Chapitre 1 : rencontre percutante

Quelle heure était-il ?

Ichigo jeta un œil sur sa Rolex et constata qu'il approchait 5 h du matin. Il se faisait chier à mourir depuis 2 h, après que Nell l'ait appelé pour régler des problèmes créer par des clients dans la maison close qu'elle gérait ; il errait depuis désœuvré attendant que sa garde se termine enfin.

Faire partie du gang des yakuza XCusion n'était pas de tout repos généralement, mais depuis quelques jours, c'était le calme plat. Et il n'aimait pas beaucoup cela, cela augurait une tempête en approche.

Un bâillement intempestif lui fendit le visage, il le cacha difficilement derrière sa main. De toute façon, y'avait personne autour. Les rues de plaisirs de Karakura étaient vidées de la plupart des clients et des malfrats partis dormir. Ichigo s'appuya sur une rambarde qui le séparait de la route et fouilla dans sa poche pour prendre une clope. Son visage fut éclairé brièvement par la lueur du briquet qu'il utilisa.

Il jeta un coup d'œil distrait autour de lui. À cette heure matinale, les noctambules étaient rentrés chez eux, et pour la majorité qui vivait le jour, ils se préparaient certainement chez eux pour commencer leur journée de travail.

Ouais ! Il n'avait plus qu'à se rentrer aussi… plus rien de bien ne se produira au petit matin. Après avoir envoyé sa fumée en l'air, fatigué de ne rien faire, Ichigo reprit son chemin en direction de l'un de ses appartements. Il se rapprocha des bâtiments pour éviter que l'on ne remarque trop sa silhouette peu ordinaire.

Sa chevelure orange en épis attirait le regard, tout comme sa grosse veste en cuir fourré et son costume de qualité. En fait, il aurait pu passer pour un homme « normal », qui avait de l'argent, mais son attitude, son air maussade et certains détails comme la grosse veste, sa Rolex et ses chaussures italiennes de prix n'étaient pas ceux d'un homme bien sous tout rapport, et pas à son âge.

À peine trente ans… enfin dans quelques mois. Comme le temps passait lentement… si lentement. Là, février il se pelait les miches comme toujours… il n'aimait pas l'hiver. Il faisait froid, il pleuvait souvent et les gens étaient trop pressés. Ichigo se demandait pourquoi. En même temps, il n'avait pas de famille et pas d'amis enfin si on excluait les membres du gang. Mais pouvait-il réellement dire qu'il avait des liens étroits avec eux ? Non.

Tout à ses pensées, il sursauta lorsqu'il entendit alors qu'il passait devant une ruelle, le bruit métallique d'un couvercle de poubelle qui s'écrase sur le sol. Il se figea et tourna lentement la tête tout en baissant mécaniquement la main qui tenait sa cigarette.

Là à quelques pas, quatre gros bras du gang des Arrancars, refaisaient le portrait à un type en costume. Ichigo allait reprendre sa route, ce n'était pas son problème… bien qu'il se demandât pourquoi des membres de ce gang faisaient là. Ils n'étaient pas sur leur territoire…

Ah ! Si Ginjo apprenait qu'il était passé à côté de ça, il lui ferait la peau ! Il faisait chier lui aussi ! Enfin, il ne savait pas ce qu'il voulait non plus, quelques minutes auparavant il se plaignait de s'ennuyer. Oui, mais là il rentrait chez lui, bordel!

Ichigo ralentit le pas et s'immobilisa. Attend, attend… Il avait noté un truc… il marcha a reculons pour vérifier ce qui le chiffonnait soudainement. Il bascula la tête sur le côté et plissa les paupières pour scruter la ruelle. Ce n'était pas les chefs qui se trouvaient là, donc il pourrait leur régler leur compte tout seul. Ils n'avaient rien à faire ici et ils prenaient leurs aises… Se foutaient-ils de la gueule d'XCusion ?

Il essaya de deviner qui était le mec qu'ils tabassaient, bien qu'Ichigo ne connaisse pas tout le monde, Karakura était une petite ville, mais il savait qui était qui parmi les hommes importants comme les politiques, les gros bonnets de la pègre et leurs sbires, les patrons influents, les financiers, les juges, les avocats… et… commissaire ?

