Dernière note 5

Un mois s’était écoulé depuis la crise qu’avait traversé le couple. Certes, tous les deux faisaient des efforts. Ichigo essayant de s’assumer et de se prendre en charge sans l’assistance systématique de Sosuke et ce dernier essayait de ne pas diriger sa vie à la moindre occasion. Et surtout il faisait l’effort de l’écouter, sans penser systématiquement qu’il n’y avait pas de problème.

Les répétitions pour les différents concerts avaient commencé et tous travaillaient avec acharnement. L’ambiance était plutôt bon enfant pour l’instant. Certes avec des tensions parfois… mais chacun y mettait du sien pour que les répétitions ne soient pas un calvaire.

Une après-midi ensoleillé, Ichigo quitta l’appartement un peu plus tôt, pour prendre la direction de la ville. Urahara Kisuke l’avait appelé pour qu’il vienne récupérer l’archet qu’il lui avait commandé. Il traversa rapidement la grande artère de la ville pour se retrouver devant la boutique du luthier. Il sonna à la porte pour que ce dernier vienne lui ouvrir.

La boutique était sans prétention, mais les instruments à l’intérieur étaient de grande valeur. Ichigo salua chaleureusement Kisuke et embraya sur une discussion joyeuse. Il le connaissait depuis toujours, normal étant le meilleur ami de son père Urahara était venu souvent chez son père. C’était lui qui lui avait fait partager son amour des instruments.

Urahara lui montra son nouvel archet… Ichigo sortit son violon de son étui et l’essaya pour le plaisir des deux clients se trouvant dans le magasin. Il joua un petit morceau et bientôt l’échoppe de musique fut remplie de monde. Tous écoutaient religieusement le jeune homme. Ce dernier sourit en voyant le comité restreint l’écouter quasiment religieusement.

Bientôt la boutique se vida. Un nouveau client entra, mais se fut Tessaï qui le prit en charge, permettant à Ichigo et Kisuke de parler tranquillement.

Urahara vint à côté de lui et lui dit :

- Aaahhh Kurosaki, c’est un réel plaisir pour moi de te recevoir… Je suis sûr d’agrandir ma clientèle à chaque fois que tu joues.

- Oh, alors tu me fais une remise sur mon prochain achat ? taquina le jeune homme. Bien que vu les tarifs pratiqués par le luthier, il ne refuserait pas une petite ristourne.

- Dans tes rêves mon petit ! dit-il d’une voix moqueuse et traînante.

- Tu changeras pas… t’es qu’un vieux radin !

- Tss, Tss…

Ichigo dévissa son archet et le rangea soigneusement dans son étui.

- Dans un mois, le début de tes nouveaux concerts ?

- Oui… là, normalement je devais répéter, mais bon… je sèche un peu. Je me rattraperai ce soir. De toute façon, je n’y couperai pas, soupira le jeune homme.

L’image de Sosuke s’imposa à lui. Ces derniers temps, il n’arrêtait pas de critiquer sa manière de jouer. Certes, il comprenait sa nervosité avant chaque grand concert, mais il abusait. Ses doigts commençaient à le faire souffrir. Inconsciemment, Ichigo regarda l’extrémité de ses doigts.

- « Il » va te faire répéter le double, je suppose…

- Ne m’en parle pas ! Tiens, normalement le pianiste devrait arriver plus tôt que prévu. Nous pourrons répéter avec lui. Même si je ne connais pas le jour exact de son arrivée.

- Grand interprète… Tu en as de la chance Kurosaki-kun de pouvoir jouer avec de tels artistes.

- Je suis vraiment heureux de vous avoir rencontré plus jeune… Je n’aurais pas eu l’amour du violon, si vous n’aviez pas été mon professeur.

Il s’arrêta et regarda le luthier.

- Pourquoi ne jouez-vous plus du violon? Vous étiez pourtant un soliste réputé ! Je ne vous ai plus posé la question depuis un moment… mais pourquoi un tel gâchis ?

Son vis-à-vis cacha son visage derrière son éventail et ne laissa apparaître que ses yeux.

