Créer un site internet

La faute à personne

Un début prometteur

 

La foule qui se pressait dans le hall de l'immeuble imposant qui abritait la société Soul Candy, filait à toute allure. Byakuya avait l'impression d'être entrée dans une fourmilière. La voix de son mentor lui fit tourner les yeux.

- Dépêchons-nous Kuchiki-kun. J'aimerai que vous vous installiez avant l'arrivé de Koryaku-san… j'aimerai le mettre devant le fait accomplis si possible.

- Je vous suis Taisho[1].

Byakuya avait pris soin de ne pas montrer sa surprise. Certes, lors de son recrutement Genryusei Yamamoto lui avait parlé de son Directeur Général impénitent séducteur devant l'Éternel, et de ses frasques en tout genre… mais n'y avait-il pas un « brin » de panique et de précipitation dans son installation à son nouveau poste ?

Yamamoto le connaissait depuis sa plus tendre enfance, et il comptait beaucoup sur son calme et son stoïcisme pour gérer Koyraku. Byakuya avait vu l'homme au travers de plusieurs photographies sur le journal tenu par l'entreprise. Sans conteste charismatique, il en imposerait certainement plus à son entourage, s'il n'avait pas cet air débonnaire et nonchalant qui semblait le caractériser.

Byakuya se doutait bien que Koyraku n'aurait pas le poste qu'il occupe s'il devait se référer à sa mine. Il songeait plutôt à un homme coriace qui jouait avec ses interlocuteurs. S'il y avait bien une personne dont il se méfierait, c'était bien son futur chef… et la manière dont on l'imposait à lui, lui faisait redouter des débuts difficiles à ses côtés.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur l'avant-dernier étage. Un immense bureau d'accueil à la décoration épurée, mais chaleureuse s'offrit à sa vue. Une femme grande et blonde se leva immédiatement en voyant Yamamoto se diriger vers elle. Les yeux clairs et glacés de la femme transpercèrent Byakuya.

- Harribel-san, bonjour. Je vous présente Harribel Tia, Kuchiki-san, si vous aviez besoin d'un renseignement adressez-vous à elle… fit Yamamoto en aparté.

- Bonjour Taisho, fit cette dernière avec déférence.

- Harribel-san, je vous présente Kuchiki Byakuya. Il est à partir d'aujourd'hui le secrétaire particulier de Kuryaku-san. Est-il arrivé d'ailleurs ?

S'il ne le connaissait pas aussi bien, Byakuya aurait pensé que son patron craignait les réactions de Kyouraku.

- Enchantée Kuchiki-san et bienvenue, commença froidement Hallibel. Non, Koryaku-san n'est pas encore arrivé dit-elle en reportant son attention sur Yamamoto.

- Très bien, parut soulagé Yamamoto, bien qu'il se reprenne très vite. Suivez-moi Kuchiki-san.

Byakuya emboita le pas de son patron et après avoir traversé un loin couloir, passa une porte sur lequel était gravée sur une plaque couleur bronze, le titre et le nom du locataire du bureau.

Ils se tenaient dans une pièce spacieuse avec une vue splendide sur la ville. Le bureau en acajou avec retour attirait le regard. Yamamoto s'avança dans la pièce et désigna l'espace autour de lui avec sa main.

- Ceci est votre bureau, Kuchiki-san. Le bureau de Koryuku-san est ici…

Byakuya remarqua enfin la porte qu'ouvrait Yamamoto. Il entra dans la pièce adjacente à son bureau après son patron et s'arrêta devant l'espace monumental… où un joyeux désordre régnait. Le bureau était encombré de nombreux dossiers, ainsi que du matériel informatique dernier cri. Sur le sol et contre les murs de nombreux échantillons de jouets non encore commercialisés Soul Candy s'empilaient.

- Ceci est le bureau de Kyoryaku-san… il semble s'y retrouver, fit avec philosophie le vieil homme. Avant de se reprendre et de dire d'une voix sèche. Je vous demanderai d'essayer de mettre de l'ordre dans ses affaires. Ce désordre devient ridicule et il est indigne de notre compagnie !

- Oui, Taisho, répondit paisiblement Byakuya.