Ichigo émit un couinement involontaire en reconnaissant la victime. Il se redressa instantanément et cacha sa bouche, tandis qu'il fixait un point devant lui les yeux écarquillés.

Putain! 

Mais quel con!

Il allait se faire griller comme une jouvencelle, parce qu'il avait crié en reconnaissant le frère aîné de Rukia ! Putain! Comment connaissait-il encore son prénom à cette meuf ? Il ne l'avait plus vu depuis la fin du lycée ! En même temps, s'il se souvenait d'elle, c'est bien parce que son frère avait été le premier grand amour d'Ichigo et c'est grâce à lui qu'il s'était aperçu qu'il était gay.

Son cœur courrait dans sa cage thoracique. Les mecs dans la ruelle ne l'avaient pas entendu, car les coups continuaient à pleuvoir avec des insultes en prime. Que devait-il faire ? Faire semblant de n'avoir rien vu ? Attend, attend… deux secondes !

Ichigo réfléchit rapidement à la situation. En temps normal, il n'y serait pas allé s'il était trop crevé et aurait réglé leur compte plus tard, ou il y serait allé immédiatement s'il était en forme. Alors pourquoi y réfléchissait-il ici ? Ben en même temps, Kuchiki était commissaire et ce n'était pas un tendre. Il en avait serré plus d'un des mecs comme lui.

Mais… mais c'était son premier amour de jeunesse, putain! 

Sans se poser plus de questions, Ichigo entra dans la ruelle sans se faire remarquer. En même temps il enfila son poing américain, il n'était jamais trop prudent.

Il fondit sur Il Forte Grantz le prenant par surprise. Un seul coup de poing le mis KO dans un coin. D'abord surpris, Findor se reprit très vite même si à la base il était parti pour tabasser Kuchiki, mais toujours pris dans son élan il loupa Ichigo et écrasa son poing contre le mur derrière lui. Il hurla de douleur. Abarima lui qui tenait Kuchiki le laissa tomber, pour s'occuper de lui. Bien qu'il soit plus grand et plus lourd qu'Ichigo, cet ancien catcheur était plutôt bon en baston et se déplaçait vite.

Ichigo serra plus fort son poing américain, tandis qu'il évitait le coup de Findor. Mais même avec lui, ce monstre d'Abarima ne plia pas facilement. En plus, Di Roy le gênait même s'il n'était pas un adversaire à sa taille, ce type mesquin l'entravait dans sa défense.

Le poing qui s'écrasa sur son visage lui fit voir trente-six chandelles, cet enfoiré était vraiment fort. Mais Ichigo se battait depuis si longtemps, il avait appris à encaisser. Il donna un coup sous la ceinture et fit plier son adversaire en même temps qu'il gémissait de douleur. Qui a dit qu'il devait être réglo avec ce genre de type ? Il devait en finir vite pour ne pas trop morflé, il n'aurait pas l'endurance contre cette montagne de muscles.

C'est au prix d'un combat acharné qu'Ichigo se débarrassa de ses quatre abrutis. Il fixa les silhouettes ensanglantées gisant au sol. Enfin il essaya de faire le point, car sa vue semblait singulièrement lui faire défaut. Il s'essuya ses lèvres fendues et prit appui contre le mur tout proche. Il devait se casser de là et en vitesse.

Sa langue chassa le sang qui perlait sur ses lèvres et le goût métallique familier lui fit reprendre un peu ses esprits. Il tourna la tête dans la direction de Kuchiki étalé au sol comme un sac de blé. Sans raison, il l'attrapa fermement sous l'aisselle et le porta hors de la ruelle.

La circulation s'était faite plus dense, mais la nuit le protégeait plus ou moins. Les premiers travailleurs devaient avoir pris le métro et prendre un taxi lui serait impossible. Un soupir franchit ses lèvres, tandis qu'il observait l'homme évanoui.

— Dans quel merdier, je me suis encore fourré ?

N'obtenant pas de réponse, Ichigo repris sa route tout en se demandant s'il n'allait pas larguer Kuchiki sur le trottoir.

