Dernière note 10

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L’atmosphère détendue jusqu’ici, devint tendue. Ichigo ne voyait que son interlocuteur en face de lui. Son estomac se tordait sans qu’il ne sache vraiment pourquoi.

Ichigo vit le visage de son nouvel interlocuteur se tordre d’un sourire moqueur.

- Tu es réellement amnésique comme on le prétend ou fais-tu semblant ?

- Pardon ?

- Dégage connard ! Tu ne devrais même pas être là…

- Ce n’est pas à toi à qui je veux parler, mais à Ichigo.

Ce dernier observait sans rien dire son interlocuteur. Son rythme cardiaque s’était accéléré. Il avait l’impression de bien le connaître. Il fit un geste dans sa direction quand il se sentit happé par derrière. Et la voix si douce d’Ukitake ordinairement vint tomber comme un couperet.

- Aïzen Sosuke… Je n’aurai pas cru que tu aurais l’audace de venir ici. Je te conseille vivement de repartir.

Dans le même temps, Ichigo vit apparaître Kuchiki Byakuya et Shunsui Koyraku. Ils ne disaient rien mais la désapprobation manifeste et leurs regards ne laissaient aucun doute quand à leurs intentions. Il entendit Aïzen éclater de rire, et Ichigo rencontra son regard où une lueur meurtrière flottait.

- Eh bien Ichigo, tu as une vraie garde rapprochée, mais sache que tu m’appartiens toujours.

- Je n’appartiens à personne, répliqua t’il du tac au tac. Je ne suis pas un objet.

- C’est ce que nous verrons.

Sosuke allait ajouter quelque chose, mais les musiciens présents formaient à présent un mur compact près à lui sauter dessus, s’il tentait la moindre initiative sur Ichigo. De mauvaise grâce, il prit la décision de quitter les lieux. Cela lui coûtait. De revoir Ichigo et d’être si proche et en même temps si loin de lui… Son cœur se serra. Des jours qu’il attendait avec impatience de lui parler et voilà qu’on entravait leur retrouvaille. 

Ichigo ne pouvait s’empêcher de suivre Aïzen Sosuke du regard. Ses yeux étaient mi-clos et il cherchait à retrouver sa mémoire. Où l’avait-il déjà vu ? Il était clair qu’il devait être proche de lui… mais jusqu’à quel point ?

- Tu te souviens de lui Ichigo ? demanda Ukitake.

Le jeune homme fit face aux musiciens qui avaient pris sa défense. Il essayait de se souvenir et posa une de ses mains sur son front, l’autre sur la hanche. Il fit une légère grimace et murmura.

- Il me semble que je le connais. Mais, je ne sais pas… je ne sais plus… ‘tain, c’est frustrant. Tout ce que je sais dit-il pensif, c’est qu’il m’attire…

Le musicien constata l’air contrarié de ses interlocuteurs

- Connard, lui répondit violemment Grimmjow. Et il l’attrapa par les épaules. C’est cet abruti qui t’a envoyé à l’hosto. Si je n’avais pas été là, tu te ne pourrais peut-être plus jouer ou pire être entre quatre planches. Mais t’es taré ou quoi ?

Ichigo le regardait vraiment très surpris…

- Mais, c’est qui ce type pour moi ?

Silence gêné dans l’assistance. Byakuya et Shunsui décidèrent de partir, car cela ne les concernaient pas et surtout, ils ne voulaient pas ajouter aux troubles évidents du jeune homme. Ils souhaitèrent une bonne soirée et disparurent dans la nuit qui s’était installée. Après ce qui lui semblait une éternité, ce fut Juyshiro qui finalement pris la parole. Grimmjow semblait incapable d’en parler. Il faut dire qu’il ne connaissait pas très bien sa relation avec Aïzen.

