Dernière note 4

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Le chef d’orchestre avait quitté Ichigo quelques instants, le temps de faire couler le bain. Ichigo descendit progressivement de son nuage, maintenant que Sosuke n’était plus dans les parages.

C’était la première fois qu’ils se disputaient comme ils l’avaient fait. Avait-il bien fait de se laisser submerger par la passion ? Ils avaient succombé à leurs pulsions, sans avoir résolu leurs problèmes.

Ichigo fronça les sourcils et se demandait s’il avait bien fait de revenir comme ça sur un coup de tête. Bien sur, il aimait Sosuke. Il avait réalisé qu’il ne pourrait pas vivre sans la présence de son compagnon à ses côtés, mais cela suffirait-il ? Il ne pouvait pas vivre avec Sosuke en ayant que le sexe comme terrain d’entente. Rien que d’y penser, inconsciemment une certaine lascivité gagna Ichigo.

Sosuke était revenu silencieusement dans la chambre et stoppa à la porte quand il vit l’air préoccupé de son amant. « Ainsi les choses en sont toujours au même point ? ». Il aurait dû s’en douter. Ils avaient eu faim l’un de l’autre, et s’étaient littéralement dévorés toute la nuit. Il sentit qu’il devait faire quelque chose car cette brève absence lui avait fait comprendre combien ses sentiments envers le jeune homme étaient profonds. Cela le ferait presque rire… lui qui avait toujours dit… aucune attache. Il était bel et bien fou amoureux de ce gamin. Pourtant...

Il comprit maintenant l’avertissement du père du jeune homme deux ans plus tôt. Notamment lorsqu'ils lui avaient avoué qu’ils entretenaient une liaison secrète depuis presque deux ans. Il passa une main dans ses cheveux et vit qu'Ichigo l’avait vu et l’observait. Sosuke lui adressa un sourire rempli de tendresse. Il n’avait pas envie de se battre aujourd’hui. Pas après la nuit qu’ils avaient passé.

Une idée lui traversa soudain l’esprit. Il contourna le lit et repoussa la couverture, puis souleva son amant. Ce dernier avait un corps élancé et musclé, assez étonnant pour un musicien. Mais Ichigo aimait le sport également, ceci expliquant cela.

Sosuke le déposa dans l’eau chaude bienfaisante, retira son propre peignoir et rejoignit le violoniste dans l’eau. Il appuya sur un bouton et les bulles virent masser leurs corps fatigués. Ichigo se détendit et appuya son dos contre le buste du chef d’orchestre puis ferma les yeux. Ce dernier passa un bras autour de sa taille et se laissa aussi bercer par les remous de leur bain bouillonnant. Ils restèrent ainsi un bon moment sans rien dire, juste à se laisser porter par le clapotis de l’eau et des remous qui les massaient.

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Ichigo avait finit par revêtir un pantalon de sport et un T-shirt moulant. Des bracelets divers autour du poignet et son éternel collier à fines boules en bois autour du cou. Il s’était installé sur le canapé et écoutait du Chopin... pour changer !

- Tu veux que je te le joue ? demanda Sosuke à Ichigo.

- Non… viens-là, dit-il en désignant la place à côté de lui.

Lentement son amant vint s’asseoir à côté de lui. Ce dernier s’était assis de telle sorte que ses yeux croisent les siens. Il était manifeste vu son air déterminé qu’il voulait parler. Sosuke soupira et se dit qu’il devait en passer par là s’il voulait le garder.

- Nous n’avons rien réglé hier soir, commença Ichigo sur les charbons ardents.

- Non, j’en conviens, fit prudemment Sosuke.

- Je n’ai pas changé d’avis.

- … Dans ce cas, aide-moi, répondit calmement Aizen.

- Je ferai un effort aussi. Mais ne me jette plus de ta vie comme si j’étais une charge ou un gamin, c’est vexant !

- Très bien…

Le téléphone sonna, les surprenants tous les deux. Sosuke décrocha visiblement mécontent de cette interuption. Pourtant son ton était serein ne laissant rien deviner de son humeur.

- Aïzen Sosuke à l’appareil.

Sosuke s’était tourné vers Ichigo et caressa le contour de son visage avec son pouce. Ichigo baissa les paupières pour apprécier un peu plus la caresse.

- …

Son pouce effleura ses lèvres entrouvertes. Ichigo se pencha en avant inconsciemment.

- Oh ! Je vous le passe. « Ton père », murmura-t-il.

- Salut Pa’.

Ichigo avait redescendu immédiatement sur Terre en apprenant l’identité de son interlocuteur.

- J’ai supposé que tu étais rentré, mais par acquis de conscience j’ai appelé.

- J’aurai dû te téléphoner, désolé.

- Tu as réglé ton problème ?

- C’est en cours…

Mais que pensait donc Isshin de sa relation avec Sosuke ? Semblait-il si malheureux pour que son père s’inquiète pour lui à ce point, malgré les années ?

- Ah…  alors bonne chance alors. Je vais te laisser…

- Papa.

- Oui ?

- On se voit cette semaine ?

- Rien ne me ferait plus plaisir, fit la voix enjouée de son père.

- Ok, je te contacte et on mange ensemble.

- Sûr, j’en serai ravi. A bientôt.

- Salut !

Ichigo rendit le téléphone à Aïzen qui le reposa sur le socle à côté de lui. Et ce dernier l’observa…

- Tu vas manger avec ton père ?

- Ouaih… il est tout seul tout le temps depuis que Karin et Yuzu sont entrées à l’université. Je vais passer un peu de temps avec lui.

Sosuke l’écoutait attentivement et eut un soupir déçut.

- Je ne pourrai pas venir cette semaine…

- Ce n’est pas grave. On trouvera une autre date pour qu’on puisse déjeuner ensemble.

- Je ne dirai pas que ça me réjouit beaucoup. Ton père et moi on n’est vraiment pas sur la même longueur d’onde. Mais, on peut faire l’effort de se rapprocher.

Pour un peu, Ichigo en aurait eu un hoquet de surprise. Que Sosuke veuille manger en compagnie de son père et ça s’en rechigner ?

- Wouah… t’a décidé d’y mettre du tien ? ne put s’empêcher de dire le jeune homme.

Sosuke se déplaça alors sur le canapé tel un félin et planta ses yeux bruns dans les siens…

- Idiot ! Après ce que tu m’as fait traverser… je ferai beaucoup, beaucoup d’efforts !

Ichigo ne put s’empêcher de souligner son scepticisme. Cela paraissait trop beau pour être vrai.

- Hummm… j’aimerai voir cela…

- Sadique !

- N’inverse pas les rôles…

- T’es trop mignon, taquina Sosuke.

- Je vais te faire la peau si tu continues comme ça ! grinça des dents Ichigo.

Sosuke éclata de rire et enlaça sa pauvre victime qui tenta de se débattre pour la forme et surtout pour montrer son mécontentement.

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