Son regard s'était tourné vers la porte où se tenait un homme blond, plus petit que lui. Un rictus moqueur déformait sa bouche.

- Taisho ! s'exclama l'inconnu. Notre réunion aurait dû commencer il y a une demi-heure.

- Ah ! Hirako-san… je vous présente Kuchiki-san, le nouveau secrétaire de Koyraku-san. Kuchiki-san, je vous présente Hirako Shinji le directeur commercial de Soul Candy.

L'homme paru incrédule et s'approcha pour mieux le regarder. Ses yeux bruns cherchaient les siens, et Byakuya crut qu'il allait se pincer comme pour se persuader de quelque chose. Mais au lieu de cela, il éclata de rire à s'en taper le dessus des fesses avec la main.

La réaction incongrue d'Hirako agaça Byakuya, et le regard incendiaire de Yamamoto aurait dû le stopper net dans son éclat de rire, mais visiblement l'idée que Koyraku puisse avoir pour collaborateur, un homme, paraissait trop irrésistible.

- Hirako ! s'impatienta froidement Yamamoto, ce qui eut enfin l'effet escompter sur son directeur commercial.

- Excusez-moi, fit Hirako en s'essuyant le coin de l'œil.

Puis se tournant vers le nouveau secrétaire, il lui adressa un clin d'œil moqueur et déclara ironique.

- Si jamais tu te faisais virer, moi je suis toujours à la recherche de la perle rare ! Mon bureau est à l'autre bout du couloir…

- Hirako-san… et si nous allions à cette réunion ? Quand à vous Kuchiki-san, prenez votre temps pour vous installer. Vos affaires ont été rangées dans l'armoire.

- Merci Taisho.

Planté en plein milieu du bureau vide à présent, Byakuya écoutait le silence. Était-ce le calme avant la tempête ? Il remonta les lunettes factices qui lui cachaient une partie de son visage. L'appréhension commença à le gagner. Visiblement, Koyraku Shunsui n'allait pas lui mener une vie facile. Mais ce n'était pas comme s'il n'était pas habitué aux caractères difficiles après tout. N'avait-il pas une famille des plus stricts ? Le DG ne pouvait pas être pire que son clan après tout !

En songeant à cela, Byakuya se sentit plus léger. Il gagna son bureau et s'installa dans ses nouveaux quartiers. Il verrait bien « sur place » avec l'arrivée de son chef.

°°0o0°°

La réunion avait commencé depuis fort longtemps lorsque Shunsui pénétra dans la salle de réunion. Les différents regards noirs qui lui furent adressés ne le touchèrent pas le moins du monde. Il n'avait qu'une hâte, c'était d'aller à son bureau et de rencontrer sa nouvelle assistante. Le vieux lui avait affirmé qu'il lui avait trouvé une personne à la hauteur de toutes ses espérances.

Shunsui avait une imagination débordante… d'ailleurs, soupira-t-il intérieurement si seulement elle pouvait avoir la poitrine de Rangiku ou d'Hallibel ! Il gagna sa place et remarqua soudain le regard d'Hirako. Son sourire, lui parût un peu plus torve que d'habitude. Une certaine « satisfaction » brillait dans son regard. Que mijotait le directeur commercial ?

Oh, il n'avait rien à craindre d'Hirako… Il avait toujours su éviter toutes les peaux de bananes qu'il lui avait glissé jusqu'ici. Enfin jusque quand ? Cet air trop réjouit le mit en alerte.

Lorsque tous sortirent en fin de matinée, Shunsui se dépêcha de regagner son bureau. Enfin, c'était sans compter sans Hirako.

- Tu m'as l'air bien pressé de gagner ton bureau pour une fois, Koyraku-san.

- Et toi peu pressé de rejoindre le tien… c'est étonnant que tu me suives d'ailleurs, remarqua narquoisement Shunsui. D'habitude tu le fuis…

- Oh, mais au vu de la véritable beauté qui s'est installée dans le bureau adjacent au tien, je crois que je vais venir un peu plus souvent te rendre visite.

Shunsui s'arrêta et haussa un sourcil.

- Depuis quand t'intéresses-tu aux femmes ? questionna le Directeur général stupéfait.

- Attendez-nous Hirako-san ! lança la voix de Rangiku excitée.

Là, Shunsui fronça les sourcils. Depuis quand Rangiku s'entendait-elle bien avec Hirako ? Et que faisait donc la stagiaire Inoue avec elle ? Leurs yeux brillaient vraiment beaucoup.

- Alors ? fit Inoue excitée. Est-il aussi beau qu'on le dit ?

Pour seule réponse, Hirako embrassa le bout de ses doigts et les fit voler vers les cieux. Le regard des deux femmes étincela.

- De qui parlez-vous ? s'étonna Shunsui mal à l'aise soudain. Un mauvais pressentiment le gagnait brutalement.

- De votre assistant, fit timidement Inoue visiblement émue.

- Assistante ! le repris immédiatement Shunsui.

- A-ssis-tant ! épela tout en ricanant Hirako.

Les yeux de Shunsui s'arrondirent. Pas possible ! Le vieux ne lui aurait pas joué un tour pareil. Oubliant toute bienséance, le Directeur se précipita dans son bureau et pila net sur le seuil. Du coup, Hirako, Matsumoto et Inoue s'encastrèrent dans la large carrure qui bloquait le passage. Mais ne perdant pas de temps, les trois acolytes essayèrent de passer la tête dans les ouvertures laisser par un Shunsui Koyraku totalement sous le choc de sa découverte.

De son côté, Byakuya observa stoïquement son chef immobile sur le pas de la porte. Il se leva de son fauteuil, tout en remontant ses lunettes sur son nez. Les yeux exorbités de son patron et son expression d'horreur totale secouaient brutalement sa confiance en lui.

- Je vous attendais, fit toutefois calmement Byakuya.

Il espéra que sa voix ne trahissait pas son trouble. Pour toute réponse, son chef bascula en avant et s'effondra sur le sol tel un bloc de béton, sans les mains pour amortir sa chute. Tous restèrent stupéfait devant la réaction disproportionnée du Directeur Général à la découverte de son « assistant »… sans « e ».

- Eh bien… il est réellement sous le choc ! fit Rangiku qui soulevait péniblement un bras de Kuryaku essayant de voir par la même occasion s'il était toujours vivant.

- Il est réellement évanoui ? s'inquiéta Inoue.

- Non, il fait semblant, c'est un grand farceur… se moqua Shinji.

Une nouvelle envie de rire le secouait, mais il ne voulait pas perdre une miette de la situation insolite.

- Peut-être est-il mort ? fit Hanataru apparut dont on sait où.

- Un grand gaillard comme lui ? répondit Shinji. Il en faudrait plus pour l'abattre. Il fait juste de l'hypoglycémie.

- Vous croyez Hirako-san ? interrogea Inoue pas tout à fait sûre de ce fait.

Rangiku repoussa ses cheveux d'un revers de main, et observa ses collègues d'un air préoccupé. Enfin ça c'était la vue de l'extérieur, parce qu'intérieurement elle jubilait, mais voulait paraître mature, surtout face au nouveau « BG » qui les scrutaient en silence.

- Je n'en suis pas si sûre qu'il résiste au choc, fit Rangiku en se grattant le haut du front. Après tout, il est très attaché à ses assistantes

- Souder serait un terme plus exact, fit Renji en penchant la tête sur le côté. Là, ça va être compliquer à gérer pour lui. Un homme ! conclu avec un sourire le commercial en dévisageant le nouveau qui les regardait sans broncher depuis le début de l'incident.

- Qu'est-ce que tu fais ici Abarai-san ? demanda Shinji en poussa de la pointe de la chaussure le corps sans vie de Shunsui pour s'assurer qu'il ne faisait pas semblant. Savait-on jamais !

Byakuya soupira. Plus les minutes passaient et plus la foule s'agrandissait devant le seuil de la porte. Il prit sur lui, et repoussa tout l'attroupement qui se formait autour de son chef.

- S'il vous plaît, veuillez le laisser respirer.

Il s'agenouilla pour prendre le pouls du directeur général, sous le regard avide de ses nouveaux collègues. Tous commentaient à présent la position grotesque dans laquelle s'était mis Koyraku.

