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Dernière note bonus 2

Grimmjow jeagerjaques 600 1869755

Avec ce beau soleil, la foule était dense. Nell réussit à se faufiler à l’ombre rafraichissante d’une boutique. Un petit coup d’éventail lui donna davantage d’air. Une chaleur pareille, ce n’était pas permis au printemps.

Elle salua discrètement Yatchiru la vendeuse qui rangeait une boite d’objets fragiles. Elle se rendit au fond de la boutique et ouvrit la porte qui donnait sur l’atelier. Là, elle vit Jiruga penché sur un lavabo en pierre noire. Il avait terminé son travail, elle arrivait juste à temps pour le récupérer.

  • Bonjour Nell… Il fait si chaud dehors ? demanda Kenpachi.

La jeune femme sourit chaleureusement au maître verrier. Il était quasiment aussi grand que Jiruga et effrayait tout autant les clients que son apprenti…

  • Bonjour Zaraki, oui il fait très chaud dehors, mais pas autant que lorsque vous travaillez le verre. Vous ne vous rendrez compte de rien, conclut-elle tout sourire.
  • Nell ? Qu’est-ce que tu fais ici ? s’étonna Jiruga derrière elle.
  • Je suis venue te chercher pour nous balader cet après-midi.
  • Nous balader ?

Jiruga fit la grimace, ce qui fit sourire Nell qui s’attendait à ce genre de réaction. Elle allait lui donner une occasion d’apprécier sa sortie.

  • Je voulais manger un truc dans un salon de thé et en route… Pourquoi pas regarder pour un appartement ?
  • J’ai déjà un appartement, idiote !

Nell le foudroya du regard.

  • Tu crois que je vais m’installer dans ton ridicule studio ? C’est bien pour une nuit ou deux, mais où je mets mes affaires ?
  • Je n’ai pas les moyens de me permettre de…
  • Tu oublies que je bosse ! Nous allons partager les frais…

Jiruga était ennuyé de devoir chercher un nouvel appartement, il avait réussi à s’y faire à celui où il vivait, mais c’était clair qu’il était trop petit, même pour lui. Mais dépendre de Nell pour obtenir plus grand ? Sa fierté en prenait un coup.

  • Allez Jiruga… fit Nell en arborant des yeux suppliants.

Jiruga ferma les yeux, et posa sa main devant eux. Comme pour mieux cacher son exaspération et surtout éviter de céder à sa petite amie.

  • Débarrassez le plancher vous deux, vous encombrez mon atelier !

Nell sourit à Zaraki qui sans en avoir  l’air, les encourageait à se promener. Elle prit la main libre de Jiruga et l’entraina derrière elle.

  • Nell ! Je ne suis pas habillé pour sortir…
  • Qui s’en occupe ?
  • Moi !
  • Si nous trainons, les agences seront fermées Jiruga, alors magne-toi !

Cette fois-ci, Nell utilisa un ton autoritaire. Les mains posées sur les hanches, elle était prête à se battre contre Jiruga, ce dernier le remarqua et maugréa contre les bonnes femmes bien trop entreprenantes.

  • C’est pour ça que tu m’aimes, chéri, sourit Nell.
  • Mouaih…

Jiruga suivit Nell en silence. Il n’allait pas se plaindre, après tout, il sortait avec Nell. Bon nombre de ses amis bavaient sur elle, et ne pourraient jamais l’approcher, songea-t-il avec satisfaction.  Il y veillerait de toute façon. Et puis, l’idée qu’ils vivraient bientôt ensemble, mme un couple normal le sorti de sa torpeur. Il y avait bien pire comme sort après tout…

 

°°0o0°°

 

C’est avec reconnaissance que Jiruga s’assit à la terrasse d’un café français en compagnie de sa moitié qui malgré la chaleur paraissait toujours aussi fraiche et pétillante. La carte déjà entre les mains, elle se plongea dans le menu avec concentration. Lui savait déjà ce qu’il prendrait et son regard flotta autour de lui.

Même assis, il avait une vue d’ensemble sur la place et les rues adjacentes. La foule était moins dense, beaucoup de promeneurs se réfugiaient dans les salons de thé alentour. Il reporta son attention à sa table lorsque le serveur vint prendre leur commande.