- Disons que j’ai perdu ma musicalité à la suite d’un « accident ».

- Vous ne souhaitez pas en parler ?

- Oooohhhhh Kurosaki… comment as-tu deviné ?

Le ton enjoué laissa deviner à Ichigo que Urahara n’en dirait pas plus. Il se sentait soudainement désappointer. Il aurait aimé en savoir plus sur son Maître.

- Aaaahhhhh, vous ne changerez jamais. Je vous connais depuis des années, mais je ne percerai jamais le mystère qui vous entoure !

- Le mystère c’est ce qui entretient la flamme Kurosaki ! Souviens-toi s’en…

- Oui, oui… c’est ce qu’on dit… J’y vais, à la prochaine.

- A bientôt cher client, dit la voix moqueuse et traînante du commerçant.

Ichigo respira un grand coup, il regarda sa montre… Il était trop tard pour les répétitions. Sosuke le lui reprocherait et il aurait raison, mais tant pis. Il prétexterait une migraine. Après tous les excuses s’étaient fait pour s’en servir.

Il prit le chemin pour entrer directement à l’appartement. Il préférait rentrer à pied… Le temps ensoleillé invitait aux promenades. Il était bientôt arrivé lorsqu’il vit une voiture s’arrêter devant son immeuble. Il regardait sans y prêter attention, quand il s’arrêta net. Il vit son amant descendre.

À l’intérieur de la voiture, il vit nettement un homme aux cheveux argent. Le cœur d’Ichigo se resserra d’un coup ! Gin Ichimaru… Pas possible. Ichigo se retint de se pincer pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Que faisait-il ici ?

Ichigo se cacha derrière un arbre et observa la scène. Les deux hommes se parlaient avec animation et tout à coup, il vit son amant plonger la tête dans la voiture et embrasser l’autre homme. Son cœur marqua un arrêt… C’était quoi ça ?

Il vit le chef d’orchestre se redresser et claquer la porte. Le taxi reprit sa route. Que devait-il faire ? Du regard, il scruta le véhicule qui passa devant lui. C’était bien le visage d’Ichimaru derrière la vitre. L’ex de son amant.

Des sentiments contradictoires l’assaillaient entre un profond sentiment de trahison, mais aussi de colère et de peine. Ichigo quitta son abri. En lui grandissait l’envie de savoir et que Sosuke lui démente ce que ces yeux avaient vu.

Ichigo voulait en avoir le cœur net.

Il traversa rapidement la distance qui le séparait de son amant et se trouva derrière lui quand il ouvrit la porte de l’immeuble. Sosuke fut surpris de le voir juste derrière lui…

- Tu es déjà là ?

- Oui, j’ai récupéré mon archet. Je pensais que tu serais furieux contre moi Sosuke. J’ai manqué la dernière répétition. Tu ne me fais pas de reproches ?

Sa voix était froide, enfin plus qu’il ne le voulait. Aïzen haussa un sourcil interrogateur devant son air sombre.

- Viens, finit-il par dire… Rentrons.

Ichigo suivit le chef d’orchestre et passa la porte de leur appartement sans faire d’histoire. Son cœur cognait pourtant très fort dans sa cage thoracique.

- Puis-je savoir pourquoi tu as l’air de mauvaise humeur ? demanda Aïzen en entrant.

- Tu veux vraiment le savoir ?

- Ça ne va pas recommencer… alors, dis-moi tout de suite ce qui ne va pas !

- … Comment tu te sentirais, si tu me voyais embrasser mon ex ?

- Oooohhhh…

- Oui ooohhhh, c’est ce que je me suis dit en te voyant.

Sosuke soupira. Pourvu qu’Ichigo ne l’ai pas vu avec Gin. Il n’avait aucune envie que ce dernier ne découvre sa double vie. Il enleva sa veste avec désinvolture et se dirigea vers le bar où il se servit un whisky. Il partit se chercher un glaçon et revint vers Ichigo qui attendait toujours et qui lui lançait des regards qui l’auraient foudroyé sur place s’ils pouvaient lancer des éclairs.