- Si vous voulez bien nous excusez, fit poliment mais fermement Byakuya pressé de les voir tous partir à présent.

Avant qu'il ne puisse ajouter autre chose, tous lui tendirent leur carte de visite.

- Si ça te dit, ce soir nous organiserons une soirée de bienvenue Kuchiki-san ! fit Rangiku tout sourire, et poitrine bombée.

Renji qui se trouvait juste derrière cru que ses yeux allaient sortir de sa tête. Lui qui était venu par simple curiosité, n'était pas branché mec, mais Rangiku…

- Je ne sais pas, fit Byakuya hésitant. J'ai déjà des projets pour ce soir.

- C'est l'occasion de rencontrer tout le monde ! glissa Hirako. Et puis, si tu veux être tranquille et que tout le bâtiment ne songe pas à défiler dans ton bureau, il serait plus sage d'y participer tout de suite.

En voyant les regards pleins d'espoirs de tous, Byakuya approuva finalement de la tête.

- Je vais m'arranger.

Si son chef avait été moins expressif, peut-être que tout ceci ne serait jamais arrivé. Et puis l'idée de voir défiler tout le bâtiment dans son bureau juste pour satisfaire la curiosité de chacun, et alimenter les commérages. Autant faire face et affronter tous ses nouveaux collègues d'un coup. D'autant plus qu'ils étaient à présent très nombreux et le regardaient tous avec un regard avide de curiosité.

°°0o0°°

Shunsui grimaça et passa une main sur son visage. Pourquoi avait-il attrapé un coup de soleil sur le nez ? Pourquoi avait-il aussi mal à la tête ? Et où se trouvait-il ? Il ouvrit un œil, puis l'autre. Il était dans son bureau… et soudain, il se souvint ! Il bondit de son fauteuil comme un diable de sa boite. Son regard horrifié se posa sur la porte qui séparait son bureau avec celui de son… assis…tant.

Mais où était le « e » ? Et pourquoi Yamamoto lui avait claqué un homme et non une femme comme à son habitude ? Où irait-il chercher l'inspiration de bon matin ? Où irait-il lorsqu'il sentirait que le stress grimperait en lui à chaque coup dur ? Qui aurait de belles paroles à lui déverser lors de ses coups de blues ? Où étaient passés les poitrines généreuses et les bras doux et rond ?

Au lieu de ça, il allait devoir regarder une poitrine plate, un corps musculeux et des cheveux… soyeux ? Shunsui s'aperçut que son assis…tant… (Il ne s'y ferait pas !) se trouvait en face de lui et le fixait de son regard stoïque.

Bon… pour le regard à lunette, il pouvait encore se dire qu'il ressemblait à celui de Lisa… les cheveux tenus par un élastique aussi… Il devait reconnaître que ce type était d'une beauté renversante. Jamais il n'avait rencontré homme aussi séduisant, même si de grosses montures lui voilaient une partie de son visage et ses cheveux attachés le desservaient. Il aurait bien aimé retirer le lien pour étaler sa chevelure qui devait être aussi longue que la sienne.

Il soupira fataliste. Il se pencha et attrapa une bouteille de sake dans le fond de son tiroir. Il lui fallait au moins ça pour se remettre.

- Je me présente, je m'appelle Kuchiki Byakuya et j'ai travaillé pou…

- Inutile d'en dire plus. Si le vieux t'a mis à cette place, c'est parce que tes qualifications doivent être à la hauteur de ses espérances. Et puis… je ne compte pas de garder très longtemps, malgré un CV bien rempli.

Byakuya observa son chef qui bu à même la bouteille. Il avait poussé sa chaise et une de ses jambes se croisait sur l'autre. Il aurait pu paraître impressionnant, si ce n'était son nez toujours rouge, dû à la chute qu'il avait effectué plus tôt. Dans d'autres circonstance, il aurait peut-être rit. Malgré l'attitude désinvolte de son chef, le regard brun le fixait avec attention, ce qui l'empêchait nettement de vouloir plaisanter. La prudence serait sa meilleure alliée ici.

- Tu ne dis rien, Kuchiki-kun ?

- Il semble que vous vous êtes fait votre opinion et que rien de ce que je pourrai dire ne vous la fera changer.

Un grand sourire chaleureux fendit le visage de Shunsui. Il apprécia la franchise et le regard honnête posé sur lui.

- Je suis soulagé, fit soudain le Directeur Général. Tu m'as l'air très conciliant, même si cela ne se voit pas au premier abord.

Byakuya sentit une légère chaleur lui monter aux joues, quand le regard de son supérieur passa une nouvelle fois sur sa silhouette, le regardant d'un air appréciateur. Il n'y avait aucune arrière pensée dans la manière dont il le faisait. Ce qui était loin d'être le cas de Byakuya qui se sentait bouleversé par pareille attention, même si ce regard était innocent.

- Je vais arranger ça avec Yama-jii dès que possible. Peut-être te trouver une place plus adéquate ailleurs ?

Se souvenant des paroles de Yamamoto, Byakuya ne voyait pas très bien comment Koyraku pouvait influencer le vieil homme, bien décidé lui, à ne plus embaucher de femmes comme secrétaire pour son directeur général un peu trop porté sur la drague et les gestes déplacés.

- En attendant d'être fixé sur mon sort, suis-je toujours votre assistant ?

- Bien sûr ! sourit volontiers Shunsui, sûr que son calvaire ne durerait que quelques jours.

Byakuya qui lisait sur le visage de son interlocuteur comme dans un livre ouvert, ne put empêcher le début d'un sourire sur le coin de ses lèvres et Koyraku s'en aperçut, mais ne fit aucune réflexion.

- Bien puisque vous semblez disposer à suivre mes ordres, veuillez prendre des notes. J'ai un rendez-vous cet après-midi avec le directeur des achats de la grande chaine de magasin Quincy, ils ne sont pas facile à la négociation ceux-là… grommela-t-il comme pour lui-même, préparer la salle de réunion et une collation, je pense que nous négocierons très tard.

Shunsui se leva et gagna son armoire toute proche. Il en sortit un dossier épais.

- Étudiez-le avant la réunion et pensez à prendre des notes pour le compte-rendu. Le vieux Yama-jii aime être tenu au courant rapidement. Je n'ai pas le temps de vous briefez sur nos pratiques commerciales et sur le fonctionnement de la société. Je vous demanderai donc de lire ceci.

Une brochure à l'intention du personnel de la société s'ajouta au catalogue reçut plus tôt.

- Demain, nous nous réunirons avec le service de communication pour préparer le prochain catalogue de Noël. Pour la fin de la semaine, nous devons présenter déjà une première liste des jouets retenus pour les nouveautés présentés par la Soul Candy pour les grands catalogues les grands magasins de jouets.

Byakuya notait tout dans un coin de son cerveau, et suivait son chef qui visiblement débordait d'idées sur les prochaines collections.

Byakuya quitta le bureau les bras chargés et soudain, débordé. Une chance qu'il avait employé son temps plutôt à faire des recherches sur l'organigramme de la Soul Candy et avait feuilleté la brochure réservée aux employés.

Il prit un crayon et nota toutes les remarques de son supérieur dessus. Il allait rencontrer de nombreux collègues bien avant qu'ils ne se rencontrent à la soirée de bienvenue.

°°0o0°°

Au milieu du bureau de Yamamato, Shunsui restait la mâchoire grande ouverte. Alors c'était comme ça ? Il n'en croyait pas ses oreilles. Le vieux ne voulait rien entendre au sujet de Kuchiki !

- N'est-il pas compétent ?

- Je n'en sais rien ! répondit Shunsui agacé.

- Voilà, fit calmement Yamamoto en restant imperturbable. Vous ne savez pas du tout quelles sont les compétences de Kuchiki-san. Je refuse de le changer de service, de toute façon, il n'y a de la place nul par d'autres dans cet établissement pour lui. Et il est hors de question que je renvoie sans aucun motif.

- Pourquoi ? s'emporta Shunsui.

