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Mystification des sentiments 1

Petite note avant de débuter le chapitre. J'ai souhaité écrire cette fan-fiction comme si j'écrivais un roman originale. Les personnages pour certains (comme Ichigo, par exemple), est beaucoup plus âgé que dans le manga. Je fais cette petite précision, au cas où vous trouveriez certains personnages OOC, mais je ne peux pas décrire un Ichigo qui a 650 ans, comme un adolescent de 15 !

N'hésitez pas à me laisser un commentaire à la fin du chapitre ou une note, ça fait toujours plaisir d'avoir des retours sur ce que l'on fait et puis ça aide à progresser 2499871680.


 

Chapitre 1, la mission

 

4953, sur une des îles Majeures situées sur l’ancienne Australie.

 

Les longs couloirs blancs de Las Noches étaient déserts. Vu l’heure, cela n’étonna pas Ichigo. L’homme qui s’avançait, était plutôt grand et svelte. Son uniforme noir très seyant tranchait avec la couleur laiteuse omniprésente des boyaux interminables qu’il traversait. Ce palais est et restera un labyrinthe ! songea-t-il rêveusement.

Ses cheveux roux soutenus étaient mi longs et tombaient un peu plus bas que sa nuque. Ses traits fins aristocratiques, n’en demeuraient pas moins très masculins. Une expression contrariée ne semblait pas quitter son visage.

Jetant un œil à sa montre, l’homme grimaça. Il serait à nouveau en retard à la réunion qu’avait organisée abruptement le Roi. Ichigo haussa les épaules, ce n’était pas comme si Aïzen n’était pas habitué à ses retards dans le fond. Mais bon, la dernière fois, le maître de la Terre, l’avait menacé de le punir sévèrement. Et inconsciemment à ce souvenir, ses pas s’accélèrent.

Les « punitions » qu’envisageaient le Roi n’étaient pas du genre, une petite tape dans le dos… Parfois, elles s’avéraient mortelles et celles qui ne l’étaient pas, vous restaient gravé dans la mémoire suffisamment longtemps pour ne plus désobéir. Enfin, ce qui le rassurait en parti, c’est que le Roi ne pouvait pas se permettre de le tuer.

Ichigo entra dans un ascenseur permettant l’accès au sein du sein du palais de Las Noches. Peu de personnes pouvaient en franchir le seuil, mis à part le premier cercle de la noblesse et les plus hauts généraux des armées de la cour. Ichigo faisait partie des deux catégories…

Lorsqu’il franchit le seuil de l’ascenseur qui menait à l’étage administratif de la cité, il fronça un peu plus les sourcils en rencontrant le regard moqueur de Gin Ichimaru. Ichigo prit soin de garder une expression neutre, pourtant ses mains devinrent moites dès qu’il le reconnut.

Gin entrouvrit les yeux pour laisser filtrer ses pupilles si claires. Un bleu si lumineux qu’il ressemblait à un ciel caniculaire. Un avertissement silencieux filtra dans son regard. Un signal d’alarme s’activa dans la tête d’Ichigo.

Que faisait donc le bras droit d’Aïzen en dehors de la salle de réunion ? Habituellement, il se tenait à la droite du Roi. Le geste qu’il fit dans sa direction s’interrompit lorsque Gin se détourna brusquement pour s’éloigner dans une direction opposée à la sienne accompagné d’un cyborg qui tenait dans ses bras une pile de dossiers.

Ichigo resta immobile observant la silhouette longiligne qui s’éloignait sans se retourner. Son cœur se mit à courir dans sa poitrine. Pourquoi Gin s’éloignait de lui sans lui adresser la parole ? De plus, n’était-il pas censé être au côté du Roi ? Cela ne présageait rien de bon.

Après quelques instants à tergiverser sur l’attitude à tenir, Ichigo se reprit. Après un soupir, il se dirigea vers le couloir où se tenait la salle de réunion où devait l’attendre Aïzen Sosuke, Roi incontesté de toute la planète. Mais la voix de Nell l’arrêta alors qu’il franchissait les derniers mètres.

  • Sa Majesté ne t’attends pas dans la salle de réunion, Ichigo.

Surpris, le jeune homme se tourna vers la garde royale qui lui souriait chaleureusement. Cela tranchait avec les cyborgs féminins qui l’encadraient. Elles fixaient un point fixe devant elles, une expression impassible sur le visage.

Oubliant rapidement ses objets, son attention se reporta sur son amie. Contrairement à la plupart des gens qu’il connaissait, Nell devait être une des rares personnes à le tutoyer avec autant de désinvolture. Plutôt grande, son uniforme épousait sa silhouette généreuse. Ses grands yeux verts rieurs le dévisageaient franchement, n’hésitant pas à le détailler avec gourmandise.

La jeune femme était une des gardes affectées à la protection du Roi. Même si Aïzen n’avait pas vraiment besoin, il aimait s’entourer de femmes pulpeuses et d’une grande beauté, si possible.

  • Et où m’attend-il ? demanda Ichigo impassible.

Dans son ton, perçait l’agacement. Nell dût le percevoir car elle jugea bon de le rappeler à l’ordre.

  • Ichigo, il n’est pas bon de se présenter à Sa Majesté en étant de mauvaise humeur. Tu le sais pourtant. Il t’attend dans son bureau personnel.

Son bureau personnel ? Autrement dit dans ses appartements privés ? De plus en plus étrange songea Ichigo. Toutefois, son expression ne reflétait pas son trouble. Il demanda nonchalamment.

  • Est-ce moi qui n’est pas compris sa « convocation » ou bien…
  • Il a changé le lieu de rendez-vous à la dernière minute. Vous le faites exprès ou quoi ? Tu n’es pas le seul à arriver en retard, et je sens que sa Majesté va détester.
  • Pas le seul ? s’étonna Ichigo.

Nell hocha la tête. Elle repoussa une de ses mèches vertes qui glissait de son épaule, avant de lui répondre.

  • Je ne sais pas vraiment si je dois te le dire ou pas, répondit Nell avec une moue. Sa Majesté est si cachotière, mais bon… Toi, ce n’est pas pareille Ichigo.

En disant cela, la jeune femme lui adressa un regard chargé du plus grand respect et admiration qu’Ichigo n’ait jamais vu parmi ses plus fidèles serviteurs. Ses yeux verts très expressifs laissaient aussi transpercer un autre sentiment qu’Ichigo refusa d’interpréter pour son plus grand bien.

  • Sa Majesté a reçu beaucoup de monde ces derniers jours, et jamais au même endroit. Enfin, tu es le seul à accéder à ses appartements privés jusqu’ici. Je t’avoue que je ne sais pas trop pourquoi. Après tout, vous êtes peu à pouvoir accéder à ce niveau. Mais bon, tu en sauras certainement plus lorsque tu le rejoindras. Et en parlant de cela, ne le fais pas trop patienter, tu sais comment il peut-être.
  • Oui… Je ne le sais que trop bien, souffla le Général en chef de la onzième division.

