sosuke avait besoin de lui, pour sa mission finale.

Ichigo jeta un regard en coin, vers Yuzu. Sa jeune sœur ne semblait pas souffrir du rythme qu’il lui imposait. La froide détermination qu’il lisait sur son visage, tranchait tellement de la petite fille douce et gentille qu’elle était autrefois.

Quelque part, il en voulait à son père et à Karin. S’ils n’étaient pas aussi bornés… s’ils n’étaient pas manipulés aussi… peut-être que la famille n’aurait pas éclaté comme elle l’était actuellement. Ichigo tendit brusquement sa main vers sa sœur qui lui jeta un regard étonné.

« Prends ma main petite sœur… »

Yuzu dévisagea quelques instants son frère. Son regard de flamme, elle s’y était habituée depuis longtemps, tout comme son tatouage de vagues sous son œil. La tendresse qu’elle lisait sur ses traits, lui donnait envie de sourire. Elle glissa sa main sans réserve dans la sienne.

Elle n’avait pas fait son choix pour rien. Ichigo loin d’être un monstre comme le qualifiaient Karin et son père, était certainement plus humain que, n’importe lequel d’entre eux.  Il avait beau être d’une force et d’une puissance qui ne trouvait nulle part son pareil, Ichigo au fond de lui était resté un adolescent pur et droit.

Il avait fait des choix de vie assez étrange, mais si on regardait sa vie… même après sa mort, elle était loin d’être banale. Malgré tout cela, Ichigo souriait, aimait, protégeait ceux qu’il aimait et était dévoué à sa famille et à sa cause… qui était devenue par extension, sienne à elle aussi.

Un profond sentiment de bien-être l’envahissait lorsqu’Ichigo se trouvait à côté d’elle. Elle glissa un regard en biais à son frère. Son habit d’espada flottait autour de lui. Son expression tendue vers l’avant lui correspondait si bien. Ichigo ne montrait pas de regrets. Son regard était toujours porté sur l’horizon, comme si l’avenir apporterait vie à tous ses espoirs.

Yuzu était confiante… bien qu’elle eut peur de ses beaux-frères et de Los Sueños. Une nouvelle inconnue dans sa nouvelle vie. Elle avait parfois très peur. Kukkaku et Ganju avaient été pour elle une vraie famille. Mais… après tout… c’était normal. Puisqu’ils étaient de la même famille. Quel choc pour elle.

Le bout du tunnel se montrait enfin. Yuzu se sentait le besoin de souffler. Et lorsque son frère la tira pour bondir à l’extérieur, elle tira sur sa main pour l’immobiliser. Surpris, Ichigo se tourna vers Yuzu.

« Cela ne va pas Yuzu ?
—    Excuse-moi… » haleta Yuzu. « Je n’ai pas encore l’habitude de faire du shunpo sur d’aussi longue distance. »

Ichigo eut un sourire et repoussa tendrement les cheveux de sa sœur.

« Ne t’inquiète pas. Repose-toi. Nous avons encore du chemin à faire. De toute façon, j’ai effacé nos présences depuis que nous sommes entrés dans le garganta… personne n’est au courant de notre intrusion dans Hueco Mundo.
—    Tu ne lui montres pas ta présence ? » S’étonna Yuzu en s’approchant du roux.

Ichigo grimaça. Il était tenté de le faire. Il en mourrait d’envie. Après une si longue absence était-ce bien raisonnable ? Sosuke devait être en colère… et Byakuya ?

« À ta place… je les avertirai. Tu sais, … ils ont dû beaucoup s’inquiéter pour toi.  Montre leurs que tu es là, Ichigo. »

Le Cero observa sa sœur et lui adressa un vrai sourire au bout de quelques minutes.

« Je te propose plutôt d’organiser une petite surprise… »

Ichigo se tourna inconsciemment vers le palais de son mari. Puis, il tendit une main vers Yuzu qui y glissa la sienne. L’étreinte fut brève mais réconfortante pour chacune des deux âmes. Yuzu car elle craignait sa nouvelle vie. Elle savait Aizen difficile… et Ichigo inquiet de retrouver son mari et son amant qu’il avait quitté… brusquement.