  • Alors, alors… Dis-moi quel appartement te plaisait le plus dans tous ceux que nous avons visités ?
  • Nous n’en avons visité que trois Nell… Inutile de t’exciter.
  • Rabat-joie ! bouda sa petite amie.
  • Celui qui serait le plus intéressant pour toi et moi, ce serait le deuxième… il est proche de mon atelier, et comme tu veux t’installer pas loin du centre-ville, tu serais aussi pas très loin des transports en commun pour te rendre à ton boulot.
  • Oui… soupira Nell rêveusement, mais c’est aussi le plus cher.
  • Tu croyais quoi idiote ?

Nell fit tourner sa cuillère dans son chocolat, alors qu’il venait juste d’être déposé sur la table. Jiruga paya le serveur. Il prit une gorgée de son café et réfléchit à leur situation.

  • Tu sais, peut-être que nous devrions avoir les yeux moins gros que le ventre. Je suggère que nous nous installions dans la périphérie de la ville, quitte à faire des trajets, mais prendre un appart. plus grand.
  • Jiruga j’y avais déjà songé, mais cela m’ennuie beaucoup.
  • Je crois que tu as été trop habitué au luxe. Nous n’avons pas les moyens de nous le permettre. Peut-être plus tard…
  • J’ai des économies ! coupa Nell tout à coup. Nous pourrions…
  • Pas question Nell ! Je ne suis pas d’accord. Tu gardes tes économies, et je te suggère…

Jiruga eut une absence. Il crut reconnaître des cheveux roux pétants. Il plissa les yeux et observa avec plus d’attention. Il reconnut son futur beau-père en compagnie de deux hommes. Un avec des cheveux blancs et l’autre avec des cheveux poivre et sel. Il ne voyait pas bien leurs visages et leurs expressions.

  • Jiruga tu m’écoutes ! s’impatienta Nell.
  • Ton père était de sortie cet après-midi ? demanda ce dernier.

Nell se redressa pour regarder dans la même direction que son compagnon. Elle reconnut Ichigo et fronça les sourcils en scrutant la scène. Jiruga qui lui jeta un coup d’œil demanda.

  • Quelque chose ne va pas Nell ?
  • Je ne connais pas ces types, pourtant ils me disent quelque chose.
  • Certainement des musiciens comme ton père, fit Jiruga en haussant les épaules.

La jeune femme se mit à mordre la peau de son index. Son expression préoccupée interpella son amant.

  • Oh Nell ! Laisse-le…
  • J’ai un mauvais pressentiment. Je connais très bien tous les musiciens que papa fréquente, mais pas ceux-là. Et quand je les vois, j’ai l’impression que quelque chose d’important m’échappe. Jiruga surveille les, je vais téléphoner à Grimmjow.

Ce dernier s’accouda à la table et secoua la tête.

  • Franchement…
  • Fait-ce que je te dis Jiruga.

Le jeune homme se leva et Nell le regarda surprise.

  • Autant m’approcher…

Nell hocha la tête alors que Grimmjow lui répondait.

  • Ma petite Nell…
  • Papa ? Papa Ichi connaît-il des musiciens qui ont les cheveux blancs et des cheveux poivre et sel ?
  • Des tonnes ! explosa de rire Grimmjow à l’autre côté du fil.

Nell se rendit compte que ce ne serait pas simple d’expliquer la situation à son père. Elle s’était levée et suivie des yeux Jiruga qui se trouvait non loin d’Ichigo à présent. Toutefois, Jiruga se plaça dans son champ de vision et elle perdit son père de vue.

  • Ouaih… Je m’inquiète probablement pour rien, mais ces types me disent quelque chose, mais je ne me souviens d’où je les ai vus.
  • Peut-être sont-ils venus à la maison. Nell tu te fais encore des idées.
  • Surement… je ne sais pas pourquoi je me suis inquiétée comme ça. Je vais retrouver Jiruga. Je suis désolée…
  • Ce n’est pas grave ma chérie. Pense venir manger avec… Jiruga à la maison qu’on puisse se faire une meilleure opinion, et qu’il ait aussi une meilleure opinion de nous.
  • Je lui en parlerais, promis papa.

Nell raccrocha et franchit les quelques mètres qui la séparaient de son compagnon qui regardait partir une voiture noire.

 

°°0o0°°

 

Le véhicule se gara le long  du trottoir en silence. La zone était désertique. Un de ces nombreux anciens sites industriels abandonnés. Pour égayer les lieux, de lourds nuages gris se profilaient à l’horizon, annonçant un temps pluvieux.

Posant un pied sur le sol jonché de vieux papiers et de verre broyé, Ichigo analysa les lieux autour de lui. Il fit deux pas, ses yeux se plissaient. Peut-être n’était-ce pas une bonne idée de vouloir se venger ? Il était seul et Aïzen accompagné. Il n’allait pas se faire des nœuds au cerveau, Sosuke se faisait vieux ! 

  • Tu ne sembles pas effrayé.

Ichigo se tourna, confiant. Il prit le temps de dévisager Sosuke Aïzen, puis Gin Ichimaru qui s’approchait en remettant les manches de son costume en place. Un fin sourire effleura ses lèvres.  Qu’il le veuille ou pas, ces deux là avaient pris un coup de vieux.

Pourtant, Ichigo n’ignorait pas l’aura dangereuse qui flottait autour de Sosuke notamment. Gin avait l’air tordu naturellement, alors que Sosuke lui… C’était l’instinct de survie dans chaque individu qui soufflait de fuir. Pourquoi ne l’avait-il jamais aperçu avant ? s’interrogea Ichigo.

Il était plus beau qu’avant… Le genre de beauté du prédateur qui fascine sa proie avant que cette dernière ne subisse des dommages...

  • Pour quel motif ? sourit Ichigo moqueur. Dit-moi ce que j’aurais à craindre de toi ?
  • Es-tu inconscient ? Ou naïf ? répondit d’un ton badin Aïzen.
  • Je me posais exactement la même question pour toi  Sosuke.

Sosuke observa attentivement son ancien amant. Il était plus beau que dans son souvenir, chaque fibre de son être se hérissait de le sentir si proche. Les années n’avaient eu aucun effet sur Ichigo, contrairement à lui. Et pourquoi  paraissait-il si… heureux ? Cela l’intrigua. Ichigo dégageait une assurance tranquille qu’il n’avait pas dans ses jeunes années. Son envie de le briser remonta en lui, comme les ressacs des vagues sous une houle de plus en plus puissante.

Un sourire s’ébaucha sur ses lèvres, tandis qu’il s’approchait d’Ichigo se mettant à sa hauteur. Les deux hommes se dévisageaient. Gin en retrait observait Aïzen prendre son pied. Il avait ordre ne pas intervenir… en fait, il avait dû supplier pour assister à ses retrouvailles. Il sortit son paquet de cigarettes et s’en grilla une. Après tout, il allait assister à un spectacle et aux premières loges en plus. Autant qu’il se détende.

Le ciel se couvrait progressivement et l’usine devant laquelle ils s’étaient arrêtés parut plus sinistre et menaçante.

  • Je me demande pourquoi tu me trouves naïf, Ichigo ? Après tout… Ce n’est pas comme si tu ne connaissais pas ma personnalité.

En parlant, Sosuke ne put s’empêcher de tendre la main et caresser la joue d’Ichigo. Merde ! songea-t-il, s’il pouvait il le prendrait sur le capot de la voiture. Mais il ne s’abandonnerait pas à ses instincts et puis Ichigo… Le prénom de son ex roula dans sa tête, comme une liqueur sucrée qui descendait le fond de sa gorge. Un frisson de plaisir descendit sa colonne vertébrale.

  • Te connaissant, tu dois me sous-estimer… Parce que tu t’imagines toujours plus fort et plus intelligent que la plupart des gens.
  • Mais je suis plus intelligent que la plupart des gens Ichigo, fit Aïzen avec un sourire suffisant.

Ichigo repoussa d’un geste sec la main qui tentait de descendre son buste, comme si elle cherchait à tester les muscles sous la chemise.

  • Que cherches-tu ?
  • Et toi ? Je ne m’attendais pas à te voir si docile Ichigo.
  • Ce n’est pas pour te faire plaisir que je t’ai rejoint, mais parce que je suivais mon envie…
  • Qui est ? chuchota Aïzen contre son oreille.