Ichigo salua Nell et se dirigea rapidement vers le bureau du Roi. Il ne croisa plus personne jusqu’à ce qu’il arrive aux appartements privés du Roi.

Un domestique vint le rejoindre et s’inclina devant lui avec respect. Il l’invita à le suivre silencieusement. Le bureau d’Aïzen se trouvait dans une aile privative de l’immense duplex qu’occupait la famille royale.

Ichigo le connaissait par cœur, pour y avoir jouer enfant. De nombreux souvenirs de son enfance refaisaient surface, un vague sentiment de nostalgie le gagna, mais il le repoussa. Il n’était pas là pour se « souvenir », mais pour une entrevue bien plus personnelle qu’il ne l’aurait pensé au départ.

La porte double battante s’ouvrit, lorsqu’il toucha la clef de contrôle incrustée dans le mur. Le mécanisme ne fonctionnait de cette manière que sur ceux qui était attendu par le Seigneur des lieux.

Les yeux ambre d’Ichigo reflétèrent la surprise en ne trouvant pas Aïzen assis à son fauteuil comme il s’y attendait en pénétrant dans la pièce. Il s’avança et balaya l’espace du regard.

Un impressionnant bureau trônait près d’une immense baie vitrée, cernée par trois sièges rouge rembourrés. Contre les murs, de nombreux rayonnages de vieux livres s’alignaient, reste désuet de l’ancien monde que plus personne n’ouvrait. Combien parmi les roturiers savaient ce qu’était un livre exactement ? se demanda Ichigo. Même lui n’en avait pas vu depuis qu’il avait dû s’enfuir du palais bien des décennies auparavant.

Même son propre père les avait fait remiser dans une salle bien à l’abri de la lumière et des différences de température, visiblement Aïzen s’en moquait et les exposaient comme un trophée.

Depuis combien de temps les avait-il sorti de leur cachette ? s’interrogea encore Ichigo. En fait, depuis combien de temps n’était pas revenu dans les appartements royaux ? Depuis qu’Aïzen avait pris le pouvoir, songea amèrement Ichigo. Pourquoi lui demandait-il de venir ici d’ailleurs ?

La pièce paraissait vide. Son attention fut attirée lorsque la voix de Sosuke Aïzen lui parvint comme provenant de l’extérieur du bureau.

  • Avance Ichigo, je suis installé dans le patio.

Le Général s’avança et tourna la tête vers la gauche pour voir la terrasse qui ne se remarquait pas lorsque l’on restait près de l’entrée. Ichigo l’avait oublié. Celui lui fit un choc. Il serait bon, pensa-t-il qu’il se remémore la configuration des appartements royaux.

Comme à son habitude Sosuke affichait un fin sourire sur ses lèvres. Il invita Ichigo à le rejoindre. Ce dernier s’approcha et s’inclina avec respect.

  • Votre Majesté, je suis votre dévoué serviteur.
  • Oh, je n’en doute pas Général Kurosaki Ichigo… Et c’est bien pour cela que je t’ai fait appeler.

Ichigo fronça les sourcils. Un compliment ? Et le roi le « tutoyait » ? Son cœur se mit à battre très vite. C’était un événement assez rare pour le troubler. Il leva les yeux vers le Roi, certainement avec une expression interrogative, car le sourire d’Aïzen s’agrandit. Sa main désigna une table où se trouvait un déjeuner pantagruélique et appétissant.

  • Je t’en prie, joint-toi à moi mon ami… J’aimerai te confier une mission que toi seul pourras remplir. Mais avant tout mangeons. Je suppose que tu n’as rien avalé depuis que tu es rentré de ton entrainement ?
  • Non effectivement, Votre Majesté. Je suis surpris que sa Majesté se tienne informée de mon emploi du temps.

Le regard marron jusqu’ici chaleureux devint acéré, troublant son interlocuteur.

  • Alors, rejoints-moi et sache pour ta gouverne que je suis bien obligé de savoir où mes Généraux se trouvent, surtout lorsque je les convoque en urgence.

Ichigo manqua d’air. Il aurait mieux fait de se taire. Pourtant, la physionomie élégante d’Aïzen n’exprimait aucune désapprobation. En fait, le Roi semblait plutôt content de le voir.

Sosuke s’installa avec aisance devant la grande table installée sur la terrasse. Son regard embrassa le paysage idyllique qui les entourait. Les montagnes majestueuses, les jardins suspendus, les cascades d’eau limpides, les oiseaux paradisiaques aux couleurs chatoyantes qui volaient librement.

En contrebas de l’immense Palais des routes laiteuses voyait des véhicules qui ressemblaient à des points, vu la hauteur sur laquelle ils se trouvaient, circuler silencieusement ne troublant pas le calme des lieux.

Aïzen Sosuke reporta son attention sur son Général le plus jeune qu’il n’ait jamais eu dans la garde Royale. Mais aussi, le plus dangereux pour lui. Cet homme aurait dû occuper sa place et avait bien faillit parvenir à ses fins quelques décennies plus tôt d’ailleurs. Un sentiment de colère le traversa, mais il le maitrisa sans difficulté. Pour conserver sa position, il devait garder la tête froide.

Grand, svelte et élégant, un corps rompu par les exercices et les conflits, Ichigo Kurosaki possédait un visage séduisant toujours barré par une expression contrariée. Elle ne faisait qu’augmenter son charme un peu sauvage. Ses yeux semblables à de l’ambre étaient animés par une flamme intense qui retenait l’attention dès que les croisaient.

Son uniforme noir le mettait admirablement en valeur. Cet homme faisait tourner la tête à de nombreuses femmes de la cour, et de sa garde personnelle d’ailleurs. Mais aussi de sa femme… Et ça, ça ne lui plaisait pas beaucoup. Bien qu’il ne voyait pas trop comment Kukkaku puisse se marier avec son propre cousin.

Enfin pour éviter qu’elle ne soit face à face avec Kurosaki, il l’avait envoyé faire du shopping avec ses amies. Il ne savait pas trop ce que sa femme rapporterait, mais pour l’instant, Kukkaku n’était pas sa principale préoccupation.

Il soupira… Pourquoi fallait-il que son général préféré soit son aussi son plus grand rival et cela dans n’importe quel domaine ? Peut-être justement parce qu’il était un adversaire de taille. Cet homme était dangereux, très dangereux et même si jusqu’ici, il l’avait épargné, il ne pouvait plus fermer les yeux sur la rumeur que lui avaient rapportée ses espions d’une nouvelle tentative de meurtre sur sa personne.

Kurosaki avait presque faillit réussir la première fois, même s’il n’en savait rien… Sosuke avait tout fait pour le cacher. Cette fois-ci au courant, il se devait de prendre le problème en amont. Il ne pouvait pas faire exécuter le véritable « roi », les autres membres des familles du premier cercle se soulèveraient immanquablement… Ainsi qu’une bonne partie des autres cercles.

