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Dernière note 1

Chapitre 1

Aizen ichigo too close 1

 

 

Ichigo serra la vis de son archet. Après avoir accordé son violon, il essaya une ou deux notes et se rendit compte qu’il fallait qu’il ajoute de la colophane à son archet. Les autres musiciens autour de lui discutaient ou accordaient leurs instruments. Il régnait dans la pièce une certaine excitation. Tous attendait l’arrivé du chef d’orchestre… d’après la rumeur, il serai question d’une production de plusieurs représentation à travers le Japon, accompagné d’un pianiste réputé.

Finalement, Aïzen apparut… Le chef d’orchestre charismatique traversa la pièce et s’installa à son pupitre avec le plus grand calme. Devant le brouhaha de la pièce, il fit un mouvement avec sa baguette pour amener le calme.

- Je vois que la nouvelle a fait le tour…

Tous approuvèrent de la tête.

- Mais nous ne connaissons pas tous les détails, déclara Ukitake un des flûtistes

- Oui… on a juste eu des échos, murmura l’assemblée.

- Très bien… Mesdames, Messieurs, nous allons avoir la joie de jouer le concerto pour piano n°3 de Ludwig Van Bethoveen.

Des exclamations fusèrent dans la salle. Ulquiorra un des violoncellistes interrogea le chef d’orchestre.

- Qui sera le soliste ?

- Grimmjow Jaggejarck

La salle retint son souffle… s’il était un artiste en vogue dans le monde de la musique classique, c’était bien lui. Quoique complètement à part avec son look de punk… il avait un touché et une sensibilité qui faisait l’admiration de tous. L’excitation monta d’un cran dans les rangs de l’orchestre.

Ichigo entendait derrière lui ces collègues faire des commentaires.

- Il paraît qu’il a un très mauvais caractère …

- Il se prend pour une Diva…

- Avez-vous vu son dernier concert ?

Ichigo lui n’écoutait déjà plus les bruits autour de lui. Il était plutôt excité à l’idée de pouvoir jouer avec un artiste de ce niveau. Il était passé récemment premier violon et de devoir jouer un tel concerto avec lui, le submergeait de bonheur. Par contre, il se dit qu’il allait passer de très mauvais moments… Cet homme avait l’habitude de mener la vie dure à tous ceux avec qui il travaillait. On le disait d’un caractère plutôt agressif, et instable.

Ichigo se demanda comment tout cela finalement allait se passer. Il prit son violon contre lui et eut un petit sourire de contentement…  Ses yeux croisèrent ceux d’Aizen et il eut froid dans le dos et serra un peu plus son violon contre lui, comme s’il s’agissait d’un bouclier.

Le jeune homme voyait très bien dans les yeux calculateurs du chef d’orchestre, ce que ce dernier cherchait à obtenir de lui. Son sourire que tous pensait aimable n’était qu’une façade et Ichigo le savait mieux que quiconque. Mais ça… il ne pouvait le dire à personne ! Il soupira profondément.

Il se sentait avec lui comme un papillon prisonnier d’une toile d’araignée. Il se mordait encore les doigts d’avoir accéder aux avances de son amant. Il avait été ébloui par son charisme, sa notoriété et ses compétences en tant que chef d’orchestre. Maintenant, il essayait de le quitter se rendant compte qu’il étouffait dans cette relation, où l’admiration et l’amour lui semblent-ils, ont toujours été à sens unique.

Aïzen vit le renfrognement de son jeune amant et plissa les yeux. Il le trouvait moins réceptif qu’avant… Il ne voulait pas que ce dernier s’éloigne de lui. Il l’aimait plus que tout et pour lui le perdre serait comme une déchirure. Qu’est ce qui pouvait bien clocher à l’heure actuelle entre eux ? Il décida de mettre ses problèmes de couples à plus tard et entrepris de parler de la tournée, des dates, et des diverses problèmes d’organisations. Ensuite, il demanda à chacun de se concentrer sur le concert qui avait lieu le lendemain. Et tous reprirent La symphonie n°1 de Johannes Brahms en C mineur op. 68.

 

°0°0°0°0°0°

 

Les répétitions terminées, les artistes rangèrent leurs instruments. Shunsui Koyraku proposa d’aller boire un dernier verre avant qu’ils ne se quittent… comme à son habitude pensa Le premier violon. Mais, la perspective du concert du lendemain et l’heure tardive ne trouvèrent pas d’échos. Même Rangiku n’a pas relevé parole. Finalement, tous se séparèrent devant la salle de répétition.

Ichigo décida de partir devant… Certains violonistes le saluèrent et lui souhaitèrent une bonne nuit. Il répondit à leurs salutations en souriant. Le violoncelliste sentit soudain un bras musclé autour de sa taille. Surpris, il rencontra le regard brun et énigmatique de Sosûke.

