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Drown me in you (25 à 37)

Chapitre 25

Cela faisait quinze jours qu’ils étaient rentrés au Japon et la maison de disque avait fait en sorte que cela se fasse discrètement. Le groupe était épuisé. Une voiture les avaient attendu devant le jet privé mis à leur disposition. Tous se séparèrent brièvement. Kukkaku, elle disparue dans la voiture de son fiancé, sans un regard en arrière vers le reste de ses amis. Elle était à bout.

 

Shiro observa le tarmac et s’enfonça dans la voiture de location. Il remercia ses chauffeurs et salua le reste du groupe d’un bref salut. Lisa avertis

 

« Nous viendrons te chercher d’ici quelques jours…

—    Fou moi la paix ! »

 

Abandonnant le véhicule, le  bassiste s’enfonça dans son immeuble. Une fois à l’intérieur il se jeta sur son lit et s’endormit vidé de toute substance. Il resta une semaine enfouie sous ses couettes, refusant de se raser ou de faire quoique ce soit. Le bassiste avait seulement besoin de dormir.

 

Quand il émergea, Shiro finit sous la douche. Il trouva des instantanés dans son appartement. Il appela un traiteur pour se faire livrer des sushis. Shiro se frotta les mains à l’idée de manger sainement. Quand le livreur vit devant lui le musicien le plus populaire du pays, il en resta bouche bée.

 

Shiro lui fourra l’argent dans sa pochette. Il déclara moqueur

 

« J’compte sur toi pour être discret !

—    Hai ! » Fit le livreur en s’inclinant respectueusement.

 

Bondissant dans son appartement, Shiro posa sur sa table basse son plateau. Il attrapa la télécommande et alluma la télé. L’albinos soupira de contentement d’entendre parler japonais. Il mangea avec appétit et ensuite décida de sortir. Mais, où pouvait-il aller ? L’idée lui vint en voyant au cours d’un reportage l’université de Todai. La nostalgie le traversa vaguement. Puis un sourire pervers effleura ses lèvres. Il connaissait quelqu’un là-bas !

 

Shiro natta ses cheveux en une longue tresse. Il s’habilla avec les vêtements d’Ichigo de manière sobre. Chemise et pantalon classique. Il défit ses lentilles de contact et plaça une casquette sur sa tête. Ses cheveux étaient placés de telle sorte que personne ne pouvait en voir leur couleur de craie. L’homme marcha dans la ville comme le plus parfait des inconnus, le sourire qui effleurait son visage disparut peu à peu. Son cœur battait la chamade.

 

Les souvenirs de ses derniers mois, lui  remontaient en mémoire. Une vie décousue mené dans l’alcool, le sexe de relation d’un soir ou d’une heure avec de parfait inconnu. Yasei… n’était qu’un vague réminiscence d’une période qui lui semblait douloureuse. Il avait l’impression de vivre sur des sables mouvants. Tout bougeait… tout le temps. Seul le groupe était un élément sur lequel il pouvait compter. Quoique Kukkaku était aussi que lui.

 

Qu’allait-il faire à présent ? Shiro ne savait plus. Todai lui semblait comme un véritable paradis à côté de son enfer quotidien. Il s’était sentit chez lui. Des résurgences de sa vie là-bas lui revenaient avec acuités. Avait-il vraiment gagné au change avec sa vie d’artiste ? Il était seul, malheureux et finirait toxico, alcoolique dans une vulgaire chambre d’hôtel s’il continuait à brûler la chandelle par les deux bouts.

 

Une demi-heure plus tard sortant du métro, Shiro se dirigea vers l’entrée de Todai. De nouveaux souvenirs effleurèrent sa mémoire. C’est avec une certaine nostalgie qu’il passa devant son ancien appartement. Le souvenir de Jiruga l’attendant devant la porte lui serra le cœur. Mais, maintenant tout cela était bien finit.

 

Tournant les talons, Shiro se dirigea vers les murs de la faculté de chimie. Il resta immobile à contempler les murs immenses. Tellement de souvenirs se précipitaient dans sa tête. Le musicien entra dans le bâtiment et grimpa l’escalier qu’il avait monté et descendu tant de fois dans une autre vie. Son regard se fit plus sombre… Peu à peu Ichigo s’imprégnait de l’atmosphère et revivait à chaque pas qu’il effectuait. Quand s’était-il égaré ? Qu’était-il devenu ?

 

Lorsqu’il poussa la porte de la bibliothèque, il eut l’impression d’entrer au ralenti. Ses pensées le laissaient pantelant. La gorge nouée, il traversa la pièce. Son regard se posa sur les physionomies d’Hanataru et d’Ekon. Les deux hommes discutaient paisiblement. Ichigo croisa quelques élèves qu’il avait rencontrés au temps où il travaillait ici. Ichigo eut l’impression d’une éternité. Tout était si vivant en lui.

 

L’albinos s’engouffra dans les rayonnages, ses doigts effleuraient ses couvertures. Combien de temps sans être entré dans une vraie bibliothèque ? Ichigo s’arrêta brusquement en reconnaissant l’allée où il se trouvait. Son pouls s’accéléra. Le musicien se crispa lorsqu’il entendit une voix qu’il ne s’attendait pas entendre.

 

« Si je m’attendais à ça… Kurosaki-san… »

 

Se tournant lentement, Ichigo croisa le regard noisette de Shinji. L’homme l’observait gravement, visiblement surpris par la présence du musicien dans les locaux.

 

« Vous vous êtes perdu ? Ironisa le blond.

—    Il semblerait… Souffla Ichigo. Il semblerait… Hirako-san… »

 

Les larmes coulèrent sans qu’Ichigo puisse expliquer d’où elle pouvait provenir. L’albinos se sentit fatigué brutalement. Il se laissa chuter sur le sol, se prenant la tête entre les mains. Shinji traversa l’allée et s’agenouilla à côté du bassiste en fronçant les sourcils.

 

« Qu’est ce que vous êtes venu chercher ici… Kurosaki-san ? Vous n’avez plus rien ici…

—    Si… vous… »

 

Ichigo tourna son visage vers le blond qui le regardait surpris à présent. En même temps qu’il avait prononcé ses paroles, cela sonna comme une évidence. La seule personne qui ait été constante avec lui c’était Shinji. Ichigo était sûr que s’il entretenait une relation avec le professeur d’université, il pourrait faire face à nouveau. Il sortirait de son enfer personnel. Il l’aimait après tout, non ?

 

Hirako secoua la tête et déclara presque froidement

 

« Vous croyez qu’il vous suffit de vous pointer ici pour que je vous accepte ? Vous avez refusé la dernière fois et qu’est ce qui me fait croire… » Shinji se redressa et déclara presque froidement « Je ne suis pas à votre disposition parce que vous avez mal Kurosaki… » 

 

Shiro se redressa et fixa intensément le blond qui se tenait devant lui. Shinji scruta du regard l’homme son interlocuteur. Quelque chose avait changé sans qu’il puisse dire pourquoi.

 

« Vous lui aviez dit… que vous ne l’abandonneriez pas ! Cracha Shiro presque désespéré.

—    De quoi parlez-vous Kurosaki ?

—    Je ne suis pas Ichigo Kurosaki… »

 

Shinji fronça les sourcils et demanda

 

« Qui êtes-vous ? »

 

Shiro eut un sourire ironique et repoussa le professeur contre les étagères et posa ses deux bras autour du visage du blond. Shinji vit le visage du roux si proche de lui, il ne lui connaissait pas cette expression presque psychotique sur les traits. Il comprit confusément ou vaguement que l’ancien bibliothécaire souffrait de dédoublement de personnalité. Il ne s’attendait pas à cela.

 

« Il était venu vous demandez de l’aide et vous l’avez laissé tomber comme les autres ! 

—    Pardon ? S’étonna Shinji.

—    Trop tard ! » Souffla désespéré le roux.

 

Shiro voulu partir mais, une main emprisonna son poignet. Tournant son visage, il croisa le regard sombre de Shinji.

 

« Je ne sais pas ce qui se passe mais, il hors de question que le dénommé Shiro prenne le dessus sur Kurosaki.

—    Il n’a plus le droit de vivre ! Répondit sèchement Shiro.

—    Il est à moi… Souffla Shinji.

—    Il n’est plus… bye, bye… Ichigo… » Ricana Shiro.

 

Le bassiste voulu une nouvelle fois se détacher mais, il fut plaquer violemment contre le rayonnage. Le visage d’Hirako était grave, ce dernier déclara calmement.

 

« Si Kurosaki est venu demander mon aide… je lui apporterai. Mais, je ne peux pas l’aimer si vous êtes présent tous les deux. C’est Ichigo que j’aime, pas Shiro… »

 

Les yeux ambre fouillèrent le regard noisette. Shiro siffla

 

« Vous mentez, vous venez de lui dire que vous n’étiez pas à sa disposition…

—    Je mentais ! Il déboule sans rien dire… J’ai été blessé par son refus de la dernière fois… J’ch’suis un homme. Pas un objet… et puis, il a tout ce qu’il veut, alors pourquoi moi ?

—    Parce qu’il croit en vous… cet imbécile ! » Maugréa Shiro.

 

Shinji se pencha en avant son front touchant le haut de la casquette d’Ichigo. Les doigts d’Hirako caressèrent le visage devant lui.

 

« Laisse-moi lui parler Shiro… »

 

L’albinos ferma les yeux quelques instants, la respiration d’Ichigo se fit soudain plus ample. Quand Ichigo ouvrit les yeux, la méfiance qu’il trouva à l’intérieur rassura Shinji.

 

« Ichigo… je crois qu’il faut qu’on discute sérieusement mais pas ici. Peux-tu m’attendre à l’extérieur de ce bâtiment. Te souviens-tu de mon appartement ?

—    Un peu… »

 

Shinji rappela son adresse et se releva tout en observant le musicien qui se redressait à son tour. Ichigo semblait observé son environnement. S’il ne s’attendait pas à pareil développement.

 

« Je vous attendrai ce soir… »

 

Ichigo hocha la tête et quitta la bibliothèque hébété. Shinji l’appela et Ichigo se tourna

 

« Je ne veux pas de Shiro… » Avertis le blond.

 

Sans un mot, Ichigo quitta les lieux. Le regard absent, le roux rentra chez lui. Il ne su pas très bien comment il avait réussit le prodige de rentrer chez lui sauf. Cela lui importait peu. Une fois dans son appartement, le roux se changea et enfila un T-Shirt et un pantalon noir confortable, des doc’Martins. Il laissa ses cheveux longs libres sur ses épaules. Il observa sa montre et pour tuer le temps, il joua de la basse en faisant un cover des Red Hot Chili  Peppers.

 

Lorsqu’il se présenta devant la porte de Shinji, il était tard. Le blond ouvrit la porte exaspéré et le foudroya du regard.

 

« Mon diner à brûler à force de t’attendre !

—    Je suis désolé… je… j’ai oublié l’heure… Marmonna Ichigo confus. J’t’paye le resto ?

—    Si c’est pour qu’une horde de fans nous tombent dessus, hors de question ! Tu mangeras brûler !

—    Ok… 

—    Entre… crétin ! »

 

Ichigo haussa un sourcil et sourit. Le musicien balaya la pièce qui servait de salon bibliothèque. Immédiatement, il se dirigea vers cette dernière pour caresser les livres du bout des doigts. Shinji resta un instant figé, pour ensuite se diriger vers la cuisine. Il sortit le plat du four. Les lasagnes étaient sèches mais tant pis ! Ils les mangeraient comme ça, ça apprendra à se sombre crétin de musicien à arriver à l’heure.

 

Shinji se figea quand deux bras encerclèrent ses épaules. Il fronça les sourcils lorsque les lèvres de Kurosaki effleurèrent sa nuque. Son cœur battait la chamade. Il attendait cela depuis trop longtemps, mais pas comme ça. Il ne connaissait rien au dédoublement de personnalité mais, il n’avait pas l’intention de se faire bouffer tout cru par cet homme.

 

« Ichigo… c’est déjà cramer, j’n’ai pas l’intention de manger froid… Tu comprends ?

—    Hai…

—    A table ! »

 

Shinji eut l’impression d’avoir froid quand le roux s’éloigna de lui. Mais, il ne fit aucun geste. Ils mangèrent en silence, ou presque… Le blond avait mis un fond musical et au bout d’un moment, il vit Ichigo se figer.

 

« Quelque chose ne va pas ? Demanda Shinji.

—    Hirako-san… je voudrai… être sûr.

—    De quoi ?

—    Sur ce que vous m’avez dit… Je ne sais plus qui je suis… j’ai l’impression de m’égarer. J’ai tout perdu… Tout va trop vite… si vite, je n’ai pas l’impression de pouvoir contrôler quoique ce soit. Les gens me parlent parce que je suis célèbre. Parce que je peux leur apporter quelque chose. Mais, tout ce que je veux c’est… être moi !

—    Qu’est ce qui t’en empêche ? Shiro ?

—    Il m’aide…

—    Qui est Shiro ? »

 

Ichigo leva les yeux vers Shinji et murmura d’une voix faible et mal à l’aise.

 

« Mon jumeau…

—    Ton jumeau ? S’étonna Shinji.

—    Quand… Lors… »

 

Ichigo fit échouer son front entre ses mains. Il se voyait mal expliqué toute sa vie comme ça en quelques secondes.

 

« Pas grave, t’m’raconteras une prochaine fois ! C’que j’veux savoir c’est c’que t’attends de moi ? Après tout, je me suis pris un sacré râteau la dernière fois où nous nous sommes vu !

—    Je voudrai… »

 

Ichigo leva les yeux vers Shinji troublé. Ne sachant pas bien lui-même ce qu’il attendait du blond. Tout ce qu’il savait… c’est qu’il était stable. Qu’il représentait comme un pilier solide dans une existence qui partait dans tous les sens. Il savait confusément que Shinji se comporterait toujours de la même manière avec lui, célèbre ou pas. Pourtant, il l’avait traité pire que n’importe quelle autre personne dans sa vie.

 

Les yeux d’Ichigo rencontrèrent les yeux noisette de Shinji et il souffla

 

« Fait-moi crier… »

 

Hirako haussa un sourcil et il se plaça devant l’albinos et attrapa son menton. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre.

 

« Là… tu vas attendre ! J’ne suis pas un homme facile et j’ch’suis pas à ta disposition. Il va falloir que tu me mérites Ichigo Kurosaki… et j’ai mes conditions !

—    Lesquelles ? Souffla le roux attentif.

—    Pas de Shiro… sauf pour tes concerts. Je ne suis pas un imbécile. Il est ton personnage de scène. Mais, ici… c’est toi que je veux voir !

—    Je ne suis pas toujours capable de le contrôler.

—    Alors s’il m’écoute, qu’il se le fourre dans le crâne. Je n’veux pas non plus que tu transportes ton boulot chez moi ! J’veux dire par là, je ne suis pas une annexe de ton studio. Je veux bien de temps en temps… mais constamment je t’explose… Je ne suis pas un de tes fans et ta musique n’m’touche pas !

—    Hai… »

 

Cela blessa Ichigo qui se renfrogna.

 

« Je n’suis pas Jiruga Nnoitra !

—    Je…

—    Non… laisse-moi finir ! Si nous sortons ensemble… C’n’est pas avec son ombre derrière ou aucun souvenir de ce type ! Il est marié et sa femme est enceinte ! »

 

Ichigo ouvrit les yeux sous le coup de la surprise.

 

« Sa vie… il la mène sans toi !

—    Il était venu me voir en Allemagne il y a presque un mois…  Souffla Ichigo.

—    Sa femme va accoucher dans moins de trois mois. Répondit Shinji en se redressant.

 

La surprise était totale sur les traits du musicien. Shinji se détourna et se servit une bière. Il s’appuya confortablement contre le meuble derrière lui. Il ne quittait pas le roux des yeux. Son regard s’attarda sur les longs cheveux blancs qui lui tombait jusqu’au rein. Shinji déclara doucement

 

« Ichigo… Je ne veux pas être exposé… »

 

Leur regard se rencontra un court instant. Le portable d’Ichigo vibra, surpris le roux décrocha.

 

« Hai…

—    Ichigo… enfin ! Nous avons su que tu étais rentré… pourquoi tu n’es pas passé à la maison ? » Demanda Mazaki inquiète.

 

Ichigo grimaça et se gratta le front, en se traitant d’imbécile intérieurement.

 

« Ch’suis désolé maman… J’passerai demain.

—    Tu vas bien ?

—    Oui…

—    Tu te fais appeler Shiro maintenant ?

—    C’est mon nom de scène… Marmonna Ichigo contrarié.

—    Ton père m’a dit… mais, je m’inquiétais… Tu manges à la maison demain midi ?

—    Ok…

—    Je suis heureuse de me rendre compte que tu ailles bien. Les… magasines… ils disent des choses sur toi…

—    Laisse-les dire ! Personne ne connaît ma vie…

—    Et… pour Kukkaku ?

—    C’était pour faire diversion… Maman, je t’expliquerai demain, c’est compliqué comme ça au téléphone…

—    A demain alors… Je suis impatiente. 

—    Oui… à demain… »

 

Ichigo soupira et leva les yeux sur Shinji qui rentrait dans la pièce.

 

« Tu dois régler d’autres problèmes ?

—    Ma mère…

—    Oh… Sourit Shinji.

—    Dans trois mois, ça fera un an que je ne l’ai pas vu… Rétorqua Ichigo.

—    Quand même…

—    Elle s’inquiète… j’ai horreur de ça ! bon… je vais rentrer…. »

 

Ichigo se leva et se dirigea vers la sortie. Une main se glissa dans la sienne, surpris l’albinos tourna son visage vers Shinji qui le fixait toujours gravement.

 

« J’espère te revoir et… autrement que dans un an…

—    Si t’es libre… demain soir…

—    Deux soirs d’affilés… tu me gattes. Ironisa le blond.

—    Tss… »

 

Ichigo disparut rapidement. C’était confus dans sa tête mais, il se sentait inexplicablement mieux. Un sourire effleurait ses lèvres. Pourtant, il du s’engouffrer rapidement dans un taxi quand une nuée de fans sortit de nulle part lui sauta dessus. La vie lui sembla moins sombre. La douleur s’atténuait. Ses doigts effleurèrent la chaine autour de son cou. Oui… la douleur de l’absence se refermait doucement.

 

°°0°0°°

 

Le lendemain, la journée passa rapidement. Le déjeuner avec ses parents se déroula mieux que l’avait appréhendé l’albinos. Ses parents avaient parfaitement intégré sa nouvelle façon de s’accoutrer, quoiqu’ils aient été choqués. Ichigo ressemblait tellement à Shiro que le couple avait cru leur second fils ressuscité.

 

Au cours de l’après-midi, le roux eut un air en tête et abandonna ses parents pour prendre un papier une feuille et à poser ses idées. Il téléphona à Gin et se mit à chantonner l’air. Ce dernier déclara préférer venir le rejoindre à la clinique de son père.

 

Une heure plus tard, Gin et Rangiku entraient. Mazaki fut heureuse de les accueillir. Gin se précipita dans le salon où se tenaient Isshin et Ichigo.

 

« J’adore !

—    Mon père et moi avons aménagé le salon pour qu’on puisse composer en paix.

—    Super ! On ne dérangera pas les voisins ? Demanda Gin inquiet.

—    Ma maison est insonorisée…

—    Génial…

 

Les deux hommes se mirent à gratter sur leurs instruments, un sourire aux lèvres.

 

« Joue le en 7/4… mode fa myxolydien… »

 

Ichigo changea pour accompagner le guitariste. Oubliant totalement l’heure, les deux musiciens composèrent toute l’après-midi, jusqu’à ce qu’Ichigo se souvienne de Shinji.

 

« Putain…

—    Qu’est ce que t’as ? Demanda Gin surpris.

—    Shinji !

—    Shinji ? C’est qui encore ? »

 

Mais, Ichigo ne l’écoutait plus, il se mit à composer le numéro de Shinji. Il jeta un coup d’œil à sa montre inquiet. Le téléphone ne décrochait pas. L’albinos se tourna vers sa famille et déclara

 

« Je dois vous laisser… J’dois aller voir quelqu’un…

—    Hirako Shinji ? interrogea sa mère.

—    Tu te souviens de lui ? S’étonna Ichigo.

—    Et bien… tu n’as pas eu tellement de petit ami que ça… Et puis, l’année dernière… enfin, s’était surprenant de te voir tomber dans les bras d’un autre homme que Jiruga-kun.

—    Quoi ? S’écria Rangiku. Il a eut une aventure après Jiruga ?

—    Oh ça va… Marmonna Ichigo.

—    Finalement, tu y tenais plus que cela… Ichigo. Sourit Isshin.

—    Il faut croire… 

—    Prends ma voiture…

—    Merci !»

 

Ichigo attrapa une veste et sortit précipitamment. Son cœur s’emballait à l’idée d’avoir raté encore son rendez-vous avec le blond. Il conduisit toutefois prudemment. Lorsqu’il se gara en bas de l’immeuble d’Hirako, le musicien leva les yeux vers la fenêtre et ne vit aucune lumière allumée. L’albinos traversa rapidement l’espace et entra dans le hall de l’immeuble en même temps qu’une jolie locataire.

 

« Vous être Shiro ? Reconnu la jeune femme.

—    Oui… je vous remercie de me faire entrer…

—    Oh… ce n’est pas tous les jours que je risque de vous croiser… Si ? Fit-elle avec espoir.

—    Euh… pas vraiment…

—    Dommage…  J’peux avoir un autographe ?

—    Bien sur ! Mais, je n’ai pas de stylo…

—    Tenez ! »

 

La jeune femme tendit une feuille et un crayon. Rapidement, Ichigo rendit le matériel à la brune et quitta les lieux pour emprunter l’escalier. Il ne voulait pas que qui ce soit sache où il se rendait. Le musicien sonna à la porte avec insistance. Mais, personne n’ouvrit. Ichigo jura. Mais, sursauta violemment quand la voix railleuse de Shinji se fit entendre derrière lui.

 

« J’peux savoir pourquoi tu squattes comme un SDF devant ma porte ?

—    Je suis venu pour notre rendez-vous ! »

 

Shinji haussa un sourcil et souleva la manche de son manteau pour voir l’heure s’afficher à sa montre. Un léger sifflement se fit entendre.

 

« C’est sûr que nous ne vivons pas sur le même fuseau horaire !

—    J’ne l’ai pas fait exprès ! Grinça des dents Ichigo.

—    J’suppose que doit m’habituer ?

 

Ichigo dansa sur ses jambes et marmonna confus.

 

« Quand j’compose, j’oublie tout…

—    C’est bien c’que je disais… Allez entrons… »

 

A peine eurent-ils fermé la porte que le portable d’Ichigo vibra.

 

« Quoi ? Demanda excédé l’albinos.

—    Ahhh ! Fit Kouyraku.

—    Quoi Aahhh… Maugréa Ichigo.

—    Tu vas me sauver la vie…

—    Que se passe t-il encore ?

—    Le bassiste du groupe des Musessuu* s’est cassé le poignet et leur album doit être finit pour demain midi. J’n’ai personne à part toi !

—    Pas possible… » Marmonna Ichigo contrarié.

 

Son regard se porta sur Shinji qui laissa son geste de se déshabiller en suspens.

 

« Tu faisais quelque chose ? Demanda Kyouraku surpris.

—    Figure-toi que j’ai une vie…

—    Tu ne pourrais pas faire une exception ? S’il te plaît ? » Supplia Shunsui.

—    Merde !

—    Qu’est ce qui se passe ? Questionna Shinji en voyant l’air contrarié d’Ichigo.

—    On me demande dépanner un groupe… pour cette nuit, en tant que bassiste ! »

 

Shinji soupira et finit de retirer sa veste.

 

« Vas-y, si c’est important…

—    Mais toi ?

—    Je survivrai… ça fait des années que j’t’attends, ch’suis plus à une nuit près…

—    Viens avec moi ! Proposa Ichigo.

—    Oui… ton ami peut venir, et comme cela je saurai à quoi il ressemble ! Déclara Shunsui.

—    N’essaye pas de me coincer… Grogna le musicien.

—    J’n’y connais rien…

—    J’n’serai pas long…

—    Si c’est comme t’es rendez-vous, je prendre une couette… Marmonna Shinji. Ok ! Arrête de me regarder comme ça, je viens ! J’t’jure…

—    On arrive !

—    Tu vas directement au studio trois ! 

—    Ok… »

 

Ichigo franchit la distance qui le séparait de Shinji et se pencha pour l’embrasser brièvement. A sa surprise, il s’attarda  plus que de nécessaire. Les deux hommes se regardèrent troublés. Les doigts d’Hirako repoussèrent les cheveux blancs qui cachaient en partie le visage du musicien.

 

« On va être en retard… Je sais que c’est ta spécialité… mais, n’abuse pas ! »

 

Les deux hommes descendirent par l’ascenseur pour se retrouver au sous-sol. Shinji prit sa voiture pour plus de discrétion. Une fois dehors, Ichigo l’aiguilla sur la route à prendre. Arrivé au sein de la maison de disque, le bassiste prit la direction du studio où on l’attendait. Il croisa Kyouraku qui sortait du dit studio.

 

« Oh… Oh… j’n’aurai pas cru te voir arriver aussi tôt !

—    Dit merci à Shinji !

—    ‘lut ! » Salua le blond désinvolte.

 

Kyouraku haussa un sourcil et Ichigo fit les présentations. Ichigo se tourna vers le professeur et marmonna

 

« Si ça te semble trop long, tu pourras repartir et je prendrai un taxi…

—    On verra… Va jouer au lieu de discuter !

—    Venez avec moi Hirako-san… Invita Kyouraku.

—    Où va Ichigo ? Demanda surpris le blond.

—    Je vais vous expliquer… Vous ne connaissez rien à la musique…

—    Y’a que le jazz qui m’intéresse mais, je ne connais rien aux enregistrements… Je suis assez curieux.

—    Oh… je vais me faire un plaisir de vous faire découvrir alors… Ichigo tu connais le chemin ?

—    Hai… Y’a des tablatures ?

—    Elles t’attendent et…

—    Je voudrai écouter ce qui a déjà été fait…

—    Je vais prévenir les techniciens… »

 

Ichigo quitta son amant et Kyouraku, son regard avait changé sans qu’il ne s’en rende compte. Il entra dans le bocal et passa ses écouteurs sur les oreilles. Il attrapa sa bongo et lu les pages devant lui.

 

°°0°0°°

 

Shinji entra avec Kyouraku dans la partie réservée aux techniciens. Plusieurs hommes se tenaient là présents. L’un deux demanda agressif

 

« C’est qui lui ?

—    Mon invité ! Répondit courtoisement Shunsui. Et… si vous n’êtes pas d’accord, je demande à Shiro de partir…

—    Comment vous avez eut cette bête ? Demanda un autre homme.

—    Disons que Shiro ne sais pas me dire non… Répondit Kyouraku avec le sourire. Pour être plus sérieux, il est très serviable et vous devriez en prendre de la graine. »

 

Shinji s’appuya contre un mur et observa Ichigo qui écoutait visiblement les morceaux. Il semblait dans un autre monde, bien loin de celui d’une bibliothèque… et bien loin du monde musical que lui-même devait écouter, au vu des vêtements qu’arboraient le groupe de jeune se tenant là. Visiblement leur caractère était assez difficile.

 

Shinji fut tiré de ses pensées par le son sourd de la basse. Le jeune homme se penchait d’avant en arrière. Ichigo se mit à jouer en se balançant, ses yeux suivaient les lignes. Ichigo s’arrêta et jura.

 

« J’recommence ça va pas ! »

 

Les musiciens se regardèrent surpris

 

« Comment ça.. ça va pas ? Il est meilleur que Shusuke !

—    Regarde ce que c’est qu’un vrai pro… tu vas beaucoup apprendre de Shiro… Teira. »

 

Ichigo se reprit et se remit à jouer. Il joua et rejoua le morceau jusqu’à être satisfait de sa prestation. L’albinos était capable de reprendre les morceaux par cœur. Sur sa chaise, Ichigo se donnait à fond, montrant à peine des signes de fatigue. A la fin, Ichigo eut un petit sourire et se mit à jouer un morceau qui n’avait rien à voir avec l’album.

 

« Eh mais, c’est…

—    Cold Sweet… Coupa Shinji avec le sourire.

—    Et bien… et bien…

—    A quoi il carbure ce mec ? Demanda le dénommé Teira.

—    Shiro ne vit que pour la musique…

—    Ou presque ! Répondit Shinji.

—    Il n’pourrait pas entrer dans notre groupe ? Suggéra Asajiro.

—    Nan mais ça va pas ! Hurla Kukkaku.

—    Qu’est ce que tu fais là ? Demanda Shunsui surpris.

—    J’passais par là et j’ai su qu’Ichi était ici… Tu me l’as réquisionner sans ma permission ! Hurla Kukkaku furieuse.

—    Il n’est pas à toi et il a accepté ! Répondit calmement Shunsui.

—    Regarde par ta faute… Ils veulent nous le prendre… Pas question les gars ! »

 

Kukkaku se tourna vers les musiciens et les foudroya du regard. La porte s’ouvrit à nouveau et Ganju pas réveillé entra.

 

« Boucle-là sœurette tu fais du bruit !

 

Ganju vit sa tête atterrir brutalement contre le mur. Toutefois, un bras souleva la chanteuse. Ashito demanda à Shunsui.

 

« Je peux la déposer où ?

—    Vous êtes tous là ? S’étonna Kyouraku.

—    Ben… on a su qu’Ichi était au studio donc… on vient ! En plus, Gin nous a dit qu’il a passé l’après midi à composer avec lui. On est plutôt excité pour tester les morceaux.

—    Vous êtes en vacances…

—    Depuis quand tu nous accordes des vacances.

—    J’voulais pas venir… » geignit Gin à la porte.

 

Le battant lui semblait soudain très confortable. Sa tête chercha à s’enfoncer dans le bois, comme s’il tentait d’aplatir un coussin en plume.

 

« Pousse-toi d’là ! Tu gênes Gin ! Déclara Soi Fong.

—    Bon… marmonna Kukkaku. Les jeunes vous dégagez… nous on prend l’relais !

 

Sans se gêner Kukkaku prit le micro et lança à Ichigo qui rangeait son matériel.

 

« Bouge pas on arrive ! »

 

Surpris Ichigo leva les yeux et vit tous les musiciens de son groupe attrouper dans le bocal. La porte de son propre bocal s’ouvrit et tous les musiciens tombèrent dans les bras l’un de l’autre heureux de se retrouver au grand complet après ses deux semaines de répits. Ichigo leva la tête vers Shinji et vit que ce dernier hochait la tête.

 

« On est venu tester le nouveau morceau le plus prêt de la finition…

—    On le terminera ensemble… Approuva Soi Fong.

—    Ok… »

 

Tous attrapèrent les instruments présents et Kukkaku se mit à chantonner accompagné par Soi Fong. Ganju joua en sourdine. Puis, les guitares et la basse s’accompagnèrent. Ichigo se mit à chanter d’une voix enrouée.

 

Shinji sursauta. Le style était complètement différent de ce qu’il avait entendu avant. Tous les musiciens faisaient corps. Kukkaku et Ichigo s’observaient avec un sourire psychotique. Gin s’arrêta et prit des notes. Ichigo lui jeta un œil. Tous s’arrêtèrent. Le groupe discuta autour d’un point rythmique.

 

Ganju se mit à jouer les modifications. Kukkaku le suivit. La séance se termina au petit matin. Lorsqu’Ichigo rejoignit le bocal technique Shinji dormait tranquillement sur sa chaise. Il l’avait attendu. L’albinos observa le bout de ses doigts en sang. Ichigo se pencha et secoua doucement le blond qui plissa les yeux surpris d’être en dehors de son lit.

 

« Tu as finit ?

—    Hai… »

 

Le blond observa autour de lui et ne vit personne.

 

« On rentre ? Suggéra Ichigo.

—    Où sont les autres ?

—    Partie… Nous sommes seuls.

—    Il est quelle heure ? Fit le blond en baillant.

—    Neuf heures du matin.

—    Tu n’as pas dormi ?

—    J’ai l’habitude ! Sourit Ichigo.

—    Imbécile… Allez… on rentre ! »

 

Ichigo suivit Shinji. La fatigue commençait à se faire sentir. Pourtant, il refusait de se laisser dormir. Il lutta contre le sommeil. Dans la voiture, pourtant, il tomba comme une masse. Il eut un mal fou à se réveiller quand Shinji le secoua. Il le suivit comme un somnambule. Une fois arrivée à bon port, Shinji poussa Ichigo sur le matelas dans sa chambre. Il vit les doigts couverts de sang frais. Hirako soupira. Le blond déshabilla succinctement le musicien et nettoya les plaies à ses doigts abimés. Il échoua lui-même un quart-d’heure plus tard et s’endormit d’un sommeil sans rêve.

 


 

 

Musessuu* = opportuniste

Chapitre 26

Il était tard lorsque Shinji se réveilla l’après-midi même. Il s’assit sur son lit, se demandant ce qui provoquait son mal de tête. Il se souvint des événements d’un bloc. Il tourna la tête et il vit le corps allongé du musicien près du bord. Ses vêtements étaient froissés. Même endormis, il paraissait épuisé. Shinji soupira et se leva sans bruit. Il traversa sa chambre et se réfugia dans la salle de bain. Son cerveau refusait de fonctionner. Il haussa les épaules, ça irait mieux après une bonne tasse de café.

 

Quand cette dernière arriva entre ses doigts, il se dirigea vers le balcon et observa la circulation à l’extérieur. Dans quelle galère s’était-il fourré ? Ça il n’en avait aucune idée ! Le Ichigo qu’il aimait avait disparu… pour faire place à un être trouble à la double personnalité. Un homme qui se battait pour conserver son identité dans un milieu d’apparence. Pourrait-il aidé Kurosaki ? Avait-il envie de s’exposer… car un jour ou l’autre, la relation qu’ils entretiendraient se saurait. Que ferait-il à se moment là ?

 

Shinji souffla sur sa tasse et resserra son peignoir contre lui. Il sirota chaque gorgée. Son regard balayait la ville. Pourtant, quand il voyait le musicien qu’était devenu Kurosaki, il éprouvait de l’admiration. Jamais, il n’aurait songé qu’il fusse aussi bon. Il avait beau ne pas s’y connaître en musique, il n’en était pas stupide pour autant… et vu comment la chanteuse du groupe tenait à son bassiste, comme tous les autres d’ailleurs. Il était évident qu’un lien fort les unissait tous.

 

Kurosaki…. Il jura entre ses dents. Il l’aimait des la première fois où il avait posé son regard sur cet homme torturé. Il se dégageait de se type une aura de mystère, un magnétisme… cela ressemblait à une flamme qui attirait les insectes les plus beaux comme les plus vilains sans qu’aucun ne puissent détourner du chemin mortel qu’ils empruntaient. C’était d’autant plus fort, qu’il se souvenait lui, avec une certaine précision la nuit d’amour qu’il avait vécu avec Ichigo.  Son regard, son attitude, son odeur, sa douceur, sa force… et l’amour qui enveloppait son partenaire quand il prenait son amant dans ses bras.

 

Un bruit attira l’attention de Shinji qui rentra dans son salon et repéra la veste de Kurosaki jeté sur un dossier de fauteuil. Il attrapa le portable et prit la communication.

 

« Hai ! Lâcha Shinji.

—    C’n’est pas Shiro ? J’m’suis trompée de numér…

—    C’est bien le portable d’Ichigo ! » Répondit calmement Shinji qui avait reconnu la voix de Kukkaku.

—    Oh… euh… vous êtes qui ?

—    Cela ne vous regarde pas ! Que voulez-vous à Ichigo ?

—    J’ai besoin de lui parler…

—    Il dort !

—    Mais…

—    Écoute… il ne devait faire qu’un remplacement cette nuit à la basse… et vous vous êtes pointé le faisant finir à neuf heure du matin. Il est épuisé et en aucun cas, je ne le réveillerai que cela vous plaise ou non !

—    C’est au sujet de son travail…

—    Nous sommes dimanche…

—    J’ai…

—    Je vais reprendre depuis le début… Je suis le petit ami d’Ichigo et je ne compte pas ramasser les morceaux derrière le massacre que vous êtes en train d’effectuer. Il a besoin de se reposer et que cela vous plaise ou non !

—    Je… ok… ça peut attendre de toute façon. J’étais juste impatiente de me remettre au travail.

—    Occupez-vous de votre famille !

—    Il n’est pas là ! »

 

Shinji plissa les yeux et traversa son salon pour se rendre dans sa cuisine. Il émit un soupir exaspéré et déclara d’une voix goguenarde.

 

« Donc… quand vous êtes seule, vous vous rabattez sur Ichigo ? Il a quelqu’un maintenant dans sa vie, alors… trouvez-vous un autre substitut ! »

 

Sans écouter les protestations de Kukkaku, Shinji raccrocha. Il posa le téléphone sur le comptoir de la cuisine et jeta un œil exaspéré à son horloge murale. Ils n’avaient rien mangé de la journée… Et il avait des copies à rendre à ses élèves le lendemain. Il commanderait le repas. Il avala une pomme et téléphona au traiteur du coin pour qu’ils livrent un repas pour les dix-huit heures trente. Les horaires étaient farfelus pour lui mais, il avait la vague impression… que s’il voulait vivre avec Kurosaki, il devrait revoir son organisation !

 

Il s’habilla et se plaça devant son bureau et entreprit de corriger les tonnes de copies qu’il lui restait encore à examiner. Avant de se plonger définitivement dans son travail… Shinji se posa la question peut-être saugrenue de savoir combien de temps, le bassiste le garderait auprès de lui ? Des hommes, Ichigo pouvait en avoir autant qu’il le voulait et même les femmes, s’il était bi. Et lui était-il capable de vivre un amour à sens unique ? Shinji se remémora les yeux ambre et la passion qu’ils pouvaient contenir. Il savait qu’il était beaucoup trop tard pour lui… Il avait déjà plongé au cœur du brasier, il ne restait plus pour lui qu’à se consumer…

 

°°0°0°°

 

Lorsqu’une main le secoua avec insistance, Ichigo voulu repousser l’intrusion. La voix d’Hirako pourtant l’obligea à ouvrir un œil à demi. Shinji était à sa hauteur mais, il ne voyait pas bien ses traits.

 

« Kurosaki… réveille-toi bon sang !

—    Pourquoi ? Ronchonna difficilement le musicien mécontent.

—    Parce qu’il faut que tu manges ! Tu as passé ta journée à pioncer… maintenant, il faut que tu te restaure… ne serait-ce qu’un peu. »

 

Ichigo s’aperçut, malgré sa vue brouillée, l’éloignement du professeur d’université. Pourquoi fallait-il qu’il le secoue ? Après moult tergiversation avec lui-même, Ichigo s’assit sur le lit, la tête dans les mains. Il n’était vraiment pas du matin ! Il soupira et daigna poser un pied à terre. En repoussant les couvertures, Ichigo s’aperçut des petits pansements au bout de ses doigts. Que s’était-il passé ? Les répétitions de la nuit lui revinrent en mémoire. S’était Shinji qui lui avait fait ça ? Un sourire incurva ses lèvres. Le blond avait dû se prendre la tête à faire ses espèce de chapeaux mal dégrossit.

 

Mais, il ne dirait rien, cela le touchait. Il se leva et se dirigea vers la cuisine où le blond s’affairait.

 

« La salle de bain et les toilettes sont où ?

—    Dans le couloir, première et deuxième porte sur ta gauche.

—    Merci… »

 

Quand il sortit une demi-heure plus tard, Ichigo ne revêtait qu’un T-Shirt blanc qu’il portait sous sa chemise et son pantalon. Ses pieds nus reposaient sur le carrelage froid de la cuisine. Shinji observa les longs cheveux peignés et sagement rejeté derrière ses épaules. Il n’avait pas à dire, Kurosaki était vraiment sexy avec ses tatouages, et sa tenue négligée.

 

« Tu as faim ? Interrogea Shinji qui posait sur la table des nems et des assortiments divers chinois.

—    Pas très… marmonna Ichigo en regardant les mets posés sur la table avec appréhension.

—    Tu vas finir anorexique ! Assieds-toi ! » Ordonna Shinji.

 

Ichigo ne chercha pas à discuter et observa le blond avec curiosité et demanda soudain.

 

« Vous êtes quelqu’un de bien Hirako-san…

—    A qui le dis-tu… quoique je me qualifierai de bonne poire lorsque je suis avec toi !

—    Vous n’êtes pas obligé… Je veux dire… »

 

Shinji se planta devant le musicien confus, qui releva son visage pour observer l’homme devant lui. Le regard franc d’Hirako le troubla.

 

« Je vais mettre les pendules à l’heure une bonne fois pour toute ! Si je t’aide… c’n’est pas pour tes fans… c’n’est pas pour ta maison de disque… même pas pour toi ! Je suis égoïste Kurosaki-kun… Je ne le fais pas pour la gloire, mais uniquement parce que contrairement à toi… je suis amoureux de toi ! J’irai très loin pour te rechercher s’il le faut mais, je ne serai pas tendre avec toi ! C’est à toi de choisir… Je refuse d’être relégué en dernier plan. De n’être là que lorsque tu n’iras pas bien… Si nous sommes ensemble… se n’est pas avec un autre ou une autre. Je suis exigeant mais, ton métier même fait que tu te donnes aux autres et que la part que j’aurais sera minime… alors le peu que je recevrai de toi, je veux qu’il soit exclusif… »

 

Ichigo observa le regard sombre de Shinji qui se détourna brutalement et lui lança quelque chose. Le musicien l’attrapa en plein vol et constata qu’il s’agissait de son portable.

 

« Qu’est ce que…

—    Ta copine chanteuse qui a téléphoné à quatorze heure et quelque chose et qui s’ennuyait parce que son mec à foutu le camp ! Je l’ai envoyé promener… Tu étais trop épuisé pour lui répondre. »

 

Le 4G était fermé et par habitude, Ichigo l’ouvrit et vit un nombre important de message des membres de son groupe. Son cœur se mit à battre soudain furieusement. Il en avait assez et c’est un peu brutalement qu’Ichigo le referma. Il leva un regard presque désespéré vers Shinji qui lança

 

« Et si on mangeait ?

—    Hai… »

 

C’est en silence qu’ils déjeunèrent. Ichigo ressassait les paroles de Shinji. Il était incapable ce qu’il ressentait vis-à-vis du professeur de chimie mais, il se sentait bien. Comme ayant trouvé un refuge aux tempêtes qui se succédaient dans sa vie. Pourquoi avait-il songé à lui lorsqu’il s’était sentit mal ? Lorsqu’il avait eu l’impression que son monde s’écroulait ? Et puis… un souvenir, lui remonta à la mémoire. Ils avaient couché ensemble presque un an auparavant. Comment ? Pourquoi cela s’était-il produit ? Cette question lui brûlait les lèvres à présent… Mais, il n’était peut-être pas sûr de vouloir entendre la réponse.

 

De plus… n’allait-il pas nuire à cet homme qui disait l’aimer ? Devait-il être égoïste aussi ? Ichigo leva les yeux vers Shinji qui fixait son assiette.

 

« Hirako-san…

 

Ce dernier releva la tête pour le regarder toujours droit dans les yeux. Son haussement de sourcil, lui demandait de lui soumettre sa pensée.

 

« Si je suis égoïste… c’est gênant ? Je ne sais pas ce qui m’amine… les sentiments que j’ai pour vous. Tout ce que je sais à présent, c’est que me sens bien…Je suis… en paix… J’ai l’impression que le cyclone qui m’étreint la plupart du temps disparait lorsque je suis près de vous. Je ne sais plus où j’en suis… Tout ce que je sais, c’est que j’aime être en votre compagnie.

—    C’est déjà… positif. Vas-tu te servir de moi ? Demanda Shinji en se penchant en avant.

—    Si ça dure un petit moment… cela aurait-il de l’importance ?

—    Ne me jette pas comme la dernière fois… c’est tout ce que je te demande. »

 

En entendant la réflexion, Ichigo fixa un instant Shinji et lui demanda d’une voix incertaine.

 

« Je… je suis incapable de me souvenir de ce qui s’est réellement passé entre nous. Je ne sais même pas où nous nous sommes croisés… et…

—    Tu voudrais savoir ?

—    Hai… »

 

Le professeur d’université posa ses couverts et baissa son regard sur le côté. Ichigo eut la nette impression qu’il cherchait ses mots.

 

« Nous nous sommes croisés dans un bar gay. Apparemment, tu en avais écumé quelqu’uns… Tu étais complètement bourré. Et… j’ai voulu te raccompagner chez toi. Tu étais d’accord et nous sommes sortis du bar… Le problème c’est que tu t’es endormi sur mon épaule en attendant le taxi et que je n’ai pas pu avoir ton adresse…. Bon sang ! T’es lourd quand t’es bourré ! » Grogna Shinji d’un air mauvais.

 

Le blond s’interrompis et Ichigo se racla la gorge et lui demanda de continuer.

 

« Quand j’ai réussi dans le véhicule à plus ou moins te réanimer, tu ne faisais que pleurer sur… Nnoitra Jiruga. Tu n’as fait que parler de lui… et… en désespoir de cause, je me suis dit qu’il valait mieux te ramener chez moi. Tss… A peine étions-nous rentré que tu m’as embrassé… tu m’as demandé de prendre la place de Jiruga pour que cela te fasse moins mal. J’ai refusé. Je ne suis pas une copie de ce gamin ! Mais, t’es du genre borné… et c’est pire quand tu es en colère, t’as voulu descendre et t’envoyer en l’air avec n’importe quel type qui voudrait bien de toi. T’étais pathétique… »

 

Ichigo accusait le coup. Au fil du récit, quelques images flous remontaient à la surface, suffisamment pour corroborer les paroles d’Hirako. Le silence s’éternisant, Ichigo le coupa en le questionnant, autant qu’il sache la vérité jusqu’au bout maintenant.

 

« Ensuite ?

—    J’ai… préféré te faire l’amour que de te laisser partir avec un type qui aurait le sida, ou te voir écrasé par une voiture où je ne sais quoi de pas très net.

—    Tu t’es sacrifié ? Sourit ironique Ichigo.

—    En quelque sorte… Répondit froidement Shinji. Tu peux te moquer de moi et de ce qui a pu me pousser à te faire l’amour… Mais, tu as aimé et… tu ne l’as pas appelé lui… mais, moi ! »

 

Le regard d’Ichigo devint vague. Il termina mécaniquement son repas, sans savoir ce qu’il mangeait. Cette partie là, ne lui revenait pas en tête. Pour changer de sujet et pour prévenir Hirako, il murmura

 

« Je vais devoir bientôt partir aux Etats-Unis…

—    Je le sais ! Kyouraku-san m’a averti. Je pourrai me reposer quand tu t’absenteras…

—    Vous reposer ? S’étonna Ichigo.

—    Oui… Tu n’as pas une bonne hygiène de vie. Et tu vas me tuer à ne pas dormir la nuit et te lever à passer dix-huit heures, à ne manger qu’une fois par jour et... ce que je ne connais pas encore… » Maugréa Shinji.

 

Hirako eut envie de pleurer soudain. Il savait que son expression ne laissait rien voir de son émotion. Pourtant, ce qu’il avait dit à Ichigo était vrai. Il l’aimait dès l’instant où il avait posé son regard sur lui. Jamais, il n’avait songé un jour que le destin ferait de cet homme un artiste mondialement reconnu… aduler par des milliers voir des millions de fans. Un homme qui en avait aimé un autre passionnément… et qui ne l’aimerait jamais en retour. Il avait l’impression d’être dans un piège qui l’étouffait. Pourtant, quand il songeait à leur seule nuit d’amour et la passion qui coulait dans les veines du bassiste, son amour pour lui reprenait le pas sur sa raison. Il était englué dedans, incapable de se défendre et… maintenant, condamné à devoir l’aider. Pourrait-il tenir ne serait-ce longtemps ?

 

Ichigo sourit et posa ses couverts. Se sourire toucha Shinji.

 

« Je ne suis pas toujours comme ça… souffla le musicien.

—    C’est ce que tu dis ! On n’voit jamais ses défauts… » Grogna Shinji.

—    Oui... mais, tu m’aimes ! Affirma Ichigo.

—    Ne te sert pas de ce que je te dis contre moi ! »

 

Le musicien éclata de rire et secoua la tête.

 

« Pour quelqu’un qui n’avait pas faim… t’as presque tout mangé ! » Déclara avec satisfaction Shinji.

 

Surpris Ichigo observa les reliefs de la table et constata qu’il avait dévoré. Les yeux du musicien tombèrent sur l’horloge et il grimaça.

 

« Qu’est ce que t’as ?

—    Je vais devoir rentrer chez moi.

—    Tu me fuis ? Ironisa Shinji.

—    Viens avec moi ! Lança Ichigo en se levant. Je t’aide à débarrasser et c’est toi qui va passer la nuit avec moi…

—    Je pourrai te dévorer… » Déclara lentement Shinji le cœur battant sourdement à présent.

 

Les deux hommes s’observèrent et le musicien se plaça devant le professeur de chimie toujours aussi sombre. Les doigts d’Ichigo glissèrent le long de la mâchoire d’Hirako et il déclara tout aussi sérieusement

 

« Et si je n’attendais que cela ? »

 

Seul un demi-sourire lui répondit. Shinji tira sur le T-Shirt blanc en face de lui pour approcher le visage d’Ichigo à sa hauteur. Sa bouche effleura celle du musicien qui répondit légèrement. Leurs yeux ne se quittaient pas. Ichigo tira la langue et caressa la bouche du blond. Ce dernier eut un petit sourire et glissa les bras autour du cou de celui, avec qui il comptait partager un bout de route un petit moment. Si possible le reste de ses jours. Il s’arrangerait pour lui être aussi indispensable qu’il l’était pour lui.

 

Ichigo repoussa Shinji contre le plan de la cuisine et embrassa de manière un peu plus insistante la bouche du blond. Le piercing d’Ichigo rencontre celui de Shinji. Il fut surpris et recula légèrement.

 

« Tu n’en étais pas aperçut ? »

 

Le sourire dont le qualifia le bassiste donna le frisson à Shinji qui vit son regard s’animer. Le téléphone d’Ichigo vibra mais, le musicien refusa de répondre, préférant s’attarder sur les lèvres d’Hirako qui chuchota

 

« Tu ne réponds pas ?

—    Ils peuvent attendre, rien ne presse… »

 

Shinji observa le regard du bassiste et fut déconcerté par la lueur qu’il voyait dans les pupilles sombres. Ichigo repoussa la mèche mi-longue blonde qui s’accrochait au visage de Shinji. L’homme percevait les angoisses qui tenaillaient son futur amant. Même s’il tentait de lui cacher… personne ne connaissait sa capacité à l’empathie sauf, Kukkaku. Mais, elle était rongée par le même mal de vivre que lui. La bouche d’Ichigo caressa l’arrête du nez de Shinji, frôlant les paupières qui se fermaient sous son souffle, pour remonter sur le front soulevant la frange impeccablement coupée.

 

« Ne joue pas… » Souffla Shinji. 