La peur qu’il avait injectée patiemment dans chacun d’entre eux disparaîtrait et du coup, ce qui lui servait de contrôle mental s’évanouirait. Après tout, les puces de contrôles ne pouvaient être injectés qu’au peuple et non à la noblesse ! Une question de confiance ? Lui justement ne faisait confiance à personne.

Et c’est pour toutes ses raisons qu’il devait l’éliminer définitivement et maintenant avant qu’il ne réussisse là où il avait échoué quelques décennies auparavant.

Oh, pas à la vue et aux sus de tous, mais de manière insidieuse, accidentelle pour qu’il puisse continuer à imposer sa loi sur l’ensemble de la Terre ! Pour contrôler toute la noblesse et pour étouffer dans l’œuf toute idée de nouvelle rébellion.

Kurosaki représentait un espoir du retour de l’ancien régime qu’Isshin Kurosaki avait imposé. Un âge d’or que tous regrettaient de plus en plus et qui n’avait plus lieu d’être à présent. Trop de gens restaient fidèles au clan Kurosaki après tout. Et après s’être occupé d’Ichigo le chef de clan, il se chargerait de ses enfants pour ne plus voir apparaître une nouvelle menace assombrir son avenir.

Mais l’idée d’éliminer Ichigo lui ramena sa sérénité et après s’être occupé du chef de clan, il se chargerait de ses enfants pour ne plus voir apparaître une nouvelle menace assombrir son avenir. Un à un, ils les élimineraient tous !

Son regard se plissa pour mieux observer son interlocuteur qui lui rendait son regard. Nul peur ne se percevait dans son attitude où son regard, contrairement à la plupart des gens qu’il croisait. Le clan Kuchiki était de la même veine également…

Il étouffa un soupir d’agacement Sosuke fit un geste pour qu’Ichigo Kurosaki s’assoie enfin.  

Le général prit place face à lui avec aisance. Il ne put s’empêcher de le détailler une nouvelle fois. Ichigo dût le remarquer parce qu’il cessa de bouger pour qu’il puisse l’examiner à sa guise. Un nouveau sourire se forma sur les lèvres d’Aïzen.

  • Tu sembles assez en forme, finit-il par dire pour toute explication.

Ichigo ne fut pas dupe. De plus, même s’il l’avait convoqué en tant que Général, le Roi utilisait le tutoiement… qu’il lui adressait uniquement lorsqu’ils se rencontraient lors de parties ou dans un lieu informel.

Quelque chose dans le regard du Roi l’avait mit en alerte. S’il avait bien comprit quelques choses avec les années, c’est qu’il fallait à tout prix éviter de s’attirer ses foudres. Mais cette fois-ci, quelque chose paraissait différent. Sosuke Aïzen était souriant et c’en était effrayant.

  • Je me porte bien, je vous remercie, Votre Majesté, déclara placidement le militaire.
  • Bien, bien… Il est préférable que tu sois en forme. Tu sembles interrogateur Ichigo.
  • J’aimerai savoir pourquoi, Votre Majesté, m’a fait convoquer. Ce lieu est si inhabituel.
  • Oh, j’ai une petite mission à te confier, répondit Sosuke avec un fin sourire accroché aux lèvres.

Intérieurement, il était content que Kurosaki s’interroge sur ses intentions. Il n’était pas si sûr de lui dans le fond. Il avait bien fait de suivre son intuition.

  • Quelle est donc cette mission que vous souhaitez me confier ? demanda directement Ichigo.
  • Ne soit pas si pressé, nous avons tout notre temps.

Inconsciemment Ichigo se crispa. Si Aïzen voulait du temps, c’est que cette « mission » allait lui déplaire. De toute façon, il était vraiment trop aimable et puis ce dîner rimait à quoi ? Que mijotait-il ?

Un cyborg s’approcha et entreprit de servir le buffet, comme s’il avait reçu un signal invisible. Il détourna un instant l’attention des deux hommes, bien qu’il fasse son travail le plus discrètement possible.

Ichigo se reprit et voulant donner le change, il tenta d’être aussi aimable que son interlocuteur. Ils mangèrent dans une ambiance relativement détendue, si on omettait de compter la tension intérieure d’Ichigo camouflait avec soin. D’ailleurs Sosuke lui demanda gentiment.

  • Quelque chose à l’air de te chagriner Ichigo…

En entendant cela, le militaire pesta contre lui-même. Puis se résigna, autant aller droit au but, au moins il serait plus serein sur ce qu’il l’attendait.

  • Je ne cesse de me demander pourquoi, Sa Majesté, m’a faite demander ?
  • Ooohhh… Tu es bien pressé de le savoir, sourit Aïzen.

Sosuke se délecta de l’expression indécise, pourtant fugace de Kurosaki.

  • Disons que cela me permettra d’être un peu plus détendu.
  • Pourquoi ? Ne passons nous pas un bon moment actuellement ? fit Aïzen en faisant un grand geste de la main qui englobait la table et ensuite le paysage. La vue est magnifique, l’air est doux, le dîner est sublime… Je ne sais pas ce qu’il te faut de plus pour être serein mon petit Ichigo.

C’était bien ça le problème ! Voulut répondre Ichigo, mais il se contenta d’un :

  • Pour que, Votre Majesté, m’accorde autant de temps, cela semble être important.

Un éclat de rire se fit entendre. Ichigo soupira. Et voilà ! Le jeu du chat et de la souris allait encore durer un petit moment. Pourquoi son Roi était-il aussi tordu ? Pourtant, il fut surpris par la réponse d’Aïzen.

  • Si je me souviens bien mon petit Ichigo, lorsque tu faisais partie de la division d’immersion, tu faisais parti des meilleurs éléments, n’est-ce pas ?

L’expression ahurit d’Ichigo fit rire à nouveau Aïzen. Le général se reprit et pour reprendre contenance se saisit d’une serviette immaculée et humide qui se trouvait sur un plateau tiède, pour s’essuyer les mains.

Ainsi c’était de ça dont voulait l’entretenir Aïzen ? Cette fois-ci, Ichigo était définitivement en alerte. Faire parti des groupes d’immersion n’était pas une partie de plaisir.

Ces groupes étaient formés dès leurs plus jeunes âges la plupart du temps, à combattre et à devenir des programmateurs du système mis en place par la Royauté tenu par Aïzen Sosuke. Depuis quelques siècles, depuis la fin de guerre pour être exact, la Terre avait été totalement transformée.

Petit à petit la population mondiale avait été enfermée dans « le Seireitei » nom du programme où étaient envoyés. Tous les hommes et femmes ne faisant pas parti de l’élite mondiale où des gens « dignes » de le servir lui et le système, et portaient à présent le nom de « players ».

Pendant que le corps était maintenu en vie dans des sarcophages appelés couveuses, leur conscience était projetée dans un monde alternatif. Tout c’était fait en catimini pour ne pas créer de révolte. Les médias distrayaient les foules, tandis que des « centres » étaient crées pour les emprisonnés. À présent, il existait des milliers de centres qui envoyaient les players dans les sous-programmes du Seireitei donnant sur diverses époques ayant existé ou pas d’ailleurs.

Le but ? Amuser toute l’élite mondiale qui vivait dans l’oisiveté. Ces victimes, hommes, femmes et enfants ne se doutaient pas qu’ils vivaient dans un univers alternatif. Ils ne savaient pas qu’ils participaient à des jeux cruels ayant pour unique but de vivre dans des conditions stressantes, pour amuser la galerie d’oisifs.

Qu’aucun d’eux n’était maitre de son destin ! Et lorsqu’un de ses malheureux mourraient dans l’un des programmes, il était envoyé dans un autre, parce que leur corps eux, vivait toujours quelque part, en grande partie robotisé pour qu’ils ne puissent pas mourir.

Même le peuple pouvait y jouer, d’ailleurs s’il ne le faisait pas, ils savaient tous qu’ils finiraient dans l’un de ses programmes tout en leur rappelant au passage leur condition.

Tous les corps « vivants » étaient stockés dans des unités appelées Seireitei comme le nom du système informatique dans lequel leur conscience restait prisonnière.

Les humains qui ne faisaient pas parti de l’élite, servaient soit de domestique, de gardes, ou travaillait dans l’une ou l’autre des usines qui faisaient fonctionner ce monde. Certains servaient d’homme ou femme de compagnie.

Ichigo faisait partie de cette élite et n’aurait pas dû faire partie des intercepteurs, mais le Seireitei auquel tous les roturiers étaient soumis à un moment donné de leur vie, avait révélé chez lui un fort potentiel pour être un « intercepteur ». Aïzen l’y avait contrait à passer l’examen alors qu’il avait usurpé son trône.

C’est pourquoi, il ne faisait pas parti des nobles « oisifs ». Mais pouvait-on dire aujourd’hui que les nobles restaient oisifs beaucoup de ceux rester fidèles à son père l’avaient rejoint au sein de l’armée et travaillaient avec lui, ou pour lui. Mais la plupart d’entre eux se donnaient comme mission de le protéger.

Son esprit revint aux intercepteurs, nom qu’Ichigo ne pensait plus entendre, surtout en parlant de lui. Ce nom donné aux agents infiltrés dans les divers mondes permettant de réparer les bugs du système qui ne pouvait être fait depuis le système extérieur du Sereitei.

Les bugs pouvaient être l’insertion d’un nouveau script, ou l’exécution des troubles fêtes, de ceux qui reprenaient conscience… Ou bien créée de l’agitation, ou au contraire calmer certaines ardeurs.

Mais lui, en plus avait été formé au vu de son potentiel au combat, comme des centaines d’autres hommes ou femmes de l’élite ou pas, ayant cette capacité rare repéré dès la naissance. Ils se chargeaient de tuer tous les perturbateurs qui se rendaient compte des bugs, ou soupçonnaient les disfonctionnement de la « Terre » que le Seireitei leur projetait.

Ou bien, avait pour mission de créer les « crises », insérait de « nouvelles idées » de développement de jeu au plus près de la population. Les intercepteurs se faisaient souvent appelés « dieux » par les prisonniers du système à cause de leur potentiel qui n’étaient dû qu’à leur possibilité de créer n’importe quoi à partir de rien… en fait, du système Seireitei. Ils possédaient « la clef » que les players ordinaires n’avaient pas.

Et ça, Ichigo voulait l’oublier. Ces années où il avait agit pour le bien du système dont il faisait parti, ne l’avait jamais perturbé… Enfin, il faisait mine de ne pas s’en soucier.

Pourtant, le malaise restait présent. Et puis, il avait eu sa dernière mission… « Cette mission ». Elle l’avait promut Général, alors que lui tentait de renverser Aïzen Sosuke, parce que justement le système que cet homme vicieux avait installé, ne correspondait pas à ses valeurs ! D’autres solutions existaient !

Enfin, le Roi n’avait jamais su que c’était lui l’instigateur de ce coup d’état. Le peu de personnes le sachant, n’avait rien dit. Ces loyaux vassaux qui l’avait aidés à l’époque n’avaient pas eu la même chance que lui. La moitié avait été tué, et l’autre envoyé dans un des nombreux sous-programme du Seireitei. Quelque uns s’étaient enfuis, à peine une poignée.

  • Oui, j’ai été un intercepteur, confirma Ichigo.

Ses pensées avaient fusé en quelques secondes, avec les souvenirs qui étaient revenus en masse, toutefois il gardait le fil de la discussion.

  • Pourquoi cet air si sombre mon ami ? fit Aïzen toujours tout sourire. Tu dois agir pour le bien de notre Terre, tu le sais ?
  • Oui, Votre Majesté, fit Ichigo en baissant les yeux.

Sa soudaine soumission, lui permet de masquer son inquiétude dans le fond de son regard. Les questions fourmillaient dans son esprit. Sosuke cacha sa joie. Tenir cet homme dans le creux de la main, lui plaisait particulièrement. Il n’aurait su dire pourquoi. Peut-être est-ce à cause de la position des Kurosaki au sein de Las Noches qui l’irritait ? Après tout, ils pourraient hérité du trône à tout moment…

  • Je souhaite que tu te rendes dans le programme 1515. J’ai envoyé déjà quelques intercepteurs avant toi, mais aucun n’a réussit à mater la révolte qui y couve.
  • M’envoyer dans un programme ?

C’était la seule chose qu’Ichigo avait retenue. Comment ça ? Faire intervenir un Général comme un simple intercepteur ? L’affreux pressentiment d’Ichigo se profilait à l’horizon.

  • Tu étais l’un des meilleurs et à l’heure actuelle, je ne sais vraiment plus qui envoyer. Alors, j’ai pensé à toi ! Et puis, une révolte ne devrait pas te faire peur, fit Aïzen en s’installant un peu plus confortablement sur sa chaise.

Ichigo soutint le regard railleur et insistant d’Aïzen.

  • Une révolte ? s’étonna Ichigo en observant son interlocuteur avec attention.
  • Oui… Il semble que quelques petits malins soient en train de découvrir le système, fit Sosuke préoccupé soudainement. J’ai envoyé une équipe pour rebooter le système. Nous savons que la remise à zéro est complète, mais il semble que des éléments parviennent à passer outre la mise à jour.

L’étonnement sur le visage d’Ichigo était total. Personne jusqu’ici n’était parvenu à passer outre une remise à jour.

  • Suis-je le premier agent que vous envoyez, Votre Majesté ? demanda Ichigo.
  • Comme je te l’ai dit plus tôt, non justement. Nous avons envoyé une vingtaine d’intercepteurs, mais il semble qu’il y ait un petit problème. Toute la gente féminine a dû subir un effacement partiel de leur mémoire, déjà abimé par ailleurs. Il semble qu’elles tombent toutes amoureuses d’un certain « sexta ».  Sexta est-ce un nom ? fit Aïzen avec mépris. Qu’ont-elles toutes à se faire laver le cerveau ainsi ? Et les membres masculins qui ont été envoyés ne sont jamais revenus et selon leur jauge de vie, ils ne le sont plus justement en vie, termina Aïzen contrarié. Comment parviennent-ils à tuer un corps dans une couveuse ?

Ichigo haussa les sourcils surpris. Que se passait-il dans ce programme pour que tous les agents envoyés échouent à ce point ? Et des intercepteurs morts ? Avait-il ses chances ? Et pourquoi Aïzen voulait que ce soit lui justement qui y aille ? se demanda-t-il. À moins qu’il ne devienne paranoïaque ?

  • Pourquoi moi, Votre Majesté ? demanda Ichigo malgré lui.

Dire qu’il était intrigué était peu dire. Aïzen ne faisait rien pour rien justement. Le Roi plissa les yeux pour le regarder entre les fentes de ses paupières. Ichigo eut la nette impression qu’il n’appréciait pas cette question. Il ne paraissait nullement crispé pourtant, l’atmosphère qui semblait soudain plus fraiche malgré la chaleur de cette après-midi d’été. Où se faisait-il encore des idées ?

  • Je veux dire, il existe de très bons intercepteurs… Pourquoi moi ? insista Ichigo.

Intérieurement, ce dernier se traita d’inconscient, mais en même temps, il avait besoin d’entendre ses arguments pour l’envoyer lui, un Général de division.

  • La plupart sont en mission dans d’autres programmes ou sous couverture.

Après avoir commencé à répondre, Aïzen se redressa de son siège et se pencha en avant pour demander, une expression menaçante sur son visage.

  • Ai-je vraiment besoin de me justifier pour que tu exécutes un ordre de ton Roi Kurosaki Ichigo ? Ou bien te considères-tu au-dessus des autres ? Ou de moi ?

Les yeux d’Ichigo s’arrondirent de surprise. Il ne s’y attendait pas. Sa gorge se serra. Le Roi était si proche de lui, qu’il pourrait intenter à sa vie. Mais inconsciemment le souvenir de sa première fois lui revint en mémoire et son corps se figea. Une gouttelette de sueur longea sa tempe. La peur s’inscrivit dans ses yeux.

  • Je n’ai jamais pensé que je sois au-dessus de qui que soit… Je vous prie de m’excuser si ma question vous paraît impertinente.

Un silence s’installa entre les deux hommes qui se jaugeaient. Sosuke nota qu’Ichigo n’avait pas relevé le « au-dessus de moi ». Même si la peur se lisait dans son regard, Kurosaki ne se considérait pas en dessous de lui ! De plus, même s’il enraciné en lui la crainte viscérale, il parvenait à passer par dessus ce blocage psychologique qu’il avait inséminé en lui, lorsqu’il était son captif après qu’il est eu assassiné son père !

Ainsi, cela confirma les soupçons qu’il nourrissait sur cet homme et sa décision s’en trouva renforcer. Kurosaki devait mourir !

Ichigo qui n’aimait pas la tension palpable entre eux, changea de conversation.

  • Quel type de programme a cours dans le 1515 ?
  • Type samouraï, répondit Aïzen.
  • Vraiment ? s’étonna Ichigo.
  • C’est aussi une des raisons qui me poussent à te choisir plus qu’un autre. Tu es versé dans l’utilisation des armes blanches et dans les arts martiaux en général.

Un simple hochement répondit au Roi, qui n’attendait pas spécialement de réponse. Sosuke continua.

  • Nous allons t’envoyer dans ce programme, mais ton apparence va changer le temps de cette mission.

Une nouvelle fois, l’étonnement se lisait sur les traits du Général. Il se crispa insensiblement. Son regard se fit intense. Aïzen remarqua la méfiance, mais fit comme s’il n’avait pas vu le changement de comportement de son interlocuteur. 

  • Tu auras l’apparence d’une femme ! Comme les femmes semblent mieux traiter que les hommes ce sera un atout. Et justement comme tu es un homme, tu ne risques pas de tomber amoureux de ce mystérieux numéro « 6 ». Au final, tu n’auras que des avantages avec un profil féminin.

En disant cela, Sosuke admira avec quelle facilité il avait émit ce mensonge. C’est bien parce que Kurosaki était sensible au charme des hommes qu’il avait choisit le « sexta ».  Lorsqu’il avait découvert par inadvertance quelques jours plus tôt, les rapports ambigüe qu’entrainait Kurosaki et son bras droit, immédiatement il avait songé à ce servir de cela.

C’était idiot, lorsqu’il y songeait. Pourtant, Sosuke s’était mis en quête dans la section des assassins, du plus beau spécimen qui s’y trouvait… Il l’avait trouvé en la personne de Grimmjow Jaggerjack, et pour ne rien gâcher, il se trouvait être le meilleur de toute la division. Le fait qu’il ne puisse pas grimper les échelons relevait uniquement de son statut de « roturier ».

De son côté, Ichigo eut un blanc. Avait-il bien compris ? Il eut un tic sur son facies. Hors de question pour lui de paraître avec un corps de femme !

  • Votre Majesté, commença Ichigo livide, je comprends bien votre point de vue, mais…
  • Ce n’est pas négociable. Nos programmateurs ont déjà préparé ton profil. Bien sûr, tu as tous les codes d’accès…
  • Excusez-moi, Votre Majesté, osa couper Ichigo très téméraire brusquement, mais dois-je vraiment paraître avec un corps féminin ? Savez-vous que ces profils sont moins performants que les masculins ? Est-ce pour cela que c’est vous-même qui m’annoncez cette mission ? Pour que je ne puisse pas refuser ?

Un sourire se forma sur les lèvres d’Aïzen qui répliqua.

  • Même si cela avait été un autre qui te l’avait annoncé, tu n’aurais pas eu le choix ! J’ai préféré nous épargner des discussions stériles. Suis-je bien clair ?

La question avait été posée sur un ton cassant qui contrastait avec le velouté de son timbre coutumier.

Ichigo hocha la tête. Le roi avait perdu son calme et s’il continuait à le provoquer en le coupant et en osant avoir une opinion différente à la sienne, pas sûre que son souverain ne lui fasse pas un jour regretter son audace. Certainement le jour où il s’y attendrait le moins.

Bien quand y songeant bien, cette mission ressemblait beaucoup plus à une expédition punitive qu’à une partie de plaisir. Ses sens étaient en alerte, et l’impression qu’Aïzen lui tendait un piège, ne le quittait pas depuis qu’il avait été invité à manger avec lui.

Le masque froid qu’abordait le roi depuis quelques secondes s’évanouit, comme s’il ne s’agissait que d’une illusion. Ichigo sentit son malaise croitre.

  • Bien, tu sembles redevenu raisonnable. Tu n’as que deux jours pour te préparer. Je suppose que tu vas donner tes ordres durant ton absence. J’ai demandé à ce que l’on t’envoi un rapport sur ton bureau.
  • Combien de temps me laissez-vous pour remplir ma mission ? demanda Ichigo.
  • Le temps qu’il te faudra, mais n’oublie pas que je suis assez pressé. Toutefois, compte-tenu de la difficulté, tu noteras que je te laisse largement le temps de régler cette affaire en ne te donnant pas de limite de temps. Je ne veux pas que ce bug se propage dans d’autres mondes. Tu imagines, si tout ceci se retransmettait dans tous le Seireitei, ses « players » se libéraient de leur prison virtuelle ? Nous ne serions pas en mesure de tous les accueillir sur la Terre… De trois millions, nous passerions à pas moins à 6 milliards d’individus. La Terre ne le supporterai pas ! Et puis…

Aïzen s’enfonça dans son fauteuil. Après avoir croisé ses jambes, il posa son menton au creux de sa main dans une pause qui se voulait indolentes.

  • Ah quoi passerions-nous notre temps ?
  • Oui, effectivement…

Ce n’était même pas une plaisanterie de la part du Roi. Ichigo prit sa tasse de thé et la termina. Le regard du Roi qui suivait chacun de ses mouvements l’agaça, mais Ichigo n’en laissa rien paraître.

  • Je suppose que tu souhaites prendre congés, Ichigo ?
  • Oui, s’il vous plaît. Je n’ai que peu de temps pour me préparer et accomplir cette mission, alors s’il plaît à sa Majesté, j’aimerai pouvoir disposer.
  • Fait, Ichigo. Mais j’aimerai recevoir ton rapport à chacune de tes visites dans ce monde.
  • Directement ? s’étonna le Général.
  • Bien sûr !
  • Il en sera fait ainsi.
  • Tu peux disposer, Ichigo.

Le général quitta le bureau privé du roi et s’éloigna sans s’attarder. Son cerveau restait vide, jusqu’à ce qu’il regagne ses quartiers militaires. Plus vite, il terminerait cette mission, plus vite il échapperait à la vigilance de son souverain. 

 

°°0o0°°

 

Alors qu’il traversait le couloir pour regagner sa division, Ichigo remarqua un appel en absence et reconnut le numéro de Gin. Surpris, il s’immobilisa. Pour qu’il lui téléphone, c’est qu’il devait être très inquiet. Jetant un coup d’œil autour de lui, Ichigo reconnu une porte menant à une petite salle de réunion.

Une fois à l’intérieur, il sortit un petit gadget donné par Kisuke quelques siècles plus tôt et qui lui servait toujours aujourd’hui. Son ex l’avait appelé le « mirage ». L’appareil qui ressemblait à un ancien briquet permettait de masquer les voix, mais également à brouiller les caméras de surveillance qu’il croisait, en effaçant sa présence et tous ceux qui l’accompagnaient. Cela leur avait bien servit durant une certaine période…

Son pouce appuya sur la gâchette et Ichigo prit son téléphone pour joindre Gin. Ce dernier répondit immédiatement.

  • Mon amour ?
  • Pourquoi m’as-tu appelé ? demanda Ichigo calmement.

Le ton de Gin lui signala que son intuition sur les intentions du maître du monde n’était pas si innocente que cela, pour que même son bras droit s’inquiète à ce point.

  • Que t’a-t-il dit ?
  • Tu n’es pas au courant ? s’étonna Ichigo. C’est bien la première fois que tu es mis sur la touche.
  • Non ! fit Gin d’une voix un peu rêche. Depuis quelques jours, il semble se méfier de moi et me tient à l’écart de certaines de ses décisions. Oh, ce n’est pas flagrant pour un collaborateur lambda. Mais moi, je suis à ses côtés depuis le début et je sais quant il me cache…
  • Gin! coupa Ichigo. Je le connais aussi suffisamment et le fait que tu sois aussi soucieux, me prouve qu’il prépare quelque chose. Mais ce qui m’inquiète le plus Gin, c’est qu’il a l’air de savoir que toi et moi nous entretenons une liaison.

Un silence s’abattit entre eux. Ichigo s’appuya contre la porte toute proche. Sa tête bascula en arrière, prenant appuis contre la paroi toute proche. Un soupir franchit ses lèvres.

Une expression fataliste se dessina sur son visage.

  • Comment aurait-il pu le savoir ? fit finalement Gin sombrement. Nous prenons tellement de précautions…
  • Oui, c’est bien pourquoi je m’inquiète autant.
  • Et… À ton avis, il sait aussi pour les autres ?
  • Aucune idée, répondit Ichigo.
  • Pour leur plus grand bien, charge toi de les prévenir. Tu sais que s’il s’en prend à toi, il se chargera aussi de ton entourage proche, de ton ex-femme et tes enfants, mais aussi de tes autres amants ! Alors…
  • Je ne m’inquiète pas trop pour Rukia, ni pour les enfants. Le clan Kuchiki en assure la protection… Et tu sais qu’il n’y a pas meilleur clan que le leur. Ce n’est pas le cas pour toi et… Dit, Gin ? questionna brusquement Ichigo.

Le militaire s’était brutalement redressé, comme si l’idée qui l’avait traversé lui avait donné un coup de fouet.

  • Quoi ?
  • Depuis quand t’inquiètes-tu pour mes autres amants ? demanda Ichigo ironique.

Un soupir se fit entendre à l’autre bout du fil.

  • Tu ne le sais pas, mais nous nous voyons régulièrement…
  • Quoi ?

Ichigo resta estomaqué. Ils se voyaient tous ? Comment cela ? Et depuis quand ? Il ne s’interrogea pas plus, Gin lui répondait très fataliste.

  • Tu comprends, si quelqu’un savait que tu étais un inverti… Tu sais ce que tu risquerais ?
  • Pourquoi ? Vous ne risquez rien en ayant une relation avec un homme, même si au demeurant vous êtes tous mariés ? se moqua Ichigo soudain mal à l’aise.
  • T’es vraiment un crétin quand tu t’y mets. Nous n’avons jamais visé le trône ! Nous ne portons aucun espoir en nous ! Tu es celui que tous attendent pour nous débarrasser de cette dictature. Alors si on découvrait que tu es un inverti, il n’est pas dit que tu en sortes indemne.
  • Alors pourquoi Aïzen me tend-il un piège ? demanda Ichigo d’un ton sinistre.

Un nouveau court silence s’établit entre eux, avant que Gin ne réponde d’une voix éteinte.

  • Et s’il visait plus que détruire ta réputation Ichigo ? Et s’il visait ta mort ?
  • Impossible ! répondit Ichigo. J’y ai songé, mais tu sais très bien qu’il serait obligé d’abdiquer !
  • Et s’il avait trouvé un moyen de t’éliminer sans que personne ne soit au courant ? Tu le dis toi-même qu’il s’agit d’un piège. Et tu sais très bien qu’il est prêt à tout. Regarde ce qu’il a fait d’Urahara Kisuke ! Il faisait pourtant partie de la noblesse du premier cercle comme toi et regarde ce qu’il est devenu ! Il est mort ! Alors ne nous reproche pas d’être inquiet pour toi Ichigo.
  • Je…

Ichigo se tut. Inutile d’essayer de raisonner Gin, et puis il avait raison. Ichigo chuchota finalement.

  • Je vais prévenir les autres… Fait très attention à toi Gin. S’il t’arrivait quoique ce soit…
  • Tu me prends pour qui ? Tu te rends compte à qui tu t’adresses ? se moqua son amant. Pense plutôt à toi chéri. Je te laisse, Rangiku rentre alors pense à me tenir au courant de l’évolution de la situation.

La tonalité lui signala que Gin avait coupé la conversation. Ichigo coupa à son tour son téléphone.

Passant une main nerveuse dans les cheveux, Ichigo regarda autour de lui avant de prendre une chaise et de bloquer la porte. Il s’installa confortablement en entrepris d’appeler ses amants, mais commença d’abord par un ex. qui pourrait se révéler très utile dans les prochaines heures.

Sa main tremblait un peu à l’idée d’entendre à nouveau sa voix après toutes ses décennies. Lorsqu’il entendit le « allo », Ichigo fit d’une voix douce.

  • Kisuke ?
  • Oui, Ichigo…
  • Serait-il possible que je vienne te voir très prochainement ?

 

°°0o0°°

 

Koryaku Shunsui s’attaquait à son dernier trou, lorsque sa montre sonna. Surpris, il tendit son club de golf à son caddie* qui se tenait sagement derrière lui, et appuya sur son écran tactile. La silhouette de Kurosaki se matérialisa en 3D sur une trentaine de centimètre.

  • Oh Général ! Que me vaut cet appel ? fit Shunsui en souriant.
  • Shunsui, j’ai besoin que tu réunisses les éléments en qui je peux avoir entière confiance.

L’expression déconcertée de son subordonné n’échappa pas à Ichigo qui déclara d’une voix neutre.

  • Notre Roi souhaite me confier une mission en tant qu’intercepteur. Je le soupçonne de vouloir bien plus que mes « capacités supérieures » pour résoudre son problème.
  • Oh… Passerait-il à nouveau à l’action ? s’étonna Shunsui. Pourtant, nous n’avons encore rien fait de si…
  • Shunsui, ce type sait que j’ai une relation avec Gin, alors comment veux-tu que l’organisation d’un coup d’état lui échappe ?

En entendant cela, Shunsui fronça les sourcils.

  • Que dois-je faire, Votre Altesse Royale ?
  • Après que tu aies réuni tous les membres de confiance, je veux que vous étudier le plan du monde 1515 ! Et essaye de voir si tu trouves des informations sur un certain « Sexta ». Je veux qu’avant de partir, nous ayons une réunion informelle avec les membres sympathisants du premier cercle avant mon départ.
  • Très bien, je m’occupe de tout, Votre Altesse Royale.
  • Fait vite, j’ai encore des choses à régler avant de vous rejoindre.

Shunsui n’eut pas le temps de répondre, la silhouette de son Roi avait disparu. Sans précipitation, il rangea son matériel de golf alors que Nanao venait le rejoindre avec une voiturette.

  • Mon oncle, je crois que vous êtes attendu. J’ai reçu un message de Son Altesse Royale.
  • Il semblerait que les vacances soient définitivement terminées Nanao. Peux-tu joindre tous les membres de notre division qui sont impliqués et fidèle à Kurosaki ? Réunion urgente, mais bien sûr et en toute discrétion.
  • De quelles vacances parlez-vous encore ? Vous divaguez ?

Alors que Shunsui montait dans la petite voiturette blanche, Nanao enclencha les vitesses et parcourut le terrain de golf à vive allure. Le pauvre caddie qui accompagnait Shunsui resta lui green*.

Nanao évita les quelques cyborgs et robot jardiniers qui après chaque départ de leur maître, entreprenaient de remettre en état le parcours*.

Le terrain construit tout en haut du domaine appartenant au clan Koyraku surplombait une des tours de Las Noches. La vue panoramique qu’il offrait sur les terres, la chaine de montagne, et sur l’océan était à couper les souffles, mais le couple ne le remarqua même pas.

Des oiseaux exotiques survolèrent non loin d’eux, mais comme pour le paysage l’homme et la femme ne s’en aperçurent pas.

  • Lorsque le monde change, le vent semble tourner brusquement. C’est comme si l’atmosphère devenait électrique. On sent que quelque chose va arriver sans pour cela savoir ce que cela peut-être. Et lorsque le changement se produit, on a l’impression que tout s’effondre. Tous nos repères sont balayés, nos vies, et ceux que l’on croyait connaître se révèle sous un nouveau visage.
  • Mais de quoi parlez-vous ? demanda Nanao en jetant un regard désapprobateur sur son oncle.
  • Je parle d’un temps où la guerre arrive petit à petit… Un temps où ce que l’homme a de plus abject en lui refait surface. Je parle d’un temps où nous allons certainement tous souffrir. Mais si nous voulons qu’un changement se produise, il faut bien passer par cette « petite » mort et reconstruire sur un sol neuf !
  • Je déteste quand vous vous mettez à radoter ! Allez vous préparez, si nous ne sommes plus en vacances, alors passer votre uniforme Général !
  • Oui, oui ma petite Nanao, répondit affectueusement Shunsui.

 

°°0o0°°

 

Allongé sur un rocher, un sniper tirait consciencieusement sur chaque cible qu’il lui était présentée. La grande carrure athlétique paraissait avoir épousée la forme du minéral, sauf lorsqu’il tirait et rechargeait. Les cheveux bleus également s’animaient lorsque la brise soufflait. Un « Hum, hum » intempestif, vint interrompre l’entrainement du militaire absorbé par ses tirs.

  • Colonel Jaggerjack ! fit la voix d’Il forte.

Les yeux bleus de Grimmjow se braquèrent sur son commandant debout à 4 mètres en contrebas de la roche, sa main en porte voix au niveau de sa bouche.

  • Qu’est-ce que tu veux ? demanda sèchement Grimmjow.
  • Il semble que le Général en Chef Touzen souhaite vous voir.
  • Encore ? P’tain d’enfoiré ! Il n’a pas autre chose à faire que d’m’emmerder ? J’sais ce qu’il veut ! grogna Grimmjow.
  • Il veut être sûr que vous ne vous défilerez pas lorsque vous devrez abattre cette femme, je suppose.
  • Pardon ?