Les yeux d’Ichigo s’étaient agrandis. Depuis quand Sosuke était-il aussi rapide ? Son corps se pressait contre le sien. Ses mains retenaient prisonnières les siennes. Son souffle caressait sa nuque. Sosuke voulait l’impressionner, Ichigo lui refusait d’être sous sa domination. Il posa son front contre son épaule.

  • J’ai tellement de choses à te faire gouter Sosuke… Notamment à ma colère. Savais-tu que je ne t’avais jamais pardonné ? dit Ichigo froidement.
  • Vraiment ? répondit Aïzen d’une voix caressante. Pourtant, le fait que tu me quittes t’a permis d’obtenir la vie telle qu’elle est aujourd’hui. Tu es un musicien de haut vol. J’ai d’ailleurs acheté tous tes CD… Je n’ai jamais voulu pirater tes albums mon amour.
  • Merci pour ta délicatesse…

Ichigo eut un vague sourire.

  • Je te reconnais bien là. Tu es devenu mon obsession au cours de toutes ces années. Je ne te dirai pas merci pour ça.

Aïzen repoussa le visage d’Ichigo et le scruta. La douleur dans ses yeux ambre, le fit frissonner. Oh comme il aimait le voir souffrir. Ce délicieux frisson le gagna à nouveau. Par tous les diables, il le voulait à en crever !

  • Finirais-tu par me ressembler Ichigo ?

Il avait prononcé cette phrase contre sa bouche. Ichigo n’avait même pas bougé. Il le fixait intensément. À quoi pensait-il ?

  • Ce qui me dégoute depuis tout ce temps, c’est justement cette impression de me rapprocher de toi un peu plus chaque jour. Je fais tout pour m’éloigner de toi, et pourtant, je sens au plus profond de moi… Cette sensation que je vais finir par devenir l’ordure que tu es !
  • Oh, sais-tu combien tu me combles là ?
  • Oui… Je le sais Sosuke…

Ichigo se libéra brutalement et poussa Aïzen en arrière. Ce dernier chuta contre la tôle du véhicule. D’un pas décidé, Ichigo franchit la distance qui les séparait.

  • C’est pour cela que je me dégoute aussi Sosuke…

Le poing d’Ichigo frappa violemment la carrosserie, laissant une marque sur la tôle. Aïzen se redressa en se réajustant. Il l’avait évité de justesse. La force d’Ichigo n’était pas de paille. C’était celle d’un homme mûr. Il se tournait vers lui, le visage dur, les yeux brûlants de haine.

  • En fait Ichigo, tu n’es pas comme moi… je te rassure, tu es toujours le gamin honnête et droit que tu étais. Je n’affiche pas aussi clairement mes sentiments.
  • Ta gueule !

Le cri avait fait sursauter Gin qui écrasait sa cigarette au même moment. Suivant les gestes de Kurosaki, il haussa un sourcil en voyant ce dernier retirer sa veste. Il voulait vraiment casser la gueule à Aïzen. Finalement, cette sortie ne lui déplaisait pas du tout. Lui qui pensait avoir à faire à un artiste sans envergure, le jeune 1er violon en avait dans le caleçon en fait.

Le rire d’Aïzen fit frissonner Gin. Ça, ce n’était pas bon du tout. Sosuke allait péter un plomb si ça continuait. Puis sa voix coula comme du miel.

  • Non, je préfère les chemins tortueux, de ceux dont on ne revient jamais…

Aïzen n’eut pas le temps de finir sa phrase, Ichigo lui avait balancé son poing à la figure qu’il esquiva de justesse. Son cœur se mit à battre sous le danger. Ichigo ressemblait à un lion et la comparaison lui plu. Il se pourlecha les lèvres et fit claquer sa langue, il se déplaça rapidement si vite d’ailleurs qu’Ichigo n’eut pas le temps de couvrir son flanc. Il plia sous le choc de son poing dans ses côtes. Aïzen eut un petit sourire, il avait au moins fêlé une côte. La grimace d’Ichigo le confirma.

  • Tu as gagné en puissance Ichigo, mais tu n’as pas évolué dans le même milieu que moi, ces dernières années. Mon amour, permet-moi de te donner quelques leçons…

Ichigo se recula d’un bond lorsqu’Aïzen le chargea, ses pas glissaient sur le sol. Des gouttes d’eau l’atteignirent. Le « vieux » était plus rapide que lui, mais il n’allait pas se laisser impressionner. S’il ne pouvait le vaincre par l’esquive, il l’atteindrait autrement. Il observa les gestes de Sosuke.

Ses pieds profondément enfoncés dans le sol, il se tassa un peu sur lui-même et plissa les yeux pour mieux observer son adversaire. Il encaissa un second coup, mais s’étant replié sur lui-même ce dernier n’eut pas les mêmes répercussions que le premier. Il se saisit au vol d’un bras d’Aïzen et propulsa son coude à la jointure de celui de son adversaire qui cria de douleur.

Les deux hommes se dévisageaient au travers d’un rideau de pluie. Un sourire mauvais s’inscrivit sur les lèvres d’Ichigo. Il bondit en avant et frappa de toutes ses forces, Aïzen esquiva chacun d’entre eux, ne cherchant pas à répliquer dans l’immédiat. Toutefois, il songea qu’il ne devait pas attendre trop longtemps, Ichigo devenait de plus en plus rapide et précis.

Un sourire flotta sur ses lèvres, alors qu’il se penchait pour se dérober, son corps fit une rotation rapide et il se retrouva derrière Ichigo. Sa bouche contre son oreille… Il chuchota. Le temps sembla s’être figé. Ichigo ferma les yeux.

 

°°0o0°°

 

Fou d’inquiétude, Grimmjow traversait les couloirs de l’hôpital. L’accueil lui avait donné le numéro de chambre et lorsqu’il la franchit, il resta cloué sur place. Ichigo était assis sur son lit, le regard dirigé vers le mur. Son expression vide le fit paniquer.

  • Ichigo ? Mon chéri… Ichigo… ça va ?

Grimmjow s’était emparé d’une main d’Ichigo. Il posa une main sur son front. Ichigo tourna des yeux accablés vers lui.

  • Grimmjow…
  • Ichigo qu’est-ce qui s’est passé ? C’est quoi cette histoire de bagarre ? Dis-moi qui t’as fait ça !

Ichigo eut un sourire affligé sur les lèvres. Il baissa les yeux pour observer ses mains. Grimmjow lui serrait tellement fort et en même temps, il regrettait qu’il ne puisse pas les lui briser.

  • Ichigo… qu’est-ce qui se passe bon sang ?
  • Tu sais Grimmjow… je… je n’ai jamais accepté que tu ne puisses plus jouer du piano. Je me suis toujours senti coupable.

Grimmjow en resta interdit.

  • Qu’est-ce que tu racontes ?

La porte s’ouvrit brutalement et Nell apparut, accompagnée de Jiruga.

  • Papa !

Ichigo n’eut pas le temps de prévenir, Nell pendait déjà à son cou, et la douleur de sa côte cassée, réussit à passer par-dessus les calmants. Il gémit de douleur.

  • Nell ! intervint Grimmjow, Ichigo a une côte cassée.
  • Oups ! Pardon… mais… mais… j’étais inquiète…
  • Je le sais ma puce, sourit Ichigo.
  • Comment est-ce arrivé ? demanda Nell. Ce sont les deux types avec qui je t’ai vu partir qui t’ont fait ça ?

Ichigo haussa les sourcils de surprise. Nell l’avait vu ? Grimmjow fronça les sourcils.

  • Ce sont eux Ichigo ?
  • De qui vous me parlez ?
  • Ceux avec qui vous êtes monté dans une voiture noire cette après-midi, Kurosaki-san, répondit Jiruga en s’appuyant contre le mur.

Il voyait bien que le musicien cherchait à esquiver. Le regard noir qu’il lui adressa confirma son intuition. Mais il s’en moquait. Autant que Nell lui lâche les baskets tout de suite avec cette histoire.

  • Qui était-ce Ichigo ? demanda Grimmjow.

Leur regard se croisa, et Ichigo comprit qu’il valait mieux ne pas mentir à Grimmjow. La menace qu’il dégageait lui fit comprendre implicitement qu’il aurait des problèmes s’il voulait lui cacher quelque chose.

  • Je suppose que tu te souviens d’Ichimaru Gin et Aïzen S…

Ichigo ne prononça pas le nom d’Aïzen. La colère qui déformait les traits de Grimmjow le fit déglutir de travers. Il allait passer un sale quart d’heure.

  • Nous nous expliquerons tout à l’heure Ichigo. Je n’ai pas envie d’exploser maintenant, mais tu vas connaître mon point de vue. Tu m’excuseras, mais j’ai besoin de sortir.

Et Grimmjow quitta la chambre d’hôpital en claquant si fort la porte qu’un craquement sinistre se fit entendre, ainsi que les protestations du personnel médical de l’autre côté de la pièce. Nell resta quelques secondes figée à regarder la porte, dans l’incompréhension la plus totale. Ichigo quant à lui, observait à présent ses mains. Ses mains…

  • Papa ? Euh… Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Qui sont ces deux hommes ? Pourquoi papa Grimmjow est en rage ?
  • Nell… Il y a certaines parties de ma vie sur laquelle je n’ai pas spécialement envie de m’étendre. Mais pour te donner une petite idée… L’un des deux hommes est celui qui a fait perdre à Grimmjow l’usage  de son bras.
  • Quoi ?! hurla Nell. Et tu les as suivi ? Mais tu n’es pas dingue ? Et tout seul en plus ? Estime-toi heureux de n’avoir qu’une côte cassée…

Nell s’interrompit brutalement, en entendant le rire démentiel qui s’élevait. Ses yeux s’agrandirent sous l’horreur. Son père riait à gorge déployée, mais il n’avait rien de joyeux ce rire, c’était celui d’un désespoir si profond qu’il en devenait excessif. Des larmes roulaient sur ses joues ? Qu’arrivait-il donc à Ichigo Kurosaki ? Affolée Nell bondi dans les bras de son père et tenta de consoler sa peine. Sa carcasse tressautait sous son rire de dément.

  • Papa calme toi je t’en prie…

Un d’infirmier entra dans la chambre. Il piqua Ichigo le faisant dormir presque instantanément. Il posa une main sur le front du malade et s’assura que tout allait bien.

  • Qu’est-ce…
  • Votre père a eut un choc psychologique. Il faut le laisser se reposer.

Nell ouvrit la bouche, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Mais que s’était-il donc passé ? Elle se tourna vers l’infirmier qui la dévisageait en attendant ses questions.

  • Qu’est-il arrivé à mon père ? finit-elle par demander inquiète.
  • D’après ce que j’ai appris, un appel anonyme a appelé une ambulance pour signaler l’accident de Monsieur Kurosaki.
  • Un appel anonyme ? Ça existe encore de nos jours ?
  • Je suis très surpris moi-même pour tout vous dire, répondit l’infirmier en se grattant le menton.
  • Et de quel type d’accident a eut mon père ?
  • Là, je pense que vous devriez vous renseigner auprès du médecin ou auprès de votre famille, Mademoiselle Kurosaki.
  • Je… Je vais voir le médecin…

Nell planta l’infirmier dans la chambre et en claquant la porte. L’infirmier voulut protester, mais Jiruga toujours appuyé contre le mur décréta d’une voix désabusée.

  • Ce n’est même pas la peine d’essayer de la raisonner… Ils sont tous un peu soupe au lait dans cette famille.
  • Ah…

L’infirmier s’éloigna et quitta la chambre, soulagé. Le grand type était effrayant. Déjà que Kurosaki pète un câble, mais en plus ce type ? Ah oui ? Il devait faire quoi exactement ?

 

°°0o0°°

 

La première chose qu’Ichigo fit en rentrant chez lui, ce fut de s’enfermer dans son bureau. Il laissa Il Forte s’occuper de ses affaires. Il se servit un verre. Son entrevue avec son attaché de presse avait été des plus désagréable. Mais bon… Ichigo observa la main qui tenait son verre et remarqua qu’elle tremblait.

Grimmjow ne lui avait toujours pas adressé la parole. En fait, il n’était même pas venu lui rendre visite à l’hôpital. Il l’avait bien mérité de toute façon, comme ce qui lui arrivait d’ailleurs. À vouloir régler ses problèmes sans en parler à personne, mais il tenait une si belle occasion de se venger et au final. Un sourire tordu déforma son visage. Devait-il monter un autel pour remercier Aïzen pour ce qu’il lui avait fait ? Sortirait-il enfin de sa culpabilité ?