 

Mais, Ichigo ne répondit pas. Le parcours de ses lèvres dévalait sa tempe. La langue du musicien lécha le lobe de l’oreille. Le cœur d’Ichigo se mit à cogner comme un écho lointain à quelque chose qu’il ressentait si fort une année plus tôt… ou un peu plus. Ses lèvres embrassèrent la peau de Shinji, cherchant dans l’odeur du professeur quelque chose de plus puissant… Les mains de son amant repoussèrent ses cheveux et relevèrent sa tête. Leurs expressions se rencontrèrent. Hirako vit quelque chose comme le désespoir dans l’expression d’Ichigo. Shinji souffla

 

« Tu n’es pas encore prêt… mais, je saurai t’attendre…

—    Quand le saurais-je ? Demanda Ichigo presque misérable.

—    Je ne sais pas… peut-être jamais… pourtant, j’espère… »

 

Ichigo se redressa et serra dans ses bras le corps d’Hirako contre lui, presque avec tristesse.

 

« Quand… ? Je vais bientôt partir… Chuchota le bassiste.

—    Cela te laissera le temps… 

—    Reste avec moi… jusqu’à ce que je parte.

—    C’est égoïste…

—    J’ai le droit de l’être aussi…

—    Oui… tu as le droit… » Répondit Shinji tranquillement. « Comme j’ai le droit de choisir la manière dont je vais souffrir. »

 

Ichigo observa le visage de Shinji. Sa gorge se noua et il murmura

 

« Rejoins-moi chez moi le temps qu’il me reste ici…»

 

Le musicien se redressa et se détourna. Son regard balaya la pièce et il trouva un bloc note et un crayon. Il nota son adresse et le code qui permettait de passer le hall d’entrée.

 

« Hirako-san… ceci vous permettra de me rejoindre… si vous le voulez… moi, je vous attendrai ! Même si ce n’est pas demain… enfin, vous soyez où je veux en venir…»

 

Ichigo attrapa sa veste et son portable et après un dernier regard en arrière sur la silhouette silencieuse, sortit de l’appartement. Jamais, il n’avait vécu se genre de situation. C’était déstabilisant quelque part. Quelque chose au fond de lui espérait sincèrement que le blond saisirait sa chance. Mais, il ne pouvait pas lui demander non plus de vivre une relation à distance comme il lui proposait. Ichigo s’éloigna et prit un taxi pour rentrer chez lui.

 

Enfermé chez lui, Ichigo ne répondit à personne. Il téléphona à ses parents. Prépara son nouveau voyage aux Etats-Unis. Hirako ne donnait pas signe de vie finalement. Quand enfin, le jour de son départ sonna, Ichigo était désappointé. Il partit seul cette fois-ci à l’aéroport. Un groupe de journaliste s’était joint aux SoulsTorn pour couvrir l’événement.

 

Shiro traversa l’aéroport de Narita sous le regard de milliers d’admirateurs. Il préférait largement l’anonymat précédent. Pourtant, il signa quelques autographes. Un service d’ordre du s’instaurer pour que le musicien puisse rejoindre sa porte d’embarquement. Il traversa la porte le cœur lourd. Comme s’il avait manqué quelque chose.

 

Il attrapa son sac et un sifflement se fit entendre. Surpris Shiro tourna la tête et vit la silhouette d’Hirako Shinji. Immobile, une expression indéchiffrable sur ses traits, il se tenait là au milieu d’autres admirateurs. Son immobilité avait capté immédiatement son regard. Personne ne faisait attention à lui, trop occupé à hurler des mots d’amour envers leurs musiciens préférés. Les journalistes bloqués par le personnel naviguant resta derrière la ligne qu’on leur avait délimité.

 

Si Ichigo avait été de l’autre côté de la zone d’embarquement, il l’aurait serré contre lui. Mais, apparemment c’était le choix du professeur que de laisser un peu de distance entre eux encore pour l’instant. Ce dernier lui adressa un salut et un petit sourire. Ichigo baissa ses lunettes de soleil inutile en hivers et eut un petit sourire carnassier. Shinji format des chiffres avec ses doigts et Ichigo mémorisa ses derniers. Après un dernier sourire, Ichigo leva brièvement la main dans sa direction et quitta la zone.

 

« On peut savoir ce qui te fait sourire ? Demanda Kukkaku curieuse.

—    Il a accepté !

—    « il » ?

—    Shinji…

—    C’est qui encore ? Interrogea Ganju.

—    Sa dernière conquête… Répondit indifférent Gin.

—    Mais… mais… comment il fait ? S’étonna le batteur dégoûté.

—    Il a la classe ! Répondit Rangiku. Cherche pas… tu l’as pas !

—    C’n’est pas juste ! Je vais me faire gay, j’ai l’impression qu’on a plus de chance de ce côté-là…

—    Même si tu m’offrais de l’argent Ganju… je n’voudrai pas ! » Ironisa Shiro en s’installant confortablement sur son siège.

 

Le bassiste attrapa un magasine. Son sourire ne quittait plus ses lèvres. Il sortit son portable et nota dans son répertoire le numéro de Shinji. Il lui envoya un SMS.

 

« Merci… Ichigo. »

 

La réponse ne tarda pas. Le musicien lu le message et eut un léger sourire avant, de reprendre un air indifférent.

 

« Les amours ça à l’air de rouler Ichi… » Fit la voix de Kukkaku. Ichigo lui jeta un bref coup d’œil mais, ne répondit pas. Il n’avait pas envie d’en parler. De toute façon, se n’était pas ce dont il souhaitait discuter actuellement. Comme venait de lui dire Shinji, ils avaient tout leur temps… Rien ne pressait après tout.

 

°°0°0°°

 

 

Le groupe n’eut pas le temps de souffler arrivé à New-York. Un bus avait été aménagé pour eux afin de pratiquer leur tournée américaine qui allait durer cinq mois, avec trente six dates de concerts mais, aussi des interviews dans des émissions de radio ou de télévision locales. Aucun n’aurait le temps de penser à une quelconque aventure.

 

Durant cette tournée, Shiro et dès le premier concert se montra d’une maitrise et d’un professionnalisme qui bluffa tous ses compagnons de route. Son caractère se posa et ses frasques mêmes si elles existaient encore sur scène, disparurent en dehors. Il devint plus sombre et éloigné du groupe, se réfugiant dans un mutisme déroutant pour le reste des membres. Mais, comme pour son changement de look, ils laissèrent le bassiste n’en faire qu’à sa tête. Seule Kukkaku voyait la transformation profonde de l’homme. Elle avait l’impression de perdre son compagnon d’infortune. Comme une trahison.

 

Le charisme du musicien ne faisait qu’augmenter et son aura brillait, mystérieuse, trouble et envoutante. C’était à un homme mur auquel elle avait à faire face, l’innocence s’était effacée. Il avait plus de consistance que Sosuke, quelque chose que ce dernier n’aurait jamais… en plus d’une sensibilité à fleur de peau. Kukkaku s’aperçut qu’elle aimait désespérément Kurosaki Ichigo… Qu’importe ses looks, ses changements d’attitudes… Il était son double à « elle » et pas à se Shinji qui déboulait de nulle part…

 

Dans la tête de la chanteuse… se déroulait toutes les étapes de la transformation du roux devenu albinos… Elle l’aurait… même une nuit, une heure… Elle voulait être la seule femme de la vie du bassiste. Kukkaku ne savait pas trop comment elle s’y prendrait mais, elle ferait en sorte de passer une nuit avec le musicien. Si elle pouvait s’arranger pour faire tout oublier à tout le monde. La brune porta une main sur son ventre et un fin sourire se format sur ses lèvres. Qui irait la soupçonner ? Elle pourrait garder une part d’Ichigo en elle… Elle avait quelques mois pour mettre son plan à exécution.

 

 

 

 

 

Chapitre 27

Installé devant le piano de Soi Fong, l’homme observait au travers de la fenêtre les bourrasques de vent emporter les gouttes de pluies. Immergé dans son monde, trouvant l’écho de ses pensées par le temps tourmenté qui agitait la nuit, il restait immobile… presque indifférent. Lorsqu’il bougea, se fut comme si une statue se mettait brusquement à se mouvoir. Shiro attrapa son paquet de cigarettes et s’en alluma une. Le bout rougeoyant attirait le regard dans la demi-obscurité qui régnait dans la chambre d’hôtel. Seule la lampe de chevet de Soi Fong fonctionnait, donnant un semblant de vie.

 

Absorbé par son univers, Shiro oublia qu’il allait se faire proprement descendre par la locataire de la chambre ainsi que par Ashito parce qu’il se permettait de fumer encore dans leur chambre. Immanquablement, le bassiste répondrait qu’ils devraient accepter de lui céder le piano pour qu’il puisse composer dans sa propre chambre d’hôtel. Mais, la brune refusait encore une fois catégoriquement. Ashito ne chercherait pas à résonner sa femme.

 

Une trombe d’eau poussée par une rafale plus forte que les autres, fit sursauter le musicien le faisant sortir de sa torpeur. Il s’aperçut par la même occasion qu’il avait laissé sa cigarette se consumer seule. Rien à faire… ce soir là, même s’il était d’humeur morose, il n’avait pas envie d’écrire. Peut-être devait-il aller rejoindre le groupe coincé dans une interview sur une radio connue de Columbia. Il avait l’adresse… après tout ça lui changerait les idées.

 

Le bassiste s’habilla, se maquilla et revêtit un cuir noir molletonné. Décembre était glacial. Un taxi l’attendait et Shiro s’engouffra à l’intérieur et donna l’adresse au chauffeur. Il sortit son portable et envoya un texto à Hirako. Le musicien n’avait aucune idée de l’heure au Japon. En fait, il faisait exprès de ne pas se souvenir du décalage horaire. Ichigo lisait ravi les textos furieux dont l’affublaient Shinji à chaque fois. L’échange très régulier de petits textes amusaient Ichigo.

 

Le blond ne lui répondait jamais ce à quoi il s’attendait. Le musicien songea qu’il avait beaucoup de chance de savoir qu’au fond, son cher professeur d’université l’aimait… Il n’osa pas imaginer comment pouvait être Shinji lorsqu’il n’appréciait pas une personne. Le seul moment où Ichigo prenait soin de se renseigner du fuseau horaire, c’était lorsqu’il l’appelait pour lui parler. Bien qu’une fois, Hirako l’ai incendié car, il l’avait fait en plein cours magistral.

 

Le véhicule s’arrêta devant la station radio. Le chauffeur se tourna vers lui et lui demanda

 

« Vous être Shiro des SoulsTorn ?

—    Hai… Répondit impassible le bassiste.

—    Euh… j’pourrai avoir un autographe ? Ma fille vous admire, vous savez alors elle… »

 

Ichigo sortit de sa poche une photo qu’il dédicaça à l’homme qui en avait les yeux ronds de surprise.

 

« Dites-moi… vous êtes équipés !

—    On me demande assez souvent des autographes, alors je sors toujours avec un petit stock de photos… enfin, quatre ou cinq… Elle s’appelle comment votre fille ?

—    Emylie…

—    Ok ! Voilà… Bonne continuation…

—    Vous aussi, M’sieur Shiro ! »

 

Mais, Ichigo était descendu en laissant un bon pourboire au chauffeur qui visiblement ne s’attendait pas à pareil largesse. Le bassiste laissa la pluie le traverser. Il resta immobile une minute avant de s’apercevoir de l’attroupement qui commençait immanquablement autour de sa personne. Il  pénétra dans les locaux. Immédiatement, il vit le mouvement de foule qui agita la station. Une hôtesse se dirigea vers lui…

 

« Monsieur Shiro ? » Fit cette dernière ébahit. « L’émission a commenc…

—    Je le sais ! Emmenez-moi rejoindre mon groupe !

—    Bien… bien sur… suivez-moi ! »

 

Shiro ne retira pas ses lunettes de soleil. Il aimait la protection que lui donnaient ses verres sombres. Son téléphone vibra et Ichigo lu le message bref de Shinji. « Va te faire voir crétin ! ». Un sourire se forma sur ses lèvres peintes. Arrivé devant la porte, l’hôtesse lui ouvrit et Shiro entra dans le studio où le présentateur se mit à bafouiller sur son arrivé dans la pièce. Les autres membres du groupe parurent surpris mais, en même temps ravi. Quelqu’un apporta une chaise et Kukkaku désigna d’office une place à côté d’elle. Mais, elle était coincée entre Ganju et le présentateur. Derechef, Ichigo attrapa la chaise et se plaça entre Soi Fong et Gin.

 

« Shiro… merci de vous joindre à nous… Les membres du groupe affirmaient que vous ne vous joindriez pas…

—    Cela n’aurait pas du être le cas… » Répondit calmement Shiro en sortant une cigarette.

 

L’animateur ouvrit les yeux de surprise, il était interdit de fumer mais, caché derrière ses lunettes et le sourire narquois qui flottait sur ses lèvres indiquaient combien, Shiro se carrait du règlement.

 

« Enfin, c’est un honneur, jusqu’ici… enfin depuis le début de la tournée vous n’avez accordé aucune interview…

—    Exact ! » Répondit le musicien en expulsant la fumée vers le haut de la pièce.

—    Pourquoi ?

—    Pas le temps… Je travaille sur le deuxième album…

—    Oh ! » S’exclama Carter qui semblait sur les charbons ardents brutalement. « Vous êtes déjà en train de travailler sur votre second album… Première question… sera-t-il de la même inspiration que le premier ?

—    Non ! Ne jamais refaire la même chose… Peut-être un ou deux morceaux pourront rappeler le précédent album pour le reste, l’atmosphère sera différente.

—    L’album de la maturité ?

—    Maturité ? » S’étonna Shiro. « Nous n’en sommes qu’au deuxième album… »

 

Ichigo observait l’animateur qui le fixait très intensément. Un lent sourire se dessina sur les lèvres de Shiro, il baissa ses lunettes pour laisser voir ses yeux jaunes. L’attitude comme une invite, fit rougir Carter qui ne s’attendait pas du tout à ce type de réaction.

 

« Pourtant… vous n’en êtes pas à votre premier groupe…

—    Non…

—    On en sait très peu sur vous…

—    Pas intéressant ! Coupa Ichigo.

—    Pourtant, vous êtes le membre des SoulsTorn le plus mystérieux donc, le plus charismatique.

—    Pas fait exprès… Haussa les épaules le bassiste.

—    Les auditeurs aimeraient savoir depuis combien de temps exercez-vous à la basse… par exemple. Nulle part, il n’y ai fait mention et votre jeu inspire nombre de jeunes...

—    J’ai commencé la basse à treize ans et j’ai été au conservatoire de musique.

—    Vous avez fait le conservatoire…

—    Comme Gin ! » Précisa Ichigo l’épaule de son voisin. « Et il y est resté plus longtemps que moi… »

 

Le guitariste lui adressa un large sourire de reconnaissance.

 

« Mais…

—    J’ai arrêté la basse à vingt deux ou vingt trois ans je ne sais plus, ou peut-être vingt quatre… » Fit Shiro en se grattant la tête comme si c’était seulement maintenant qu’il réfléchissait à la question « pour la reprendre brutalement à trente sept…

—    Pardon ? S’étonna l’animateur.

—    J’ai eu une vie plutôt chaotique… Quoique… Sourit Ichigo comme pour lui-même.

—    Pourquoi avoir arrêté de… de jouer ? Vous auriez pu commencer votre carrière plus tôt…

—    C’était ainsi… On ne fait pas obligatoirement ce que l’on souhaite… Répondit le bassiste énigmatique.

—    Autre chose intéresse les auditrices cette fois-ci… »

 

Tous les membres du groupe se raidirent sur leurs chaises imperceptiblement, seul Shiro écrasait sa cigarette tranquillement sous le talon de sa botte, ne voyant pas de cendrier.

 

« Avez-vous une petite amie ? Vous êtes certainement le plus discret à se sujet…

—    J’ai quelqu’un dans ma vie… si cela vous turlupine autant… Mais, vous n’en saurez pas plus. » Sourit moqueur Shiro.

—    Mais… nous ne vous voyons jamais vous afficher avec elle ! Protesta l’animateur. C’est récent ?

—    Oui…

—    Je comprends mieux, nous aurons l’occasion de vous voir avec…

—    Tout le monde n’aime pas les projecteurs et je protégerai la personne que j’aime !

—    Oh… une déclaration ?

—    Prenez-le comme vous le voulez ! Répondit indifférent le bassiste.

—    Savez-vous que vous venez d’ouvrir la chasse au scoop ? »

 

Ichigo se rejeta sur son siège et observa le plafond, pour baisser son regard fatigué sur l’animateur qui ne le vit pas derrières les verres teintés.

 

« Je pense qu’il y a beaucoup de choses beaucoup plus importante qu’ma vie privée… J’n’suis pas libre ! Et… soit vous changer de sujet où je m’casse ! »

 

L’animateur vit que le bassiste le regardait très sérieusement. Prudemment, il se mit à aborder d’autres sujets. Une heure plus tard, le groupe se retrouva dehors de la pièce et une nuée de fans se pressaient pour avoir des autographes. Tous étaient sollicités… Shiro réussit à quitter le studio et fut rejoint rapidement par le groupe.

 

« Qu’est ce qui t’as pris de venir nous rejoindre ? » Demanda presque sèchement Kukkaku… « En plus, tu leur a balancé une fausse information concernant ta vie privée et…

—    Kukkaku… J’ai quelqu’un dans ma vie ! » Répondit froidement Shiro. « Si c’est ce qui t’inquiète est de savoir si je l’aime… je te répondrai… non !

—    Que fais-tu avec lui alors ? » Demanda la jeune femme surprise.

—    Parce que je suis bien… et ça me suffit !

—    S’il l’apprend… j’n’ose pas imaginer sa tête… » Murmura Soi Fong.

—    Il est au courant…

—    Vraiment ? Et il accepte ? » S’étonna Gin en montant dans la Dodge qui était à leur disposition.

—    Hai ! Maintenant fichez-moi là paix avec Shinji… cela ne nous concerne que tous les deux… »

 

Ichigo sentit son portable vibrer et le sortit pour lire un nouveau message d’Hirako. « Je ne le pensais pas… bonne chance pour ton interview… ». Le bassiste eut un petit sourire et répondit « elle est terminée et elle c’est mal passée par ta faute ! »

 

« Tu ne te lasses pas de ce petit jeu ? Interrogea Kukkaku.

—    Non… c’est… amusant… » Répondit pensif Shiro.

 

Son portable vibra à nouveau et Ichigo lu le message « Tu peux toujours courir, si tu crois que je vais culpabiliser ! » Ichigo éclata de rire et composa son message après quelques secondes de réflexions « Après tu prétendras m’aimer… je n’ose même pas imaginer si tu me détestais… » Ichigo leva les yeux et vit qu’il était le centre d’attention des cinq autres musiciens.

 

« C’est rien… on s’amuse…

—    Je ne t’ai pas vu comme cela depuis un petit moment… Remarqua Ashito.

—    On dirait presque que tu es amoureux. Confirma Ganju.

—    Ne racontez pas n’importe quoi ! Répondit Kukkaku. Il… »

 

Mais, Ichigo ne fit pas attention à la réponse de la chanteuse, son regard dériva sur son portable. « Tu vivrais l’enfer… » Le musicien rétorqua « Qui te dit que tu ne me le fais pas déjà vivre ? ». La réponse vint immédiatement. « Quitte-moi ! » Ichigo eut un coup au cœur, et il fronça les sourcils.

 

La porte de la Dodge s’ouvrit dans le parking sous-terrain de l’hôtel et le bassiste descendit d’un air absent. Il s’éloigna de quelques pas et répondit à Hirako. « Imbécile ! Tu serais malheureux… et… moi aussi… ». Ichigo rejoignit les SoulsTorn dans l’ascenseur. Tous étaient silencieux. Le téléphone d’Ichigo vibra et chacun crut qu’un gong résonnait. Tous étaient presque suspendus aux échanges de Shinji et d’Ichigo.

 

« Tu ne réponds pas Shiro ? Demanda Kukkaku.

—    Je le ferai dans ma chambre. »

 

Les portes coulissèrent et Shiro salua brièvement les musiciens avant de s’enfuir dans sa chambre. Seul, il abandonna ses bottes dans un coin de sa chambre et jeta sa veste sur une chaise. Il lu le message de Shinji « Fait attention… Je pourrai finir par espérer. » Ichigo eut un sourire. Est-ce qu’Hirako avait raison d’espérer ? Une chose était évidente pour le bassiste, c’est qu’il en avait plus à espérer que n’importe quelle autre personne sur cette planète. Ichigo téléphona directement à Hirako. Il arborait une mine grave pour la première fois, il voyait Shinji autrement que comme un simple substitut.

 

Cela ne ressemblait en rien à son amour de jeunesse pour Grimmjow, encore moins à son amour passionné pour Jiruga… mais, la flamme timide était accueillante et chaleureuse. Elle commençait à réchauffer son corps et son cœur froid. Lorsque Shinji décrocha, le cœur d’Ichigo tambourinait dans sa poitrine. Il ne savait pas vraiment pourquoi il lui téléphonait mais… il ne regrettait pas de le faire.

 

« Qu’est ce que tu veux ? Demanda Hirako qui ne parvenait pas à paraitre de mauvaise humeur.

—    Entendre ta voix…

—    Tu sais ce que tu me fais là ? Demanda Shinji mécontent.

—    Du harcèlement moral ? Interrogea Ichigo moqueur.

—    Va te faire voir ! » Grogna presque le blond avec rage. « Tu peux jouer avec mes sentiments si ça te chante…

—    Qui te dis que je m’amuse avec toi ? S’étonna Ichigo.

—    Ne me fais pas espérer ! Gronda Shinji.

—    Je ne fais rien dans se sens… Shinji… appela Ichigo pour la première fois. Je ne plaisante pas. Tu es la seule personne avec qui j’ai envie d’être… alors, pour moi tu as raison d’espérer.

—    Tu me dis ça en plein boulot, je te signale ! » Fit la voix étouffée d’Hirako brutalement qui reprit presque avec un sanglot dans la voix. « Salaud ! Tu profites d’être au loin pour me faire des déclarations pareilles.

—    Je te ferai la même quand nous seront réunit…

—    Dans combien de mois encore… trois ?

—    Hai…

—    C’est moi qui pourrais aller voir ailleurs ! Menaça le blond.

—    Je ne t’en voudrai pas… Tu as plus de raisons de fuir que de rester. Mais… je ne le veux pas… Comme je te l’ai dit Shinji avant que je ne m’en aille… Reste avec moi…

—    Combien de temps Ichigo ? Demanda incertain Hirako.

—    Je ne peux pas te promettre toute la vie… mais, je ferai en sorte que notre histoire dure un petit moment. Je suis impatient de te retrouver…

—    Se ne sont que des paroles en l’air !

—    Faux !

—    Menteur !

—    Homme de peu de foi !

—    Je t’aime Ichigo… Ne joue pas avec moi…

—    Crois en moi… Je ne peux pas te dire les mots que tu attends Shinji. Je sais pertinemment ce que tu souhaites entendre. Mais, pour l’instant… je ne le peux pas. Patiente encore un peu…

—    Pas trop longtemps alors…

—    Je ferai de mon mieux…  Shinji… normalement, notre concert à Atlanta devrait être diffusé pour Noël… tu regarderas ?

—    Je ne sais pas…

—    Je chanterai pour toi… Lies… t’es adressé…

—    C’est prometteur…» Ironisa Shinji.

 

Ichigo raccrocha songeur. Shinji resta un moment dans la bibliothèque la main contre un rayonnage. Il se mordit la lèvre inférieure. Quand il verrait… Ichigo…. Il lui ferait payer pour toute la souffrance qu’il lui infligeait.

 

°°0°0°°

 

Le soir de Noël, Shinji s’installa dans son fauteuil et alluma la télévision en posant une paire de lunette sur le bout de son nez. Il vit le tapage médiatique et l’excitation des présentateurs présents sur place. Le groupe apparu sur scène dans un magnifique feu d’artifice. La caméra se posa sur Shiro, habillé d’un seul pantalon, sa musculature puissante en avant, tatouage et percieng évident. Sa voix grave résonna comme une voix d’outre-tombe, la chanteuse apparut dans une tenue gothique, corset en dentelle et pantalon en cuir.

 

Le couple qui se produisait sur scène dégageait une aura animale. Enfin songea Shinji s’était surtout Ichigo qui donnait l’impression d’un fauve libéré, la jeune femme à côté de lui accentuait le jeu de l’ancien bibliothécaire tout coincé qu’avait pensé draguer Shinji. Il avala un nouveau pop-corn, incapable de détacher son regard des muscles puissants qui roulaient sous la peau du bassiste. Il écoutait de toutes ses oreilles le texte murmuré dont il ne comprenait presque rien. Il n’était pas doué en langue étrangère…

 

Le regard de Shiro fut capté par la caméra et un frisson inconscient traversa Shinji au fond de sa banquette. Il refusa d’agir comme une vulgaire groupie. Les déplacements du bassiste captivait son attention, ses longs cheveux de craies balayaient doucement ses reins à chacun de ses déhanchés. Shinji haussa un sourcil et pensa soudainement, qu’il n’aimait vraiment pas cette musique. Toutefois, il mangea ses pop-corn en remontant ses jambes sous le menton. Il finit plus ou moins à s’habituer au bruit plus que de la musique pour lui, que jouait son amant.

 

Son regard devint lointain… trois mois encore à attendre. Le temps passait au ralenti et il n’avait que quelques jours de congé… trop peu pour se déplacer aux Etats-Unis. Le professeur attrapa sa canette de bière qu’il ouvrit dans un craquement effervescent. Il ronchonna, car elle n’était pas assez fraiche. La caméra ne cessait de balayer le groupe s’attardant surtout sur la chanteuse très sexy, et sur Shiro qui même quand il ne se dépensait pas sur scène attirait le regard. La froideur apparente ajoutait à son charme. Est-ce qu’Ichigo le savait ? Certainement… Shinji soupira et leva sa canette vers l’idole glacée et attrapa sa télécommande et ferma sa télévision avant la fin du show. Il n’était pas du genre à soupirer toute une nuit sur une icône. Même s’il l’aimait… Il préférait l’avoir dans son lit et le serrer dans ses bras… le reste… il s’en moquait.

 

°°0°0°°

 

Installé à un bar, le groupe profitait de la journée de congé qu’ils leur avaient été donnés. En ayant eu marre de rester enfermé à longueur de temps, chacun s’était habillé afin de paraitre inaperçu. Même Ichigo avait réussit à passer pour monsieur tout le monde, dans son pantalon en toile, ses chaussures vernis, et sa veste trois quart en tweed. Il paraissait être un autre homme. « Bien sous tout rapport » S’était moquée Kukkaku. Tous commençaient en avoir assez des piques de la jeune femme vis-à-vis d’Ichigo qui les ignorait.

 

L’ambiance commençait sérieusement à se plomber dans le groupe, en plus de la fatigue qu’ils accumulaient. Ichigo buvait sa bière en silence et écoutait plutôt qu’il ne participait. Un concert gothique se jouait sur la petite scène et beaucoup de fans se jetaient les uns sur les autres. Le bassiste observait Kukkaku qui en profitait pour se jeter dans la foule et chahuter avec les autres fans.

 

« Tu crois que ça ira ? Demanda inquiet Ganju qui observait sa sœur, soucieux.

—    Elle s’amuse Ganju… Que t’arrive t-il ?

—    J’trouve qu’elle est… bizarre ses derniers temps.

—    C’est la fatigue ! Affirma Ichigo en commandant une nouvelle bière.

—    Si tu le dis… Mais, elle m’agace en ce moment. Elle ne devrait pas te parler comme elle le fait !

—    Si cela ne me dérange pas…

—    Mais si elle allait trop loin ? S’inquiéta Ganju.

—    Je la recadrerai…

—    Tss… J’voudrai qu’on finisse bientôt la tournée…

—    On a entamé le troisième mois, il ne nous reste plus que deux mois… Enfin, j’essaye de calculer comme ça ! » Affirma Ichigo avec un demi-sourire.

 

Ganju observa l’homme assis nonchalamment.

 

« Tu… tu penses à lui ?

—    Cela te dérangerait si je te disais oui ?

—    Non… j’m’suis habitué ! Répondit Ganju en se grattant le front.

—    Merde ! Kukkaku… » Cria Gin.

 

Immédiatement le regard d’Ichigo se braqua sur la jeune femme et vit qu’elle était prise à partie et qu’elle semblait prête à vouloir se battre. Sans réfléchir, Ichigo se leva et traversa la pièce rapidement… ou plutôt aussi vite qu’il le pu dans la cohue des spectateurs. Il arriva à la hauteur de la chanteuse du groupe et l’attrapa.

 

« Kukkaku… ça suffit !

—    Qui es-tu pour intervenir ? Laisse-moi régler mes comptes ! Personne ne me parle comme le fait se bouseux ! » Hurla la jeune femme.

 

Kukkaku bondit sur une espèce de montagne de muscle et Ichigo la retint à temps pour la renvoyer sur Gin et Ganju qui s’occupèrent d’elle. La montagne s’adressa au bassiste.

 

« De quoi tu te mêles connard ? C’est ta copine ? Elle est bonne… laisse-la moi… j’vais m’la faire !

—    Dégage… je n’ai pas envie de me battre.

—    T’m’donnes des ordres ? Petit merdeux, j’vais t’éclater…

—    Arrête d’t’venter ! Peut’êt’ la seule chose qu’t’saches faire ? » Ironisa Shiro.

 

La montagne lui balança son poing à la figure mais, Ichigo esquiva ayant la taille et la souplesse pour lui échapper. Mais, le bassiste n’avait pas prévu qu’il y aurait autant de monde à lui sauter dessus. Lorsque toutes ses mains s’agrippèrent à lui, le musicien cru devenir fou. Shiro prit définitivement le dessus sur Ichigo et démolit tout ce qui pouvait l’être. L’affrontement était serré, Ganju et Ashito s’étaient joint à Ichigo ne pouvant le laisser seul. Soi Fong s’occupait de leur arrière.

 

Quand, on les prévint que la police arrivait, Ichigo se tourna vers Ashito et Ganju et leurs ordonna de fuir.

 

« Mais… protesta Ganju.

—    Tu as ta sœur à protéger et toi… Soi Fong, Ashito… dégagez d’ici… Je m’occupe des derniers récalcitrants. »

 

Enfin du dernier récalcitrant… du nom de Yami, s’il avait bien suivit. L’affrontement dura jusqu’à ce que la police les arrête tous les deux. Ichigo avait essayé de fuir mais, l’autre imbécile l’avait plaqué au sol et l’empêchait de pouvoir s’en sortir sans dommage. Enfermé à l’arrière d’une voiture de police, le musicien observait la ville défilée sous ses yeux. C’était beau une ville la nuit…

 

La vitre faisait défiler les souvenirs de la soirée à Ichigo. Kukkaku devenait incontrôlable. Enfin, elle voulait s’amuser avec les autres, il faudrait peut-être lui apprendre à ne pas allumer tous les hommes présents. Une secousse rappela à Ichigo toutes les blessures qu’il avait gagné lors de l’affrontement, comme autant de trophée lors d’un jeu quelconque. Le musicien savait qu’il n’avait aucune chance en tant qu’étranger. Son esprit dériva vers Shinji. Il allait certainement être mécontent… tant pis !

 

Arrivée dans le commissariat le lien qui tenait ses cheveux se brisa. Les lunettes qu’il portaient étaient depuis longtemps piétiné et ses vêtements en désordre n’aidait pas à préserver son identité. Une fan s’exclama et tout le commissariat eut le regard braqué sur le musicien soudainement figé. Qu’allait-il devenir ?

 

°°0°0°°

 

Installé devant sa télévision pour regarder les informations, Shinji faillit s’étouffer avec son thé quand il reconnu le visage d’Ichigo blessé et apparaissant sur fond blanc avec des lignes qui représentait la taille, le faisant passer pour un vulgaire bandit de grand chemin. Que se passait-il encore ? Le blond augmenta le son et écouta attentivement les paroles du présentateur du journal. Shinji resta un instant tétanisé. Ce n’était pas possible ? Qu’allait-il faire ?

 

Sans réfléchir, il téléphona à Kyouraku qui lui avait donné son numéro de téléphone en cas de problème.

 

« Kyoura..

—    C’est Hirako-san…. Où est Ichigo actuellement ?

—    Il est en prison.

—    Vous allez le faire sortir ?

—    Nous envoyons notre meilleur avocat sur place, et nous dépêchons notre meilleur avocat aux Etats-Unis. Nous ne pouvons pas laisser Kurosaki en prison ! Nous avons des concerts…

—    Je m’en fou de vos concerts ! Coupa Shinji énervé. Il faut qu’il sorte…

—    Voulez-vous accompagner Aizen-sensei ?

—    Quand part-il ?

—    Demain matin à la première heure ! Avez-vous un visa et…

—    Tout ce qu’il faut… je tiens de conférences relativement souvent aux Etat-Unis…

—    Bien, bien… dans ce cas… voici, ce que vous allez faire… »

 

Kyouraku donna la marche à suivre à Hirako qui nota tout ce qui lui était nécessaire pour le voyage. Il téléphona au doyen de Todai et l’avertis de son absence soudaine.

 

« Vous paraissez bien pressé Hirako-san… cela ne vous ressemble pas et vos cours…

—    Peuvent-être donné par Kurotsushi… pour une fois, il va bosser au lieu de trainer comme un maraudeur dans les couloirs !

—    Un point pour vous… Rit doucement Kisuke. Toutefois, je ne comprends pas votre précipitation… et… vos motivations…

—    C’est… c’est personnel ! Avoua Shinji mal à l’aise.

—    Je vous laisserai partir à la condition que vous disiez pourquoi ! N’oubliez pas que votre position ne vous permet pas ce genre de coup de tête Hirako-sensei.

—    C’est… pour mon petit ami. Et je vous demande de ne pas rire…

—    Oh… Je ne rie pas. Je sens bien combien vous êtes inquiet… rien de grave… espérons-le !

—    Vous le connaissez… C’est Kurosaki Ichigo…

—    Attendez… vous sortez avec notre ancien bibliothécaire ?

—    Hai…

—    … Je m’arrangerai pour votre absence…

—    Vous ne deviez pas m’interdire d’y aller ? Demanda soupçonneux Shinji.

—    Combien de temps pensez-vous être absent…

—    Je ne sais pas… Kurosaki-san est aux Etats-Unis… alors, je ne sais pas…

—    Faites attention à vous et… bon voyage ! »

 

Quelle mouche piquait encore le doyen ? Shinji haussa les épaules et se précipita faire sa valise. Il allait étrangler proprement Kurosaki de ses mains !

 

°°0°0°°

 

Assis près du hublot, Shinji observa la piste qui se déroulait de plus en plus rapidement. Ses doigts se crispèrent légèrement sur les accoudoirs. La voix moqueuse de son voisin l’agaça prodigieusement. En fait, ce type l’énervait tout court. Sa tête de premier de la classe devait cacher des trucs pas très nets. Aizen sourit

 

« Vous devriez vous détendre…

—    C’est facile pour vous…  je déteste l’avion !

—    C’est une question d’habitude… » répondit suffisant Sosuke qui jugea la crevette qui était installé à côté de lui.

 

Il se demandait sincèrement ce que Kurosaki trouvait à ce type. Il n’avait rien pour lui et paraissait être un crétin sans nom. Comme le blond lui tournait le dos, il s’enfonça dans son siège et finit par s’endormir. Hirako voyant qu’il avait le champ libre, sortit ses travaux et s’installa lui-même confortablement. L’homme finit par oublier son voisin et se replongea dans ses calculs pour passer son mal de l’air. Sa paire de lunette vissée sur son nez, Hirako se concentra sur la seule chose qui actuellement retenait son attention en dehors d’Ichigo.

 

°°0°0°°

 

Kyouraku observa les deux hommes qui l’attendaient afin de pouvoir rencontrer Kurosaki d’ici quelques minutes. Apparemment, ils se détestaient cordialement. Shunsui s’abstint de sourire et lança d’une voix claire

 

« Aizen-sensei… Hirako-sensei… comme je suis heureux de vous voir ! Dites-moi que nous allons pouvoir sortir Kurosaki d’ici, dans quelques minutes !

—    Sensei ? Fit Aizen surpris en regardant Hirako imperturbable.

—    Hirako-sensei ne vous a rien dit ? S’étonna Shunsui.

—    A qui ? A lui ? » demanda Shinji en désignant Aizen de son pouce avec une mine profondément blasé.

—    Je vois… Shunsui soupira et repris. Aizen-sensei, je vous présente Hirako-sensei, directeur de recherche à Todai spécialisé en ingénierie moléculaire. Hirako-sensei est très réputé dans le monde de la recherche et préside de nombreuses conférences…

—    C’est bon… pas la peine de dérouler mon CV, j’ch’suis pas sur qu’il comprenne ! Maugréa Hirako exaspéré. Par contre, il remonterait dans mon estime, s’il faisait libérer Ichigo…

—    Je vais faire mon possible… Hirako… sensei. »

 

Les deux hommes se regardèrent méprisants et Hirako tourna les talons, et attendit qu’on les appelle pour pouvoir rencontrer enfin, le musicien enfermé.

 

°°0°0°°

 

Jiruga frappa violemment le montant de la porte fenêtre. La porte venait de se claquer derrière sa femme. Il avait presque réussit à filer à l’anglaise avant que son épouse qui avait un radar à la place du cerveau ne vienne compromettre toutes ses chances de fuites. Elle avait déboulée furieuse et l’avait menacé violemment pour sa tentative de rejoindre Ichigo.

 

« Il a besoin de moi… contrairement à toi !

—    Il n’est plus rien pour toi… Quand vas-tu l’oublier et quand vas-tu me jeter cette stupide clef ?

—    Tu n’as pas à me dire ce que…

—    Tu es père de famille à présent et que tu le veuilles ou non ! Ce type a dû s’envoyer en l’air avec je ne sais combien d’autres ! Les homos sont comme cela… »

 

Jiruga eut un petit sourire et demanda mi-figue, mi-raisins

 

« Tu sais de quoi tu parles là ?  Y’a qu’l’train qui t’sois pas monté dessus !

—    Peut-être ! Répondit Yoruichi sans ciller. Mais, reconnait que mon expérience niveau sexe te fait grimper au plafond !

—    Ne t’jette pas trop de fleurs !

—    De toute façon, que tu le veuilles où pas… tu m’appartiens ! Kurosaki Ichigo ne fait plus partie de ta vie. Pense à notre fille ! Pense à notre famille…

—    J’m’en fou ! Grinça des dents Jiruga

—    Ton père a confisqué tes papiers, si c’est cela que tu cherches !

—    Pardon ? » Fit l’homme d’affaire.

 

Nnoitra arrêta de chercher ses papiers. Yoruichi le fixait droit dans les yeux, sans peur.

 

« Que tu le veuilles ou pas… la page est tournée et pour de bon ! Moi, je t’aime. »

 

Jiruga fixa sa femme avant de ricaner.

 

« Sais-tu ce que cela veux dire ?

—    Autant que toi… Je ne cherche pas un quelconque mirage dans ma vie. Alors, cesse de donner toutes les qualités à ton ex… surtout qu’il se trouve en prison actuellement. Qu’attends-tu de lui ? Que pourra t-il faire de plus dans ta vie ? Chanter votre douleur ? Ne me fais pas rire ! Réveille-toi ! Je ne t’attendrai pas éternellement Jiruga. Sur ce… passe une bonne soirée ! »

 

Il détesta sa femme un peu plus à cet instant là. La seule chose qu’il aurait voulu, c’était de serrer contre lui le corps d’Ichigo. Toutefois, n’était-il pas trop tard maintenant ? Jiruga ne pouvait s’y résoudre. Il trouverait un moyen pour reconquérir sa moitié. Même si pour cela, il devrait attendre encore quelques semaines ! Il n’était plus à cela prêt…

Chapitre 28

Le regard dans le vague, Shinji entendit derrière lui une cohue qui le fit se tourner. Il vit apparaître tous les membres des SoulsTorn. Visiblement tous étaient émus… pas autant que lui, en tout cas. Hirako se posa la question, s’il y allait avoir encore beaucoup de monde qui allait débarquer. Tout ce qu’il espérait c’était que les deux avocats qui avaient été envoyé par la maison de disque sorte son amant rapidement du trou où les frasques de la chanteuse l’avait envoyé.

 

Cette dernière posa les yeux vers lui et demanda surprise.

 

« Qui est-ce ? »

 

Kyouraku qui se tenait près de Shinji, répondit tranquillement.

 

« Kukkaku… Gin, Ganju, Soi Fong et Ashito… je vous présente Hirako Shinji sensei… »

 

Tous ouvrirent les yeux de stupéfaction. Kukkaku en bafouilla

 

« C… C’est… vous ?

—    Salut ! Lança le guitariste aux cheveux couleurs d’argent. Depuis le temps qu’on entend parler de vous… j’suis ravi d’vous connaître !

—    Moi aussi ! » Lança Ganju qui s’approcha pour donner une claque dans le dos au blond qui l’observait mauvais.

 

Mais apparemment, le batteur n’avait pas capté ses intentions car il lui enserrait maintenant les épaules amicalement. Ashito eut un sourire et salua l’ami d’Ichigo de la main. Sa femme fut plus directe.

 

« Franchement, il passe d’une extrême à l’autre… y’a qu’l’physique qui reste constant…

—    L’autre n’était pas blond ! Répondit Ashito.

—    Ouaih ! Lança Ganju. Bon… moi j’m’demande c’qui foute avec Shiro. Marmonna Ganju en serrant son poing dans sa main. »

 

Shinji pensa la même chose. Il intercepta le regard dont l’affublait la chanteuse, entre dégoût et mépris. Kukkaku n’en revenait pas. Ce type n’était qu’une… un semblant d’homme. Il n’avait rien pour lui, et Ichigo avait craqué sur… ce type ? Il n’était même pas musicien. Elle le méprisa.

 

La porte s’ouvrit et tous virent arrivé stupéfaits, Ichigo accompagné de policiers en uniforme admiratif, de groupies en tout genre, et des deux avocats qui tentaient vainement de repousser les fans. Le musicien paraissait fatigué. Les cernes sous ses yeux et ses traits tirés interpellèrent Shinji.

 

« On s’croirait au carnaval… » Siffla le blond contrarié.

 

Son regard sombre suivait la véritable cours qui entourait son amant et il songea qu’il ne servait strictement à rien. Ses poings se serrèrent convulsivement. Kukkaku qui l’observait, semblait satisfaite de voir son air contrarié. Une voix nonchalante lui murmura.

 

« Ne vous fiez pas aux apparences… Hirako-sensei… Kurosaki est seul. Terriblement seul. Tous les membres du groupe m’ont dit combien vous étiez indispensable à Shiro. Combien, il avait changé et repris goût à la vie. Alors… attendez avant de le juger aussi rapidement. Et puis… il a l’air épuisé… » S’inquiéta Kouryaku.

 

Shinji observa une nouvelle fois son amant qui paraissait éreinté. Son visage était pâle. Cela frappa l’ingénieur qui aimait la couleur miel habituel du musicien. Même l’expression de son visage paraissait figé. Il essayait de paraitre froid et détaché, pourtant il laissait transparaitre une certaine fragilité.

 

Shinji avait déjà vu cette expression chez Kurosaki, trois ans auparavant… Personne ne semblait la remarquer. Sauf lui et Kyouraku apparemment. Kukkaku s’était jetée dans les bras du bassiste et Shinji vit le regard du premier de la classe. Cela ne semblait pas du tout à son goût. Ichigo parut content de la voir mais, aussi contrarié. Son regard paru vide quand il fit le tour de la pièce, jusqu’à ce qu’il rencontre son regard. La gorge de Shinji se noua. L’expression du musicien se transforma littéralement. La fatigue semblait moins pesante et il parut être plus disponible envers son entourage. Il salua aussi très chaleureusement ses fans et se tourna vers Kyouraku

 

« Je veux partir !

—    Shiro-kun… nous sommes à vos ordres ! »

 

Ichigo grommela quelque chose sur Shunsui mais, ce dernier préféra en rire. Le groupe disparut suivit par une nuée de fans. Shinji suivit Kyouraku comme convenu et il monta dans une voiture aux vitres teintées. Il vit qu’à l’intérieur une glace séparait le chauffeur avec le passager. Il se tourna surpris vers Shunsui qui se pencha vers le blond.

 

« J’crois que vous avez besoin de vous retrouver tous les deux !  Restez sage… nous allons nous en occuper.»

 

Et la porte claqua. Shinji eut l’impression d’être rentré dans une autre dimension. La voiture démarra, le laissant perplexe. Tout était tellement différent de tout ce qu’il avait vécu jusqu’à présent qu’il avait la vague impression d’être rentré dans un traquenard. La voiture s’arrêta et la portière s’ouvrit. Shinji vit s’asseoir à côté de lui Shiro. Ce dernier se pencha et frappa la fenêtre après avoir fermée la porte sur lui.

 

Shiro se tourna vers Shinji et les deux hommes se firent faces. Shinji était décontenancé. Jamais, il n’avait vu le musicien en tenue de scène. Quoique limité malgré tout, car il portait ses vêtements civils déchirés. Seul le maquillage et les lentilles étaient présents. Il aurait du paraître plus féminin mais, c’était l’inverse qui se produisait sur cet homme. Etre adulé par des millions de personnes et brutalement, être seul à seul avec lui. Shinji se sentit mal à l’aise, ne se sentant pas à sa place, ni à son aise.

 

« Qu’as-tu ? Tu es bien silencieux…

—    Ça… »

 

Les doigts de Shinji effleurèrent le visage maquillé du musicien qui haussa un sourcil surpris.

 

« Cela… te dérange ? Demanda surpris le bassiste.

—    Oui… j’n’ai pas l’impression d’être avec la bonne personne.

—    C’est moi Shinji ! Et je suis heureux…

—    Pourquoi ? S’étonna le blond le cœur qui battait ou qui ralentissait comme il lui chantait.

—    Parce… tu es là !

—    Idiot ! »

 

Shinji vit l’hésitation sur les traits du musicien. Etonné par son attitude réservée, le professeur demanda presque agacé alors, que son cœur résonnait à ses oreilles.

 

« Je… je peux te tenir dans mes bras ?

—    J’n’aime pas ce personnage que tu empruntes… mais, pour cette fois… Par contre, je t’interdis de m’embrasser. Pas avant que tu retires tous tes fards !

—    D’accord ! »

 

Ichigo eut un petit sourire prédateur et intercepta le regard où le désir et l’attente se mélangeait. Le bassiste se glissa sur le siège à côté d’Hirako. Les doigts d’Ichigo enlacèrent le visage de Shinji

 

« Que fais-tu ? Demanda le blond la voix enrouée malgré lui.

—    Je n’en suis pas revenu tout à l’heure que tu sois là.

—    Bien sûr que je suis là… t’as des problèmes… Si je ne peux pas être là quand tu es en tourné, au moins que je puisse te soutenir lorsque les choses se compliquent pour toi. Mais, ne recommence pas à chaque fois que tu vas dans un bar ! Je ne pourrai pas être en congé sans solde toute l’année…

—    Je ferai de mon mieux… » Souffla Ichigo contre l’oreille de Shinji.

 

Shinji s’était figé et ferma les yeux quand la bouche du musicien effleura le lobe de son oreille. Le corps de Kurosaki était très proche, si proche qu’il avait l’impression d’être entouré par cette espèce d’aura invisible qui caractérisait le bassiste. Cette impression de chaleur et de douceur mêlée bien loin de son personnage de Shiro. Et cette fois-ci… Ichigo n’était pas bourré. Il était vraiment là pour lui. Hirako sentit deux bras lui encercler sa taille. Shinji perçu le souffle d’Ichigo contre sa nuque.

 

« J’n’ai pas dormi… ou presque. Trois jours à vivre dans une cellule. J’ai détesté…

—    Ton aura va briller un peu plus auprès de tes fans… Monsieur le bibliothécaire… Ironisa Shinji très troublé.

—    J’ai l’impression qu’il s’agit d’une autre vie…

—    Tu l’as regrette ?

—    Je n’en sais rien… oui et non… » Souffla Ichigo qui se redressa pour regarder Hirako droit dans les yeux.

 

Une des mains d’Ichigo caressa le visage d’Hirako. Ils s’aperçurent que la voiture décélérait.

 

« Où sommes nous allez ? Demanda soudain Hirako.

—    Dans un hôtel différent de là, où nous nous arrêtons habituellement. C’est un motel d’après Shunsui où nous aurons la paix. J’ai déjà les clefs. J’ai trois jours pour récupérer ! Mes interviews ont été annulées, le reste du groupe se charge de la promo. Nous n’aurons que la visite d’un médecin qui viendra m’ausculter.

—    Tu as confiance ? Demanda Shinji surpris.

—    Oui… c’est mon médecin personnel.

—    Médecin personnel ? Souffla Shinji stupéfait.

—    Il me suit partout où je vais. Quoiqu’il soigne tous les membres du groupe et les techniciens… enfin, ça lui fait de l’occupation ! Avec tout ce qui arrive sur… »

 

La portière s’ouvrit et Ichigo lâcha Shinji pour descendre. Shinji le suivit et sa mâchoire faillit se décrocher.

 

« Un môtel ? Tu en connais des beaucoup des comme ça ? Demanda Shinji impressionné malgré lui.

—    J’avais demandé à Kyouraku de m’avoir un endroit tranquille ou personne ne pouvait nous suivre… pas étonnant qu’il m’ait demandé qu’elle était la somme que j’étais prêt à investir ! »

 

Devant eux se tenait un logement entouré de végétation. Le chauffeur murmura

 

« Monsieur Kyouraku pensait que vous auriez préféré votre intimité. Personne ne sait où vous vous trouvez…

—    Sauf vous ! Répliqua Shinji en plissant les yeux.

—    Je suis tenu par le secret…

—    Viens Shinji… »

 

Ichigo tira le blond derrière lui. Le chauffeur lança

 

« Vous avez tout le nécessaire à l’intérieur.

—    Merci Paolo ! »

 

Ichigo ouvrit la porte et observa le plein pied ouvert de partout. Les pièces étaient très spacieuses et lumineuses. Les meubles étaient confortables et correspondait à une décoration typiquement américaine très chargé. Ichigo s’étira dans l’entré et se tourna vers Hirako immobile. En fait, le blond détaillait son nouvel environnement pour reporter son attention sur le musicien.

 

« Tu sais… je n’aime pas ce genre de chose…

—    Shinji ! Maintenant… il va falloir que tu choisisses, toi aussi de ton côté ! » Rétorqua calmement Ichigo qui s’éloigna de l’entré pour aller s’installer.

—    Que veux-tu dire ? » Demanda Shinji qui le suivit.

 

Ichigo s’installa sur un fauteuil et s’enfonça à l’intérieur. Son regard se leva vers Shinji qui s’installa en face de lui.

 

« Shinji… Je suis Kurosaki Ichigo… mais, aussi Shiro car je suis devenu un artiste. C’est mon nom de scène et je suis connu par des millions de personnes que tu le veuilles ou pas ! Je ne vais pas rougir de ce que je fais, parce que tu n’aimes pas ce que j’écris… je ne vais pas rougir parce que tu n’aimes pas comment je suis lorsque je suis Shiro. Je suis bien avec toi… parce que tu es normal. Mais moi… je ne le suis pas ! Je ne fais plus partie des moules de monsieur et madame tout le monde. Il est possible qu’un jour, je n’existe plus et que tous m’oublie… mais, en attendant… soit tu acceptes ma double vie… ou, je sens que d’ici quelques temps nous aurons beaucoup de problèmes. »

 

Shinji observa froidement Ichigo. Ce dernier lui était calme.