Grimmjow qui s’était redressé dans l’intervalle, sauta en bas de son perchoir pour rejoindre son subordonné.

  • J’ai toujours buté les cibles que l’on m’a désignées !
  • Ce n’est pas moi qu’il faut convaincre, mon colonel, déclara Il Forte.
  • Toi t’es qu’un lèche-cul !

Il Forte Granz ne répondit rien. Il repoussa une mèche de ses longs cheveux blonds derrière son épaule en un geste gracieux. Les accès de colère de son supérieur, il les connaissait bien. Cela faisait bien longtemps qu’il n’écoutait plus ce qu’il disait.

  • J’m’demande bien ce qu’elle a de spéciale cette femelle pour qu’ils soient tous aussi nerveux !
  • Tous ? s’étonna Il Forte.

Grimmjow lui jeta un coup d’œil, et lui lança d’un geste brusque son arme que son second attrapa adroitement. Ensuite, il s’éloigna à grande enjambée, suivi de près par Il Forte.

  • Touzen à l’air nerveux, mais aussi les types du labo… et puis, cet ordre semble venir directement du bon Dieu, alors j’suppose que j’n’ai pas intérêt à foirer la mission.
  • Du bon Dieu, vous vous parlez d’Aïzen Sosuke ? s’informa Il Forte en essayant de masquer sa surprise.

C’était plutôt rare que le Roi demande si directement à un officier supérieur d’une basse besogne.

  • Combien sont au courant ? demanda Il Forte.
  • Toi, moi et le Général Touzen. Autrement dit, si ça s’évente, je saurais vers qui me tourner.

Il Forte croisa le regard bleu contenant une menace non dissimulée.

  • Tu t’occuperas de notre section durant mon absence. Tu me feras un rapport dès que j’en aurais terminé.
  • Craignez-vous quelque chose, colonel ?

En entendant cela, Grimmjow se retourna une nouvelle fois vers son subordonné. Cet homme svelte pouvait être considéré comme séduisant. D’ailleurs vu le nombre de conquêtes qu’il affichait au compteur, il ne devait pas manqué de charme vis-à-vis de ses dames. Des traits fins, des yeux marron pleins de malices, et de longs cheveux blonds soyeux tombant dans son dos, devaient être ses principaux attraits.

Et c’était justement ses yeux dépourvus de malice qui interpella Grimmjow.

  • Je n’crains rien sur la mission à proprement parler commandant Granz, mais j’n’ai pas besoin de t’faire un dessin en ce qui concerne les loups dont est infesté la deuxième division. J’n’ai pas acquis si chèrement cette place, pour qu’on m’la vole pendant mon absence.

Posant une main sur son cœur, Il Forte Granz déclara solennellement.

  • Vous pouvez compter sur moi, colonel.
  • Ouaih, maugréa Grimmjow. Ça n’empêche pas que j’m’demande bien qui est cette fille qui les fait tant trembler.

Un sourire se forma sur les lèvres d’Il Forte alors qu’il ouvrait la porte pour réintégrer leur division.

  • Je n’aimerai pas être à sa place…
  • Pourquoi ? s’étonna Grimmjow.
  • Vous en tant que chasseur, et le Roi en tant qu’ennemi… J’ai l’impression que cette garce a un mauvais karma.

En entendant cela, Grimmjow haussa les épaules et abandonna son subordonné pour rejoindre le bureau de son supérieur qui allait encore le bassiner sur la mission qui l’attendait. Il avait seulement à la flinguer, point barre ! Il détestait le chipotage et toute l’affaire qui se créait autour de cette fille.

Un sourire carnassier se forma sur ses lèvres. Peut-être bien qu’au final, elle allait attiser sa curiosité ? Car qui pouvait-elle être pour que le Roi en ait si peur ?

 


Glossaire :

*Parcours : désigne le terrain de golf

*Green : C’est la surface tondue rase sur laquelle se trouve le trou de golf.

*Caddie : Personne qui porte les clubs d’un joueur pendant la partie. (Ici, il s’agit d’un robot).

Source : lecondegolf.com

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Commentaires

  • Almada

    1 Almada Le 01/05/2016

    Pas mal du tout ce début... bon évidemment on se croit un peu dans Matrix mais je trouve ça plutôt pas mal et puis le vocabulaire est bien adapté.Comme pour les romans, je suppose que même avec plusieurs relectures, on ne voit plus bien les fautes, les mots oubliés ou les répétitions... Mais c'est du détail la lecture est fluide.

    Vivement la suite!
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 01/05/2016

    Coucou Almada :) Tu as pensé à Matrix ? J'étais plutôt sur Dune et sur les dernières expérimentations faites dans les labo de Google et autres grandes stés sur le transhumanisme.En plus de l'avancer des jeux vidéos, mais c'est vrai qu'au final on s'approche de "matrix". Va falloir que je m'y re-penche tiens ! XD (mais après avoir fini mon histoire, tant qu'à faire) :p Sinon pour les erreurs j'ai lu et rerelu... Mais bon à force de lire et rerelire, je modifiais. Alors peut-être que des mots se sont perdus et des phrases ont des loupés. Pour les fautes, je n'ai pas pu me servir de mon correcteur. Mais bon, dans l'ensemble je crois que j'ai passé deux jours à relire et au final y'a quand même des loupés je vois. Je vais essayer de faire mieux au prochain chapitre. Désolée... Mais si malgré tout tu as aimé, tant mieux et merci de m'avoir signaler les problèmes... je vais voir si je peux me connecter à un autre logiciel le temps que mon portable soit opérationnel à nouveau. A très bientôt pour la suite :D
  • Ayu

    2 Ayu Le 30/04/2016

    Super début j'ai adoré
    J'ai hâte de découvrir la suite
    Continue bien
    Biz
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 30/04/2016

    Oh merci Ayu (pour la review et pour les encouragements ) ! :D Ça fait plaisir d'autant que je me suis bien arrachée les cheveux XD. Bisous Jj
  • pamela

    3 pamela Le 29/04/2016

    de rien c est normal
    a bientôt bisous
  • pamela cloutour

    4 pamela cloutour Le 29/04/2016

    coucou bon je l ai trouve super vivement vendredi prochain
    mais je pense qu il y as un un bug sur une petite partie le passage de trop de gens reste fidèle au clan il y as deux fois la même phrase
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 29/04/2016

    Coucou Pamela :) Trop contente que ça t'es plu ! Merci pour ce commentaire :D J'ai modifié la phrase... c'est vrai que j'ai relu à la dernière minute et que j'ai fait une modification et j'ai oublié d'enlever la partie qui n'était plus nécessaire. Merci de me l'avoir sigalé :D A bientôt, bisous

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