- Ichigo… cet homme est ou plutôt maintenant tu devrais dire « était » ton amant. Il y a plus d’une semaine, tu t’es violemment disputé avec lui. Déjà à la répétition cela ne s’est pas bien passé entre vous… Oui, c’était lui le chef d’orchestre, mais après que ton père et d’autres membres de l’orchestre ait porté plainte contre lui… il s’est fait viré !

- …

- Cela fait quatre ans que vous sortiez ensemble…

- Quatre ans ?

Ichigo était pour ainsi dire sur le cul. Il se remémora le beau visage tourmenté qui le regardait avec avidité. Ichigo le sentait dans son corps que c’était la stricte vérité. La douleur s’installa en lui, mais elle n’avait aucun rapport avec ses blessures. Le désarroi s’imprima sur ses traits.

- En fait, les deux premières années, tu vivais encore avec ton père et après tu as déménagé pour vivre avec lui. Ce n’était pas la première fois qu’il te battait, reprit Ukitake. Cela s’était produit au tout début de votre relation, mais je l’avais surpris et je l’avais menacé de vendre la mèche à la police s’il reposait le moindre petit doigt sur toi. Je savais qu’il tenait plus que tout à sa chère réputation… Je n’avais rien dit à l’époque, parce que tu ne voulais pas le quitter… Les sentiments ne se jugent pas après tout ! Mais j’ai voulu au moins mettre un garde fou entre vous, pour te protéger. Je n’ai pas réussi…

- Pour quelle raison a-t-il posé la main sur moi…

- À cause de moi, répondit Grimmjow d’un air de défi.

- De toi ?

- Ta relation n’allait plus très bien avec lui et moi… je suis amoureux de toi ! Je t’avais clairement dit que je voulais que l’on sorte ensemble. Je t’ai un peu harcelé pour que envisage une relation avec moi… mais je n’avais pas prévu qu’Aïzen serait aussi jaloux ! Si j’avais su, j’aurais agit autrement…

Ichigo regardait le pianiste intensément… qui soutint son regard sans broncher. Il finit par lui dire.

- Je n’ai rien fait de mal et je n’ai pas voulu te tromper avec mes sentiments. Je suis direct et je voulais que tu saches à quoi t’en tenir avec moi. Ces derniers jours, j’ai été très heureux de pouvoir être à côté de toi sans qu’on se prenne la tête à cause d’Aïzen… Reconnaît quand même que tu as passé de bon moment.

- Pourquoi tu ne m’as rien dit ?

- Parce ce que ton père ne voulait pas que je te le dise ainsi qu’Ishida-san. Ils voulaient que tu retrouves la mémoire de toi-même.

- Ils connaissaient tes sentiments pour moi ?

- Oui…

- Que vas-tu faire Ichigo ? demanda Ukitake.

- Je ne sais pas, j’ai besoin de réfléchir.

Le violoniste observa un moment ces deux interlocuteurs sans rien dire. Il ne savait toujours pas où il en était. Et sa mémoire ne lui revenait pas non plus.

- Excusez moi, je rentre…

- Je t’accompagne ? demanda le pianiste.

- Non… Merci à tous les deux de m’avoir dit la vérité.

- On se voit demain ? interrogea Ukitake.

Ichigo était déjà en train de s’éloigner. Il leva simplement la main et la balança pour donner son accord. Il traversa la petite esplanade, pour disparaître au coin de la rue.

 

°0°0°0°0°0°

 

Ichigo était tétanisé. Il était allongé sur son lit et il se souvenait des dernières heures passées. Il se sentait mal et ne comprenait plus rien. Il avait compris l’histoire qu’on lui avait racontée… mais, il repensa à sa réaction ou plutôt à ses sensations lorsqu’il avait croisé le regard de cet homme. D’Aïzen. La chaleur, l’attraction il avait été comme hypnotisé par ses yeux bruns. C’est comme si inconsciemment son corps s’était souvenu pour lui.