 

« Je ne veux pas m’engager avec toi… sur du court terme. Je ne prendrai pas la peine de m’expliquer… J’ai eu le temps de réfléchir en prison. Je me sens normal avec toi. 

—    Serais-tu prêt toi à m’accompagner lorsque j’aurai des conférences… quand le tapage médiatique cessera autour de toi ? Demanda Shinji.

—    Oui… même si je n’y comprends rien ! J’en serai heureux… Je ne dis pas que j’écouterai tes paroles. Je crois que ça me passerait largement au dessus de ma tête. Mais, je pourrai me mettre dans un coin et t’attendre. Comme tu le fais pour moi… »

 

Ichigo se leva et rejoignit Shinji devant son fauteuil. Il glissa entre ses jambes et posa son visage contre le torse du chercheur.

 

« Je voudrai dormir Shinji… je suis si fatigué… »

 

Shinji soupira et caressa les cheveux blancs devant lui. Qu’il soit Shiro et Ichigo son cœur lui ne faisait pas de différence de toute façon. Peut-importe les bêtises qu’il ferait… la route qu’il emprunterait, il ne pouvait de toute façon, plus vivre sans lui.

 

« Allons dormir… » Souffla Shinji tout aussi épuisé qu’Ichigo brutalement.

 

Surpris le bassiste leva la tête vers le blond.

 

« Quoi ? Demanda Hirako.

—    Tu es fatigué ? S’étonna Kurosaki.

—    Je n’ai pas dormi depuis deux jours… et j’encaisse mal les décalages horaires… Je crois que je suis aussi fatigué que toi !

—    Trouvons notre chambre. » Proposa Ichigo avec le sourire.

 

Le musicien se leva et attrapa la main d’Hirako.

 

« Je peux me déplacer sans que tu ne me tiennes la main, tu sais… Protesta le blond agacé.

—    Cela me rassure… Je suis désolé… »

 

Le musicien retira sa main à contrecœur et partie devant quand, des doigts se glissèrent entre les siens. Surpris, il tourna son visage vers le blond qui marmonna

 

« Et ne profite pas de ma gentillesse… »

 

Seul un sourire lui répondit. Ils entrèrent dans une chambre spacieuse où leurs bagages attendaient sagement. Le sourire d’Ichigo s’élargit.

 

« Je vais utiliser la salle de bain pour devenir présentable… Je reviens rapidement…

—    Fait comme chez toi… »

 

Shinji vit le musicien attraper un bagage et disparaitre derrière la porte de la salle de bain. La fatigue s’abattit brutalement sur les épaules du blond. Le stresse conjugué au décalage horaire, l’angoisse de la réaction d’Ichigo quand il serait enfin ensemble, l’angoisse qu’il le rejette surtout le quittèrent et il s’allongea en se laissant lourdement tomber sur le matelas. Son regard tomba sur la porte fenêtre et vit le soleil descendre paisiblement en cette fin d’après-midi.

 

Ses paupières se fermèrent alors qu’il tentait de résister. Lorsqu’Ichigo rejoignit la chambre démaquillé, seulement vêtu d’un boxer et d’un simple T-shirt, il vit Shinji dormir comme un loir. Soigneusement, le musicien ferma les tentures et gagna le lit. Le chercheur fut vite déshabillé même s’il protestait un peu, il était trop épuisé pour réellement se réveiller. Ichigo s’écroula vite contre sa moitié et s’endormit profondément à son tour.

 

°°0°0°°

 

Ichigo se réveilla brusquement. Son regard se porta sur son portable posé sur sa table de chevet. Il avait un peu de mal à se situer. Il décrocha la voix endormis.

 

« Hai…

—    Pourriez-vous m’ouvrir ? Demanda Ogido d’une voix obséquieuse.

—    Oh… c’est vous… Marmonna Ichigo en levant les yeux au plafond.

—    Je dois venir vous ausculter… Vos blessures…

—    Je n’ai plus rien… »

 

Le regard d’Ichigo coulissa sur le côté et une masse de cheveux blonds attira son attention. D’un geste inconscient, le musicien caressa la masse soyeuse et répondit d’une voix absente.

 

« Où êtes-vous ?

—    Devant votre porte… je vous ai demandé de m’ouvrir…

—    Je pensais que personne n’était au courant… Ronchonna Ichigo.

—    Je suis votre médecin… Insista l’homme persévérant.

—    J’arrive… »

 

Ichigo se leva d’un bond et sortit de la chambre sans bruit. Le musicien observa le hall et vit qu’il devait être au matin. Ses pieds touchaient le carrelage froid sans broncher. Ichigo ouvrit la porte pour faire face à son médecin personnel, plus si personnel en y songeant.

 

« Je vous ai laissé vous reposez hier soir, enfin… Kyouraku-san n’a pas voulu que je vous dérange…

—    Entrez et faite vite… » Marmonna le bassiste.

 

L’homme s’acquitta de sa tâche et c’est avec soulagement qu’Ichigo le vit prendre la porte. Il observa les quelques bandages qui recouvraient sa peau. Et les retira alors que la voix de Shinji déclara sombrement

 

« Si on te soigne… c’est pour que tu te remettes plus vite. Tu gagnes quoi à défaire… »

 

Ichigo leva les yeux vers le blond qui apparut à moitié habillé. La gorge d’Ichigo se noua et Shinji jeta un coup d’œil sur sa tenue vestimentaire.

 

« C’est comme ça que tu as accueillis ton médecin ?

—    Hai… De toute façon, il m’aurait demandé de retirer mes vêtements. Je n’ai fait que gagner du temps… »

 

Les yeux ambre suivaient les mouvements que Shinji effectuait pour boutonner sa chemise. Il se leva prestement et se retrouva en face du chercheur. Son regard devint lourd de désir. Shinji s’arrêta net de s’habiller. Il avait la nette impression qu’un fauve s’était emparé de Kurosaki.

 

« Ichigo ? »

 

Mais, ce dernier fit semblant de ne pas entendre. Sa bouche courait sur sa nuque et les mains du musicien avaient enlacé Shinji. Ses doigts rampaient à présent sous le tissus parcourant la peau nu du chercheur qui se laissa aller après s’être raidit. Shinji ferma les yeux. Ses mains s’accrochant aux avant-bras du musicien. Lorsque la bouche d’Ichigo recouvrit la sienne, que son piercing vint taquiner le sien, Shinji se sentit fébrile. Il se sentait aspiré tout entier. Tout ce temps à attendre… tout prenait fin.

 

« Tu comptes me faire l’amour dans le couloir ? » Demanda Shinji en observant Ichigo, alors que leurs baisers venaient de casser. Ils étaient aussi essoufflés l’un que l’autre.

 

Sans un mot, Ichigo attrapa la main de Shinji et l’attira dans la chambre. Il ferma la porte soigneusement derrière le blond, comme s’il ne voulait pas qu’il s’échappe. Shinji et Ichigo se dévisagèrent un cours instant, un sourire vint s’inscrire sur leurs traits. Vite remplacer à nouveau par un air grave. Shinji s’approcha du musicien et repoussa une de ses longues mèches. Le visage d’Ichigo s’approcha de celui de son amant

 

Leurs bouches s’effleuraient à présent, comme si elles étaient prises d’un accès de timidité. Leurs regards ne se quittaient pas. Ichigo embrassa à nouveau Shinji, comme s’il dégustait la meilleure friandise qu’il ne lui ait jamais été présenté. Un frisson traversa le blond qui apprécia la saveur différente de l’étreinte.

 

Shinji sentit vaguement que sa chemise finissait en tas sur le sol et que les doigts de son amant avaient glissé sur sa ceinture qui ne fut pas longtemps un obstacle. Les lèvres d’Ichigo ne quittaient pas les siennes. Shinji songea qu’il allait se faire dévorer différemment de ce à quoi il s’était attendu. Quand leur bouche se détacha à nouveau, le regard ambre le fixait avec tendresse. Shinji songea qu’il allait finir par espérer définitivement.

 

Les lèvres d’Ichigo dévalèrent sa gorge mais, Shinji repoussa le musicien contre le matelas. Il vit la surprise dans son regard. Sans un mot, le chercheur abandonna son pantalon et grimpa à cheval sur le bassiste.

 

« Mon amour… c’est moi qui vait t’aimer… »

 

Le blond débarrassa le T-Shirt d’Ichigo et explora les muscles saillant de son amant. Un peu plus d’un an qu’il n’avait pas pu tenir dans ses bras l’ancien bibliothécaire. Ichigo observa Shinji. Leurs yeux se croisèrent mais, aucun des deux n’avaient envie de sourire cette fois-ci.

 

Hirako posa un bras à côté du visage du musicien et l’autre un peu plus bas, son visage suspendu au-dessus de son amant. Sa bouche repris avec tendresse les lèvres entrouvertes. Les bras d’Ichigo s’enroulèrent autour de la nuque de Shinji.

 

Les doigts d’Ichigo effleurèrent le dos de son amant pour glisser sur ses flancs dans un mouvement sensuel. La langue de Shinji jouait avec le piercing d’Ichigo. Le chercheur gémit lorsque les doigts fins de son amant caressèrent sa verge au travers du tissu. Il se détacha de la bouche du bassiste, un mince filet de bave les reliait. Après un dernier baiser bref, Shinji fit descendre ses lèvres sur la clavicule de son amant.

 

Ichigo remarqua soudain

 

« J’n’ai pas de lubrifiant…

—    Ne t’inquiète pas pour ça… »

 

Le musicien ne put s’empêcher de se sentir amusé malgré son trouble. Pourtant, lorsque le bout de la langue de son amant taquina le piercing qui se trouvait sur son mamelon, il frissonna. Les baisers d’Hirako sur son corps faisaient trembler Ichigo sous l’attente. Sa langue jouait de ses muscles, avec son nombril, et à présent Shinji embrassait sa verge gonflé au travers du tissu de son boxer. Il baissa les yeux et rencontra le regard de braise de son amant. Consciencieusement, il tira sur la fine barrière avec ses dents très lentement. Ses doigts fins faisant glisser le vêtement de chaque côté de ses hanches.

 

La gorge d’Ichigo se noua. Sa main glissa vers le visage de Shinji, qui frotta son front contre pour glisser ensuite sur son corps et faire tomber le mince tissu qui les séparait encore. Ichigo fut électrisé lorsque le piercing de Shinji caressa son gland avec une dextérité qui lui fit crisper ses mains sur les draps.

 

Ichigo ne pouvait plus soutenir le regard de Shinji, son corps se cambrait sous les caresses expertes du blond. Malgré lui, Ichigo gémit. La langue qui l’explorait qui courait sur sa verge, cette bouche qui l’engloutissait pour ensuite le taquiner aux endroits les plus sensibles, lui faisait perdre le contrôle qu’il exerçait sur lui-même.

 

Quand les doigts fins de Shinji caressèrent ses fesses avec sensualité, la respiration d’Ichigo était devenue légèrement erratique. La langue dévala son anatomie et s’immisça entre ses fesses. Ichigo voulu se redresser mais, Shinji le repoussa d’autorité. Le regard sombre qu’il lui adressa lui coupa la parole. Le musicien se laissa retomber contre le matelas. Seuls ses doigts s’égaraient dans les fils fin de la chevelure blonde.

 

Shinji remonta le corps offert et rencontra les yeux ardents qui se braquèrent sur lui. Shinji se pencha et embrassa légèrement les lèvres de son amant qui lui répondaient avec la même tendresse

 

« Mon amour… »

 

La gorge d’Ichigo se noua son regard devint plus intense mais, il était incapable de répondre à Shinji. D’ailleurs, ce dernier ne semblait pas attendre de réponse. Les doigts du musicien retirèrent le boxer qui restait accroché aux hanches du chercheur. Son bassin allant se coller, ondulant contre celui de son amant.

 

Leurs lèvres se prenaient et reprenaient avec passion. Leurs langues se mêlant avec ardeur. Leurs doigts s’étaient emmêlés, se serrant avec force. Shinji se détacha du bassiste et posa son front contre celui d’Ichigo l’observait entre ses paupières mi-closes.

 

« Je t’attends… » Souffla Ichigo

 

Shinji sourit légèrement, avant de glisser entre les jambes d’Ichigo qui l’encerclèrent. Il présenta son gland devant l’entrée offerte. Il pénétra lentement le passage. Ichigo observait la réaction de Shinji. Il paraissait troublé et son émotion, l’émouvait plus qu’il n’aurait songé.

 

Shinji bougeait en lui, le musicien était légèrement crispé n’ayant plus l’habitude de cette danse à l’intérieur de ses entrailles. La douleur faisant peu à peu place au vertige des sensations. Ce va et vient tel, le ressac des vagues l’emportait. La sensation était tel un tourbillon qui l’emmenait de plus en plus haut provoquant une douce chaleur dans le creux de ses reins, replacé par un brasier ardent.

 

A aucun moment leur regard ne se quitta, malgré la pénombre occasionnée par les tentures non tirées, chacun voyait dans les yeux de l’autre l’amour qui couvait au fond de leurs prunelles. Shinji bougea plus fort et plus vite, voulant faire exploser ses sentiments tels un feu d’artifice. Ichigo ne s’en était pas encore aperçut mais, il était entré dans son cœur. Son expression ne mentait pas… S’était si différent de l’année d’avant.

 

Leur première fois était l’antichambre du plaisir alors qu’il le savourait à plein maintenant. Shinji était mordu définitivement. Le musicien avait refermé son piège irrévocablement, sur son cœur, sa raison et ses sentiments. Le regard de Kurosaki était si chaleureux qu’il s’embrasait sous leur caresse.

 

Ses lèvres cherchèrent les siennes… encore et Shinji ne refusa pas. S’il le pouvait, il le noierait sous ses baisers. Ichigo était en demande de tendresse et d’amour, il lui donnerait pour deux s’il fallait. Shinji ferma les yeux lorsqu’il sentit monter en lui son orgasme. Ichigo l’ayant atteint avant lui quelques secondes avant. Il ne put retenir un gémissement entre ses lèvres. S’était tout ce qu’il souhaitait, être dans les bras de la personne qu’il aimait. Lorsqu’il s’abandonna contre le torse de son amant, il se redressa prestement.

 

« Je reviens… »

 

Shinji revint avec une éponge humide. Ichigo qui était dans l’incompréhension sur l’instant, eut un petit sourire. Ichigo se poussa et désigna une place à côté de lui. Le blond se laissa tomber contre son amant. Shinji se redressa sur le coude et déclara songeur

 

« Faudra aussi que tu passes au-dessus…

—    Pardon ? S’étonna Ichigo

—    Oui… Ne me dit pas que tu n’as jamais été… actif ?

—    Non… jamais… enfin, Shiro si » Avoua mal à l’aise le musicien.

 

Cela provoqua un sourire chez Shinji qui rampa jusqu’à sa moitié pour poser son front contre le sien. L’expression de son amant était interrogative face à son comportement.

 

« Et bien… je serai donc ton premier…

—    Quoi ? Repris Ichigo tétanisé brutalement.

—    Tu vas voir… c’est aussi génial dans cette position. On va varier les plaisirs après tout…

—    Mais… mais, si je m’y prenais mal ? Je veux dire…

—    Est-ce que tu te cherches des excuses bidon ?

—    Non ! S’exclama le bassiste.

—    Je préfère… » sourit Shinji content de l’embarras évident de son amant.

 

Shinji joua avec son piercing sur la langue. Attirant l’attention d’Ichigo. Ce dernier glissa son pouce dans sa bouche et Shinjji le suça avec délectation.

 

« Tu verras Ichi… nous allons passer de nombreux moments agréables ensemble… et nous avons un très grand nombre d’années pour satisfaire notre curiosité… »

 

Pour conclure son affirmation, Shinji embrassa le musicien qui l’encercla de ses bras avec tendresse.

 

Chapitre 29

Installé sur une chaise, les jambes remontées devant lui, Ichigo observait la végétation extérieure. La chanson qui passait dans le casque qu’il avait enfilé quelques minutes plus tôt, lui donnait le frisson. C’était si reposant, si différent de ses propres textes. Son regard effleurait ce qu’il touchait, l’esprit reposé par une sérénité qu’il n’avait pas connue jusqu’ici. Aucune question, aucune colère ou angoisse. Juste heureux d’être vivant et de connaître se si fugitif instant de paix. C’était le pouvoir qu’exerçait Hirako Shinji sur lui.

 

Ichigo se mit à chanter doucement Anywhere*. Sa voix prit de plus en plus d’ampleur sans qu’il ne s’aperçoive. Shinji entra dans la pièce et se figea et écouta les paroles qui le saisirent.

 

…Nous quitterons cet endroit ce soir.Il n'y a pas besoin de le dire à qui que ce soit.
Ils ne feraient que nous retenir.Alors à la lumière du matin…

 

La voix de son amant était si pleine d’émotions, entre désespoir et passion qu’il sentit sa gorge se nouer. Shinji ne su pas très bien ce qui l’émut le plus. Il prit appui contre un des  piliers porteurs et observa Ichigo se déplacer dans la pièce comme s’il se fût agi d’une scène, la basse en moins.

 

… J'ai rêvé d'un endroit pour toi et moi.Ù personne ne sait qui nous sommes là-bas.
Tout ce que je veux est donné ma vie uniquement à toi.J'ai rêvé si longtemps que je ne peux plus rêver.
Enfuyons-nous, je t'emmène là-bas.    
Oublie cette vie.s avec moi
Ne regarde pas en arrière tu es en sécurité maintenant
Ouvre ton cœur.
Baisse ta garde.Personne n'est là pour t'arrêter… »

 

Shinji resta silencieux lorsque le chanteur s’arrêta, comme plonger dans une intense réflexion. Ichigo releva la tête et rencontra le regard bienveillant d’Hirako. Un faible sourire effleura les lèvres du musicien.

 

« Je t’ai réveillé ?

—    Quand j’ai entendu ta voix, je sortais de la chambre…

—    Tu veux manger quelque chose ? J’ai préparé le déjeuner…

—    Je suis affamé » Sourit Shinji.

 

Le musicien traversa la pièce et enlaça son amant. Leurs lèvres se rencontrèrent lentement. Shinji ronronna presque et enroula ses bras autour du cou du bassiste. Lorsque le baiser cassa, le blond murmura

 

« Tu me réveilles comme ça tous les matins, et j’m’accroche à toi comme une sangsue.

—    Bois tout mon sang, s’il le faut, … rétorqua Ichigo tout sourire.

—    Ichi… »

 

Le bassiste haussa les sourcils en voyant l’air préoccupé du blond.

 

« J… C’est toi qui as écrit le morceau ? Celui que tu viens de chanter ?

—    Hai… toutes les paroles du groupe, je les ai écrites…

—    Elle… elle est très belle cette chanson… et tu la chantes merveilleusement bien. Ta voix est magnifique à elle seule.

 

Ichigo sourit et embrassa Shinji ne sachant pas quoi lui répondre. Emu par les paroles de cet homme qui certifiait détester ce qu’il faisait.

 

« Et si nous mangions ? Suggéra Shinji.

—    Hai…

—    Tu chantes ce soir ?

—    Hai… Tu… tu es toujours d’accord pour être dans les coulisses ?

—    Je serai là… C’est la moindre des choses en étant sur place. Qui peut se vanter au Japon d’être venu te voir en concert ici aux Etats-Unis ?

—    Pas beaucoup je pense… Réfléchit souriant Ichigo en serrant contre lui le blond, son front posé sur le sien.

—    Je pars juste ensuite avec le premier de la classe…

—    Le premier de la classe ? Répéta Ichigo surpris.

—    L’avocat… Aizen Sosuke…

—    Ah… Fit en grimaçant Ichigo.

—    Je vois que tu l’aimes aussi beaucoup…

—    En fait, … il m’a menacé gentiment de ne pas courir après Kukkaku. Sur quoi, je lui ai répondu que j’étais  gay…

—    Il ferait mieux de surveiller sa copine… C’est plutôt elle qui te course. Maugréa le blond mécontent.

—    Tu ne vas pas t’y mettre aussi…

—    Tss… si je ne suis pas le seul à te le dire, tu devrais prendre l’avertissement en compte. Cette fille à un problème en dehors du fait qu’elle semble amoureuse de toi. J’plein son mec… Non, j’l’plein pas ! Après tout… si c’est ce qu’il souhaite…

—    Ce n’est pas toujours facile Shinji de devoir prendre certaines décisions lorsque nous aimons une personne.

—    Je l’ai fait ! Et sincèrement, je ne le regrette pas avec le recul… Maintenant, on mange ?

—    Tu as un estomac à la place du cerveau Shinji…

—    Tu m’épuises, il faut bien que je reprenne quelques réserves…

—    Faut pas beaucoup te pousser pour te faire tomber. » Ironisa Ichigo.

 

Deux heures plus tard, leurs bagages se trouvaient dans l’entrée. Ichigo avait enlacé sa main à celle de Shinji et murmura en regardant autour de lui.

 

« J’aimerais avoir une maison comme celle-ci…

—    J’ai mon appartement et toi le tien…

—    Oui… Soupira Ichigo.

—    Ça serait trop grand pour nous deux…

—    Tu crois ? » Demanda Ichigo en plongeant son regard ironique dans celui de Shinji qui le regardait exaspéré. « Je te signale que tu m’as fait essayer presque toutes les pièces de cette maison…

—    Presque… Repris Shinji de mauvaise foi.

—    Allons-y… je vais être en retard pour le concert de ce soir… »

 

Le couple quitta les lieux et monta silencieusement dans le véhicule. Ichigo serra contre lui son amant toute la durée du voyage.


°°0°0°°

 

L’effervescence était à son comble lorsque le couple rejoignit les coulisses. Shinji fut pris en charge par Kyouraku alors qu’Ichigo se dirigeait vers sa loge. Le chercheur se retrouva au milieu des SoulsTorn tous plongé dans leurs pensées apparemment. Ichimaru se tourna vers lui et demanda

 

« Ichi est là ?

—    Dans sa loge… répondit tranquillement Kyouraku.

—    Pourquoi ai-je toujours le trac ? Interrogea Soi Fong en serrant ses doigts les uns contre les autres.

—    Nous l’avons tous ! Répondit Kukkaku sombrement.

—    Pas moi… Sourit Ganju.

—    Mon œil ! Rétorqua Kukkaku. Quoique… Marmonna-t-elle en couvrant son frère d’un regard affectueux.

—    Ce soir après le concert… j'vais m’coucher direct… ronchonna Gin. J’ch’suis claqué !

—    Ne bâcle pas ta prestation Gin ! » Fit la voix de Shiro derrière lui.

 

Tous les musiciens tombèrent dans les bras du bassiste. Shinji haussa les sourcils. Pourquoi se montraient-ils autant d’affection ? Les SoulsTorn s’éloignèrent et Shiro pu respirer. Un technicien se plaça derrière le bassiste

 

« Vous avez oublié de mettre votre retour… 

—    Merci Rikichi.

—    Pas d’quoi… Content de vous revoir libre… Shiro-sama… »

 

Ichigo se tourna vers Shinji qui l’observait sans bouger. Le chercheur détaillait la silhouette maintenant très familière du bassiste. Le cœur d’Hirako battait la chamade. Ichigo était méconnaissable. Tellement beau, animal et énigmatique. Il ne s’en était pas aperçu lorsqu’il avait regardé l’écran de télévision, engoncé dans ses tourments et ses préjugés. Maintenant, il prenait pleinement conscience du magnétisme qui faisait que Shiro était tout simplement une bête de scène.

 

Le regard jaune pour lui était inexpressif, le perturbant, mais, le sourire qui bordait les lèvres peintes en noires, était reconnaissable. La musique du groupe qui jouait en première partit s’arrêta et tous les membres du groupe s’approchèrent de la scène. Ils entendaient dehors le brouhaha du public qui avait apprécié la prestation du groupe qui passait devant eux tout sourire. Shiro posa un genou à terre, le regard enfoncé sur le plancher. Tous les membres se divisèrent et semblaient se plonger dans une sorte de mer intérieure.

 

Une voix signala au groupe qu’ils allaient entrer en scène. Immédiatement tous se dirigèrent vers le fond et quelques minutes plus tard, le feu d’artifice illumina la scène. Shinji s’approcha pour voir de plus près et son regard ne quitta pas un seul instant Shiro du regard. Le bassiste avait une agilité au niveau des doigts impressionnante même pour lui. Sa voix qu’il avait jugée incompréhensible quelques semaines auparavant était en fait, grave et chaleureuse. Shiro ne tenait pas en place sur scène et se déplaçait assez régulièrement pour accompagner soit les guitaristes soit la chanteuse.

 

La sueur recouvrait le corps du bassiste qui donnait tout ce qu’il avait au public venu les applaudir. Le regard de Shinji dériva sur Gin qui avait prédit d’aller se coucher plus tôt parce qu’il était crevé. Ce dernier n’était pas en reste. Les solos étaient remarquables et son sourire ne quittait absolument pas ses lèvres. Rien dans son attitude ne montrait une quelconque fatigue. Et la chanteuse du groupe était tout simplement sublime. Sa voix le prenait aux tripes malgré lui. Shinji avait vu se poster à côté de lui, le fiancé de cette dernière. Son regard ne perdait aucun des gestes de la jeune femme.

 

Shinji suivit du regard Ichigo qui quitta la scène subrepticement avec Gin, alors que les autres musiciens et la chanteuse continuaient le show. Des assistants leur tendirent des rafraîchissements énergétiques.  Le regard d’Ichigo rencontra quelque seconde celui de Shinji, ce dernier observa la vapeur qui se dégageait du corps de son amant. Elle formait, une sorte d’aura autour de lui.  Les musiciens regagnèrent la scène et Ichigo entreprit de chanter en solo en interprétant avec Gin un duo Guitare / basse, alors que les autres musiciens venaient se désaltérer à leur tour en prenant un peu plus de temps.

 

« Pourquoi la pause dure-t-elle plus longtemps pour eux ? Demanda Shinji surpris.

—    Ganju est épuisé… Répondit Kyouraku.

—    Ganju ?

—    Le batteur ! Précisa Kyouraku avec un sourire. Il a été très sollicité sur les deux derniers morceaux… tout comme les autres. Et Gin et Ichigo sont les deux plus résistants alors nous les mettons en ligne pour que le show reste attractif jusqu’au bout. Kukkaku sera la dernière à retourner sur scène. Regardez… »

 

Shinji vit que Soi Fong avait retrouvé sa place pour accompagner le duo, bientôt suivit d’Ashito. Ganju se faufila derrière sa batterie et repris le morceau musical avec le reste du groupe. Kukkaku, elle avait disparu depuis deux bonnes minutes quand elle réapparut dans une nouvelle tenue de scène.  Toujours aussi gothique entre dentelles noir, cuir, et décolleté vertigineux. Elle passa devant Sosuke et lui vola un baiser au passage, avant de rejoindre la scène en chantant de sa magnifique voix chaude et puissante.

 

Le concert repris de plus belle, entre ballades et morceaux plus dense et rythmée. Shinji écoutait comme pour la première fois, tous les textes et les trouva magnifiques. Il avait porté un jugement hâtif sans écouter réellement les paroles. Préfèrent tout rejeter en bloc. Il eut terriblement envie de prendre Ichigo dans ses bras et de lui demander pardon. Quel imbécile, il pouvait être quand il était de mauvaise foi. Il le quittait ce soir pour le revoir au mieux dans deux mois. L’attente serait longue, Shinji avait prit goût à sa vie avec le bassiste.

 

Impassible il vit son homme saluer la foule. Il était comme en état second et quand Ichigo l’enlaça quelques minutes plus tard, il referma son étreinte autour des épaules puissantes du musicien. Il devait être à bout. Shinji venait de se rendre compte de ce qu’était le métier de dingue qu’exerçait son amant.

 

Bien loin de sa vie tranquille de bibliothécaire, les hurlements hystériques qui résonnaient encore, le délire qui entourait le groupe et la vie irréelle qu’Ichigo menait. Aucun des musiciens ici ne pouvaient être dans la norme. Shinji vit le respect dont on les entourait, comme des Dieux incarnés parmi les mortels, comment Ichigo pouvait vivre dans des conditions pareilles ?

 

« Kurosaki… lança la voix tranquille de Kyouraku… Kukkaku… vous allez devoir laisser partir vos compagnons, leur avion va décoller sans eux… et je sais qu’Aizen-sensei et Hirako-sensei sont attendus par leurs responsabilités… »

 

Ichigo se redressa et lâcha Shinji.

 

« Je suis désolé, je t’ai tout salit… marmonna Ichigo comme un petit garçon.

—    Imbécile… cela n’a pas d’importance. On peut dire que j’emporterai ton parfum avec moi… Ironisa le blond.

—    Je suis impatient de rentrer…

—    Je serai là… » Souffla Shinji avec le sourire.

 

Le couple tourna la tête vers l’autre couple qui devait se séparer. Apparemment Kukkaku avait un peu de mal à lâcher sa moitié qui tentait de la raisonner.

 

« Kukkaku… tu n’as plus que deux mois à tenir… ensuite, tu auras trois semaines pour te reposer…

—    Et je devrai repartir ! Essaye de venir à quelques dates. C’est trop long…

—    Kukkaku ! Lança Shunsui. Laisse partit Sosuke-kun… Nous ferons en sorte qu’il puisse te rejoindre à quelques dates, cela te convient ?

—    Hai ! Et tu n'as pas intérêt à me mentir ! L’avertit la chanteuse en le menaçant du doigt.

—    Hai ! Hai ! » Sourit Kyouraku qui désigna la sortie.

 

Hirako et Aizen suivirent Kyouraku, suivit par Ichigo et Kukkaku qui avaient du mal à assimiler qu’ils seraient à nouveau seuls. Avant d’ouvrir la porte Shunsui déclara moqueur

 

« Un dernier baiser et vous me rejoignez ! Vous avez trois minutes… »

 

Kukkaku sauta au cou de Sosuke qui eut juste le temps de la prendre dans ses bras. Ichigo serra contre lui Shinji et ce dernier chuchota.

 

« Évite que je m’inquiète pour toi…

—    Je ne ferai rien…

—    Je t’aime… »

 

Ichigo fut incapable de répondre alors qu’il était profondément troublé. Il embrassa Shinji passionnément. Ce fut une toux discrète qui les détacha, Ichigo se recula en fronçant les sourcils. Hirako eut un faible sourire et se détourna pour éviter de prolonger la torture. Aizen ferma la porte derrière eux. Ils montèrent en silence dans la voiture. Quelques minutes plus tard Sosuke remarqua.

 

« Quand il m’avait dit qu’il était gay, j’avais beaucoup de mal à le croire… Quand je vous ai vu, il me semblait qu’il s’agissait d’une mascarade. Il était impossible que Kurosaki-san puisse être amoureux de vous… maintenant, … il est  impossible pour moi d’imaginer qu’il n’existe rien entre vous.  »

 

Shinji ne répondit pas et ne regarda même pas son interlocuteur. Que cet imbécile accepte ou pas sa relation avec Ichigo Kurosaki peut, lui importait.  Le temps allait être long sans côtoyer le musicien.

 

°°0°0°°

 

Les derniers mois trainaient en longueur. Les SoulsTorn étaient de plus en plus fatigués pourtant, ils se donnaient à fond à chacune de leurs prestations. La récupération était de plus en plus difficile pourtant. Alors quand la dernière semaine arriva, tous l’accueillirent avec soulagement. Kukkaku profita d’une journée de repos accordé avant le dernier concert pour se rendre dans une pharmacie. C’est en toute décontraction qu’elle acheta de l’acide 4-hydroxybutanoïque.

 

La chanteuse n’avait rien oublié de ses plans. Elle avait changé de comportement, car elle s’était aperçue que sa façon d’agir aurait de graves répercussions sur le groupe et surtout sur Ichigo.  Et puis… elle aimait Sosuke. Elle aurait les deux hommes d’une manière différente dans sa vie. Donc, Kukkaku ferait en sorte de ne blesser personne avec ses plans, si bien calculés. Elle attendrait la beuverie qui aurait certainement lieu avant qu’ils ne retournent au Japon, avec toute l’équipe américaine.

 

Plus que trois jours et le tic-tac commença à se faire entendre dans sa tête. Elle acheta un test de période d’ovulation et de grossesse. Elle était pratiquement sûre de son coup. La chance était avec elle de ce côté-là ! Il faudrait juste qu’elle soit assez performante pour que sa victime puisse éjaculer en elle ! Mais ça… elle verrait sur place !

 

°°0°0°°

 

 

Dans l’avion qui les ramenait au Japon, Ichigo fut malade. Tous s’inquiétaient pour le bassiste qui était dans une sorte d’état second depuis la soirée auquel tous avaient participé pour clôturer la tournée américaine. Ogido avait fait de son mieux et avait ordonné des analyses sanguines des qu’ils arriveraient au Japon. Le cœur de Kukkaku avait failli se décrocher en entendant le médecin s’exprimer. Mais, l’état d’Ichigo la préoccupait autant que les autres, si ce n’est plus.

 

Son esprit enfiévré se souvenait sans cesse de l’état d’ébriété prononcé du bassiste. Elle avait suggéré de le raccompagner alors que les autres s’amusaient. Gin lui avait donné les clefs du van pour permettre à Ichigo de dormir confortablement dans le véhicule. Kukkaku avait pris des bières, et une fois seuls dans le van, elle avait emprunté une route isolée et s’était tournée vers le musicien qui l’observait surpris.

 

« Pourquoi tu t’arrêtes ?

—    J’avais envie de boire quelque chose avec toi, seul à seule… » Répondit-elle avec le sourire.

 

La chanteuse avait le cœur qui battait à tout rompre. Elle ajouta gênée.

 

« Je voulais m’excusez pour… pour mon comportement aussi !

—    Pour la bagarre ? Interrogea Ichigo.

—    Hai… Je…

—    C’n’est pas grave et j’ai oublié…

—    Mais t’as un casier à cause de moi… Ronchonna la jeune femme.

—    N’en parlons plus…

—    On prend une dernière bière ?

—    Allez envoie… j’ch’ez pas si j’pourrai l’encaisser par contre… marmonna le musicien.

—    Petite nature ! Se moqua Kukkaku qui elle n’avait pas bu une seule goutte d’alcool de la soirée.

—    Tss... »

 

Une fine couche de sueur recouvrit son front quand elle déboucha les deux bières. Elle fit glisser le gel d’acide et n’y plaça qu’une demi-dose, vu l’état dans lequel se trouvait déjà Ichigo, Kukkaku jugea qu’elle n’avait pas besoin de forcer. Elle tendit la bière au musicien qui leva sa canette vers la chanteuse complètement inconscient de ce qui se préparait.

 

Le cœur de la chanteuse se serra et l’écho lointain d’Anywhere se fit entendre dans sa tête. Le visage de Sosuke qu’elle n’avait jamais trompé malgré ses défiances à lui… Elle crue qu’elle craquerait et ferait marche arrière mais, mu par une pulsion incontrôlable, elle rampa sur le bassiste et s’allongea contre lui.

 

« Nous allons être séparé… ça sera étrange… souffla la chanteuse.

—    Oui… mais, on retrouvera nos amoureux…

—    Tu l’aimes ? Demanda soudain Kukkaku.

—    Oui… »

 

Kukkaku fut choquée.

 

« Plus que Jiruga ?

—    Grimmjow… Jiruga… je les ai aimés… Shinji… je voudrai que se soit différent.

—    J’n’aurai pas cru que tu te remettrais de ta relation avec Jiruga murmura la chanteuse.

—    Jiruga… je l’aime encore. Mais… je ne passerai pas ma vie à pleurer. Shinji… est la meilleure chose qu’il me soit arrivé… j’ai de… de… »

 

Le bassiste fronça les sourcils et tourna son visage vers Kukkaku qui grimpa à cheval sur sa victime.

 

« Ichigo… Imagine que tu tiens Shinji entre tes bras… Que lui ferais-tu à cet instant ? »

 

Les idées du musicien étaient floues et il était emprisonné dans quelque chose qui l’empêchait de voir clair en lui. Il murmura

 

« Shinji… 

—    C’est moi… » répondit Kukkaku.

 

A la surprise de la chanteuse, le bassiste la poussa sur le sol et l’embrassa avec fougue. Elle enroula ses jambes autour d’Ichigo. Ses mains glissèrent vers le sexe du musicien alors qu’à l’intérieur d’elle-même un cri retentissait. Kukkaku eut l’impression de voir Kaïen au-dessus d’elle. La chanteuse savait qu’elle n’avait pas beaucoup de temps et elle excita Ichigo et à sa stupéfaction ce dernier fronça les sourcils et répliqua.

 

« Shinji… j’n’peux pas…

—    Mais si… nous avons l’habitude de… »

 

Ichigo fronça les sourcils et voulu repousser Kukkaku en murmurant.

 

« Tu n’es pas Shinji… Shinji c’est lui qui…

—    Attend… attend mon amour… » s’affola presque la chanteuse.

 

Elle n’avait pas fait tous ses efforts pour échouer si prêt. Elle embrassa le musicien qui commençait à ramollir. Kukkaku repris ses caresses qui stimulèrent l’homme et sans attendre grimpa sur lui et entreprit de s’occuper seule de la dernière phase. Elle crut qu’elle avait perdu, car le regard flou du musicien semblait se fermer. Kukkaku allait jeter l’éponge quand soudain, elle fut retournée sur le plancher et le poids du musicien l’écrasa.

 

La chanteuse prit peur. Elle ne s’était pas attendue à cela. L’homme devant elle n’avait plus rien à voir avec Ichigo ou même Shiro. Il se mit à bouger brutalement en elle. Un gémissement de douleur se fit entendre. Elle s’accrocha à ses épaules, grimaçant sous les coups de butoir que le musicien lui donnait, ne prenant aucune précaution trop plongé dans une espèce de phantasme ou rêve, inconscient de ce qu’il faisait et de sa force.

 

Des larmes coulèrent des yeux de la chanteuse. Qu’avait-elle donc fait ? Elle se maudit dans un sens tout en s’apercevant qu’elle n’aimait pas le rapport. Elle tenta de se débattre et de repousser le musicien.  Sosuke était le seul pour lequel son cœur battait, Ichigo n’était juste qu’un phantasme qui lui donnait l’impression de la déchirer.

 

Kukkaku voulu faire marche arrière mais, Ichigo ne l’entendait pas. L’endroit lui parut glauque et ses larmes redoublèrent. Elle avait rendu fou son meilleur ami… et elle le trahissait tout comme elle trahissait Sosuke. Pourquoi avait-elle fait cela ? Elle était vexée parce qu’Ichigo qu’elle pensait son âme sœur, avait trouvé l’amour et pas avec elle. Ils n’étaient plus sur la même longueur d’ondes. Si seulement elle était moins aveuglée par l’orgueil ! Si seulement elle pouvait faire marche arrière.

 

Les minutes s’écoulaient interminables. Les halètements d’Ichigo contre son oreille, lui donnait envie de vomir. Les vapeurs d’alcool devenaient insoutenables. Son entre-jambe la brûlait. Elle sentait même quelque chose de visqueux sortir. Le corps d’Ichigo était si lourd, si dur… ses coups de rein la pilonnaient sans relâche. Sa mâchoire se crispa. Kukkaku voulait que cela s’arrête, mais son calvaire ne faisait que débuter, elle le savait.

 

Son vagin était en feu, même plus que cela. Il était lacéré à chaque va et vient, comme elle se sentait déchiré dans son âme. Les sanglots montaient de plus en plus fort. Ses mains tapaient maintenant mollement les épaules du bassiste. Elle se sentait molle. Vidée. Au bout d’un roulot qu’elle avait dévidé toute seule depuis des années.

 

Kukkaku sursauta en voyant le regard trouble d’Ichigo se poser sur elle. Ses si beaux yeux la transpercèrent comme s’ils portaient en eux toute l’accusions de son pécher. Elle vit l’orgasme qui le traversa. Kukkaku ne savait pas si elle devait se sentir soulagée ou écœurée, ou les deux à la fois.

 

Elle avait poussé le corps lourd et inerte du bassiste. La chanteuse s’installa à nouveau sur son siège, les vêtements en désordre. Elle avait la nausée pour ce qu’elle avait fait subir à Ichigo. Elle s’était habillée du mieux qu’elle avait pu. Elle se souvint du regard sombre qu’elle avait. Les traces des maquillages noirs qui avaient dégoulinés sur ses joues. Ses cheveux si soignée habituellement étaient ébouriffée comme si elle avait traversé une tempête. Elle ressemblait à une trainée.

 

Elle avait mis un temps fou pour reboutonner Kurosaki. Ses doigts tremblaient tellement sous son émotion. Elle s’aperçut qu’elle n’arriverait plus à le toucher. Quelque chose s’était brisé et ses sanglots remontèrent malgré elle.

 

Quand le reste de SoulsTorn avait rejoint l’auberge, Ichigo dormait dans le van et elle avait appelé au secours Ganju qui avait transporté le bassiste à sa chambre.

 

« Purée… il a sa cuite cette fois-ci ! Une chance que vous ayez eut la Dodge… Marmonna le batteur.

—    Fait attention, il… il a l’air pâle… Chuchota Kukkaku inquiète.

—    J’fais ce qu’j’peux… Il pèse son poids le p’tit Ichi… »

 

Ça, Kukkaku le savait. Elle avait les entrailles qui la brulaient tout comme son aine. Ichigo l’avait déchiré. Morte de honte et de remord, Kukkaku se réfugia par la suite dans un certain mutisme. Tous mirent cela sur le compte de la fatigue. S’ils savaient… ils seraient fous. Tout comme elle se perdait dans ses pensées chaotiques.

 

Nerveusement la chanteuse se remit à mordre sa lèvre inférieure. Tout ce qu’elle espérait maintenant, c’set qu’elle ne soit pas enceinte. Elle pencha la tête en avant pour qu’on évite de voir ses énièmes larmes qu’elle ravalait. Elle avait si honte d’elle-même. Kukkaku ne pouvait plus regarder Ichigo. Qu’allait-elle devenir ? Et Sosuke ? S’il l’apprenait… elle était morte ! Ses mains tremblaient tellement qu’elle les étreignit.

 

Pour le reste du voyage, la chanteuse se tassa sur son siège et fit semblant de dormir. Elle n’attendait qu’une chose, pouvoir s’échapper de la carlingue de l’avion et se précipiter dans les bras de Sosuke et qu’il lui fasse tout oublier. Quoiqu’elle allait devoir fuir l’homme durant quelques temps, parce qu’elle ne supporterait pas un rapport immédiatement. Pourtant… si elle était enceinte…, elle devrait trouver un moyen pour… pour… Un sanglot l’étreignit puissant et c’est en se précipitant plus qu’elle ne marcha qu’elle rejoignit les toilettes.

 

°°0°0°°

 

Ichigo ouvrit un œil difficilement. Où se trouvait-il ? Quand enfin, il reconnu les murs de la clinique de son père, Mazaki apparut devant lui.

 

« Enfin… nous étions morts d’inquiétude ton père, moi et… ton petit ami.

—    Shinji ? Souffla Ichigo en essuyant ses yeux qui refusait de lui donner une vision correcte.

—    Oui… il est très gentil.

 

Le visage de Mazaki était décomposé. Elle passa une main fraiche sur le visage de son fils.

 

« Tu les aimes tous… marmonna faiblement Ichigo.

—    C’est celui que je préfère… Sourit doucement Mazaki.

—    Tss… Tu n’as pas à préférer…

—    Je le sais. Je te taquine. Papa voudra venir te voir après.

 

La voix de sa mère l’alerta. Ichigo scruta l’expression soucieuse de Mazaki.

 

« Pourquoi ? Au fait… comment ai-je fait pour quitter les Etats-Unis pour arriver ici ?

—    Tu as été drogué apparemment… Répondit mal à l’aise Mazaki.

—    Quoi ! S’écria Ichigo en se redressant sur son lit.

—    Calme-toi ! » tout en disant cela, Mazaki se torturaient les mains. « C’est pour cela que papa va venir te voir. Je vais le prévenir de ton réveil. »

 

Mazaki disparut quelques instants et Isshin apparut sur le seuil, suivit par sa femme qui  s’installa de l’autre côté du lit.

 

« J’ch’suis content que les effets s’estompent enfin ! S’exclama Isshin.

—    J’ai été drogué ?

—    A moins que tu prennes de l’acide 4-hydroxybutanoïque par plaisir.

—    Qu’est ce que c’est ? Demanda Ichigo sous le choc de la révélation.

—    Elle s’appelle plus communément la drogue du violeur ou GHB… tu me diras on en trouve aussi dans la cigarette mais, vu la dose que tu avais dans le sang… il te faudrait ingurgiter un certain nombre de paquets pour te faire cet effet là.

—    J’ai été violé ? S’interrogea Ichigo surpris.

—    Personne ne le sais…

—    Te souviens-tu de ce qu’il s’est passé Ichigo ? Interrogea Mazaki prudemment.

—    Non… j’ai… j’ai l’impression d’être entouré d’un trou noir… » Murmura le musicien.

 

Ichigo se prit la tête dans ses mains et réfléchit intensément. Rien… il se souvenait juste vaguement d’une fête qu’il aurait voulu éviter, tellement il crevait de fatigue. Mais, il y était allé pour faire plaisir aux techniciens. Que devait-il faire ? Il n’avait pas l’impression d’avoir été violé. Mais, comme il n’avait pas l’ombre d’un souvenir, il eut l’impression de mourir. Ichigo se rallongea sur le lit. Le bassiste observa son père

 

« Pourquoi tu m’as installé ici ?

—    En cas d’urgence… j’ai tout sous la main…

—    J’étais si mal que cela ?

—    Tu as eu un mauvais moment. Mais, maintenant c’est passé. Je dirai que celui qui t’as administré la dose ne connaissait pas les effets du GHB avec l’alcool et surtout, il ne savait pas doser… ajouté à ta fatigue. Et à d’autres substances énergétiques que tu as l’air de prendre… Ichigo… quelle vie mènes-tu ?

 

Le roux ne répondit pas. Le visage de ses parents était assez éloquent sur la souffrance qu’ils avaient enduré ses derniers temps. Ichigo aurait voulu effacé de leurs mémoires ses frasques. Isshin voyait l’air désespéré d’Ichigo. Il était évident qu’il ne saurait répondre. Sa détresse était réelle et ce n’était pas en l’accablant plus qu’il lui permettrait de se rétablir. Isshin se pencha et tapota l’épaule de son fils.

 

« Enfin, maintenant tout cela n’est plus qu’un mauvais souvenir. Tâche de te ménager… pour nous ménager. Ton nouveau copain semble avoir la tête sur les épaules, ce qui me rassure ainsi que ta mère. »

 

Ensuite, Isshin en profita pour ausculter son fils. Puis, le laissa se rendormir. Les cernes qui soulignaient le regard rouge de son fils l’inquiétaient. Enfin, il était moins soucieux qu’au moment de l’arrivé de son fils. Il ne pouvait accabler Ichigo… sa transformation, les faits relaté par Shinji montrait à Isshin combien son fils était sur le fil. Mazaki et lui avaient décidé de lui apporté leur soutient. Ils devraient être plus fort que leur fils pour être là lorsqu’il le faudrait.

 

°°0°0°°

 

Quelques jours plus tard, Ichigo rejoignit l’appartement de Shinji. Ce dernier n’était pas présent, s’étant absenté pour un colloque à Taiwan. Ichigo n’avait rien retenu des paroles d’Isshin. Il avait seulement les clefs de l’appartement et c’est avec un peu mal à l’aise qu’Ichigo prit possession des lieux. Le musicien avait prit soin d’apporter son matériel pour éviter de ruminer. La plupart du temps, il s’asseyait dans la bibliothèque du blond y trouvant un certain réconfort.

 

Il échangeait des texto avec le Hirako. Il se souvint de son premier message envoyé et du coup de fil quelques minutes plus tard de Shinji.

 

« Ichigo ?

—    Je suis heureux de t’entendre. Je n’ai pas osé t’appeler. J’ai eu peur de te déranger en pleine conférence…

—    Je suis sortie ! Comment te sens-tu ?

—    A vrai dire… je ne sais pas trop…

—    Je rentre rapidement à la maison. Tu t’es installé chez moi ?

—    Demain matin… je… je vais prendre ma basse.

—    Prends ce que tu veux, du moment que je te sais en sécurité chez moi… le reste, je m’en fou !

—    Je ne suis pas blessé… Sourit Ichigo.

—    Mon œil… Et tes sentiments ?

—    Tu rentres quand ? Demanda Ichigo troublé.

—    Dans deux jours… Alors, ne bouge pas tant que je ne suis pas rentré !

—    J’en serai incapable… Murmura Ichigo. Je me sens si fatigué…

—    Alors dors et repose toi !

—    C’est la même chose…

—    Non… quand tu es réveillé ne te plonge pas dans le boulot ! 

—    Hai… »

 

Maintenant, Shinji lui manquait. Kyouraku avait pris de ses nouvelles ainsi que tous les membres du groupe. Le musicien se dirigea vers son lit et se laissa tomber dans une nouvelle vague de sommeil.

 

°°0°0°°

 

Kukkaku resta immobile, pétrifiée par l’angoisse. Ses doigts tremblant tenaient le test de grossesse. Qu’avait-elle fait ? Qu’allait-elle devenir ? Et l’enfant ? Et comment Sosuke allait prendre la nouvelle. Jamais, ils n’avaient évoqué jusqu’à présent l’arrivé d’un enfant dans leur couple. Et ils n’étaient toujours pas mariés… Etait-elle devenue folle ? L’avenir lui semblait très sombre brutalement… elle se laissa tomber accroupie dans les toilettes, avec ses affreuses nausées… mais, elle n’était pas sûre que se soit sont état qui provoquait ses envie de vomissements.

 

 

Chapitre 30

La maison était de plain-pied. Le jardin qui l’entourait était sur plusieurs hectares. Il était entretenu à l’anglaise et Ichigo appréciait le déniveler qui se faisait vers l’entrée de la maison. Quiconque empruntait le chemin, découvrait le bâtiment blanc au fur et à mesure de l’ascension. La bâtisse était de type colonial avec de grandes fenêtres ouvertes sur l’extérieur et un patio qui entourait une bonne partie de la maison. À l’arrière, une piscine naturelle bordait une terrasse en bois sans réelle délimitation. Ce qui impressionna le musicien, c’était la sérénité du lieu.  Seuls le bruissement des feuilles et le clapotis de l’eau se faisaient entendre.

 

L’agent immobilier se tenait un peu en retrait laissant à Ichigo tout le loisir de découvrir la maison. Ils y étaient depuis deux heures. Les yeux d’Ichigo coururent sur la maison qui malgré sa beauté, avait besoin de sérieuses réflexions. Jamais le musicien n’avait songé qu’une maison pareille existait à Karakura.

 

« Quand pensez-vous ?

—    Il y a pas mal de travaux dans cette maison, Ukitake-san…

—    L’ancien propriétaire n’a pas pu la remettre en état… Avoua l’agent. Il l’avait acheté sur un coup de cœur aussi, … mais, il doit s’en séparer avant d’avoir pu terminer les travaux.  Et puis… cela fait un an qu’elle est en vente…

—    Pourquoi n’y a-t-il pas de preneur ?

—    Le prix est assez… inaccessible pour une ville comme ici. Les personnes qui ont une certaine bourse vont plutôt dans les quartiers chics de Tokyo, pas vraiment à Karakura.

—    Tant mieux… Souffla Ichigo. Vous serez discret ? Demanda le musicien brutalement inquiet.

—    Kyouraku-san est un vieil ami et… je respecte le secret professionnel sur mes clients.

—    Mais, c’est mieux si c’est un vieil ami qui le demande… répondit Ichigo qui faisait une nouvelle fois le tour sur lui-même.

—    Disons que Kyouraku-san est une garantie du sérieux des clients…

—    Je désirai discuter le prix de la maison, lorsque j’aurai fait venir un expert pour savoir à combien se chiffre les travaux.

—    Même si vous souhaitez faire descendre le prix de la maison… mon client refusera la proposition. Il n’est pas tenu à la gorge.

—    Ben voyons ! Chuchota Ichigo toujours sous le charme de la demeure. Dans ce cas… je vais réfléchir sérieusement à votre prix. Je ne compte pas dépenser une somme pareille si je dois consacrer une somme identique en réfection !

—    Tous les entrepreneurs font grimper leur prix… jamais vous n’aurez un devis…

—    Vraiment ? Ironisa Ichigo en plongeant son regard dans celui de l’agent immobilier qui fut décontenancé. Deux petites minutes.

 

Ichigo resta immobile quelques secondes et chercha dans sa mémoire le numéro de Grimmjow. C’était le seul en qui il pouvait avoir confiance. Il sortit son portable et composa de mémoire le numéro de téléphone de son ex. Ichigo était surpris de le connaître encore. La voix d’Hallibel se fit entendre et Ichigo attendit qu’elle finisse sa phrase pour se présenter.

 

« Bonjour Hallibel-san… ça fait un petit moment que nous ne nous sommes pas parlé. Je suis Kurosaki Ichigo. Est-ce que Jaggerjack-san est présent ?

—    Non, … il est sur un chantier… » La voix d’Hallibel mourrait sur ses lèvres.

 

Ichigo s’inquiéta, ne connaissant pas cette faiblesse chez cette femme.

 

« Vous allez bien Hallibel-san ?

—    Vous êtes… Shiro… n’est-ce pas ?

—    Euh… ça je préférai que cela reste entre nous voyez-vous…

—    Hai ! La blonde se reprit.

—    Pouvez-vous demander à Jaggerjack-san de m’appeler… je vous donne mon numéro de portable.

—    C’est… personnel ?

—    Oui, … j’ai besoin de ses services. Je voudrais acheter une maison mais avant cela, je voudrais une estimation des travaux à effectuer sur la maison.

—    Très bien…

—    C’est sur Karakura…

—    Vous êtes joignable à quel moment Kurosaki-san ?

—    Oh… je n’ai pas d’horaire. Si je dors, il tombera sur mon répondeur…

—    Dormir ? S’étonna la secrétaire.

—    Je n’ai pas une bonne hygiène de vie… » Sourit Ichigo qui raccrocha après quelques autres renseignements.

 

Se tournant vers Ukitake, Ichigo proposa.

 

« Et si nous retournions à mon appartement ? Vous m’en ferez une estimation… »

 

Les deux hommes quittèrent la demeure. Ichigo avait très envie de l’obtenir. Maintenant, le plus dur restait à faire… convaincre Hirako. Ils n’avaient pas reparlé de maison depuis leurs escapades aux Etats-Unis. Pour Ichigo la solution de la maison reculée dans un écrin de verdure était une obligation. Dans son immeuble, il commençait à se faire remarquer et il ne parlait même pas de l’immeuble d’Hirako. Cela faisait environ huit jours qu’Ichigo recherchait fiévreusement sa maison. Enfin, il verrait bien la réaction de son chercheur quand il l’amènerait visiter cette maison.

 

Il venait à peine de rentrer dans son appartement que son portable sonna et la voix de Grimmjow se fit entendre à l’autre bout du fil.

 

« Ichi ? Interrogea la voix stupéfaite de Jaggerjack...

—    Salut Grimmjow… Tu vas bien ?

—    Euh… oui… Hallibel vient de me d…

—    Oui ! Je voudrais acheter une maison. Y’a plein de travaux à faire dedans mais, je voudrai faire une estimation. Comme je sais que je peux te faire confiance… je t’ai appelé… Souffla Ichigo.

—    Ça me touche… Répondit Grimmjow visiblement ému.

—    Tu peux passer quand ? J’ai besoin que tu viennes avant quatre jours…

—    C’est quelle maison ?

—    Le manoir qui se situe en haut de Karakura. Attends, je te redonne l’adresse… »

 

Ichigo se tourna vers l’agent immobilier et lu l’adresse qu’il lui présenta. Après avoir pris rendez-vous avec l’agent et Grimmjow, Ichigo coupa la conversation. Le musicien était ému malgré lui d’entendre à nouveau la voix de son ex. On ne peut pas balayer vingt-cinq ans de relation en quelques mois… Même s’il avait l’impression que cela faisait des années qu’ils s’étaient quittés.

 

« Vous irez lui ouvrir, je pense arriver un peu en retard… Pourquoi, faut-il qu’il me donne des horaires à la première heure ce crétin ? 

—    Comment… allez-vous régler le montant de cet achat si vous… souhaitez toujours l’acquérir ?

—    Déjà, je compte vendre cet appartement pour payer une partie de la maison. Et le reste par un chèque de banque.

—    Bien…

—    Je vais vous faire visiter… Proposa Ichigo.

 

Ichigo se mit en charge de faire visiter son appartement. Ukitake observait du coin de l’œil, l’homme le plus connu du Japon depuis quelques mois. Lui qui pensait avoir affaire à un psychopathe, trouva à la place un homme gentil et serviable. Kyouraku l’avait prévenu, mais, il pensait que son ami surjouait les qualités de son protégé.  Un sourire effleura ses lèvres. Il apprécia beaucoup le musicien et s’acquitterait au mieux de sa tâche.

 

°°0°0°°

 

La maison résonna brutalement de pas précipité. Le calme qui l’habitait jusqu’ici fut troublé par des vomissements. Kukkaku resta un instant suspendu au dessus des toilettes, les yeux brillants de larmes à force d’avoir trop rendu ce qu’elle n’avait pas mangé. En moins de quinze jours, elle avait perdu trois kilos. Et d’ici moins de trois jours, elle allait quitter le Japon pour l’Europe.

 

La jeune femme avait préparé ses affaires. Mais, elle était à bout de nerfs. Elle ne tiendrait plus très longtemps. Jamais, elle ne s’était sentie aussi seule et pourtant, tout ce qu’elle désirait s’était de ressentir de l’amour, se savoir, protéger, elle qui était si fragile depuis cette fameuse nuit.  Kukkaku sentait que son secret serait trop lourd à porter. La seule personne à qui elle aimerait se confier, serait la personne qu’elle aimait le plus… Et ce n’était pas sûr que Sosuke accepte ce qu’elle avait fait.

 

Pendant un temps, Kukkaku avait pensé se confier à Ganju. Mais, son petit frère aimait Ichigo comme il avait aimé Kaien. Il ne comprendrait pas et serait déchiré. De cela, elle n'avait pas envie. Ganju était simple et honnête. C’était un brave garçon qui ne demandait rien à personne. Elle avait pensé à aller voir Ichigo et tout lui avouer. Mais, c’était au-dessus de ses forces. Kukkaku ne savait même pas comment elle réagirait face à lui. En fait, … elle était terrorisée à l’idée de le rencontrer.  Pourtant, elle devait faire face. Kukkaku se jura d’assumer ses responsabilités et de ne rien dire à personne.

 

Kukkaku finit d’essuyer son visage sur lequel, elle avait envoyé de l’eau en abondance. Un frisson la traversa. Elle mourrait de faim. Les pièces de cette maison chic et aux meubles modernes presque zen, ressemblaient beaucoup à la personnalité de Sosuke. Arrivé à la cuisine, Kukkaku attrapa un paquet de céréale. Elle se mit à grignoter tout en se baladant dans la maison qu’occupait Aizen. Ils s’étaient fiancés un an plus tôt mais finalement, ils n’étaient toujours pas mariés. Elle revit avec émotion la beauté rayonnante de Soi Fong le jour de son mariage. Et le visage d’Aizen se superposa. Kukkaku déglutit péniblement. Jamais, elle n’aurait crue avoir aussi peur de son homme.

 

Abandonnant son paquet sur un coin de table basse, la chanteuse ouvrit la porte coulissante de la baie vitrée. Elle s’avança en nuisette sous la pluie les bras ouvert, comme si l’eau aurait le pouvoir de lui enlever la peine qu’elle éprouvait. La purifiée de ce sentiment de culpabilité, de sa peur et de ses angoisses. Tournant doucement sur elle-même Kukkaku ferma les yeux en s’imaginant être une autre personne. Sa voix s’éleva dans les airs comme un appel au secours envoyé comme une bouteille à la mer.

 

°°0°0°°

 

La pluie fine qui s’abattait sur le pare-brise de la voiture, n’était pas suffisante pour utiliser les essuie-glaces à plein régime. Même l’alternance de ses derniers ne pouvait empêcher le grincement des balaies. Un crachin « juste pour emmerder le monde » Songea Ichigo. Assis derrière le volant de sa voiture, il tambourinait de ses doigts la direction. Le feu refusait obstinément de passer au vert, alors qu’il était encore une fois terriblement en retard. Grimmjow serait certainement parti alors qu’il brûlait de le revoir.

 

Finalement, le dernier feu passa enfin au vert, et Ichigo remonta la petite colline pour pénétrer dans la propriété qui serait bientôt peut-être la sienne. La voiture remonta le chemin en S pour se garer derrière deux véhicules. Ichigo reconnu la camionnette de chantier de Grimmjow. Une profonde émotion étreignit le musicien. Son regard s’embua en songeant à la vie qu’il avait vécue avec lui. Les images du collège, du lycée… leur premier appartement. Les doigts du musicien coururent sur la carcasse du véhicule comme pour en prendre son empreinte.

 

Grimmjow terminait le tour de la maison, lorsque des bruits de pas provenant du hall d’entrée se firent entendre. Ukitake et lui se tournèrent vers l’arcade et virent apparaître un homme habillé d’un jeans et un pull noir col roulé. Seuls, ses longs cheveux blancs attachés en haut du crâne de Kurosaki tranchaient dans la physionomie très masculine qu’il dégageait. Immédiatement, les yeux ambre se posèrent sur lui. La gorge de Grimmjow se serra. Il était encore plus beau que dans son souvenir… ou plutôt magnétique serait le terme exact.

 

Les deux hommes se fixèrent intensément. Ukitake remarqua immédiatement le changement d’atmosphère dans la pièce. Le regard qu’échangeaient les deux hommes n’était pas celui de simple ami. Le souffle d’Ichigo reprit lentement un rythme régulier. Il traversa l’espace et prit Grimmjow entre ses bras. Peu lui importait qu’il y ait quelqu’un d’autre. Il avait été incapable d’éprouver de l’émotion lorsqu’il avait quitté Grimmjow à la plage… peut-être parce qu’il était avec Nnoitra… peut-être qu’il était trop tôt pour ne garder que les bons souvenirs ? Les bras de Grimmjow se resserèrent autour des épaules d’Ichigo.

 

« Tu m’as manqué… » Souffla Grimmjow.

—    Je viens de m’en rendre compte à l’instant… Chuchota Ichigo.

 

Le bassiste se redressa et adressa un sourire chaleureux à son ancien compagnon. Grimmjow se gratta la tête et marmonna.

 

« T’as rudement changé au cours de ses dernières années…

—    Tu es toujours le même ! » Répondit malicieux le bassiste.

 

Ichigo se tourna vers Ukitake et le salua également chaleureusement.

 

« Excusez-nous… cela fait un petit moment que nous ne nous étions pas vu…

—    Ce n’est rien… Hum… Jaggerjack-san a fini de faire le tour de la maison.

 

Le musicien se tourna vers l’entrepreneur et marmonna gêné.

 

« Je suis désolé, … je suis en retard.  J’avoue avoir beaucoup de mal à me lever le matin… Et j’ai été coincé dans la circulation. C’est toujours lorsque je suis pressé qu’on croirait le sort qui s’acharne…

—    T’es là, c’est le principal… Sourit Grimmjow.

—    Alors ?

—    Ben… sincèrement… la maison y’a pas ma de travaux à faire… ne serait-ce que la toiture… La charpente est à refaire. L’électricité n’est plus aux normes… pour le principal. Et puis… y’a un imbécile qui a touché à un mur porteur alors… faudra faire venir un architecte pour consolider le mur où… je ne sais pas ce qu’il va décider.

 

Ichigo se tourna vers Ukitake surpris.

 

« Vous étiez au courant ?

—    Non, … nous n’avions pas conscience qu’un des murs avait été touché… C’est seulement lorsque Jaggerjack-san me l’a signalé que je m’en suis aperçu.

—    À ton avis, je vais en avoir pour beaucoup ? Demanda Ichigo plongé dans ses pensées.

—    Une petite somme quand même… T’en as les moyens ?

—    Je ne sais pas… » Avoua Ichigo en tournant sur lui-même pour s’arrêter devant Grimmjow qui affichait un air surpris.  « Je ne tiens pas mes comptes. Comme je ne dépense presque rien…

—    Tu te lances dans un projet pareil sans savoir combien tu as sur ton compte ? Faillit s’étouffer Grimmjow.

—    J’ai de l’argent… n’angoisse pas comme ça !

—    Mais putain, … c’est toi qui devrais angoisser ! Rétorqua Grimmjow mécontent.

—    Tss… J’n’ai pas le temps de m’occuper de ma compta.

—    Et bien, il serait temps que tu te cherches un comptable… Nan mais, j’ai jamais vu ça ! T’étais pas si tête en l’air avant… » Remarqua Grimmjow en fronçant les sourcils.

—    J’y songerai… » fit Ichigo en se grattant le haut de la mâchoire.

—    Tss… Franchement si toi t’as pas le temps de t’en occuper, j’m’demande ce que les autres foutent ! Tu te produits seulement sur une scène… tu dois bien avoir le temps de jeter un coup d’œil sur tes comptes !

—    Oui… oui… Soupira Ichigo.

 

Son téléphone vibra et c’est un peu absent qu’il décrocha en lançant un petit regard suppliant à Grimmjow, qui leva les yeux au ciel devant tant de négligence.

 

« Ichigo-kun ?

—    Oh Lisa-chan…

—    Où êtes-vous ?

—    Euh… dans ma future maison… à moins qu’elle ne s’écroule…

—    Tss… arrêtez de dire n’importe quoi ! Je voulais vous signaler que vous partirez vendredi matin… au lieu du milieu d’après-midi. Les journalistes ont appris votre futur déplacement et… Kukkaku a fait une crise de nerfs à l’idée d’affronter une nouvelle fois les journalistes. Nous avons dû déplacer également vos réservations d’hôtel. Quelque part, vous pourrez vous reposer plus longtemps.

—    Hai…

—    Vous avez préparé vos bagages ?

—    Tout est prêt… mon passeport, visa et mes valises. Sauf mes tenues de scènes. J’ai laissé Ririn s’en occupé. Comme elle se charge de prendre la garde-robe de Kukkaku…

—    Bon… ça c’est fait… tout est déjà arrivé sur place. N’oubliez pas que si vous prenez du matériel en dehors du convoi que nous avons affrété, nous devons le déclarer à la douane… Alors, ne vous embarrassez pas d’objets inutiles !

—    À part un ou deux livres, il n’y aura rien d'autre…

—    Je voulais vous signaler que nous avons reçu une demande de la part du groupe Hollow pour une participation sur un titre. Ils pensaient profiter du break que vous auriez pour enregistrer ce titre… Enfin, je vous en parle comme ça. Réfléchissez-y…

—    On verra…

—    Reposez-vous bien… même si la tournée européenne est moins longue, … vous n’avez pas eu beaucoup le temps de vous reposer durant votre séjour.

—    Hai, hai… Je ferai de mon mieux… »

 

Ichigo se tourna vers ses interlocuteurs en s’excusant. Grimmjow observait le bassiste qui paraissait abattu soudainement.

 

« Tu pars ?

—    Oui, … pendant deux mois en Europe…

—    Tu reviens des Etats-Unis pourtant…

—    Oui…

 

Le musicien en aurait gémi. Son séjour au Japon lui avait semblé trop court.

 

« Oh fait… Tu deviens un délinquant… te faire arrêter pour coup et blessure. Je ne te connaissais pas si hargneux… Se moqua Grimmjow.

—    M’en parle pas… Mais bon… je devais les protéger !

—    Les protéger ? » Répéta l’entrepreneur qui suivait le musicien qui quittait la maison.

—    Le groupe… » Rétorqua Ichigo en le dévisageant comme si cela s’agissait d’une évidence.

—    Ils ne savent pas se défendre seuls ? Demanda Grimmjow

 

Ichigo s’arrêta devant la camionnette de Grimmjow et l’observa en fronçant les sourcils. Voyant l’incompréhension sur les traits de son ex, l’entrepreneur soupira et s’expliqua.

 

« Ichi… je sais que tu aimes protéger ceux que tu aimes… et je pense que l’âge de ses gamins te préoccupe. Mais, tu n’vas pas écoper pour chacune des conneries qu’ils feront. Tu en feras des assistés et toi tu t’feras bouffer ! Je sais que je n’suis pas un bon exemple quand il s’agit de cogner mais, crois-moi… tu n’mérites pas de finir tes jours en prison pour qui que ce soit. Tu es quelqu’un de profondément gentil et qui se sacrifie pour les autres. Pense à toi… et si tu as quelqu’un dans ta vie… pense à lui aussi. »

 

Le musicien se raidit et glissa un regard vers Ukitake qui leva un sourcil en voyant le regard inquiet du bassiste.

 

« Euh… tout restera confidentiel…

—    Merci… il est préférable qu’on ne connaisse pas mes préférences sexuelles. Je pense que pour la maison, je vais attendre un avis d’expert… Je vous remercie Ukitake-san pour votre présence. »

 

L’agent immobilier s’inclina et disparu soulagé de pouvoir s’éclipser. Il était préférable qu’il en entende le moins possible. C’était mieux pour tout le monde. Il informerait Amagai-san de la tournure des événements. Ichigo se tourna vers Grimmjow.

 

« Tu sais pour Jiruga et moi ? » S’étonna Ichigo.

—    Ben… j’t’signale qu’il est un homme important maintenant. J’ai vu dans une manchette de journal que sa femme avait accouché et… j’ai lu quelque part qu’un chanteur avait foutu le bordel à son mariage… C’était toi… n’est-ce pas ?

—    Hai…

 

Ichigo rougit légèrement à l’évocation de cet incident. Grimmjow ricana

 

« Franchement, tu t’dévergondes avec l’âge toi… j’ai l’impression d’être face à un adolescent…

—    N’en rajoute pas ! Marmonna Ichigo mécontent.

—    Tu vis seul à présent ? Demanda Grimmjow curieux.

—    Non… j’ai quelqu’un d’autre… depuis peu.

—    Ça n’doit pas être facile pour vous…

—    Une chance que nous nous connaissions avant que je devienne ce que je suis surtout. Sourit Ichigo.

—    C’est le genre même trip qu’avec Nnoitra-kun ?

—    Non… C’est différent. Tout comme cela avait été différent avec toi… Et toi ? Interrogea à son tour Ichigo très curieux de savoir où en était Grimmjow.

—    Oh… Je suis toujours avec Shouhei. Après t’avoir fait ma déclaration… j’ai passé un sale quart d’heure. Et j’m’suis rendu compte qu’il comptait beaucoup à mes yeux. S’il partait lui aussi, j’m’en remettrai pas. Je l’aime d’une autre façon… C’est plus reposant pour moi.

—    Je te comprends…

 

Grimmjow et Ichigo se sourirent. Le téléphone d’Ichigo vibra une nouvelle fois.

 

« Hai…

—    ‘lut Ichi… Fit la voix enjouée de Gin. T’es au courant pour le changement de date ?

—    Oui… c’est pour ça que tu m’appelles ? Grogna Ichigo.

—    Nan… Kukkaku ça n’va pas !

—    Quoi ? Fit inquiet le musicien. Qu’est-ce qu’elle a ?

—    Ganju vient de me téléphoner… il était affolé et ne savait pas quoi faire. Comme ton téléphone était occupé… il s’est rabattu sur moi.

—    Qu’est-ce qu’à Kukkaku ?

—    Apparemment, elle a pété un plomb…

—    Qui est là-bas ?

—    J’crois que Sosuke à quitter son boulot pour la rejoindre…

—    Alors… je ne sers à rien… Marmonna Ichigo.

—    Euh… côté dépression t’en connais un rayon… c’n’est pas le cas de nous tous. Si tu pouvais aller lui parler… ça serait cool.

—    Tss… je vais y aller…

—    Ok… j’les préviens ! »

 

Ichigo ferma son portable et se tourna vers Grimmjow qui l’observait avec beaucoup de curiosité. Il lui adressa un petit sourire, auquel répondit l’entrepreneur.

 

« Finalement, t’es peut-être un peu plus occupé que j’n’l’pensais… »

 

Le téléphone d’Ichigo vibra à nouveau. Ce dernier soupira et salua Grimmjow.

 

« Tu me diras pour les travaux. Tu m’enverras un texto… j’t’recontacterai…

—    Ok… »

 

Ichigo s’éloigna vers sa voiture et écouta Shinji

 

« Qu’est-ce que tu fous encore ?

—    Bonjour… Shinji ? Je suis heureux de voir que tu te portes bien…

—    Tss… Pourquoi t’étais long pour répondre ?

—    Je discutais avec un entrepreneur…

—    Un quoi ?

—    Je vais acheter une maison mais, j’ai besoin d’avoir une estimation des travaux…

—    Tu as fait quoi ? Fit Shinji visiblement estomaqué.

—    Je te la ferai visiter quand je reviendrai de tournée. »

 

Ichigo monta dans la voiture familiale de son père et démarra après un dernier signe vers Grimmjow.

 

« Pourquoi ? Et pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?

—    En ce moment on ne se voit pas… et puis, j’avais peur que tu m’envoies sur les roses… Alors, comme je n’ai plus ma tranquillité ni dans mon appartement, ni dans le tien… je voudrai pouvoir m’isoler. »

 

Le musicien conduisait prudemment. Un œil sur la route, et un sa conduite. Ichigo imaginait très bien Shinji en train de grincer des dents. Un sourire effleura les lèvres du bassiste.

 

« J’aurai du t’en parler avant… mais, cela ne fait qu’une semaine que je cherche…

—    Et tu as déjà trouvé ton coup de cœur ?

—    Hai…

—    Je sers à quoi ?

—    A me maintenir en vie…

—    Ne raconte pas n’importe quoi et…

—    Si Shinji… Si tu n’étais pas là… je… je ne serai plus qui je suis et… Je me serai perdu dans un paradis artificiel. Je ne l’ai pas fait pour te blesser, ni pour spécialement te le cacher. J’ai eu envie de voir des maisons et… j’ai eu un coup de cœur pour celle-ci. Je voudrai que tu vives avec moi tout le temps. Pour la première fois, j’ai des projets dans ma vie. J’ai envie d’en faire mais, je ne les imagine pas sans toi.

—    C’est bon… j’ai compris…

—    Shinji… Je n’ai pas envie de te laisser derrière moi.

—    Tu ne peux pas me la faire visiter avant ?

—    Tu voudrais bien ?

—    Tu me prends pour qui ? Si c’est là que tu veux me faire habiter autant que je sache à quoi ça ressemble !

—    Alors, ce soir… je viens te chercher à l’appartement… à moins que tu ne doives corriger encore des copies…

—    C’est bon ! Je prendrai sur mon temps… Je suis curieux…

—    Génial ! Je vais chez Aizen Sosuke… Kukkaku ne va pas bien…

—    Dit moi quand est-ce qu’elle va bien cette fille ?

—    Lâche-là !

—    On verra… J’n’veux pas qu’elle t’arrache à moi… Grogna Shinji.

—    Personne ne le fera… »

 

Seul le silence répondit. Ichigo raccrocha brutalement en voyant la police et après un quart d’heure envoya un texto à Shinji « Ne doute pas de moi… je n’ai jamais proposé à qui que ce soit à part toi de vivre ensemble. Je ne te forcerai pas si tu ne veux pas… mais, comme toi j’espère. » Le musicien leva la tête vers la maison bourgeoise où vivait Aizen Sosuke et Kukkaku. Il descendit de voiture et sonna au portail.

 

La voix grave d’Aizen répondit quelques minutes plus tard.

 

« C’est moi Kurosaki Ichigo…

—    Kukkaku ne veut pas vous voir… Répondit Sosuke visiblement fatigué.

—    Pardon ?

—    Je sais, cela me surprends beaucoup… Elle est actuellement avec Soi Fong et Rangiku. Elle ne veut voir personne d’autre…

—    … Vous avez besoin de quelque chose ?

—    Non… merci. Si… si… ça allait mal… je pourrai vous appeler ? Je sais qu’il n’y a que vous qui puissiez la calmer. » Soupira Aizen visiblement à bout.

—    Bien sur… mon portable est ouvert…

—    Merci…

—    J’y vais… courage… »

 

L’homme ne répondit pas. Ichigo se recula pour apercevoir la maison à travers les arbres et fronça les sourcils en voyant la chanteuse à la fenêtre. Leurs regards se rencontrèrent mais, trop loin pour pouvoir y lire quoique ce soit. Longtemps ils s’observèrent silencieusement, jusqu’à ce que Kukkaku se détourne et ferme la tenture de sa fenêtre. Ichigo ne comprenait plus. Il finit par quitter le trottoir et la pluie se remit à tomber. La voiture redémarra quelques minutes plus tard, laissant derrière elle un sillon sur les routes déjà mouillées de la ville.

 

°°0°0°°

 

Le jour du départ était déjà arrivé. Ichigo se leva avant Shinji pour une fois. Il avait mal dormi et il tourna son visage vers son compagnon qui s’était mis en boule cherchant la chaleur de son corps. Les doigts d’Ichigo caressèrent les cheveux fins de Shinji. Ils avaient visités la maison la veille finalement. Shinji visiblement avait eu aussi un coup de cœur. Il l’avait regardé intensément et avait demandé comme pour se persuader qu’Ichigo était sérieux.

 

« Tu es sérieux ?

—    Veux-tu que je te fasse une demande le genou à terre ? Ironisa Ichigo.

—    Ne plaisante pas avec ça… C’est… si soudain…

—    Je n’ai pas le temps de perdre de temps. J’en ai assez perdu par le passé. Et je n’ai jamais été aussi sérieux Shinji. Alors… tu acceptes de vivre ici avec moi ?

 

Le blond traversa la pièce et se posta devant Ichigo, le visage grave.

 

« A une seule condition…

 

Ichigo fronça les sourcils en entendant cela. Son cœur se mit à battre plus vite.

 

« Que j’achète à égale partie cette maison !

—    Tu sais combien elle vaut ? Demanda Ichigo en ouvrant de grands yeux.

—    J’en sais foutre rien… par contre, comme mon compte sera à sec pendant les trente prochaines années, je te demande de me nourrir…

 

Ichigo éclata de rire et attrapa Shinji dans ses bras.

 

« Ça ce n’est pas un problème… cela ne me pose aucun problème… » Chuchota Ichigo en plongeant son visage contre le cou gracile de Shinji.  Le chercheur fronça les sourcils et continua en parlant à voix basse. « Je souhaiterai que nous parlions d’autre chose à ton retour…

 

Ichigo se redressa surpris et fixa Shinji. Ce dernier glissa son doigt dans l’échancrure du pull d’Ichigo et tira sur la chaine sur lequel pendait un cadenas.

 

« Je voudrais que nous parlions de « ça » à ton retour… »

 

En pensant à cela, Ichigo posa une main à son cou pour toucher le bijou offert par Jiruga. Il se sentait incapable de l’enlever. Son cœur se serra à l’idée que Jiruga puisse toucher le bijou pour y glisser sa clef et lui rendre sa liberté. Shinji observait Ichigo entre ses paupières mi-closes depuis un petit moment. Il avait sentit la nervosité de son amant et de le voir aussi sombre, le touchait. Mais, pour qu’ils puissent pleinement heureux et sans regret… il fallait que le bassiste se libère une bonne fois pour toute de son amour pour Jiruga Nnoitra. S’il fallait une chaine pour Ichigo pour vivre, c’était lui qui la lui passerait et personne d’autre. La partie était toutefois loin d’être gagnée…

Chapitre 31

L’ambiance était électrique dans les coulisses. Chacun des membres du groupe était plongé dans ses réflexions. Comme à chaque fois qu’ils devaient entrer sur scène… mais plus que. Apparemment, un élément invisible… quelque chose qu’aucun d’entre eux ne pouvait définir avait scindé les SoulsTorn. Chaque soir, les salles affichaient complets. Le succès était toujours au rendez-vous, même plus qu’auparavant. La gravité avait remplacé l’humeur bonne enfant. Kukkaku restait souvent seule dans sa loge, ne parlant presque plus aux autres membres du groupe qui ne savaient pas ce qu’ils avaient fait pour mériter d’être tenu brusquement à l’écart.

 

Chacun parut prendre comme un chemin différent. Gin passait son temps avec Rangiku qui avait été nommé assistante au cours de la tournée. Ashito et Soi Fong quittaient rarement leur chambre d’hôtel. Ganju devenait de plus en plus morose et commençait à vouloir finir au bar. Ichigo lui aussi restait de longues heures solitaires à tenir son cadenas dans la paume de sa main. Il revoyait l’expression de Shinji avec acuité. Celui de Jiruga lorsqu’il lui avait passé sa chaîne. Son cœur se serrait immanquablement. Mais… il fallait bien qu’il se rende à l’évidence. Il devait tourner la page.

 

Kukkaku se contrôla comme elle pouvait. Elle priait tous les deux qu’elle connaissait pour ne pas vomir sur scène. Elle avait encore perdu du poids. Pourtant, elle essayait de manger convenablement. Elle avait arrêté de fumer, de prendre du shit et autres substances nuisibles. C’était venu tout seul, alors qu’elle avait décidé de se rendre chez sa gynécologue pour prendre rendez-vous pour se faire avorter, … elle n’avait pas pu.  Elle était restée longtemps devant la façade de l’immeuble. Misérable dans ses interrogations mais, incapable de tuer la vie qui grandissait en elle, innocente de tous péchés contrairement à elle.

 

Elle s’était éloignée du groupe pas parce qu’elle le voulait mais, parce qu’elle tenait à garder son état secret. Seule… elle était seule et elle affronterait son destin. Kukkaku ferai face à Sosuke. S’il ne voulait plus d’elle… elle comprendrait. Pour elle, cette grossesse était comme la remise en question et la claque qu’elle n’avait jamais eu auparavant… et aussi, les conditions dans lesquelles elle avait eu son bébé. Elle ne mentirait pas à Sosuke sur la provenance de l’enfant. Elle voulait se sentir en paix avec elle-même et les autres. Kukkaku voulait que l’enfant n’ait pas à pâtir de ses erreurs. Un vague sourire vint éclairer ses traits tirés pour la première fois depuis longtemps. Elle était une battante après tout !

 

Ichigo observa le profil de la chanteuse et la trouva changer. Son regard suivit le mouvement inconscient de la jeune femme envers son ventre. Le bassiste plissa les yeux et s’aperçut de la fatigue de la jeune femme. Son maquillage était tellement parfait qu’il était presque impossible de voir les cernes et les fines rides qui entouraient le contour de ses yeux. Ichigo s’aperçut également que les os de la jeune femme étaient plus saillants. Que se passait-il ? Le musicien se promit d’aller à sa rencontre à la fin du spectacle.

 

Le signal fut donné et le groupe entra sous des gerbes d’étincelles. Kukkaku s’avança en marchant vers le centre de la scène qui lui semblait beaucoup plus grande que d’habitude. Tout comme la lumière qui lui brûlait la rétine. La salle lui semblait sombre comme un abîme d’où provenait des vagissements à peine couverts par la voix de soprano de soi Fong. Elle reprit le chant… La musique lui parut étrangement forte. La voix d’Ichigo était si sombre comme si elle l’appelait aux enfers pour les fautes qu’elle avait commise. Elle attrapa son micro comme s’il se fût agi d’un bateau ivre et elle s’accrocha à sa raison pour ne pas sombrer.

 

La jeune femme se projeta presque vers son public qui l’appelait, elle avait un mal fou à rester sur ses jambes. Tout comme elle se retenait de céder aux sirènes qui la poussaient presque à vouloir se jeter dans le vide. Sa voix s’était faite plus puissante presque désespérée durant le long du concert. Elle ne voyait pas les regards inquiets des autres musiciens. Contrairement à son habitude elle ne partit pas en coulisse pour se rafraîchir et changer de tenue. Elle resta accrochée au micro. Kukkaku était perdue et incapable de se diriger sous cette clarté aveuglante, ses cris qui l’appelaient. Et cette douleur qu’elle sentait en elle montant de plus en plus prête à l’engloutir.

 

Malgré sa souffrance Kukkaku tint bon jusqu’à la fin du show. Ses doigts avaient blanchi aux jointures à force de serrer le micro. Son corps était en sueur. À sa surprise, une main saisie sa taille, la voix douce d’Ichigo lui parvint comme dans un brouillard.

 

« Tien toi à moi Kukkaku… »

 

La jeune femme se tourna vers le bassiste et eut un choc. Le visage souriant de Kaien apparut devant elle. Les larmes coulèrent sur ses joues. Elle suivit sans un mot le musicien et s’effondra une fois arrivé dans les coulisses. Ichigo eut juste le temps de la retenir pour qu’elle ne tombe pas violemment sur le sol. La panique envahit les coulisses. Ichigo souleva le corps de la chanteuse entre ses bras pour se diriger vers sa loge. Tous se reculèrent sur son passage. Ichigo entendait les voix des autres membres du groupe mais, ne put leur répondre. Tout ce qu’il demandait sèchement, s’était de l’eau, d’appeler les secours et de l’air !

 

Dans la loge de l’artiste, Ichigo vit sur la glace des photos d’Aizen tout autour de son miroir avec des roses et mots suspendus. Une photo du groupe était placée en plein milieu. Ichigo eut l’impression de voir un sanctuaire plutôt qu’une loge. Il posa doucement le corps de la jeune femme sur son canapé. Il défit les lacets qui compressaient son buste. La jeune femme parut mieux respirer.

 

« Tu vas te faire mourir avec cet engin de torture Kukkaku… »

 

Mais, la chanteuse était évanouie, incapable d’entendre quoique ce soit. Ogido apparut à la porte et repoussa le bassiste.

 

« Faite de votre mieux…

—    Faites en sorte que tous sortent…

—    Moi aussi ?

—    Non, … si j’ai besoin d’aide.

—    J’reste aussi ! » Lança Ganju d’une voix péremptoire. « Je ne quitterai pas ma sœur. »

 

Ogido observa le batteur en sueur et paraissant aussi malléable que du granit.

 

« Fermez la porte ! »

 

Ganju envoya promener tout le monde et s’appuya contre le battant. Il observa les gestes du médecin d’Ichigo. Son regard glissa sur le bassiste qui paraissait très ému. Ganju avait remarqué le froid qui s’était installé entre la chanteuse et le musicien, mais, n’était pas intervenu.  C’était eux que ça regardait. Mais, voir sa sœur dans cet état, cela lui rappelait la mort de son frère. Lorsqu’on tambourina à la porte et que la voix des secours se fit entendre, Ganju consentit à se reculer.

 

Ichigo voulu se joindre au secours mais, Ganju lui barra le chemin.

 

« Tu viendras plus tard. Je me charge de ma sœur… »

 

Impuissant, le bassiste regardait s’éloigner l’ambulance. Soi Fong le rejoignit accompagné de Gin et Ashito. Les quatre musiciens se prirent la main. Un froid venait d’être jeté sur la tournée qui était presque sur le point de s’achever.

 

°°0°0°°

 

Aizen Sosuke réussit à entrer malgré la barrière de média posté devant les portes de l’hôpital. Il reconnut Ganju qui l’attendait sombrement. Ce dernier l’invita à le suivre.

 

« Que s’est-il passé ?

—    Elle n’était pas bien lors de notre dernier spectacle… Ichigo a fait ce qu’il a pu pour la soutenir, mais, elle s’est effondrée en arrivant dans les coulisses.

—    C’est grave ?

—    Elle est enceinte ! »

 

Sosuke tourna son visage surpris vers Ganju, mais, lui continuait sa route d’un pas décidé. L’avocat se reprit et continua sa marche. Ses mains tremblèrent légèrement et l’annonce de la grossesse lui faisait l’effet d’un coup de poignard. Il se sentait perdu soudainement. Son cœur cognait douloureusement dans sa poitrine et c’est comme s’il entrait dans un état second. Pourtant… d’ici quelques minutes, il verrait sa fiancée.

 

Quand il entra, le visage pâle et les traits émaciés de la jeune femme lui firent peur. Kukkaku leva les yeux vers lui et le désespoir qu’il lut à l’intérieur lui retourna l’estomac. Sosuke se tourna vers Ganju et lui demanda sereinement.

 

« Pourrais-tu nous laisser seuls un moment… s’il te plaît ? »

 

Ganju observa sa sœur qui hocha la tête et il rencontra à nouveau le regard énigmatique de son interlocuteur.

 

« Ok… mais, si vous avez besoin de quoique ce soit… »

 

Sosuke soupira et se tourna vers Kukkaku qui désigna une chaise à côté d’elle.

 

« J’ai besoin de te parler Sosuke…

—    Moi aussi…

—    Pourrais-je parler en premier ?

—    Oui, … mais… comment te sens-tu ?

—    Mal… très mal… »

 

L’avocat plongea son regard dans celui de Kukkaku et sentit qu’il allait entendre des choses qu’il n’aimerait pas écouter. Ses yeux se posèrent sur les mains fines qui se serraient contre son cœur, comme si elles le retenaient de toute tentative de fuite.

 

« Sosuke… je t’ai trompé…

 

Ce dernier ne broncha pas. Il se tenait très raide sur sa chaise. Kukkaku repris ne se laissant pas le temps ou presque de respirer.

 

« J’ai fait des choses horribles Sosuke… Je t’ai trahi, … mais, j’ai aussi trahi la confiance d’un ami… de mes amis…  Je… je ne sais pas pourquoi et comment j’ai pu déraper à ce point-là. J’en suis sincèrement désolée. »

 

Les larmes bordèrent ses yeux mais, Kukkaku repris sa respiration et sa voix continua

 

« Je ne pourrai jamais rattraper le mal que je vais t’infliger, et que j’inflige aux autres. Je voulais juste une sorte de souvenirs… je le voyais s’éloigner de moi et je n’ai pas supporté. J’ai toujours pensé qu’il resterait enfermé dans sa douleur qui était si identique à la mienne… Mais, il aime à nouveau…

—    Tu parles de Kurosaki ? Demanda Aizen la mâchoire crispée.

—    Hai… Il n’a rien fait… ne soit pas en colère contre lui. C’est moi toute seule qui me suis mise dans cet état. Sosuke… je l’ai drogué avec du GHB… »

 

Les yeux d’Aizen s’ouvrirent sous le coup de la surprise. Il souffla choqué.

 

« C’était donc toi qui l’avais drogué ?

—    Oui… Je… je voulais qu’avant qu’il ne redevienne heureux et qu’il s’éloigne de moi, qu’il me laisse quelque chose de lui. J’avais l’impression que Kaien me quittais une nouvelle fois. Je ne pouvais pas laisser faire cela. Alors… alors, je l’ai drogué alors qu’il était soûl. C’est… c’est quand il m’a prise que j’ai voulu faire marche arrière mais, il était trop tard. J’ai fait une cruelle erreur et j’ai blessé Ichigo mais, il ne le sait pas… je t’ai trahi…. Aussi et… et j’ai mal… si mal… » Souffla Kukkaku. Son regard luisait d’une volonté qu’il n’avait jamais vue avant. « Je ne pourrai jamais me racheter pour ça… Je comprendrai que tu veuilles me quitter… Je comprendrai si tu veux me haïr… je ne mérite aucun pardon de ta part… »

 

Sosuke observa la jeune femme au fond de son lit. Il était blessé mais, lui que pouvait-il dire ? Il avait trompé cette femme plus d’une fois et elle lui avait toujours pardonné. Et puis… elle était enceinte. Lui avait toujours voulu un enfant plus que tout… quoiqu’elle aie pu faire, jamais il ne pourrait l’abandonner malgré la douleur qui le tenaillait.

 

« Je… suis content que tu m’aies dis la vérité… Si tu m’avais dit que j’étais le père de l’enfant, je n’aurai pas pu te pardonner. »

 

Voyant la surprise sur les traits de Kukkaku, Sosuke reprit mal à l’aise.

 

« Je suis stérile. Je n’ai jamais osé t’en parler, car, je savais qu’un jour ou l’autre tu aurais voulu des enfants et moi, je n’aurai pas pu te les donner.  Alors… de quoi aurai-je l’air, si je te rejetais alors que je t’ai tant de fois trompé et que tu m’as toujours pardonné ? De quoi aurais-je l’air, si je quittais la seule femme que j’ai aimée dans ma vie ? De quoi aurai-je l’air de te repousser alors que tu as réussi là où moi, je ne pourrai jamais te satisfaire ? Je… J’ai toujours eu envie d’avoir un enfant de toi, mais, j’avais renoncé à ce phantasme…  » Sosuke passa une main nerveuse dans ses cheveux et proposa à sa fiancée. « Et si nous nous mariions pour de bon, et que nous fassions comme si j’étais le père de cet enfant ? Kurosaki… n’en sera jamais rien ! Toi et moi serions les seuls à savoir… Lui, n’espère pas avoir d’enfants… alors que nous… nous pourrions être heureux et former une famille ensemble ? »

 

Kukkaku sentit les mains de Sosuke lui étreindre les siennes. Elle ouvrit la bouche pour la refermer stupéfaite. Elle n’avait absolument pas pensé à ce genre de scénario. Kukkaku secoua la tête et repris d’une voix calme.

 

« En somme… tu me demandes de ne rien dire à Ichigo… et de faire comme si cet enfant venait de toi ?

—    Kurosaki ressemble à Kaien trait pour trait… qui se douterait qu’il puisse s’agir de lui le père de l’enfant ? Il sera un Shiba comme un autre ! Non… un Aizen comme un autre… » Repris Sosuke en fronçant les sourcils. « Tu serais toujours d’accord pour m’épouser ?

—    Tu n’es pas en colère contre moi ? Demanda hésitante Kukkaku.

—    Je crois… que tu t’es punie toute seule ! Par contre, je ne pense pas être aussi magnanime si tu recommençais. Je suis amoureux de toi… Dès que je t’ai aperçu avec ton frère, tu rayonnais tellement à ses côtés… Tu es si belle… Il n’est pas question pour moi de t’abandonner. Après tout… un mariage, c’est pour le meilleur et pour le pire…

—    J’ai peur quand tu me dis cela… Chuchota Kukkaku soudainement très fatiguée.

—    Tu n’as rien à craindre Kukkaku, … je protégerai notre famille ! L’aimes-tu ?

—    Non… Non, … je n’aime que toi…»»

 

Sosuke observa les paupières clignotantes de Kukkaku et la regarda s’endormir. Il prit une profonde inspiration. Un sourire ironique flotta sur ses lèvres. Dire qu’il allait avoir un enfant grâce à un gars qui ne pourrait pas en avoir pour faute d’aimer les hommes. Jamais Kurosaki ou qui que ce soit ne serait au courant. L’avocat se leva et s’approcha d’une fenêtre. Son regard tomba sur les SoulsTorn qui répondaient aux questions des journalistes en bas de l’hôpital. Ses yeux s’attardèrent sur la silhouette de Kurosaki. Ses longs cheveux blancs étaient ébouriffés contrairement à son habitude. Il songea que dans son malheur, la chance lui souriait… deux hommes qui se ressemblaient trait pour trait…

 

°°0°0°°

 

Dans l’avion, chacun essayait de distraire Kukkaku. Les trois dernières dates avaient été annulées. Pour être reporté à plus tard. Rangiku avait fait son rapport à Kyouraku et le planning du groupe allait chambouler pendant quelque temps. Ichigo caressait sans cesse son collier. Il se sentait oppressé. Il savait qu’une fois rentrer il devrait rendre des comptes à Shinji.

 

Ce dernier s’était arrangé avec Grimmjow pour commencer les travaux. En fait, le chercheur avait pris sur ses week-ends et ses repos pour faire accélérer les démarches pour l’achat de la maison. Apparemment, il ne manquait plus que sa signature pour que la vente soit conclue. Cela n’avait pas empêché Hirako de donner ses ordres pour que leur maison soit habitable rapidement. Il avait obtenu les clefs et avait obtenu toutes les autorisations de travaux nécessaires. Shinji lui avait dit que leur dernier clip avait été diffusé sur les ondes et qu’une Shiro magna avait envahi les rues de Tokyo.

 

Ichigo finalement s’attendait au pire. Il connaissait les otaku japonais. Soi Fong vint se joindre à lui et demanda soucieuse.

 

« Tu n’es pas enceinte toi aussi ?

—    Je ne suis pas enceinte, … c’est physiologiquement impossible…

—    On n’sait jamais… Ça n’a pas l’air d’aller…

 

Ichigo tourna son visage vers elle et haussa un sourcil interrogateur. La petite brune s’essuya le bout du nez et s’expliqua devant l’attitude du bassiste.

 

—    « Ben… on n'a rien vu pour Kukkaku, alors… comme toi et elle vous êtes toujours sur la même longueur d’onde...  on se posait la question de savoir si pour toi… ça allaitJe ne suis pas enceinte !

—    Je le sais, … c’était… une mauvaise blague, je te l’accorde. Merde ! Tu ne m’aides pas… Grogna-t-elle. Je pensais que se serait simple de reprendre le rôle de Kukkaku. Enfin, je voulais savoir si toi ça allait, car apparemment tu déprimes tout seul dans ton coin comme elle…  Si on n’a pas pu être là pour elle, qu’on le soit au moins pour toi !

—    C’est gentil, … je répète et tu pourras le dire aux autres… non, je ne suis pas enceinte et… je suis préoccupé, car, je viens d’acheter une maison. Shinji a déjà avancé pas mal de choses mais ce qui m’inquiète, c’est que je n’ai toujours pas signé les documents et en plus je voudrai prendre un comptable…

—    Tu ne l’as pas encore fait ? Demanda Soi Fong stupéfaite.

—    Non… Pourquoi toi si ?

—    Évidemment ! C’est la première chose que l'on doit faire… Shiro… T’es inconscient !

—    Ah non… ça n’va pas recommencer… Grogna le jeune homme.

—    Mais enfin… Ichi…

—    Ok… je m’en occuperai en descendant de l’avion. Tu crois que si je fais une demande devant les média… je trouverai la perle rare ?

—    Imbécile ! C’est la pire chose à faire… Demande à Lisa. Elle a toujours de bons filons pour ce genre de travail.

—    Ok… je lui en parlerai… Et… Kukkaku, ça va ?

—    Oh, … ça à l’air. Elle va rentrer dans un hôpital durant une ou deux semaines, ça va dépendre de la manière dont elle reprend du poids. Je n’en reviens pas… » Souffla Soi Fong.  « Jamais, je n’aurai cru qu’Aizen soit si… attendrissant !

—    Tu m’inquiètes… Marmonna Ichigo. Toi ? Attendri ?

—    Ça veut dire quoi ta réflexion ?

—    Rien… rien…

—    Enfin, je te laisse. Je suis rassurée si ce n'est que quelques soucis matériels qui te préoccupent. Je vais aller dormir… profite s’en toi aussi ! »

 

Ichigo s’enfonça dans son siège et entreprit de dormir, ce qui n’était pas une mauvaise idée après tout.

 

°°0°0°°

 

Grimmjow attendait patiemment Hirako Shinji. Le nouveau compagnon d’Ichigo valait son pesant de cacahuètes. Lui avait choisi un homme calme et posé, Ichigo se retrouvait avec une vraie pile électrique à la langue de vipère. Jamais, il ne lui avait paru serein. Ce qui était sûr, c’était qu’une fois qu’il avait une idée en tête… rien ne pouvait l’arrêter. Ce matin-là, comme à son habitude il s’avança vers lui sombrement.

 

« Ça y est… Kurosaki a signé les papiers et… vous pouvez commencer les gros travaux.

—    Je peux voir ?

—    Quoi ?

—    Les papiers ! »

 

C'était un véritable moment de délectation. Grimmjow prenait plaisir à se moquer du blond. Pas qu’il ne l’appréciait pas. Au contraire, il avait de l’estime pour lui… c’était juste que c’était amusant de l’agacer. Son regard noir, faillit lui amener un sourire. Toutefois, avec une maîtrise qu’il ne se connaissait pas Grimmjow attrapa la liasse de feuilles que lui tendait Hirako.

 

« C’est bon cette fois-ci ? 

 

Grimmjow jeta un coup d’œil aux feuilles proprement signées et les rendit à l’entrepreneur.

 

« Alors ?

—    Quoi alors ? repris Grimmjow.

—    Vous allez commencer ?

—    Bien sûr… en fait, mes gars ont commencé depuis une heure…

—    Mais… Fit Shinji en ouvrant de grands yeux.

—    C’était juste pour vous faire enrager…

—    Salaud !

—    Tss… Tss… ça n’vous va pas…

—    Comment Ichigo peut vous faire confiance ? Ça je ne comprends pas ! »

 

Le regard que lui jeta l’homme interpella Shinji qui fronça les sourcils. Le blond suivit l’entrepreneur et vit qu’effectivement trois hommes s’occupaient du mur de soutènement. Sans plus faire attention au blond qui foudroyait son dos, Grimmjow se posta devant le plan de l’architecte et suivit du regard la progression du travail.

 

« Merde ! Jura le chercheur.

—    Shinji…

 

Surpris le blond se tourna pour faire face à un Ichigo en compagnie d’un homme qu’il ne connaissait pas. Hirako plissa les yeux pour détailler avec attention.

 

« J’pensais que tu dormais ce matin…

—    T’as oublié ton portable et y’a Kisuke qui cherchait à te joindre apparemment, on aurait demandé à ce que tu participes à une conférence en… truc moléculaire…

 

Shinji soupira et se dirigea vers Ichigo et tendit la main.

 

« Je ne peux pas te demander de retenir un message…

—    Tu sais… quand on parle au saut du lit d’ingénierie moléculaire, … je fais comme un rejet… surtout si c’est Kisuke qui délivre le message… Soupira Ichigo visiblement fatigué.

—    Un rejet hein… Qui est ce ?

—    L’ancien propriétaire… Le visage d’Ichigo s’éclaira. Tu ne devineras jamais… je le connaissais. Nous allions à la piscine ensemble… il y a deux - trois ans de cela environ…

 

Amagai observa l’homme qui le fixait intensément. Visiblement, il n’écoutait que d’une oreille ce que lui disait son amant.