Buvant d’un seul trait le reste de son whisky, Ichigo quitta les lieux et gagna sa chambre. Normalement, il devait se reposer, mais jamais il n’y parviendrait. Il ne trouva nulle trace de Grimmjow. Avait-il même dormi ici ? Ichigo sortit de sa table de chevet son portable et remarqua qu’il était déchargé.

En entendant du bruit à l’extérieur, Ichigo vit Grimmjow qui rentrait à la maison. Le musicien courut jusqu’à l’entrée et s’arrêta à quelques pas de son mari. Ce dernier lui jeta un regard glacé. Ichigo déglutit. Jamais Grimmjow ne l’avait dévisagé aussi froidement.

  • Grimmjow… Je dois te parler.
  • Ah oui ?

Et comme s’il n’avait rien entendu, il continua sa route pour rentrer dans le salon, Ichigo sur les talons. De voir le dos de son mari de cette manière, donna l’impression qu’un gouffre infranchissable s’était ouvert entre eux. Ichigo bondit et enlaça Grimmjow.

  • Je suis désolé. Je pensais pouvoir me venger… Je ne voulais pas qu’il t’arrive quoique ce soit. Je ne voulais te faire de mal.

Le silence s’engouffra dans la pièce.

  • Ichigo… Que veux-tu dire par te venger ?

Grimmjow se tourna et glissa une main le long de la mâchoire d’Ichigo. Ce dernier paraissait confus. Grimmjow bien que toujours en colère ne put laisser son mari dans la détresse. Ils se chamaillaient, mais jamais n’avaient de réelles disputes. Il n’y avait qu’Aïzen pour mettre Ichigo dans cet état. Il enlaça Ichigo avec tendresse, et l’embrassa avec douceur.

Il chuchota contre sa bouche.

  • Pourquoi donc voulais-tu te venger d’Aïzen ?
  • Parce que c’est à cause de lui que tu ne peux plus jouer, et j’aurais aimé tant de fois pouvoir interpréter un morceau avec toi. Que nous puissions être sur la même scène… Grimmjow…
  • Mais tu ne te rends pas compte que notre vie me suffit ? La gloire, je l’ai eu et elle ne me manque pas ! Ichigo, ne me dis pas que tu n’as jamais remarqué combien j’étais heureux de vivre avec toi ?

Ichigo en resta sans voix. Les larmes coulèrent de ses joues sans qu’il ne s’en aperçoive. Grimmjow en fut troublé. Il essuya les joues de son mari, son expression était préoccupée.

  • Arrête tes conneries… J’m’suis éclaté durant ma jeunesse. Je t’ai rencontré au moment où je cherchais la stabilité et tout commençait à me peser. Tu comprends ? Tout ce qui m’importait, c’était de vivre avec toi.

Nell qui avait ouvert la porte plus tôt pour discuter avec ses parents, écoutait silencieusement. Finalement, la vie de ses pères n’avait pas été aussi tranquille qu’il y paraissait au premier abord.

  • Quand j’ai vu Aïzen qui voulait te frapper avec cette statue, j’ai cru mourir de ne pas pouvoir arriver à temps ! Tu imagines si tu…

Grimmjow se tut et posa son front contre celui d’Ichigo, il reprenait sa respiration.

  • Si tu as vécu avec tout ça en toi toutes ces années, je crois que j’ai été un piètre mari. Je ne t’ai peut-être pas dit assez souvent que je t’aimais. Que j’aimais te voir évoluer en pleine lumière, te voir vivre, rire, sourire… Voir grandir Nell à nos côtés. Mon amour, je ne changerai certainement pas ma vie avec toi, pour récupérer la pleine capacité de mon bras et de mes doigts. Tu es fou de le penser…

Ichigo se blottit contre Grimmjow et ferma les yeux. Il se serra contre lui, voulant se fondre en lui. Non, il n’avait pas imaginé tout cela, parce qu’il connaissait le talent fou de Grimmjow et cela lui avait manqué.

  • Grimmjow, je crois que ma vie s’est figée ce jour-là. Vivre avec Aïzen et subir ses manipulations m’ont fait oublier qu’une vie sans musique était possible.

Ichigo se recula et observa Grimmjow avec attention.

  • Pourras-tu, toi te satisfaire d’un artiste qui a perdu tout son talent ?

L’expression interdite sur le visage de Grimmjow, faillit faire sourire Ichigo.

  • Est-ce que je t’ai déjà dit que Sosuke avait un don ?
  • Un don ? répéta Grimmjow méfiant.
  • Pour l’hypnose… Il m’avait hypnotisé une fois, parce que je ne le croyais pas.
  • Ah ouaih ? Et qu’est-ce qu’il t’a fait après ?
  • Rien. En fait, lorsqu’une personne t’hypnose, tu te souviens de ce qui se passe, tu es conscient, je veux dire.
  • T’en es sûr ?
  • Oui, sourit Ichigo. J’en suis sûre, et Sosuke ne s’est jamais servi de ça sur moi pour quoique ce soit… Sauf…

Ichigo se tut. Grimmjow sera les épaules d’Ichigo. De son côté Nell retenait sa respiration.

  • Il m’a dit qu’il s’était perfectionné en prison, qu’il avait atteint un certain raffinement… Et il faut croire que oui.
  • Qu’est-ce que tu racontes Ichigo ?

Là, Grimmjow commençait à paniquer. Ichigo prit le visage de Grimmjow dans ses mains. Son expression soucieuse tracassa son mari, mais il ne voulait pas l’assaillir de questions. Les réponses lui faisaient aussi peur que la question.

  • Lorsque tu hypnoses quelqu’un, tu as un mot « clef » qui te permet d’hypnotiser la personne… De la ramener aussi. J’ai toujours eu en moi ce mot clef… Bien que je sois bien incapable de dire ce qu’il est. Je le reconnais toujours lorsque Sosuke le prononce par contre…

L’air de Grimmjow devint circonspect. Nell oublia de respirer derrière la porte.

  • Et ?
  • Je ne me souviens plus de ce qu’a dit Sosuke exactement lorsque nous en sommes venus aux mains… Je crois qu’il est devenu très bon dans son domaine. Mais lorsque j’ai repris « conscience de moi-même » il m’a dit…

Ichigo se revit assis sur le verre, le regard levé vers Aïzen. Tout semblait se dérouler au ralenti. Son visage dégoulinait des gouttes de pluie qui tombaient tel un rideau scintillant. Ce dernier se pencha vers lui, se mettant à sa hauteur.

La bouche d’Ichigo effleura l’oreille de Grimmjow, son souffle caressa le lobe et souleva quelques cheveux bleus.

Ichigo ferma les yeux et l’odeur de Sosuke envahit ses narines, en même temps que l’odeur de pluie et des parfums de terres cuites.

Le même frisson le parcourut. Ses lèvres remuaient à peine.

  • « Ichigo, il ne sert à rien pour moi de te blesser physiquement… Je t’aime trop. Mais, parce que je t’aime d’un amour sincère mais cruel, je ne pourrai te laisser vivre un bonheur parfait. J’ai toujours voulu te garder auprès de moi, sans que tu ne puisses t’exposer à la lumière… Seul moi peux profiter de ton talent, si je ne le peux pas alors retourne là où tu devrais être… Dans l’ombre. Si moi, je ne peux en profiter alors aucun autre ne le pourra. Tes doigts ne retrouveront jamais leur dextérité et peu importe le nombre de fois où tu essaieras… »

Ichigo vit le visage d’Aïzen se reculer, un sourire ornait ses lèvres. Ses doigts glissaient sur sa peau. Il continuait à parler, mais Ichigo ne comprenait plus ce qu’il lui disait. L’obscurité emplissait son champ de vision.

Grimmjow eut juste le temps de prendre Ichigo dans ses bras. Il posa sa main sur son front, très inquiet.

  • Ichigo ? Ichigo réponds-moi !

Mais ce dernier n’entendait rien. Les doigts de Grimmjow devenus brûlant sous le contact du front d’Ichigo.


Mille merci à Seeliah d'avoir corrigé tous les chapitres :)

Merci à Leti pour son commentaire :D

Dernier chapitre dans le courant de la semaine.



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