Il s’assit sur le canapé et invita le jeune homme à s’installer à côté de lui. Il allait mentir par omission. Si Ichigo l’avait vu avec Gin autant avouer.

- Viens, je vais t’expliquer !

- Tu as une explication ?

Le regard du jeune homme s’agrandit. Il s’assit sur le bord du canapé et resta sur ses gardes. Le pouvoir de persuasion de Sosuke était redoutable et Ichigo préférait avoir les idées claires.

• Ichigo, laisse-moi au moins le temps de parler au lieu de m’agresser. Si tu veux réellement que l’on communique, fais un effort aussi. Je n’avais pas l’intention de te le cacher, surtout que Gin est venu amener Grimmjow Jaggerjack à la répétition cet après-midi. D’ailleurs, il a l’air de te connaître, il a demandé où tu étais passé ! Tu l’as déjà rencontré ? demanda Sosuke nonchalamment.

Oui, le fait que Grimmjow Jaggerjack réclame Ichigo l’avait perturbé. Se connaissaient-ils ? Sosuke détesterait savoir que son amant avait une relation cachée, bien que lui même joue un double jeu.

- Non… non, pas du tout. Il me connaît dis-tu ? Ichigo essayait de rassembler ses souvenirs, mais aucun d’entre eux n’évoquait le pianiste.

- Enfin bref, à la fin des répétitions Gin a accompagné Grimmjow à son appartement, et cet imbécile a insisté, pour que je vienne je ne sais pour quelle raison.

- Est-il au courant pour votre ancienne relation ? demanda Ichigo soupçonneux et qui finalement vint se blottir contre son amant.

Il le regardait avec tant de chaleur, qu’Ichigo se sentait attirer irrésistiblement par son amant. Sentir sa chaleur contre son corps lui faisait toujours beaucoup d’effets. Sosuke passa un bras autour de ses épaules et posa sa tête sur le sommet de son crâne. Il réfléchissait…

- Je t’avoue que je ne sais pas. Mais j’ai l’impression qu’il va falloir s’attendre à tout venant de sa part !

- Oh… j’ai entendu parler de son caractère et de sa réputation sulfureuse.

- Huumm… moi aussi ! Il passa sous silence le fait que Grimmjow avait eu l’air plus qu’intéressé par son compagnon. Même Gin s’en était rendu compte.

- Alors ?

- Hummm ?

- Ton baiser avec ton ex ? J’attends toujours. Tu ne m’as pas expliqué pourquoi, tu semblais si proche de Gin tout à coup.

- Oh excuse-moi… En fait, Gin a voulu que je rentre en deuxième à mon appartement. Et comme tu le sais, il me poursuit toujours de ses assiduités. Et pour ne pas changer ce soir, il a profité du fait que j’étais penché pour lui faire comprendre une bonne fois pour toutes que tout était fini depuis très longtemps entre nous et que toi seul occupait une part importante de ma vie… mais il ne veut toujours rien savoir. J’ai beau m’engueuler avec lui, y’a rien à faire. Il m’a attrapé par la cravate et m’a obligé à me pencher et il en a profité.

- N’empêche que tu ne t’es pas reculé tout de suite… murmura Ichigo.

- Disons que c’est la surprise qui m’a donné un temps de retard dans ma réaction.

- … Tu crois que je vais te croire ?

Ichigo se recula et fixa Sosuke d’un air contrarié.

- Tu boudes ?

- Héééé ? Tu recommences à me prendre pour un gamin dit le jeune homme et se retournant vers son amant. C’est toi qui a un comportement indigne. Pas moi !

- Indigne ? Il posa son verre et lui attrapa le lobe de l’oreille avec ses dents pour le mordiller doucement. Indigne ? souffla-t-il gentiment… Je ne pense qu’à toi et à trouver de nouveaux moyens pour te donner encore plus de plaisir et tu me fais passer pour un pervers qui va se chercher un autre amant. Je t’avoue que j’en ai déjà bien assez avec toi. Je ne survivrai jamais avec deux amants.