 

« Comment ça tu allais à la piscine avec lui ? Fit la voix de Jaggerjack.

 

Surpris Shinji se tourna vers l’entrepreneur qui s’avança vers Ichigo apparemment énervé.

 

« T’as même pas voulu aller aux îles Grenadines avec moi à l’époque ! Remarqua Grimmjow.

—    C’était après que nous ayons rompu…

—    Quoi ! S’exclama Shinji. Ce gars, c’est ton ex ?

—    Oui… Tu ne lui as pas dit ? Demanda Ichigo en se tournant vers Grimmjow.

—    Nan mais ça ne va pas ! Je vais lui dire… Salut… ch’suis l’ex de votre actuel petit ami et j’ch’suis embauché pour refaire la maison !

—    C’est vrai… Marmonna Ichigo. Shinji… Jaggerjack-san est mon ex…

 

Shinji se tourna vers Grimmjow et le foudroya du regard.

 

« Vous vous êtes bien amusé ?

—    Un peu… avoua Grimmjow avec un petit sourire carnassier.

—    J’aurai dû te le dire, … mais… j’ai oublié… Marmonna Ichigo.

—    T’en as encore des oublies comme cela là ? Et lui… c’est aussi un oublie ? Fit Shinji en désignant Amagai qui maintenant cru que sa bonne étoile était encore partie se faire la male.

—    Non, … c’est juste une connaissance. Il n’y a rien entre nous ! » Ichigo se tourna vers Amagai qui essayait de paraître impassible. « Je suis désolé… »

 

Le portable d’Ichigo sonna avec insistance et exaspéré le prit et faillit hurler.

 

« Quoi ?

—    Wouah… t’es énervé… Grogna Gin.

—    Non, … enfin si…

—    Ben, tu n’risques pas de te sentir mieux…

—    Qu’est ce qui se passe ? Kukkaku a perdu son bébé ? Fit Ichigo inquiet.

—    Nan… Mais, c’n’est pas mieux…

—    Qu’est ce qu’il peut y avoir de pire ? Demanda Ichigo en blêmissant.

—    Ganju a présenté sa démission à Kyouraku-san… Nous n’avons plus de batteur !

—    Quoi ! » Fit Ichigo d’une voix éteinte… une main sur le cœur comme s’il était victime d’un infarctus.

 

Shinji se calma immédiatement et observa son compagnon devenu très pâle.

 

« Comment ça il est partie ? Comme ça, sans nous prévenir ?

—    Ben… ça n’allait pas trop depuis que Kukkaku est tombée dans les pommes le dernier coup sur scène… Et… là, elle n’va à nouveau pas bien…

—    Je suis au courant… » marmonna Ichigo en se dirigeant vers une porte fenêtre les épaules crispées.

—    Bref… Ganju a dit à Kyouraku qu’il voulait s’occuper de sa sœur pour décharger Aizen !

—    On fait comment nous en attendant ?

—    J’vais faire une recherche… j’ai quelques potes qui sont plutôt bon… » Affirma Gin plus ou moins d’une voix certaine.

—    Mais, j’en connais pas des beaucoup des comme Ganju…

—    C’est sûr… » Confirma le guitariste.

—    Kyouraku-san…

—    Ouaih… il va chercher aussi… Tu me diras… ça nous donne le temps d’écrire le prochain album…

—    Nous avons le temps à présent…

—    Il faudrait qu’on se réunisse… » Décida Gin soudainement.

—    Ce matin ?

—    Hai… J’appelle les autres et on se rejoint chez toi…

—    A l’appartement ?

—    Non… ta nouvelle maison ! Pour une fois qu’on a une bonne nouvelle !

—    Apporte des bières… » Marmonna Ichigo.

—    Ok ! J’arrive… par contre, je viens en catimini sinon Rangiku va se joindre à nous.

—    Fait comme tu veux !

—    Hai ! hai… à tout de suite ! »

 

Shinji s’approcha d’Ichigo qui jurait entre ses dents.

 

« Quelque chose de grave c’est encore produit ?

 

Le bassiste se tourna vers son compagnon et il marmonna

 

« Je n’ai plus de batteur… après, Kukkaku… c’est son frère qui part…

—    Attend Ichi… Kukkaku est juste enceinte ! Elle va revenir…

—    Je le sais… mais, à deux en même temps…

—    Tu as ton autre album à préparer… ça ira…

—    Oui… 

—    Tu ne connais pas de bon batteur ? » Demanda Grimmjow qui suivait la conversation plutôt que son chantier.

—    Nan…

—    Kensei pourrait en connaitre un !

—    Kensei ? Interrogea Ichigo.

—    Tu t’souviens plus de la boite où tu t’es produit, là où tu t’es tiré avant que je puisse discuter avec toi !

—    Ah… cette boite…

—    Oui… Kensei à de nombreux potes musiciens avec tous les groupes qui se produisent. J’pourrai t’arranger un rendez-vous… Suggéra Grimmjow.

—    Ok… de toute façon, plus on cherchera… plus nous aurons de chance de trouver quelqu’un qui nous convienne. Dans tes connaissances tu ne connaitrais pas un comptable par hasard ? »

 

Grimmjow haussa un sourcil surpris. La voix d’Amagai surpris tout le monde.

 

« Je suis gestionnaire…

 

Ichigo tourna son visage vers Amagai qui lui parut gêné d’avoir osé lui faire la proposition. Le visage du bassiste s’éclaira

 

« Vraiment ? Vous seriez capable de vous occuper de mes affaires ? De la compta et de tous mes papiers ?

—    Je l’ai fait pour une grande entreprise nationale… je pense pouvoir m’occuper au mieux de vos intérêts… Sourit Amagai.

—    Ok !

—    Comment ça ok ? » Fit Shinji en observant son amant. « Si tu recrutes ton personnel comme ça… tu vas te faire rouler dans la farine… Soit un peu plus…

—    Ecoute… j’y comprends rien en compta…

—    Je suis diplômé de l’université de Honjo… je me tiens à votre disposition pour vous montrer toutes mes qualifications…

—    J’les vérifierai… Maugréa Shinji. Si je le laisse faire, il va encore faire des conneries…

—    Et bien… » Souffla Grimmjow ébahit.

 

La porte de l’entré s’ouvrit et bientôt la pièce fut envahit par les membres rescapés des SoulsTorn qui avait prévu un pique-nique sur le sol de la cuisine. Tous participèrent au repas et à la discussion sur la survit du groupe. Ichigo s’alluma une cigarette sous le regard surpris de Grimmjow et réprobateur de Shinji. Mais, il avait besoin de se détendre. Les difficultés s’enchainaient mais aucune ne se ressemblait. Maintenant, il devait prendre son avenir en main… et sortir le groupe de l’ornière dans lequel il se trouvait.

 

 

Chapitre 32

Installé au bord de la piscine et observant du coin de l’œil les ouvriers devenus des amis à force de les voir chaque jour, Ichigo terminait sa cigarette pensif. Cela faisait une semaine qu’il avait appris que Kukkaku refusait de rejoindre le groupe et qu’elle se consacrerait à sa vie de famille. Le second album était presque prêt et les chansons étaient faites pour être chanté par une femme. Kyouraku lui avait proposé des noms de chanteuses, mais pour l’instant, le bassiste avait rejeté tous les noms qu’on lui avait donnés.  

 

En fait, Ichigo songeait à une chanteuse, mais… cette dernière vivait en Allemagne et comment la retrouver ? Jetant un œil sur sa montre, Ichigo soupira. Les autres n’allaient pas tarder à arriver avec le batteur qu’Ichigo avait déniché chez Muguruma. Soi Fong avait accepté de jouer la chanteuse le temps du recrutement. Elle préférait largement son clavier et faire la choriste plutôt que de passer devant le micro seule et porter le groupe le temps des spectacles.

 

Un raclement de gorge le tira de ses pensées. Grimmjow s’assit en face de lui sur la terrasse.

 

« J’pensais pas que se soit aussi compliqué la vie d’un groupe… »

 

Ichigo sourit vaguement puis, son regard retourna dans le flou. Il tira à nouveau son paquet de cigarettes et s’en alluma une. Le musicien se moquait éperdument de savoir si Grimmjow comprenait ou non son nouveau monde. Il avait assez de monde qui lui tournait autour dans son propre milieu professionnel pour avoir envie que ses seuls amis qui n’en faisaient pas partie le lui rappel.

 

« T’es accro ?

 

Le bassiste leva un sourcil en observant Grimmjow. Puis, son attention se reporta sur sa cigarette. Ichigo haussa les épaules et murmura.

 

« Ce ne sont que des cigarettes…

—    Tu sais, ça provoque un cancer…

—    J’ai arrêté la drogue alors ne me demande pas d’arrêter la clope ! »

 

Ichigo se leva exaspéré soudainement. Il s’éloigna sous le regard surpris de Grimmjow qui le retint par la main.

 

« Eh Attend… tu te droguais ? » Se soucia-t-il.

 

Le musicien se tourna vers Grimmjow et le fixa droit dans les yeux. L’entrepreneur scrutait le visage fermé d’Ichigo. Il ne lui connaissait pas cet air sombre et renfermé. Certes, Ichigo n’avait pas toujours eu la vie facile avec lui, mais, jamais il n’avait vu cette… aura presque menaçante autour de lui.  Le Ichigo qu’il avait connu était bel et bien mort. Il en restait quelques prismes, mais, l’homme en face de lui était un inconnu.  

 

« Mais qu’est ce qui t’es arrivée ces dEmiers temps ?

 

Ichigo ouvrit la bouche pour répondre mais la voix de Soi Fong le coupa dans sa déclaration.

 

—    Ichi… on est là ! »

 

Shinji apparu sur le seuil de la terrasse et fronça les sourcils en voyant la main de Grimmjow sur l’avant-bras du musicien. Ichigo se détacha et rejoignit Shinji qu’il prit dans ses bras, visiblement heureux de le retrouver. Cet accueil chaleureux détendit Shinji dont le regard s’adoucit considérablement.

 

« Tu as pu te libérer ?

—    Hai… je voulais être au moins rassuré pour ce problème-là… et j’ai l’impression d’avoir bien fait de venir… »

 

Ichigo haussa les sourcils de surprise, ne voyant pas de quoi le blond lui parlait. Et surtout pourquoi son regard lançait des éclairs vers Grimmjow. Gin attira son attention.

 

« Bon finit les mamours les gars… J’veux être vite fixé sur ce Karya Jin…

—    Allons-y ! » Souffla Ichigo.

 

S’éloignant avec le groupe, Ichigo rejoignit un homme qui devait avoir à peu près le même âge que lui. Shinji lança un regard sombre à Grimmjow qui le lui redit. Jin était habillé d’un costume ce qui tranchait avec le style du groupe. Mais, le bassiste avait assisté à un de ses concerts et il assurait bien plus que tous ceux que Gin et Kyouraku lui avait présentés. Les yeux d’Ichigo s’agrandirent de surprise en voyant Emie devant l’entrée de la maison. Soi Fong eut un sourire…

 

« On ne voulait rien te dire, on n’était pas sûr qu’elle soit libre à temps…

—    Je suis content… » Chuchota Ichigo.

 

Ichigo se dirigea vers la jeune fille et la prit dans ses bras. Shinji qui observait la scène se crispa. Grimmjow ricana.

 

« Va falloir t’y faire…

—    Boucle là ! Grogna Shinji.

—    Bon… les retrouvailles ont les fêtera après… S’écria Ashito, surprenant tout le monde. Moi, je veux être fixé sur le groupe ! Déclara plus sombrement le musicien.

—    Ok… on va au studio… »

 

Tous se dirigèrent vers le fond de la maison, emménagé en studio. Ichigo prit la main d’Emie et lui demanda en anglais.

 

« Comment ? Je veux dire comment ont-ils su ? Et tu es là pour longtemps ?

—    Oh… Vous avez parlé à Monsieur Kyouraku de moi. Et… il a fait des recherches. Mon groupe se porte mal, car deux musiciens sont partie et à deux, c’est compliqué.  Alors, j’ai accepté sa proposition pour un essai avec vous.

—    C’est dommage, vous étiez bien tous les quatre.

—    Oui, mais, Billy a préféré ses études… Mais, je suis contente, car je vais encore jouer avec vous.  Monsieur Kyouraku a dit que vous ne trouviez personne à votre goût, j’espère que cela marchera entre nous…

Moi aussi et j’en suis certain… » Sourit chaleureusement Ichigo.

Tous s’installèrent derrière leurs instruments. Les ouvriers furent invités à suivre l’évolution du recrutement, puisqu’ils étaient toujours présents lors des débats et des essais qu’ils faisaient soit avec les chanteuses ou le batteur. Grimmjow et Shinji s’installèrent dans le fond de la salle avec les spectateurs. Chacun s’installa derrière ses instruments. Ichigo brancha son empli et vérifia la tonalité de sa basse. Tous étaient sombres et tendus. L’avenir de leur groupe dépendait beaucoup de l’alchimie qui se dégagerait durant ses répétitions.

 

« Emie… tu connais tous les morceaux ? Demanda Ichigo en la fixant droit dans les yeux.

—    Oui… Sourit la blonde. Je connais tous les morceaux… et j’ai un répertoire assez étendu pour jouer des chansons d’autres groupes. Si vous voulez entendre l’étendue de mes capacités…

—    Et toi Jin ? » Interrogea Ichigo en observant le batteur.

 

Ce dEmier faisait tourner ses baguettes dans le vide et hocha la tête. L’homme dans l’intervalle avait retiré sa veste et remonté ses bras de chemise. Ses traits taillés à la serpe étaient immobiles contrairement à son regard d’aigle. La gorge d’Ichigo se noua en songeant à Ganju et à sa bonne humeur. Karya n’était pas du genre à plaisanter ou à alléger l’atmosphère.

 

« Ichigo… sur quel titre tu veux commencer ? Demanda Gin.

 

Le roux réfléchit vaguement et déclara.

 

« On va commencer doucement… Anywhere ! Ça vous convient ?

 

Tous se jetèrent un coup d’œil. La tension était palpable entre les musiciens.

 

« Ok… on y va… »

 

Soi Fong commença à jouer, suivit par tous les musiciens… la voix d’Emie se posa sur les accords et sa voix cristalline transforma le morceau. Sur le premier couplet le couple Ichigo, Emie se chercha du regard et sur le timbre. La chanteuse modula sa voix pour reprendre seule. Une certaine crainte avait envahi le couple pourtant au couplet suivant leurs voix se trouva et Emie se libéra en confiance, soutenu par la chaleur du regard du bassiste. Ichigo n’avait plus qu’à l’accompagner.

 

Comme si le groupe avait enfin compris, tous se mirent à jouer plus fort se délivrant lui-même de ses angoisses. Un sourire envahit chaque visage. La fin de la chanson fut plus émouvante. Ce n’était plus le désespoir qui animait comme auparavant la chanson mais, l’espoir et la personnalité de la jeune chanteuse y était pour beaucoup.

 

Ensuite Soi Fong déclara qu’elle voulait continuer sur Lies. Tous s’adaptèrent et la voix de soprane de Soi Fong résonna, suivit de celle de Emie. Tous s’arrêtèrent de jouer en sourdine pour reprendre brutalement comme une explosion assourdissante. La voix d’outre-tombe d’Ichigo résonna dans la pièce, aidée par le chuchotement de Gin qui l’accompagnait. Emie répondit à Ichigo qui l’accompagna sur le couplet. La voix cristalline et sombre se mélangeait à merveille. Grimmjow était scotché par ce qu’il voyait. Jamais il n’avait pensé qu’Ichigo puisse jouer de cette manière ou avoir une telle présence animale. C’était comme s’il découvrait une autre personne. Non, il voyait tel qu’était Ichigo.

 

Il était fasciné. Il se rendit compte qu’il n’était pas seul, tous ses ouvriers étaient comme sous le choc. La porte à côté d’eux s’ouvrit sur Amagai qui salua tous les spectateurs. Le groupe venait de terminer leur morceau.

 

« On s’en fait un troisième ? Demanda Ashito.

—    Tu veux jouer quoi ? Interrogea sa femme.

—    Je ne sais pas…

—    Connaissez vous la chanson This is a love song ?

 

Tous les musiciens se cherchèrent du regard et apparemment tous l’avait déjà entendu. Gin partit déposer sa guitare électrique contre une sèche. Soi Fong et Ashito commencèrent suivit par un Ichigo plutôt nonchalant. Les musiciens se mirent à marcher tout en faisant un chœur pas très crédible sur le couplet. Mais, la bonne humeur y était. Emie mise en confiance se mit à exécuter quelques pirouettes et prendre des pauses de femmes fatales ou mi-enfant au fil des mots qu’elle chatonnait. Une ambiance détendue, plus sur le ton de la récréation prit place.

 

Le groupe continua ainsi pendant une heure. Reprenant des morceaux d’autres groupes ou les leurs. Shinji observa les SoulsTorn. Il était différent par la présence de la jeune fille qui donnait une autre dimension au groupe. Il n’était plus grave, sensuel et désespéré. Les SoulsTorn étaient plus  mur en quelque sorte. La jeune fille paraissait ingénue mais, elle possédait un je ne sais quoi de professionnelle de maturité que n’avait pas Kukkaku. De plus, la présence du batteur assez charismatique et plus âgé apportait sans conteste une autre aura. Ils paraissaient transfigurés. Shinji sentit que le groupe devant lui, s’il ne se décomposait plus par sa chanteuse ou un autre membre défaillant… était sur les bons rails pour durer.

 

Tous quittèrent le studio pour retourner travailler, seul Shinji et Amagai restèrent. Ichigo se tourna vers son amant lorsqu’ils eurent finit

 

« Alors qu’en as-tu pensé ? Interrogea le bassiste souriant.

—    Tu n’étais pas en forme ?

—    Si… enfin non… Marmonna Ichigo après quelques secondes de réflexions.

—    C’est bien ce que je me disais… Mais, c’n’est pas grave… Tu étais trop inquiets ces dEmiers temps. »

 

Shinji qui avait l’habitude d’être surpris avec Ichigo et ne se priva pour l’enlacer. Une profonde tendresse passa entre les deux hommes. Un petit toussotement les fit se tourner. Ichigo croisa le regard surpris de Emie. Soi Fong mécontente marmonna

 

« Pourriez penser qu’il y a des personnes innocentes dans le groupe !

—    Désolé Emie… Nous te choquons ?

—    Non… surprise…

 

Ichigo se redressa et observa Emie et Jin

 

« Si cela vous pose un problème dite le nous tout de suite.

—    J’m’en fou… Marmonna Karya en haussant les épaules.

—    Je… cela n’a pas d’importance. C’est juste que je n’aie jamais pensé que vous puissiez être gay. Répondit la nouvelle chanteuse avec le sourire.

—    C’est un de mes travers… Ironisa le bassiste.

—    Bon… maintenant que je suis rassuré, je vais devoir partir… J’ai encore pas mal de boulot au labo.

—    Je t’accompagne jusqu’à la voiture…

 

Ichigo se tourna vers le groupe

 

« J’en ai pour cinq minutes…

—    Prend ton temps… » Répliqua Gin qui se dirigeait vers la cuisine.

—    Inutile d’aller fouiller les placards y’a plus rien ! » Lui signala le bassiste.

—    Comment ça y’a plus rien ? Protesta le jeune homme.

—    Vous passez votre temps ici… marmonna le musicien qui quitta sa maison.

 

Une fois dehors, Ichigo attrapa la main de Shinji et son pouce caressa la paume de la main de Shinji. Le blond ne dit rien, il commençait à avoir l’habitude. C’était l’alternative à la cigarette du bassiste. Devant le véhicule du chercheur, le musicien enlaça sa moitié et posa son front contre le sien.

 

« Tu rentreras tard ce soir ?

—    Je pense… ne m’attends pas ! Tu commences à te sentir mieux ?

—    Hai… C’est une incroyable surprise d’avoir Emie parmi nous. Fit encore surpris Ichigo

—    C’était la fille que tu avais rencontré en Allemagne ?

—    Oui… Elle a une voix… Enfin, j’ai l’impression d’entendre un ange…

—    J’ai vu que tu semblais l’apprécier…

 

Ichigo grimaça et tenta de rassurer Hirako.

 

« Je ne l’aime pas… enfin, si mais de manière professionnelle et parce qu’elle…

—    Ne t’embrouille pas… j’ai compris ! » Marmonna Shinji « Par contre… j’aimerai que tu sois plus distant avec Jaggerjack.

—    Il n’y a plus rien entre nous… Se défendit le musicien.

—    Je me demande s’il le sait… Grogna Shinji

—    Je lui ai dit et à de très nombreuses reprises… » Rétorqua en réfléchissant Ichigo. « De toute façon, il n’y a que toi qui compte dans ma vie.

—    J’y vais…

—    J’n’ai pas droit à un petit baiser ? Demanda Ichigo l’air taquin.

—    Tu te dévergondes… Ironisa Shinji.

—    Et tu vas te plaindre ?

—    Je me contenterai de ça pour l’instant mais, je ne vais pas tarder à demander le solde… »

 

Ichigo eut un petit sourire et prit les lèvres de Shinji qui répondit avec ardeur au désir évident de son compagnon. Hirako apprécia la langue qui le cherchait, le frottement de leurs piercing, s’était érotique surtout quand cela faisait plusieurs jours qu’il devait faire abstinences. Ses doigts se perdirent dans les cheveux blancs d’Ichigo. Ils étaient si doux quand il les touchait. Quand le baiser cassa, la passion s’était emparée d’eux.

 

« Je vais partir… sinon, le solde se fera sur le capot de la voiture !

 

Ichigo ne répondit rien. Il se contenta de fermer la portière, le regard assombri par le regret. Il resta un instant immobile et se retourna pour rejoindre le groupe. Avant d’entrer dans la maison, il croisa Grimmjow qui le fixait de manière impénétrable.

 

« Tu tiens beaucoup à lui ?

—    Oui…

—    C’est lui qui t’as offert le cadenas ?

—    Hein ? Comment tu sais po…

—    Tes posters ! J’étais curieux de savoir si c’était lui qui t’avais offert le cadenas ?

—    Cela ne te regarde pas… Maugréa le musicien qui contourna l’entrepreneur.

 

Ichigo quitta le péron le cœur battant mais, quand il voulu passer la porte d’entrée la voix de Grimmjow l’ateignit.

 

« Peut-être mais, moi ça me ferait chier de voir Hisagi avec un souvenir de son ex accroché à son cou…

—    De quoi te mêles-tu ?

—    C’est vrai… c’n’est pas mon problème après tout… » Fit Grimmjow en s’approchant. « Mais, j’m’imagine trop bien te faire l’amour et de voir ce putain de cadenas autour de ton cou… ça me couperait mes envies…

—    Je n’ai pas besoin de tes commentaires…

—    Tu ne l’aimes pas assez pour couper les ponts…

—    Ne raconte pas n’importe quoi…

—    J’m’demande si j’pourrai avoir mes chances moi aussi ? »

 

Ichigo ouvrit les yeux de surprises et fronça les sourcils. Il chuchota suffisamment fort pour qu’il l’entende

 

« Fait attention à toi… Sache que je n’ai pas l’intention de supporter à nouveau tes humeurs et ta jalousie. Il est hors de question pour moi de remettre le couvert avec toi…

—    J’ai changé Ichigo… Tout comme toi, tu as changé…

—    Justement…

—    Oui… justement… » Répondit sombrement Grimmjow. « J’tenterai ma chance une nouvelle fois ! Même si s’n’est pas aujourd’hui… J’ai tout mon temps…

—    Et Hisagi ?

 

Grimmjow eut un petit sourire et déclara en se penchant vers Ichigo

 

« Que ça vienne d’un type qui se fait baiser alors qu’il pense à un autre… Ichigo… je n’ai jamais cessé de t’aimer. »

 

Le musicien observa un instant le regard bleu franc et honnête de Grimmjow. Il se détourna et traversa le hall et le couloir pour rejoindre les autres musiciens qui le taquinèrent sur le fait qu’il avait été absent bien plus que cinq petites minutes. Ichigo eut un petit sourire et proposa de quitter les lieux pour manger au restaurant pour fêter la venue dans le groupe de Karya et d’Emie. Immédiatement des cris de joies se firent entendre. Le groupe quitta la maison dans le désordre. Ichigo passa devant Grimmjow sans lui accorder un regard.

 

°°0°0°°

 

Assis sur le bout de son lit, Ichigo observa son téléphone un long moment. Il était passé vingt deux heures et Shinji n’était pas rentré. La veille au soir, et la journée il avait pensé aux paroles de Grimmjow et il s’était rendu compte du ridicule de la situation. Il finit par composer le numéro de Jiruga, en croisant les doigts pour qu’il ait gardé le même numéro. Se fut une voix féminine qui répondit.

 

« Bonsoir… j’aimerai parler à Jiruga Nnoitra…

—    Et vous avez besoin d’appeler à une heure pareil ? » Demanda sèchement Yoruichi. « Mon mari n’est pas là !

—    Excusez-moi Nnoitra-san… Puis-je lui laisser un message ?

—    De quel type ? Interrogea une voix qui devenait imperceptiblement plus dure.

—    Pouvez-vous lui dire qu’Ichigo Kurosaki souhaiterai retrouver la clef de sa liberté… Il comprendra…

—    Très bien… Je le lui dirai… »

 

Ichigo raccrocha. Il avait deviné que Yoruichi Nnoitra avait parfaitement le message. Le ton de sa voix s’était fait plus doux. Le bassiste soupira et releva la tête pour rencontrer le regard de Shinji visiblement ému.

 

« Je m’excuse… Shinji… »

 

Sans un bruit, Ichigo rejoignit son compagnon figé sur le seuil. L’émotion avait gagné Ichigo qui serra contre lui Hirako avec passion.

 

« Quelque fois… je ne me rends pas compte de la porter de mes actes… »

 

Shinji était figé par le choc. Il ne s’attendait absolument pas à un tel dénouement, sans qu’il ait besoin de lui rappeler le sujet brûlant qu’était Jiruga Nnoitra. Il se laissa aller contre Ichigo. Son front reposant sur son épaule. Il n’avait pas envie de plaisanter… Shinji voulait seulement sentir autour de lui l’amour qu’Ichigo éprouvait pour lui.

 

°°0°0°°

 

Le couple traversa en silence le parking souterrain de la maison de disque d’Ichigo. Le bassiste effleurait la main de Shinji. Même s’il avait pris grand soin de revêtir une tenue discrète, il n’avait pas envie de se faire repérer. Se sentir la chaleur des doigts de Shinji, le rassurait amplement. Dans l’ascenseur qui le menait non loin de la salle de réunion où se trouvaient Kyouraku et Jiruga, Ichigo tentait de calmer les battements de son cœur.

 

En silence toujours et ce depuis qu’ils avaient quitté l’appartement de Shinji, Ichigo s’arrêta devant la porte. Un froncement de sourcil barrait son visage. Shinji voyait bien la détresse que son amant essayait de camoufler. Mais, il ne pouvait rien lui dire pour le rassurer. Ichigo poussa un profond soupir et franchit le seuil. Son regard rencontra immédiatement celui de Jiruga. Il eut quelque mal à décrocher mais, Ichigo s’était promis de ne pas montrer de signe de faiblesse. Pour reprendre contenance, il croisa le regard amical de Kyouraku qu’il salua, pour se reporter en dernier sur Yoruichi Nnoitra qui le dévisageait plus avec curiosité qu’animosité.

 

« Bonjour Kurosaki-san… Lança joyeusement Kyouraku. Comme à mon habitude, j’ai fait en sorte que vous ne soyez pas déranger. Je vous demanderai juste de garder la pièce en état… Sourit malicieux Shunsui qui s’éclipsa.

—    Pourquoi voudrait-il que cette pièce soit dévastée ? Interrogea Shinji entre ses dents.

—    Bravo Hirako-sensei… » Déclara ironique Jiruga.

 

Son regard fixait mauvais son ancien professeur. Hirako soutint son regard sans broncher. Ichigo se plaça devant Shinji et déclara calmement.

 

« Jiruga… c’est entre toi et moi…

—    Pourtant… tu l’as pris lui !

 

Jiruga foudroyait Ichigo du regard, mais ce dernier devint vraiment mauvais, lorsqu’il effleura celui de son ancien prof.

 

—    Et toi… tu es accompagné de ta femme ! Rétorqua sans se démonter Ichigo.

—    Nous sommes mariés… » Répliqua sombrement Jiruga.

 

Ichigo respira profondément et s’avança vers son ancien amant. Son regard rencontra celui si sombre de Jiruga. Un frisson traversa Ichigo. Il se sentait aspiré à nouveau par ses yeux mais, la dureté qu’ils avaient était quelque chose qu’il ne connaissait pas. Shiro au fond de lui voulu reprendre le dessus, au travers de sa douleur mais, Ichigo l’en empêcha. Il affronta Jiruga en se postant devant lui.

 

Sans flancher, les doigts d’Ichigo cherchèrent la chaine autour de son cou pour exposer le cadenas au regard de Jiruga. Ce dernier en eut comme le souffle coupé.

 

« Peux-tu me rendre ma liberté ?

—    Hors de question !

—    Jiruga… c’est difficile mais, t…

—    Difficile ? Il m’est impossible de te la rendre…

—    Ta femme est présente !

—    Mais, tu ne comprends pas ? » Hurla presque Jiruga. « As-tu oublié tout ce que nous avons vécu ? Gronda-t-il.

—    Non… je n’ai rien oublié. Mais, rends-toi à l’évidence… toi et moi… c’est terminé. Tu es marié et tu as une petite fille. Veux-tu passer au travers de ce que cette vie peut t’apporter ?

—    Comment peux-tu me dire cela avec autant de facilité ? Je pense à toi chaque jour et…

—    Cela ne t’apportera rien ! J’ai définitivement tourné la page ! » Répondit presque froidement Ichigo. « J’ai quelqu’un dans ma vie. Shinji Hirako est la personne que j’ai choisit pour m’accompagner à présent. Il compte beaucoup à mes yeux…

—    Tu l’aimes ? » Ironisa Jiruga.

 

Shinji se raidit à cette phrase. Quoiqu’il était tendu depuis un bon petit moment. Nnoitra ne laisserait visiblement pas partir Ichigo. Sa femme paraissait aussi à bout de nerf même si elle affichait l’indifférence. Le tic nerveux de ses doigts montrait combien elle aurait aimé que cette discussion se termine rapidement. Le silence perdurait et un sourire victorieux apparut sur les lèvres de Nnoitra. Le cœur de Shinji le fit souffrir. Comment Ichigo pouvait-il être aussi cruel ? La voix d’Ichigo lui parvint enrouée par l’émotion.

 

« J’ai réfléchit un nombre incalculable de fois à cette question… Ta présence, ton souvenir me poursuivaient… La réponse est que si Shinji n’est pas là, je suis perdu. Mon regard le cherche et quand il est présent, je me sens plus fort et plus serein. Il m’aide à ne pas sombrer. Quand je ne vais pas bien et qu’il n’est pas là, je dors avec son pyjama… tu peux sourire… répondit Ichigo, mais quand ton père nous à éloigner j’étais devenu une loque que Shinji à ramasser avant qu’elle ne sombre définitivement dans la folie.

—    Cela ne veut pas d…

—    Mon cœur bat plus vite lorsqu’il me sourit… je me demande ce qu’il fait quand il reste éloigner trop longtemps. J’ai tendance à ne plus manger quand il n’est pas là… Je suis impatient qu’il rentre le soir à la maison… J’aime quand il me fait l’amour… j’aime quand il me chuchote ses mots d’amour. Je suis ému… J’ai vécu une grande passion avec toi… c’est certain. Mais, j’aime Hirako Shinji de manière différente mais tout aussi profondément. Il m’est aussi indispensable que l’air que je respire. Tu comprendras que je ne peux plus porter ce cadenas… A présent… retire-le-moi.

—    Pourquoi ? Chuchota Jiruga. Je t’aime encore… Tu n’étais pas sincère ?

—    Je l’ai toujours été… Je t’aimerai toujours… tu auras toujours une place à part dans mon cœur. Je ne te le demande pas pour que j’oublie tout ce qui s’est passé entre nous. Toi comme moi, cela restera graver dans nos cœurs… Mais, à présent… Libère-moi… libère-toi ! Regarde le regard de ta femme… »

 

Jiruga ricana et ne prit pas la peine de se retourner. Ichigo fronça un peu plus les sourcils et il déclara sombrement presque avec colère.

 

« Tu es devenu aussi stupide que ton père ! »

 

Le bruit sec d’une gifle retentit dans la pièce. Shinji se déplaça mais, Ichigo se tourna vers lui et son regard arrêta son compagnon. Le musicien se tourna flegmatiquement vers son ancien amant.

 

« La vérité te fait mal ? tu n’es pas prêt à l’entendre ? Pourtant c’est ce que tu deviens… Froid et arrogant ! Regarde ce qu’il fait de toi ? Tu n’es pas un homme sans conviction… Tu es aimant et attentionné ! Tu es merveilleux lorsque tu aimes une personne et ta femme semble t’aimer comme moi je ne le pourrais pas ! Tu voudrais que je te dise que tout est encore possible entre nous ? Non… Je ne te le dirai pas, car nous n’avons pas de futur possible en commun. Nous nous sommes bouchés la vue ! Pourquoi n’avons pas fuit ? Parce que nous savions toi comme moi que nous n’avions aucune chance d’échapper à ton père…

—    Assez ! Hurla Jiruga. Tu me parles de mon père et tu ne sais pas ce que je vis à ses côtés ! Tu ne sais pas ce que c’est la vie sans toi… Tu ne sais pas ce que c’est d’être marié à quelqu’un que l’on t’impose ! Toi… tu peux encore choisir tes partenaires, tu peux choisir ta vie alors que moi… je suis coincé et je ne peux rien faire pour m’échapper ! Comment pourrais-tu comprendre ma douleur ? Tout ce que je veux, c’est vivre avec toi… comme nous le faisions dans notre petit studio ! Que m’importe d’avoir une fortune, un nom… mais, toi tu ne me parles que de ton amour pour lui… lui… lui… ! Je t’aime…, tu comprends ça… Je t’aime ! » Hurla avec désespoir Nnoitra devenu fou de douleur.

 

Jiruga attrapa Ichigo et le projeta contre le mur se trouvant derrière lui avec une violence telle que son corps parut fait de chiffon. Le musicien en eut le souffle coupé. Il sentit un craquement et son regard trahit sa douleur. Le cri affolé de Yoruichi lui parvint mais, il ne pu dire quoique ce soit pour la rassurer. Ichigo vit vaguement le bracelet de montre de Shinji, qui tentait visiblement de faire relâcher l’étreinte du jeune homme mais, Jiruga attrapa Ichigo à la gorge et murmura

 

« Si je ne peux pas t’avoir mon amour… je ne laisserai à personne d’autre se privilège… Tu vas mourir de mes propres mains ! »

 

 

 

 

 

Chapitre 33

L’espace était petit et clos. Les murs étaient peints de couleur autrefois crème, mais qui avait passé à un jaunâtre indéfini. La pièce n’était qu’occupée par une paillasse et un toilette ou une couleur saumâtre stagnait, ainsi qu’une odeur d’urine persistante.

 

La fenêtre était petite à peine une ouverture pour laisser filtrer la lumière du jour. Les barreaux qui l’ornaient, donnaient un air sinistre à cette cellule d’isolement aux dimensions restreintes. Assis dans son cachot, Jiruga observait le plafond. Il savait qu’il n’y resterait pas très longtemps.

 

Par précaution le personnel carcéral au vu de son état d’énervement, l’avait placé dans une cellule, seul. Le jeune homme préférait de toute façon, cet état de fait. Jiruga était poursuivit par le révulsement des yeux ambre. L’amollissement du corps de celui qu’il aimait devenir comme de la pâte d’argiles. La peur l’avait gagné. Il avait appelé Ichigo avec angoisse, au travers de ses larmes. Hirako l’avait repoussé et un affrontement avait eu lieu entre les deux hommes.

 

L'un d’entre eux qui voulait s’accrocher au corps du musicien évanoui, et l’autre qui le protégeait de ses avances. Kyouraku était apparu brutalement et il l’avait assommé sans aucun ménagement. Il s’était réveillé dans un poste de police à moitié fou. Il voulait avoir des nouvelles d’Ichigo, mais, personne ne lui répondait.  Tout au moins savait-il que le bassiste n’était pas mort.

 

Tout était parfaitement clair dans la tête de Jiruga. Il aimait Ichigo à en mourir. Rien de ce que ne pourrait dire son père, sa femme ou même… Ichigo n’y changerait rien. Il était sa bouffée d’air frais. Comment le bassiste pouvait dire que Hirako lui était aussi indispensable que l’air qu’il respirait ? C’était tout bonnement impossible !

 

C’était lui… et lui le seul l’homme de sa vie. Le cadenas qu’il lui avait passé au cou… jamais, il ne le lui retirerait… Sa main se porta à sa propre nuque. Sa chaîne avait été retirée après une bagarre féroce entre les forces de police et lui. C’est le Taser qui avait eu raison de lui.

 

Jiruga remonta une de ses jambes et l’enlaça d’un de ses bras. Il allait quitter Yoruichi et il partirait à la conquête d’Ichigo. Il aurait beaucoup de choses à se faire pardonner. Mais, il ne laisserait pas ce petit blond gagné. Certes… Hirako n’était pas un mauvais choix, s’il était objectif. Mais, il ne l’était pas et ne voulait pas l’être. Surtout s’il revenait dans la vie d’Ichigo.

 

Jiruga songea à son père. Comment allait-il régler le compte de son vieux ? Il ne devait plus être une menace pour Ichigo, ni pour lui à l’avenir. Il protégerait son seul amour contre vents et marées… Il passerait le reste de sa vie à expier pour ce qu’il lui avait fait.

 

°°0°0°°

 

Convalescent, le musicien monta dans le taxi qui le ramènerait chez lui. Dans sa maison… Isshin et Mazaki avaient tenté de le garder encore un peu chez eux. Mais, le bassiste avait décliné l’offre. Après tout, il devait être au côté de Shinji et non de ses parents. Mazaki ne comprenait pas qu’Ichigo préféra rentrer seul. Mais, comme Ichigo avait une extinction de voix, cela lui évitait de répondre. Si Shinji avait été là, il aurait encore rencontré son regard malheureux.  Et ça… il n’en pouvait plus.

 

Lorsqu’il arriva devant les grilles de son manoir, Ichigo descendit devant. Il paya sa course et remonta son jardin d’un pas tranquille. Son pas décèlerait doucement et l’image du désespoir de Jiruga lui revint en mémoire. Ce n’était pas les coups du jeune homme qu’Ichigo avaient retenu… ses coups n’était rien contre le désespoir qui l'avait envahi lorsque l'étau des doigts de Jirug s'était refermé sur sa nuque. Il aurait aimé mourir à cet instant plutôt que de voir cette angoisse, cette détresse, ce désarroi qui l’avait atteint en plein cœur.

 

L’homme reprit sa marche un peu plus rapidement. Il s’arrêta devant le spectacle magnifique qu’offrait sa maison par cette journée d’été. Il était enfin chez lui. Il traversa le sentier et s’arrêta lorsque la porte s’ouvrit sur Amagai qui l’attendait avec le sourire.

 

« Bienvenu Kurosaki-san… » Fit l’homme en s’inclinant respectueusement.

—    Amagai-san… Elle… elle est magnifique… » Souffla Ichigo en continuant de contempler son chez lui.

—    N’est-ce pas… Nous sommes tombés tous les deux amoureux de la même maison…

—    Hai… Chuchota Ichigo.

—    Veuillez entrer. J’ai fait comme vous me l’aviez ordonné. Mais, en attendant, je vous prie de rentrer chez vous… »

 

Le musicien passa devant son comptable et trouva deux personnes au garde à vous dans l’entrée. Ichigo observa l’homme et la femme présents devant lui.

 

« Voici Go Koga qui s’occupera des jardins et de l’intendance… et Ran Tao votre cuisinière et femme de ménage. »

 

Ichigo les salua et s’excusa pour sa voix éteinte. Il fut surpris par le respect manifeste dont ses employés faisaient preuve. Le musicien suivit Amagai et lui souffla dans l’oreille d’une voix éraillée.

 

« Vous êtes sûr que je peux me permettre d’embaucher ces personnes à temps plein ?

—    Largement Kurosaki-san. Si vous le voulez, je peux vous montrer vos comptes pour que vous soyez certain que je n’utilise pas votre argent à tort et à travers.

—    Euh… pas maintenant… Je voudrais être seul Amagai-san. 

—    Bien… je me suis occupé de votre courrier. J’ai refoulé tous les journalistes… j’ai pris rendez-vous avec Kyouraku-san pour la semaine prochaine. Si l’heure ne vous convenait pas, nous pourrions le décaler. Ah… et j’ai également demandé à vos amis de vous laisser souffler et vous reposer jusque lundi.

—    Merci… »

 

Ichigo quitta Amagai et visita sa maison. C'était Shinji qui s’était occupé de la décoration et l’environnement lui plut. Il resta un long moment dans la bibliothèque et l’admira pour s’enfuir dans le studio d’enregistrement où il resta un long moment. Ce fut là qu’Hirako retrouva son amant.

 

« Ichigo… Pourquoi ne m'as-tu pas appelé ?

—    Tu t’inquiètes trop pour moi… » Chuchota Ichigo.

—    Imbécile… À quoi je sers si je ne m’inquiète pas pour toi ?

—    Shinji… j’ai mal à la gorge… »

 

Le blond traversa la pièce et enlaça son amant.

 

« J’ai eu peur… »

 

Ichigo hocha la tête.

 

« Tu as faim ? Viens… je vais demander à Ran-san de nous préparer un plateau-repas… C’est plutôt bien d’avoir des domestiques. Au moins… nous n’avons plus les corvées à faire… » Sourit Shinji.

 

Silencieusement, les deux hommes quittèrent la pièce et Shinji poussa Ichigo à aller se reposer. Quand il revint, le musicien était allongé sur le lit l’attendant et visiblement préoccupé. Son expression se détendit en l’apercevant dans l’entrebâillement de la porte. Shinji s’avança et posa le plateau sur le matelas et reporta son attention sur le musicien qui avait toujours plus ou moins son regard dans le vague.

 

« Tu y penses encore ?

—    Oui…

—    Tu… es en colère ?

—    Je n’y parviens pas ! »

 

Ichigo fixa Shinji droit dans les yeux. La lueur triste qui flottait dans ses prunelles montrait combien il était touché. Le chercheur soupira et murmura.

 

« Mange au moins, tu as maigri durant ton séjour à l’hôpital…  

—    Hai…

—    Tu as encore mal ?

—    Non… Je n’ai plus rien sauf que je n’ai pas encore récupéré ma voix. Le… le médecin pense qu’il s’agit d’un trouble… psychologique qui a entraîné son extinction plus que l’agression en elle-même.

—    Il nous en a parlé. Mais, j’ai eue peur… j’ai cru qu’il t’aurait véritablement tué…

—    … Non, il n’aurait pas pu… » » Souffla Ichigo en se rappelant le regard de Jiruga.

—    Pourtant…

—    On passe à autre chose Shinji ?

—    Tes amis viendront lundi à la première heure… et… Kukkaku viendra aussi te rendre visite…

—    Mais… elle est… enfin… je…

—    Moi aussi j’ai été surpris. Je ne pensais pas qu’elle veuille te voir. Mais, quand je l’ai eu au téléphone, elle semblait véritablement soucieuse de ton sort ».

 

Ichigo resta plongé dans ses pensées et ce fut l’agitation de baguette avec un morceau de thon qui attira son regard.

 

« J’ai capté ton attention… N’oublie pas que tu dois te restaurer…

—    Hai… »

 

Ichigo se pencha en avant et avala le morceau de poisson. Les doigts du bassiste caressèrent les cheveux de Shinji qui s’était approché pour le regarder droit dans les yeux. Le musicien s’inclina un peu plus et effleura la bouche de Shinji qui mordit lentement les lèvres de son amant.

 

« Hum… je crois… qu’on ne va pas manger grand-chose… » Chuchota Shinji en plongeant son regard dans celui d’Ichigo.

—    Tu le penses vraiment ?

—    Hum… j’ai… envie d’un dessert…

—    De quel type ? » Demanda Ichigo en caressant de sa langue la mâchoire de son amant…

—    Du type fruit… rouge… » Soupira Shinji alors que la bouche de son amant dévalait sa nuque en la grignotant lentement.

—    J’aime les fraises…

—    Moi aussi… j’en suis véritablement accro… »

 

La main d’Ichigo parcourait le flanc de Shinji pour s’insinuer sous les vêtements, caressant la peau avec douceur. Ses doigts taquinèrent un mamelon qui se dressa, sous la pression. La bouche d’Ichigo glissait sur la clavicule de Shinji qui baissa son regard vers son amant qui enlevait sa chemisette bleue.

 

« Je crois que je vais poser le plateau à terre… » Chuchota Shinji… « Ça sera plus prudent… 

—    Tu crois ? » Interrogea Ichigo qui embrassait le torse du blond.

 

Shinji se détacha sous les protestations d’Ichigo et prit le plateau pour le déposer sur le sol plus loin. À peine, rejoignit-il le lit qu’Ichigo le fit basculer sous lui. Sa bouche recouvrit celle de Shinji qui enroula ses bras autour des épaules de son amant.

 

Ichigo l’abandonna pour descendre le long du torse découvert d’Hirako. Sa langue s’attardant sur les tétons. Son amant bougeait sous lui, frottant lascivement son bassin contre le buste d’Ichigo. Leurs regards se croisèrent brièvement. Passionnément. Les doigts d’Ichigo tenaient les hanches du blond. La langue du bassiste caressait la bosse au travers de son pantalon, suggestivement. Shinji en eut un frisson.

 

Avec ses dents Ichigo tira sur le cuir, pour terminer de retirer le ceinturon. Ichigo se redressa légèrement et tira sur le pantalon pour le faire glisser le tissu, sa langue caressait ses lèvres lascivement, alors que ses paupières devinrent mi-closes. Shinji fut troublé par l’attitude sensuelle de son amant. Il était incapable de détacher son regard de celui du musicien qui maintenant tirait avec ses dents sur son boxer.

 

La pointe de la langue d’Ichigo caressa lentement la verge dressée de Shinji. Les yeux d’Ichigo le fixaient avec gourmandise. Le ronronnement qu’émit le bassiste fit battre le cœur plus lourdement de Shinji. Sa langue s’aventura plus bas, frôlant ses testicules… pour dévaler encore plus bas. Les doigts d’Hirako s’accrochèrent aux draps. Les mains d’Ichigo pelotaient doucement les fesses de Shinji pour doucement le tourner sur le ventre.

 

Shinji enfonça son visage contre l’oreiller alors qu’une main caressait la fente entre ses fesses. Il se retint de gémir… c’était tellement sensuel et lent qu’il en aurait senti monter la fébrilité en lui. C’était la première fois qu’Ichigo prenait la direction de leurs ébats. Jusqu’ici le musicien ne participait presque pas, se contentant d’être passif au grand dan de Shinji.  Mais, s’il se montrait aussi entreprenant, il voulait se faire définitivement uke.  

 

Cette langue qui le fouillait, l’humidifiait, l’excitait… ses doigts qui caressaient sans relâche son sexe. La pause de soumission qu’Ichigo lui imposait l’enflammait, l’émoustillait. Quand les doigts de son amant humide glissèrent lentement entre ses fesses, Shinji se crispa sur le coup. Le corps puissant d’Ichigo recouvrit le sien paresseusement, tel un félin jouant avec sa proie. La langue et la bouche du musicien prenant le relais pour parcourir son dos avec indolence. Ses doigts le cisaillant toujours de l’intérieur. Shinji gémit lorsque les doigts d’Ichigo cognèrent sa prostate.

 

Les lèvres d’Ichigo glissèrent contre sa nuque pour dévaler sa joue. Shinji tourna son visage vers son amant qui s’empara de ses lèvres. Le blond se redressa, le musicien tint contre lui le buste de son compagnon d’une main sûre alors que l’autre s’activait toujours au bas de son anatomie, arrachant des halètements de plus en plus fort au blond. Shinji ferma les yeux, sous le tourbillon de sensations qui montait en lui comme une immense vague se brisant sur des récits. Il était comme de la pâte à modeler entre les doigts experts d’Ichigo.

 

Quand Ichigo le fit basculer sur le côté, sur le matelas et qu’il sentit la verge de son amant passer lentement entre ses fesses, Shinji se cambra. Sa main glissa derrière lui pour s’enfoncer dans la masse soyeuse des cheveux de son amant. Les mouvements amoureux, languissant lui permettaient de s’habituer à sa présence en lui. Ichigo l’incisait inexorablement de manière plus incisive, obligeant le musicien à tenir plus fermement sa prise sur sa jambe.

 

Le corps du chercheur tremblait sous les assauts répétés de son amant. Qui même lorsqu’il lui faisait changer de position pour le regarder droit dans les yeux, lui donnait l’impression de ressembler à une panthère au languissante. Shinji était hypnotisé par la profondeur du regard. Les pupilles dilatées par la passion et la langue qui caressait ses lèvres, permettant à Shinji d’apercevoir le piercing de son amant faisait battre son cœur. S’il s’était attendu à cela… son corps, le traite agissait de manière languide, bougeant à l’unisson avec celui de son amant qui le dévorait de l’intérieur. Mais, Shinji était incapable de dire si c’était de l’amour qu’il voyait dans le fond des prunelles dorées. De la passion, ça il en était certain…

 

Assis entre les jambes d’Ichigo, Shinji n’avait presque plus la force de bouger et c’est son amant qui le soutenait. Il n’aurait pas cru le musicien si endurant. Et ce regard presque mordorés qui ne le quittait à aucun moment, provoquant presque une gêne chez lui. Dense. Insondable. Pénétrant. Intense. Le brûlant un peu plus à chaque seconde qui s’écoulait. Il retenait à grand peine ses gémissements. Une expression de détresse passa presque sur ses traits. Ichigo le fit basculer contre le matelas et embrassa sa nuque et accéléra le mouvement. Shinji cria son plaisir sous les coups de reins puissants et ardent d’Ichigo. Il se cramponnait à ses épaules puissantes, noyé sous sa jouissance brute.

 

Quand Ichigo se laissa tomber à côté de lui, Shinji resta tétanisé sur le matelas… stupéfait. Son visage se tourna vers le musicien et il rencontra un visage détendu. Les yeux d’Ichigo étaient pétillants de malice à la surprise du blond qui s’attendait à rencontrer l’intensité d’un regard sombre.

 

« Je crois que je suis crevé et j’ai faim, mais, avant… je reviens… » »

 

Ichigo se leva brutalement pour apparaître avec un linge humide. Il prit soin de Shinji avant de repartir dans la salle de bain. Le chercheur était déboussolé. Quand Ichigo vint le chercher pour le mettre sous la douche, Shinji fut incapable de poser les pieds à terre. Il laissa échapper un cri de surprise. Ses jambes ne le tenaient plus. Sans un mot, Ichigo le souleva et murmura contre son oreille.

 

« Et si on prenait un très long bain, pour se détendre…

—    C’est vraiment ton intention ? Demanda soupçonneux Shinji.