°°0o0°°

Ichigo se faisait face. Le miroir lui montrait son visage commotionné et les plaies n'étaient pas belles à voir. Il prit son temps pour se soigner. En plus de sa figure qui avait morflé, il devait avoir une ou deux côtes cassées en plus de quelques nouvelles cicatrices à droite et à gauche. Enfin, il s'en sortirait.

Lentement, Ichigo rejoignit la piaule où dormait Kuchiki. Lui par contre, était sévèrement touché. Il aurait même besoin d'aller à l'hôpital d'urgence. Il lui avait prodigué les premiers soins… une chance que son vieux lui ait appris les premiers gestes de secours… Le visage d'Ichigo s'assombrit, tandis qu'il se massait son épaule doucement.

Isshin… son père était mort avec ses deux sœurs à la fin du lycée, le laissant orphelin. Il n'avait eu personne sur qui se retourner ou sur qui compter. Il avait bien tenté les petits boulots, mais ne gagnait presque rien et il avait vivoté sans espoir d'améliorer son sort.

XCusion l'avait recruté. Ichigo avait cru que c'était une bonne idée… Il était bon en baston, et il avait l'impression de rentrer dans une nouvelle « famille » à l'âge de dix-neuf ans. Ce ne devait pas être le genre d'avenir auquel Isshin rêverait pour son fils, mais au moins maintenant, Ichigo était à la tête d'une des filières du groupe, et gagnait très largement sa vie. Même si au début il s'était fait coffrer pour des délits mineurs à présent, il ne se faisait plus prendre.

Bordel ! Il avait amené un keuf ici ! C'était une de ses planques préférées, c'était la plus proche de là où ils se trouvaient. Enfin, vu dans l'état où l'autre était, il n'irait pas moufter.

Son smartphone sonna et au vu de la sonnerie, il s'agissait de Ginjo. Le chef de gang allait certainement lui demander ce qu'il avait fait cette nuit.

— Yo Kurosaki ! Comment tu vas mon frère ?

— J'ai perdu une dent…

Ichigo se massa sa mâchoire.

— J'ai su par Nell que tu avais viré Grimmjow Jaggerjack hors du bordel ? Bon boulot !

— Ce n'est pas lui qui m'a pété la dent !

Et Ichigo raconta ce qui s'était produit plus tôt.

— Il est où ce flic ?

— Pour l'instant chez moi.

— Quoi !? Mais t'es malade !

Ichigo se sentit con. Il se gratta le sommet du crâne et fixa le plafond sans le voir.

— Je ne pouvais pas le laisser crever sur notre territoire. Et je ne me voyais pas l'emmener à l'hôpital au vu de ma gueule. Imagine si les flics auraient débarqué à l'agence.

— Ouais, ouais… en ce moment, il faut que nous la jouions piano. Avec les nouvelles lois qui sont sorties récemment, ils cherchent à faire fermer toutes nos cantines. Si on leur donne du grain à moudre… c'est vrai que la mort d'un commissaire serait mal venue sur notre territoire. Je dirai que tu as bien fait… T'as besoin d'aide ?

— Si Riruka pouvait passer avec des courses, je n'ai plus rien à grailler et si Giriko pouvait m'ausculter, ainsi que Kuchiki.

— Tu connais ce mec ?

— C'est le frère aîné d'une ancienne copine de classe au lycée.

— Ouais, il te connaît bien en somme.

— Je pense qu'il ne m'a jamais remarqué de sa vie. Seules ses sœurs étaient importantes à ses yeux. Et même… comment pourrait-il se souvenir d'un adolescent boutonneux après tout ce temps ?

Un petit ricanement se fit entendre à l'autre bout du fil.

— Dis-moi, il t'avait tapé dans l'œil, et tu as fait copain-copain avec la sœur pour te le faire ?

Ichigo accusa le coup. Comment Ginjo était-il au courant ? N'obtenant pas de réponse, Ginjo passa à un autre sujet de conversation, il ne pensait pas du tout avoir tapé juste.