°°0o0°°

Sosuke et Byakuya observaient Freihr. L’espada était amaigrie et son existence ne tenait plus qu’à un fil. Szayel Appolo Grantz, faisait son possible pour la maintenir en vie. Sosuke n’avait proféré aucune menace sur le Quince. Toutefois, ce dernier par acquit de conscience et surtout parce que la grossesse était les enfants du Cero et qu’avec Aizen, il préférait prendre les devants… il stabilisait l’état de la Tercera de toutes ses forces.

Les deux anciens capitaines quittèrent le laboratoire de Szayel. Les deux hommes étaient silencieux, comme la plupart du temps depuis le départ du Cero.

« Nous avons une réunion ce matin… venez-vous Kuchiki-sama ? »

Byakuya baissa la tête. Ses longs cheveux s’éparpillèrent devant son visage, le dissimulant en partie. Lentement, le noble releva la tête et l’observa un court instant, de son regard d’onyx. Comme à son habitude son expression était indéchiffrable.

« Non… pas cette fois-ci.
—    Vous vous déplacez de moins en moins souvent… Kuchiki Byakuya. » Sourit amèrement Aizen.
—    Nous savons tous les deux, pourquoi je n’y participe presque plus.
—    Vous préférez vous réfugier auprès de Yasao comme un vulgaire substitut ? » Remarqua narquois Sosuke.

Byakuya soutint le regard chocolat ironique. Ce n’était pas la guerre ouverte entre eux. Mais, la tension montait inexorablement. Sosuke, contrairement au noble, évitait tout contact avec son fils.  D’observer un visage si proche de celui de son mari, le bouleversait au point qu’il se sentait capable de sauter sur Yasao pour qu’il joue même un instant le rôle de son père.

Mais ça, Aizen ne le voulait pas. Il se déplaça avec Byakuya sur les talons. Sosuke s’en voulait au plus profond de lui-même d’avoir joué sur le sentiment du roux. Byakuya l’avait prévenu, mais il n’en avait fait qu’à sa tête. Comme à son habitude. Il voulait faire plier Ichigo. Encore une fois. Il en rirait bêtement. Finalement, le Seigneur de Hueco Mundo se demanda pour la première fois, quel était le plus gamin des deux… Ichigo ou lui ?

Il exigeait sans cesse, … ses poings se serrèrent. Lui-même n’avait pas envie de se rendre à cette réunion. Il se moquait de tout, mais faisait semblant. Pour montrer qu’il pouvait se contrôler pour… pourquoi ? Sosuke détestait d’être aussi dépendant. Il détesta encore une fois Ichigo tout comme il l’aimait.

Il entra dans sa salle du trône où la plupart des espadas étaient déjà installées. Inconsciemment Sosuke sentit la présence de Byakuya derrière lui. Ainsi le noble ne s’était pas réfugié auprès de Yasao ? Son regard se porta sur Gin qui l’attendait patiemment et comme toujours à sa place… à ses côtés. Son bras droit paraissait fatigué. Avait-il tous besoin de vacances ?

Il s’installa sur son fauteuil et fut rejoint sur sa gauche par Byakuya. Il jeta un coup d’œil indifférent à l’assemblée. Aizen croisa ses jambes et demanda à la surprise de chacun.

« Je peux savoir qui a démoli mon palais ? Et pouvez-vous me dire pourquoi le Novena n’est pas avec nous en salle de réunion ? »

Tous les espadas s’étaient figés. Sauf Vassla qui rejeta une mèche blonde derrière son oreille, complètement indifférent à l’agitation qui se créait autour de lui. Tous les regards s’étaient braqués sur sa personne. La nouvelle avait circulé comme une traînée de poudre dans tout Los Sueños. Le Primera s’était réveillé et avait sauvé son fraccion.

« Y’aurait-il une corrélation entre le fait que le Novena et le trou dans les murs ? Ne me dite pas un shinigami… je n’en connais aucun qui soit capable de créer un Cero. Alors ?
—    Sosuke… tu as toujours des problèmes de murs à ce que je vois…  L’intendance est ta préoccupation majeure encore aujourd’hui ? »

Aizen et Kuchiki eurent le même geste. Ils se levèrent stupéfaits du spectacle en bas de la salle de réunion. Le Cero accompagné d’une shinigami se trouvait là. Le sourire moqueur et ses cheveux mi-longs lui barrant le visage.