Ensuite, il repensa à la déclaration de Grimmjow. Il éprouvait de la sympathie pour ce dernier, il le trouvait attirant mais il n’a pas les impulsions qu’il avait eu en croisant le regard d’Aïzen… Ichigo se sentait frustré par toutes ses pensées, et il finit par constater qu’il éprouvait une forte attirance pour Aïzen… Mais peut-être justement parce ce qu’il avait vécu une relation profonde et durable avec lui ? Ce dont il était sur pour l’instant, c’est qu’il ne voulait pas retomber dans les filets du chef d’orchestre. Il comprenait dans son fort intérieur que cela le détruirait.

Il sortit son portable et composa un numéro. Il entendit quatre sonneries avant qu’une voix ensommeillée lui réponde.

- Ouaih… j’espère que vous avez une bonne raison d’appeler.

- Grimmjow ?

- Ichigo ?

La voix fut soudainement plus claire. Un petit silence s’installa…

- J’ai besoin de te parler, finit par dire Ichigo.

- Tu me parles là, boulet…

- Non… je veux dire de vive voix. On peut se voir demain matin ?

- On peut se voir maintenant, si tu le veux…

- Je ne veux pas te déranger…

- C’est fait, soupira l’autre… je risque de ne pas dormir le reste de la nuit maintenant, allez viens… Je prépare du café !

- Donne moi ton adresse.

Ichigo nota l’adresse et raccrocha. Il tira une veste de son armoire et quitta son domicile. Il laissa un mot à son père pour lui signaler son absence. Il était très nerveux depuis qu’il savait qu’il avait rencontré Aïzen. Pas la peine de le rendre malade.

 

°0°0°0°0°0°0°

 

Ichigo sonna à la porte de Grimmjow à 2h30 du matin… Ce dernier lui ouvrit la porte, les yeux encore embrumés par le sommeil. Il portait un T-shirt blanc sur un pantalon de pyjama blanc. Il s’effaça pour le laisser entrer.  Les vêtements de nuit sculptait le corps du pianiste qui était certainement le plus bel homme qu’Ichigo n’ait jamais eu la chance de rencontrer.

L’appartement était simple avec une décoration traditionnelle japonaise, très zen et épuré. Il lui fit signe de le suivre à la cuisine où deux tasses de café brûlant était déjà servit.

- Que t’arrive t’il ? demanda Grimmjow en préambule. Il prit sa tasse de café et partit s’appuyer contre un meuble de cuisine. Sert toi ! Lui lança-t-il en désignant la tasse.

Ce dernier prit la tasse entre ses doigts et la regarda profondément. Après un long silence… car Grimmjow ne voulait pas l’aider, il finit par dire…

- Je sais plus où j’en suis… Il leva ses yeux ambre sur lui. Tu sais, quand j’ai vu Aïzen tout à l’heure… c’était comme si j’étais hypnotisé. C’est comme si, malgré mon amnésie mon corps se souvenait, comme si mon subconscient voulait le rejoindre…

Il fit une pause. Grimmjow le regardait avec un air hautain voir un peu agressif

- Si tu l’aimes tant que cela… Pourquoi t’est ici, pourquoi tu m’appelles alors que tu sais ce que je ressens pour toi ? ‘Tain, il est presque 3 h du mat’. Je n’ai pas envie…

Ichigo avait posé sa tasse. Et se dirigea droit vers Grimmjow et planta ses yeux noisette dans ses yeux bleus.

- Tu sais, j’ai réfléchis toute la soirée. Je ne sais plus ce qui s’est passé entre lui et moi. Mais si je suis dans cet état aujourd’hui, c’est parce-ce qu’il en ait responsable. Si sa jalousie est si meurtrière, même si j’éprouve une attirance que je ne sais pas expliquer… Je ne veux plus revivre cette expérience !

- Pourquoi tu m’en parles alors ? demanda Grimmjow mal à l’aise de l’approche direct du violoniste.