—    Bien sûr… »

 

Mais, le regard de braise qui se posa sur lui, fit déglutir Shinji. Quand s’était-il plaint la dernière fois d’être le Seme auprès d’Ichigo dans le couple ? Le chercheur avait l’impression d’avoir ouvert une boîte de pandore. Il allait se faire dévorer par un fauve…

 

°°0°0°°

 

Ichigo avait eu la visite de son groupe le matin même. Tous étaient visiblement soulagés. Gin avait tenté d’en savoir davantage sur les événements, mais, Ichigo n’avait laissé filtrer aucune information. s éd  Tous étaient restés sur leur faim. Rangiku lança moqueuse.

 

« Et dire que tu lui avais chanté une si belle chanson pour vos adieux…

—    Cela ne te regarde en rien, Rangiku ! »

 

Le regard sombre et intense qu’il posa sur elle, fit déglutir l’assistante. Elle avait l’impression d’être entré dans l’univers d’un animal sauvage. Se fit Jin qui changea de conversation ramenant de la légèreté.

 

« Kyouraku nous ont donnés les futures dates d’enregistrements du nouvel album, j’ai hâte !

—    Moi également… Je suis impatient de voir l’aboutissement de ses longs mois de travail. D’autant que les compositions de Gin sont magnifiques comme toujours.

—    C’est vrai ! Approuva Ernie en levant sa limonade. J’adore les arrangements.

—    Et si… on se faisait un bœuf ? Proposa Soi Fong en terminant sa bière.

—    Mouaih… ça fait longtemps… » Déclara Ashito en se levant pour se diriger vers le studio d’Ichigo.

 

Tous lui emboîtèrent le pas dans un joyeux brouhaha… Derrière leurs instruments le groupe se mit à jouer. La voix cristalline de la chanteuse couvrit la musique. La jeune fille svelte avait pris le micro entre ses mains et se balançait avec lui. Ses longs cheveux blonds ondulés caressaient sa taille. Son regard bleu… tels deux morceaux de glace se posait sur les membres du groupe, s’attardant un peu plus sur la physionomie de Gin. Sa main libre tint la tunique blanche diaphane qu’elle portait, faisant un rouleau entre ses doigts comme pour calmer son stress qu’elle cachait parfaitement sur son visage.

 

Ichigo lui observait les membres du groupe, son regard s’attarda un peu plus sur Jin. Ce dernier maniait ses baguettes avec dextérité et précision. La puissance qu’il dégageait, fit sourire Ichigo. Karya avait une classe que Ganju n’aurait probablement jamais. Inconsciemment, la présence du batteur dans le groupe, peut-être parce que ce dernier avait le même âge que lui, le rassurait. Ou plutôt lui enlevait un poids en partie de ses épaules.

 

Tous les nouveaux morceaux s’enchaînèrent presque sans pause. Tous étaient concentré conscient que le deuxième album était plus difficile qu’un premier. Soit, ils garderaient les faveurs du public, soit ils sombreraient dans l’oublie. L’enjeu était de taille puisque le batteur avait changé mais, surtout la chanteuse. Et leurs deux styles étaient diamétralement opposés. La voix de Kukkaku était chaude et tourmenté. Sa présence était sensuelle et emplissait une scène.

 

Emie était éthérée. Sa voix était plus clair, plus cristalline tout en étant puissante. Elle n’avait pas besoin de se forcer pour monter dans les aigus. Elle avait beaucoup de souffle et tenait les notes beaucoup plus longtemps que Kukkaku. Et… elle était une bosseuse. Elle travaillait sans relâche… certainement pour ne pas décevoir… mais, aussi par passion. Cela se voyait dans son regard. Elle passait de longues heures assises à apprendre ou à chanter jusqu’à ce qu’elle trouve l’interprétation la plus juste à ses yeux.

 

De plus, elle faisait de gros progrès en japonais et son accent amusait beaucoup le groupe. De ce fait, Emie imposa des leçons d’allemands et le groupe se retrouvait souvent assis dans le studio d’Ichigo à apprendre la langue de Goethe, ne sachant pas du tout à quoi cela allait leur servir mais, cela donnait une complicité entre les membres. L’esprit familial habitait toujours les SoulsTorn.

 

Tous l’avaient adopté, surtout Gin qui passait beaucoup de temps avec elle. Apparemment les deux se sentaient à l’unisson dans le domaine musical. Quoique… Ichigo voyait bien l’intérêt qu’ils se portaient l’un pour l’autre. Rangiku aussi semblait s’être rendu compte de quelque chose. Un nouvel orage n’allait pas tarder à s’abattre sur le groupe.

 

En fin d’après-midi, Ichigo vit apparaître Kukkaku qui remontait lentement le chemin qui menait jusqu’au patio de l’entrée. Une certaine nostalgie le gagna. L’ancienne chanteuse du groupe ressemblait à présent à n’importe quelle future mère de famille. Finit les tenues excentriques. La jeune femme s’était habillée d’une robe légère qui flottait autour de ses formes épanouies. Ichigo quitta son salon et se dirigea dans l’entrée pour accueillir avec un sentiment de joie, celle qui fut sa compagne de cœur.

 

Ran-san avait ouvert la porte et Ichigo se figea en voyant Kukkaku. Cette dernière s’était elle-même statufiée sur le seuil. Leurs regards s’accrochèrent. Chacun voyant le désespoir en l’autre, l’écho de ses propres angoisses. Ichigo traversa l’espace et serra contre lui Kukkaku avec force. Les mains de la jeune femme serrèrent fermement la chemise du bassiste. Aucun des deux ne pouvait parler. Quant au bout de quelques minutes, Ichigo réussit à s’exprimer, sa voix était enrouée par l’émotion.

 

« Tu m’as manqué… tellement…

—    …. » Kukkaku voulu parler mais, les larmes coulaient le long de ses joues.

 

Ichigo entoura son visage entre ses mains et balaya de ses pouces les sillons humides.

 

« Viens… rentre… »

 

Le musicien prit la main de la chanteuse et l’entraîna à sa suite dans son salon. De nouveaux seuls au monde, ils se blottirent dans les bras l’un de l’autre.

 

« Ichigo… je suis si heureuse de te revoir…

—    Pourquoi ? Interrogea le bassiste.

—    Pourquoi ? »

 

L’ancien couple sur scène s’observa. Kukkaku effleura les traits du bassiste du bout de ses doigts. La gorge nouée, La jeune femme répondit mal à l’aise.

 

« Ichigo, je t’ai fait dû tords, j’ai eu l’impression d’être toxique pour toi.  Et moi… je t’ai confondu avec le frère que j’avais perdu. Mes sentiments étaient devenus confus. Plus le temps passait… plus, je te prenais plus que pour ce que tu aurais dû être.  Et… et quand je me suis réveillée, je me suis rendu compte que je t’avais fait beaucoup de mal… mais, à moi aussi. »

 

Ichigo scruta les traits de la chanteuse qui semblait rechercher sa respiration. Puis, le bassiste se recula comme s’il prenait conscience de quelque chose qu’il avait totalement occulté depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Le ventre arrondi de la jeune femme.

 

« Tu es… magnifique ! »

 

Kukkaku devint écarlate. Son regard s’assombrie inexplicablement pour Ichigo.

 

« Quelque chose ne va pas ? » Interrogea le bassiste.

—    Non, je suis… seulement surprise. Je ne m’attendais pas à un compliment pareil, sachant combien moi je me trouve affreuse. Marmonna Kukkaku.

—    Tu n’es pas affreuse… Contredit le musicien.

—    Nous n’allons pas débattre là-dessus…

—    Je peux toucher ? » Demanda Ichigo comme impressionné.

 

Son regard émerveillé ne cessait de fixer le ventre de la future maman. Kukkaku était mal à l’aise, mais, en même temps… elle voulait qu’Ichigo puisse avoir aussi un peu une part de son enfant.  Elle hocha la tête. Le musicien posa une main avec révérence sur le ventre de la jeune femme. Une boule se forma dans la gorge de Kukkaku. La douceur avec laquelle Ichigo la touchait était tellement différente de cette fois-là ! Aucun des deux ne vi Shinji entrer sur le pas de la porte. Le blond s’arrêta net en voyant Ichigo se mettre à genoux et embrasser le ventre de Kukkaku.

 

L’intimité et la chaleur que dégageait le couple, le tétanisèrent. L’ancienne chanteuse des SoulsTorn s’était penchée et avait enlacé les épaules d’Ichigo qui avait étreint sa taille, sa tête reposant contre ses seins. L’image fit mal au chercheur. Il se sentit en trop sans savoir pourquoi. Il aurait voulu pouvoir briser ce lien qui existait entre Kukkaku et Ichigo.

 

Mais… il avait l’impression de se retrouver comme, lorsqu’il avait été dans les coulisses de leurs spectacles. Tout comme l’était Aizen. Être là sans pouvoir entrer dans leurs sphères. Shinji se réfugia derrière le battant ne pouvant ou ne voulant pas rentrer dans leur conversation. Il ne savait plus trop à présent.

 

Kukkaku caressait les cheveux blancs d’Ichigo. Le couple resta enlacé ainsi un long moment. Goutant la joie des retrouvailles et cet instant privilégié. Ichigo sursauta et éclata de rire. Kukkaku avait aussi senti le coup de pied dont avait affublé le bébé dans son ventre.

 

« Il où elle proteste contre mes étreintes ! Lança amusé Ichigo.

—    Il… Chuchota Kukkaku.

—    Oh… félicitation ! Quoique fille ou garçon… je pense que tu dois t’en moquer.

—    Tu aurais préféré quoi… si tu avais eu des enfants ? » Demanda Kukkaku.

 

Elle tenait l’occasion de pouvoir parler avec le père de l’enfant. Soit, elle avait Sosuke mais… Ichigo était le père biologique et son ami. Enfin… après sa trahison, elle ne savait plus ce qu’elle était exactement pour lui. Ichigo se releva et tira la jeune femme pour l’installer sur le canapé. Il s’installa sur la table basse en face de la brune.

 

« Je m’en serai moqué… sincèrement oui… je m’en ficherai comme de ma dernière chemise. Sourit le musicien. Pour moi… qui ne peux avoir d’enfant et qui aimerait tellement en avoir, savoir qu’elle où il soit en bonne santé, ce serait le principal pour moi.  »

 

Kukkaku rendit son sourire. Elle se racla un peu la gorge et se mordilla la lèvre pour enfin demander d’une voix un peu enrouée.

 

« Si tu avais un fils, tu l’aurais appelé comment ?  

—    Oh là… Je ne sais pas ! Marmonna Ichigo. Je n’ai jamais eu à me poser ce genre de questions…

—    Tu n’as jamais eu de prénoms qui ont eu ta préférence ?

—    Euh… tu ne trouves pas de prénom pour ton fils ? » Interrogea le bassiste moqueur.

 

Kukkaku rougit et rétorqua en balançant un coussin vers Ichigo.

 

« Si ! Mais… on hésite. Et je me posais brutalement la question quel prénom tu aurais aimé… si tu avais eu un fils…

—    Laisse-moi réfléchir deux petites secondes… » Fit Ichigo en fronçant les sourcils, se plongeant dans une réflexion intense. Au bout de quelques minutes qui semblèrent insupportables à Kukkaku, Ichigo lança victorieux. « Hiroo… « lumière sur le chemin »… C’est ce que cet enfant représenterait pour moi. Si j’avais un fils ou une fille… peu importe, il serait le soleil, la lumière qui animerait ma vie. Répondit gravement Ichigo.

—    Tss… ça te ressemble assez ce genre de choix ! Sourit Kukkaku. Au fait… tout se passe bien avec la nouvelle chanteuse ?

—    Hai… Emie est plutôt douée…

—    J’en ai entendu parler. C’est toi qui as découvert la perle ? Sourit Kukkaku non jalouse.

—    C’était en Allemagne quand nous avions tous tenté de nous échapper de la protection dont nous bénéficions…

—    Oh… je me souviens bien. Ma tête quand je me suis aperçut que toi tu étais parvenue à te faufiler alors que tu étais torse nu, et que tu es le plus identifiable d’entre nous tous… j’étais verte de jalousie ! » Eclata de rire Kukkaku.

 

Son regard s’obscurcit en se souvenant du comportement de Shiro le lendemain matin avec Jiruga. Son sourire disparut et elle s’avança un peu et demanda gravement.

 

« J’ai… su pour toi et Jiruga… Tu vas bien ?

—    Oui, tout est rentré dans l’ordre… » Répondit Ichigo en déglutissant discrètement.

—    Non, je ne te parle pas de ça… Ichigo tu peux tromper tout ton monde autour de toi… même le malheureux Shinji mais, moi je sais ! Je connais les sentiments qui t’animent pour Jiruga Nnoitra.

—    Je ne vois pas de quoi tu parles… marmonna le musicien.

—    Vraiment ? Si je suis venue aujourd'hui… c’est parce que je te connais suffisamment pour savoir combien votre séparation t’a blessée. Combien tu ne pas vivres sans ce type que tu as dans le sang. Même si tu le caches à tous et même à toi-même…  Ichigo, regarde-moi bien en face et ne me ment pas… Souffres-tu ? »

 

Ichigo plongea son regard dans celui de la chanteuse. L’intensité des yeux verts et la blessure qu’il lut à l’intérieur lui rappelèrent, celui de Jiruga. L’assurance qu’il affichait s’effrita au bout d’une minute silencieuse. Aucun son ne sortie de la bouche du musicien mais, son regard parlait pour lui. Shinji qui se trouvait derrière la porte déglutit péniblement. Ses paupières se fermèrent en constatant l’éternisassions du silence. Shinji savait qu’Ichigo l’aimait… mais, apparemment il resterait toujours le second dans le cœur de son amant.

 

Le blond avait vu la transformation du musicien depuis l’altercation qu’il y avait eu avec son ancien étudiant. Plus rien n’était pareil depuis… Shinji quitta le couvert de la porte pour partir prendre l’air. Il avait besoin d’aller prendre un verre. C’était très dur d’aimer Ichigo sans avoir un espoir de retour. Il avait fait une déclaration qui l’avait touché mais, à quoi bon l’aimer de cette manière si au fond… des que Nnoitra apparaissait, il en devenait perturbé au point de ne plus savoir qui il était ?

 

Ichigo ouvrit la bouche et murmura.

 

« C’est trop tard…

—    Imbécile ! » Répondit Kukkaku.

 

La chanteuse se pencha et attrapa le collier qui brillait doucement autour du cou d’Ichigo. Elle tira dessus et joua avec le cadenas.

 

« Tu n’es qu’un imbécile. Ce cadenas… tu es incapable de le faire enlever.

—    Je n’ai pas la clef ! Rétorqua Ichigo.

—    Donne moi une pince à découper… tu vas voir, si tu vas l’avoir encore longtemps autour du cou ! Répliqua sèchement Kukkaku. Tu hypothèques ton avenir sentimental parce que tu…

—    De quoi tu me parles ? Je vie en couple avec Shinji et sans lui je ne serai peut-être plus là…

—    Donc tu as pitié ? » Ironisa Kukkaku en haussant les sourcils pour accentue son propos.

—    Non… je l’aime…

—    Oui… tu éprouves de l’amour qui doit être sincère pour lui. Sinon, tu ne serais pas à ses côtés ! Mais, si tu compares ton amour pour lui et celui de Jiruga… lequel des deux et le plus important à tes yeux…

—    Shinji ! Répliqua presque avec colère Ichigo.

—    Menteur ! tu n’es qu’un petit menteur… » Gronda Kukkaku furieuse devant l’obstination d’Ichigo. « Je me souviens moi du concert que tu as donné à son mariage… Je me souviens combien tu attendais ce jour comme s’il s’était agit d’un rendez-vous… et pas comme le jour de vos adieux. Je t’ai vu tomber dans les pommes pour lui ! Bordel ! S’exclama Kukkaku. Mais ouvre donc les yeux !

—    Et que veux-tu que je fasse Kukkaku… C’est son père qui nous a menacés… Il a retourné mon ancien groupe contre moi… plus le temps avançait et plus les menaces étaient…

—    Vous n’avez pas su vous défendre ! Je veux bien croire que le père de Jiruga ne doit pas être commode… Mais attend Ichigo… Jiruga t’aime !

—    Tu n’étais pas là ! Grinça des dents Ichigo.

—    Non… mais, j’ai mes sources et surtout… bon sang… mais si seulement j’avais eu un appareil photo ce jour là…. Vous étiez si… J’en ai encore des frissons aujourd’hui. Ce mec ne regarde que toi ! Et toi… t’as oublié… non. Je ne pense pas… Quel effet ça t’as fait de te retrouver en face de lui ? Quand tu as croisé son regard ?

—    Cela ne te concerne pas !

—    Comme tu veux. Mens-moi… mens-toi… mens à ton mec ! Fait en sorte d’être malheureux toute ta vie… ou fait semblant de vivre. Tu vas devenir aigrie… » Ironisa Kukkaku en se redressant pour quitter les lieux.

—    C’est si facile pour toi Kukkaku… »

 

La jeune femme qui s’apprêtait à quitter les lieux se figea. Elle tourna son visage vers Ichigo et le fixa intensément. Le silence dans la pièce s’éternisait. La chanteuse murmura

 

« Facile ? Laisse-moi rire…. Rien n’est facile. On fait des choix et on les assume ou on tente de les assumer. J’ai fait des conneries dont j’ai encore honte aujourd’hui. J’ai fait des erreurs et j’ai trahit une personne que j’aimais au point qu’à chaque fois que je pose le regard sur elle, je me sens mourir de l’intérieur. Mais… je ferai tout pour me racheter… Il y a certaines choses pour lequel on ne peut rien… Il y a certaines choses pour lequel on peut changer, faire bouger les choses. Shinji a le droit à ton respect. Et toi, tu as le droit aussi à ton propre respect. Ça te mène à quoi de te languir de Jiruga ? De vous faire…

—    Il est marié et à une fille…

—    Et alors ? Beaucoup de parents divorces…

—    C’est facile à…

—    Non ! Stop ! Tu penses toujours que pour les autres tout est facile. Je suis désolée de t’apprendre que tout le monde se bat pour ses convictions ! Je me bats pour les miennes même si elles ne correspondent pas aux valeurs des gens bien intentionnés. Mais, je me bats pour cela… Toi ? Toi… tu abandonnes vite !

—    Et si je suis heureux avec Shinji… »

 

Kukkaku observa le musicien et soupira. Elle mordilla sa lèvre et se détourna en fronçant les sourcils. Elle s’éloigna en silence. Ichigo la suivit, sans un mot. Le bassiste raccompagna la futur maman jusqu’à sa voiture.

 

« Ichigo… T’es pas fait pour ce genre d’amour là…

—    Il y a des choses dont tu ne connais pas forcément l’existence.

—    Peut-être… »

 

Kukkaku monta dans sa voiture et Ichigo ferma la porte. La fenêtre était ouverte et la jeune femme se pencha et dévisagea longuement son interlocuteur.

 

« Fait de ton mieux… et quelque soit ta décision, fait en sorte de ne pas le regretter plus tard. Un amour comme tu en as vécu un… c’est très rare et très précieux. Normalement, tu devrais le protéger.

—    Comme si Shinji n’avait pas d’importance… Chuchota Ichigo.

—    Je n’ai jamais dit cela… Mais, mérite t-il que tu ne l’aimes qu’à moitié ? A bientôt Ichigo… »

 

La jeune femme tourna le contact et passa la première. Dans son rétroviseur, elle observa la silhouette solitaire du musicien. Cette dernière avait l’impression qu’un gros poids pesait sur ses épaules.

Chapitre 34

Shinji traversait le campus d’un pas pressé. Le travail de ses recherches portait leurs fruits. Et puis, il était assez excité, ses assistants étaient plutôt doués et impliqués. Cela le changeait passablement de ceux qu’il avait eu l’année précédente. Le chercheur fixait le sol, plongé dans son intense réflexion. Lorsqu’une voix qu’il n’avait pas entendue depuis de très nombreuses années, reconnaissable au timbre trainant, avec cette distinction si particulière.

 

« Hirako-sensei… »

 

Shinji se tourna lentement et croisa le regard anthracite de Kuchiki Byakuya. Ce dernier habillé d’un costume trois pièces était époustouflant de beauté et de grâce. Sa noblesse sortait par tous les pores de sa peau, faisant comprendre à chacun combien le fossé entre lui et les autres était infranchissable. Et Shinji certainement plus que les autres… Ce dernier haussa un sourcil moqueur en voyant l’air stupéfait de son ex. Hirako se reprit et ironisa.

 

« Te serais-tu perdu par hasard ?

—    Non, je sors du bureau du doyen… J’avais quelques affaires à régler avec l’université.

—    Bien à tomber… » Marmonna Shinji. « Bon, j’étais content de te revoir, à dans vingt ans… »

 

Le chercheur tourna les talons, pressé de sortir de la sphère d’influence du noble. Ses mains s’étaient crispées un peu plus sur le dossier qu’il tenait entre ses doigts. Que faisait-il ici ? Sa bonne humeur s’était soudain envolée et la nouvelle réflexion de Kuchiki ne l’aidait pas à garder son calme.

 

« Je souhaiterais te revoir… prochainement, en fait. Je te cherchais… »

 

Shinji se tourna brusquement vers le noble qui le suivait, et l’observa quelques secondes entre ses paupières mi-closes et ironisa.

 

« C’n’est pas vrai… ils t’ont laissé une certaine autonomie ? Fait gaffe… ça pourrait t’monter à la tête cette liberté soudaine…

—    Pourquoi n’es-tu pas revenu vers moi lorsque ma femme est morte ? Demanda Byakuya sombrement.

—    Bien sûr, le jour des obsèques peut-être ?

—    Ça fait cinq ans… Shinji…

—    Hirako-sensei me convient parfaitement, en ce qui te concerne… Et, je ne suis pas un de tes domestiques ! Seuls mes parents l’étaient. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai du travail.

—    Je…

—    Oublie-moi Kuchiki-sama… Tu refais surface bien trop tard dans ma vie ! »

 

Sans rien ajouté Shinji s’éloigna sans se retourner malgré la voix qui l’appelait encore. Un frisson le traversa. Son expression fermé et sombre fit reculer les étudiants qu’il croisa sur sa route. Lorsqu’il entra dans son bureau, Shinji en claqua la porte. Pourquoi maintenant ? Le blond resta un long moment devant son bureau, le regard dans le vague, avant de reprendre son travail.

 

Byakuya quitta le campus heureux d’avoir pu aborder Hirako quelques instants. Il avait rodé sur les lieux depuis quelques semaines dans l’espoir de le voir de loin au pire, et au mieux le rencontrer. Il commençait à désespérer et au moment où il s’y était le moins attendu, le chercheur était apparu. Le Byakuya étudiant lui aurait sauté dessus et l’aurait entraîné à sa suite pour trouver un endroit discret, mais, il n’était plus étudiant et Shinji non plus.  Il tenterait à nouveau sa chance une autre fois.

 

°°0°0°°

 

Emie avait décidé de se refaire sa garde-robe. Elle avait reçu une avance pour ses frais et elle comptait bien en profiter un peu. Un mp4 pendouillait à son cou et les écouteurs vissés sur les oreilles, elle s’arrêtait devant toutes les boutiques fantastiques qu’elle trouvait. Pourtant, elle ne se laissa pas emporter par la frénésie et dépensa le strict minimum pour se faire plaisir. Bon nombre de Japonais se retournaient sur son passage. Sa blondeur nordique et ses grands yeux clairs attiraient l’attention. Sa silhouette élancée, moulée dans un jean, sur lequel une tunique bariolée, type année 60 donnait un style rétro qui lui allait à ravir.

 

La jeune fille savait qu’elle n’avait rien d’une femme fatale comme pouvait l’être Rangiku ou encore l’ancienne chanteuse du groupe. Elle ressemblait beaucoup plus à une enfant ayant grandi trop vite. D’ailleurs sa taille qui approchait presque du mètre quatre vingt lorsqu’elle portait des talons comme maintenant, lui donnait une silhouette qui aurait pu être dégingandée. Sa tunique flottante l’étoffait un peu, atténuant l’effet.

 

Elle s’arrêta devant un marchand de glace stationner sur une placette à l’ombre sous cette chaleur de fin d’été. Le souvenir de Shiro cherchant dans ses poches l’argent nécessaire pour s’en acheter une, lui revint en mémoire. Elle ne remercierait jamais assez son courage pour lui avoir permis ce jour-là, de lui avoir adresser la parole. Lorsqu’il était reparti, elle était devenue une petite star dans sa ville. Le barman lui demandait souvent de se produire sur sa scène, alors qu’avant… elle avait du mal à obtenir ne serait-ce qu’une soirée de représentation.

 

Nombreux étaient ceux qui voulaient approcher son groupe. Pourtant, Billy et Claus malgré la progression qu’ils avaient faite, avaient décidé d’abandonner. Billy pour ses études et Claus plus parce que son père lui avait demandé de venir l’aider dans son salon de thé. En fait d’aide, Claus s’était retrouvé à devenir un employé à temps plein, trop claqué les après-midi pour répéter. Se lever à trois heures du matin n’était pas chose facile non plus.

 

La jeune fille continua sa route en léchant sa glace deux boules à la fraise. Elle souriait en songeant aux paroles de Shiro lorsqu’elle l’avait croisé ce jour-là. Une voix moqueuse l’interpella.

 

« Dis-moi… tu m’as l’air de bonne humeur Emie. »

 

La chanteuse salua Gin Ichimaru. Ce dernier s’avança jusqu’à sa hauteur avec une petite caisse sous le bras.

 

« Oh… Je pensais à Shiro…

—    Ah… notre bassiste. » Sourit Gin. « Tu l’aimes beaucoup. » Remarqua innocemment Gin.

—    Oui… Il m’a beaucoup apporté. Et, je songeais à certaines de ses réflexions très équivoques. »

 

Gin sourit pour toute réponse. Emie repris son chemin, le musicien restant à sa hauteur. Son regard glissa sur la silhouette du guitariste et son trouble augmenta. Elle savait qu’elle ne devait pas se faire des idées au sujet de cet homme, mais, c'était plus fort qu’elle.  Emie en était tombée amoureuse et ceux à une vitesse vertigineuse. Dès qu’elle avait croisé son regard clair si identique au sien, elle avait eu l’impression d’être piégée. Même si elle s’était vaillamment défendue pour ne pas succomber à son charme.

 

« Tu as pas mal de paquets… Continua le musicien.

—    Oh… pas tant que cela ! » éclata de rire Emie. « En fait, si je m’écoutais… j’en dépenserai le double, mais, j’ai trop peur de me créer des problèmes. » Grimaça la jeune fille. « J’aime rester prudente, surtout en étant loin de chez moi. Mes parents ne pourraient pas m’aider en cas de problème…

—    Je serai là, moi… »

 

Emie se tourna vers le musicien et l’observa. Son attitude n’avait pas changé et son sourire énigmatique flottait toujours sur ses lèvres. Son cœur reprit un rythme normal. Si Gin lui faisait souvent des propositions de ce type… elle finirait par craquer définitivement pour lui. Quoique… elle songea que s’était déjà fait. Mais, elle ne pouvait pas oublier Rangiku.

 

« Tu es gentil Gin… En fait, vous êtes tous très gentil avec moi…

—    Tu veux boire un verre ? » Proposa Gin en s’arrêtant devant un bar.

—    Pourquoi pas. J’ai toujours soif après une glace.

—    Alcoolique…

—    Je ne bois que de la limonade… et de la bière de temps en temps je le conçois, mais je préfère rester sur le non alcoolisé.

—    Tu es très sage… Se moqua gentiment Gin.

—    Peut-être, certainement… » avoua Emie.

 

Ils entrèrent dans un café de type anglais, le lieu était tamisé par les éclairages indirects. Le bar disposait de plusieurs pompes à bières et un nombre incalculable de bouteilles d’alcool tapissaient le mur à l’arrière du comptoir en cuivre rutilant. Installée à une table, Emie posa ses paquets. Elle observa le musicien poser sa petite boite et demanda curieuse.

 

« Qu’est-ce que tu transportes ?

—    Oh… pas grand-chose d’intéressant. Rangiku va encore me traiter de gamin d’ailleurs. »

 

Voyant l’incompréhension sur les traits de la jeune fille, il reprit en grimaçant légèrement.

 

« Ce sont des jeux vidéo, et quelques magazines, mais tu gardes ça pour toi.

—    Pourquoi ? Tu ne fais pas de contrebande… enfin, c’n’est pas illicite… s’amusa Emie.

—    Pour Rangiku, si ! Répliqua en soupirant Gin.

—    Tu as quoi comme jeux ? Je t’avoue préférer les jeux de bastons ! » Déclara Emie d’une voix excitée brutalement.

—    C’est vrai ? J’avoue aimer un peu de tout… Je me suis acheté Ruse, Mafia II, Super street figter IV, Colin Mcrae Dirt II et Red Dead Redemption…

—    Tu auras le temps de jouer à tout ça ?

—    Oh… tu sais pour l’instant nous n’avons pas beaucoup de temps. Mais lorsque nous serons en tournée, il nous faudra bien tuer le temps… Je prends mes précautions. Je prends petit à petit la collection que j’emporterai dans mes bagages. »

 

Emie détaillait le musicien qui avait revêtu une tenue très décontracté. Son T-shirt sur lequel un motif prenait tout le devant fit sourire la chanteuse. Contrairement à la scène, Gin portait deux colliers en perles et des bagues ornaient ses doigts. Ses cheveux argent étaient tirés en une petite queue-de-cheval et la paire de lunettes cachait une partie de son visage. Un serveur vint les rejoindre à leur table et pris leur commande.

 

« Je vois comment tu échappes aux journalistes… et aux fans…

—    Comment ? S’étonna Gin en refermant sa boîte.

—    Tu te transformes… »

 

Gin éclata de rire et se pencha en avant en posa sa main au coin de sa bouche pour camoufler sa voix. Emie eut un coup au cœur et cacha difficilement son trouble alors que le musicien chuchotait.

 

« En fait, ça c’est mon vrai moi…  C’est plutôt sur scène le camouflage !

—    Euh… » rougit la jeune fille qui déglutit. Voyant l’étonnement se peindre sur les traits de Gin, elle trouva un prétexte pour détourner l’attention et surtout le regard scrutateur du musicien. « Tu n’es pas contrarié que Shiro soit plus connu que toi ?

—    Shiro ? Sa place moi, j’n’en veux pas… Je ne pourrai pas porter le groupe à bout de bras comme il le fait. Et puis contrairement à ce que tu sembles penser, j’ai de nombreux fans. Peut-être autant que Shiro. Il faut dire qu’il n’a pas de bol, il attire tout un tas de fans hystériques et travaillés par leurs hormones… Je passe plus discrètement et comme ma vie est tranquille, personne ne cherche à savoir quoique ce soit à mon sujet.  C’n’est pas aussi passionnant qu’un homme comme Kurosaki.

—    Tu crois… que notre album aura autant de succès que le premier ? » Se questionna soudainement Emie.

—    Ça, je ne peux pas te le dire… Je n’en sais rien…

—    Je suis impatiente de commencer la tournée. S’excita la blonde.

—    Oh… après avoir fait celle de l’année dernière, je t’avoue que ce break est plus qu’inestimable. »

 

Le portable de Gin sonna au rythme de l’un de leur tube. Il décrocha tout en continuant de dévisager la chanteuse.

 

« Ah… je vais devoir te laisser Ernie-chan… Rangiku se demande où je me suis encore échappé.

—    Ce n’est pas grave… De toute façon, j’ai du travail à faire en rentrant à l’appartement. Je n'ai rien rangé depuis des jours…

—    Allons-y ! »

 

Gin paya les consommations et refusa l’argent d’Emie.

 

« Je peux me permettre de t’inviter… »

 

Le couple sortit et aucun des deux ne remarqua le paparazzi qui les avait suivis et qui les mitraillaient à leur insu depuis un petit moment.

 

°°0°0°°

 

Installé devant la télé Shinji finissait de manger seul. Ichigo ne rentrait plus avant des heures très tardives. Le temps semblait s’allonger lorsqu’il n’était pas à ses côtés. Quoiqu’il prît de plus en plus de travail chez lui. Le chercheur ramassa ses couverts et les déposa sur l’évier. Son oreille se tendait pour entendre le moindre bruit qui lui signalerait le retour de son amant. Mais, encore une fois… il serait seul.

 

Tranquillement Shinji se prépara un thé et resta songeur devant la bouilloire. Il avait encore rencontré Byakuya plus tôt dans la journée. À croire que ce dernier passait son temps à le pister. Il avait fini par céder pour l’accompagner boire un verre.

 

« Ne soit pas sur la défensive Shinji…

—    Hirako-sensei pour toi… Et qu’est-ce qui te dit que je suis sur la défensive ? » Marmonna le blond qui observait les tables alentour plutôt que son interlocuteur.

—    Regarde-moi… »

 

Shinji leva les yeux vers le noble. Rien dans son attitude extérieur ne laissait penser qu’il était très agité intérieurement. Si Ichigo avait été là, Shinji pourtant lui aurait piqué une de ses clopes ! Cela faisait des années qu’il avait arrêtées et le fait de songer à en reprendre une, l’énerva prodigieusement. Shinji demanda narquois.

 

« Et maintenant Kuchiki-sama ?

—    Ne pourrions-nous pas être, tout au moins ami ? » Proposa Byakuya raisonnablement.

 

La voix paisible agaça Shinji. Comment pouvait-il proposer ce genre de chose alors que… Il respira calmement et haussa un sourcil moqueur. Il croisa les jambes et posa tranquillement ses mains dessus.

 

« Non ! Fit catégorique Shinji en fixant le noble droit dans les yeux.

—    Pourquoi ?

—    Pourquoi ? Tu me le demandes Kuchiki-sama ? » Interrogea Shinji narquois. « Qui m’a demandé de m’éloigner parce que nous n’évoluions pas dans les mêmes sphères ? Qui s’est gentiment marié ? Maintenant que tu as le champ libre et que tu as une certaine emprise sur ta famille, tu viens me siffler ?  Tu peux aller te faire mettre, ton altesse…

—    Shinji… je…

—    Non ! Tu m’écoutes pour une fois ! » Gronda Shinji. « J’ai quelqu’un dans ma vie et j’y tien beaucoup… Il n’est pas question que tu reviennes comme si de rien n’était. Tu vas me faire passer de ton placard, après être passé par ton armoire ? J’ai assez fait le ménage toutes ses dernières années…

—    Tu l’aimes ? » Interrogea impassible le noble en fronçant à peine les sourcils.

—    Tu m’écoutes ? S’énerva Shinji.

—    Non… » Répondit Byakuya toujours aussi posé. « Je le connais ?

—    Tss… pourquoi, j’ai accepté de boire un verre avec toi ! Marmonna Shinji.

—    Parce que comme moi, tu ne peux pas oublier le passé…

—    Il est mort et enterré ! Au fait, comme tu as plus de moyen financier que moi… tu paieras les consommations. Et je n’ai pas à écouter les conneries que tu débites !

—    Tu fuis… » Remarqua le noble.

 

Shinji leva les yeux au ciel et foudroya ensuite Byakuya du regard. Ce dernier buvait son café avec distinction, semblant ne pas paraître troublé par l’attitude agressive d’Hirako. Son regard s’attardait sur la silhouette mince de Shinji qui lui rendit un regard méprisant. Byakuya soupira et s’essuya la commissure de ses lèvres. Ça prendrait un peu plus de temps qu’il ne le pensait. Il engagerait un détective pour savoir qui était l’amant d’Hirako. Après tout… s’il voulait le récupérer… tous les moyens seraient bon…

 

Le chercheur but sa tasse de thé, le regard lointain. Byakuya à cette époque-là, souriait. S’amusait. L’aimait. Ils avaient fait les quatre-cents coups à Todai. Mais, il l’avait fait aussi au manoir de la très puissante famille Kuchiki. Jamais les deux garçons ne s’étaient quittés depuis leurs trois ans. Le bac à sable où Shinji avait surpris ce gamin en culotte courte incapable de s’amuser en toute liberté… en passant à l’âge des huit neuf ans où, ils pêchaient au bord sur l’étang privé de la famille noble. Le nombre de fois, où ils avaient été pourchassés par les domestiques.

 

Byakuya depuis tout petit avait toujours fait en sorte que Shinji reste auprès de lui. Le blond avait reçu une éducation de noble grâce à lui. Ses parents n’auraient jamais pu lui payer ses études dans les établissements très privés où Kuchiki suivaient ses études. Ils avaient toujours vécu ensemble… jusqu’au jour où le moment fatidique arriva. Byakuya était rentré chez lui un week-end pour apprendre qu’il allait se marier quelques semaines plus tard avec une princesse de la cour de l’empereur. Le mariage était arrangé depuis longtemps et les deux étudiants savaient qu’un jour ou l’autre, ils devraient se séparer. C’est à ce moment-là que Byakuya Kuchiki avait perdu son sourire remarqua brusquement Shinji.

 

Le regard du chercheur se posa sur l’horloge murale, il serait bientôt minuit et sa moitié n’était pas encore rentrée. Il faisait froid soudainement dans son cœur. Shinji espérait sincèrement l’arrivée prochaine d’Ichigo. Il faisait lugubre dans cette maison, sans la présence chaleureuse du musicien.

 

°°0°0°°

 

Jiruga vérifia ses affaires avant de sortir pour gagner son bureau au sein de la direction de l’entreprise pharmaceutique. Il gara sa voiture allemande à son emplacement réservé, une heure plus tard. Jiruga passa dans les couloirs, tel un courant d’air. Il ne salua personne et son regard sombre faisait fuir, la plupart des employés. Il pénétra dans son bureau où son secrétaire finissait de trier son courrier. Jiruga jeta sa veste sur le portemanteau en vrac. Mizuhiro se leva et posa la veste correctement sur un cintre.

 

« Nnoitra-san, Monsieur votre père vous a appelé ce matin pour une réunion de…

—    Quelle réunion ? Était-elle prévue ? » Demanda indifférent son patron plongé dans le dernier rapport sur les recherches effectuées aux laboratoires.

—    Non… Monsieur votre père a convoqué tous les responsables ce matin de bonne heure et…

—    Qu’il aille se faire foutre ! Vous pouvez le lui dire. J’ai autre chose de programmer. » Répondit Nnoitra en lui lançant un regard mauvais. « Des analyses sont faites ce matin, et il y a un contrôle sanitaire… S’il croit que je vais me faire chier à une de ses réunions de bureaucrates… Vous avez convoqué Kotetsu Isane ? Je suis d’accord avec elle concernant les nouvelles expériences à mener. » Jiruga se redressa en fronçant les sourcils comme s’il se rappelait brutalement de quelque chose d’important. « Pour le nouveau programme de recherche, je suppose que vous avez donné mon rapport à mon père ?

—    Hai !

—    Il n’a rien dit ?

—    Rien que vous ne sachiez déjà… » Répondit placidement Mizuhiro.

 

Ce dernier posa une tasse de thé devant Jiruga, qui leva les yeux vers son secrétaire qui mima à la perfection son père.

 

« Mais qu’est-ce qu’il croit ? Que tous nos budgets sont délégués à la recherche ?  Qu’il se mette dans le crâne que c’est moi qui dirige cette entreprise et qu’il est hors de question que je lance un nouveau programme… d’autant que cette fois-ci, cela entraînera une demande à un bureau ingénierie pour la construction d’une nouvelle machine à particule… pas question ! Les investissements sont trop importants et pourquoi il ne vient pas me le dire en direct ! » Mizuhiro repris sa respiration et repris calmement et interrogea Jiruga « Je dois aussi vous dire qu’elles étaient les insultes qui accompagnaient ses paroles où vous les connaissez déjà ? 

—    Non, je les connais… de toute façon, se sont toujours les mêmes…

—    Hai ! Sale petit con… Incapable… petit merdeux et…

—    C’est bon… c’est bon… je les connais. » Soupira Jiruga qui termina son thé comme si cela ne l’atteignait pas plus que cela.

 

Les yeux de Jiruga s’attardaient sur les derniers résultats de son tableau de bord. Au bout de quelques minutes durant lequel, Mizuhiro était retourné à son bureau pour revenir avec un parapheur plein à craquer de courriers, de compte-rendus de réunion et de statistiques en tout genre. Jiruga leva un œil et secoua la tête.

 

« Je vais au laboratoire… je lirai tout ça en revenant, sinon je ne ferai rien de ma journée. » Maugréa Nnoitra. « J’ai un rendez-vous à déjeuner aujourd’hui ? 

—    Non, par contre demain, vous avez un rendez-vous important. Ne l’oubliez surtout pas ! »

 

Jiruga leva les yeux vers son secrétaire qui le fixait de son regard neutre. Jiruga sera un peu plus fort la feuille qu’il tenait entre ses doigts. Un fin sourire remonta la commissure de ses lèvres.

 

« Non, je ne risque pas d’oublier.  Je me sauve… et sortez les excuses habituelles pour mon père !

—    Hai ! »

 

Jiruga se leva et attrapa sa veste blanche pour rejoindre le laboratoire. Il laissa le soin à son secrétaire d’essuyer les colères de son père. Mizuhiro Kojima était un être complètement insensible et qui se moquait éperdument des conséquences de ses actions ou de ses paroles. Il se permettait de répéter aussi bien à lui qu’à son père, les paroles venimeuses qu’ils s’adressaient par son intermédiaire.

 

Ce qui ne gâchait rien pour Jiruga, c’est que ce type était intelligent et vif d’esprit même s’il paraissait nonchalant. Enfin, il était aussi très malin, car il savait pertinemment auprès de qui apporter ses talents.  Un secrétaire à sa hauteur en somme… même si, finalement Kojima était tout petit.

 

Bientôt, son père ne présiderait plus sa société. Si tout allait bien demain, il allait conclure un marché avec une des principales industries pharmaceutique et avec son aide, il allait prendre le contrôle des industries Gikan Giichi. Déjà, au cours de ses dernières semaines, après sa sortie de prison, il avait été directement organisé le push auprès des différents actionnaires de la société qui ne supportaient plus le caractère trop imprévisible et de plus en plus irascible de Matsuta Nnoitra.

 

Jiruga passa devant les portes coulissantes de l’ascenseur pour se diriger vers le laboratoire. Il enfila un masque, une coiffe, des gants et des chaussons sur ses chaussures. Il pénétra dans les lieux aseptisés où plusieurs employés l’attendaient. Il était respecté par les laborantins. Car contrairement à son père, il avait une formation et des qualifications en chimie et en ingénierie moléculaire que son père n’aurait jamais. Ils parlaient tous le même langage. Et même s’il n’avait pas un caractère facile, il était tout à fait possible de donner son point de vue. Jiruga Nnoitra écoutait attentivement.

 

L’homme oublia son environnement pour se consacrer ceux à quoi il avait passé ses études. Il se sentait beaucoup plus à l’aise devant les résultats spectroscopiques, chromatographiques, de cinétique chimique que d’affronter une réunion assommante sur le chiffre d’affaires de la société et sa stratégie en communication !

 

Son portable vibra et Jiruga fronça les sourcils en voyant le numéro de Yoruichi s’afficher. Il s’éloigna quelque peu pour avoir un peu d’intimité.

 

« Y’a un problème ? Demanda d’emblée Jiruga. 

—    Non… J’ai enfin réussi à avoir un rendez-vous pour nos deux avocats…

—    Bien… Tu es sûre ?

—    Certaine ! Je ne ferai pas machine arrière. Ton père est au courant ?

—    Non, et je le mettrai devant le fait accompli.

—    Etsuko… tu lui manques… et elle a fait ses premiers pas…

—    Vraiment ? » S’étonna Jiruga. « Je passerai la voir ce soir. »

 

Jiruga se frotta le front et marmonna comme fatigué.

 

« On organisera son anniversaire… Je ne veux pas qu’elle soit malheureuse.

—    Il fallait y penser avant… » Répondit sèchement Yoruichi.

—    Je fais mon possible alors ne me cherche pas des poux ! Pour moi, elle n’aurait pas dû exister ! »

 

Un petit silence s’établit entre les futurs ex-époux. C’est d’une voix mesurée que la jeune femme repris.

 

« Je serai contente de t’accueillir… et… je suis heureuse que tu n’ignores plus notre fille.

—    Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger toutes les deux et que vous ne manquiez de rien…

—    J’aurai pensé que tu m’aurais pris Etsuko… Je te remercie de me laisse notre fille.

—    Yoruichi… tu es plus qualifié que moi pour être son pilier dans la vie. Comme je te l’ai promis, je serai là… toujours. Mais, je ne serai jamais là en permanence. Autant que tu t’occupes de notre fille. Elle aura une vie plus seine avec toi… »

 

Yoruichi ne su quoi répondre. Les larmes qu’elle versait Jiruga ne les verraient jamais. Elle raccrocha, heureuse de le rencontrer le soir même. Finalement, c’est avec leur séparation qu’ils auraient une relation apaisée et normale. Jiruga soupira en raccrochant. Lentement, il remettait de l’ordre dans sa vie. Le visage souriant d’Ichigo flotta devant ses yeux pour succéder à celui où il avait failli lui prendre la vie. Sa résolution augmenta et c’est d’un pas déterminé qu’il reprit sa conversation avec les laborantins présents.

 

°°0°0°°

 

Rangiku traversa l’appartement alors que Gin jouait à la console devant le grand écran de leur appartement. Elle jeta un magazine à la figure du musicien qui devait normalement se préparer pour rejoindre le studio. Voyant l’air stupéfait de Gin, Rangiku gronda.

 

« Tu peux m’expliquer de quoi il s’agit ? »

 

Sans un mot, le guitariste se pencha et ramassa le magasine sur lequel il se vit en première page avec Emie. Il était penché vers elle. Il fut choqué. Gin avait l’impression de voir un couple amoureux. Il posa son poing devant la bouche, ne sachant quoi dire à la rousse incendiaire qui se tenait devant lui.

 

« Alors ? » Hurla Rangiku furieuse. « Tu vas encore me dire que je me fais des idées ? Que c’est qu’une gamine ? Cette Allemande peut aller se faire voir au diable ! Je refuse que tu l’approches à nouveau.

—    C’est la chanteuse du groupe si tu n’es pas au courant… » Répondit laconiquement Gin toujours surpris.

—    Qu’est ce qu’à cette gamine que je n’ai pas ? Tu peux me le dire ? »

 

Rangiku secouait Gin qui se reprit et attrapa Rangiku par les épaules.

 

« Il n’y a rien entre elle et moi… Nous nous sommes rencontrés par hasard dans la rue. Elle faisait du shopping et moi, j’ai été acheté des jeux chez mon dealer habituel…

—    Pourquoi tu ne l’as pas ignoré en sachant que j’ai des… doutes ! »

 

Une ride soucieuse barra le front de Gin. Il répondit gravement.

 

« Si tu doutes de moi… je ne vois pas ce que nous avons à faire ensemble ! Je n’ai rien fait de mal et je n’ignorerai pas quelqu’un pour te faire plaisir, d’autant que je travaille avec Emie. Quand je serai sur les routes avec elle et le groupe, tu vas faire quoi exactement ? Tu vas me pourrir la vie au téléphone ?

—    Depuis qu’elle est là… rien ne va plus entre nous ! Répondit Rangiku blessé.

—    C’est parce que tu te fais des films toute seule surtout. C’est qu’une gamine de dix-huit ans… enfin, bientôt dix-neuf, elle est même pas majeur dans notre pays !

—    Mais tu es gentil avec elle ! Protesta Rangiku.

—    Je le suis avec Shiro…

—    C’est un homme ! S’agaça Rangiku.

—    Il est homo…

—    Toi non…

—    Qu’est-ce que t’en sait ? » Sourit Gin que la conversation agaçait. « On s’entend particulièrement bien lui et moi… Qu’est-ce que t’en sait, s’il ne s’est rien passé entre nous ? »

 

Sur ses paroles, le guitariste attrapa sa veste et il prit la porte. Rangiku resta tétanisée au milieu du salon, perdue pour la première fois de sa vie. Jamais, Gin ne lui avait parlé de cette manière depuis qu’ils se fréquentaient depuis le collège. Que devait-elle faire ?

 

°°0°0°°

 

Ichigo s’était enfermé à nouveau avec son groupe pour l’enregistrement du nouvel album. Le musicien avait composé tous les textes en anglais, comme pour l’album précédent. Cette fois-ci, il n’aurait plus besoin de Lisa pour les subtilités de la langue. Le musicien s’investissait pleinement dans son travail, refusant de se laisser empoisonner l’existence par les paroles de Kukkaku. Sa vie avec Shinji n’avait pas changé. Enfin, il le pensait sincèrement. Peut-être un peu plus déborder depuis qu’il avait finalement accepté la collaboration avec le groupe des Hollows dans la foulée.

 

Kyouraku voyant son investissement, lui avait proposé également d’écrire certaines paroles d’un chanteur dans un style rock doué pour la composition musicale mais, dont les compétences à l’écriture étaient médiocres. Ichigo était un peu dérouté de devoir composer dans sa propre langue. En quelque sorte, ça l’amusait.

 

Lorsqu’il rentrait, il le faisait tardivement. La maison ne résonnait d’aucun écho et Shinji souvent dormait entre les draps. Ichigo avait l’impression que le temps filait entre ses doigts. Il était incapable de maîtriser la situation et ne savait pas pourquoi il avait l’impression de s’éloigner inexorablement de son amant. Ce soir-là quand il rentra… Ichigo vit la silhouette endormie, solitaire.  Ce constat le frappa.

 

Ichigo abandonna ses vêtements et fit du quatre pattes sur le lit et s’allongea contre Shinji et non pas sur le bord du lit, comme auparavant. Trop claqué pour pouvoir aligner deux idées. Ses bras se refermèrent autour du chercheur qu’il attira à lui, tendrement. À sa surprise, Shinji se pelotonna contre lui.

 

« J’ai froid… » Souffla enroué Hirako.

—    Attends… » Chuchota Ichigo.

 

L’homme enfila un pyjama avant de se glisser sous les couvertures. Il reprit Shinji entre ses bras. Ses mains caressaient doucement le dos du professeur qui se détendit entre ses bras.

 

« Je suis content que tu sois rentré à la maison et…

—    Excusez-moi Shinji… excusez-moi… Je t’ai négligé ses derniers temps.

—    Tu es occupé… Chuchota Shinji conciliant.

—    Cela n’est pas une excuse. Je trouve ça normale de te voir le soir dans notre lit en train de dormir… et… je trouve ça normale de travailler jusqu’à des heures tardives… et si un jour je rentrais que tu n’étais plus là… parce que je suis négligent…

—    Ccchhuuuutttttttttttt…. Tu es là à présent… »

 

Ichigo fit basculer son amant contre le matelas et rechercha ses lèvres dans l’obscurité. Les effleurant lentement pour les prendre amoureusement. Le bassiste ne vit pas dans les ténèbres l’angoisse qui se reflétait sur les traits du chercheur. Shinji enroula ses bras autour de la nuque de son amant et se laissa bercer par ses caresses et ses baisers. La douceur avec laquelle Ichigo l’embrassait, et plus tard le prenait, faisait trembler le blond.  Lui qui ne s’endormait que lorsque le poids de son compagnon se faisait sentir sur le matelas. Lui qui le voyait s’éloigner petit à petit et qui se rongeait d’angoisse parce qu’Ichigo ne le voyait plus. Il se sentait revivre sous son étreinte.