« Ichigo… »

Avant que quiconque ne puisse réagir, Aizen bondit et enleva sa moitié hors des murs où trop de personnes s’y trouvaient et surtout Kuchiki. Il voulait l’avoir pour lui seul. Son cœur s’était arrêté une fraction de seconde. Ichigo était de retour et il le tenait contre lui.

« Sosuke… »

La voix douce du Cero lui parvenait, mais il avait besoin d’être loin de tous… Lorsqu’il s’arrêta, les bras d’Ichigo enlaçaient ses épaules. Il déglutit lorsqu’il baissa son regard vers lui. Ses mains encerclèrent le visage tellement aimé, depuis de si longues années.

« Tu es de retour…
—    Oui… Souffla doucement Ichigo.
—    Tu es de retour… »

Sosuke ne pouvait rien ajouter de plus. Il était comme ahuri par ce qu’il voyait. Il le serra à l’étouffer contre lui. Le Cero ne partirait plus jamais. Quitte à l’enchaîner à son lit… qu'importe… plus rien à présent n’avait d’importance. Ichigo était de retour.

« Sosuke… tu me fais mal… et Yuzu…
—    Je te fais mal ? As-tu pensé au mal que tu me faisais en partant aussi longtemps ? » Interrogea Aizen dont la voix tremblait de colère.

Ichigo croisa son regard chocolat. Il vit l’incertitude derrière la colère. La joie de le retrouver également. Tout cela n’était que façade, mais comme à son habitude Aizen Sosuke ne savait pas montrer ses sentiments autrement que par la violence. Ichigo eut un petit sourire et demanda.

« Comment va Freihr ? »

Ce rappel à l’ordre… le souvenir de pourquoi, Ichigo s’était échappé eut l’effet d’une gifle sur Sosuke. Ichigo voyant la blessure dans le regard de son mari, caressa tendrement son visage du bout de ses doigts. Il repoussa les mèches qui s’égaraient autour de son visage.

« Ne pouvons-nous pas avoir des retrouvailles comme tous les amoureux ? Ne peux-tu pas simplement me dire que tu m’aimes et que je t’ai manqué ? Te faut-il une excuse sans que tu te sentes coupable de m’aimer ? Moi, je t’aime Sosuke… et depuis si longtemps… ères mi-obsession, mi-Hechicero … »

Les mains tendres d’Ichigo parcouraient les traits qui reflétaient le désespoir. Ichigo était le seul à le voir ainsi. Jamais le Maître des lieux ne laisserait voir une telle faiblesse à un autre, ou il le paierait de sa vie. Ichigo chuchota.

« Mi vida hace ninguno sentido sin tù ... Te quierro mas que mi vida, mas que mi alma. Tu es el mio, mi ùnico amor... Tu echo de menos. Terriblemente. Soy el tio para siempre... Hechicero  »

Aizen se pencha sur le Cero et l’observa intensément. Son cœur avait adopté un rythme fou, lui rappelant soudainement qu’il était en vie. Qu’il respirait, … il n’existait qu’au travers du regard de flamme.  Il éprouva de la haine envers Kuchiki d’exister. Devoir partager Ichigo était une déchirure. Il repoussa le visage du noble et se pencha vers sa moitié qui ne cessait de caresser son visage, comme si lui aussi tentait de se rassurer sur sa présence avec lui.

« Comme je te l’ai dit… il y a une éternité…  Je veux que tu m'aimes autant que je t'aime Ichigo. Et je serai prêt à tout pour cela. Pour certains l'amour rime avec romantisme pour moi, cela passe par la douleur. Malgré toutes nos séparations, nos querelles, mes erreurs… Je t’aime… Comme un fou. Un désespéré. Je meurs à chaque fois à petit feu… Ressens-tu cette même souffrance lorsque tu es loin de moi ? »

Sosuke enfouit son visage dans le creux de la nuque d’Ichigo. Ses bras puissants encerclèrent un peu plus la silhouette du Cero. Ichigo caressèrent les mèches châtaines. Elles étaient douces et soyeuses. Elles coulaient entre ses doigts. Le souffle de Sosuke effleurait sa nuque. Ichigo s’aperçut brutalement qu’il pleurait. Ses larmes, elles ne pouvaient pas s’arrêter. Un sanglot le secoua. Ses mains s’agrippèrent aux larges épaules de Sosuke. Il posa ses lèvres contre son oreille et chuchota dans un souffle.