- Parce que votre poste est stratégique, et que votre tendance à abuser des jeunes femmes qui vous servent d'assistante, commence à jeter le trouble sur les autres services et sur la respectabilité de la Soul Candy. Les propos qu'ont tenu Lisa Yadomaru et Nanao Ise dans les journaux à vôtre sujet sont intolérables ! Les actionnaires ne supporteront plus la moindre incartade venant de votre part. Un homme nous a semblé la meilleure solution pour remédier à ce problème.

Shunsui se souvint du petite sourire, vite dissimulé par Kuchiki lorsqu'il lui avait dit qu'il ferait en sorte qu'il ne reste pas dans la société. Le salaud savait déjà que serait impossible d'être viré ! La colère le submergea, mais elle n'éclaterait pas. Non, il réservait un chien de ma chienne à ce parvenu ! Il dissimula ses pensées en détournant le regard quelques secondes, avant de reposer des yeux limpides sur son patron.

- Je vous propose de le garder sous votre direction durant trois mois, et si vraiment il y avait une incompatibilité insurmontable, nous envisagerons alors de trouver une solution qui soit plus confortable pour vous.

- Et cette fois-ci, ce sera moi qui me chargerais du recrutement de mon assistante !

Yamamoto observa son subordonné avec attention.

- Visiblement vous ne voyez qu'une seule issue à ce recrutement…

- Vous ne m'en laissez pas le choix.

Les deux hommes se mesurèrent du regard. Ce fut, Sasabike son assistant qui interrompit leur affrontement silencieux.

- Monsieur, je vous rappelle que vous avez rendez-vous pour déjeuner avec Yukio Hans Vorarlberna. Nous ne pouvons être en retard, ses accès de… hum… d'impatience ne sont pas favorable aux négociations.

- Préparez la voiture, Sasabike. Je vous rejoins tout de suite.

L'assistant quitta le bureau et Shunsui n'eut d'autre choix que de quitter le bureau directorial. Yamamoto cherchait sa veste.

- Nous en rediscuterons dans trois mois, Koyraku-san… en attendant, vous feriez mieux de bien vous entendre avec votre nouvel assistant. Peut-être aura-t-il des qualités qui sauront vous séduire… même s'il ne s'agit pas de physique ici. Bonne journée Koyraku-san.

Shunsui resta au milieu de la pièce, Yamamoto ayant déjà prit la poudre d'escampette. C'est à regret qu'il gagna son bureau. Dans sa tête tourbillonnait mille idées de meurtres. Il allait faire payer l'insouciance de Yamamoto à Kuchiki.

Son pas s'accélérait au fur et à mesure qu'il imaginait le supplice que subirait son assistant. Son sourire devint malsain. Oh, cela ne serait un combat frontal, le supplice n'en sera que meilleur s'il est sournois.

- Je me trompe ou bien tu sembles vouloir écraser un misérable insecte sur ta route Shunsui ?

Surpris d'être interpellé ainsi, il se tourna vers Ukitake. Le directeur financier paraissait interrogateur et inquiet.

- Oh non… je… enfin bref. Tu as l'air en forme Juyshiro, plus qu'hier en tout cas.

- Tu changes de sujet, mais bon… comme tu veux, je ne suis pas aveugle, juste de santé fragile je te rappelle.

- Nous mangeons ensemble ce midi ?

- Si tu veux… je te rejoins au self, je dois transmettre ses documents à l'administratif. À tout à l'heure Shunsui.

Juyshiro le quitta sans se retourner. Shunsui gagna son propre bureau et passa devant son « assistant » sans lui adresser le moindre regard. Byakuya leva les yeux de son dossier, lorsque la porte se referma derrière son chef.

Que s'était-il passé à cette réunion ? Visiblement rien de bon… les mauvaises ondes qui semblaient tourbillonner autour de la carrure de Koyraku ne laissait rien présager de bienveillant.

La gorge de Byakuya se serra. C'était son premier véritable job, si son chef voyait en lui un problème, jamais ils ne pourraient collaborer efficacement. Un léger malaise le gagna et il le renvoya dans un coin de sa tête. Le travail l'attendait, inutile de chercher à s'embrouiller avec ce genre de chose, il aviserait au fur et à mesure. Après tout, il savait s'adapter.


1 Taisho = président (en autre).

 


Sommaire   -   Suivant →

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam