Bonjour,
Voici le dernier chapitre ! Bonne lecture à tous...
Bonus 3
Debout, recouvert d’un peignoir, Sosuke fumait tranquillement sa clope. Son regard scrutait l’horizon. Il appréciait la vue pour ce qu’elle était. Sa vie avait pris un tournant inattendu, lorsqu’il avait pris la décision de retrouver Ichigo. Partit pour le briser, leur confrontation l’avait amené à peu de chose au final s’il comparait avec son plan de départ.
Il s’était senti revivre en croisant son regard. Mais loin de poser sur lui le regard amoureux de leur début de relation, Ichigo le regardait avec haine. Il n’était plus inexpérimenté et jeune. L’homme mûr qu’il était devenu lui plaisait indéniablement, mais… mais… Aïzen ne se retourna pas. Il entendit craquer une allumette derrière lui. Gin devait certainement regarder le plafond en fumant sa cigarette.
Qu’étaient-ils devenus tous les deux au fil de leurs années de prison ? Gin était sortie bien avant lui, l’attendant silencieusement. Discrètement, cet homme plein de ressources leur avait fabriqué un cocon où lui, Aïzen Sosuke n’aurait plus à s’exposer. Les journalistes l’avaient bien attendu à sa sortie pour savoir ce qu’il comptait faire à présent. Il avait joué profil bas… Et le voici ici, à Viennes.
Sosuke ne plaindrait pas Gin, il savait… Il avait toujours su et ça dès que Sosuke avait posé son regard sur Kurosaki, qu’il serait en seconde position quoiqu’il fasse. Un sourire effleura ses lèvres. Il n’avait plus en tête le visage aux traits qui gardaient des traces juvéniles, mais celui d’un homme.
Se redressant après sa longue contemplation, il rentra dans la chambre. Son regard balaya le corps de Gin, et son visage. Leurs yeux se croisèrent.
- Nous faisons nos valises. Nous rentrons chez nous.
Gin leva un sourcil surpris.
- Je n’ai plus rien à faire ici. J’ai des projets.
- Ah oui ? Pendant que je fais les bagages, tu pourrais me les expliquer ? Enfin, si je fais parti de tes plans, bien sûr.
Sosuke se dirigeait vers la salle de bains, s’arrêta et se tourna vers Gin l’air agacé.
- Tu es devenu lent Gin… J’ai dit « nous », pas « je ».
Un sourire éclatant fendit le visage de Gin qui se leva d’un bond et écrasa son mégot. Ce dernier en profita pour poser une question qui lui brûlait les lèvres.
- Pourrais-tu me dire ce que tu as dit à Kurosaki ?
Sosuke qui allait fermer la porte de la salle de bain, la retint une seconde et dit avant de la fermer.
- Ne pousse pas le bouchon trop loin.
Gin resta figé un instant sur place, avant de hausser les épaules. Après tout, il s’en fichait. Au final, c’était lui que Sosuke avait choisi et non Kurosaki et ça lui suffisait amplement. Surtout ne pas trop en demander à son amant, de peur qu’il ne s’envole, il ne savait où. Garder l’amour d’Aïzen tout ce temps, en étant en constante compétition avec un fantôme… Gin s’arrêta quelques secondes et fixa les vêtements mis en tas. Un sanglot monta du fond de sa gorge.
Non ! Il s’était promis de ne jamais baisser les bras et de rester droit dans ses bottes. Il avait réussi plus qu’il ne l’espérait, ce n’était pas pour s’effondrer maintenant. Il n’était pas pathétique à ce point.
°°0o0°°
Assise dans un coin de l’atelier, elle observait le feu qui bougeait dans le moufle du four en pierre. La silhouette de Jiruga se redressait tantôt, s’asseyait ou se penchait et au bout de sa perche, une œuvre élancée et fragile prenait forme.
Cette fois-ci, Zaraki lui avait confié la confection d’un lustre coloré à fournir pour un client. Nell songea qu’elle aurait aimé avoir le même. Peut-être qu’elle demanderait à Jiruga ?
Pour l’instant, son esprit restait vide. L’image de ses pères dans les bras l’un de l’autre la hantait. Comment pourrait-il en être autrement ? Ichigo lui avait paru briser. Elle qui avait toujours mis cet homme fort sur un piédestal, le voyait effondré. Et que dire de Grimmjow ? Il n’était plus que l’ombre de lui-même… Savoir qu’Ichigo ne pourrait plus jouer, lui avait porté un coup au moral.
Son regard se vida. Ne plus pouvoir entendre le grand Ichigo Kurosaki jouer pour elle en concert privé pour sa plus grande joie et celle de Grimmjow ? Un profond sentiment d’injustice la traversa. Ce n’était pas possible ! Non, ce n’était vraiment pas possible ! Son père était certainement l’un des plus grands violonistes de la Terre ! Il ne pouvait pas ne plus jouer !
- Si t’es venue là pour chialer Nell, rentre chez toi !
Surprise, Nell leva les yeux sur Jiruga qui la considérait de toute la hauteur de sa taille. Son regard violet si sombre, ne la quittait pas.
- Ce n’est pas comme s’il n’avait jamais pu obtenir la gloire.
- Que veux-tu dire Jiruga ? souffla Nell d’une petite voix.
- Kurosaki Ichigo a été et est un grand violoniste. Il a connu la gloire…
- Ne parle pas au passé Jiruga, menaça Nell en se redressant.
Son expression devint dangereuse, mais cela n’émut pas vraiment son compagnon qui continua imperturbablement.
- Combien de violonistes aimeraient vivre ne serait-ce qu’une journée de la vie de ton père ? Combien ? Il a eu une chance extraordinaire… si maintenant, il doit changer alors il se relèvera et se transformera.
- Mais tu comprends ce que c’est de vivre de sa passion ? Jamais il ne pourra…
- La ferme Nell ! Arrête de te mettre à la place de ton père. Tu ne sais pas ce que lui réserve l’avenir d’une part. Et puis, tu ne sais rien de ce qu’il en pense réellement !
Nell fixait Jiruga horrifiée. Comment pouvait-elle aimer cet homme sans cœur ? Jiruga lui vidait sa bouteille d’un litre et demi d’eau, en la fixant du coin de l’œil. Nell sera les poings, sa mâchoire se crispait sous la tension interne qu’elle vivait.
- Tu n’es qu’un imbécile ! lança Nell furieuse. Tu es sans cœur !
- Les enfants, fit la voix grincheuse de Kenpachi. Je ne paye pas Jiruga pour qu’il baille aux corneilles. Si tu ne veux pas faire cette commande Nnoitra, fallait me le dire dès le départ.
- J’y retourne.
Jiruga dévisagea encore une seconde le visage décomposé de Nell, et se retourna pour continuer sa commande. Il jura intérieurement. Ce n’était vraiment pas le moment de l’emmerder avec ce genre d’histoire, et il fallait que ça tombe maintenant ! Nell, se préoccupait-elle d’autre chose que de ses parents ?
Nell quitta les lieux le cœur brisé. Il fallait qu’elle parle à son père. Lui dire qu’il pouvait compter sur elle !
°°0o0°°
Le jardin semblait paisible. Ichigo le contemplait, son violon posé sagement à ses côtés sur la table. Un léger sourire flottait sur ses lèvres. Il ferma les yeux quelques instants et savoura ce moment. Il était libre !
Un poids glissa de ses épaules. C’était égoïste… Ce sentiment de bonheur qui le submergeait. Oui, c’était vrai qu’il n’avait cessé de culpabiliser pour Grimmjow, même si ce dernier lui avait toujours avoué que sa blessure ne comptait pas. Qu’il n’avait aucun regret… Ichigo était lucide. Il connaissait Grimmjow mieux que lui-même. Ce dernier se mentait. De toute façon, comment Grimmjow pouvait-il s’avouer un échec ?
C’était pour cela que cet accident avait renforcé son envie de réussir en tant que soliste. Faire vivre le rêve de Grimmjow au travers lui. Maintenant, même si ce dernier ne le saurait sans doute jamais, il remercia Sosuke pour le merveilleux cadeau qu’il venait de lui offrir. Il pouvait à présent tourner la page.
Ichigo se leva et rangea son instrument, sous le regard de Grimmjow qui l’observait depuis quelques minutes. Ne se sachant pas épier, le visage d’Ichigo devenait expressif. Il l’avait écouté joué du violon depuis le salon et tout son être criait à l’injustice. La maitrise d’Ichigo de son instrument équivalait à celle d’un débutant.
Furieux de ne pas avoir pu protéger Ichigo contre Aïzen, il s’était précipité dehors pour le consoler et lorsqu’il s’était approché, il avait inconsciemment ralenti, pour s’arrêter. Loin de sembler malheureux, Ichigo respirait… La joie ? Vivait-il une hallucination ?
Lui qui aurait juré ses grands Dieux, qu’Ichigo ne vivait que pour le violon, voilà qu’il ne lui avait pas vu cette expression d’apaisement sur les traits… Depuis ?
Avait-il loupé quelque chose ? Ou bien… Ou bien, Ichigo jouait du violon parce qu’il se sentait coupable vis-à-vis de lui ? Si c’était cela… Un profond sentiment de solitude envahit Grimmjow, mêlé à de la colère. Colère dirigée contre lui-même. Comment ne s’en était-il pas aperçu auparavant ?
Surpris, ce dernier leva les yeux sur Ichigo, qui l’observait inquiet.
- Depuis quand jouer du violon était-il devenu un poids pour toi, Ichigo ?
La stupéfaction se gravait sur le visage d’Ichigo. Ainsi, il avait vu juste ? Il s’approcha de son homme, pour se tenir devant lui. Son expression était devenue grave.
- Ichigo… Tu n’es qu’un imbécile et moi aussi.
- Je ne suis pas d’accord !
- Je m’en fous que tu sois d’accord ou pas. Je viens d’ouvrir les yeux et je ne te blâmerais pas, je me demande même si tu n’avais pas raison. Je suis désolé Ichigo. Tu as souffert toutes ses années… Et je n’étais pas fichu de m’en rendre compte, mon entêtement m’aveuglait.
- Grimmjow…
- Stop Ichigo ! Je…
Grimmjow prit Ichigo contre lui. Ses mains remontèrent pour encercler le visage de son amour. Il affichait un air contrarié.
- Je n’ai jamais voulu reconnaître que l’ambiance des concerts, le piano… Tout ça me manque et c’est frustrant. Je n’ai jamais voulu te faire porter le fardeau de cet accident. Peut-être aurais-je dû…
- Je t’arrête tout de suite Grimmjow. Si je l’ai fait, c’est parce que je me sentais prêt à le faire. N’oublie pas que j’avais pris ma décision avant mon déménagement. Disons que je me suis impliqué davantage.
Un sourire se forma sur les lèvres d’Ichigo.
- Crois-tu que nous sommes des idiots ?
- Moi, plus que toi Ichigo.
- Tu veux encore prendre le premier rôle, fit Ichigo moqueur.
- Ça nous changera un peu ? Après tout, ces dernières années, c’est toi qui as pris le devant de la scène, rit Grimmjow.
Son rire s’éteignit alors qu’il embrassait Ichigo, qui enroula ses bras autour de sa nuque. Sentir son corps musclé contre le sien, d’être enveloppé de son odeur, d’apprécier la caresse de ces doigts dans ses cheveux, Grimmjow reprenait vie. Sa bouche dévala sa joue, et ses lèvres butinèrent sa nuque, pour remonter le lobe de son oreille.
- J’aimerai finir cette conversation dans notre chambre Grimmjow… chuchota d’une voix rauque Ichigo.
Grimmjow ne se le fit pas dire deux fois. Prenant l’invitation au pied de la lettre, Grimmjow tira Ichigo par la main.
- Eh Grimmjow, ne va pas si vite…
Ce dernier lui lança un coup d’œil chargé de désir. Le cœur d’Ichigo s’affola. La distance qui leur restait à franchir lui parut interminable.
°°0o0°°
L’avion avait quitté l’aéroport depuis quelques minutes, lorsqu’une hôtesse passa dans les travées. Gin remarqua de loin, le regard qu’elle posait sur Sosuke. Ce dernier, lui était occupé à consulter son ordinateur. Loin d’être découragée, la jeune femme demanda s’ils avaient besoin de quelque chose. Gin répondit par la négative, mais voyant le regard insistant de l’hôtesse, Gin donna un coup de coude à son amant. Ce dernier, lui jeta un coup d’œil froid.
- L’hôtesse demande si tu souhaites quelque chose ?
- Un verre de whisky, merci.
La réponse avait fusé, accompagnée d’un sourire chaleureux envers l’hôtesse. Cette dernière adressa son plus beau sourire à son passager. Lorsqu’elle fut partie, Gin marmonna.
- Ne t’étonne pas si tu reçois une invitation à la fin du voyage.
- Voudrais-tu que je l’accepte Gin ?
Ce dernier tourna la tête vers Aïzen. Voyant son air amusé, Gin répondit glacial.
- Libre à toi après tout ! De toute façon, tu n’en feras qu’à ta tête.
- Gin… Tu es vraiment très compréhensif. Alors, je peux m’envoyer en l’air avec qui je le souhaite, cela ne te ferait absolument rien ?
Le regard meurtrier dont le gratifia son amant, fit rire Sosuke à voix basse. La voix de l’hôtesse le ramena à la réalité. Il prit son verre, toujours de bonne humeur et la remercia. Il demanda alors qu’elle était toujours penchée, s’attendant à une proposition.
- Dites-moi, Mademoiselle, fit Aïzen d’une voix caressante, mon amant assis à mes côtés, me suggère de m’envoyer en l’air avec qui je le souhaite, si je le veux. Accepteriez-vous ?
L’hôtesse se redressa épouvantée.
- Mais pour qui vous prenez-vous ? Ça ne va pas de faire des propositions pareilles ?
- Peut-être que je n’aurais pas dû vous dire que ce type à mes côtés était mon petit ami, sinon je pense que j’aurais pu vous mettre dans mon lit. Comme c’est dommage.
Quittant le rang de sièges, l’hôtesse fulminait. Comment avait-elle pu se faire avoir par ce type… Si sexy ?
Sosuke but une gorgée de son alcool et l’apprécia. En fait, depuis qu’il était sorti de prison tout prenait une saveur différente. Il ne sentait pas brisé par ses années d’incarcération. Tous les détenus étaient ses esclaves, même les matons étaient sous son contrôle et il n’avait manqué de rien, sauf de liberté. Et puis, il fallait bien le reconnaître son emprisonnement lui avait donné l’opportunité de réfléchir à sa vie.
Il n’avait jamais eu de réel but dans sa vie. Tout se déroulait toujours comme il le souhaitait, tout sauf Ichigo Kurosaki. Et cet homme aurait toujours une place particulière dans son cœur, rien que pour cela. Le revoir et être si proche de lui, lui avait prendre conscience qu’entre lui et Ichigo le fossé était tellement grand à présent, qu’il représentait un gouffre.
Comprenant rapidement que s’il cherchait à le mettre en son pouvoir, ne ramènerait pas la relation qu’il avait eu avec lui, et il ne voulait pas d’un esclave pathétique… il avait eu sa dose. Non, il voulait relever d’autres défis ! La vie lui semblait, depuis qu’il avait acquis sa liberté, plus excitante.
Et puis, il avait Gin ! Même s’il ne lui avait jamais dit… Sosuke l’aimait. Pas de la même manière qu’Ichigo, et peut-être plus d’une certaine façon. Parce que Gin était le seul homme à savoir qui il était réellement. Le visage de Sosuke se fit plus rêveur. Si quelqu’un pouvait se glorifier de le connaître, c’était lui. Subissant ses humeurs, ses plans scabreux, tout comme des relations sado-maso… Gin l’acceptait en entier, lui et tout ses travers.
Sosuke attrapa la main de Gin et la porta à ses lèvres. Observant la réaction de son amant, il vit la surprise de ce dernier.
- Sosuke ?
- Gin… Si tu n’as rien à faire d’autre, accepterais-tu de m’accompagner durant les prochaines années à venir ? En fait, pour le restant de tes jours…
Ce dernier en ouvrit les yeux. Ses yeux bleus si clairs exprimaient une foule d’émotions successives et visiblement contradictoires. Gin crut avoir une attaque ! Avait-il bien entendu ?
- Pardon ?
- Hum… Je sais que tu n’es pas romantique.
- Comme si tu l’étais ! objecta Gin toujours sous le coup de l’émotion.
Aïzen apprécia le visage tourmenté qui le fixait avec intensité, comme si Gin se persuadait qu’il ne rêvait pas. Sosuke fronça légèrement les sourcils. Et si Gin souhaitait le quitter un jour ? Le souvenir d’Ichigo déménageant toutes ses affaires… pour être substitué à celui de Grimmjow. Le goût amer de la défaite, alors qu’il avait été jeté en prison et Gin qui avait tenté de se venger. Il avait été trop sûr de lui avec Ichigo, persuader que le jeune homme trop amoureux ne chercherait jamais à s’échapper de la prison qu’il s’amusait à construire autour de lui. Mais voilà, Ichigo était Ichigo et bien que Gin lui soit entièrement dévoué, il se surprit à demander.
- Lorsque nous serons arrivés, je prendrais des dispositions pour que tu deviennes mon mari. En fait, je vais faire ma demande sur inter…
- Attends Sosuke ! Tu me demandes en mariage là ?
- Ai-je jamais eu besoin de te demander ton avis Gin ?
Gin en resta muet. Sosuke eut un petit sourire et reporta son attention sur son ordinateur où il se mit à fouiller sur son moteur de recherche.
- J’espère que tu aimes les voyages ? J’ai acquis la direction de plusieurs sociétés et j’aimerais pouvoir les visiter toutes, maintenant que je peux me déplacer.
- Là, tu as prévu un voyage d’affaire ? s’étonna Gin.
- Hum… Un peu de ça, et puis c’est aussi notre voyage de noces.
- Pardon ? Sosuke tu m’excuseras, mais là, je te trouve particulièrement cruel ! J’ai horreur lorsque tu joues avec mes sentiments… maugréa Gin mécontent.
Aïzen termina de remplir sa page. Il sourit et se tourna vers Gin en lui montrant un document en ligne.
- Rentre ta signature électronique et nous serons mariés !
Gin fixait l’écran et vit qu’Aïzen ne plaisantait pas. Il leva les yeux vers lui et scruta ses traits. Sosuke avait vieilli depuis le temps qu’il le connaissait. L’âge le rendait encore plus séduisant, le cœur de Gin battait la chamade. Jamais il n’aurait cru que ce type le mettrait au pied du mur pour ce genre de démarche.
Devant le silence de Gin, Sosuke haussa un sourcil et demanda.
- Aurais-tu peur de signer ?
- Peur ? Peur de quoi ?
- De vivre le reste de tes jours avec moi ?
- Après tout ce que j’ai traversé ? Tu te fous de moi Sosuke ?
- Je n’oserai pas.
- Tu l’homme le plus égoïste que je connaisse Sosuke et le plus dangereux… et je crois que je ne t’aimerai pas si tu n’étais pas comme cela. Tu n’as pas besoin de ce genre de papier avec moi pour me garder auprès de toi. La seule chose qui me ferait partir, serait que tu changes.
Gin se pencha en avant, sa main caressa la joue de son amant. Son expression était grave et pour la première fois il osa dire ce qu’il pensait.
- Je ne te demanderai jamais si tu m’aimes… La réponse que j’entendrai risque de ne pas me plaire. Je préfère les relations floues à celles établies. Mais en même temps, je te comprends… J’ai longtemps tremblé à l’idée que tu ne me tournes le dos. Je n’arrive pas à imaginer ce que tu as pensé de ta rencontre avec Kurosaki, visiblement, elle t’a libéré et…
- Signe Gin, fit Sosuke d’une voix très mielleuse.
Gin scruta le visage de son compagnon et perçut la lueur dangereuse dans le fond de ses yeux. Un fin sourire se forma sur ses lèvres. Non, Sosuke n’avait pas changé. Il se tourna et signa le papier, et entra son code d’identité à la suite.
- Félicitations Gin ! Nous voilà mariés mon chéri.
Le sourire railleur d’Aïzen l’exaspéra. Gin se redressa et se pencha sur Aïzen, ses doigts jouaient avec une mèche rebelle.
- Félicitations Sosuke… Je me demande si tu n’es pas un peu perdant dans l’affaire ?
- Imagines-tu que je joue à perte ?
Les deux hommes se mesurèrent du regard. Gin se pencha un peu plus.
- Oui… Joue avec moi Sosuke…
Gin embrassa Aïzen qui se laissa faire. Un léger raclement de gorge se fit entendre derrière eux, et Gin vit l’hôtesse de l’air indélicate. Il lui adressa un doigt d’honneur et reporta son attention sur Sosuke.
- Sais-tu seulement que je suis très jaloux ?
- Ah oui ? sourit Sosuke.
Il reporta son attention sur son ordinateur. Il eut un bref sourire, lorsqu’il sentit la tête de Gin reposer sur son épaule.
°°0o0°°
La maison était très calme. Ouvrant et fermant successivement les lumières des lieux qu’il franchissait. Ichigo s’arrêta à la cuisine. Il fouilla le réfrigérateur américain et trouva une glace à la vanille et s’en empara. S’installant derrière le comptoir qui séparait la cuisine du couloir, il défit le couvercle du pot, et plongea sa grande cuillère à l’intérieur.
Ichigo resta saisit. Cette glace était sublime ! Ses papilles avaient-elles subi un choc ? Ou bien était-ce parce qu’il se sentait incroyablement bien ? Ichigo replongea sa cuillère et mangea avec gourmandise. Son regard glissait sur les meubles, l’électroménager, et toutes ces choses qui encombrent le plan de travail. On y vivait…
Ichigo se leva et ouvrit la porte-fenêtre donnant sur une petite cour. Le jardin lui parut paisible. Quelques lumières l’éclairaient. Il fit quelques pas. En fait, la nuit n’était pas silencieuse. Le croassement d’une grenouille se fit entendre, tout comme le cri d’un oiseau nocturne. Une chouette ? Les étoiles fourmillaient là-haut. Un sentiment de bien être ne quittait pas le violoniste.
Ichigo sursauta, et se tourna vers Nell. Cette dernière paraissait inquiète et bouleversée ?
- Quelque chose ne va pas ?
- Que fais-tu dehors à cette heure-ci ?
- Je profite de la vue. Et toi ? Que fais-tu dehors à cette heure-ci ?
- Je rentre à la maison !
- Pourquoi ? s’étonna Ichigo.
- Jiruga et moi s’est terminé. Nous nous sommes disputés ! s’écria Nell énervée.
Elle se planta devant son père et dit d’une voix malheureuse.
- Ce type est incapable de comprendre ta douleur ! Il est abject !
- Ma douleur ? répéta Ichigo.
Pour le coup, c’était lui ne comprenait pas sa fille subitement.
- Comment pourrait-il comprendre d’ailleurs ! Ce n’est qu’un rustre !
- Nell… Nell… Pourrais-tu m’expliquer là ? De quelle douleur parles-tu pour commencer ?
- Toi !
Ichigo haussa les sourcils, il se sentait perdu.
- Tu ne pourras jamais plus jouer du violon ! Ta vie est finie… Que vas-tu faire à présent ? Toi qui avais l’habitude d’être acclamé et qui vivais de ta passion. C’était toute ta vie, et il n’est pas fichu de s’en rendre compte ?
- Nell, tu te calmes s’il te plaît.
- Mais…
- Nell… Je suis heureux d’arrêter le violon.
Ichigo eut la sensation que Nell s’arrêtait de respirer. Cette dernière était très pâle sous les rayons de la lune.
- Que dis-tu ? fit-elle interdite.
- Je ne suis plus obligé de jouer.
- « Obligé » ? répéta Nell d’une voix blanche.
- Tu ne t’en es jamais aperçu ? s’étonna Ichigo.
Il songea qu’habituellement, c’était Nell qui percutait plus vite que Grimmjow, mais cette fois-ci… Comment pouvait-elle le comprendre pour ça de toute façon ?
- Nell… Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais sache une chose. Je me sens libéré. Je jouais uniquement parce que j’avais l’impression de devoir quelque chose à Grimmjow. Certes, j’aurais certainement joué comme soliste, mais je ne pense pas que je me serai acharné à obtenir la reconnaissance comme je l’ai cherché depuis que je joue en soliste. Si j’ai autant travaillé, c’était pour rendre à Grimmjow ce que je lui avais volé.
- Mais… Mais pourquoi ?
Ichigo sourit.
- Parce que j’ai toujours aimé Grimmjow, parce que je me sentais responsable de sa blessure. C’est de ma faute, s’il a perdu l’usage de son bras. Tu te rends compte qu’il était plus connu que moi à l’époque ? Je ne pouvais pas, ne pas être au moins reconnaissant.
- Mais… Mais… Tu aimes jouer du violon.
Ichigo plongea sa cuillère dans son pot de glace qu’il finirait de toute façon. Il prit le temps de la manger, se laissant le temps de répondre.
- Oui, j’aimais jouer du violon, mais avec le temps… J’ai été lâche parce que je n’ai jamais osé l’avouer.
- Que vas-tu faire maintenant ? Ta vie est foutue !
Ichigo éclata de rire et tapota l’épaule de Nell qui le regardait totalement perdue.
- Voyons Nell ! Ceci n’est qu’une épreuve… Je saurais rebondir, ne t’inquiète pas. Je vais avoir quarante cinq ans et ma vie est loin d’être fini. Ce n’est pas parce que je ne peux plus jouer de mon instrument que je ne trouverais pas autre chose qui pourrait me plaire. Je vois ça comme une nouvelle opportunité !
- Mais… Mais tu t’es évanoui la dernière fois…
- J’étais fiévreux et je crois que le choc m’a fait perdre les pédales.
- Tu vois ! T’as été choqué papa !
Ichigo soupira. Visiblement Nell ne voulait pas entendre ce qu’il avait à dire. Peut-être que ce serait elle la plus difficile à convaincre après tout.
- Nell, pourquoi tiens-tu tellement à ce que je joue du violon ? Parce que tu as cru que je ne pourrai pas vivre sans ? Parce que tu t’es disputée à ce sujet avec Jiruga et que tu te rends compte que c’est toi qui avais tort ? Je souhaiterais que tu ne prennes pas tes sentiments pour les miens. Je t’aime ma chérie, mais je ne peux pas faire marche arrière, parce que je ne le peux pas, et je ne le veux même pas.
- Je… je…
- Nell, je crois qu’il faut que tu réfléchisses à ton avenir et pas au mien. Tu souhaites devenir coach sportif, mais tu n’entreprends rien de concret pour cela. Et tu t’inquiètes pour moi ? J’ai joué dans un orchestre comme premier violon, ensuite comme soliste… et je pense que j’aimerais assez prendre la place de chef d’orchestre à présent. Pourquoi pas après tout ?
- Chef d’orchestre ?
Ichigo qui avait posé sa cuillère dans son pot vide, se grattait le menton. Son visage tendu, reflétait sa réflexion.
- Oui… Pourquoi pas ? Il me suffirait de me réinscrire au conservatoire supérieur et passer le diplôme de classe de direction.
- Mais…
Nell engluée dans ses doutes, sa colère contre elle-même et sa bêtise, les réflexions d’Ichigo quant à son avenir, n’arrivaient plus à avoir une pensée cohérente.
- Je vais en parler à Grimmjow demain. Je vais me coucher Nell… Passe une bonne nuit et pense à toi.
Ichigo embrassa le haut de la tête de Nell et disparut à l’intérieur de la maison. Nell restait figée dans la cour. Son regard perdu ne parvenait pas à rester fixer bien longtemps sur quelque chose. Elle rentra à l’intérieur et récupéra son sac qu’elle avait fait à la va-vite et ferma la porte en la claquant. Ichigo qui s’était planté devant la fenêtre, scruta la cour pour voir sa fille partir.
Nell monta dans sa voiture très agitée. Jiruga avait eu raison sur toute la ligne… Elle resta un instant à se demander ce qu’elle ferait. Elle essuya rapidement ses larmes.
°°0o0°°
Le soleil était haut dans le ciel lorsqu’Ichigo leva les yeux et croisa le regard de Grimmjow. Habillé d’un t-shirt et d’un bermuda, Grimmjow paraissait incroyablement jeune. De le constater, Ichigo eut un sourire.
- Bonjour mon amour, chuchota Ichigo.
- Me regarde pas comme ça Ichi… C’est mauvais pour mon cœur, tu sais.
- Ah oui ? Tu en avais un et tu me l’as caché ? se moqua gentiment Ichigo.
- Eh ! N’commence pas à m’chercher !
Grimmjow s’allongea plus confortablement et posa son menton sur l’épaule d’Ichigo, qui du coup ne put se tourner totalement vers Grimjmow. Ses doigts effleurèrent les mèches bleues rebelles.
- Je suppose qu’il est très tard ?
- Ça dépend des points de vus. Ce soir, tu vas avoir du mal à aller te coucher, sourit Grimmjow un petit sourire pervers flotta sur ses lèvres, mais tu me connais. Je ne te laisserai pas dans la détresse d’une nuit blanche. Je me dévouerai pour animer ta soirée.
- Tu es dans de bonnes dispositions…
- Toujours quand je te vois…
Ichigo eut un vague sourire et entrouvrit ses lèvres, lorsque Grimmjow se pencha pour l’embrasser. Une main se faufila sous la couverture et le caressa. Le trouble gagna Ichigo. Leurs yeux se rencontrèrent. La main de Grimmjow remonta sur le visage d’Ichigo, il frôla ses traits, son pouce s’attardant sur la lèvre inférieure.
- Tu es incroyablement beau lorsque tu dors Ichi…
- Si je continue de t’écouter à chaque fois que tu parles de moi Grimmjow, je sens que je deviendrai incroyablement narcissique.
- Hum… tu crois vraiment ?
Il s’était penché, ses lèvres prenant le relais de ses doigts.
Ichigo se redressa légèrement et embrassa son mari, ses bras se nouant autour de ses épaules, il le fit basculer contre le matelas.
- Je crois que je suis toujours aussi amoureux de toi qu’au début de notre relation… souffla Ichigo.
- Ah ouaih ? haleta Grimmjow alors qu’Ichigo caressait son buste sous le t-shirt.
Ichigo retira le tissu encombrant et le fit voler dans un coin de la pièce. Il en profita pour faire voler le sien. Immédiatement attiré par sa peau, Grimmjow le toucha.
- Tu n’as pas l’air de me croire… remarqua doucement Ichigo alors qu’il chevauchait Grimmjow.
Assis sur lui, il avait une vue plongeante sur son homme.
- C’est pas ça… répondit Grimmjow alors que ses doigts taquinaient les tétons d’Ichigo.
Ces derniers excités par les caresses pointaient. Une de ses mains dévala les flancs aux muscles épais. Grimmjow avait remarqué qu’avec l’âge, Ichigo s’était élargit.
- C’est quoi alors ? fit Ichigo en se décalant pour retirer son short.
Grimmjow haleta alors qu’Ichigo s’était assis à nouveau, de telle sorte que leur sexe se touche.
- Franchement… Tu veux en parler maintenaaannnnttt… souffla Grimmjow alors qu’Ichigo les caressaient en même temps.
- Je sens que tu as quelques remarques à me faire, répondit Ichigo concentré.
- Pas maintenant Ichi…
Ichigo lâcha leur sexe et observa Grimmjow qui l’observait entre ses cils. Il se pencha au-dessus de lui.
- Pourtant, j’aimerai savoir ce que tu as à me dire…
- Après ? suggéra Grimmjow.
Un fin sourire effleura Ichigo. Sans cérémonie, il s’empala sur la verge tendue de Grimmjow qui le dévisagea surpris. Ichigo ne bougea pas ou presque.
- Ichi ?
- Alors ?
- Quoi ?
- Qu’as-tu à me dire sur ma façon d’aimer Grimmjow ? D’hier par rapport à aujourd’hui ?
- Mais… Mais… Rien, bordel ! Tu vas bouger ?
Ichigo bougea suffisamment pour exciter Grimmjow, mais pas assez pour le faire grimper au rideau. Il s’amusait avec lui, le visage sombre Grimmjow le foudroyait du regard.
- Tu as l’air de m’aimer plus aujourd’hui qu’au début de notre relation…
- Oui, c’est vrai… Je t’aime plus maintenant qu’au début de notre relation, mais je crois que c’est normal.
Grimmjow observa Ichigo. Cette fois-ci, il bougeait avec application, avec sensualité. La tension se lisait sur son visage, et ses yeux aux pupilles dilatées le brûlaient comme la braise. Grimmjow fit glisser ses mains le long des cuisses d’Ichigo. Ses doigts glissèrent sur le membre d’Ichigo et le caressèrent. Grimmjow ne se lassait pas de regarder ce corps que lui seul pouvait voir en entier.
Il obligea Ichigo à se pencher vers lui. Leurs lèvres s’effleurèrent, leurs langues. Grimmjow aimait ce contact humide. Excité par le rythme des hanches d’Ichigo, la proximité de leur corps, l’odeur de musc qui se dégageait de leur étreinte, Grimmjow eut un mouvement de hanche qui fit basculer son amant sur le matelas.
La bouche de Grimmjow glissa sur la mâchoire de son homme. Leurs yeux se croisèrent, un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de Grimmjow. Sa bouche dévala vers la gorge où il déposa un baiser, puis il mordit la chair avec ses dents laissant une marque rouge. Ichigo gémit. Grimmjow continua à descendre inexorablement, son corps se déplaçait comme celui d’un fauve. Ses yeux de braises mi-clos ne quittaient pas sa victime, qui le fixait fasciné.
La langue de Grimmjow lécha la peau couleur de miel. Ses ongles griffaient le corps qu’il explorait.
Ichigo chauffé par Grimmjow eut l’impression que l’air devenait lourd, mouillé, ardent. Sa langue caressa ses lèvres. Son corps ondulait sous celui de Grimmjow, tentant de le rendre fou, tout comme lui le faisait avec sa langue qui titillait son mamelon. Ichigo sentait son corps devenait liquide sou la caresse des deux doigts qui s’étaient introduis entre ses fesses. Son corps s’arqua.
Grimmjow glissa entre les jambes d’Ichigo attiré par l’entrejambe de son amant. Avant de plonger entre ses fesses, leurs yeux se croisèrent. Lorsque la langue se glissa en lui, Ichigo ferma les yeux.
- Grimmjow… ronronna Ichigo.
Grimmjow se redressa et croisa le regard avide de son mari, qui écartait les jambes. Félin, Grimmjow se déplaça au-dessus d’Ichigo, il se saisit de sa bouche affamée alors que ses mains relevaient les hanches et se fondit en lui. Les mains d’Ichigo s’enfonçaient dans les muscles de ses bras. Leur regard planté dans celui de l’autre, la respiration hachée,
- Ichigo ! cria Grimmjow dans un dernier mouvement de hanches.
Ils restèrent immobiles quelques secondes. Seule leur respiration était audible. Grimmjow se laissa tomber sur le matelas lourdement. Il observait Ichigo qui fermait les yeux, pour tourner son visage souriant vers lui.
- Tu as l’intention d’occuper toutes mes journées comme ça ?
- Cela te dérangerait ? plaisanta Grimmjow.
- Pas que cela ne soit pas agréable… J’aurais peut-être d’autres projets, répondit Ichigo.
- Ah oui ? s’étonna Grimmjow en se redressant.
- Cette nuit, j’ai croisé Nell… Elle s’est fâchée avec son petit-ami. Et devine le sujet de leur dispute ?
Grimmjow fit une moue.
- Comment veux-tu que je sache ?
- À cause de moi.
- Ah ouaih ? Qu’est-ce t’as fait encore ?
- Comment ça encore ? Idiot !
- Allez dit-moi, pourquoi tu as encore semé la zizanie dans le couple des autres.
- Oh ! Arrête Grimmjow. Ce n’est pas drôle. Je crois que Nell fait totalement fausse route avec moi… Et nous.
- Comment ça ? s’étonna Grimmjow.
- Elle pense dure comme fer que je n’aurais aucune vie sans violon. Je veux bien que ce soit ma passion, mais ma vie ne va pas s’effondrer sans cela.
Grimmjow ne dit rien, mais lui aussi avait pensé que la vie d’Ichigo s’écroulerait en apprenant qu’il ne pourrait plus jouer. Enfin pas tout à fait, après tout, il l’avait lui !
- Je veux dire… depuis ton accident, je me demandais ce que j’aurais fait moi à ta place ? Si je ne pouvais plus jouer du violon. Je sais que j’aimerai toujours la musique alors quoi faire ?
- Et tu as trouvé ? demanda Grimmjow très curieux brutalement.
- J’ai dit à Nell que j’aimerai m’inscrire au conservatoire supérieur et passer le diplôme de classe de direction. Qu’en penses-tu ?
- Tu aurais toutes tes chances, sourit Grimmjow impressionné dans son fort intérieur.
Lui s’était contenté de se la couler douce depuis son accident. Certes, il s’était occupé de la maison et gérait la carrière d’Ichigo, mais pour lui ce n’était pas vraiment un travail. L’ancien pianiste eut un sourire nostalgique.
- J’aurais aimé que tu me diriges…
Ichigo eut un petit sourire en imaginant Grimmjow derrière son piano, et une vague de nostalgie le gagna. Il ferma les yeux et revit Grimmjow vingt ans plus tôt aux répétitions. Une caresse légère sur la joue, lui fit ouvrir les yeux. Le visage de Grimmjow respirait la confiance.
- Fonce Ichi ! Tu as tout mon soutien… Au fait, que voulais-tu dire par : « C’est normal que ton amour soit plus grand maintenant par rapport à y’a vingt ans ? »
- Je ne l’ai pas dit comme ça… taquina Ichigo.
- Mouaih… Mais ce n’est pas une réponse.
- Après tout ce que nous avons traversé ? Je crois que je n’aurais jamais pu me confier à toi, comme je le fais aujourd’hui. Au début, c’est le sexe et les émotions qui nous tiennent, mais avec le temps… L’amour s’épanouit.
- Je te signale que je te saute dessus à toutes les occasions… Alors le sexe est…
- Meilleur ! sourit Ichigo.
Grimmjow ne put s’empêcher de sourire devant celui de son mari. Ce dernier se leva et se dirigea vers la salle de bain.
- Je prépare un bain ? Tu veux ?
- Ouaih que j’veux !
Le rire d’Ichigo devint moins bruyant dans la salle de bain. Grimmjow s’allongea, les bras derrière sa tête. Il se remémora les dernières années avec Ichigo, et ouaih… La vie leur avait réservé bien des surprises, des bonnes et des mauvaises, mais ils étaient toujours ensemble. Et y a que ça qui comptait au final.
°°0o0°°
Nell frappa à la porte de l’appartement de Jiruga. Une de ses chaussures, grattait son mollet. Tête basse, elle regardait le sol. Elle se retenait de s’enfuir comme un lapin apeuré. Son cœur cognait tellement fort dans sa poitrine. Lorsque la porte s’ouvrit, Nell faillit mourir d’un arrêt cardiaque. Son visage était blême, et ses yeux agrandis par la surprise.
Jiruga faillit soulever la jeune femme et la serrer contre lui à l’étouffée, mais il ne fit rien, si ce n’était posé sa carcasse contre le chambranle en croisant les bras, au cas où…
- Que fais-tu là ? T’as décidé de me reparler ?
- Jiruga… J’suis venue te demander pardon.
Alors là, le jeune homme se redressa tellement vite de surprise qu’il se cogna la tête au chambranle.
- Quoi ? Ouch !
- Tu t’es fait mal ?
- Non pas du tout ! Pourquoi tu demandes pardon ?
Tout en disant cela, il se frotta le haut de son crâne en grimaçant. Il ne s’était pas loupé.
- Hum… Tu veux en parler sur le pas de la porte ?
Jiruga dévisagea Nell et finit par dire.
- Si tu rentres, je te laisse plus ressortir Nell…
La jeune femme eut un sourire et sans hésitation, elle pénétra dans l’appartement de Jiruga. Elle avait tant à lui dire…
FIN