- Tu comptes partir sans moi ?

- Je partais juste devant… Il fait froid, alors je préfère marcher que d’attendre

- Que de m’attendre, je dirai…

Soupir

- Je peux savoir ce qui se passe dans ta tête en ce moment ?

- Rien de très spécial.

- Ne me prend pas pour un imbécile.

Ils marchaient côté à côte, Sosuke aillant pris la main d’Ichigo dans la sienne et l’avais glissé dans sa poche de manteau. Ichigo portait son violon sur l’autre épaule. Ils ne prêtaient pas spécialement attention aux quelques passants qui ne pouvaient s’empêcher de les regarder. Ils avaient l’habitude et ils avaient décidé de ne pas se cacher.

Cela faisait maintenant deux ans qu’ils vivaient ensemble et quatre qu’ils se connaissaient. Ichigo gardait le silence et ne savait pas trop quoi dire à son compagnon. Il faut dire qu’à chaque fois qu’il annonçait un problème ou une angoisse l’autre balayait tout sur son chemin. Il croyait régler ses appréhensions, mais maintenant le plus jeune était perdu.

- Tu ne me réponds toujours pas… Que dois-je te dire pour que tu me dises le fond de tes pensées ?

- On… on peut en discuter à la maison ? murmura Ichigo

Aizen s’arrêta un instant et regarda son amant qui ne semblait pas très à l’aise.

- Si tu te décides enfin à me parler… Je t’accorde ce délai. Mais je t’avoue que je ne supporterai pas une minute de plus ce silence qui ne me laisse rien présager de bon pour nous.

- Je veux te parler… mais… il réfléchit.

Le plus âgé s’arrêta encore et prit le temps de regarder à nouveau plus attentivement le jeune homme dans les yeux. Ichigo reprit…

- Je connais déjà les réponses que tu vas me donner… soupira-t-il accablé.

Le chef d'orchestre contempla son compagnon. Il reprit sa marche l'entraînant avec lui. Il le suivait docilement, mais il sentait ses doigts se crisper contre les siens. Il était impatient de rentrer maintenant. Lui aussi c'était tût. Tous les deux songeurs remontaient la côte qui les menait à leur appartement. Aïzen composa le digicode et Ichigo poussa la porte.

Ils traversaient silencieusement l'immeuble. Ils sortirent de l'ascenseur et le chef d'orchestre ouvrit la porte de leur appartement. Le violoncelliste se dirigea vers la salle de répétition et y déposa son violon par habitude. Il se retourna et entrepris de retirer son manteau quand il croisa le regard froid de son amant qui était appuyé nonchalamment contre le chambranle de la porte.

- Dit-moi ce qui ne va plus…

- Tu es rapide

- Cesse ce jeu. Je n'en peux plus d'attendre… alors !

- Ce "jeu" ? A chaque fois que j'essaye de discuter avec toi, tu éludes les questions, ou tu fais mine de ne pas me comprendre… et maintenant, tu me demandes d'arrêter mon jeu ? Sais-tu ce que c'est d'être confronté à un homme qui pense toujours pour les autres et qui crois que ces rêves et ces désirs sont les mêmes pour tout le monde ?

- Tu me traites d'égocentrique ?

- Oui… tu ne prends pas en compte mon avis, tu ignores mes désirs…

Le chef d'orchestre s'était détaché brusquement de la porte pour agripper Ichigo par les épaules.

- Tu plaisantes ? Je fais tout pour que ta vie soit un long fleuve tranquille, pour que rien ne t'arrive, pour que tu puisses donner tout ton potentiel pour la musique et tu me dits que je suis égocentrique ?

- Voilà ! Ça recommence… tu essayes de me faire culpabiliser en me faisant passer pour le méchant… non l'enfant qui fait un nouveau caprice. Cesse de me réprimander, j'en ai assez tu m'entends ! Sa voix se fit agressive… J'ai eu le tord de sortir avec toi alors que je n'étais pas encore majeur. Je me suis laissé aveuglé par ton prestige et aujourd'hui j'en paye le prix ! Tu ne me considères pas comme un égal ou comme ton petit ami… tu me considères tout au plus comme un jouet que tu peux influencer comme tu le souhaites, sans que je puisse formuler une objection. Tout ce que tu veux finalement c'est un pantin qui ne te contrarie pas, et que tu puisses utiliser à ta guise. Je n'en peux plus d'être considéré comme un enfant gâté qui ne sait pas ce qu'il veut. J'ai l'impression qu'à part le sexe, rien entre nous n'est réel…

CLACK… Ichigo venait de recevoir une gifle magistrale qui le fit tomber en arrière.

- Comment peux-tu me dire cela ? Je t'ai soutenu pendant quatre ans pour que tu parviennes au niveau où tu en es aujourd'hui. Son regard était intense et sa voix froide. Je t'aime plus que je n'ai jamais aimé quiconque dit-il d'une voix rauque. Et tu crois que je te considère comme un pantin ? Que tu n'es qu'un sexe friend pour moi ?

Sa voix se fit courte sous l'émotion qui l'étreignait. Il reprit toujours en colère.

- Je ne suis pas parfait et je n’ai jamais prétendu quelque chose pareil, mais toi non plus tu n’es pas spécialement un modèle ! Alors c’était cela que tu me caches depuis quelques semaines ? Que veux-tu que l'on fasse ? Que veux-tu que je fasse ?

Ichigo regardait son vis-à-vis avec émotion. Il avait été blessé par la gifle qui lui cuisait encore sur la joue, plus dans son estime que par la douleur réelle de cette dernière. Il ne savait pas comment lui dire, mais il le fallait... La gifle était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.

- J'ai besoin de réfléchir… finit par lui dire Ichigo.

Il se redressa et referma son manteau. Le regard de Sosuke devenait insoutenable pour lui. La supplique dans ses yeux bruns le perturbait. Il n’avait jamais vu son amant dans un tel état. Une certaine émotion le gagnait et il ne voulait pas faiblir maintenant. Sosuke avait osé le gifler et s’il ne faisait rien pour stopper la violence qui gagnait leur couple, elle ne ferait que gagner du terrain.

- Tu pars ?

Pour un peu Ichigo crut entendre de l’affolement dans le ton de sa voix.

- Je vais passer la nuit dehors. Car, tu n'as toujours pas écouté ce que je t'ai dit. Tu as encore une fois énuméré mes "nombreuses qualités".

Pour appuyer ses dire, Ichigo se frotta sa joue ostensiblement, ce qui fit blêmir Aïzen.

- Tu comptes me quitter ?

- Je ne me suis pas encore arrêté à ma décision, mais peut-être une séparation de quelques jours pour nous permettre de réfléchir ne serait pas inutile !

Sosuke avait agrippé à nouveau les épaules du jeune homme et voulut le prendre dans ses bras, mais ce dernier se débattit et finit par faire relâcher l'étreinte de son aîné.

- Vas-tu me séquestrer ? Après la gifle tu ne trouves pas que cela fait beaucoup ?

Son amant avait tourné la tête pour le regarder au travers de ses yeux mi-clos. Il finit par dire de sa belle voix grave

- Ma hantise serait que tu partes. Mais, je n'ai plus comme toi vingt ans… alors décide toi vite ! Tu connais mes sentiments pour toi. Ne me fait pas trop attendre. Ma patience ces derniers temps c'est beaucoup érodée.

- C'est tout ce que tu as à me dire ?

Sosuke le regarda avec son sourire moqueur et lui répondit

- Tu t'attendais à quoi ? Que je te retienne ? Tu me connais encore très mal…

Ichigo se sentit blessé par ses paroles. Son ton de Sosuke avait changé depuis qu’il lui avait qu’il envisageait de la quitter. La menace dans ses yeux était perceptible.

Ichigo se pencha attrapa son violon. Il traversa l'appartement et claqua violemment la porte de l'appartement. Sur le coup le violoniste relâcha une certaine pression et quitta l'immeuble soulagé d'un côté parce qu'il était parvenu à le quitter… même si cela n'était que pour quelques jours, ou plus… il ne savait plus trop. Et en même temps, il se sentait ravagé parce ce que son amant n'avait pas fait un geste pour le retenir.

Il lui semblait au contraire qu'il s'en moquait éperdument. Il héla un taxi et lui fit prendre la direction de la maison de son père de l'autre côté de la ville. Il ferma les yeux et une larme coula sur le coin de sa paupière. "Merde… c'était pas sensé se passer comme cela !"

Quant à Sosuke Aïzen, il entendit longtemps le claquement de la porte dans ses oreilles. Il finit par se diriger vers le salon et sortit une bouteille de whisky et se servit largement. Il ajouta quelques glaçons qu'il avait sortit du réfrigérateur.

Se laissant aller sur le canapé, il but une large rasade du liquide brun qui lui brûla la gorge. "Je me demande quel est le plus crétin des deux… lui ou moi ?" Pensa-t-il ! Il aimait Ichigo comme un fou, peut-être même un peu trop. Quelque fois, il avait l’impression que cela virait à l’obsession. Pourtant, il n’irait pas le chercher. Il ne faiblirait pas.

Il finit la bouteille et s'endormit sur le canapé. Il ne s'était pas sentit aussi seul depuis bien longtemps. 


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