Un Ichigo si proche, il allait lui sauter dessus. N’avait-il aucune conscience de son sex-appeal ce type ? Ses nerfs finiraient par craquer. Il avait pris un air las…

- Parce ce que je veux vivre autre chose…

Grimmjow n’était pas très sur de comprendre. Ichigo s’approcha de lui encore. Leurs visages se touchaient presque. Voyant le regard interrogateur du pianiste, il précisa.

- Je veux vivre autre chose, quelque chose qui puisse me permettre de tourner la page.

Grimmjow avait plissé ses yeux qui étaient devenus deux fentes.

- Je ne suis pas ton chien, finit-il par dire. Je ne vais pas être là à attendre que tu m’appelles uniquement pour te sortir de là où tu es ! Je ne suis pas un jouet tout trouvé que tu peux utiliser à ta guise. Je suis amoureux de toi, certes ! Mais ne pousse pas le bouchon à croire qu’une fois que tu te seras retapé et rétablis tu puisses me jeter comme toi tu en as envie.

- Qui te dit que je veuille faire cela avec toi ? Je ne pense pas m’être servie de qui que se soit dans ma vie. Je ne peux pas dire si je suis amoureux de toi ou pas. Je sais que je suis attiré par toi. Que ces derniers jours, je pensais à toi… et que j’étais bien avec toi… maintenant, si cela ne te semble pas assez pour débuter une relation… je te laisse tranquille.

- Débuter une relation ?

- Oui, je voulais te demander de sortir avec moi…

Avant qu’il ne puisse finir sa phrase Grimmjow l’avait prit contre lui et plongea ses yeux si bleus dans les yeux du violoniste…

- Si tu débutes une relation avec moi… je veux que tu saches que se ne sera pas pour un jour, un mois ou simplement t’envoyer en l’air ! Ne t’amuse pas avec moi… Je veux tout de toi. Je n’ai jamais autant attendu après quelqu’un.

Ses lèvres étaient contre celles d’Ichigo, ses bras glissèrent jusqu’à sa taille et l’attirèrent encore plus près de lui. Finalement, il prit la bouche qui se trouvait contre la sienne pour un lent baiser. Sa langue effleurant ses lèvres pour finalement explorer sa bouche quand ces dernières lui ouvrirent le passe. Le violoniste passa ses bras autour de son cou et une de ses mains parcourait les mèches bleues. Le baiser était lent, mais profond comme si tous les sentiments des deux hommes passaient au travers de ce dernier.

Ils reprirent leur respiration en même temps. Grimmjow se détacha et lui prit une de ces mains et entraina Ichigo derrière lui. Il poussa ce dernier dans la chambre et ferma la porte après avoir éteint les différentes lumières.

- Déshabille toi, murmura Grimmjow

- Hé ?

- Tu vas dormir comme ça ? Il avait un sourire narquois. Je ne te ferai rien ce soir… j’ch’suis trop crevé. Tiens, dit il en sortant un pyjamas… met ça. Je garantie rien pour le cour de la nuit et j’ai vraiment du sommeil à rattraper.

Grimmjow bailla et se remit sous les couvertures et posa la tête sur l’oreiller et regarda le jeune homme se mettre en pyjamas. Il eut un faible sourire… Il pensait qu’il allait prendre son temps. Ce n’était pas son genre, mais avec l’autre piniouff qui lui avait servis de « mec » jusqu’à présent, il ne voulait vraiment pas qu’il le compare à lui même si pour l’instant, il ne s’en souvenait pas. Non, en fait… il appréhendait du moment où il se souviendrait. Voudrait-il toujours de lui ? Il ouvrit la couverture et Ichigo se glissa à côté de lui. Il se retourna et éteignis l’applique murale. Ichigo vint se coller à lui… il en fut surpris, mais quelque part très heureux. Grimmjow se fit la réflexion qu’Ichigo n’avait aucun instinct de survie ! Il le pris dans ses bras et l’embrassa. Le violoniste lui répondit  et d’une voix ensommeillée lui souhaita bonne nuit et s’endormit. Grimmjow eut un sourire de contentement et s'assoupit aussi vite que son amant…

 

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