 

Le bassiste murmura avant de s’endormir contre son oreille.

 

« Réveille-moi Shinji… je voudrais te voir avant que tu ne partes travailler…

—    Tu as quelque chose à me dire ? S’inquiéta Shinji

—    Non… je veux seulement être auprès de toi… »

 

Shinji entendit bientôt la respiration d’Ichigo se régulariser sous le sommeil. Il tira les couvertures à lui et songea qu’il refuserait l’offre de Byakuya. Comment pouvait-il laisser Ichigo ? Entre eux, tout était terminé depuis si longtemps… Il ne laisserait plus le noble l’approcher avant un bon petit moment.

 

 

Chapitre 35

La matinée était un peu plus glaciale que d’habitude, lorsqu’Amagai sortit de sa voiture. Il resserra sa veste autour de lui. La météo avait prévu une chute brutale des températures et il était stupéfait qu’en ce début septembre, les jours ressemblent déjà à ceux de novembre. L’homme remonta l’allée de la maison de Kurosaki… et un petit sourire ironique flotta sur ses lèvres. Il avait mis beaucoup de temps, mais, il arrivait lentement au bout de ses peines !

 

°°0°0°°

 

Shinji n’en revenait pas… Il était coincé par Byakuya au campus. Il ouvrait la bouche pour la refermer sous le choc.

 

« Je te demande de me laisser… Grogna le blond.

—    Je ne fais rien pour te retenir… » Sourit le noble.

 

Shinji plissa les yeux et contourna Kuchiki suspicieux. Depuis quand Byakuya était aussi incisif ? Depuis quand le piégeait-il ? Byakuya eut un petit sourire en coin et chuchota.

 

« Aurais-tu peur Hirako-sensei ?

—    De toi ? Demanda Shinji narquois.

—    Hai… » Répondit doucement Byakuya.

 

Son regard s’adoucit en voyant les réticences désespérées du chercheur pour lui résister. L’attitude défensive qu’il arborait toujours lorsqu’ils se rencontraient, le blessait, mais, il n’abandonnerait pas pour autant.  Il connaissait très bien, bien plus que lui-même apparemment.

 

« Ne t’avise pas de me pousser à bout… j’pourrai oublier que t’es issu de la famille royale ! » Gronda le blond qui ressemblait plus à un chat sauvage près à bondir toutes griffes dehors.

 

Avant qu’il ne puisse protester, Shinji se retrouva agrafé contre le mur. Byakuya étaient trop proches de lui et son cerveau émis un signal d’alarme. Il tenta de repousser le noble, mais, il avait la vague impression de se trouver face à un roc.  

 

« Tu pourras te débattre autant que tu le souhaites, je ne te laisserai à personne, et je ne te laisserai plus t’éloigner…

—    T’es malade ? Pousse-toi… immédiatement ! Siffla Shinji.

—    Si je te répondais non… Que ferais-tu ? Tu appellerais ton amant imaginaire ? » Répondit calmement Byakuya.

—    Imaginaire ? » Fit Shinji en haussa les sourcils de surprise.

—    Je te fais suivre et personne ne t’accompagne jamais. Tu es seul la plupart du temps… Au fait… je ne savais pas qu’un professeur d’université comme toi pouvait se payer une maison pareille… Tu as gagné un gros lot ?

—    Si c’était le cas… en quoi cela te concernerait-il ?

—    C’est vrai, tu mènes ta vie comme tu l’entends… Mais, ne me ment pas ! Tu n’as personne…

—    J’ai quelqu’un dans ma vie… »

 

L’expression de Shinji était très sérieuse. Cela troubla Byakuya qui était persuadé du contraire. En désespoir de cause, il demanda sombrement.

 

« Son nom ? »

 

Shinji ouvrit la bouche et aucun son ne sortit. Byakuya haussa un sourcil en constatant le mutisme dans lequel s’enfermait le blond. Le noble s’apercevait du malaise profond de Shinji et cela le déconcertait. Il ne connaissait pas de faiblesses à Hirako. Que s’était passé au cours de toutes ses années loin de lui ? Byakuya se recula laissant libre le chercheur qui fronçait les sourcils. Ce dernier sursauta quand son portable sonna au même instant.

 

Le cœur battant, Hirako décrocha et entendit la voix d’Ichigo.

 

« Tu veux manger avec moi ce midi ? » Demanda apparemment joyeux le musicien.

—    Tu es libre ? S’étonna le professeur.

—    Cela ne va pas Shinji ? » S’alarma Ichigo en entendant la voix incertaine de sa moitié.

—    Si, tout va bien… et je serai ravi de manger avec toi… » Se reprit Shinji en s’éloignant du noble.

—    Ok, je vais venir te chercher… J’ai découvert un petit restau où nous ne seront pas déranger… et pas trop loin de l’université…

—    Je te rejoins devant…

—    Je me stationnerais non loin de ton département…

—    Ok, à tout à l’heure. »

 

Shinji continua son chemin sans un regard en arrière.

 

°°0°0°°

 

Jiruga s’observa dans le miroir en pied se trouvant dans son bureau. Mizuhiro prit une brosse et épousseta son patron. Il n’avait aucun geste d’obséquiosité dans sa manière d’être. De toute façon, il ne l’était pas et ça, Nnoitra-san en était parfaitement conscient depuis un an qu’il était à son service.

 

Après un dernier soupir, il remonta son nœud de cravate et se tourna vers Kojima qui approuva d’un hochement de tête.

 

« Je pense que vous les impressionnerai Nnoitra-san…

—    C’est le but ! »

 

Contournant son employé, Jiruga attrapa ses dossiers et traversa les couloirs qui aboutiraient à la salle de réunion principale. Il allait pouvoir se venger de son père et le mettre dehors de sa propre industrie et en limiterait ses actions. Il avait tout planifié depuis si longtemps, qu’il dut se calmer avant de rentrer dans la pièce. Même si Ichigo ne reviendrai plus vers lui… qu’importe ce que l’avenir lui réservait… Il allait enfin avoir sa vengeance… Et rien que pour cela, il aurait donné tout l’or du monde.

 

°°0°0°°

 

Les yeux de Kukkaku balayaient les nuages qui se bousculaient dans le ciel de ses premiers jours de septembre. Elle s’était levée comme elle avait pu de son lit en évitant de réveiller Sosuke. Elle avait eu une fausse alerte la nuit précédente et l’avocat n’avait pas pu dormir, stressé par l’arrivé du bébé à venir. Kukkaku elle ne s’était jamais sentie aussi sereine. Enfin, elle allait accoucher, ce n’était plus qu’une question d’heures à présent.

 

Sans bruit, elle sortit de la chambre pour descendre à la cuisine. Elle se sentait très bizarre à vrai dire. Contrairement aux autres jours, elle qui dévorait n’avait pas faim. Juste cette espèce de malaise, avec une conscience aiguë de ce qui l’entourait. Malade sans vraiment l’être. Elle avait l’impression qu’elle pouvait courir un cent mètre, tellement ses jambes fourmillaient d’impatience, tout en étant incapable de le faire.

 

À cet instant précis, elle se serait bien prise une cigarette pour calmer cette impatience qui n’avait rien à voir avec une éventuelle crise de nerfs. Inconsciemment, elle fit le tour de sa maison et vérifia que tout était en place. Ses doigts parcouraient les surfaces pour voir si un éventuel grain de poussière avait réussi à s’insinuer durant la nuit sur un meuble.

 

Sosuke avait cru devenir fou la veille en voyant sa femme vouloir faire les fenêtres et monter sur un escarbot. Puis monter sur une chaise pour faire les toiles d’araignée qui se situait plutôt dans la tête de la jeune femme selon ses dires. Elle avait fait la cuisine presque toute l’après-midi et Aizen avait été obligée de goûter à tout sous peine de voir Kukkaku s’énerver.

 

Kukkaku posa une main sur son ventre. Quelque chose la dérangeait sans vraiment savoir de quoi il s’agissait. Elle prépara un café corsé pour son mari. Il devrait affronter encore une dure journée en sa compagnie. Quelque part, elle était amusée de voir les efforts de mari-modèle qu’il essayait de s’imposer.

 

Sa relation avec l’avocat n’avait jamais été aussi sereine et tendre. Sosuke avait révélé des qualités insoupçonnées. Tout à coup, la jeune femme posa ses mains sur son ventre. Quelque chose venait de se déchirer et elle baisa les yeux stupéfaite sur le sol. Elle venait de perdre les eaux. L’angoisse l’étreignit, comme si cette perte était le bouchon qui libérait tout son stress. Elle voulut parler, mais, sa voix lui fit défaut…  Pousser par son instinct, elle respira et chanta à plein poumon pour avertir sa moitié qu’il était l’heure pour eux de débuter une vie de famille.

 

°°0°0°°

 

Byakuya suivit Shinji de très loin. Il se traita d’imbécile de tourner ainsi autour du chercheur qui semblait vivre une vie heureuse. Mais, c'était plus fort que lui. Le noble voulait connaître l’homme avec qui Shinji partageait sa vie. Un bruit assourdissant de moto se fit entendre et une grosse cylindrée passa devant lui à pleine vitesse pour s’arrêter dans un demi-cercle devant Shinji.

 

Le conducteur descendit de son véhicule et sortit un casque qu’il tendit au chercheur. Le motard tout de cuir vêtu s’installa à nouveau sur son bolide et Shinji se glissa à l’arrière. Le démarrage ne se fit pas en douceur, mais, Hirako ne semblait pas troublé par la conduite du conducteur.  

 

Byakuya resta un instant figé devant le spectacle qu’il venait de voir. Son rival devait un tout petit peu plus grand que lui. Visiblement un sportif vu la silhouette taillée en V. Quel visage pouvait se cacher derrière se casque intégral. La curiosité de Byakuya s’en trouvait attisée. Quel genre d’homme avait succombé son ancien amant ?

 

°°0°0°°

 

« Sommes-nous tous d’accord ? Demanda une voix d’un des actionnaires principales.

—    Vous n’avez aucun droit ! » Hurla Matsuta en se levant de son siège furieux.

—    Nous avons tous les droits, Nnoitra-san… » Répondit calmement Jiruga. « Cette réunion ce matin avait pour but de nommer le nouveau président des industries Gikan Giichi. Et c’est ce que nous venons de faire.

—    Toi ! » Hurla son père. « Tu avais tout calculé… n’est-ce pas !

—    Bien sûr ! » Répondit l’homme de presque vingt-neuf ans. « C’est toi qui m’as appris les ficelles du métier, ne l’oublie pas… Papa ! » Ironisa Jiruga.

—    Je t’interdis de me dépouiller ! Ce n’…

—    Monsieur Nnoitra Matsuta, » déclara calmement Jiruga qui savourait chacune des paroles qui prononçait. « J'ai le regret de vous apprendre que vous ne faites plus partie des effectifs à partir de ce jour. Vous disposez d’une rente qui vous sera versée pour les services rendus. Je suis maintenant, le seul dirigeant de l’industrie familiale Gikan Giichi. Aucun des soutiens que vous pourriez trouver, même auprès de la famille Kyouraku ne pourra valoir ceux que j’ai acquis auprès de la famille Kasumioji.

—    Pardon ? S’exclama Matsuta atterré.

—    Vous avez bien entendu. Maintenant… Nous allons finaliser cette réunion, mais, elle se fera sans vous.  » Continua Jiruga en posant ses bras sur la table dans une attitude décontractée. « Vous comprendrez que le caractère confidentiel des données qui vont être révélé ne peut être en aucun cas, divulgué à une personne ne faisant plus partie du conseil d’administration.

—    Il est hors de question que je me fasse chasser par mon fils ! »

 

Les deux hommes se regardèrent droit dans les yeux. Le visage de Matsuta était déformé par la rage. Chacun dans la pièce avait suspendu son souffle. L’attitude de Jiruga demeurait impassible. Nnoitra-san rejeta son siège violemment derrière lui et voulu s’approcher de son fils pour le raisonner et lui donner la raclée qu’il n’avait pas reçue, mais, la porte double battante de la salle de réunion s’ouvrit et des hommes faisant partie du personnel de sécurité fit irruption interpellé par un employé qui avait ordre des premiers cris de Matsuta de les faire intervenir.  L’homme se débattit comme un beau diable, mais, il fut prestement ceinturé.

 

Matsuta hurla.

 

« Tu ne l’emporteras pas au paradis…

—    Tu m’as fait vivre l’enfer… alors s’ils s’existent… qu’importe l’enfer ou le paradis… tu ne peux plus intervenir dans ma vie à présent.

—    Espèce de sale enfoiré de pédé !

—    Bi… serait plus juste. » Répondit sereinement Jiruga qui se tourna brutalement en fronçant les sourcils vers le comité et demanda sombrement. « Cela vous pose un quelconque problème ? 

—    Euh… non… »

 

Tous les hommes présents se regardèrent et visiblement aucun n’avait quoique ce soit à dire sur cet état de fait. Ils étaient tous tétanisés face à la violence de Matsuta et au flegmatisme de son fils. Jiruga se leva et suivit les gardes du corps. Tous étaient figés se demandant ce qu’allait faire le nouveau jeune directeur général des industries Gikan Giichi.

 

Jiruga arrivé à la porte, rencontra le regard fou de son père qui se débattait encore. Il lui adressa un petit sourire et une légère grimace. Le nouveau directeur fit un petit V de victoire et fit du bout des lèvres, « j’ai gagné !  ». Jiruga ferma la porte double battante, toujours souriant. Enfin sa vie reprendrait un cours normal. Il se tourna vers les actionnaires et cette fois-ci, ses traits étaient graves.  Lui donnant une stature de leader incontestable.

 

°°0°0°°

 

Sosuke faisait les cent pas dans la salle d’attente. Ses manches de chemise étaient remontées, ses cheveux en bataille à force de les avoir remontés, et un tic nerveux s’était fixé au coin de sa bouche. Il fut bientôt rejoint par Ganju et sa belle famille, suivit de peu par sa propre famille. Leurs conversations l’agaçaient et bientôt le silence plana dans la salle d’attente, tellement le regard de l’avocat était meurtrier. L’homme se rongeait les ongles et il était presque arrivé au sang. Bon sang, il préférait affronter une cours, et défendre le pire des criminels plutôt que de se trouver dans cette salle à attendre. Des complications étaient intervenues et une césarienne allait être pratiquée.

 

L’homme posa son front contre la vitre fraîche de la salle d’attente. Une main se posa sur son épaule, ce qui fit sursauter Aizen, mais, aussi tous les membres de la famille présents et autres pères se trouvant dans la même pièce et qui aurait voulu être ailleurs mais, qui n’osait faire un geste de peur d’attirer l’attention de Sosuke. Tous fixaient l’inconscient qui témoignait de l’amitié à cet homme sortit tout droit de l’enfer à cet instant-là.

 

Une infirmière passa sa tête et demanda.

 

« Aizen Sosuke ?

—    C’est moi… » Répondit l’avocat en s’approchant inquiet.

—    Veuillez me suivre s’il vous plaît…

—    Ma femme va bien ? Demanda Sosuke soucieux.

—    Oui, elle se porte bien, quoiqu’un peu sonné par la péridurale. Actuellement vous ne pouvez pas la voir, car les médecins non pas encore finit avec elle. Vous pourrez lui présenter le bébé d’ici quelques minutes… »

 

Sosuke suivit l’infirmière qui le fit entrer dans une petite pièce, se trouvant à côté de la salle d’opération. Une autre infirmière se tourna vers lui avec un petit paquet dans les bras. Sosuke s’approcha lentement presque avec révérence. L’homme voyait à présent un bébé non déformé par un accouchement classique. Il le trouva beau. Aizen savait qu’il ne s’agissait pas de son fils biologique, pourtant… dans son cœur, il en occupait toute la place.

 

La voix de l’infirmière continua alors que lui était plongé dans la contemplation du magnifique enfant qu’on lui laissait dans les bras. Il était émerveillé. Il n’y était pour rien mais, son cœur lui disait déjà combien il l’aimerait. Après tout, le père d’un enfant était celui qui l’élevait… celui qui serait à ses côtés les jours de beaux temps et les jours de pluie et se serait lui qui serait présent dans ses moments là.

 

Sosuke souffla.

 

« Mon fils… Aizen Hiroo ! »

 

Les deux infirmières eurent un sourire de connivence. Un petit quart d’heure plus tard, Sosuke rejoignit Kukkaku qui avait quelque mal à le fixer, désorientée. Le nouveau père de famille s’assit à côté de sa femme et lui présenta leur enfant. Kukkaku sourit et avança une main un peu tremblante sur l’enfant tout chauve. Du bout des doigts, elle caressa une des joues avec le revers d’une de ses phalanges, lentement. Avec tendresse. Le couple se releva la tête en même temps pour s’observer. Un profond courant d’amour passa entre eux, balayant toutes les interrogations, doutes, pleurs. Leur avenir leur semblait plein de promesses. Cet enfant scellait leur amour qui ne cessait de grandir depuis quelque mois.

 

°°0°0°°

 

Byakuya avait enfin réussi à obtenir le nom et le prénom de l’amant d’Hirako. Il s’appelait Ichigo Kurosaki. Son détective avait essayé de prendre des photos de l’homme, mais, apparemment ce dernier se cachait la plupart du temps.  Il lui était impossible de prendre un cliché soi-disant. Cela agaçait le noble. Comment pouvait-on se soustraire à l’œil exercer du meilleur détective du Japon? Cet homme ne semblait pas avoir de travail. Enfin si… apparemment, c’était un bibliothécaire !

 

À cette idée, Kuchiki se demanda ce qui pouvait bien retenir l’attention de Shinji ! Soit… il avait peut-être un attrait physique, vu la silhouette moulée dans le cuir qu’il avait aperçu… nombre de femmes ou d’hommes l’auraient pris en quatre heures, et même lui… Mais, son problème résidait chez un petit blond irascible et caractériel qui lui avait volé son cœur dans un bac à sable quelques décennies en arrière !

 

Décidé à en savoir plus, Byakuya avait décidé de rendre visite à son ami Kyouraku. Après tout, leurs familles étaient cousines et il semblait que son homme travaille dans sa maison de disques. Il réussirait là où son détective avait échoué. Après tout Kyouraku lui devait bien cela…

 

Une bonne heure plus tard, habillé d’un simple pantalon en toile, d’une chemise à fine rayure, et d’une veste en tweed, Byakuya franchit le seuil de la maison de disques. Il se présenta courtoisement à l’accueil et on lui signifia qu’il était attendu au dernier étage par Kyouraku Shunsui.

 

C’est avec un grand intérêt que ce dernier dévisagea son cousin, qui avait jusqu’ici refuser de visiter les locaux trop populaires habituellement pour lui.

 

« Je peux savoir ce qui t’amène ? Interrogea Shunsui visiblement curieux.

—    Tu m’as proposé de visiter ta maison de disques… je suis venu…

—    Bien sûr ! Comme ça brutalement… laisse-moi rire ! qu’est ce qui t’as poussé à vouloir venir me rendre visite et soit honnête pour une fois !

—    Kurosaki Ichigo ! »

 

Les yeux de Shunsui s’ouvrirent en grand sous la surprise.

 

«  Ne me dit pas que… Comment as-tu pu connaître son vrai nom ? Demanda Shunsui soupçonneux.

—    J’ai fait mon enquête et j’ai eu beaucoup de mal à obtenir cette maigre information…

—    Maigre information ? » repris Shunsui stupéfait. « Attends ! Combien de personne au Japon savent qu’Ichigo Kurosaki est Shiro ?

—    Shiro ? » Repris Byakuya qui tentait de masquer sa surprise.

 

Il ne voyait absolument pas de quoi lui parlait l’homme en face de lui. Shunsui ne s’aperçut pas de son trouble. Son visage s’était éclairé visiblement ravi qu’on aborde un sujet qu’il semblait particulièrement apprécié.

 

« Tu veux le rencontrer ? Proposa son cousin.

—    Si tu me le proposes…

—    Si j’avais su que tu étais fan de ce genre de musique, je te l’aurai fait rencontrer plus tôt. D’ailleurs, une soirée va être organisé pas plus tard que demain avec lui et son groupe. Allez viens suis-moi !

—    Kyouraku-san ! » S’exclama Lisa en le voyant quitter son poste pour échapper encore une fois au travail.

—    Ah Lisa… je vais faire rencontrer Shiro à mon cousin…

—    Vous devriez travailler un peu plus et donner l’exemple ! » Marmonna la brune.

 

Byakuya observa autour de lui avec beaucoup de curiosité. Il rencontra des hommes et des femmes en costumes, en kimono traditionnel, à moitié déguenillé, avec des crêtes sur le dessus de la tête et outrageusement maquillé. La plupart de ceux-là avait une tête à faire peur et était moche, selon les critères du noble. Quelques personnes paraissaient normales et il eut le plaisir de rencontrer quelques personnalités de la Jpop et Jrock très connue.

 

Ils franchirent le pas d’un studio et Byakuya vit un groupe de jeunes punks rencontrer comme un peu plus tôt dans les couloirs. Le noble déglutit… si Kurosaki faisait partit d’un des types se trouvant dans la pièce, il se demandait quel accident avait provoqué un traumatisme qui rendait son ex si désespéré. Il comprenait mieux sa fébrilité soudainement. Mais à sa surprise, kyouraku demanda surpris.

 

« Shiro n’est pas avec vous ?

—    Non, il est partit se chercher un café.

—    Présent ! » Fit une voix grave mélodieuse derrière eux.

 

Byakuya se retourna et là, il croisa un regard intense aux pupilles jaunes. De longs cheveux blancs tombaient jusqu’à la taille. Sa beauté le stupéfia. Elle n’était pas classique. Le magnétisme qu’il dégageait le prit à la gorge. Pourtant, l’homme ne s’attarda pas sur lui et continua son chemin avec indifférence pour récupérer une basse.

 

« Oh… Shiro… je suis content de te voir… Je voulais te présenter un de mes cousins qui est un de tes grands fans. »

 

Surpris le musicien se tourna en haussant un sourcil. Il le détailla et Byakuya eut la sincère impression de passer au microscope. Il était visiblement surpris. Le bassiste lui adressa finalement un sourire chaleureux et le salua pour ensuite se tourner vers le groupe présent. Il paraissait un anachronisme parmi eux. Visiblement plus âgé et plus calme que les autres musiciens, il prodiguait des conseils au groupe.

 

« Ah… c’est toujours un plaisir pour moi de voir un concert donné par Shiro. Souffla Kyouraku rêveur.

—    On te croirait amoureux ! » Ironisa Byakuya, toujours incapable de détacher ses yeux de ses longs cheveux blancs qui se balançait au rythme de ses mouvements félins.

—    Peut-être ! » Répondit Shunsui en plaisantant.

 

L’attention de Byakuya fut attirée par son cousin qui lui désigna deux tabourets hauts d’où ils pourraient admirer le spectacle.

 

« Ce n’est pas le groupe initiale de Shiro comme tu le sais… Disons que c’est un échange de collaboration entre groupe. Je ne voudrais pas que tu crois que Shiro quitte les SoulsTorn.

—    Oh… je ne m’inquiète pas du tout à ce sujet ! » Répondit simplement le noble.

 

Byakuya était prêt à se boucher les oreilles quand la musique démarrerait. Il savait très bien à quoi il allait être exposé mais, se dit que pour Shinji, il ferait l’effort au moins d’écouter les performances de son amant. Et quel amant ! Son regard ne cessait de parcourir le corps de Kurosaki et ne trouva strictement rien à jeter.

 

Tous les musiciens prirent place et La chanteuse du groupe se mit à faire quelques vocalises pour s’arrêter. Un silence prit place quelques secondes. Tous s’observèrent et la musique démarra brutalement. C’était un vrombissement, Shiro s’approcha du micro et se mit à chanter d’une voix grave presque sortit de l’outre-tombe. Le ton qu’il employait était presque rageur. La chanteuse prit le relais. Le bassiste se mit en retrait pour jouer, ses mains volaient sur les cordes, pour s’arrêter et reprendre au moment opportun. Le musicien se balançait d’avant et arrière.

 

La présence de Shiro étouffait celle des autres musiciens. Même la chanteuse avait du mal à faire illusion face à la rage de l’homme quand il prenait le micro. L’atmosphère dans le studio était lourde presque écrasante. Shiro posait son regard jaune perçant sur Byakuya et Shunsui.

 

Un frisson involontaire parcouru le noble. Il était envouté. La langue de Kurosaki se léchait ses lèvres maquillées de noir, montrant un piercing avec lequel il jouait parfois. Byakuya observait le musicien qui se produisait presque comme un fauve prit dans un piège. Ses déplacements souples et racés et son regard troublèrent au plus haut point le noble. Byakuya sursauta presque lorsque la chanson se termina tout aussi abruptement qu’elle avait commencé.

 

« Magnifique Shiro ! » S’exclama Shunsui « Et vous aussi les petits mais, je pense que vous avez encore du travail ! N’oubliez pas que c’est votre morceau et votre groupe. Shiro n’est pas là pour vous porter entièrement. Ce n’est pas son groupe et il travaille sur deux autres albums. Pourtant, il a tenu son rôle. Je vous laisse travaille et méditer là-dessus. Shiro… Toi, tu vas rentrer te reposer. Tu veux quelque chose avant de rentrer chez toi ?

—    Un café… j’en ai besoin ses derniers temps…

—    C’est Hirako-san qui t’épuise ? » Plaisanta Shunsui faisant sursauter Byakuya.

 

Le trio sortit de la pièce. Shiro ne parut pas ému. Il lança un regard en biais à Kyouraku et son invité.  Byakuya s’était placé légèrement en retrait pour mieux observer le bassiste maintenant qu’ils étaient dans le couloir. Ils arrivèrent devant la machine à café et le musicien introduit des pièces et taxa Shunsui. Voyant qu’il n’y avait visiblement pas de problème pour parler de sa sexualité, Shiro répondit

 

« Shinji ? Non… c’est plutôt lui qui devrait se plaindre. » Répondit sombrement Shiro. « Avec mes absences de ses derniers temps, je trouve qu’il a beaucoup de patience.

—    Ah… Il a la tête sur les épaules et il t’aime beaucoup… » Remarqua Shunsui.

 

Shiro attrapa son gobelet et se tourna vers Kyouraku visiblement heureux. Il avala son café sans vraiment faire attention, si le liquide était brûlant ou pas. En tout les cas, il ne paraissait pas ému. Ils discutèrent un petit quart d’heure et Byakuya est la surprise de découvrir que sous ses allures de bête fauve, Kurosaki était très aimable et possédait une conversation agréable. Il possédait aussi le sens de l’humour, supportant les taquineries de Shunsui et lui répondant de la même manière.

 

°°0°0°°

 

Gin observa sa montre attendant Ashito pour faire un détour au magasin de musique. Le musicien était exaspéré. Encore une fois, il s’était disputé avec Rangiku qui lui faisait de plus en plus de crise de nerfs. Il ne comprenait pas pourquoi, la rousse lui faisait autant d’histoire avec la chanteuse du groupe des SoulsTorn. Ils s’appréciaient beaucoup… c’était tout !

 

Bon… Emie était adorable avec ses grands yeux bleus, ses cheveux blonds comme les blés, son sourire craquant et son petit air mutin, sa silhouette divinement svelte. Un petit soupir passa les lèvres de Gin qui s’aperçut qu’elle était aussi intelligente, amusante et drôle, sérieuse aussi dans son travail, n’hésitant pas à s’investir à fond dans le groupe. Pas bêcheuse et se préoccupant de tous. Elle apportait souvent des pâtisseries qu’elle avait faite elle-même. Se n’était pas toujours des réussites mais, l’intention y était. Mais, ce qu’appréciait Gin par-dessus tout finalement en faisant le compte des qualités, c’était qu’elle savait respecter le silence de chacun. Combien de fois, avait-il dit à Rangiku de la mettre en sourdine alors qu’il avait des idées en tête ?

 

Gin se figea. Ses pensées n’étaient pas les bonnes. Que lui arrivait-il ? Il considérait seulement Emie comme une bonne amie… rien de plus, rien de moins. Enfin… c’est ce qu’il croyait. Ses mains tremblèrent légèrement. Une ride soucieuse traversa son front. Il avait cru vivre comme Ichigo et Kukkaku une sorte de complicité d’amitié, amoureuse platonique sans conséquence… Depuis quand était-il tombé amoureux à ce point ? Cela ne pouvait pas être possible… Il connaissait Rangiku depuis si longtemps… Que s’était-il passé dans sa tête ? Comment allait-il affronter sa compagne depuis bientôt dix-sept ans ? Son regard bleu se posa sur le mobilier urbain sans le voir, sans voir les passants qui grouillait autour de lui. Toujours sous le choc de la découverte, il rencontra le regard peu expressif d’Ashito.

 

Ce dernier s’avança et l’autre guitariste du groupe demanda

 

« Te serais-tu aperçu enfin de tes sentiments ?

—    Tu le savais ? » Demanda d’une voix éteinte Gin.

—    C’est aussi évident que le nez au milieu de la figure. Jin, Soi Fong et moi avions parié sur le temps que tu mettrais pour t’en rendre compte. Elle a gagné…

—    Mais… mais, je ne peux pas ! » S’exclama le compositeur perdu.

—    C’est tout à fait possible… ce n’est pas la tête qui commande Gin !

—    Je suis censé faire quoi là ?

—    J’n’en sais rien… Je ne suis pas à ta place… En tout cas, la petite semble aussi en pincer pour toi ! Mais, Rangiku aussi t’aime… » Fit d’une voix pensive Ashito.

 

Gin fronça les sourcils et balaya la rue du regard. Son regard rencontra l’enseigne du magasin de musique. Il murmura voulant sortir du carcan qui l’étouffait depuis quelques minutes.

 

« Bon.. et si on allait s’acheter notre nouveau matériel…

—    Hai ! »

 

Les deux hommes quittèrent le trottoir pour se diriger vers l’établissement de musique. La conversation roula sur la musique. Ashito fit comme Gin, il mit le sujet de côté. Après tout ce n’était pas son problème.

°°0°0°°

 

Ichigo rejoignit Shinji qui l’attendait dans le hall d’entrée. Ce soir, ils se rendaient à une soirée mondaine où, Shiro et le groupe se produirait pour présenter deux morceaux de leur nouvel album. Un sourire éclaira les lèvres peintes de Shiro.

 

« Tu es séduisant Shinji… 

—    Je suis toujours en costume… » Marmonna Shinji touché par le regard admiratif de sa moitié.

—    Celui-ci te donne une classe supplémentaire ! » Affirma le musicien très sérieusement.

 

Dans son costume clair griffé, Hirako qui avait abandonné ses habituelles mimiques, était séduisant. Une classe innée entourait sa silhouette svelte. Ichigo le prit brutalement dans ses bras et Shinji protesta.

 

« Tu vas me décoiffer !

—    Tes cheveux sont tellement doux… » Chuchota le bassiste

 

Ichigo laissa ses mains caresser le carré impeccable de son amant. Shinji du calmer son cœur et n’avait plus envie d’aller à cette soirée. Il avait promis à Ichigo d’y aller alors, il ferait avec. Il soupira et déclara à contrecœur.

 

« Il est l’heure d’y aller… tu vas être en retard…

—    Cela ferait longtemps que cela ne m’étais pas arrivée… Souriait toujours Ichigo.

—    C’est vrai… Tu t’es drôlement amélioré… et tu ne rentres plus si tard à la maison… » Rétorqua avec satisfaction Hirako.

—    C’est grâce à toi… Répondit Ichigo moqueur.

—    Allez… ou tu vas perdre le peu de crédit que je t’ai donné… »

 

Les deux hommes gagnèrent leur véhicule. Shinji fit démarrer la voiture, Shiro sa moto. Ils ne pouvaient pas se montrer ensemble. C’était le prix à payer pour la tranquillité d’Hirako. Ichigo regretta cet état de fait. Combien de fois, aurait-il aimé se promener librement avec Shinji ? Mais, c’était impossible… Le musicien tourna la manette des gaz et appuya sur l’accélérateur, démarrant en trombe quelques secondes plus tard.

 

°°0°0°°

 

Shinji déambula dans la pièce. Il avait salué Kyouraku et avait discuté brièvement avec lui. Il reconnu des anciennes connaissances de l’université, et d’autres rencontrer dans les écoles privés qu’il fréquentait auparavant. Il constata que ses relations tendu autrefois, était tout à fait agréable voir très constructive. Comme si l’âge de la maturité détruisait certaines barrières impossibles à briser à l’adolescence.

 

°°0°0°°

 

Amagai donna sa veste au vestiaire. Il traversa la pièce et rejoignit quelques unes de ses connaissances. Il avait toujours ses entrées à certaines soirées mondaines. Cela lui permettait en autres de garder des contacts intéressants et de connaître les derniers potins qui seraient susceptibles de lui être utile.

 

Son regard se porta sur la scène qui avait été aménagé dans l’immense salle de réception. Son patron devrait se produire le soir même. La colère couvait en lui. Il détestait cordialement Kurosaki… avec sa gentillesse et cette espère d’aura d’innocence qui circulait autour de lui. Pour lui, tout ça c’était du flan ! Il avait bien une face caché comme tout le monde mais, il était trop hypocrite pour le montrer.

 

Amagai reconnu le compagnon de son patron. Ce dernier discutait avec quelques nobles dont lui n’avait jamais réussit ne serait-ce qu’à s’approcher. Comment un type comme lui pouvait-il connaître un gotha pareil ? L’attention d’Amagai fut attirée brutalement par l’arrivée de Kuchiki Byakuya dans le groupe où se trouvait Hirako.

 

Ce petit professeur connaissait aussi un noble pareil ? Kuchiki était le plus difficile à approcher. Sa position était si élevé qu’il était presque aussi inabordable que l’était l’empereur. Pourtant, il se tenait là à côté d’Hirako qui lui semblait plus crispé soudainement. Les autres nobles paraissaient quand à eux, se dresser sur leurs ergots en approchant et en discutant avec Kuchiki.

 

Amagai ne cessait de poser un regard sur le visage d’Hirako et sur le noble. Quelque chose clochait mais, il n’aurait su dire quoi… Il se décida à suivre les deux hommes un peu durant la soirée. Peut-être allait découvrir quelque chose d’exaltant ?

 

°°0°0°°

 

Shinji tenta un repli stratégique. Il ne laisserait pas Byakuya lui gâcher sa soirée. Avec une maitrise de lui-même et un certain naturel, Shinji passa de groupe en groupe et se montra extrêmement mondain. Et à sa grande colère, il vit que Byakuya le suivait à chaque pas. Exaspéré, il se tourna vers le noble et siffla entre ses dents.

 

« Tu as finit de me coller ?

—    Je ne colle absolument en rien. Il se trouve que nous avons les mêmes connaissances…

—    Alors pourquoi tu ne prendrais pas l’autre côté de la salle en évitant soigneusement de me rencontrer ? Suggéra narquois le blond.

—    Ah… fit une voix amicale derrière eux. Vous êtes encore fourré ensemble ? Vous ne changez pas depuis le lycée ! »

 

Les deux hommes se tournèrent vers Omaeda. Shinji soupira exaspéré… Le type même à ne pas rencontrer lors d’une soirée. En dehors du fait qu’il soit énorme, il avait un esprit aussi lourd que son corps.

 

« À ce qu’il paraît t’es une sommité en ingénierie Hirako…

—     Qui l’aurait cru ? Ironisa le blond.

—    Pas moi en tout cas ! » Eclata de rire le noble en avalant quelques toasts au passage d’un serveur.

—    C’est sûr qu’il n’a jamais fallu trop t’en demander ! »

 

Shinji quitta la pièce très énervé. Il fonça droit devant sans vraiment faire attention où il se dirigeait. Déjà Byakuya lui tapait sur les nerfs mais, aussi ce genre de type qui lui avait pourrit la vie quelques années auparavant. Il n’avait aucune envie de se donner en spectacle. En songeant à cela, Shinji s’arrêta dans sa retraite en plein milieu d’un couloir. Ichigo allait se produire sur scène, il ne pouvait pas quitter les lieux ! Il observa tout autour de lui et s’aperçut qu’il s’était éloigné de la soirée. Il jura entre ses dents et allait faire demi-tour quand il se trouva nez à nez avec… Byakuya Kuchiki.

 

« Comme c’est aimable à toi de me faciliter le travail !

—    Pardon ? »

 

Baykuya fit glisser deus doigts sous le menton d’Hirako en le fixant droit dans les yeux. Shinji déglutit et se recula, comme s’il avait été brûlé.

 

« Ne me touche pas ?

—    Parce que je te fais encore de l’effet ?

—    Ne raconte pas n’importe quoi… je dois retourner à la soirée parce que…

—    Ton amant va jouer sur scène ? »

 

Shinji se figea sur place. Il tourna son visage dont les yeux ébahis se posèrent sur le noble. Byakuya savoura sa petite surprise. Il n’appréciait pas beaucoup ses propres méthodes mais, à l’amour comme à la guerre… tous les coups étaient permis !

 

« Tu te demandes comment je peux connaître l’identité de ton amant ? C’est simple… j’ai fait ma petite enquête. Soit dit en passant, se fut très compliqué pour avoir l’information… je lui tire mon chapeau… Si Shunsui n’était pas mon cousin, je ne l’aurais jamais découvert. »

 

Byakuya s’était approché et Shinji reculait jusqu’à ce qu’il soit bloqué par le mur derrière lui. Acculé le blond fronça les sourcils et sentit la colère monter en lui. A quoi jouait le noble ?

 

« Et maintenant que tu détiens cette information… tu comptes en faire quoi ?

—    Le délivrer à la presse par exemple… » Répondit Byakuya très sereinement.

 

Il voulu caresser le visage de Shinji mais, ce dernier repoussa violemment la main du noble. Byakuya fronça légèrement les sourcils. Il ne se départit pas de son calme et un léger sourire effleura ses lèvres.

 

« Bien sûr… je pourrai me montrer coopératif…

—    Me ferais-tu du chantage ? » Suggéra mi-figue, mi-raisin le chercheur.

 

Shinji en avait les jambes coupées. Byakuya a qui personne ne résistait. Le prédateur insoupçonnable derrière ses bonnes manières polissez… Hirako, lui, le connaissait. Son cœur se mit à cogner furieusement dans sa poitrine. Il savait pertinemment qu’elle serait les prochaines paroles de Byakuya qui s’approchait lentement vers lui, avec se même air impassible. Les lèvres de l’homme caressèrent son lobe d’oreille et le chuchotement de la voix grave murmura

 

« A moins que nous ne puissions trouver un petit arrangement entre amis ? »

 

 L'écho lointain de la voix d'Ichigo, raisonna comme un appel pour Shinji.

Chapitre 36

Les bourrasques de vents soulevaient les premières feuilles d’automne. Ichigo était heureux de rentrer de bonne heure, il ferait ainsi une surprise à Shinji. En ce moment, il trouvait le blond préoccupé, voir absent. Quelque chose le troublait, mais, le chercheur était incapable d’exprimer son malaise.  Ichigo songea qu’ils pourraient faire un petit voyage en amoureux. Il avait beaucoup plus de temps à présent. Et cela tomberait à pic, avant la promotion de l’album.

 

Shiro laissa sa moto devant l’allée et la remonta d’un pas pressé. Il voulait se changer, enfiler des vêtements confortables et redevenir Ichigo. Il entra sans se faire annoncer. Il traversa silencieusement le hall de sa maison et vit la porte de son bureau entrouverte. Content de voir Amagai avant qu’il ne quitte la demeure, Ichigo se dirigea vers ce dernier pour le saluer. Ce dernier se figea à la porte lorsqu’il entendit la voix de son gestionnaire qui en était presque colérique, quelque chose à laquelle il n’était absolument pas habitué.  

 

« … Faite ce que je vous dis ! »

 

L’homme continua inconscient de l’écoute dont il faisait l’objet.

 

« Transférez ses fonds sur les comptes aux îles Caïmans ! Il ne doit rien rester… J’ai vidé pratiquement tous ce qui pouvait l’être. Il lui reste pour l’instant suffisamment d’argent pour ne se rendre compte de rien. »

 

Un silence se fit et Ichigo le cœur battant et les mains moites attendit le reste de la conversation.

 

« Bien sûr… Je vais pouvoir quitter cette maison d’ici la fin de la semaine… Cet imbécile de Kurosaki pense que je suis un ami. J’ai utilisé tous les subterfuges pour ne laisser aucune trace derrière moi… Bientôt, nous pourrons, nous la couler douce et vivre tranquillement sur le fruit de tout le travail si ardent de Kurosaki !  Mais la cerise sur le gâteau je pense, … c’est lorsqu’il découvrira que sa chère moitié le trompe…  Dommage que je ne puisse pas voir sa tête. 

—    ….

—    Pour sa maison ? Il devra la vendre, il faudra bien qu’il paye ses dettes après tout… et là, il ne lui restera plus rien !»»

 

Le rire qui s’échappa des lèvres d’Amagai refroidit un peu plus le musicien. Ichigo n’entendait plus rien. Il recula lentement et après quelques secondes se réfugia dans sa chambre. Il fut heureux de ne rencontrer personne et resta un long moment immobile. D’une main tremblante, il sortit son portable et téléphona à la seule personne qu’il connaisse de fiable et qui avait un certain pouvoir… Kyouraku.

 

« Kuros…

—    J’ai besoin de votre aide ! » Déclara d’une voix blanche Ichigo.

 

Il était toujours sous le coup de la déclaration d’Amagai. Il était ruiné, s’il avait bien compris… et Shinji le trompait ? Et depuis quand ? Et avec qui ? Cela expliquait bien des choses… somme toute ! Son comportement était pourtant identique à celui qu’il avait toujours connu… Mais, ces derniers jours, il était différent, presque à le fuir. Il avait mis ça comme lui sur le compte de la fatigue, le besoin de se ressourcer. Il n’était pas toujours facile à vivre non plus…

 

« Que se passe-t-il ? » Demanda immédiatement inquiet Kyouraku.

—    Je suis ruiné… Chuchota le musicien.

—    Pardon ? Comm…

—    Amagai-san… à vider mes comptes ! »

 

Ichigo parlait comme s’il n’en revenait toujours pas.

 

« Amagai… C’est le nom de votre comptable ?

—    Hai…

—    Ce nom met familier… Mais, je ne me souviens plus où j’en ai entendu parler… Ichigo ! » Fit familièrement Shunsui préoccupé. « Ne panique pas et vient dès que possible avec tes livrets de comptes. Je vais demander à Lisa de faire venir mon propre comptable et nous allons faire en sorte d’arranger la situation ! quand te sera-t-il possible de venir me voir ?

—    Je ne sais pas, je vais attendre qu’Amagai-san quitte la maison pour pouvoir rentrer dans mon bureau… » Ichigo regarda sa montre. « D’ici une petite demi-heure… enfin comptez une heure… tant que je parvienne jusqu’à vos bureaux.

—    Très bien… ça me laisse le temps de m’organiser. »

 

°°0°0°°

 

Amagai s’arrêta devant le perron de la maison. La moto de Kurosaki était stationnée près du trottoir. Il ne l’avait pas entendu entrer. L’homme plissa les yeux et observa la maison qui paraissait silencieuse. Enfin, le silence était relatif, car coupé par le bruit de la tondeuse à gazon qu’utilisait Go-san. Le gestionnaire se sentit mal à l’aise. Habituellement, le musicien venait lui rendre visite et là… À moins qu’il ne soit trop fatigué par son travail tardif des dernières semaines ? Amagai haussa les épaules et un lent sourire vint s’inscrire sur son visage.

 

Que lui importait après tout… il était beaucoup trop tard si Kurosaki découvrait le pot aux roses. Il s’engouffra dans son propre véhicule et disparut de la demeure. Pendant ce laps de temps, Ichigo se dirigea vers son bureau et sortit ses livres de comptes et tout le nécessaire dont aurait besoin un comptable. Enfin, il le croyait. Ses mains tremblaient, mais, il ne savait plus pour quel motif… le fait qu’il soit ruiné ou bien… que Shinji est quelqu’un d’autre dans sa vie ?

 

Le musicien avait téléphoné également à son père. Isshin avait décidé de se joindre à la conversation et le rejoindrait à la maison de disques. Un frisson traversa à nouveau Ichigo. En fait, il était tétanisé par ce qui lui arrivait. Il traversa sa maison et monta rapidement sur sa moto. Au fil de sa conduire, la colère commençait à le gagner. Il fit de son mieux pour se maîtriser et ne rien laisser transparaître.  Pourtant, il devenait telle une cocotte-minute au fil des minutes qui s’égrenait.

 

Arrivé à destination, Ichigo retrouva son père dans le hall de la maison de disques. Son visage sombre laissait deviner les tracas qui le secouaient encore…

 

« Je suis désolé, papa…

—    Tu n’y es pour rien… Nous avions tous confiance en Amagai-san… »

 

Ils montèrent rapidement vers le bureau de Kyouraku qui les fit entrer, alors qu’il était avec son portable. L’homme désigna deux fauteuils en face de son bureau. Quelques minutes plus tard, Lisa rejoignit le bureau en compagnie d’un homme en costume sombre. Il ne cessait de remonter ses lunettes sur le bout de son nez. Son air méprisant agaça Ichigo, mais, il n’était pas là pour tergiverser.  Shunsui raccrocha et reporta son  attention sur son musicien le plus précieux.

 

« Vous n’êtes pas gâté par le destin Kurosaki… Qui vous a conseillé ce gestionnaire ?

—    Personne… Murmura Ichigo. C’était l’ancien propriétaire de la maison et… en fait, je l’avais rencontré à plusieurs reprises à la piscine. Nous étions devenus amis et…

—    C’était l’ancien homme de main de Nnoitra-san…. »

 

Ichigo ne savait plus quel sentiment l’étreignait le plus fort à cet instant-là. Kyouraku continua toujours sombrement.

 

« Il s’est fait virer parce qu’il n’avait pas obtenu de résultats rapides comme l’escomptait Matsuta Nnoitra et il l’a licencié. Il lui avait demandé de vous séduire et de vous faire tomber. Je viens d’avoir les renseignements par une personne bien informée dans la société de cette tête de mule.

—    Pourquoi… a-t-il envoyé un homme pour… enfin pour… » Commença Isshin qui ne comprenait rien.

—    Je vais reprendre depuis le début… Nnoitra-san voulait qu’un homme séduise Kurosaki afin qu’il lâche son emprise sur son fils. Il a utilisé Amagai, car ce type est… assez rusé et surtout… semblait avoir du ressentiment avec votre famille Kurosaki-san. Nnoitra-san l’a utilisé… pour vous torpiller !

—    Mais… mais, il ne travaille plus pour Nnoitra-san et… je ne suis plus avec son fils ! S’exclama Ichigo en colère.

—    Là, vous m’en demandez trop Kurosaki… Mais occupons-nous d’abord avec Mokoto Kifune de vos comptes. Pouvez-vous commencer ? » Demanda Kyouraku aimablement à l’homme coincé qui remontait sans cesse ses lunettes nerveusement.

—    Hai… Si vous voulez bien vous donner la peine de me donner vos documents… » Déclara le comptable en tendant la main vers la liasse qu’Ichigo serrait contre lui.

 

Le musicien tendit ses papiers et l’homme disparut avec Lisa. Voyant l’inquiétude se peindre un peu plus chez ses deux invités, Shunsui se montra rassurant.

 

« Mokoto-san est quelqu’un de froid au premier abord mais, il est… très compétent. Il fera tout le nécessaire et tout ce qui est en son pouvoir pour que vous puissiez vous sortir de ce guêpier. »

 

Isshin demanda en serrant son poing contre son autre main.

 

« Comment pouvez-vous en savoir autant sur… Amagai-san ? 

—     Oh… quand Kurosaki m’a dit tout à l’heure qu’il avait un comptable du nom d’Amagai… cela m’a rappelé vaguement quelque chose. Et brutalement… je me suis souvenu. » Sourit Shunsui. « J’avais rencontré Amagai-san ici avec Nnoitra-san. Ce dernier me l’avait présenté comme son bras droit. J’avais souvent entendu parler de lui également au cours de réception. Il est très apprécié pour ses compétences dans le milieu des affaires. Beaucoup ont tenté de le débaucher, mais, personne n’y était parvenu.

—    Personne ne s’est méfié… » murmura Ichigo. « Je… je l’avais en très haute estime. J’ai l’impression que le monde me tombe sur la tête…

—    Amagai-san est quelqu’un de très polissez et qui ne laisse pas beaucoup de monde l’approcher. De plus, comment auriez-vous pu connaître ses agissements ?

—    Comment vous, vous avez eu tous ses renseignements… » Demanda Isshin en fixant droit dans les yeux l’homme appuyer indolent sur son siège.

—    C’est Jiruga-kun qui me les a donnés… à l’instant.

—    Jiruga ? Il connaissait cet homme ? Il…

—    Travaillait avec son père. Jiruga-kun est très occupé ses derniers temps avec Nnoitra-san. »

 

Shunsui évita les détails, ne voulant pas embrouillé Ichigo plus qu’il ne semblait l’être.

 

« Comment pouvez-vous avoir des relations avec ce… ce gamin qui a tenté… de… » Cracha Isshin furieux en se redressant presque de son siège.

—    Ce gamin est mon beau-frère… » Répondit doucereux Shunsui. « et mon beau-frère est un jeune homme impulsif et désespérément amoureux de votre fils… au point d’en perdre la raison et… actuellement, il est en train de mener un travail pour écarter son père du pouvoir. Jiruga sait qu’il n’a pas bien agi et il paye pour cela. Je l’aime beaucoup même s’il commet quelques bêtises… mais, qui n’en a pas commise ?

—    Que va-t-il se passer maintenant ? » Demanda Ichigo troublé par les paroles de Shunsui.

—    Essayez de sauver ce que nous pouvons sauver… Je sais que tout ceci n’est pas votre domaine Ichigo… mais, que comptez-vous entreprendre contre cet homme ?

—    Je ne le laisserai pas s’échapper ! » Déclara froidement Ichigo. « Je n’ai pas l’intention de le laisser filer… Et je voudrai savoir pourquoi il m’a fait cela… Je ne comprends pas. J’ai toujours l’impression que le ciel met tombé sur la tête… Comment a-t-il pu détourner mon argent ? je ne me l’imagine même pas !

—    Vous avez eu confiance en lui.

—    Il faut avoir un minimum de confiance en son comptable… Rétorqua Ichigo.

—    Oui, il est très compliqué de se trouver quelqu’un de compétent mais, également très compliqué de porter une confiance aveugle. »

 

Ichigo en entendant le mot confiance songea à Shinji. Il se redressa brutalement surprenant Isshin et Shunsui. Il se mit à faire les cent pas et sortis en s’excusant. Les pas du musicien le menèrent vers un studio vide. Il s’enferma à l’intérieur et sortit son portable. Il appela Shinji, mais… ce dernier ne lui répondait pas.  Ichigo frappa violemment le mur de son poing. Un craquement se fit entendre et des larmes perlèrent au coin de ses yeux sous la douleur.

 

°°0°0°°

 

Shinji repoussa Byakuya pour essayer d’attraper son portable mais, le noble fut plus rapide et balança l’objet dans la corbeille à papier. Il avait coincé son amant dans la réserve et en avait fermé la porte à clef. Byakuya avait profité d’un petit rendez-vous avec Kisuke pour rendre visite au blond qu’il avait vu de loin chercher des fournitures dans le petit local. C’est sans complexe qu’il avait fermé la porte.

 

Il se glissa subrepticement derrière Shinji et l’enlaça.

 

« Trouvé !

—    Lâche-moi…

—    Je n’en vois pas l’intérêt… »

 

Byakuya tourna lentement Shinji vers lui et leurs regards se rencontra. Le noble caressa doucement le visage bouleversé du blond.

 

« Shinji…. Tu ne peux plus continuer comme cela. Tu peux te mentir, si cela te chante, mais, nous sommes faits l'un pour l’autre.  Quitte Kurosaki ! Tu te blesses en restant avec lui…

—    Je l’aime et il n’est pas question de que je le quitte…

—    Vraiment ? Je n’en crois pas un mot… Ou tout au moins, cela peut-être vrai dans un sens…

—    J’ai changé Byakuya… alors arrête de… tu as eu ce que tu as voulu… Alors laisse-nous tranquilles.

—    Ton corps lui n’a pas changé… »

 

L’index de Byakuya descendit sur la blouse blanche de Shinji. Le regard noisette se troubla. Mais, le noble n’approcha pas d’avantage. Il voulait que cette fois-ci, se soit Shinji qui avance…

 

« Ton cœur non plu n’a pas changé. »

 

Shinji sentit justement son cœur battre plus fort. Les yeux anthracite si sérieux le bouleversaient. Pendant des années, le chercheur avait fermé son cœur, empêchant quiconque de s’y installer. Des aventures, il en avait eu à la pelle. Certains hommes avaient compté plus que d’autres, jusqu’à l’arrivée de Kurosaki Ichigo. Pourquoi Byakuya était revenu dans sa vie ? Il avait trouvé un équilibre avec le musicien. Et il ne pouvait pas abandonner Ichigo. Comment ferait-il sans lui ? Il dégagea le doigt du noble et prit sur lui pour rester aussi impassible que lui.

 

« Ne prend pas tes rêves pour une réalité ! Je t’ai donné ce que tu voulais en échange de ton silence alors…

—    Tu penses sincèrement que j’ai obtenu ce que je souhaitais ? C’est ça que je veux obtenir… »

 

Byakuya pointa son doigt sur le cœur de Shinji. L’expression du noble se modifia et le masque tomba pour laisser place à un Byakuya que Shinji reconnaissait enfin. Sa gorge se noua et il eut un mal fou à garder son calme.

 

« Shinji… j'ai pensé à toi durant plus de vingt-trois ans… J’ai obéi à ma famille parce que je ne pouvais pas faire autrement. Aujourd’hui et depuis un petit moment, je suis libre de faire enfin ce que je veux. » Souffla Byakuya avec passion. « J’aurais voulu pouvoir bousculer l’ordre établit, mais, ma position ne me le permet pas et tu le sais aussi bien que moi.  J… j’ai attendu le moment où la vie me permettrait peut-être de pouvoir t’approcher à nouveau. Depuis que… depuis que nous nous parlons à nouveau, je me sens revivre alors… je sais que je suis lâche et perfide à vouloir briser le couple que tu formes avec Kurosaki mais, vous n’êtes pas ensemble depuis très longtemps… et je connais ton regard. Si je n’avais eu aucune chance, je n’aurai pas insisté comme je le fais. »

 

Avant que Shinji ne puisse deviner les intentions du noble, il se retrouva pris dans l’étau de ses bras. Ses doigts se posèrent sur le buste de Kuchiki pour le repousser mais, sous ses doigts le cœur du noble battait furieusement, faisant écho à son propre émoi. Shinji soupira contre l’oreille de Byakuya. Ses doigts se crispèrent sur le tissu de sa chemise. Ses yeux se fermèrent et il chuchota d’une voix rauque.

 

« Sais-tu ce que tu me demandes de faire ?

—    Oui… Mais, je ne te ferai pas défaut. »

 

Byakuya se redressa et frôla le nez de Shinji avec le sien. Le regard plongé dans celui de l’autre. Hirako se sentait déchiré de l’intérieur, mais, il ne pouvait pas résister à son ex.  Il approcha son visage de celui du noble et effleura ses lèvres progressivement. Pour laisser ensuite échapper un soupir et embrasser son ancien amant avec passion. Byakuya qui n’attendait que le signal, enlaça Shinji très fortement contre lui.

 

« Je t’aime Shinji… je n’ai jamais cessé de t’aimer… »

 

°°0°0°°

 

Installé dans une des salles de réunion où il s’était enfermé pour regarder les informations tout en mangeant, comme il en avait pris l’habitude. Jiruga écouta distraitement les derniers potins avant d’entendre les cours de la bourse. Alors qu’il allait prendre une nouvelle bouchée de son ramen, il laissa sa main en suspens pour écouter les nouvelles.

 

« Nous en savons plus concernant l’affaire d’escroquerie dont Shiro a été victime, il y a quelques semaines. En effet, souvenez-vous Amagai Shuushuke avait été arrêté par la police des frontières pour avoir détourné plusieurs millions de yen à l’artiste qui l’avait embauché comme comptable. Aujourd’hui, Shiro est ruiné. Les malversations du comptable indélicat avaient contracté une dette énorme dont l’artiste aujourd’hui doit rembourser. Il ne produira pas assez d’albums dans sa vie pour pouvoir rembourser les sommes colossales misent en jeu. »

 

Le journaliste laissa son collègue continuer à sa place, lui permettant de reprendre son souffle, visiblement excitée par l’information.

 

« Donc, l’argent qu’aurait détourné Amagai-san serait partit se réfugier dans des paradis fiscaux. Nous savons de sources sûres que cet homme à bénéficier d’aide extérieure pour pouvoir écouler l’argent. Nous avons appris que les motivations d’Amagai étaient dues à une vengeance personnelle contractée par son père auprès du père de la victime. Il voulait toucher ce dernier par l’intermédiaire de son fils…

 

L’autre journaliste reprit la parole.

 

« Nous avons mené notre enquête et il s’avère malheureusement pour Amagai-san, ce soit son père qui soit débiteur de Kurosaki Isshin et non l’inverse.  En effet, dans les archives de la police, et dans les différentes coupures de presses que nous avons regroupées, il s’agit d’une vieille affaire banale de trafic de drogue. Kurosaki-san et Urahara-san, deux adolescents à l’époque se rendaient régulièrement à des sorties, accompagné de Shin’etsu Kisaragi, le père d’Amagai-san. Or, ce dernier faisait de la contrebande et vendait des produits illicites au cours de ses soirées. Au cours d’une perquisition Kisaragi-san et Urahara-san ont été arrêtés. C’est grâce à la persévérance et l’obstination de Kurosaki-san qui a prouvé l’innocence d’Urahara-san, que ce dernier a pu être libéré et son honneur lavé de tout soupçon. Mais, il semblerait que son fils n’entende pas de cette version de cette oreille… il est malheu… »

 

Jiruga posa ses baguettes. Il n’avait jamais entendu parler de cette histoire… Maintenant, il comprenait mieux la complicité qui existait entre Isshin Kurosaki et Kisuke Urahara. Ichigo devait être bouleversé et… son attention fut captée à nouveau à la déclaration suivante.

 

« Shiro, donc Ichigo Kurosaki… serait également homosexuel et aurait caché une relation avec Hirako Shinji, chercheur célèbre à l’Université de Todai.  Malheureusement pour lui, ce dernier avons-nous appris, a rompu sa relation avec Kurosaki juste avant que cette affaire n’éclate. »

 

L’autre journaliste éclata de rire et déclara malicieux.

 

« Il a choisi un meilleur cheval en la personne de Kuchiki Byakuya membre de la famille royale et…. »

La porte s’ouvrit sur Mizuhiro

 

« Nnoitra-san n’oubliez pas que vous avez rendez-vous d’ici quelques minutes avec Tatsufusa Enjōji…

—    Kojima-san… prenez-moi et ce très rapidement un rendez-vous avec Kyouraku Shunsui !

—    Par tél…

—    Non… je veux qu’il vienne ici ou que je le rejoigne à son bureau… Mais, qu’il se débrouille pour que nous nous rencontrions rapidement ! 

—    Hai ! Je vais immédiatement le contacter… »

 

Jiruga se retourna en entendant la suite des potins.

 

« Toujours avec les SoulsTorn qui décidément traverse une grosse tempête. Après le départ du batteur et de la chanteuse… des problèmes financiers du bassiste, voici ceux de cœur du guitariste Gin Ichimaru… »

 

Le P.D.G ferma la télévision. Il s’en moquait. Son esprit n’était occupé que par l’image d’Ichigo. Il sortit son portable pour composer son numéro de téléphone. Mais, ce dernier sonna aux abonnés absents. Il soupira et téléphona à son comptable.

 

« Eishima-san… je vous prierai de faire un liste de mes comptes très précisément.

—    Vos comptes personnels ?

—    Hai ! J’en ai besoin très rapidement… si j’ai fini avec Tatsufusa-san, vous viendrez me rejoindre.

—    Hai ! Je m’en occupe immédiatement.

—    Merci… »

 

Nnoitra quitta la salle de réunion. Il signala à Mizuhiro pour qu’une personne vienne la nettoyer et se rendit à la rencontre de son rendez-vous.

 

°°0°0°°

 

Réfugié dans le sous-sol de la clinique que son père avait emménagé en studio des années en arrière lorsqu’il était adolescent, Ichigo composait. Enfermé la plupart du temps, car il lui était impossible pour lui de faire un pas à l’extérieur… il vivait en reclus. Le groupe lui téléphonait… Ganju et Kukkaku également. En fait, il recevait un nombre incalculable appels de fans et d’amis au point qu’il restait songeur sur l’impact que son personnage avait sur le monde qui l’entourait. Bien sûr, il avait reçu quelques messages d’insultes parce qu’il était homosexuel et que les malheurs qui l’accablaient, était tout ce qu’il méritait.

 

Ichigo avait changé de numéro de téléphone pour avoir la paix. C’était Shunsui qui s’en était occupé par l’intermédiaire de Lisa. Cette dernière était devenue sa nounou particulière. Elle le défendait bec et ongles contre toutes les attaques qui pouvaient pleuvoir, elle assurait sa comptabilité par l’intermédiaire d’un homme qu’elle avait personnellement engagé et d’un avocat. Ichigo avait protesté, car il n’avait pas les moyens de pouvoir les payer.  Mais, la brune à lunettes avait rejeté ses objections en lui disant qu’il n’avait rien payé, c’était elle, qui se chargeait de cette affaire.  

 

En fait, Ichigo ignorait totalement que tout le groupe, ses amis, d’autres membres de groupe qu’il avait aidé, son ancien groupe, des anonymes fans de la première heure et surtout Nnoitra Jiruga qui avait hypothéqué tous ses biens personnels se cotisaient pour rembourser ses dettes. L’élan de sympathie autour du bassiste était tel, que Kyouraku avait due organiser une cellule spéciale au sein de la maison de disques.

 

Beaucoup voulaient faire la peau d’Hirako Shinji qui avait abandonné son amant au moment où il en avait le plus besoin. Byakuya avait caché son amant dans sa demeure et personne ne pouvait franchir les hautes grilles du manoir. Hirako avait donné sa démission ne pouvant plus exercer en toute sérénité. Kyouraku avait lancé l’album à la date prévue. Par contre, avait repoussé toutes les apparitions télévisuelles du groupe. Seul un seul clip circulait presque en boucle sur les chaînes de télévision.

 

L’album s’était propulsé numéro un, dès la première semaine. L’histoire du bassiste et de sa famille avait ému une partie de la population. D’autant que les journalistes avaient déterré le passé mortel de Shiro Kurosaki le jeune jumeau du chanteur, mort noyé au cours d’un tremblement de terre.

 

Ichigo était surtout inquiet pour ses parents. Son père ne pouvait plus exercer son métier. Mazaki protégeait son fils et son mari. Elle avait ordonné à ses filles de rester au loin pour ne pas être exposée à la pression médiatique dont la famille faisait l’objet. Elle vérifiait souvent l’état psychologique d’Ichigo. Mazaki était stupéfaite quand elle le voyait.

 

Son fils semblait à des années lumières du phénomène dont il était l’objet… et Ichigo prenait tout avec un détachement déconcertant. Comme si tout ce qui lui arrivait, se produisait chez quelqu’un d’autre. Il était doux et gentil avec tous. Mazaki avait essayé de lui parler de Shinji Hirako mais, son regard devenait lointain et il ne répondait à aucune question.

 

Les premiers mois semblèrent très longs à Mazaki. Jusqu’au jour où Ichigo quitta la clinique, ayant trouvé avec Shunsui un petit appartement où son anonymat et sa sécurité seraient garantis. Le jour du déménagement, cela faisait bien longtemps que les journalistes avaient quitté les abords de la clinique. La sonnette de la maison retentit. Isshin lança à Ichigo qui se trouvait près de la porte.

 

« Va ouvrir, j’ai un de tes meubles qui m’a échappé des mains, ta mère me fait un pansement…

—    Ok ! »

 

Ichigo ouvrit la porte et trouva devant lui Renji, Ikkaku, Chad et Grimmjow… Ces derniers regardaient souriants le musicien qui ouvrit la bouche, mais fut incapable d’émettre un son.

 

« Alors ? C’est comme ça que t’accueillent tes amis ? Ricana Renji.

—    Mais… que… je…

—    Allez pousse-toi ! T'es toujours longs pour les déménagements…

—    Ne commence pas ! » Maugréa Ichigo sous le choc.

 

Ichigo recula pour laisser passer ses amis qui s’étiraient, saluaient les parents d’Ichigo et prenaient leur marque dans la pièce.

 

« Donc, vous vous occupez du ravitaillement comme convenu Kurosaki-san… Lança Ikkuku.

—    Ravitaillement ? Repris Ichigo stupéfait. Vous avez organisé ça entre vous ?

—    Qu’est ce que tu crois mon p’tit Ichi… » Ricana Grimmjow en enlaçant les épaules de son ex, dans une accolade amicale. « Même Shouhei est venu pour filer un coup de main ! »

 

À la porte se présenta le petit ami de Grimmjow qui salua discrètement la famille.

 

« Va-y avoir plus de main-d'œuvre que de meubles ! Marmonna Ichigo.

—    Ne te plains pas ! Rétorqua Ikkaku souriant. Et puis, laisse-nous l’occasion de boire un coup !

—    Nous avons su que tu partais bientôt en tournée… alors c’était l’occasion pour nous de te dire au revoir… Déclara Chad.

—    C’est vrai ? Tu pars où alors ? Interrogea Grimmjow.

—    Normalement nous aurions dû commencer au Japon, mais, Shunsui a préféré tout décaler. Nous débutons en Europe… Paris en premier, ensuite Londres, Cologne… et Berlin…

—    Ça m’donne le tournis ! Marmonna Ikkaku. Et dire qu’j’m’plains des tournées au Japon.

—    Tu pars ailleurs après ? Demanda Renji.

—    Amérique du Nord, du Sud et Australie pour finir au Japon. Peut-être une ou deux dates en Chine ça va dépendre… »

 

Ikkaku tapa de son poing, l’épaule d’Ichigo en rigolant.

 

« Mais comment il nous sort ça ! Allez et si on bossait… J’suis d’jà assoiffé avant de commencer mais Kurosaki-san ne nous laissera jamais touché au pack de bière si on n’a pas bosser !

—    Vous êtes d’accord, si je me joins à vous ? » Demanda la voix amusée d’Urahara.

 

Tous se tournèrent sur le doyen de l’université de Todai, qui avait dû subir aussi pas mal d’attaques au cours des derniers mois. Dans un joyeux brouhaha le déménagement commença. La gorge d’Ichigo se serra en voyant tous ses premiers amis présents autour de lui. Cela lui réchauffa le cœur de voir Grimmjow et Renji se taquiner, les deux cherchant à savoir quel était le plus fort des deux. Chad les calma rapidement en soulevant une armoire… seul. Renji protesta vigoureusement

 

« Et fait pas ton malin ! Moi aussi je soulèverai cette bibliothèque comme tu le fais ! » Quand il vit tous les regards posés sur lui, il repris « Un jour… » l’air moqueur de Grimmjow poussa Renji à ajouter « Ou dans une autre prochaine vie…

—    Ouaih ! Ben attendant d’en arriver là, si tu soulevais la table… ça devrait être dans tes capacités ! »

 

Grimmjow ricana et souleva l’objet en adressant une grimace à Renji qui hurla parce qu’il lui avait piqué son meuble ! Ichigo lui ne pouvait pas bouger toujours sidéré des éclats de rire qui agitait la maison. Finalement, Ichigo se laissa entrainer par ses amis et sa famille, riant avec eux et se dit qu’il n’avait plus rien ou presque mais, maintenant… il avait retrouvé une partie de sa vie.

 

Lorsqu’ils arrivèrent devant l’appartement, les SoulsTorn au complet étaient présent. Tous en tenu de travail. Ichigo descendit de la camionnette de Grimmjow surpris.

 

« Alors ? Qu’est ce que tu fous boss ! S’exclama Ganju. Nous on t’attend depuis un p’tit moment…

—    Faut toujours qu’il traine… Marmonna Grimmjow. Il aime faire sa Diva !

—    Je t’e… » Mais Ichigo fut coupé par la voix Joyeuse de Kukkaku.

—    J’ai fait des cookies pour après… et…

—    Attend mais et ton fils ? Demanda Ichigo.

—    Bah… c’est son père qui s’en occupe ! Ça va le décoincer avec le langage bébé car il n’a pas fait beaucoup d’effort pour comprendre son fils jusqu’à présent ! » Ricana Kukkaku.

 

Ichigo eut un frisson et constata qu’il n’était pas le seul à avoir eu cette réaction. Ichigo entrainé suivit ses amis jusqu’à l’appartement. Et comme Ichigo l’avait prédit, il se trouvait être trop petit pour eux tous… Ichigo fut jeter dehors comme un mal propre et Isshin lui balança son paquet de cigarettes.

 

« Va en griller une !

—    Tu es médecin ! » S’emporta Ichigo. « Tu devrais faire l’inverse, me prendre mon paquet de clopes et… »

 

Ichigo recula en voyant l’air menaçant de son père.

 

« Donne le moi !

—    Plutôt crever ! » Déclara le musicien mauvais.

—    C’n’est pas un problème si tu continues à fumer ! Reviens ici… j’n’ai pas finit de te parler Kur… »

 

Isshin sourit en voyant la porte de l’escalier de secours se fermer. Il se tourna satisfait vers les déménageurs et proposa

 

« Et si on profitait du spectacle sur le balcon ? Mazaki sort les cannettes !

—    Tu vas laisser ton fils tranquille Isshin !

—    Jamais ! Et poussez-vous je veux être aux premières loges…

—    Moi aussi, j’ch’suis son ex après tout… marmonna Grimmjow. 

—    Attend dans ses conditions, moi aussi parce que je fais partie de son premier groupe ! Rétorqua Renji.

—    Et moi parce que je faisais partie du deuxième et qu’il a eu le plus de succès ! Répliqua Kukkaku.

—    Moi parce qu’il m’a recruté… » Repris Jin calmement en s’allumant une cigarette.

—    Il fume ! » Hurla Isshin.

 

Kisuke frappa son ami sur la tête et déclara de sa voix chantonnante.

 

« Et si tu la bouclais pour une fois ? »

 

Tous se penchèrent sur le balcon en se bousculant un peu.

 

 

 

 

 

Chapitre 37

Ichigo dévala les marches de l’escalier de secours. Pourtant, plus il s’approchait de la sortie, plus son cœur se mettait à battre de manière désordonnée.  Il n’était pas dupe du jeu de son père et des autres. Un mélange d’excitation et d’appréhension nourrit par de faux espoirs. Il traversa le hall  et s’arrêta devant la porte double battante de l’entrée. Assis sur le capot d’une voiture de luxe, Jiruga l’attendait visiblement. Ichigo l’observa sur le seuil et Jiruga se redressa en rencontrant son regard. Ils s’observèrent quelques secondes et Ichigo oublia tout, sauf le regard de son amant. Il traversa rapidement la petite allée pavée et se jeta au cou de l’amour de sa vie.

 

Nnoitra ferma ses bras autour de la silhouette d’Ichigo. Il ferma les yeux et respira enfin de soulagement. Il avait préparé un tas de discours qui lui semblaient superflus à présent. Le principale pour lui se trouvait entre ses bras actuellement. La voix d’Ichigo chantonna une chanson contre son oreille et Jiruga craqua pour la première au cours de toutes ses années de souffrances. L’homme d’affaires se redressa et encadra le visage du musicien. Ichigo semblait aussi bouleversé que lui.

 

« Je t’aime Ichi… 

—    Je le sais… je le sais Jiruga… Mais, tu n’es pas sûr pour m… »

 

Jiruga posa un doigt sur les lèvres d’Ichigo et avant qu’il ne proteste à nouveau, le jeune homme embrassa le bassiste en le serrant fortement contre lui. Des sifflets se firent entendre, comme des applaudissements nourris et quelques réflexions crues dont Ganju pouvait parfois avoir le secret. Les deux hommes levèrent la tête et ils virent le balcon de l’appartement plein à craquer d’hommes et de femmes qui se poussaient pour avoir visiblement la meilleure vue.

 

Isshin essuya ses larmes et murmura.

 

« Et voilà, j’ai casé mon dernier enfant…

—    C’n’est pas un mariage Kurosaki-san ! S’exclama Gin.

—    C’est tout comme… » pleura à chaudes larmes le médecin. « J’aurais aimé une photo ou une vidéo…

—    Pas de problème ! Rétorqua Jin. Lisa a été envoyée par Kyouraku-san pour lui faire un reportage vidéo… Il ne pouvait pas venir.

—    Moi, j’ai pris des photos ! Lança Kukkaku.

—    Moi aussi… » Rétorqua Soi Fong en triturant son appareil.

 

Ashito lui retira des mains, voyant bien son épouse effacer ses clichés au lieu de les visionner.

 

« Rends-moi ça tout de suite ! Hurla Soi Fong.

—    Pas question… Tu es douée pour tout ce qui est clavier, mais, j’ai des doutes sur les nouvelles technologies.  Je veux regarder les photos pour nos soirées d’hiver…

—    Moi, j’l’ai occupe autrement mes soirées d’hivers ! » Ricana grivois Ikkaku.

 

Quelqu’un lança inquiet.

 

« Où est Kurosaki-san ? »

 

Tous se regardèrent, et finalement baissèrent la tête et virent en bas de l’immeuble Lisa défendre farouchement son caméscope contre un Isshin survolté. Ichigo et Jiruga passèrent main dans la main devant le couple qui se disputait âprement sans leur accorder le moindre regard.

 

« On peut essayer de les séparer… » Suggéra Jiruga à Ichigo qui avançait à grande enjambée.

 

Le musicien tourna son visage vers son compagnon et un sourire ironique flotta sur ses lèvres.

 

« Tu plaisantes ? Si on veut avoir un peu la paix, et vu le nombre d’invités dans l’appartement… je suggère de les laisser se débrouiller !

 

Jiruga eut un petit sourire. Ils attendirent devant les portes de l’ascenseur et quand ces dernières coulissèrent, Jiruga tira prestement Ichigo et ferma les portes rapidement. Sa bouche s’écrasa contre celle du bassiste qui enroula ses bras autour de son cou, répondant à la fièvre du jeune homme. Ils se séparèrent à contre cœur lorsque les portes s’ouvrirent à nouveau. Ichigo entendit des éclats de rires gras et des verres qui se brisaient.

 

« Je crains le pire… » Marmonna le musicien.

 

Jiruga passa la porte avant Ichigo et jeta un regard glacial sur l’assemblée.

 

« Vous êtes priés de sortir de chez moi !

—    Mais on a…

—    Merci ! Mais, l’accord était que vous assistiez à un baiser et ensuite, vous nous laissiez tranquille alors maintenant. De-Hors !

—    C'n'est pas juste ! » Marmonna Renji en passant devant le couple en traînant des pieds.

—    C’est toujours au moment croustillant où on se fait virer… Protesta Kukkaku.

—    J’suis assez d’accord… » Approuva Ikkaku, en lançant un regard enflammé à Jiruga qui l’ignora superbement.

—    Cessez de protester ! Répliqua Jiruga… Cela ne changera rien… »

 

Tous sortirent une expression contrariée sur le visage. Quelqu’un lança de récupérer les bières au passage.

 

« C’est ça… allez vous soulez ailleurs ! » Maugréa Jiruga en fermant la porte d’entrée derrière eux.

 

Ichigo se tenait toujours devant l’entrée du salon et observa son amant qui se tournait vers lui à présent. Jiruga abandonna ses chaussures et souleva presque Ichigo en le prenant dans ses bras, sa bouche contre la sienne. Jiruga tourna sur lui-même et plaqua le musicien contre le mur. Ils se dévisagèrent le souffle court. Ils se dévisageaient affamés.

 

« Tu m’as terriblement manqué… » Souffla Jiruga. Il se pencha pour embrasser de nouveau le musicien « Tu ne me quittes plus jamais… »

 

Ichigo grimaça et répondit troubler en scrutant le visage de Jiruga à quelques millimètres du sien.

 

« Je pars en tournée quelques semaines Jiruga… hum… quelques mois… » Repris le musicien mal à l’aise.

 

À sa surprise, Jiruga l’embrassa à nouveau et le serra contre lui le soulevant par la même occasion. Ichigo enlaça la taille de son amant avec ses jambes. L’homme d’affaires remonta son amant pour qu’il le surplombe. Leurs bouches étaient incapables de se séparer, se caressant, se prenant encore et toujours. Lorsqu’ils reprirent leur souffle Jiruga tomba en arrière. Quelques protestations et grincements de douleurs se firent entendre. Ichigo se redressa et voulu descendre de son amant étendu sur le plancher ciré.

 

« Non… Où tu vas… » Chuchota Jiruga en le retenant d’un bras tout en grimaçant.

—    Je… Jiruga… lâche-moi… je t’écrase…

—    M’en fou… » Grimaça toujours Jiruga

—    Et si tu avais quelque chose de cassé

—    Pas grave… Viens ici…

—    Tu n’es pas raisonnable… » Marmonna Ichigo en lui jetant un regard en biais.

—    Comment tu veux que je le sois ? Plus de trois ans, presque quatre que je n’ai pas pu te toucher…

—    Déjà ? Sourit Ichigo moqueur.

—    Comment ça déjà ? C’était long… » Grogna Jiruga en faisant basculer Ichigo sous lui.

 

Son regard devint plus grave, une de ses mains glissa dans les longs cheveux blancs d’Ichigo et murmura.

 

« Tu n’avais pas les cheveux là…  à l’époque…

—    Tu n’aimes pas ?

—    Que tu es les cheveux long ou court, blanc ou roux… pour moi, tu es toujours Ichigo… Je te trouvais très beau avant, maintenant tu es sublime… 

—    Imbécile… » Répondit le musicien troublé par le regard amoureux de Nnoitra.

 

Les mains de Jiruga parcouraient le corps d’Ichigo, le déshabillant au passage. La bouche de l’homme d’affaires glissait sur la chair découverte. Sa langue joua avec le piercing sur l’un des tétons. Ichigo frissonna de plaisir. Ses bras et ses jambes s’enroulèrent autour de Jiruga souplement. Son corps s’arqua contre son amant, frottant au passage son érection contre celle de Nnoitra.

 

« Cela m’avait manqué… » Soupira Nnoitra avec satisfaction.

 

Faisant glisser sa main, entre lui et Jiruga, Ichigo défit leurs hauts de pantalon pour attraper son sexe et celui de son amant et les frotter l'un sur l’autre dans un mouvement sensuel de va-et-vient. Jiruga ferma les yeux pour les rouvrir et croiser les yeux incandescents d’Ichigo. Ils brûlaient d’amour et de passion tout comme son cœur à lui. La seule personne qu’il n’ait jamais aimée dans sa vie. Ce simple constat, l’enflamma plus encore, provoquant des frissons involontaires de plaisir l’emportant trop brutalement.

 

« Ichi… j’n’pourrai pas tenir très longtemps si tu continues et… » Jiruga eut un regard de détresse et Ichigo repoussa son compagnon et fit glisser totalement ses vêtements en bas de son corps.

 

« Prends-moi… » Chuchota Ichigo contre le visage de Jiruga bouleversé.

 

Le musicien tremblait, il le voulait tellement, il le désirait, il l’aimait qu’aucune des paroles qu’il pourrait prononcer ne pourrait le retranscrire. Seul l’union de leurs deux corps qui n’en ferait plus qu’un pourrait exprimer ce besoin vital de se sentir aimé et d’aimer sans retenu et sans barrière. Les doigts de Jiruga s’étaient immiscés en lui. Leurs regards se fondirent l’un dans l’autre. Les doigts firent place à son sexe et Ichigo sera un peu les dents.

 

Nnoitra embrassa son amant avec tendresse. Ses cheveux mi-longs caressaient le visage du musicien qui avait l’impression d’être entré dans une sphère où seul Jiruga existait. Il se laissa soulever quand son compagnon l’attrapa par la taille, l’assaillant entre ses jambes. Ichigo bougea aider par Jiruga qui ne pouvait détacher ses yeux de ce ambre si brillant. Leurs bouches se cherchaient sans cesse, pour laisser leurs langues s’enrouler l’un autour de l’autre. Jiruga taquinait le piercing d’Ichigo.

 

Les mains d’Ichigo s’étaient placées derrière la nuque de Jiruga, ses doigts s’enchevêtrant dans la masse sombre et soyeuse. Emportés par un désir exacerbé, leur étreinte fut courte mais intense. Allongé à même le sol, fixant le plafond… Une de leurs mains, enlacées à celle de l’autre.

 

« Le sol n’est pas confortable… Remarqua Jiruga.

—    Pas vraiment… Confirma Ichigo.

—    Et si on allait se prendre une douche ?

—    Je n’peux pas me lever… Avoua Ichigo.

—    Attends ! »

 

Jiruga se leva prestement et souleva sa moitié qu’il porta jusqu’à la douche…

 

« Je pensais plutôt que… je n’arrivais pas à me redresser… marcher, c’était bon…

—    Pas pour moi… Ça me donne encore l’occasion de te toucher…

—    Pervers !

—    D’ici quelques jours, tu partiras, je veux profiter de tous nos moments ensemble… » Chuchota Nnoitra contre l’oreille d’Ichigo.  « Y’a rien de mal…

—    Non… y’a rien de mal… »

 

Jiruga fit glisser le corps d’Ichigo contre lui, avec douceur. L’eau de la douche les enveloppa dans son manteau humide. Ils restèrent figés, enlacés… le regard toujours perdu, intensément dans celui de l’autre. Jiruga au bout de quelques minutes, repoussa tendrement les longs cheveux d’Ichigo qui tombait mollement contre ses joues. Ses pouces caressèrent la peau pour en éprouver le grain.  L’un d’entre eux s’aventura sur les lèvres entrouvertes… Jiruga suspendit son visage au-dessus de celui d’Ichigo, totalement troublé une nouvelle fois par son désir et ses sentiments qui l’empêchaient de voir une autre personne que celle qu’il tenait dans ses bras.

 

« Je t’aime… Ichigo…  Je t’aimerai toute ma vie…»

 

Ichigo raccourcit la distance qui les séparait et embrassa avec tendresse son amant, incapable de répondre verbalement à son appel.

 

°°0°0°°

 

Ichigo monta sur scène avec l’ensemble du groupe. Cette fois-ci, Émie descendait du « ciel » dans une tenue diaphane blanche, ses longs cheveux soulevés par une soufflerie invisible qui lui donnait une attitude beaucoup plus éthérée qu’elle ne l’avait déjà. Sa voix cristalline et pourtant puissante retentit dans le dôme de Tokyo.

 

Dans les coulisses se pressaient Renji, Toshiro, Chad, Ikkaku, Grimmjow, Shouhei, Kukkaku, Ganju, Sosuke, Isshin, Mazaki, Shunsui, Nanao, Lisa, Kisuke et Jiruga qui n’avait d’yeux que pour sa moitié qui clôturait toute la série de concerts qu’il avait donné au travers le monde. Le duo détonnait. Tous l’avaient surnommée la bête et la belle, en référence à la personnalité écrasante du bassiste et mutine de la chanteuse. Leur complicité sur scène était un véritable atout pour le groupe. Ils jouaient véritablement de leur physique et de leurs voix.

 

Le groupe mélangeait leurs nouveaux morceaux avec les anciens donnant des repères au public. Kukkaku ne put s’empêcher de faire remarquer à son mari, après un dernier regard vers le bassiste.

 

« Tu t’empâtes chéri… »

 

Il la foudroya du regard et il se demanda où il pouvait bien s’empâter. Discrètement, ses mains glissèrent autour de sa taille pour se rassurer. Shunsui se mangea les joues pour ne pas éclater de rire. Il avait entendu la réflexion et avait vu le geste de son avocat autour de sa taille. Pour la peine, il reçut un coup de coude de la part de Nanao.

 

« Tu as tout pour te taire ! »

 

Shunsui fronça les sourcils et baissa sa tête pour se scruter intensément à la recherche de la moindre trace de graisse. Ce qui perturba tous les spectateurs dans les coulisses qui se mirent à vérifier leur tour de taille discrètement. Ichigo vint les rejoindre pour reprendre des forces et se tourna vers Jiruga interrogateur.

 

« Qu’est-ce qu’il leur arrive ?

—    Rien… ils sont juste jaloux de tes abdominaux…

—    Hein ? »

 

Ichigo se mit à s’observer et ne comprit pas. Il haussa les épaules et but avidement et mangea rapidement une barre énergétique. Gin jeta un regard ironique sur ses amis et déclara perfidement alors qu’Ichigo s’était déjà éloigné,

 

« C’est vrai que vous pouvez tous toujours courir pour avoir sa silhouette…

—    Arrête de le déshabiller du regard ! Gronda Jiruga.

—    Il flirte avec ma femme depuis des semaines sur scène… j’ai bien le droit de me venger… non ? » Sourit Gin qui rejoignit Ichigo.

 

Comme pour bien faire enrager l’homme d’affaires se mit à provoquer le bassiste qui l’observait étonner sur le coup, puis entra dans son jeu. Ce qui provoqua un délire dans le public. Nnoitra était à deux secondes de bondir sur scène pour faire la peau du guitariste qui le narguait discrètement. Emie était figée et secoua la tête.

 

« Décidément… Ils n’en font qu’à leur tête…

—    Pourquoi ? C'est toujours comme ça entre eux ? Demanda Renji intrigué.

—    Oh quelques fois…

—    Comment ça quelques fois ! » Hurla Nnoitra qui bondit en avant alors que Gin envoyait un baiser à Ichigo. « C’est décidé, j’lui fait la peau ! »

 

Isshin voulu le retenir mais, dans l’action le bras de Jiruga percuta Kisuke dans les dents. Sur le coup de la douleur, ce dernier recula et marcha sur les pieds d’Ikkaku qui hurla à la mort alors que les Geta en bois du doyen lui écrabouillaient les orteils. Dans un geste de sauvegarde, le guitariste poussa Kisuke qui percuta Shunsui, qui s’effondra sur Sosuke qui allait tomber sur Kukkaku, mais, la jeune femme qui avait observé le manège du clan des comiques, tendit son poing fermé sous le nez de son mari qui se figea dans son action.

 

« Tu t’effondres sur moi, j’t’bute ! »

 

Sosuke repoussa violemment Shunsui qui donna une mandale à Lisa. Cette dernière dans un geste de défense, lui rendit la pareille. Pour remonter ses lunettes.

 

« Ce soir vous n’êtes pas mon patron ! »

 

Nanao bondit sur Lisa pour sauver l’honneur de son mari, entraînant des câbles dans leur chute sur le sol. Renji hurla.

 

« Chouette un combat de catch féminin ! 

—    T’as d’ses fantasmes… » Marmonna Grimmjow en croquant sa sucette.

—    Qui parie ? Demanda Ganju.

—    Comment ça qui parie ? Fit Toshiro outré.

—    Sur Lisa… » Fit Mazaki en tendant des billets.

Maman ? » Fit Isshin .

Une partie du matériel tomba sur le sol. En voulant en rattraper une partie, Shouhei percuta Ikkaku avec une barre en métal. Ce dernier hurla une nouvelle fois et voulu assommer le malheureux, mais, Grimmjow s’interposa et se mangea le coup.  Hisagi furieux bondit sur Ikkaku, mais, Isshin qui voulait les séparer reçut un coup de pied dans l’entre jambe lors de la manœuvre.  S’effondrant à genoux sur le sol, le malheureux tint ses bijoux de famille. Voulant venger l’honneur de son ami, Kisuke plongea sur Grimmjow, Shouhei, Ikkaku et Toshiro qui ne comprenait pas du tout pourquoi il avait été pris pour cible.

 

Ichigo, Gin, Ashito, Émie, Soi Fong et Jin jetaient des coups d’œil inquiets vers les coulisses où une bagarre éclatait. Seuls, Jiruga et Chad se tenaient sur le bord imperturbable. Ichigo vit le régisseur arrivé avec la sécurité et renvoyer les invités VIP hors de la scène. Le groupe se reconcentra sur leur spectacle. Les voix de Soi Fong et Emie se firent plus justes et les SoulsTorn terminèrent sous une vague d’applaudissement.

 

Une heure plus tard, Ichigo passait en revue sa famille, son ancien groupe, les anciens membres du groupe actuel, son ancien patron, son nouveau patron et la famille accompagnante en revue, tous alignés en rang d’oignons. Tous avaient la tête basse, avec un nombre plus ou moins important de pansements sur le corps. La voix d’Ichigo gronda.

 

« Vous êtes irresponsables ! Vous avez failli mettre le décor par terre et vous vous êtes livré à des actes indignes d’adultes ! 

—    C’est ce que je leur ai dit… Marmonna Jiruga.

—    Faux jetons ! » Lança Ikkaku plus abîmé que les autres.

—    J’ai failli devenir stérile ! Protesta Isshin.

—    Qu’est ce que tu t’en fous… tu t’en sers plus de toute façon… Marmonna Kisuke.

—    Je ne suis pas d’accord ! » Protesta vigoureusement Mazaki en fronçant les sourcils.

—    Ah t’as vu ! » Fit en grimaçant Isshin.

—    Mais vous n’avez pas fini ! » Hurla Ichigo en les foudroyant du regard.

 

Tout le monde baissa la tête, faussement contrit. Isshin et Kisuke se narguèrent en s’observant de biais.

 

« Si c’est comme ça, vous êtes tous puni, vous êtes privé des prochains concerts que notre groupe donnera ! »

 

Un tôlé accompagna les paroles du bassiste.

 

« Même moi ? Fit Shunsui en se désignant.

—    Plus que les autres, patron, vous avez besoin d’être puni… Faut montrer l’exemple ! » Rétorqua Ashito.

—    Il n’parle jamais… Mais, pour dire des conneries il est là lui… » Grogna Ikkaku.

 

Bien plus tard, Jiruga caressant le cadenas qui reposait sur la poitrine de son compagnon, marmonna.

 

« Tu as été dur ! Mais, c’est bien fait… » Finit-il avec un grand sourire ravi.

—    Ça pourrait bien t’arriver… » Grogna Ichigo en se tournant de son côté du lit.

—    Comment ça, ça pourrait m’arriver !

—    Gin m’a dit que tu l’as menacé et que c’est de ta faute si tout a commencé…

—    Ne me tourne pas le dos et je n'ai rien fait ! c’est lui qui me provoquait…

—    Gin n’est pas comme ça…

—    Ça veut dire que moi oui ? Ah non… »

 

Jiruga tourna Ichigo vers lui et rencontra son regard tendre et son immense sourire. L’homme d’affaires sourit à son tour, pour reprendre une mine réprobatrice.

 

« Tu as interdiction de me taquiner, même pas pour rire…

—    Je t’aime Jiruga… et tu m’as terriblement manqué durant tout ce temps… »

 

Jiruga rencontra le regard grave et débordant d’amour d’Ichigo. Un demi-sourire se forma sur ses lèvres et il lui répondit.

 

« À moi aussi mon amour… à moi aussi ».

°°0°0°°

 

Etsuko courait partout dans l’appartement. Ichigo finissait de mettre le papier peint sur la table de la cuisine. Il allait passer l’après-midi à peindre avec la fille de Jiruga qui passait les quinze prochains jours avec eux. La petite fille âgée de huit ans attendait avec impatience de commencer l’atelier et encore plus impatiente de voir son « cousin ».

 

Le cœur d’Ichigo se gonfla à l’idée de pouvoir garder son fils jusqu’au lendemain après-midi. Sosuke et Kukkaku sortaient en amoureux et comme ils rentreraient tard, il lui avait demandé de le garder un peu plus longtemps. Ichigo était trop heureux pour refuser. Etsuko se posta devant lui et proposa son aide.

 

« Prends le scotch et collent les coins de la tapisserie en dessous de la table.

—    Pourquoi as-tu mis aussi un plastique par terre ? Demanda la petite fille ses grands yeux violets posés sur lui.

—    Parce que je sais à l’avance comment ça va se finir entre toi et Hiroo…

—    C’est même pas vrai d’abord ! » Fit la petite en croisant les bras sur la poitrine en fronçant les sourcils.

 

Ichigo haussa un sourcil moqueur et déclara calmement.

 

« Tu ne sais pas de quoi je parle, mais, tu te défends comme si tu savais que tu ferais des bêtises…

—    On n’en fait même pas des bêtises… Et c’est Hiroo qui les fait… c’est le plus petit ! Affirma la petite.

—    Bien sûr… bien sûr… » Sourit Ichigo.

 

La sonnette retentit et Etsuko partit comme une dératée ouvrir la porte. Ichigo posa le matériel de peinture et rejoignit voulu rejoindre l’entrée mais, une tête brune et une blanche passèrent comme une flèche devant lui. Kukkaku protesta.

 

« Hiroo ! Viens ici tout de suite… viens dire bonjour à Tonton Ichigo !

—    ‘Jour ! » Cria le gamin au loin…

—    J’vous jure les gosses… » Marmonna Kukkaku sombrement.

 

Se tournant vers Ichigo elle redevint tout sourire.

 

« Je te remercie de garder Hiroo… Mes parents ont déclaré forfait, la dernière fois qu’il est venu, il...

—    Y’a pas de souci… j’ai barricadé l’appartement ! » Répondit Ichigo malicieux.

 

Ichigo salua Sosuke qui fronçait les sourcils, car le bruit d’un objet renversé se fit entendre.

 

« Tu es sûr de vouloir le prendre Ichigo ? » Demanda sombrement l’avocat. « Il est… téméraire… 

—    Pas plus que ne l’était mon frère… » Répondit jovial Ichigo.

 

Un silence s’établit entre le trio. Ichigo souriait doucement, alors que Kukkaku et Sosuke s’étaient figés. Hiroo apparut brutalement devant ses parents.

 

« Papa… y’a Etsuko qui a renversé le guéridon où y’avait la lampe de tonton Ichi…

—    C’n’est même pas vrai, c’est toi qui m’as poussé d’abord !

—    Cela suffit… Hiroo… tu dis au revoir à tes parents ?

—    ‘lut ! » Fit indifférent le gamin qui observait de ses yeux verts ses parents.

—    Hiroo… Tu ne les verras pas avant demain après-midi.

—    Tant mieux… C’est plus drôle avec tonton Jiruga ! »

 

Et sans un regard, le petit garçon s’enfui accompagné par Etsuko. Les deux enfants ayant déjà oublié le premier incident.

 

« Allez-y... vous allez être en retard.

—    Tu le savais depuis le début Ichi ? » Demanda Kukkaku le cœur battant.

 

Le musicien devint grave un bref instant, avant de sourire de nouveau.

 

« Qu’importe… C’est votre fils et pas le mien… Mais, je suis heureux que tu penses à me le montrer de temps en temps… »


Sosuke fronça les sourcils et voulu parler, mais, Ichigo leva la main paisiblement.

 

« Je ne ferai rien… je préfère être le « tonton, » c’est moins fatigant et… ma vie ne me permet pas d’élever un quelconque enfant. gahe Jiruga et moi, sommes heureux avec Etsuko quand nous l’avons avec nous, lorsque c’est son tour de garde. Et puis, le voir comme maintenant me rend heureux, très heureux. J’ai l’impression de voir Shiro. Alors merci de me faire partager une petite partie de sa vie… »

 

Kukkaku enlaça Ichigo et chuchota.

 

« Merci à toi… »

 

Puis, le couple disparut alors que de nouveaux bruits inquiétants se faisaient entendre. Ichigo ne les accompagna pas et partie s’occuper des deux garnements en culottes courtes.

 

Kukkaku fixait les portes coulissantes de l’ascenseur et murmura.

 

« Tu crois qu’il s’en est aperçu à quel moment ?

—    Qui sait… » Répondit Sosuke pensif.

 

L’ancienne chanteuse des SoulsTorn se mordilla la lèvre. Elle était soulagée qu’Ichigo sache pour son fils et en même temps, se demandait depuis quand il le savait. Il n’avait jamais changé de comportement avec elle à aucun moment donné de sa vie.

 

°°0°0°°

 

Lorsque Jiruga entra dans l’appartement très tard ce soir-là, un calme inhabituel y régnait. Certes, il était passé vingt et une heures mais, avec Hiroo et Etsuko en vacances généralement, c'étaient les cris qui prévalaient. Aucun des deux enfants ne voulait dormir. Il pénétra dans le salon et trouva allongé sur le canapé Ichigo dont les longs cheveux blancs tombaient sur le sol. Et pelotonné contre lui Etsuko et Hiroo qui s’agrippait au T-Shirt bariolé de tache de peinture de son père.

 

Jiruga soupira et traversa la pièce pour fermer la porte-fenêtre où l’air frais commençait à pénétrer l’appartement. La journée de printemps avait été chaude mais, les soirs étaient encore frisqués. Sans bruit, il partit se chercher un verre d’eau et s’installa sur le fauteuil en face pour observer sa petite famille. Son regard étudia le visage de son amant. Ichigo avait quelques rides en plus mais, elles ajoutaient un charme à l’homme paisible qu’était devenu le musicien.

 

Ses yeux glissèrent sur sa fille qui ressemblait beaucoup à sa mère, mis à part ses cheveux ébène et ses yeux violets qu’elle avait hérité de son père. Pour le caractère, là il n’en était pas certain. Hiroo bougea dans son sommeil. Par contre, le petit était le portrait craché d’Ichigo, sauf pour les yeux verts qu’il tenait de Kukkaku. Le caractère d’après Isshin et Mazaki était celui de Shiro et sans conteste. Un sourire s’inscrivit sur les traits de Jiruga en songeant à toutes ses années sans nuages qu’ils avaient traversés. Bien sûr, les débuts avaient été difficiles, surtout à cause de la dette qu’Ichigo avaient contractée par la faute d’Amagai.

 

Enfin, ça faisait deux ans que Jiruga avait remboursé la totalité du découvert. Mais, il n’avait rien dit à son compagnon, ne voulant pas bouger de l’appartement qu’ils occupaient depuis qu’ils avaient reconstruit leurs vies ensemble. Il tenait trop à cet endroit qu’il qualifiait « sa maison du bonheur ». Bien sûr, il faisait en sorte que leurs vies soient un peu plus extraordinaires que la normale mais, la simplicité lui convenait. Ichigo ne s’en plaignait pas de toute façon. Dans l’immeuble, tous savaient qui il était et chacun le traitait comme un voisin presque normal, respectant leur intimité mais surtout respectant l’homme qu’était son amant.

 

Jiruga se leva et attrapa doucement sa fille qui se nicha dans le creux de ses bras. Il la déposa quelques minutes plus tard dans son lit, lui accordant un dernier baiser. Puis, il se dirigea vers Hiroo pour le prendre des bras accueillant de son père. Mais, le petit s’accrocha un peu plus à lui, plaquant son petit corps contre celle d’Ichigo. Jiruga insista et voulu décrocher les mains du petit garçon, ce dernier protesta en grognant. Il murmura.

 

« … Grand… frère… »

 

Jiruga resta figé, alors qu’Ichigo se tourna pour serrer un peu plus le garçon contre lui.

 

« … Shiro… »

 

 

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Commentaires

  • alec

    1 alec Le 22/11/2017

    Bonsoir,
    et bin!!!!! je l'avais jamais lu celle ci a cause du couple avec Noitra , ça me fais une belle découverte!!!! très belle fic avec de belle histoire je trouve qu'on y voit beaucoup de la complexité des sentiments amoureux et amicaux c'est dure le vie lol bref encore un superbe travail je vais finir par lire les fic avec Aizen que j’arbore plus que tout
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 23/11/2017

    Coucou Alec :) Aaahhh Nnoitra, c'est une amie qui me l'a mis en tête ! Je me suis dis : Pourquoi pas ? Au final, ce personnage je l'adore ! XD. Pour Aïzen, je te conseille d'essayer, soit disant que c'est l'un des couples que je maitrise le mieux ;) (Bien qu'en ce moment je galère avec eux :p). Merci pour ton commentaire :D Bises
  • pamela

    2 pamela Le 01/03/2016

    coucou je viens de relire cette histoire elle me fais toujours le même effet
    elle me fais rire pleurait et elle arrive même a me mettre en colère je l aime vraiment beaucoup
    j aime vraiment beaucoup tes écris merci beaucoup de les partager avec nous
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 01/03/2016

    *-* ça fait super plaisir à lire et contente que tu aimes cette fic. comme les autres apparemment ^__^ Je suis impatiente de reprendre de l'activité sur ce site, et de lire ça, ça te remonte le moral :D Merci beaucuop pour tes encouragements :D
  • Lauryne

    3 Lauryne Le 01/06/2015

    Salut !

    Merci pour ton retour ? J'était déjà venue ici il y a longtemps mais je ne pensais pas avoir laissé de message o_o. Tu t'en souviens ? À moins que ce ne soit le commentaire sur Douce violence la je n'ai plus qu'à me cacher ... XD
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 03/06/2015

    lol :P
  • Lauryne

    4 Lauryne Le 23/05/2015

    Salut !
    J'ai découvert cette fiction il y a trois jours et je dois dire que j'ai tout de suite accrochée ! que ce soit contexte, les personnages ou l'histoire en elle même. L'histoire de l'enfant d'Ichigo et de la réaction de Sosuke m'a plus que perturbé, mais j'ai su m'y accommodé et puis ton histoire vaut le coup. Heureusement que cella c'est arrêté avec Nnoitra sinon je pense que je n'aurai pas vraiment pu continuer avec tout ce ménage. Disons que je l'aurai trouvé trop surréaliste.
    Je suis trop sincère ? XD
    Bonne continuation,
    Lauryne.
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 25/05/2015

    Coucou Lauryne :) Merci pour ton retour :D. C'est clair qu'il s'en passe des choses dans cette histoire. Il faut dire que je l'ai écrite entièrement en 15 jours et se furent 15 jours de folie, du coup ça c'est ressenti dans l'histoire ^^. Je regrette juste de ne pas avoir pu développer certains passages... C'est mon histoire la plus dense on va dire... Merci pour tes encouragements :D Marlène

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