« Besa-me, amor mio  ».

Sosuke se redressa et observa le visage baigné de larmes d’Ichigo. La souffrance qu’il lisait en lui, identique à la sienne le fit trembler. Il était ému. Au plus profond de lui-même, il était bouleversé. Il caressa doucement les lèvres au goût de sel. Sa langue frôla l’entrée qui s’agrandit pour laisser passer celle d’Ichigo. La caresse fut timide, comme s’ils se ré apprivoisaient.

Ils fondirent l'un sur l’autre, si désespéré, en ayant aussi faim de l’amour de l’autre. Aizen fondait sous les baisers d’Ichigo, il se sentait fiévreux, brûlant, tout basculait en lui. Sa raison, son amour, ses pensées. Ichigo revivait sous l’étreinte. Le corps et le parfum d’Aizen le poussaient à en vouloir plus. Quelque chose au fond de lui raisonna. Comme un avant goût d’une catastrophe annoncée. Il l’envoya au fin fond de son esprit.

Seul Sosuke comptait. Personne d’autre ne pouvait ravir son cœur de cette manière. Ichigo s’aperçut brusquement qu’il se trouvait dans la chambre de son amant. Il n’avait rien vu. De toute façon, il oubliait dès qu’il était en sa présence. Il n’avait pas eu le coup de foudre, comme Masao pour Shinji Hirako. Il n’avait pas connu une cours romantique… comme Starck avec Hinamori… Il n’avait pas connu la patience, ni la raison d’un amour ordinaire.

Seul le feu de la passion coulait entre Sosuke et lui. Il n’y avait pas de raison. Pas d’équilibre. Il avait vécu seulement  avec les extrêmes de leurs caractères opposés. La colère, la vengeance, la rancune, la violence, la souffrance… oui, il avait vécu tout cela avec Sosuke. Mais, aussi la passion, l’amour, une certaine tendresse et une confiance qui ne s’était jamais trahie. De tous les hommes de sa vie, Sosuke était son essence, sa raison d’exister.

Tant d’images se bousculaient en lui. Tant de paroles avaient été dites. Son haori volait, suivi de son obi. L’hakama qui traînait sur le sol et son shihakusho qui était grand ouvert pour les caresses de son mari. Ichigo repoussa Aizen sur le lit et le déshabilla de la même façon désordonnée. Il n’avait pas le temps…

°°0o0°°

Byakuya revenait sur ses pas. Il avait conduit la sœur d’Ichigo dans les anciens appartements de Kan. Il avait l’esprit vide. Son cœur avait eu un raté en voyant Ichigo. Mais là… de voir Sosuke s’enfuir avec Ichigo, c’était au-dessus de ses forces. Il ne pouvait plus vivre ainsi. Il lui restait un minimum de fierté et il ne pouvait pas se rabaisser davantage qu’il ne l’avait jusqu’à présent. Ses pas se firent plus rapides. Il ne vit pas les espadas ou les arrancars qui se trouvaient sur sa route.

Qu’allait-il devenir ? Rester ici ? Il n’en pouvait plus… Il étouffait, mourrait à petit feu. Il avait rejoint Ichigo dans un accès de folie amoureuse. Mais à présent que lui restait-il ? Des miettes ? Il n’était plus question de cela ! Sans un regard en arrière, le regard porté sur une des terrasses de Los Sueños Byakuya s’avança. Il ne pouvait pas retourner à la Soul Society, pas avec ce qu’il savait. Il ne pouvait pas rester à Hueco Mundo… Byakuya songea à Renji. Un rictus amer traversa ses traits. Il était devenu la même loque que son ancien fukutaicho. L’amour qu’ils portaient à Ichigo les brûlaient tous… jusqu’à en mourir.

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