- Imbécile !

Les mains de Sosuke étaient devenues entreprenante et avaient filé sous le T-shirt du jeune homme. Ichigo eut un frisson et rejeta la tête en arrière… son amant en profita pour déposer sa tête au creux de son cou et de sentir la douce odeur épicée du jeune homme qui se trouvait entre ses bras.

- Hummm, Ichigo tu me rends fou…

Ce dernier se déplaça alors et s’assit à califourchon sur son amant. Il lui prit la tête entre ses doigts et doucement avec ses pouces lui caressèrent le visage. Il se pencha et l’embrassa doucement et bientôt avec de plus en plus de fougue. Aïzen en avait profité pour le caresser et usait de leur proximité pour le déshabiller.

Les doigts d’Ichigo eux parcouraient la chemise qui était maintenant grande ouverte. Il poussa Sosuke sur le canapé pour qu’il se trouve allongé sous lui. Sa bouche déposa des baisers sur la peau brûlante.

L’envie le gagna, le désir l’envahit. Ichigo croqua un mamelon dressé et lorsqu’une main caressa ses mèches rebelles. Ichimaru et Jaggerjack étaient maintenant bien loin. De toute façon, seul à seul avec Sosuke, il perdait toujours le fil de ses pensées, si ce n’était le mettre dans un lit.

Il entreprit une lente exploration de sa peau et finit par lui déboutonner son pantalon. Il prit son membre gonflé de désir entre ses mains et entreprit un lent va et vient qui arrachait des soupirs de satisfaction à sa victime consentante. Il joua avec ses doigts sur le bout du sexe de son amant. Il glissa entre ses jambes et s’agenouilla devant lui. Leurs yeux se rencontrèrent et sans le quitter du regard Ichigo avala sa verge.

Les mains de Sosuke s’agrippaient à ses chevuex, ses hanches bientôt commencèrent à bouger dans un va et vient ! Ses mains parcouraient son corps. Ichigo se détacha de lui pour remonter lentement vers le visage de son amant qui était pour l’instant sous le feu de la passion…

- Viens, murmura t’il.

- Tu... tu... es sûr ?

L’autre sourit et le tira à lui…

- Plus que sûr !

Ichigo n’en revenait toujours pas, de temps en temps son amant le sollicitait pour prendre les choses en main et lui demandait de prendre le rôle du dominant. Quoique ce dernier ne fût pas contre, bien au contraire… Ichigo trouvait cela excitant.

Lentement, il se fraya un chemin et commença à donner des coups de bassin profonds à son amant qui se cambrait pour mieux ressentir la pénétration de son intimité. Ichigo se retenait autant qu’il le pouvait car il voyait que Sosuke recherchait encore à atteindre les cimes de son plaisir. Ses hanches bougeaient d’avant en arrière de plus en plus rapidement, et profondément, presque violemment.

Cependant, le jeune homme ne put bientôt plus résister à son propre plaisir et ne pouvant plus se retenir, se libéra dans un râle rauque. Son amant le rejoignit juste après. Ichigo resta un instant sans bouger. Son regard fixait la chemise défaite et froissée.

Sosuke se laissa choir sur le canapé. Ichigo se pencha au dessus du chef d’orchestre… ce dernier le regardait avec une douce expression. Une de ces mains s’étant posée sur son visage, il le tira doucement vers lui et l’embrassa avec tendresse.

- Tu es à moi, murmura Sosuke. Rien qu’à moi.

Ichigo ne comprit pas bien pourquoi son amant insistait tellement pour qu’il lui appartienne. Mais décida qu’il n’avait pas à réfléchir davantage. Ils se levèrent et finirent dans leur lit. Ichigo se pelotonnant contre son amant.

Ce dernier l’embrassa et caressa les cheveux de son amant endormi. Ses pensées se reportèrent sur le pianiste arrivé le jour même. Une angoisse l’étreignit. Il prit doucement Ichigo contre lui et le serra un peu plus. Il finit malgré tout par s’endormir.

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