— Je t'enverrai Riruka et Giriko. Comme tu as l'air mal en point, je vais te mettre en vacances quelques jours, tu en profiteras pour te reposer. Et trouve un truc crédible pour te débarrasser de Kuchiki une fois qu'il pourra marcher ou se débrouiller. T'es pas là pour jouer les mères poules.

Ichigo râla et raccrocha. Il se dirigea vers sa banquette clic-clac et s'affala dessus comme il pouvait et doucement. Les gestes brusques, il ne pourrait plus en faire avant un long moment.

°°0o0°°

— Bon sang, Ichigo ! Comment tu as pu te mettre dans un état pareil ? Il faut vraiment être stupide ! Mais que je suis bête, dit-elle en se frappant le coin de la tête, tu es stupide!

— Riruka, s'il te plaît…

La voix d'Ichigo était faible et il fallait être proche pour l'entendre. C'était le cas de Giriko, mais pas de Riruka qui faisait des allers-retours entre le canapé et le lit. D'ailleurs, elle revint pour s'arrêter devant le canapé et pointa son pouce derrière elle.

— D'ailleurs, tu peux m'expliquer pourquoi c'est lui qui squatte ton pieu ?

— Riruka, peux-tu arrêter de piailler ? lui demanda d'une voix neutre Giriko. J'ai dû mal à me concentrer.

Riruka ronchonna, une moue boudeuse sur le visage. Son index s'enroulait dans une de ses longues mèches roses, tandis qu'elle fixait Ichigo très contrariée. La petite amie du boss aimait Ichigo, même Ginjo le savait, mais comme il était gay et ne comptait pas sortir avec une fille… et surtout pas avec Riruka, Ginjo, ni les autres membres d'X-Cursion ne disaient rien et la contemplait se couvrir de ridicule parfois.

Giriko sortit sa montre à gousset de son gilet pour regarder l'heure. Il approchait de la soixantaine et était le médecin personnel de Ginjo et des membres de sa famille. Il était rare qu'il l'envoie soigner l'un de ses hommes, mis à part Chad ou Ichigo justement.

Giriko n'aimait pas les heures supplémentaires et il avait hâte de rentrer voir sa femme, mais il était dit que ses plans seraient perturbés pour la soirée.

— Riruka, donne-moi ton smartphone. Je vais te faire une liste de ce dont j'ai besoin… tu iras les chercher à la pharmacie habituelle pour ne pas attirer l'attention.

Riruka boudait, mais elle donna son téléphone. Les straps en forme de donuts rose s'agitèrent tandis que Giriko inscrivait la liste de fournitures médicales.

— Et pour l'argent ?

— Prends ma carte. Ginjo me remboursera plus tard. Tu demanderas une facture, tâche de ne pas l'oublier cette fois-ci. Le boss est très exigeant avec la comptabilité.

— Ça ne serait pas toi qui serais trop pointilleux surtout ?

Les yeux noirs de Giriko furent indéchiffrables, mais son attitude faisait comprendre à Riruka qu'elle devait se grouiller. Elle sentait comme une menace planer au-dessus d'elle. Elle n'avait jamais aimé ce type, mais Ginjo lui l'appréciait pour ses talents de médecins et de nettoyeur à ses heures, aussi froid qu'il le paraissait. Cet homme stoïque ne semblait s'animer qu'en présence de sa femme, Riruka ne l'avait vu qu'une seule fois.

Seul à présent, Giriko se leva pour rejoindre le flic. Il l'avait ausculté en premier à la demande de Kurosaki. L'état de cet homme était plus grave que celui d'Ichigo, mais ni l'un ni l'autre ne pouvait aller à l'hôpital et Ginjo lui avait donné l'ordre de les sauver, même s'ils devaient les réanimer dans leur tombe.

Un soupir franchit ses lèvres. Au moins pour l'instant, ces deux imbéciles étaient vivants…


À suivre…

Note de l'auteur : j'ai utilisé des personnages qui ne sont pas trop aimé par certains. Mais bon, l'avantage d'être aussi avancé dans Bleach à présent, c'est qu'il n'y a nul besoin de créer des OC et que je peux utiliser ceux qui me plaisent le plus pour d'autres situations :p

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam