Sous le masque suite

Mardi 16 décembre 2008

Ichigo s’était assit sur les marches de la maison. Il fumait une cigarette… C’était Colin qui lui avait donné sa première 15 jours plus tôt. Il était tellement nerveux et angoissé que le concierge était venu le trouver alors qu’il s’énervait sur sa boite aux lettres. Sa clef refusait obstinément de rentrer à l’intérieur de la serrure. Colin lui avait proposé un café dans sa loge. L’orangé avait accepté. Cela lui ferait de la compagnie. Il se sentait terriblement seul depuis que Shinji était partit une nouvelle fois en voyage. Il avait reprit ses cours et l’automne s’installait doucement. La fin du mois de septembre arrivait et ils bénéficiaient encore de beaux rayons de soleil.

Voyant sa nervosité, Colin lui avait proposé une cigarette. Ichigo avait refusé tout net. Colin avait haussé les épaules et lui avait avoué que depuis qu’il avait finit la guerre en Irak, il avait prit « ce médicament » pour calmer sa nervosité dont il n’arrivait jamais à se débarrasser. Cela apaisait ses nerfs disait-il. Finalement, il fut tenté d’essayer et voilà comment il avait mit un pied dans l’engrenage, mais il ne le regrettait pas vraiment car quand il prenait sa cigarette et ses pilules, cela le détendait réellement… Il ne fumait pas beaucoup… Enfin, il se trouvait des excuses minables ! Il se demandait comment Shinji allait prendre sa nouvelle lubie.

Il étendit ses jambes devant lui. Il observa les voitures qui passaient dans la rue… Les arbres qui bordaient les trottoirs commençaient à prendre un couleur un peu jaune. Il fit rouler le cylindre entre ses doigts. La température était vraiment douce… La luminosité de la fin d’après-midi jetait un éclairage un peu comme celle d’une vieille photographie passée. Ses pensées étaient agitées. Il ne supportait pas les absences de Shinji. Il essayait de se moraliser. C’était aussi dur pour son amant, mais il était tellement content de partir à chaque fois, qu’il se posait des questions. Il soupira… Une des locataires de la maison passa à côté de lui et le salua bruyamment. Il lui répondit vaguement… Il n’avait pas envie de parler.

Il songea à ses trois semaines passées à l’hôpital et qui s’était bien passé surtout après que l’épisode avec Heather se soit tassé. À présent, elle l’évitait comme la peste. Shinji lui avait avoué lui avoir flanqué une « petite » frousse, mais il n’avait pas voulu lui en dire plus ! Pendant la semaine qu’il lui restait de vacances, il en avait profité pour retrouver un rythme de vie normal. Shinji et lui avaient étés à un concert, au cinéma, ils étaient allés manger au restaurant et surtout, le blond lui avait donné un entraînement de kidô. À sa grande honte, les autres vizards avaient faits des paris sur son dos pour chaque exercice en donnant le temps qu’il prendrait pour apprendre ces derniers, ce qui l’avait suprêmement énervé au bout d’un moment et il avait défié les autres en duels. Kensei s’était tout de suite levé et avait répondu présent… Hatch s’était vu obligé de créer des kekkaïs et au bout d’un combat acharné Ichigo avait vaincu l’albinos. Par la suite, il s’était fait engueuler par Shinji qui voyait là une perte de temps inutile !

Ichigo eut un sourire. Son amant lui avait fait un clin d’œil quand Kensei s’était éloigné et lui avait murmuré :

-          Je suis si fier de toi ! Mais ne néglige pas le kidô… alors, au boulot !

L’orangé s’était appliqué et Shinji proposait des sorties pour récompenser ses efforts. Dans l’immeuble tous s’étaient habitués à sa relation et considéraient maintenant le vizard comme un meuble… alors qu’au départ, le couple suscitait beaucoup de curiosité. Ichigo se rappelait que cela exaspérait Hirako, lui qui avait l’habitude de se cacher et de passer inaperçu, maintenant c’était fichu. Tous les humains qu’il rencontrait le reconnaissait et le saluait chaleureusement. Shinji lui avait reproché sa « déchéance »… Être ami avec un humain… Ichigo s’était moqué car il faisait pire… Puisqu’il était l’amant d’un humain ! Le cœur d’Ichigo se serra. Il replia ses jambes sur les marches et posa ses coudes dessus. Il lâcha son mégot qui lui avait brûlé les doigts. Il se gratta la tête avec le bout de ses doigts. Il allait se lever pour commencer ses devoirs quand il vit une camionnette de service rapide arriver. Il se leva et se dirigea vers la porte et se fit doubler par le livreur. Il allait monter quand la voix de Colin l’interpella. Surprit, Ichigo se retourna et se dirigea vers la loge.

-          C’est pour toi Ichigo, s’écria Colin. Si tu veux bien signer le bon.

-          Ok !

Le jeune homme était surprit, il n’avait rien commandé. Il signa le bon et récupéra une petite boite qui avait le format d’une enveloppe. Il fut surprit par l’air amusé de Colin qui paraissait souvent indifférent. Il le remercia, le salua et regagna sa chambre. Il fit tourner la boite entre ses mains. Il avait vu que le nom d’Hirako figurait sur la boite comme expéditeur et que cette dernière venait d’Espagne. Il fronça les sourcils. Que lui voulait encore cet imbécile de vizard ?

Il entra dans son appartement et se dirigea vers son bureau et prit une paire de ciseau pour couper le ruban adhésif. Son portable sonna. Il le sortit de sa poche et décrocha pensif.

-          Ichigo Kurosaki…

-          Oï ! fit la voix de Shinji.

-          Shinji… dit Ichigo dont la voix s’était adoucit.

-          Tu faisais quoi là ?

-          Je viens de recevoir un colis que tu m’as expédié… C’est quoi encore tes conneries ?

-          Tu l’as ouvert ?

-          Non… je le faisais justement.

-          Alors ouvre idiot !

-          ‘tain… dans le genre mot d’amour… y’a pas à dire que t’es vraiment romantique !

-          J’t’avais prévenu ! Alors, tu l’as ouvert !

-          Non… attends, je pose mon portable deux secondes.

Ichigo prit la paire de ciseaux et finit de couper le ruban adhésif. Il déballa le couvercle et fronça les sourcils. Il y avait plein de copeaux blancs en polystyrène à l’intérieur de la boite. Il ôta rapidement les petits copeaux et se demandait si c’était encore une blague vaseuse de Shinji. Un colis sans rien dedans… Il trouva une toute petite boite. Il la prit entre ses doigts. Son cœur s’accéléra soudain. Il reprit son portable…

-          Shinji… c’est quoi cette plaisanterie ?

-          Tu as ouvert la boite ?

-          Non…

-          Ouvre !

Ichigo ouvrit lentement la boite bleue et vit deux alliances à l’intérieur. Son cœur s’était arrêté !

-          Ichigo Kurosaki, je sais que nous sommes loin l’un de l’autre… Je t’ai dit qu’on ne se verrait pas avant Noël… Mais tu me manques trop. Tu viens me rejoindre en Espagne fin octobre et veux-tu accepter, grand crétin, de te marier avec moi…

Ichigo était abasourdit ! C’était quoi cette demande en mariage ?

-          Shinji… on peut pas se marier… On est des hom…

-          Si ! En Espagne c’est autorisé ! Alors ?

-          Mais… mais...

Le cœur d’Ichigo battait à tout rompre. Il n’avait jamais parlé de quoi que ce soit de ce style là. Shinji refusait toujours de parler sentiments ou d’évoquer le mot amour, bien qu’il soit plus attentionné que la plupart des hommes ou des femmes qu’il connaissait…

-          Ichigo… je… je voulais qu’il y ait un lien entre nous malgré la distance. Tu me manques terriblement malgré toutes les conneries que tu peux faire… Tu sais, je ne ferais jamais rien et… La voix était mal assurée et douce.

-          J’accepte ! l’interrompit vivement Ichigo.

Un petit silence s’installa.

-          Je suis très content ! finit par dire Shinji. Je crois que j’aurais préféré me trouver face aux Vastos Lordes que de te passer ce coup de fil !

Ichigo sourit doucement. Ses doigts passaient doucement sur les alliances en or simple. Il vit subitement qu’à l’intérieur Shinji avait fait graver un message. Il lut : « Always & Forever ».

-          Je… je ne m’y attendais tellement pas que je ne sais pas quoi te dire !

-          Je te manque ?

-          Oui !

-          Tu es heureux ?

-          Oui…

-          Et te lier à moi ?

-          … C’est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire... chuchota l’orangé.

-          Et toi en l’acceptant.

-          Comment as-tu su pour le colis ?

-          Qu’il était arrivé ?

-          Oui…

-          J’ai mis Colin dans la confidence… Il fallait bien, sinon il refusait de m’aider ! maugréa le blond.

Ichigo éclata de rire en imaginant la scène.

-          Pourquoi tu ris ?

-          Je t’imaginais avec Colin… c’est tout !

-          C’était pas drôle. En plus, cet humain avait un sourire sadique !

-          Ça change !

Ichigo se tenait les côtes en écoutant le ton exaspéré de son amant.

-          Ichi… J’ai hâte que tu viennes.

-          Il faut que je vois avec mes cours et tout ça… au fait la date…

-          J’ai choisi halloween !

-          Pourquoi ? demanda Ichigo.

-          Hallow et Hollow  enfin… tu vois ! Comme nous sommes des vizards, j’ai trouvé ça joliment ironique ! Et toi étant vivant et moi mort !

-          Shinji… Ne dis pas ça.

-          Désolé… Mais je sais que t’as des jours de vacances alors, tu viens ?

-          Si tu veux qu’on se marie oui, je vais venir ! Mais les billets et…

-          Tout va te parvenir par la poste !

-          Tu as tout prévu… Même ma réponse ?

-          Non… J’avais pas prévu. J’ai jamais eu aussi peur de ma vie en fait, mais comme tu viens de me dire oui, j’ai tout fait envoyer par Risa !

-          Risa ?

-          Elle est super excitée ! grogna le blond. J’te jure… j’me demande si c’est pas le sien de mariage qu’elle organise.

-          Organiser ?

-          Tu crois quoi ? Ça s’organise tout ça… Toi, tu t’occupes de tes devoirs et tu ramènes ton cul et les bagues ! Tu les oublies pas, c’est les originales que je t’ai envoyé ! menaça- t’il.

-          Oui… oui ! Sa voix était songeuse.

Un petit silence s’installa.

-          Tu penses à ta famille ?

-          Oui… souffla Ichigo.

-          C’est impossible…

-          Je le sais…

Nouveau silence.

-          Tu m’en veux ?

-          Jamais… mais je ne peux pas m’empêcher d’y penser.

-          … Si tu regrettes…

-          Non ! non… reprit plus calmement Ichigo. Je ne regrette pas ma décision, loin de là…

-          Bien…. Ichi… je t’.

-          Ne le dit pas ! Je le sais…

-          Je te téléphonerais à nouveau dans la semaine…

-          J’attendrais avec impatience…

Ichigo attendit et finalement il entendit le bip du téléphone. Il avait sentit toute l’émotion du blond. Il reposa son portable. Il prit dans une main la boite de l’autre, il prit un anneau. Il le regarda longuement. Un frisson parcouru son échine. Il finit par le glisser à son doigt. Sa gorge se noua. Il serra les poings et posa sa tête dessus. La distance lui semblait si… difficile à vivre présentement. Il revit Shinji allongé sur son lit et lui qui essayait de s’en extirper pour le laisser dormir. Son regard moqueur quand il l’observait ou son regard angoissé quand il avait vu qu’Isane avait faillit le faire mourir, quand il s’était endormit sur son épaule à la plage ou bien son premier baiser…

Ichigo posa sa main sur le bureau et regarda l’anneau qui brillait doucement à son doigt. Il avait renoncé à ce genre d’événement dans sa vie. À quoi cela aurait-il servit d’espérer ? Il savait qu’un mariage entre eux était impossible… et puis, deux hommes ensemble… Pourtant, quand il avait sentit l’hésitation de Shinji devant son silence…  son cœur allait éclater de joie. Lui qui lui disait « vivons l’instant présent ! »

Maintenant il tremblait … « Quel con… Me faire un truc pareil à distance ! » Ichigo ferma les yeux et murmura « Je le sais Shinji que tu m’aimes… tu n’as pas besoin de me le dire ! ». Ichigo retira doucement l’alliance et la replaça sur le satin blanc. Il ferma la petite boite qu’il embrassa doucement et qu’il posa en face de lui sur son bureau. Il pourrait ainsi la voir à chaque fois qu’il s’installerait pour travailler ou dormir.

Ichigo décida de se mettre au travail. Une tonne de devoirs l’attendait… Il ne s’était jamais sentit aussi heureux qu’à ce moment là ! Une vie entière à s’aimer… Ichigo se demanda si Shinji l’aimerait toujours quand il serait un humain vieux et décrépit qui attendrait ses dernières heures ?

Vendredi 19 décembre 2008

Ichigo avait finit ses derniers cours. Il regarda le temps extérieur... Une pluie fine s'abattait sur Oxford. Il prit son parapluie et l'ouvrit. Il voyait les étudiants autour de lui courir pour se protéger ou échapper au froid qui s'était installé depuis quelques jours. Il serra son sac contre lui. Son regard était absent... comme celui d'une personne profondément plongée dans ses pensées. Sa marche était lente mais assurée. Ichigo ne cessait de penser à son mariage dans les jours qui allaient suivre. Son cœur s'accélérait à chaque fois qu'il y pensait. Pourquoi ce malaise ? Normalement, on devait vivre ça avec impatience... Normalement, il aurait dû se marier avec une femme aussi.

Il fronça les sourcils. Il se décida à marcher enfin plus vite. Il ne prit pas le bus. Il n'en avait pas envie. Il avait besoin de marcher. La veille, il avait récupéré un costume pour la cérémonie. Il l'avait pris simple et noir. Il avait eu un sourire quand il l'avait essayé : cela lui avait fait penser à son costume de shinigami.

Il mit une bonne heure avant de rentrer chez lui. Il avait son bas de pantalon trempé. Il fuma une cigarette avant de monter chez lui pensif. Il fumait beaucoup depuis quelques jours. Il écrasa sa cigarette et monta les marches lentement. Colin qui nettoyait l'entrée le salua chaleureusement.

-          Alors, tu pars quand Ichigo ?

-          Demain après-midi !

-          Pas trop nerveux ?

Ichigo grimaça légèrement et secoua la tête.

-          Mort de trouille !

Colin éclata de rire.

-          T'inquiète pas ! Et puis, il est bien le gars que tu vas épouser. C'est pas comme certains fumiers qui mettent une femme en glauque pour la délaisser après.

Ichigo ouvrit grand les yeux.

-          Je ne suis pas une femme...

-          Je le sais. C'est juste... que je le trouve formidable !

L'orangé haussa un sourcil.

-          Il ne t'abandonne pas même si vous vous voyez par intermittence. Il cherche vraiment à créer des liens et une relation durable. J'aurais pas cru cela possible entre gay !

Ichigo faillit s'étouffer.

-          Je dis pas ça pour te vexer Ichigo. En fait, j'aurais dire bi, puisque t'avaient des copines avant. Et lui aussi apparemment...

-          Colin, je vais monter faire mes bagages...

-          Ok... Bonne soirée !

-          Bonne soirée à toi aussi !

Ichigo monta rapidement les marches et rejoignit son appartement. Il laissa tomber son sac à l'entrée, retira ses chaussures et défit la boucle de sa ceinture. Il traversa le salon et finit par enlever son pantalon trempé. Il se prit un verre de jus de fruit et il se dirigea enfin dans la salle de bain et se prit une douche. Il se mit en pyjama, il ne sortirait pas ce soir... Il sortit une valise et commença à ranger les affaires dont il aurait besoin pour une semaine. Il prépara ensuite son passeport et la petite boite bleue ainsi que ses billets d'avion. Il prit également sa boite de pilule qu'il posa à côté du reste.

Il se dirigea vers la cuisine et se prépara les restes de la veille au soir. Il n'avait pas le courage de se faire quelque chose à manger et puis, il ne restait presque plus rien dans le réfrigérateur. Il commençait à manger quand son portable sonna. Il vit le nom de Shinji s'inscrire. Son cœur palpita légèrement. Il se sentait de plus en plus nerveux en fait !

-          Shinji ?

-          Alors tu es prêt ?

-          J'ai fini de faire mes bagages, et j'ai préparé tout ce dont j'avais besoin pour ma semaine.

-          Tu es sur ?

-          Oï ! Tu me prends pour qui là Shinji ? s'énerva un peu Ichigo.

-          On ne sait jamais... répondit le blond nerveusement.

-          Je vois que tu es aussi « décontracté » que moi...

-          Les autres veulent me tuer actuellement et ont hâtes que la cérémonie soit passée.

-          Moi aussi, je t'avoue que je suis vraiment très nerveux !

-          Je me demande si c'était une bonne idée...

-          Tu as changé d'avis ? demanda le roux inquiet.

-          Baka ! Évidemment que non ! C'est juste que... je ne m'attendais pas à ce que ce soit si stressant...

-          Oh fait... qui sera présent ? Tu as esquivé la réponse à chaque fois ! grogna Ichigo.

-          Euh... ce sera intime.

-          Tant mieux ! Sinon, je crois que je serais pas venu ! Marmonna Ichigo. Tu me croirais si je te disais que je souhaiterais me battre contre Aïzen une nouvelle fois pour  me détendre ?

-          T'es pas le seul...

-          Shinji... Je suis impatient d'être à demain...

-          ... Je vais venir te chercher seul à l'aéroport ! J'ai loué un appartement pour nous deux le temps de ta présence ici.

-          Les autres ?

-          Oh... ils vont à l'endroit habituel. Mais si on veut avoir un peu la paix pendant cette fameuse semaine, j'ai préféré avoir un endroit rien que pour nous deux ! Ils seraient capables de nous empoisonner la vie !

-          Je me sens soulagé. Je m'imaginais mal avec Risa dans les parages pour commenter notre vie sexuelle ou tout court  Kensei pour approuver derrière ! Je vois bien Rose nous regarder avec un paquet de chips ouvert.

Ichigo eut un frisson d'horreur.

-          Ouais... marmonna Shinji. Ton avion arrive comme prévu ?

-          Rien n'a changé depuis la dernière fois !

-          Bien ! Tu fais quoi là ?

-          Je mange... et toi ?

-          Je suis dans un salon de thé et je prends un thé... fit le blond, ironique.

-          Avec un gâteau je suppose ?

-          Un opéra...

-          Humm... On ira ensemble la prochaine fois !

-          Nous ferons beaucoup de choses ensemble... toi et moi... à l'avenir ! Et pas uniquement des entraînements... On en reparlera demain... Je vais te laisser, pense à moi cette nuit !

-          Je n'ai pas besoin d'une nuit pour penser à toi... tu occupes la plupart de mes pensées !

-          ... Ichi... à demain !

-          À demain...

Ils raccrochèrent. Ichigo scruta son portable pendant quelques instants. Sa main trembla puis il composa le numéro de chez lui à Karakura. Il ne savait pas quelle heure il était...

-          Moshi, moshi !

-          Papa ?

-          Oh, fils...

Les deux hommes commencèrent à discuter. Son père était surprit par son appel, mais heureux qu'il l'ait fait. Ils se parlèrent une dizaine de minutes. Son père lui avoua qu'il était rassuré de le trouver en forme et qu'il avait été inquiet pendant son séjour.

-          Tout est rentré dans l'ordre... Ce n'était que de la fatigue !

-          Heureux de l'apprendre.

-          Je vais te laisser... Euh papa... Je pars quelques jours avec des amis en Espagne. Donc, tu ne pourras pas me contacter !

-          Oh... C'est bien, les voyages forment la jeunesse ! Mais tes études ?

-          J'ai tout prévu. Ne t'inquiète pas !

-          Hum... Amuse-toi bien !

-          J'y compte bien...

-          À dans une dizaine de jours !

-          Ouais... 'lut !

-          À bientôt !

Ichigo ferma son portable et alla le ranger sur son bureau à côté de ses autres affaires. Il rangea son appartement. Il avait besoin de s'occuper. Finalement, il regarda la télé et finit par se coucher vers minuit. Il tomba comme une masse...

°0°0°

Ichigo récupéra ses valises devant le tapis roulant et sortit lentement de la zone de débarquement. Il sourit, il avait sentit le reiatsu de Shinji. Son visage se tourna instantanément dans sa direction malgré la foule. Il fendit la masse compacte devant lui et se dirigea vers le pilier où son homme était appuyé. Ce dernier avait les bras croisés, une lueur moqueuse dans le fond des yeux et son éternel sourire visé sur les lèvres. Ichigo lui envoya son regard sérieux et son éternel froncement de sourcil, mais le pli de sa bouche était adoucit par un léger sourire. Le roux traversa la distance qui les séparait en quelques enjambées. Ils se regardaient intensément. Shinji se redressa.

-          Viens...

Ichigo le suivit calmement. Le blond ayant pris une de ses valises contenant ses livres.

-          'tain ! T'as pris quoi ?

-          Mes bouquins de médecines !

-          Tu vas étudier ?

-          J'ai une tonne de devoirs... fit d'une petite voix Ichigo.

Shinji s'arrêta et le regarda, stupéfait.

-          Tu... tu vas trouver le moyen de... Ichi... Tu sais pourquoi tu es venu ?

-          Je n'ai pas l'intention de faire comme à la maison, c'est juste que si j'ai l'occasion de lire...

-          Quelle occasion ?

-          Euh... On va pas s'engueuler ?

Le blond lui lança un regard mauvais et finit par reprendre le chemin de la sortie. Il héla un taxi et ils mirent les valises dans le coffre. Ils étaient toujours silencieux... Shinji ayant parlé au chauffeur pour donner l'adresse. Ichigo sentait la colère contenue du blond. Il grimaça légèrement. Il avança sa main et emmêla ses doigts à ceux de son amant. Ce dernier ne le regarda pas mais serra la main du shinigami contre lui. À son contact, la colère sembla diminuer au fil de la route parcourue.

Quand ils descendirent, Ichigo vit qu'ils étaient devant une résidence de luxe. Il se tourna vers le vizard blond, surprit.

-          Mais...

-          Viens...

Ichigo prit une valise, le blond l'autre. Ils entrèrent dans l'immeuble. Ils croisèrent un couple qui salua chaleureusement le blond qui répondit au salut.

-          Tu es corrompu à ce point là ? ironisa Ichigo.

-          Ferme-là !

Ils prirent l'ascenseur et arrivèrent finalement dans un grand appartement décoré avec goût. Les tons étaient principalement blancs et des copies de tableaux d'Andy Warhol étaient accrochées sur les grands murs. Le salon disposait d'une grande baie vitrée donnant sur une avenue chic de Madrid. Seuls des stores japonais dans des tons vifs ornaient les grandes vitres. Il y avait peu de meubles et ces derniers étaient soit blancs ou noirs.  Le sol de tout l'appartement était en parquet ciré. Quelques plantes vertes agrémentaient le tout. Le matériel était Hi-tech. Cet appartement était tout sauf impersonnel. Shinji posa sa valise avec ses livres dans une pièce qui servait apparemment de bureau.

-          Tu pourras travailler ici...

Le ton était légèrement crispé.

-          Shinji... si tu ne veux...

-          J'aurai dû savoir ! Tu es humain après tout ...

-          Je...

-          Arrête ! Viens...

Shinji lui montra la salle de bain et la chambre où Ichigo lâcha sa valise et enfin la cuisine. À la surprise d'Ichigo l'appartement de Shinji était plutôt spacieux, agréable et lumineux.

-          C'est ton appartement et ce n'est pas une location !

-          Comment tu as deviné ?

-          Tu me prends pour qui ?

-          J'ai la double nationalité... japonaise et espagnole. Chacun d'entre nous avons notre propre appartement ici, mais nous disposons d'un local où nous nous réunissons.

-          Alors... Tu restes uniqu...

-          Je reste en Angleterre parce que tu y es ! Mais, sache qu'une fois que tu auras fini tes études, je reviendrais vivre ici.

Ichigo réfléchit quelques instants...

-          Tu sais... mon père m'a demandé de revenir à Karakura pendant quelques temps !

-          Je refuse !

-          Pardon ?

-          Tu veux allez droit aux ennuis ? Cette ville ne t'apportera rien de bon !

-          Je ne veux pas y rester toute ma vie, mais je vais certainement y retourner quelques années... Je ne peux pas faire autrement, Shinji. J'ai promis à mon père de l'aider.

Ichigo s'était assit dans le grand canapé en cuir blanc et se gratta le sommet de son crâne.

-          Pourquoi fais-tu toujours des promesses aux autres ?

-          Shinji, c'est mon père qui me paye l'appartement, mes études et le fait que je n'ai absolument pas besoin de faire quoique ce soit pour ma survie à Oxford. La vie est extrêmement chère en Angleterre.

-          On en reparlera, Ichigo... Pour l'instant, j'ai autre chose dont je veux te parler !

Shinji s'était assit sur la table basse qui en fait était trois gros rondins de bois vernis.

-          Notre mariage !

Ichigo rougit légèrement... Il avait oublié.

-          Tu as les alliances ?

Le roux sortit alors de sa poche la petite boite bleue et la tendit au blond.

-          Tu as essayé la tienne ?

-          Hum...

-          Elle te va ?

-          Oui.

-          Bien...  Tu as ton costume ?

-          Évidemment...

-          Je parie qu'il est noir !

Ichigo le regarda, surprit...

-          Comment le sais-tu ?

-          Ichi...

Shinji s'était penché en avant et colla son front contre le sien.

-          Je commence à bien te connaître ! Et si tu n'as pas remarqué... la plupart de tes vêtements sont de cette couleur !

-          Oh... je ne m'en étais pas aperçu !

Ichigo fut troublé par la proximité du blond qui approchait de plus en plus ses lèvres des siennes.

-          Ils ont fait un pari ?

-          Je pense... la voix de Shinji n'était plus qu'un murmure.

Ils fermèrent la distance entre eux et leurs lèvres s'effleurèrent légèrement. Ichigo tira la fine silhouette de Shinji contre lui. Ce dernier se retrouva à genoux sur le sol, la tête renversée et soutenue par une main ferme du roux. L'autre main étant occupée à le presser contre lui pour qu'aucun espace ne subsiste entre eux !

Ichigo soupira contre les lèvres de son amant qu'il regardait les yeux mi-clos. Déjà dans l'expectative des moments qui se succéderait à cet instant. Shinji enroula ses bras autour du cou du jeune homme et ses doigts s'enfoncèrent dans la masse de ses cheveux épais, si différents des siens. Il fit glisser sa langue contre l'ourlet des lèvres d'Ichigo. Ce dernier avança la sienne pour partir à la rencontre du muscle qui caressa sa lèvre inférieure si sensuellement. Le bout de leur langue se rencontra... un duel aérien commença entre eux. Shinji frissonna quand Ichigo glissa sa main sous sa chemise. Sentir cette paume large caressant son dos en des cercles lui semblait tout à fait érotique.

Ichigo glissa sur le sol et fit glisser le blond sous lui.

-          Tu m'as terriblement manqué... chuchota t'il au creux de l'oreille du blond.

Shinji trembla légèrement et ferma les yeux. Il goûtait juste l'instant... Ichigo lui mordillait l'oreille pour ensuite cajoler sa chair légèrement meurtrie avec sa langue. La main du roux avait glissé du dos vers les muscles fins de son ventre et continuait son mouvement circulaire sur sa peau. Il sentit comme une onde électrique le parcourir.

-          Ichi... gémit doucement le vizard blond.

-          Hum...

-          Tu sais combien j'en ai rêvé de ce moment ?

-          Autant que moi certainement...

-          Impossible !

-          Tu ne peux pas t'imaginer comment je peux avoir des pensées perverses quand je pense à toi ! murmura Ichigo.

-          Pensées perverses... toi ? chuchota-t'il, étonné.

Ichigo avait retiré tous les boutons de sa chemise et se mit à butiner le buste de Shinji de baisers légers.

-          Oui... Moi... souffla-t-il.

-          Montre-moi tout ce que tu as imaginé avec moi...

Ichigo sourit légèrement. Il se redressa au-dessus de son amant et l'embrassa une nouvelle fois sur la bouche, brièvement.

-          Il ne nous suffira pas d'une seule nuit ! fit-il ironique.

-          Plusieurs ?

-          Humm...Au moins !

Ichigo replongea dans le cou de Shinji et fit glisser ses lèvres sur l'épaule maintenant découverte.

Un portable sonna...  Ichigo se redressa, surprit. Il vit Shinji grogner et sortir de sa poche arrière son téléphone. Il haussa les épaules et retourna à son exploration et Shinji, légèrement énervé, décrocha.

-          Qu'est-ce que tu veux Kensei ! râla le blond.

-          On a besoin de toi !

-          Pourquoi ? Sa voix était forte...

Plus qu'il n'aurait voulu, mais les caresses d'Ichigo ne le laissait franchement pas indifférent.

-          On a un problème d'organisation...

-          Tu peux pas voir avec quelqu'un d'autre ? La voix était exaspérée.

-          C'est ton mariage !

Shinji arrêta de respirer. Ichigo avait frotté son érection contre la sienne et cela faillit lui arracher un gémissement.

-          Ca va pas, Shinji ? demanda sérieusement Kensei.

Ce dernier déglutit péniblement et repoussa Ichigo. Il se redressa alors que le roux restait allongé sur le sol un sourire moqueur sur les lèvres.

-          Si, ça va... maugréa Shinji. J'arrive !

-          Au fait, il est bien arrivé ?

-          Ouais et il se fout de moi en plus... fit le blond en foudroyant son amant qui maintenant éclatait ouvertement de rire en voyant l'air contrarié de son homme.

-          J'vais l'tuer ! marmonna Shinji.

-          Tu peux pas... Tu te maries avec !

-          Je peux changer d'avis ?

-          Non, c'est trop tard, et tu vas nous casser les pieds après parce ce qu'on t'aura empêché de te lier avec lui. On ne va pas en sortir avant une centaine d'année. Non merci !

-          ... J'arrive ! finit par dire à contre cœur Shinji.

Shinji ronchonna... Ichigo s'était glissé contre son dos et ses mains recommençaient à parcourir son corps.

-          Oï ! Je dois y aller, Ichi !

-          Je le sais... C'est pour mieux te faire regretter de me laisser en plan le jour de mon arrivé !

Shinji se retourna et renversa Ichigo et l'épingla fortement contre le parquet. Il l'embrassa durement et fit courir ses mains le long du corps mince de son amant. Au bout de quelques minutes, le blond se redressa et se rhabilla rapidement. Il quitta la pièce et Ichigo gémit de frustration...

-          C'est à toi d'être frustré et de regretter maintenant ! À ce soir...

-          Je te le revaudrais Shinji...

-          Dans tes rêves... et le blond quitta l'appartement.

Ichigo le maudit, puis après avoir reprit, calmement sa respiration à plusieurs reprises, il se leva et entreprit de ranger ses affaires. Ichigo sentit son portable vibrer alors qu'il maudissait toujours le blond dans sa tête. Il l'ouvrit et vit un message.

« Tu n'es pas le seul à regretter ! On se rattrapera. »

- J'y compte bien ! marmonna l'orangé entre ses dents, un léger sourire aux lèvres !

Lundi 22 décembre 2008

Pendant l'absence de Shinji, Ichigo entreprit de commencer ses devoirs. L'heure tournait et son amant ne revenait pas. Il prépara à dîner et commençait à désespérer. Il sortit son portable et essaya de le joindre, mais apparemment il se trouvait dans une zone non couverte. Il soupira... Il avait tellement attendu leurs retrouvailles et maintenant... il était seul. Ichigo décida de se replonger dans ses livres, une bonne façon de tuer le temps. Il regardait l'horloge régulièrement et à 2 h52, il vit que le blond n'était toujours pas là. Il bailla à s'en décrocher la mâchoire et se promit que si dans cinq minutes, il n'était pas rentré il irait dormir seul dans le grand lit. Quelques minutes plus tard, Ichigo s'affaissa sur la table, sa tête reposant sur son livre d'anatomie.

0°0°0

Shinji entra dans son appartement sans faire de bruit. Il traversa le hall et se dirigea vers la droite pour se rendre dans la cuisine. Il se versa un verre d'eau et traversa le couloir pour se diriger vers la salle de bain. Il se changea et se dirigea vers la chambre. Il n'alluma pas la lumière et entra dans le lit. À sa grande surprise ce dernier était désert ! Shinji se redressa et sortit de son lit. Il fit le tour de l'appartement et il trouva Ichigo endormit sur son livre d'anatomie dans la pièce qui lui servait de bureau. Il soupira... il aurait dû s'en douter. Il maudit les autres vizards qui lui avaient joué un mauvais tour. Il repoussa doucement la chaise et réveilla doucement l'orangé.

• - Ichi... Oï... Viens te coucher avec moi. Je me sens seul dans mon grand lit !
• - Bienvenue ! répondit Ichigo en substance.

Shinji sourit dans le noir et ébouriffa les cheveux de son amant. Il l'aida à se relever. Il était complètement engourdi. Il faut dire qu'il était presque 4 heures du matin ! Ichigo se laissa entraîner et se retrouva bientôt allongé sur le lit ! Il gémit lorsque ses muscles rencontrèrent la literie. Ces derniers étaient tétanisés. Shinji avait allumé son applique et aida Ichigo à s'installer. Il le recouvrit jusqu'au menton et se retourna pour éteindre la lumière. Le roux se pelotonna contre lui. Shinji entoura la silhouette contre lui de ses bras et l'embrassa sur le sommet de son crâne.

• - Je suis heureux que tu sois revenu... souffla Ichigo.
• - Moi aussi... Dors maintenant !

Ichigo soupira doucement et s'endormit instantanément. Shinji caressa encore un peu les cheveux épais et finit par s'endormir, la tête enfouie sur le haut de son crâne. Il pensa que le lendemain il tordrait le cou d'Isane pour avoir fait exprès d'oublier certaines commandes. Il avait fallu que Risa omette de lui dire que cette fichue bonne femme était jalouse et qu'elle voulait lui mettre le grappin dessus à la base.  Il ne pensa bientôt plus...

0°0°0

Le lendemain matin, Shinji se réveilla à cause du bruit violent de la sonnette de la porte d'entrée. Il ouvrit péniblement un œil. Il sentit bouger quelqu'un contre lui et vit Ichigo qui se crispait contre lui. Il jura doucement entre ses dents. Il réussit à sortir du lit sans réveiller sa moitié et ferma la porte de la chambre derrière lui. Il avait reconnu les reiatsu qui se trouvaient derrière la porte d'entrée. Il était fatigué... et surtout il était furieux qu'on puisse réveiller son amant qui l'avait attendu toute la nuit, son portable ouvert à côté de lui.

Shinji ouvrit la porte violemment.

• - Qu'est ce que vous voulez ?
• - Te dire bonjour !
• - C'est fait ! À tout à l'heure... et il claqua la porte au nez de ses visiteurs qui recommencèrent à jouer avec la sonnette.

Shinji arracha presque la porte d'entrée et foudroya Kensei, Risa, Isane, Enzo et Rose du regard et les menaça.

• - Ichi n'a pas dormit de la nuit et moi non plus parce qu'une certaine personne dont je ne citerais pas le nom, mais qu'il désigna du regard, a omis de faire son travail. Alors vous allez nous foutre la paix et nous laisser dormir !
• - Il est 9 heures ! s'écria Kensei.
• - Raison de plus ! Dégagez ! Je ne plaisante pas !
• - Fais-les entrer ! fit la voix ensommeillée d'Ichigo derrière lui. De toute façon, ils ne nous lâcheront pas apparemment.
• - Yo Ichigo ! lança Risa.

Elle passa devant Shinji suivit des autres vizards très en forme. Ichigo se dirigea vers la cuisine et s'assit sur une chaise, la plus proche du mur. Il posa sa tête contre ce dernier comme soutient et ferma les yeux. En voyant ce spectacle Shinji se dirigea vers lui et le prit par la main et le tira pour le remettre sur pied.

• - Toi ! Tu repars te coucher !
• - Oï ! Shinji arrêt de le couv...

Hirako se tourna vers Kensei et lui jeta un regard qui ne trompa pas l'albinos. Il s'arrêta de parler et finit par dire :

• - Je prépare le café !
• - Fais ça oui... La voix du blond était belliqueuse.

Shinji prit doucement la main de son amant et le raccompagna dans la chambre. Il ferma la porte derrière lui et tourna la clef. Il préférait cela au fait de devoir tuer un vizard par mégarde tellement il était énervé. Il allongea Ichigo qui ne protesta pas. Il gémit.

• - Ca ne va pas ?
• - J'ai mal à la tête...
• - Tu veux un comprimé ?
• - Je pense que... c'est préférable.

Shinji fronça un peu plus les sourcils. Il se leva et tira de son tiroir une boite. Il en sortit un comprimé et le plaça dans la bouche d'Ichigo. Ce dernier l'avala facilement et ferma les yeux. Le blond se pencha et brossa ses lèvres contre les siennes. Il lui souffla à l'oreille :

• - Dors Ichi. Ce n'est pas la peine de te lever pour eux. Repose-toi ! Tu as l'air d'en avoir terriblement besoin. Aujourd'hui je reste avec toi.

Shinji sentit deux bras s'enrouler autour de son cou. Il rencontra vaguement les yeux de son amant. Ses derniers étaient pratiquement clos. Le roux lui murmura...

• - Je ne veux pas que tu me quittes. J'ai tellement attendu pour te revoir... hier, ce fut tellement long sans toi. C'était encore pire que d'habitude, car je te savais si proche. Reste... reste avec moi. Tu me manques tellement ! reprit-il.
• - Ichi...
• - S'il te plaît !

La voix d'Ichigo était suppliante. Le blond se pencha en avant et lui murmura doucement à l'oreille :

• - Laisse-moi juste le temps de les sortir de l'appartement et je viens me recoucher avec toi. Ca te convient ?
• - Hum...

Le roux lâcha les épaules du vizard et se retourna dans le lit pour enfoncer son nez dans l'oreiller. Shinji remonta les couvertures sur lui et l'embrassa une dernière fois sur la tempe.

• - Je reviens vite...

Il quitta la pièce où les lourdes tentures bleue nuit laissaient à peine filtrer la lumière. Il se dirigea d'un pas déterminé vers la cuisine.

Lorsqu'il entra dans la pièce dans son pyjama bleu, cela aurait pu porter à en faire rire certains, mais l'air sombre dudit propriétaire du pyjama dissuada quiconque de faire une quelconque réflexion.

• - Maintenant... vous allez dégager vite fait !

La voix du blond était menaçante.

• - Attends Shinji ! Ton mariage est dans deux jours et y'a encore des trucs à régler. Et...

Rise fut coupé par Rose :

• - C'est Ichigo ? Il va faire une nouvelle "crise" ?
• - Il n'en est pas loin... Alors, je vous demande de nous ficher la paix !

Shinji passa une main dans ses cheveux blonds et se gratta le sommet de son crâne. Kensei lui tendit une tasse fumante.

• - C'est pour cela que tu étais si inquiet hier ? Pourquoi tu ne nous l'as pas dit...
• - J'ai essayé de vous parler, je te signale... Vous m'avez ignoré, pensant que j'essayais juste de regagner la maison pour lui sauter dessus. Quoique... Enfin bref ! Maintenant, s'il y a quelques petites choses à régler avec les autres vous vous débrouillez, ou vous me contactez sur mon portable.
• - Ce serait dommage qu'il ne puisse pas venir à son propre mariage... Surtout si on est obligé de le tuer ! fit Kensei qui se mordit la langue quand il croisa les yeux noisettes de Shinji. Ouch... il venait de recevoir un coup de coude de Rose et Risa. Merde... vous pouvez y aller plus doucement...
• - Maintenant, vous sortez ! On se reverra demain ou le jour J.
• - On ne peut pas t'aider ? demanda Isane.

Shinji baissa les yeux sur elle et répondit vertement :

• - Personne ne peut m'aider.
• - Allez Isane on part ! Si ça ne va vraiment pas pour Ichi, dis-le nous, lança Risa.

Les vizards quittèrent l'appartement. Shinji ferma la porte à clef et enleva les piles de la sonnette de la porte d'entrée et les déposa sur la sellette qui se trouvait toute proche. Il regagna la chambre et se glissa entre les couvertures. Il se tourna lentement vers son amant en prenant soin de ne pas le réveiller. À peine s'était-il installé qu'Ichigo le tira contre lui et enfouit sa tête dans le creux de son cou et soupira d'aise. Shinji enlaça la taille du roux et se cala contre lui. Il s'endormit comme une masse quelques instants plus tard.

°0°0°

Ichigo se réveilla tard dans l'après-midi. Il n'y avait plus personne dans le lit. Il fronça les sourcils, mais il sentit le reiatsu du blond dans l'appartement. Il s'étira et se leva. Il se gratta la tête et observa autour de lui. Personne... Finalement, il trouva le blond dans la salle de bain en train de finir de remplir la machine à laver.

• - Je constate que tu es toujours aussi doué pour les travaux ménagers !fit Ichigo, moqueur.
• - Moque-toi... fit Shinji, ironique. Bien dormi ?

Ichigo bailla et mit sa main devant la bouche.

• - Ouais... je vais me faire un café.
• - Où tu comptes aller comme ça ?

Shinji l'avait attrapé par la manche et le tirait en arrière. Ichigo le regarda interrogateur et eut un petit sourire. Il glissa un bras autour de la taille du blond et embrassa légèrement les lèvres offertes.

• - Bonjour !
• - Quand même... Tu te plais...

Shinji ferma les yeux tandis que le roux butinait son cou avec délectation... Ce dernier demanda doucement :

• - Tu disais ?
• - Tu m'as terriblement manqué...

Ichigo sourit. Il se redressa et murmura :

• - Je peux me faire un café maintenant ?
• - Aarrrhhhh ! Ichi... tu es...

L'orangé était partit sur un clin d'œil et se retrouva dans la cuisine avec le blond sur les talons. Il commença à se faire un expresso et Shinji continua à se plaindre. Ichigo attrapa son amant contre lui et le serra dans ses bras. Il murmura contre son oreille :

• - Merci...

Pour une fois le blond ne répondit pas et se contenta d'enlacer la taille d'Ichigo et de poser son front contre le sien. Ils fermèrent les yeux quelques instants et profitèrent de cet instant d'accalmie.

°0°0°

Les deux jours suivant passèrent rapidement. Shinji resta chez lui et s'occupa de tout à distance. Ichigo essayait de terminer le maximum de devoirs pour profiter ensuite de la présence du blond sans être ennuyé par quoi que ce soit. Ichigo apprit quelques mots d'espagnol. Il s'était entraîné en Angleterre en apprenant son mariage, mais Shinji essayait de lui donner un cour accéléré. Il l'assura que Rose serait derrière lui pour lui traduire en japonais les paroles du maire et lui faire dire ce qu'il aurait à dire. Ils avaient été voir le lieu de leur mariage et ils avaient rencontré les autorités locales. Ichigo avait l'impression de se décomposer un peu plus que les heures passaient.

Finalement, le matin tant redouté arriva et après avoir prit sa douche Ichigo s'habilla de son costume. Il avait été voir un tailleur dans les rues commerçantes d'Oxford. Son costume tombait impeccablement et la sobriété de l'ensemble donnait à Ichigo une élégance naturelle et une distinction qui força l'admiration de Shinji.

• - Je savais que ton costume était noir, mais je ne m'attendais pas à ce que tu passes chez un tailleur. Tu es vraiment à "croquer !"

Le costume n'était pas tout à fait noir, plutôt gris anthracite, une chemise blanche de marque et une cravate dans les tons orangés griffés complétait le tout. Shinji songea que sa nuit de noce allait être très, très chaude !

• - Bon, Kensei arrive... Il va t'emmener avant afin que tu connaisses un peu tous le monde. J'arrive des que je suis prêt !

Ichigo se dirigea vers Shinji et l'embrassa amoureusement et partit ouvrir la porte pour trouver Kensei devant. Ce dernier haussa un sourcil et siffla légèrement.

• - T'es trop beau pour ce type !
• - Ferme-là Kensei, je t'ai entendu ! cria Shinji.

Ichigo rit doucement et murmura :

• - On y va... Sinon, il va écouter à la porte !
• - Je t'ai entendu...

L'orangé secoua la tête et ferma la porte d'entrée derrière lui et suivit l'albinos qui avait lui-même fait l'effort de porter un costume... noir !

• - Je me demande si ce mariage ne va pas ressembler à un enterrement !
• - Pourquoi ? demanda Kensei.
• - Si on est tous habillé en noir !
• - T'inquiète... y'aura Shinji pour égailler la salle ! rétorqua sérieusement l'albinos.

Ichigo le scruta un instant et finit par éclater de rire... puis, fut soudainement inquiet.

• - Tu as vu son costume...
• - Non ! Il a dit que c'était une surprise.
• - Oh... Là Ichigo était inquiet.

Les deux vizards arrivèrent à la mairie. Qu'elle ne fut pas la stupéfaction d'Ichigo de voir le hall d'entrée plein à craquer d'hommes et de femmes, tous vizards, en vêtements de fêtes. Ichigo sentit la pression l'écraser tout à coup !

• - T'inquiète pas Ichi... Tout se passera bien !
• - Shinji m'avait dit que c'était "intime"...
• - Bah, on fait le mariage avec notre famille. En tout on est 195 !

Ichigo toussa violemment.

• - Ne nous le tue pas Kensei... sinon, j'en connais un qui va te tuer juste après ! marmonna Risa.
• - Coucou Ichigo ! fit Eve. Viens, je vais te faire rencontrer un peu tout le monde. Tu sais que tu es une vraie vedette. Tout le monde veut te connaître. Il faut dire que tu es un cas peu courant. Un vizard humain, héro de la guerre d'hiver et compagnon de Shinji Hirako...

Ichigo n'arrivait plus à comprendre. Il fut présenté à un nombre impressionnant de vizards qui essayaient tous de l'approcher et de lui serrer la main. Un attroupement s'était formé autour de lui et il crut qu'il allait mourir étouffé.

• - Bon, maintenant vous allez le laisser respirer ou c'est moi qui m'occupe de vous ! fit la voix menaçante du blond.

Tous se retournèrent et virent l'ancien capitaine de la 5^ème division en costume crème qui devait aussi sortir de chez le tailleur assortit d'une cravate grise. Tous se reculèrent et le blond rejoignit son amant qui le regardait, admiratif. Shinji foudroyait du regard les autres vizards qui avait tenté de lui ravir son homme. Il signala :

• - Il n'est plus à prendre !

Ichigo leva les yeux au ciel. Puis se tournant vers sa moitié il dit :

• - Viens, on va finir par être en retard.

Shinji avait pris la main de l'orangé et tous les deux, suivient de tous les autres vizards entrèrent dans la grande salle de la mairie. Le dit maire d'ailleurs, fut stupéfait par le nombre de personnes qui entraient dans la salle d'honneur. Il scruta les deux futurs mariés et les trouva quelque peu nerveux. Enfin, surtout celui qui paraissait le plus jeune des deux. Ils étaient impeccablement habillés et franchement, c'est parce ce qu'il devait les marier, mais jamais il ne les aurait pris pour gay. À sa surprise, l'orangé se plaça à la gauche et le blond à la droite. Il aurait cru l'inverse... Enfin, bon ce n'était pas son problème après tout.

Rose se plaça derrière Ichigo et lui fit la discrètement la traduction simultanée du discours du Maire. Kensei était le témoin de Shinji. Tous écoutaient dans un silence religieux la cérémonie. Ichigo scrutait l'officier d'état civil et essayait de déchiffrer son regard. Ce dernier finit par se sentir mal à l'aise par tant d'insistance. Ichigo reçut un coup de coude discret de Shinji et le roux tourna la tête vers le blond qui fronçait légèrement les sourcils.

Finalement, ils en arrivèrent aux phrases fatidiques. Kensei avait sorti les anneaux et les avaient tendu à Shinji.

Ichigo blêmit légèrement et entendit Shinji lui dire en espagnol :

• - "Ichigo veux-tu me prendre comme époux, dans la joie et dans la peine, jusqu'à ce que la mort nous sépare, et il ajouta en japonais et au-delà pour des siècles et des siècles ?"

Ichigo sourit et vit l'air surpris du maire et le petit rire qui parcourut la salle :

• - "Oui, je le veux !

Shinji glissa à son annuaire gauche son alliance. Ce fut autour de l'orangé de prononcer les paroles qu'il avait apprises en espagnol.

• - "Shinji veux-tu me prendre pour époux, dans la joie et dans la peine, jusqu'à ce que la mort nous sépare... et il dit en japonais et de m'aimer dans ma vie d'humain et par-delà les siècles ?
• - "Oui, je le veux !

Et Ichigo glissa l'alliance au doigt du vizard blond. Il y eut quelques sifflets d'approbation dans la salle. Les deux mariés tournèrent la tête, surpris. Le maire fut soulagé d'arriver à la fin. Les textes japonais n'étaient pas du tout prévus et il n'aimait pas du tout ce qui n'était pas prévu.

• - Je vous déclare mari et mari pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort vous sépare. Vous pouvez embrasser le marié !

Ichigo regardait Shinji qui avait un sourire légèrement moqueur. Ils s'avancèrent l'un vers l'autre et s'embrassèrent tendrement devant toute l'assemblée. Certains étaient émus aux larmes notamment Eve et même Isane... Des acclamations virent saluer le baiser et bientôt les deux hommes furent entourés de leur "famille" qui les félicita très chaleureusement.

Shinji avait pris la main d'Ichigo dans la sienne et l'entraîna vers la sortie.

• - Tu as oublié de me dire ce qu'on faisait maintenant... lui dit l'orangé, un peu inquiet.
• - On va faire la fête ! répondit en souriant son mari.

Quand Ichigo y songea, cela lui fit réellement une drôle d'impression. Quelque chose de rassurant, de chaud et d'étrange. Ils se dirigèrent vers leurs voitures et se dirigèrent vers les entrepôts. Ichigo adressa un sourire amusé au blond.

• - J'aurais du m'en douter !
• - Attend, tu as vu le nombre de personnes que nous sommes...
• - Oui... "intime" ?
• - Euh... familiale ! rétorqua Shinji.

Ils descendirent tous et Shinji, qui n'avait toujours pas lâché la main du roux l'entraina à sa suite pour arriver dans les sous-sols. Les lieux avaient été aménagés pour faire une fête avec beaucoup d'invités. Des tables avaient été dressées, des buffets attendaient bien sagement. Des vizards étaient là pour s'occuper du service. Une décoration de fête comme il peut en exister au Japon avait été aménagé. De la musique retentit et bientôt la fête battit son plein. Les vizards étaient bien décidés à fêter un événement qui ne se produisait que très rarement. Ichigo but du saké et mangea un peu de chaque plat de fête qui avait été concocté, il le sut plus tard, par un traiteur japonais...

Les deux mariés furent séparés par les groupes qui s'étaient constitués par affinités et tous les félicitèrent très chaleureusement. L'orangé en avait la tête qui tournait. Finalement, il vit que sur la piste de danse Shinji dansait avec élégance avec Risa, qui pour une fois s'était habillé en femme fatale dans un fourreau noir échancré sur une de ses fesses. Pas mal d'hommes avaient les yeux qui louchaient d'ailleurs. Eve tira brutalement le roux vers la piste et entreprit de danser avec lui. Ichigo dansa avec sensualité avec la jeune femme et beaucoup de femmes commencèrent à envier la vizard entreprenante que le roux tenait dans ses bras.

Finalement, un slow fut entamé et Risa et Eve quittèrent leurs partenaires pour laisser les deux amants ensemble.

• - Je n'ai pas beaucoup aimé la façon dont tu tenais Eve ! marmonna Shinji.
• - Je devrais dire quoi de ta démonstration avec Risa... rétorqua le roux.
• - Ce n'est pas pareil !
• - Ah oui ?
• - Oui... Risa je la connais depuis des siècles...
• - Ah oui... Tiens au fait Shinji. Je ne t'ai jamais demandé l'âge que tu avais exactement...

Shinji blêmit légèrement. Il essaya de changer de conversation.

• - Pourquoi tu l'as serré d'aussi près ?

Ichigo glissa alors ses bras autour de la taille de Shinji et plaqua son corps contre le sien et plaça sa bouche près de l'oreille du blond.

• - Alors... Quel âge ?
• - C'est important ?
• - J'aimerais savoir... Après tout... Tu connais le mien !

Petit silence et enfin Shinji murmura d'une petite voix...

• - Hum... 879 ans...
• - Quoi ? sursauta Ichigo.

Il faillit s'arrêter, mais Shinji le tira pour qu'il ne s'arrête pas.

• - De toute façon, on est marié maintenant... Tu ne peux plus faire marche arrière ! Fallait me le demander avant ! finit-il, accusateur.
• - Tu aurais pu me parler "de ce détail" avant quand même. Ichigo était encore sous le choc.

Il savait qu'il était plus âgé... mais pas à ce point là !

• - Je crois, finit de dire Ichigo... qu'il ne peut pas y avoir de plus grande différence d'âge dans aucun autre couple sur Terre !
• - On s'en fiche ! On est déjà un couple hors norme !
• - Hum...
• - Quoi encore ? soupira le blond.
• - Tu as prévu quelque chose ce soir ! Tu vas me dire ce que c'est ?
• - Pas question... surprise !

La musique prenant fin, ils se dirigèrent vers les buffets et se restaurèrent. Ils ne se quittaient plus des yeux et finirent par porter la nourriture à la bouche de l'autre. Cela exaspéra Kensei.  Risa lui dit qu'il était jaloux ! En réalité plus personne ne faisait réellement attention au couple, la fête battait son plein et certains commençaient sérieusement à trouver le sol très proche. Au cours de la soirée, Shinji entraîna discrètement son mari par la main et ils se retrouvèrent dehors. Le blond donna une pilule d'âme artificielle à Ichigo. Son âme se dégagea de son corps. Shinji ordonna au mod-soul de se rendre à l'appartement et de veiller sur le corps d'Ichigo. Le corps d'Ichigo regagna alors une voiture où un vizard l'attendait pour le raccompagner à l'appartement.

Shinji tira l'orangé à lui et lui murmura. :

• - Maintenant, toi et moi on va pouvoir réellement s'amuser...
• - Où comptes-tu m'emmener ?
• - Cccchhhhhuuuuuutttt....

Shinji tira le roux à lui et tous les deux disparurent grâce au Shunpo. Kensei, qui avait observé la scène demanda à Rose :

• - Tu sais où il va l'emmener ?
• - Aucune idée. Il n'en a parlé à absolument personne. Je pense qu'il voulait vraiment être tranquille !
• - T'es sur qu'on aurait dû les laisser se marier ?
• - Ca n'aurait pas changé grand chose... au moins maintenant, ils sont heureux ! rétorqua Risa.

Jeudi 25 décembre 2008

Ichigo suivait Shinji pensif... Les événements s'étaient passés tellement vite dans la journée, qu'il n'avait rien  vu et sa nervosité n'avait rien arrangé. Il faisait nuit et seul l'éclairage de la pleine lune lui donnait une vague idée du paysage. Il se demandait comment le blond pouvait se repérer. C'est vrai que pour lui, ici c'était une terre inconnue alors que pour Shinji c'était comme une seconde maison ce pays. Cette pensée lui fit froncer les sourcils... son amant avait vécu tellement longtemps qu'il ignorait pratiquement tout de lui.

Bien sur, ils discutaient et au fur et à mesure apprenait à se connaître de mieux en mieux. Une différence de plus de 800 ans... c'était effrayant quand même à bien y songer ! Il avait bien du tomber amoureux avant lui tout de même... Et s'il était tombé amoureux à quel degré ? Cela le tracassa un peu.

Le blond lui jeta un coup d'œil et brutalement tendit la main vers lui. Surpris Ichigo plongea ses yeux ambres dans ceux noisettes. Shinji eut un petit sourire et le roux glissa sa main dans la sienne. La pression réconfortante de ses doigts le libéra d'une certaine tension qu'il ne s'était pas rendu compte d'avoir accumulé aux cours des dernières heures.

Ichigo grimaça légèrement comme à son habitude. Shinji ne lui dit rien et tourna son regard vers une direction qu'il suivait inlassablement. Cela faisait un petit moment qu'ils se déplaçaient tous les deux grâce au shunpo. Le roux commençait à se sentir fatigué mais, refusa de le laisser montrer à son partenaire qui lui se déplaçait sans montrer le moindre effort. Shinji qui lui disait qu'il était plus fort que les autres... pourtant et cela Ichigo en était convaincu, que le blond était beaucoup plus fort que lui.

Finalement, Ichigo se rendit compte qu'il traversait une mer. Il leva les yeux surpris vers son mari et le tira par la main que le blond refusait de lâcher. Shinji glissa ses yeux vers lui et demanda

-         Quelque chose ne va pas ?

-         Pourquoi traverse t'on la mer ?

-         A ton avis ? Fit moqueur le blond.

-         Shinji... Où allons-nous ?

-         Cchhhuuuutttt ! Fit-il un doigt sur la bouche. C'est une surprise.

Ichigo plissa les yeux et vit que son amant ne lui dirait rien. Shinji lui adressa un dernier sourire et se concentra sur la direction à prendre. Le cœur d'Ichigo commença à battre la chamade. Qu'est ce que lui réservait le blond ? Bientôt, Shinji amorça une descente et Ichigo se trouva dans un désert. Il regarda surpris autour de lui et vit une immense tente entourée de dune. Il se tourna stupéfait vers son amant qui eu un petit sourire.

-         Hum... on aura la paix en pleins milieux d'un désert !

-         Je me croirai à Hueco Mundo ! S'écria Ichigo.

-         Version luxe alors ! Ironisa le blond. Viens !

Il tira le roux par la manche et lui fit parcourir à pied la dernière petite distance qui restait à couvrir. Ichigo se pencha un peu pour passer sous les lourds pans de tissus et découvrit un décor de mille et une nuit. La tente était immense et même si elle prenait la décoration arabe, elle avait tout le confort moderne européen. Shinji fit visiter rapidement le lieu et à la surprise d'Ichigo y découvrit une baignoire et une douche. Pas possible ! En plein désert...

-         On a des provisions pour deux jours et personne ne nous dérangera. Je me suis occupé de tout...

-         Tu en as parlé à quelqu'un ?

-         Personne... Je pense que nous ne serions pas seul à l'heure actuelle si c'était le cas.

-         Oh... Fit seulement Ichigo.

Brutalement, il se sentit intimidé. Shinji et lui avait toujours été plus ou moins accompagné et ne s'était jamais retrouvé seul au monde. Il se demanda quoi faire ?

-         Retire Zangetsu déjà. Fit Shinji qui voyait l'indécision de l'orangé. Et je vais chercher quelque chose, met toi à l'aise !

Ichigo marmonna quelque chose que lui seul compris Shinji lui s'était dirigé quelque part dans la tente. Le roux partit s'asseoir sur les coussins qui traînaient au sol. La décoration n'était pas à son goût. Il préférait les espaces non encombrés mais c'était franchement dépaysant. Il eut un petit sourire... Il n'y avait que ce crétin de Shinji pour penser à des trucs pareils. Lui et son raffinement.

-         Qu'est ce qui te fais sourire ? Demanda le blond.

-         Hum... je me disais que tu étais certainement la seule personne que je connaisse à penser à ce genre d'endroit !

-         Dépaysant... non ?

-         Très !

-         Tant mieux ! Je sais qu'il ne s'agit pas de ta décoration favorite... Mais c'était le but !

-         De prendre quelque chose aux antipodes de mes goûts !

-         Exactement... Et puis, c'est bien de changer... non ?

-         Qu'est ce que tu tiens ?

-         Oh...

Shinji regarda le plateau qu'il tenait et le posa sur la petite table posée sur les tapis moelleux aux couleurs vives. Ichigo découvrit alors un assortiment de mets  complètement différents. Ils étaient présentés sous forme de toutes petites bouchées.

-         Qu'est ce que c'est ?

-         J'en sais rien... En fait, on me l'a dit... Fit Shinji pensif, mais je ne me souviens plus vraiment de quoi il s'agit.

-         Cela ne m'étonne même pas ! Marmonna Ichigo.

Shinji fit le tour de la table et vint s'installer à côté d'Ichigo. Il le frôla ce qui fit frissonner le roux. Le blond eu un sourire et se pencha vers le roux et le scruta droit dans les yeux ce qui mit un peu mal à l'aise Ichigo qui se demandait ce que pouvait encore être le nouveau plan de son amant.

-         Tu es à croquer ! Chuchota le blond.

-         Qu'est ce que...

Shinji se redressa sur ses genoux et glissa ses bras autour des épaules du roux et le poussa en arrière et d'un mouvement souple se retrouva assis à califourchon sur son amant. Hirako posa ses mains de part en part du visage sous lui. Il pencha son buste et son visage s'arrêta à quelques centimètres de celui d'Ichigo. Il murmura comme à lui-même, une profonde lueur de tendresse dans les yeux.

-         Mon mari...

Ichigo rougit légèrement. Il ne s'habituait toujours pas ! Finalement, il adressa un sourire au blond et enroula ses bras autour du cou de Shinji et attira son visage vers le sien et murmura contre les lèvres d'Hirako...

-         Mon très cher mari...

Leurs lèvres se rencontrèrent doucement tout d'abord pour finalement devenir sensuel. Leurs langues s'emmêlant lentement pour se défaire avec douceur. Les bras d'Ichigo s'était enroulé possessivement autour des épaules du blond. Ichigo profita que Shinji se reculait un peu pour se redresser et taquiner le piercing du blond. Hirako gémit, il aimait qu'Ichigo joue avec le métal accroché à sa langue. Ses yeux devinrent lourd de désir. Ses mains de Shinji glissèrent le long des côtes du roux. Il voulut abandonner son visage pour s'attaquer à d'autres parties du corps sous lui.

Il mordilla l'oreille droite et descendit le long de son cou pour trouver les parties sensibles qui ne manquerait de provoquer quelques réactions. Ichigo frissonna. Shinji avait le chic pour trouver les parties les plus sensibles chez lui. Il le sentait descendre inexorablement et son cœur s'accelera. Shinji fit glisser le haut de son shihakucho. Ichigo sentait les lèvres douces l'embrasser fiévreusement au fur et à mesure que les minutes s'égrenaient.

Il ne pensait plus... Il s'arqua contre Shinji quand ce dernier se mit à taquiner ses mamelons. Sa langue était perverse et le métal par lequel elle était transpercée donné un côté érotique à la chose. Il avait fermé les yeux et fut donc surpris quand Shinji repris ses lèvres avec passion. Un duel s'engagea entre eux et Ichigo abandonna au bout de quelques instants.

Le roux sentait le tissus frotté contre son torse et se sentit frustré de ne pouvoir sentir la peau de son amant contre la sienne. Il défit rapidement la cravate, repoussa la veste de Shinji et fit tomber un à un les boutons récalcitrants. Shinji eut un sourire moqueur pour l'impatience qu'Ichigo affichait. Mais, au fond de lui, il trouvait encore qu'Ichigo était patient. Lorsque le buste du blond n'eut plus d'entrave ce dernier repris l'exploration de la bouche de son amant et se frotta contre le roux. Ce dernier ayant entouré de ses bras la taille souple de Shinji. Leurs corps étaient tellement serrés l'un contre l'autres que leurs érections naissantes se frottaient l'une à l'autre attisant leurs désirs. Leurs gémissements lourds se mélangeaient.

Ichigo sentit les mains de Shinji glissé entre les pans de son hakama pour empoigner sa verge. Il s'arqua contre lui et haleta.

-         Je vais te faire sentir bien Ichigo. Souffla Shinji

Il avait déjà imprimé un mouvement de va et vient tantôt lent, tantôt plus rapide. Finalement, il défit le nœud de l'obi et fit glisser les hakamas d'Ichigo. Le roux se sentait vibrer sous le regard admiratif de son mari. Le mot devenait plus familier et plus grisant se dit-il en y songeant. Shinji l'attrapa soudain et le porta pour l'amener jusqu'au grand lit qui les attendait. Ichigo sentit les draps frais sous lui. Ce qui contrebalançait avec son feu intérieur.

Shinji s'était déjà penché vers son membre tendu et avait entreprit de lui prodiguer les meilleurs attention. La bouche humide le faisait se tordre de plaisir. Shinji le connaissait trop bien maintenant et le fait qu'il ai introduit déjà des doigts à l'intérieur de lui ne faisait qu'accentuer ses gémissements. Il avait l'impression de n'être plus que cela lorsqu'Hirako eu trouver sa prostate. Il avait l'impression de voir un voile blanc à chaque fois qu'il tapait dessus.

Ichigo se sentit venir et voulut protester mais Shinji qui avait vu son raidissement accentua son travail sur la verge et appuya plus fort. Ichigo se cambra soudainement... La vague de plaisir était insoutenable. Il s'était accroché aux draps comme à une bouée de sauvetage. Il haletait de plaisir et la seule chose qu'il pouvait à peine prononcée du reste était le prénom de l'homme qui assouvissait son désir.

-         Ichi ce n'est pas finit... Murmura le blond qui se léchait les doigts et les lèvres.

Ichigo observa son homme qui défit son bouton de pantalon et sa fermeture éclair. Shinji s'était déshabiller en quelques minutes et repris l'exploration du corps d'Ichigo.

-         Mais...

-         Cchhuuuttt.. Je m'occupe de tout pour l'instant !

Un sourire flottait sur ces lèvres. Ils échangèrent un nouveau baiser et les mains d'Hirako lui saisirent fermement la taille. Leurs verges s'affrontaient ce qui excita à nouveau Ichigo. Shinji avait glisser son visage contre la nuque du roux et y déposa une marque d'appartenance.

-         Tu es à moi Ichi.. souffla le blond. Toujours !

-         Oui...

Lui répondit le roux dans un chuchotement. Shinji tourna alors Ichigo doucement et s'allongea derrière lui. Il fit glisser ses doigts à l'intérieur de son amant pour le préparer à le recevoir. Ichigo se pencha en avant gémissant sous les caresses. Shinji lui empoigna à nouveau fermement la taille et Ichigo sentit derrière lui la verge fièrement dressée et attendant de le pénétrer. Quand il l'a sentit glisser en lui, il déglutit. Shinji y allait doucement et attendait qu'il s'adapte à lui.

-         Bouge Shinji... Murmura Ichigo.

Shinji qui était couvert d'une légère transpiration entre temps sous la tension de l'attente, gémit quand il commença à se retirer. Son amant était tellement serré. Quand il replongea, il essaya de toucher la prostate et après quelque va et vient contre le dos d'Ichigo, il vit son amant se cambrer contre lui.

Ichigo grimaçait un peu jusqu'à ce que Shinji touche sa prostate. Il gémit violemment et haleta. Mais Shinji avait déjà le rythme et ne pouvait plus s'arrêter. Le fait de sentir dans son dos ses mouvements doux et réguliers et en même temps mener avec fermeté était franchement érotique. Ichigo étreignit les draps de ses mains et se pencha un peu plus pour permettre une meilleure pénétration par son partenaire. Il sentait le souffle chaud de shinji dans son cou, les mains chaudes de son amant sur sa taille, le mouvement en lui de plus en plus rapide. Ichigo sentit qu'il ne pourrait bientôt plus à nouveau se retenir.

-         Shinji...

-         J'ai compris... Souffla l'autre.

Shinji le serra plus fort et accéléra le mouvement. Les gémissements de shinji contre l'oreille d'Ichigo agissaient tel un aphrodisiaque. Il était au bout et s'arqua contre son amant qui lui-même s'arqua sous son plaisir. Ils virent en même temps et on entendait plus dans la tente que les respirations précipitées et les halètements désordonnés. Shinji avait enroulé ses bras autour du buste d'Ichigo qui murmura...

-         Tu peux te retirer, tu sais...

-         Hum... on est trop bien chez toi...

Mais se retira lentement. Shinji grignotait maintenant le dos d'Ichigo. 

-         Tu as beaucoup de cicatrices... Fit-il en les léchant toutes.

Ichigo finit par se retourner pour faire face au blond. Leurs yeux se mélangèrent et leur regard devint intense. Ils échangèrent quelques baisers tendre. Ichigo sentait le sommeil le gagner et bailla. Il posa sa main devant la bouche et Shinji l'attrapa pour regarder l'alliance qui brillait à son annulaire. Il embrassa sa main et murmura à Ichigo.

-         C'est le plus beau jour de ma vie...

-         Tu en as eu beaucoup de jours ! Chuchota Ichigo.

Cela amena un sourire sur le visage du blond.

-         Oui beaucoup. Ce qui fait que cette journée n'en a que plus de valeur !

-         C'est aussi le plus beau jour de ma vie... qui est largement plus courte aussi. Il faut bien le reconnaître ! Ironisa Ichigo.

-         Ne commence pas avec mon âge. On n'en ai plus à une centaine d'années près ! Marmonna le blond exaspéré.

-         C'est vrai que ce n'est rien en écart ! se moqua gentiment Ichigo.

Shinji le foudroya du regard et lui rétorqua.

-         J'essaye d'être romantique et tu me mets mon âge sur le tapis Ichi ! J'aurai pu te parler de ce détail mais, je n'en vois pas l'importance.

-         "ce détail" est quand même important... Je suis vraiment "un gamin" par rapport à toi !

-         Ca je te l'avais dit ! Gamin !

-         Ne commence pas non plus ! En tout cas, suffisamment vieux pour te donner du plaisir !

-         Quand ça ! Siffla Shinji. C'est toi qui hurlais de plaisir, il y a quelques minutes...

-         Mauvais joueur. Je te donne autant de plaisir que tu m'en donnes !

Le blond observa le roux quelques instant et le pris dans ses bras. Il enfouit son visage dans la nuque d'Ichigo et souffla contre son oreille.

-         C'est vrai. J'aime quand tu me fais l'amour mais j'avoue préféré te le faire...

-         Donc, je n'aurai plus le droit de poser un doigt sur toi ?

-         Tu rêves. C'est vrai que j'ai une préférence... Mais, je compte bien aussi profiter de tes délicieuses caresses.

Il en eu un frisson en y pensant à l'avance.

-         Au fait, fit Shinji gourmand, c'était quoi tes rêves érotiques de la dernière fois.

-         Je te ferai subir cela à la maison.

-         La tienne ou la mienne.

-         Tu choisiras...

-         Hum... pourquoi pas ici ?

Ichigo eu un petit sourire carnassier et il murmura contre l'oreille du blond.

-         Surprise... Tu n'as rien voulu me dire !

-         Attend, c'était pour notre nuit de noces...

-         Hum... j'ai bien le droit de te réserver des surprises également...

Ichigo finit par bailler à nouveau et Shinji vit les yeux de son amant papillonner. Il lui sourit tendrement et lui murmura à l'oreille.

-         Dors maintenant... On remet ça demain !

-         Pervers ! Rétorqua Ichigo qui était déjà dans les limbes du sommeil.

-         Oui... mais tu m'aimes en pervers...

-         Que toi...

-         J'y compte bien !

Shinji sourit en voyant son mari endormis. Il n'était pas encore coutumier avec ce mot. Mais, la sonorité lui plaisait bien. Il prit la couverture et la rabattit sur leurs deux corps. Ichigo avait déjà enfoui sa tête dans le creux de sa nuque. Ca non plus ça ne changeait pas se dit Hirako en baillant. Ichigo l'avait vraiment pris pour son doudou lorsqu'il était là ! Il s'avoua qu'il adorait cela mais ne l'avouerait jamais au roux ! Il avait déjà trop de faiblesses avec lui. Il se tourna légèrement vers son amant et sombra dans le sommeil réparateur.

Dimanche 28 décembre 2008

Ichigo ouvrit la porte de son appartement. Il faisait nuit noire lorsqu'il entra mais, n'alluma pas le plafonnier. Il déposa lourdement sa valise contre le mur. Il ferma la porte à clef derrière lui. Et sa main resta sur la poignée... quelques minutes. Cette dernière reçut une goutte d'eau, puis une autre au bout de quelques secondes... pour finir par être couvertes de larmes ! Ichigo gémit et son corps glissa sur le sol lourdement. Un long sanglot éclata dans sa gorge et des spasmes de douleurs secouèrent son anatomie. Ichigo ramena ses mains vers son cœur et il les serra fortement. Comme si ces dernières pouvaient arrêter le dard violent du mal qui s'était planté à l'intérieur de ce dernier !

Ichigo resta longtemps à pleurer, la tête collée contre sa porte. Il finit par se relever lourdement. Il avait froid et décida d'aller prendre une douche... Il n'allait pas se laisser aller comme cela. Il n'en était pas question ! Il traversa d'un pas pesant son appartement. Il ne prit pas la peine d'ouvrir quoi que se soit. Il appuya uniquement sur l'interrupteur de la salle de bain.

Le jeune homme se déshabilla comme un automate et fit couler l'eau chaude sur lui pour exorciser le froid qui avait envahit son corps. Il resta longuement sous l'eau et les larmes virent se mélanger à l'eau ruisselante. Il finit par se résoudre à sortir. Il se sécha et se dirigea dans sa chambre pour prendre un pyjama. Il finit par s'allonger sur son lit par automatisme.

Les yeux d'Ichigo se portèrent immédiatement vers son bureau. Une semaine plus tôt, il regardait encore la petite boîte bleue dans laquelle, les deux alliances reposaient. Il regarda sa main gauche... Il ne portait aucune trace d'anneau autour d'aucun doigt. De nouvelles larmes montèrent à ses yeux et il se traita du plus sombre idiot que la Terre n'ai jamais porté.

Il maudit son caractère emporté et soudain, le visage de son mari lui revint en mémoire. La dernière expression que Shinji avait eu lorsqu'il s'était quitté. Celle d'une profonde blessure... Quelque chose qui se casse et que personne ne sait réellement si elle va se refermer un jour. Ichigo essaya d'oublier. Il passa les couvertures au-dessus de sa tête et gémit sous les émotions qui le submergeaient.

Ichigo d'épuisement et de chagrin finit par s'endormir une heure plus tard. Pourtant, sa nuit fut agitée et les souvenirs remontèrent à la surface. Ichigo rêva de son retour en Espagne avec Shinji. Leur petit séjour avait été merveilleux et le roux savait qu'il constituerait son plus précieux souvenir. De retour à l'appartement, les deux hommes étaient littéralement épuisés par les longues heures qu'avaient suscité leurs déplacements. Pourtant à peine arrivé, Shinji commençait à formuler des projets d'avenirs. Ichigo l'écoutait et avait un léger sourire. Finalement, le blond demanda son avis au roux.

-         Donc, que penses-tu de venir m'accompagner au cours de nos voyages ? On pourrait faire le tour du monde.

-         Comme je te l'ai dit avant que nous nous mariions, je vais devoir retourner à Karakura.

-         Je t'ai dit que c'était impossible Ichi ! Rétorqua fermement le blond.

-         Pourquoi ? Je ne vois pas en quoi ce projet est impossible. Répondit doucement Ichigo.

-         Enfin, tu imagines déjà le problème pour moi de faire les aller-retour Madrid / Oxford ?

-         Ecoute, tu n'as qu'à ajouter Karakura dans les villes que tu as à visiter !

Un petit silence s'installa et Shinji avait planté son regard noisette dans les yeux d'Ichigo.

-         Tu comptes vouloir aider ton père combien de temps en fait ?

-         Environ 5 ans, peut-être un peu plus !

-         Pardon ? Là, il en est vraiment en hors de question...

-         Mais, c'est ma famille ! s'écria Ichigo énervé et fatigué.

Nouveau silence. Ichigo se rendit compte que Shinji avait été blessé et ferma ses yeux à demi pour observer le blond. Qu'avait-il dit de mal ? Shinji quant à lui reprit froidement.

-         Peux-tu me dire ce que je suis pour toi exactement ?

-         Que veux-tu dire ? S'étonna Ichigo exaspéré.

-         Que suis-je pour toi ? Le ton était cassant.

S'était la première fois que Shinji parlait de cette manière à Ichigo. Ce dernier fut troublé par le contraste saisissant entre l'amant d'hier et l'homme qui se tenait aujourd'hui devant lui.

-         Tu es... mon mari ! Répondit lentement Ichigo.

Il avait toujours les yeux plissés et regardait suspicieux le blond. Ce dernier s'était approché silencieusement et se tint devant lui. La démarche lui avait fait penser à un fauve près à bondir. Ichigo sentait vraiment une menace peser sur lui tout à coup. Il recula d'un pas. Qu'arrivait-il à son amant ?

-         Peux-tu me dire en langage clair... Ichigo, ce que représente un mari pour toi ? Sa voix n'était plus qu'un chuchotement menaçant.

-         Que veux-tu que je te dise ? La voix d'Ichigo laissait percer un peu de panique. Tu es mon amant, mon ami, mon confident...

Sa voix mourrait au fur et à mesure qu'il s'exprimait.

-         C'est tout ? Demanda Shinji.

Il avait coincé Ichigo contre le mur. Shinji avait placé chaque bras autour du corps du roux et il avait levé son visage vers Ichigo légèrement pour planter ses yeux dans les siens.

-         Comment cela c'est tout ? Rétorqua Ichigo d'une petite voix.

Il était réellement impressionné par la fureur qu'il sentait à l'intérieur du blond. Jamais, il ne l'avait vu aussi dans ce genre de colère froide qui glace le sang de celui vers laquelle elle est dirigée. Un frisson d'angoisse traversa la colonne vertébrale du roux qui ne savait plus quoi lui dire pour le calmer ou quoi penser. La tension envahissait son corps qui devenait un peu plus lourd qu'il ne l'était déjà avec la fatigue, qu'ils avaient accumulé.

-         Ichigo... As-tu entendu dire que ceux qui échangent un consentement devant Monsieur le Maire et qui se promette amour éternel sont aussi liés par ce qu'on appelle communément le mot "famille". Là, je ne te parle pas de la famille comme je considère les autres vizards... Je te parle de ce que nous avons fait, il y a trois jours maintenant... autrement dit nous marier ! Tu en saisis tout le sens ? Pourquoi crois-tu que je tenais à me marier avec toi ? Uniquement pour être ton amant officiel ?

-         Donc, je dois rejeter ma famille ? Et je n'ai pas besoin de mariage pour être...

-         Idiot... Maugréa Shinji. Je te parle du fait, que tu dois me faire passer avant ton autre famille. Tu as choisi en te mariant avec moi de créer un nouveau foyer et de quitter le nid parental !

-         Mais... Attend ! Ca veut dire que je dois obéir au doigt et à l'œil de tout ce que tu vas exiger de moi ? Autrement dit, tu me demandes de renier ma famille pour te faire passer en premier... Qu'importe la souffrance que cela peut leur causer ?

Shinji tapa du poing sur le mur violemment. Ichigo sursauta et foudroya le blond du regard. Maintenant, la colère avait monté dans les deux camps. Shinji exaspéré de voir que son nouveau mari le considère comme un élément ajouté et Ichigo énervé que son mari lui demande d'abandonner sa famille pour le faire passer en premier et l'obliger à faire quelque chose qu'il n'avait pas prévu.

-         Tu veux bien te pousser Shinji ! Menaça Ichigo.

-         Pourquoi ? Habituellement, c'est toi qui te colle à moi ! Pourquoi pas l'inverse... maintenant... Ironisa méchamment le blond.

Ichigo accusa le coup. Il lança un regard courroucé mais Shinji avait eu le temps de voir la blessure, qu'il lui avait infligé. Cela le désobligea autant mais, lui apporta aussi un peu de réconfort.

-         Pourquoi n'acceptes-tu pas de me laisser juste quatre ou cinq ans. Ce n'est pas long quand on pense que toi tu as vécu 879 ans !

-         Ichigo sais-tu le déchirement que me procure chacune de nos séparations ? Je ne vais pas pratiquer un loisir, ni ne me déplace pour mon plaisir personnel. Je vais aider des gens. Je pensais qu'au moins toi, tu pouvais le comprendre ! Gronda Shinji.

-         Mais tu me demandes d'abandonner mon père et mes soeurs !

Rétorqua une nouvelle fois, énervé le roux.

-         Je n'ai pas dit cela... Je ne vais pas t'interdire d'aller voir ton père ou tes sœurs. Je ne suis pas un idiot. Mais ta vie c'est avec moi que tu vas la passer !

-         Alors pourquoi, je n'ai pas pu les faire venir pour notre mariage !

-         Crois-tu qu'Isshin aurait laissé ce mariage se faire ? Réfléchit deux secondes...

-         Il fait peut-être l'idiot la plupart du temps... Mais je pense qu'il aurait compris avec le temps !

-         Bien sur au bout de combien de temps à ton avis ? Pourquoi dois-je me justifier Ichigo ? Pourtant c'est clair... Un mariage cela se construit à deux ! Et pas un qui fait comme bon lui chante !

-         C'est ce que tu fais pourtant !

-         C'est ce que tu crois ? Souffla Shinji.

Ses yeux s'étaient élargis. Shinji se recula. Son corps s'était raidit.

-         Donc, tu crois que je fais ce que je veux et que toi, tu es celui qui se sacrifie pour le couple ?

-         Shi...

-         Très bien ! Je vais te laisser, te débrouiller seul. Tu vas comprendre peut-être l'importance d'aimer et d'être aimer. Que certes, un père et une mère c'est important mais que lorsqu'on pense faire sa vie avec une personne, surtout si ces personnes se marient ensemble, cela ne peut pas se faire au détriment du couple pour les parents. Je vais te laisser le loisir d'y réfléchir à la question. Maintenant, tu m'excuses... j'ai besoin de prendre l'air !

-         Attend ! Tu comptes te sauver et me laisser en plan comme ça ?

-         Tu restes campé sur tes positions... Tu refuses de m'écouter ! Dit froidement Shinji.

-         Mais toi aussi tu refuses de m'écouter depuis tout à l'heure ! Rétorqua avec colère Ichigo.

-         Tu n'es même pas capable de savoir quelle est ma place dans ta vie !

-         Qu'est ce que tu racontes... Je t'aime ! Objecta Ichigo.

-         Tss... Ce ne sont que des paroles pour toi ! Réfuta sombrement Shinji.

-         Tu crois réellement ce que tu dis ? Lâcha d'une voix blanche Ichigo dont le cœur s'étreignit par l'angoisse soudainement.

-         Tu ne me le pas sentir ou montrer au choix... pour toi ! Fit sarcastique Shinji.

Ichigo sentit la colère exploser en lui brutalement. Son hollow se manifesta

-          Tu vois... Mon cher roi, il s'est servit de toi ! Ricana l'albinos au fond de lui.

-          « boucle là ! » lui répondit l'orangé.

Shinji fronça les sourcils. Il avait sentit le changement dans le reiatsu de son mari.

-         Ichig...

-         Boucle-là ! Gronda Ichigo.

Il leva ses yeux vers lui et Shinji rencontra les yeux or si caractéristique. Ichigo reprit froidement

-         Puisque je ne suis pas capable de le montrer, de te le faire comprendre... ricana Ichigo, je te rend ceci et je crois que ce n'est pas la peine que nous nous revoyons prochainement. Mais, je ne pense pas spécialement le seul à être têtu dans cette histoire !

Ichigo avait claqué sur la table son alliance

-         Ic...

-         Je ne veux plus t'entendre ! Pour toi, je dois renoncer à tout, ma famille, mes études, mes amis, ma vie... je dois te suivre et t'obéir aveuglement si j'analyse tout ce que tu m'as dit ! Très bien... Je ne pensais pas entrer dans une prison en t'épousant ! Je rentre en Angleterre...

-         Fait comme tu veux ! Mais, si tu quittes cet appartement, tu ne me reverras plus...

Ichigo le regarda aux travers de ses yeux or. Shinji respirait difficilement et son expression était tendu.

-         C'était ton dernier ultimatum ! Répondit Ichigo.

Il quitta la cuisine et laissa le blond seul planté à l'intérieur. Il eut juste le temps de voir la souffrance de celle qui déchire l'âme. Ichigo n'avait pas voulu faire marche arrière. Non, il ne pouvait pas ! Il fit ses bagages en un temps record. Il quitta l'appartement en claquant la porte. Un lourd silence s'était abattu dans ce dernier. Shinji était toujours debout au milieu de la pièce statufié. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Il entendit sonner à la porte, il se précipita pour ouvrir et vit Kensei, Risa et Rose. Ce qui le choqua et il comprit qu'Ichigo était sortit de sa vie.

-         Shinji qu'est ce qui se passe ? On a sentit vos reiatsu briller... un arrancar est venu ?

Shinji laissa tomber sa tête sur l'épaule de Risa et laissa ses larmes couler pour la première fois de sa vie ! Les trois vizards se regardèrent désespérés. Que c'était-il passé !

-         Shinji où est Ichigo ?

-         .. Il... Il m'a quitté !

-         Quoi ? Hurlèrent les trois vizards bouleversés et incrédules.

-         On... on s'est disputé... s'étouffa Shinji toujours sur l'épaule de Risa.

Kensei repoussa gentiment le blond qui avait la tête qui pendait. Il était dans un sale état. Ils grimacèrent tous. Rose ferma la porte et Risa emmena d'autorité le blond vers le canapé. Les trois autres s'installèrent autour de lui.

-         Maintenant... Tu nous dis clairement ce qui s'est passé entre vous !

Shinji pour toute réponse, se prit la tête dans ses mains et gémit. Il resta prostré durant une bonne partie de la nuit. Finalement, il réussi à raconter de façon chaotique les événements qui s'étaient produit plus tôt. Un silence de mort accompagna les paroles du blond. Finalement, Kensei se leva et se dirigea vers la sortit. Il fallait surveiller Ichigo pour qu'il ne fasse pas de bêtises. Car vu l'état de Shinji, celui d'Ichigo ne devait pas être mieux. Et même s'ils s'étaient disputés, il était clair que le blond ne s'en remettrait pas s'il arrivait quelque chose à sa moitié !

Il ferma doucement la porte de l'appartement derrière lui pour une fois. Il espérait que tout rentre très vite en ordre. Il n'aimait, mais alors pas du tout ce genre de situation !

°0°0°0°

Ichigo se réveilla le lendemain complètement groggy. Il se leva tant bien que mal et partit aux toilettes. Ses pas traînant l'amenèrent à la salle de bain et finalement, il finit sa course échouée sur une chaise de la cuisine. Il se pencha et regarda s'il avait quelque chose dans son réfrigérateur... Rien ! C'était vrai qu'il y a une semaine de cela... il avait terminé tout ce qui lui restait dans les placards. Il se gratta la tête pensivement et ferma les yeux. Il les ouvrit et regarda sa main gauche vide. Son cœur eut un raté !

Finalement, il se fit un café. Il en avait encore... Il se dirigea vers le hall où il récupéra sa valise. Il défit ses affaires. Il retourna se servir un café. Il s'habilla et décida d'aller prendre l'air. Il passa devant Colin mais ne le vit pas. Ce dernier qui lui avait fait un sourire, resta perplexe devant l'air fermé du jeune homme. Quelque chose s'était passé ? Il allait essayer d'en avoir le cœur net !

Ichigo s'alluma une cigarette et la fuma le long du chemin qui le menait au combini. Il avait décidé d'appeler le supermarché du coin comme ça. Cela apportait une touche d'exotisme au lieu. La caissière reconnu le roux et le salua comme à son habitude. Les deux échangèrent des banalités et Ichigo prit un petit panier qu'il remplie par automatisme.

Il vint payer à la caisse et après un dernier salut lointain sous l'œil soucieux de la caissière qui lui trouvait un air ahurit, quitta les lieux. Ichigo rentra, rangea ses courses et se mit à faire ses devoirs. Cela lui occuperait l'esprit. Il entendit un ricanement lointain dans sa tête. Il chercha dans son tiroir et tira une boite à pilule. Il s'en prit une. Et recommença à étudier... Que lui restait-il maintenant ?

°0°0°0°

Ichigo était assis sur le rebord de sa fenêtre. Il avait sortit son portable et l'avait ouvert. Il regarda s'il n'avait pas de message. Aucun ! Son cœur se serra, et puis il se souvint que c'était lui qui avait demandé au blond de ne plus l'approcher. Ichigo après quelques hésitations décida de composer le numéro de Shinji. Le portable sonna longuement... mais personne ne décrocha. Les mains d'Ichigo tremblèrent... Il se promit de ré-essayer plus tard. Il se dirigea vers son armoire à pharmacie et se prit un somnifère pour la nuit.

Il s'écroula sans tarder. Kensei regarda de la fenêtre. Ce dernier avait oublier de fermer ses lourds double rideau. Kensei pour l'occasion et pour le filer, avait retiré son gigaï. Il fronça les sourcils... Ichigo était vraiment dans un aussi mauvais état que Shinji, voir pire ! Il prit son soul pager et téléphona à Rose et lui fit un compte-rendu de la situation à Oxford.

Rose rapporta la situation à tous les autres vizards présents qui téléphonèrent aux autres vizards dispersés maintenant au travers le monde. Chacun attendait que la situation se calme entre ses deux là. Mais tous connaissait l'entêtement des deux hommes. Le petit monde des vizards restaient suspendu aux événements qui ne manqueront pas d'arriver un jour ou l'autre !

°0°0°0°

Cela faisait maintenant une quinzaine de jours qu'Ichigo avait repris ses cours à la fac. Il avait eu son père au téléphone et Isshin avait ressentis l'état de déprime d'Ichigo, même si le jeune homme essayait de le cacher. Le roux prenait ses notes et ses amis qui voyaient son air déprimé voulurent l'invité à une partie. Ichigo accepta ! Après tout, il avait besoin de se changer les idées.

Ichigo avait essayé de contacter à plusieurs reprise Shinji qui ne répondait pas. Il lui avait envoyé des sms pour s'excuser... mais rien n'y faisait ! Ichigo se demandait ce qu'attendait son mari de lui maintenant. Pouvait-ils d'ailleurs se considérer comme tel à présent. Ichigo se rongea un ongle.

Deux jours plus tard, Ichigo se trouvait donc à la soirée... Il prit de la bière et finit par s'enivrer en compagnie de ses potes de fac. Le roux vit avec surprise qu'Heather le regardait avec insistance. Il haussa les épaules et continua à boire plus que de raisons. Au bout d'un moment la tête lui tournait sérieusement. Il se décida à sortir et se retrouva sur les marches du perron de la maison de Karl, là où la fête se tenait...

Il fut rejoint quelques minutes plus tard par Heather. La jeune femme l'observa pendant plusieurs minutes. Elle ne l'avait jamais vu dans un tel état. Que s'était-il produit ? Elle secoua gentiment l'orangé. Il allait attrapé la mort sans veste et dans le froid... Et s'était bientôt Noël... on ne meurt pas à Noël songea t'elle. C'était sa fête préférée après tout !

-         Ichigo ! Souffla la brune.

-         Oh... Hea...ttther ! Marmonna le roux d'une voix pâteuse. 

-         Que t'arrive t'il ? Demanda t'elle inquiète.

-         L..se moi tra...qu le !

Elle eut du mal à comprendre. Surtout qu'il ajouta quelque chose en japonais. Elle se mordilla la lèvre. Elle ne voulait pas le laisser comme ça.

-         Allez lève-toi ! Tu vois pas comment tu es arrangé. Je vais te raccompagner chez toi !

Heather pris sur elle. Elle le quitta et appela un taxi dans la foulée. Elle récupéra sa veste et sortit pour lui mettre sur le dos. Elle le tira difficilement vers le trottoir. Elle faillit basculer quand Ichigo s'effondra sur elle lourdement.

-         Bon sang Ichi... Essaye de tenir ! tu es lourd !

-         P...quoi ?

-         Pourquoi ? La pitié... certainement ! Et puis, tu es un dieu de la mort et les dieux de la mort, ils n'agissent pas comme ça !

Ichigo avait levé les yeux ambres sur elle. De quoi parlait-elle ? Comment... Shinji !

-         Tss... souffla Ichigo.

-         Oui, oui... tu peux souffler. J'aurai honte à ta place ! Fit outrée la jeune femme.

Le taxi arriva et elle tira comme elle le pouvait le roux qui essayait vraiment de l'aider. Mais, il était au bout du rouleau et proche de vomir !

-         Tu me fais ça Ichi, je te tue ! Dieux de la mort ou pas ! Maugréa t'elle.

Elle réussi à le faire rentrer. Elle donna l'adresse au chauffeur. Ce dernier regarda dégoûté le jeune homme. Heather prit la défense du roux et dit au chauffeur

-         Sa copine l'a plaqué et il essaie d'oublier, ça ne vous ai jamais à vous ?

-         Non !

-         Pourtant, c'est pas gagné avec votre tête ! lança ironique la jeune femme.

Ichigo s'effondra et elle le tira à elle. La tête d'Ichigo atterrit sur les genoux d'Heather. Elle soupira et caressa ses cheveux oranges nerveusement. Il avait du avoir des histoires avec l'imbécile de blond. Quel crétin... Il lui avait fichu une sacré frousse sur le coup et après... Elle avait songé avec joie que si il y avait des dieux de la mort, c'est qu'il y avait une vie après la mort. Elle qui avait toujours eu peur de mourir car elle croyait qu'il n'y avait rien une fois que l'enveloppe corporel cessait de fonctionner. Un véritable soulagement... Elle avait observer Ichigo de loin par la suite et l'avait suivit... Il avait une vie normale. Et puis, elle avait commencé à voir des choses du style fantômes. Elle entrait même en communication avec eux. Elle était sur que c'était grâce à Ichigo.

Le taxi s'arrêta. Heather demanda au chauffeur de l'aider. Le vieux râla mais se rendit compte qu'il le fallait... sinon, il passait la nuit dans sa voiture. Il le laissa choir sur le trottoir. Heather l'engueula et se demandait comment elle allait faire ? Elle se dirigea alors vers la loge rapidement du concierge qui passa ses nerfs sur elle. Il lui dit brutalement en la reconnaissant que cela ne servait à rien de courir après Ichigo puisqu'il était marié. Elle fut choquée, puis elle le rattrapa pour lui dire que l'orangé dormait sur le trottoir complètement bourré !

Colin sortit rapidement et vit effectivement le jeune homme dormant sur le trottoir. Il bondit et souleva Ichigo un peu brutalement. Ichigo parla en japonais.

-         J'comprends rien au Jap ! Ichigo... Marmonna Colin. Qu'est ce qui est arrivée ? Demanda le concierge.

-         Il était à une fête et il a bu bière sur bière... J'ai cru qu'il ne finirai jamais de boire. Je l'ai trouvé endormit sur le perron, alors, j'ai décidé de le ramener chez lui en sécurité !

-         T'as bien fait ! Mais qu'est ce qu'il se passe ? soupira Colin.

Il se dirigea vers l'appartement du troisième et demanda à Heather de trouver les clefs d'Ichigo qu'elle trouva rapidement. Elle glissa la clef et Colin entra dans l'appartement du jeune homme. Il alla le déposer dans sa chambre. Il ferma les tentures et il vit Heather lui passer une couverture sur lui affectueusement. Elle se redressa et après un dernier coup d'œil sortit. Colin la rattrapa

-         Tu ne restes pas avec lui ?

-         Il a juste besoin de dormir et maintenant il est en sécurité.

Colin posa les clefs de l'appartement sur la table basse et Heather et le concierge sortirent. 

-         Tu as besoin d'un taxi ?

-         Oui...

-         J'vais t'en appeler un ! Viens...

Le jeune femme suivit le concierge et attendit dans la loge après son moyen de transport. Colin et elle discutèrent un peu du comportement étrange du jeune homme. Heather finit par dire...

-         C'est ce foutu Dieu de la Mort blond qui a du le faire tourner bourrique comme moi !

-         Dieux de la Mort ?

-         Aaarrrhhhh ! Oubliez ! Je veux dire son mari... Enfin, s'il l'ai réellement, car je n'ai pas vu d'alliance à son doigt !

-         Oh ! Je n'avais pas remarqué... fit songeur Colin.

-         Tsss... vous êtes un homme ! Mon taxi... s'écria tout à coup Heather.

Elle sortit précipitamment. Elle remercia rapidement le concierge et bondit dans le véhicule. Elle donna son adresse et bascula la tête en arrière. Ichigo marié ? En tout cas, ça ne lui réussissait pas son mariage. Si elle avait l'occasion de voir le blond revêche, elle allait lui faire la peau. Ichigo se laissait doucement dépérir. Elle avait eu une dent contre lui, mais ces derniers jours, ses sentiments étaient plutôt ceux de la pitié contenue qu'autre chose. Beaucoup d'élèves et même professeurs se posaient des questions. Mais ces résultats ne faisaient qu'augmenter. Tout le monde avait cru au surmenage...

Pourtant, Heather s'était doutée qu'il y avait autre chose. Elle avait détesté Ichigo au départ de lui avoir préféré un homme. Mais de là à le voir se transformer en épave humaine... Elle n'était pas d'accord. Elle se promit d'avoir une discussion avec Ichigo rapidement. Elle allait crever l'abcès. Elle paya son taxi et se promit de se faire rembourser son trajet pour Ichigo. Elle n'avait plus un rond maintenant.

°0°0°0°

Kensei avait vu toute la scène et n'avait pas apprécié l'intervention de la petite brune. Mais comment intervenir sans se faire repérer. En plus, elle avait prononcé très clairement Dieux de la Mort ! Shinji, il allait l'étrangler songea l'albinos. Enfin, elle avait fait en sorte que le roux rentre indemne. C'était une bonne chose. Il reçut un appel de Risa... Il fallait qu'il rentre à Madrid, Shinji devenait incontrôlable.

Il fronça les sourcils. Il demanda alors qu'un vizard vienne à Oxford pour surveiller Ichigo pour qu'il ne lui arrive rien, car il n'était pas spécialement beau à voir non plus. Il fut décidé que se serait Eve qui viendrai. Chacun des deux vizards prépara ses valises et chacun fit le trajet qui le destinait à prendre soin d'un être qui leur était cher.

Ichigo se réveilla le lendemain avec une gueule de bois comme jamais il n'en avait eu dans sa vie. Il se demanda comment il avait réussit à rentrer chez lui. Enfin, il le saurait suffisamment tôt ! Il gémit en se levant… Sa tête tanguait. Après avoir stabilisé sa position, il se leva lentement et se dirigea vers son armoire à pharmacie et prit une aspirine. Il s'échoua sur une chaise dans la cuisine et attendit que le comprimé fonde dans son verre d’eau. Il avait replié ses bras sur la table et avait posé sa tête dessus. Il n'avait jamais trouvé aussi fascinant la contemplation d'un comprimé qui fond et de voir apparaître les petites bulles dans le verre.

Quand il fut sur que le médicament avait fondu, il avala le verre d’eau d'un trait et fit une grimace. Il détestait cela. Il entendit du bruit à sa porte et, soudain, la voix familière d'Heather. Que faisait-elle ici ?

-          Oh ! fit subitement cette dernière à la porte. Tu es vivant ?

-          Que fais-tu ici Heather ? murmura Ichigo. Et arrête de crier !

-          Je ne crie pas mon ami ! Et tu n'es vraiment pas reconnaissant. Je t'ai raccompagné chez toi. Tiens, tu me rembourseras le taxi et tu remercieras Colin de t'avoir monté jusqu'à ton appartement, fit-elle rapidement.  Alistair… arrête de te battre avec cette porte, elle ne t'a rien fait !

-          Boucle-là ! grogna le jeune homme. Et arrête de jacasser.

-          Franchement, je n'aurai pas dû t'écouter.

-          Et te laisser seul avec lui ? Autant laisser une brebis avec un cobra ! siffla Alistair.

-          Je ne suis pas sure que la "brebis" ce soit moi, Alistair !

-          Oh… tu deviendrais perspicace avec le temps ? Tu m'impressionnes, ironisa ce dernier.

Ichigo gémit en entendant leurs piaillements.

-          Désolé ! fit Heather à Ichigo.… Mais c'est de ta faute après tout. Tu as bu comme un trou hier ! Tu récoltes ce que tu as semé. Tiens, je suis charitable. Je me suis dit que tu n'arriverais pas à te faire à manger aujourd'hui. J'avais fait une tourte et j'en ai trop. Lâche ça Alistair, c'est pour Ichi ! Je te fais du café !

Ichigo regarda perplexe la jeune femme s'activer comme si elle était chez elle. Alistair prit une chaise à côté du roux

-          Je ne sais pas ce que tu cherchais à oublier hier, Ichi… mais t'en a impressionné plus d’un ! Nous qui pensions que tu étais une petite nature. On n'a pas réussi à boire la moitié de ce que tu as bu hier !

-          À ce point là ? Murmura Ichigo.

-          Ouais ! Impressionnant… fit le brun, admiratif.

-          On ne complimente pas quelqu'un parce ce que c'est le plus grand alcoolique de la Terre et de l'au-delà ! finit Heather dans un souffle.

Ichigo sursauta et scruta la brune qui appuyait sur le bouton de la machine à café. Elle prit ensuite la tourte qu'elle avait amenée et se dirigea vers le four où elle l'enfourna et mit le thermostat. Elle finit par se tourner vers lui et lui demanda…

-          C'est vrai que tu t'es marié avec cet abruti de blond ?

Ichigo ouvrit la bouche mais c'est Alistair qui fut le plus rapide.

-          Quoi ? Tu t'es marié ? Et avec un homme ? C'est qui… Hirako Shinji, le blond que tu as défendu l'année dernière ?

-          Boucle-là Alistair ! Ce n'est pas toi que je veux entendre…

Ichigo s'était rembruni et posa son coude sur la table et appuya sa tête sur sa main dépliée.

-          Où est ton alliance Ichi ? demanda Heather.

-          Je lui ai rendu…

-          Pardon !

-          Tu es marié ? reprit Alistair, stupéfait.

-          Oui… et c'est bien avec Hirako Shinji.

-          Pas possible… Aïe ! Mais arrête de me frapper la grue ! gronda Alistair.

-          La grue te démonte la tête la prochaine fois que tu l'appelles comme ça !

Elle poussa Alistair de la chaise et s'installa à côté d'Ichigo.

-          Qu'est ce qui s'est passé pour que tu te laisses mourir à petit feu alors que tu es un shinigami ?

-          Un qu… Aïlleux ! Mais…

-          Ferme-là où tu vas comprendre la signification du mot douleur, Alistair ! dit calmement la petite brune.

Ichigo scruta la jeune femme intensément puis finit par lui dire…

-          Que t'a t'il dit sur nous ?

-          Sur les Dieux de la Mort ? Tais-toi Alistair ! Avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche.

Qu'il laissa d'ailleurs grande ouverte comme celle d’un poisson !

-          Oui !

-          En fait, il m'a flanqué la plus belle trouille de ma vie en m'enfermant dans un truc et surtout quand il était pendu par les pieds dans le ciel. Il m'a simplement dit qu'il était un Dieu de la Mort et qu'il pouvait me faire disparaître de la surface de la Terre en faisant croire qu'il s'agissait d'une mort naturelle. Il portait son drôle de masque aussi. Il m'a dit que tu étais pareil à lui à part que toi tu étais vivant ! Et que tu étais une sorte d'anachronisme dans le milieu.

-          Je vois… Je suis bien un shinigami ou Dieu de la Mort. Mais pour être plus précis, je suis un vizard. Ce sont ceux qui ont acquiert les pouvoirs des hollows. 

-          Ce sont les monstres ?

Ichigo la regarda, stupéfait !

-          Comm…

-          Comment je le sais ? Parce que je vois les fantômes depuis quelques temps… et même ces monstres avec leurs horribles hurlements. Et puis, j'ai vu des drôles de types avec un pyjama noir et une épée. Y'en a deux qui discutaient devant moi sans qu'ils ne se rendent compte que je les voyais. Et ils parlaient des hollow et apparemment, il recherchait un certain Kurosaki Ichigo !

-          Pardon ?

-          Tu as l'air d'être très connu dans le petit monde de l'au-delà !

-          Que me veulent-ils ?

-          Aucune idée… Si ce n'est l'apparition de je ne sais pas quoi et qu'ils n'arrivent pas à s'en débarrasser.

-          Qu'ils se débrouillent ! marmonna Ichigo.

-          Euh… vous pouvez me dire de quoi vous parlez depuis tout à l'heure là ? demanda Alistair.

Heather entreprit alors une lente explication, comme si l'étudiant était devenu un demeuré fini. Alistair afficha un air de "Tu te fous de moi là ?". Finalement, elle lui rétorqua devant ses réponses incrédules, que cela lui importait peu qu'il comprenne ou pas. Après tout, les histoires d'Ichigo ne le concernaient pas. Alistair souligna qu'elles ne la concernaient pas non plus !

Heather se leva et sortit trois assiettes et des couverts ainsi que des verres. Elle prit une tasse à café et servit Ichigo, elle et Alistair, qui but une grande gorgée, se brûla la gorge ! Ce dernier courut se servir un verre d'eau sous l'œil goguenard des deux autres qui observaient son manège.

-          Imbécile! marmonna Heather. Donc, que s'est-il passé avec ton mari pour que tu veuilles doucement passer de vie à trépas ?

Ichigo resta silencieux quelques instants puis finit par raconter ce qui lui était arrivé. Heather fronça les sourcils puis se leva car la sonnette du four avait retenti. Elle sortit sa tourte et coupa trois généreuses parts qu'elle mit dans des assiettes. Elle reposa le reste sur le plan de travail et s'installa et dit d'un ton autoritaire au roux :

-          Tu manges !

Elle prit une bouchée et finit par lui dire :

-          Tu sais… il n'a pas tort et toi non plus ! La seule chose, c'est que vous ne vous êtes pas expliqué avant. Il est normalement devenu la personne la plus importante pour toi. Et ça a du le blesser que tu fasses prévaloir quelqu'un d'autre avant lui. Envahissante belle-famille ! dit-elle songeuse.

Elle soupira et reprit :

-          Je ne sais pas si lui il a de la famille, mais s'il n'en a pas cela peut-être dur pour lui de comprendre. Il avait l'air de tenir beaucoup à la création d'un foyer, donc quelque part c'est que cela devait lui manquer. Par contre, je ne pense pas qu'il veuille que tu te sépares de ta famille à toi. Simplement, que tu lui fasses sentir que tu l'aimes. Et ça… c'est plus compliqué car parfois, tu es très… distant. Tu ne t'en rends pas compte, ce qui peut-être cruel. Enfin ! Lui, n'a pas été très fin en voulant t'imposer brutalement son point de vue. J'aurai pensé qu'il serait plus psychologique et qu'il aurait pu t'amener les choses plus doucement. Comme quoi !

-          C'est moi qui me suis trompé ?

-          Oui et non ! Vous aviez raison tous les deux. On ne doit pas changer pour la personne que l'on aime, mais il faut aussi faire des concessions. La vie à deux est drôlement compliquée, tu sais.

-          Tu as l'air de savoir de quoi tu parles… fit Ichigo, ironique.

-          À la différence de toi ou d'Hirako, moi j'ai vu la relation de mes parents. Et elle est très passionnelle. Cela aura été difficile pour moi de ne pas voir leurs disputes, leur fou rires, leur complicité, leur bouderie et j'en passe et des meilleurs. Ils étaient un peu comme toi et Hirako aussi, autrement dit : deux têtes de mule ! Et ça… cela complique la vie. Mais, s'il y a une chose dont je suis sur c'est qu'Hirako t'aime et même énormément. Il te couve du regard, si tu as besoin de quoique ce soit, il se précipite pour te l'obtenir. Son expression change du tout au tout quand il pose ses yeux sur toi.

-          Comment sais-tu cela ?

-          Je vous ai observé quand il venait te chercher tous les matins quand tu sortais de l'hôpital. Même si vous me terrorisiez, je trouvais ça trop mignon. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, il y a un bout de chemin qui est identique au mien.

-          Oh… Je n'avais pas percuté !

-          Enfin, c'était très intéressant quand tu te faisais pousser dans une ruelle ! dit-elle en éclatant de rire.

-          Une ruelle ? demanda Alistair !

-          T'es trop jeune ! marmonna Heather.

Ichigo avait rougi.

-          Tu as vu "ça" ? demanda t'il d'une voix blanche.

-          Oh que oui. Tu étais trop mignon d'ailleurs ! Mais, je n'ai pas tout vu… Rassure-toi ! Donc, je garderai ta dignité sauve.

Ichigo plongea sa tête dans son assiette.

-          Donc, pour finir… Hirako t'aime, te désire et est prêt à beaucoup de sacrifices pour toi ! Parfois, j'ai même l'impression qu'il t'aime plus que toi. Ou que son amour est beaucoup trop fort. Il me fait toujours penser à quelqu'un qui a peur que la personne qu'il aime disparaisse. Pourtant, les Shinigamis ou Vizards ne peuvent pas mourir ? Si?

-          Nous pouvons mourir…

-          Oh… alors, la vie après la mort n'est pas éternelle ?

-          En fait, tu deviens une âme qui réside à la Soul Society mais tu peux aussi mourir d'un accident, d’une maladie etc.

-          Mais qu'est ce que tu deviens si tu meurs alors que t'es déjà mort, tu disparais ?

-          Non… Tu redeviens pendant un temps une particule spirituelle et tu te réincarnes après !

Heather réfléchit à la question. Alistair les regardait suspicieux et demanda à Ichigo :

-          Mais en tant que Dieu de la mort tu fais quoi ? Tout le monde évolue comme toi ?

-          Non, en fait peu d'âmes deviennent Shinigami. Et la fonction d'un shinigami est d'éliminer les hollow et de pratiquer des konso ou enterrement de l'âme pour permettre à ces dernières d'aller vers la Soul Society.

-          Super métier ! marmonna Alistair. C'est sur que tu t'ennuis pas !

-          Pourquoi tu ne portes pas de pyjama noir toi ?

-          D'abord parce ce que je suis humain. C'est mon âme qui porte l'uniforme shinigami.

-          Tu as aussi une épée ? demanda Heather, gourmande.

-          Ouais ! fit Ichigo, fatigué.

-          Waouh ! J'aimerai bien te voir, dit-elle, excitée.

-          Une autre fois ! marmonna Ichigo.

Il se leva et débarrassa la table. Heather se leva et commença à préparer la vaisselle.

-          J'aimerai rester seul… Heather !

-          Non. Tu vas te morfondre. On t'emmène prendre l'air Alistair et moi. On va te faire oublier ton chéri… il faut bien que tu survives jusqu'à ce qu'il revienne.

-          Tss… Le fera t'il un jour !

-          Si toi tu as su l'appeler, je suis certaine que vu la façon dont il t'aime qu'il te contactera.

-          Et s'il ne le fait pas ?

-          Tu pourras te dire que tu as été le plus grand crétin que la Terre ait portée !

-          Merci !

-          Fais pas la gueule et va te changer pendant qu'Alistair et moi on s'occupe de tout !

-          Pourquoi moi ? demanda ce dernier.

-          Parce que t'as rien fait depuis tout à l'heure à part poser des questions débiles.

Ichigo souffla et récupéra des vêtements et alla se prendre une douche. Il fit ses ablutions rapidement et s'habilla tout aussi rapidement. Il n'avait pas envie de réfléchir de toute façon. Ils se retrouvèrent dehors par une froide journée d'hiver juste avant Noël.

-          Ca vous dirait les garçons de passer les fêtes de Noël dans ma famille ?

-          Euh… on va gêner ! dit Alistair et tu sais, j'ai mes propres parents !

-          Ok ! Et toi, Ichi ? Tu n'as personne ?

-          Euh… Je sais que pour vous les Européens Noël… c'est la famille ! Alors, je ne veux…

-          Je vais m'ennuyer comme un rat mort. C'est dans un tout petit village et on part au matin et on rentre le soir ! Allez, tu n'as personne ici…

-          Si cela ne te dérange pas !

-          Mais non, c'est offert de bon cœur. Faudra que je prévienne maman…

Heather haussa les épaules et bientôt ils se retrouvèrent dans une bibliothèque parce qu'Heather avait besoin d'un livre, puis chez un disquaire parce qu'Alistair avait besoin d'un vinyle, et enfin dans un salon de thé. Heather avait soutiré pas mal de renseignements à Ichigo et finalement, elle dit à ce dernier au bout d'un moment :

-          Tu sais… Je téléphonerai à ton père. Il s'inquiète pour toi…  Et puis, si tu veux débrouiller ton histoire avec Shinji, il va falloir que tu sois clair avec toi-même et tes proches ! Tu ne peux pas toujours rester dans le flou.

-          Là-dessus, je suis d'accord avec elle Ichi. Que vas-tu dire à Hirako quand il rentrera et qu’il te reposera la question ! Il faut que tu prennes tes responsabilités. Tu es marié mon pote !

-          Je… je le ferai !

Ichigo touilla consciencieusement son chocolat et en sortit de la mousse pour la happer. Ses pensées filaient à toute allure.

-          Le plus tôt sera la mieux pour toi et ta famille. N'oublie pas qu'ils sont au Japon !

-          Oui…

Pensif, Ichigo ferma les yeux quelques instants. Il était temps qu'il remette tout en ordre dans sa vie et dans ses priorités. Il quitta les jeunes gens en les remerciant chaleureusement. Heather lui dit :

-          Tu nous tiendras au courant, et si tu as besoin de te confier, tu connais nos numéros de portable.

-          Oui… Merci beaucoup !

Ichigo les quitta et rentra chez lui à pied. Cela lui permit de réfléchir à toute la situation. Il fut heureux en rentrant et salua Colin qui le fixait avec un air un peu plus soulagé.

°0°0°0°0°

Ichigo avait préparé tout un discours pour son père et finalement au moment où il composa le numéro, il oublia tout. Une heure de perdue ! Il allait raccrocher quand il entendit la voix de son père :

-          Moshi moshi !

-          Papa !

-          Oh Ichigo ! Je ne m'attendais pas à ce que tu m'appelles !

Isshin semblait ravi du coup de fil de son fils.

-          J'avais… besoin de te parler !

-          Quelque chose t'es arrivé ?

Un petit silence s'installa.

-          Réponds-moi où je vais faire une attaque !

-          Tu ne peux pas, tu es déjà mort !

-          Fils cruel ! Alors… dit-il plus sérieusement… Qu'est ce qui te tracasse depuis ton retour de ton voyage en Espagne ?

-          Papa… tu m'en voudrais, si je te disais que… j'étais gay ?

-          Euh… tu es gay ?

-          En fait, je t'ai préparé un discours très long et j'ai tout oublié. Alors, je vais te dire les choses telles qu'elles sont à l'heure actuelle, mais je n'ai jamais été aussi mal de toute ma vie…

-          … Je t'écoute, fils !

-          Je suis tombé amoureux d'un homme il y a quelques mois de cela. Je sortais encore avec Heather à l'époque. C'est arrivé et c'est tout… Et puis, il m'a fait une proposition de mariage, il a double nationalité Japonaise et Espagnole… et en Espagne on accepte les mariages gays.

-          Et tu t'es marié ?

-          Oui…

Silence.

-          Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ?

-          Parce que… tu le connais !

-          Je connais un japonais qui a la double nationalité japonaise et espagnole et qui vit en Angleterre apparemment ?

-          C'est… c'est un vizard !

-          Oh… Ne joue pas aux devinettes. Qui est-ce ? demanda Isshin très sérieusement.

-          Hirako Shinji… fit Ichigo d'une petite voix.

-          Pardon ? Tu t'es marié avec… avec un homme plus vieux que moi ?

-          Ah… il est plus vieux ?

-          Mais Hirako aime les femmes ! Et toi aussi… enfin, c'est ce que je croyais !

-          Nous aussi…

-          Pourquoi ?

-          J'en sais rien…

-          Non, pourquoi vous êtes-vous disputés !

-          Comment le sais-tu ?

-          Te connaissant et connaissant le caractère parfois pas très mature de l'ex-capitaine de la 5^ème division, je me dis que vous faites un couple drôlement explosif. Alors, c'était quoi le motif de votre dispute ?

-          Il me demande de vivre en Espagne avec lui après mes études et il refuse de me laisser revenir à Karakura.

-          Je vois ! fit Isshin, songeur. Et bien, je ne vois pas où est le problème… Après tout, c'est lui que tu as choisi pour faire ta vie.

-          Mais, et la promesse de revenir…

-          Ichigo ! Je ne pense pas que tu te sois marié avec lui pour le plaisir, mais certainement parce que tes sentiments pour lui sont sincères. Et apparemment lui aussi pense la même chose. Je n'aurais jamais cru qu'il se marierait un jour d'ailleurs. Dis-toi bien, que ce n'est pas avec moi que tu construiras ton couple. Mais avec lui… alors, tu n'as pas à te disputer avec l'amour de ta vie à cause de tes parents. Je suppose que tu t'es buté sur tes positions et lui aussi ?

-          Oui… Ichigo s'était assis sur le sol, le dos contre le mur.

-          Et vous êtes sur le point de divorcer à peine marier ?

-          Je ne sais pas… mais, on ne se parle plus depuis mon retour. J'ai essayé de le contacter mais, il ne me répond pas.

-          Que lui as-tu dit ?

-          Qu'il ne m'approche plus…

-          T'es dur ! s'exclama Isshin.

-          Il ne m'a pas épargné non plus.

-          Hum… les disputes dans un couple, c'est pénible… Mais alors, moi j'adore les réconciliations, fit Isshin en gloussant d'une manière perverse.

-          Pardon ?

-          Dis-toi que c'est juste une tempête parmi tant d'autres qui vont se succéder.

-          Toi et maman vous ne vous êtes jamais disputé !

-          Ah tu crois ça toi ? Isshin éclata de rire. Si tu savais comme nous avons pu nous crêper le chignon ta mère et moi. Enfin, ta mère surtout ! Mais on évitait de le faire devant vous. Apparemment, nous y sommes bien arrivés…

-          Oui… mais vous ne vous êtes pas séparé comme nous.

-          Nous ne vivions pas la même histoire que vous. Chacun à sa vie, ses problèmes, ses bonheurs. Chacun à sa personnalité, ses qualités et ses défauts. Laisse le temps faire son œuvre. Hirako reviendra vers toi c'est sur !

-          Je l'espère…

-          Pourquoi ne m'as-tu pas invité au mariage ?

-          Il y avait 195 vizards invités…

-          Oh… Il est clair que moi et les filles, nous aurions été en danger !

-          Hum… Hirako et moi on viendra vous rendre visite… si on s'est réconcilié cet été.

-          Ichi ne me fait pas de promesses. Voit d'abord avec Hirako et tu m'annonceras ta venue ou non pour cet été. Ichigo… N'oublie pas que maintenant, c'est lui ta priorité. On comptera toujours dans ta vie… je le comprends bien. Mais, si on se marie c'est parce ce qu'on a le désir de fonder sa propre famille. Cela ne veut pas dire abandonner.

-          C'est ce que m'avait dit Shinji, souffla Ichigo, coupable.

-          Vu son caractère, il a dû te l'annoncer assez crûment. Ne t'inquiète plus pour ça. Laisse-le se remettre. Il reviendra… En tout cas, maintenant je vais pouvoir dormir. J'étais tellement inquiet ces derniers temps que je priais pour savoir enfin ce qui pouvait te bouleverser à ce point. Je suis rassuré… Je te souhaite bonne chance. Tiens-moi au courant quand même de l'évolution de votre relation, fit Isshin mi-moqueur, mi-soucieux.

-          Très bien…

-          Mais c'est quand même une sacrée nouvelle. Mon fils est marié… avec un homme ! Isshin éclata de rire.

-          Papa… ce n'est pas drôle !

-          En tout cas, tu n'as toujours pas le sens de l'humour. Si j'avais su que c'était Hirako qui te brancherait, je t'aurai fait un petit cour là-dessus car connaissant le personnage. Il se remit à rire et se dit à lui-même, j'ai Shinji Hirako comme gendre. C'est la meilleure !

À ce moment là, Ichigo imagina très bien son père se tordre de rire en se tenant les côtes. Il tempêta contre son père et ce dernier finit de rire et lui souhaita bonne chance pour la suite des événements.

Le roux raccrocha, soulagé d'avoir avoué à son père son mariage et sa relation avec Shinji. Maintenant, il envisagea sa vie avec le vizard blond. Il fallait qu'il le revoie et qu'ils s'expliquent sérieusement. Ichigo contempla quelques secondes son portable.

Il préféra finalement lui écrire un SMS : Shinji, I will Always love you & Forever. Sorry ! Ichi.

Il se demanda si le blond serait sensible à son message. Surtout qu'il avait horreur de ce genre de déclaration amoureuse. Mais comment faire passer ses émotions… sans paraître mièvre ? Il appuya sur entrer. Il se leva pour se faire un café. Il avait besoin d'un remontant. Il ouvrit sa radio au passage… Il avait besoin d'un peu de compagnie. Il entendit son portable vibrer. Son cœur battit à tout rompre. Il l'ouvrit et lut le sms qui venait de Shinji. Sa main trembla et sa vue se brouilla un peu. Il parvint quand même, au bout de quelques secondes, à lire :

-          Moi aussi, gamin.

C'était court, mais tout à fait dans le style de Shinji. Il lui envoya un nouveau message.

-          On pourrait se voir et se parler prochainement ?

Quelques minutes plus tard, il reçut un sms de son mari.

-          Oui, je te promets que nous nous parlerons très bientôt. Mais, je ne sais pas encore quand.

Ichigo répondit rapidement. 

- Je suis impatient…

Réponse – Moi aussi Ichi.

Ichigo : Tu me manques

Shinji : À moi aussi.

Ichigo : Je veux entendre ta voix…

Shinji : Appelle-moi !

Ichigo attendit quelques secondes et composa le numéro de son mari. Il décrocha immédiatement.

-          Ichigo… La voix était douce à son oreille.

-          Shinji… Je suis tellement désolé…

L'émotion d'Ichigo était palpable.

-          Moi aussi. Je te présente également mes excuses …

-          Ce n'est rien…

-          Si Ichi. C'est grave ce qui nous est arrivé. Tu es la seule personne que j'aime sur Terre. Comment pourrais-je le prendre à la légère ?

C'était la première fois que Shinji lui avouait ses sentiments. Une larme coula le long de sa joue de soulagement. Il était enfin libéré de toute la tension qu'il avait accumulé ces derniers temps.

-          Shinji, tu es en Espagne ?

-          Oui… J'ai besoin d'un peu de temps avant de venir te voir.

-          Que se passe-t-il ?

-          Je… Je dois à nouveau maîtriser mon hollow.

-          Mais…

-          C'est pour cela que je ne pouvais pas te répondre avant. J'ai gardé tous tes messages et j'attendais que tu me contactes à nouveau pour te demander un peu de patience. Je t'avoue que… Je n'ai pas osé le faire et je ne pouvais pas le faire après tes dernières paroles.

-          Je comprends. C'est de ma faute…

-          Ichi, c'est de notre faute à tous les deux ! rétorqua doucement Shinji. Et la fatigue ne nous a pas aidés et notre entêtement non plus.

Un petit silence s'installa.

-          Ichi, tu regarderas le courrier cette semaine. J'aimerai… enfin, si tu le souhaites que tu portes notre alliance.

-          Tu ne veux pas me l'apporter ?

-          Je ne peux pas venir tout de suite… Et sincèrement, je veux que tu la portes comme moi. Je me sentirai mieux. Enfin, si tu le souhaites…

-          Je la passerai à nouveau à mon doigt. Elle ne me quittera plus !

-          J'y compte bien. La voix redevenait un peu moqueuse et assurée.

Un silence confortable et intense en émotions s'installa entre eux. Shinji finit par souffler à Ichigo :

-          Je t'appellerai la prochaine fois mon amour.

-          Shin…

-          J'ai juste besoin d'être bien à ce moment là.

-          Les autres sont avec toi ?

-          Oui… Au fait Ichi… Je veux bien que tu parles à Heather, mais je t'interdis d'en faire ta maîtresse.

-          Imbécile ! Au fait… Comment tu sais pour Heather ?

-          On te surveille pour que tu ne fasses pas de bêtises… J'ai appris que tu fumais, que tu buvais et que tu dormais sur les trottoirs ! On ne peut pas te laisser tout seul !

-          Tu savais que je fumais.

-          J'avoue l'avoir oublié…. Ichigo, je te rappelle prochainement. Il faut que je te laisse….

-          Sh…

-          Je t'aime, gamin !

Ichigo voulu répondre, mais seul le bip lui répondit. Il regarda son téléphone, perplexe. Il finit par s'effondrer de soulagement sur la table de la cuisine. Un sanglot vint le secouer violemment. Il était heureux et malheureux. Heureux que Shinji lui ait dit qu'il l'aimait clairement et malheureux qu'il doive à nouveau combattre son hollow intérieur. S'ils ne s'étaient pas disputés… Mais comme disait le diction ou quelque chose du genre… Avec des "Si" on peut refaire le monde !

Shinji ferma son portable. Sa main tremblait. Il avait tellement attendu ce coup de fil… Il n'espérait plus le recevoir à vrai dire. Au début, il n'avait pas répondu par fierté et aussi à cause de ses crises de hollowification qui l'empêchaient d'avoir toute sa raison. Doucement, il reprenait le contrôle de lui-même et pour une fois, les autres lui avaient permis de retourner se reposer chez lui. Cela lui avait fait du bien de ne plus être sous la constante surveillance des autres vizards et de sortir de l’entrepôt. Cette crise n'était vraiment pas comme sa première transformation. Il avait l'impression de devenir fou par moment et d'avoir toute sa tête les minutes suivantes.

Lorsqu'il avait reçu un message sur son portable, il avait cru que c'était l’un de ses amis qui l'appelait. Mais qu'elle n'avait pas été sa stupéfaction de découvrir le nom d'Ichigo sur l'écran. Une chance qu'il était allongé à ce moment là… Il avait ouvert sa messagerie et la lecture du SMS l'avait vraiment bouleversé. C'était exactement ce qu'il avait envie d'entendre. Il avait retenu son souffle et attendit quelques minutes afin que son cœur retrouve un rythme normal.

Il avait répondu et avec surprise il avait reçu un autre message… jusqu'à ce qu'il entende la voix d'Ichigo. Il s'était enroulé dans la couverture le temps de la conversation. Il avait presque le sentiment que son amant le tenait dans ses bras. Il aurait tout donné pour le rejoindre immédiatement, mais les crises étant encore nombreuses, il ne pouvait pas et ne voulait pas le perturber plus qu'il ne l'était déjà. Il avait su pour la cigarette, sa soirée très arrosée et Heather… Cette partie là était celle qu'il avait le moins apprécié même si c'était pour le bien d'Ichigo.

Finalement, il avait coupé la conversation un peu brutalement. Il sentait doucement les vagues de son propre reiatsu l'étouffer et il avait entendu des pas précipités s’approchant de sa chambre. Sa main et son corps tremblaient, mais ce ne fut que brièvement car un coup lui fut porté à la nuque et il tomba dans les limbes de la confusion.

°0°0°0°

Risa regarda le corps évanouit du blond. Elle était arrivée à temps pour lui porter un coup à la tête. Elle vit le portable de Shinji sur le lit. Après l'avoir réinstallé confortablement, elle le prit et s'assit au bout du lit. Elle ouvrit le téléphone et consulta l’archive des appels et des sms et tomba sur la conversation de Shinji et d'Ichigo. Elle eut un sourire. Elle téléphona alors à Rose pour l'avertir des nouveaux développements qui s'étaient produits durant la dernière demi-heure. Les deux vizards étaient maintenant tous les deux soulagés. Tout allait pouvoir s'arranger à présent.

°0°0°0°

Ichigo passa les fêtes de Noël avec la famille d'Heather. Tous furent heureux d'accueillir un ami d’Heather même s’il n'était plus son petit ami. Son père lui avoua qu'il se demandait si sa fille avait autant d'amis qu'elle le prétendait. Il se faisait beaucoup de soucis pour elle. Ichigo le rassura et ce dernier lui adressa un sourire reconnaissant. Pendant le repas, il reçut un appel de Shinji. Ichigo s'excusa et tous lui permirent de quitter la table. Le roux alla s'isoler dans la cuisine et se mit à discuter en japonais pour être sûr que personne ne comprenne.

-          Ichi ?

-          Comment vas-tu Shinji ?

-          Mieux… Surtout si j'entends ta voix.

-          Pourquoi ne m'appelles-tu pas plus souvent ? demanda Ichigo, soucieux.

-          Je le voudrai… mais…

 Shinji hésita.

-          As-tu besoin de moi ? demanda Ichigo, inquiet.

-          Si cela devait mal tourner… certainement, Ichi.

-          Je suis désolé. C'était moi à l'origine qui avait des problèmes et maintenant…

-          Ccchhhuuuttt ! J'y suis arrivé une fois, une seconde fois ne me fait pas peur.

Hirako essayait d'être rassurant, mais sa voix n'était pas aussi assurée qu'il essayait de le faire croire.

-          Je préférerai être près de toi mais Kensei refuse…

-          Kensei, Rose, Hatch, Risa et tous les autres sont au courant et font déjà tout leur possible.

-          Mais je devrai être auprès de toi ! Et tu refuses…

Ichigo était contrarié et malheureux de ce refus, de cette mise à l'écart.

-          Ichi. Il y a une chose que je ne veux pas que tu fasses pour moi… c'est de me donner le coup de grâce !

-          Shinji… il y a une chose dont tu devrais prendre conscience. C'est qu'en m'éloignant des problèmes que tu as… C'est comme si tu me rejetais à ton tour. Dans le contrat de mariage c'est indiqué pour le meilleur et pour le pire. Comment veux-tu que j'aille bien si tu m'exclus des moments difficiles ? Ce n'est pas comme cela que nous créerons une relation durable… En es-tu conscient au moins ?

Un silence s'installa. Shinji finit par murmurer :

-          Veux-tu venir me voir ?

-          Oui… Ne m'éloigne plus de toi ! Si je te disais la même chose… que me dirais-tu ?

Nouveau silence.

-          Alors viens !

-          Je… je vais regarder les réservations, je ne sais pas quand je vais arriver… Mais, je serai là !

-          Je t'attendrai…

La voix de Shinji reflétait un réel soulagement. Ichigo fut plus déterminé encore à aller en Espagne.

-          J’arrive le plus rapidement possible. Je te rappelle dès que je connais le jour et l'heure de mon arrivée.

-          Très bien… Je te laisse Ichi. J'attends de tes nouvelles avec impatience.

Ils raccrochèrent et Ichigo rejoignit la famille d'Heather. Il expliqua, confus, la situation et la petite brune le tira dans sa chambre. Elle ouvrit sa connexion Internet et tous les deux regardèrent les vols en partance pour l'Espagne. Ichigo eut de la chance, un désistement lui permit de réserver à la dernière minute pour le lendemain midi. Il regarda les heures d'arrivée et le temps que son voyage prendrait. Il essaya de joindre Hirako sur son téléphone mais ce dernier n'était plus joignable.

Ils retournèrent à table et l'ambiance se fit un peu plus joyeuse. Le père d'Heather leur proposa de dormir à la maison. Il les raccompagnerait de bonne heure le lendemain matin. Ichigo finit par accepter même s'il rongeait son frein. Le matin, ils quittèrent la bourgade à 9h et arrivèrent à Oxford tranquillement vers 9h40, son père n'étant pas un fou du volant. Ichigo n'avait absolument pas regardé le paysage bucolique autour de lui. La seule image qui flottait dans sa tête était l'image de son mari.

Ichigo quitta Oxford en taxi et se retrouva à l'aéroport de Londres juste à temps pour prendre son avion. Il était fébrile et n'arrivait toujours pas à joindre son amant. La tension commençait doucement à le gagner. Il essaya ceux des autres vizards mais aucun ne semblait disponible. Il débarqua rapidement à l'aéroport de Madrid. Ayant maintenant la double nationalité, les formalités s'effectuèrent plus vite. Il prit un taxi pour l'appartement de Shinji. Il déposa ses valises et, après avoir fait le tour de l'appartement, il se rendit compte qu'il n'y avait personne. Il essaya de joindre quelqu'un, mais personne ne décrochait. Le cœur d'Ichigo commençait à battre sérieusement la chamade. Il était entré une nouvelle fois dans la chambre et vit soudain que sur la table de chevet de son mari se trouvait une photo de lui qui devait dater de la semaine dernière. Il fronça les sourcils.

L'entrepôt ! Cela sembla soudain évident. Il sortit son badge de shinigami remplaçant et s'installa sur le lit. Ichigo plaça l'artefact sur lui et sortit de son corps. Il quitta le lieu très rapidement et se retrouva dans les rues de Madrid. Il ne connaissait strictement rien à la ville. Comment allait-il retrouver les autres ? Il était toujours aussi mauvais pour dénicher des reiatsus et Hatch avait certainement créé des Kekaï autour de l’entrepôt. Pourtant, il sentait qu'il y avait une urgence… son cœur lui disait que Shinji avait besoin de lui. Malgré la panique qui l'envahissait rapidement, il se concentra pour trouver une étincelle, quelque chose auquel il pourrait se raccrocher.

Finalement, au bout de longues minutes interminables… Il sentit un très faible reiatsu. Un vizard qu'il ne connaissait pas ? De toute façon, il devait en avoir le cœur net. Il se précipita et au bout de quelques minutes se retrouva dans la ville commerçante de Madrid… L'énergie spirituelle qu'il avait ressentie n'était pas celle d'un vizard, mais celled'une personne dotée de pouvoirs médiums très développés. Il se concentra à nouveau, se maudissant pour ses piètres capacités à ressentir l'étincelle de son mari.

Dans sa tête, une cartographie de la ville apparut. Ichigo ressentit des reiatsus suffisamment importants mais qui devait appartenir à des humains. D'autres devaient être des hollows en maraudes. Enfin, il trouva quelque chose… ce n'était pas quelque chose de flagrant. Il retenait même son souffle pour ne pas en perdre la trace. Mais, il était certain que ce n'était ni un hollow, ni un humain ou un shinigami. De toute façon, il n'avait que ça, donc il se précipita dans la ville pour retrouver la trace de cette mince énergie spirituelle qui lui semblait un peu familière. Il sut que c'était cela quand il se rendit compte qu'il se trouvait enfin dans la zone des entrepôts de Madrid. Il se laissa guider par les essences qu'il percevait beaucoup plus distinctement maintenant. Il atterrit doucement sur le sol et regarda autour de lui et, finalement, il se retrouva devant un Kekaï que seul Hatch pouvait construire. Il le traversa et parcourut le bâtiment.

Il trouva enfin la porte lui permettant d’accéder à un immense escalier menant à une salle comme celle qu’Urahara ou les vizards savaient construire. Il arriva enfin devant un attroupement de vizards et vit un immense kekaï. Il y aperçut Rose à l'intérieur avec Shinji… transformé en hollow. Le cœur d'Ichigo se fendit en deux. Personne ne faisait attention à lui. Tous regardaient, les yeux exorbités, le combat entre les deux ex-capitaines. Ichigo entendit enfin Kensei dire à Risa…

-          Je suis désolé Risa je ne peux pas y retourner… et personne n'est suffisamment fort pour lui tenir tête à part nous. Tu vas devoir y retourner…

-          S'il le faut… dit cette dernière, résignée.

-          C'est moi qui irai ! dit sombrement Ichigo. Il se dirigea devant le Kekaï et demanda à Hatch de lui créer une ouverture.

Kensei et Risa allaient l'en dissuader ainsi que les autres vizards mais lorsqu'ils rencontrèrent son regard, tous s'en abstinrent. Finalement, Ichigo entra et Rose lui passa le relais. Ichigo remercia le blond et prit Zangetsu dans sa main. Voyant l'état de Shinji, il plaça son zanpakuto devant lui et cria :

-          Bankaï !

Il se transforma et posa la main sur son visage pour créer son masque. Il ne se posa pas de question quand un céro vint dans sa direction. Il se déplaça rapidement et même si son cœur s’était serré, il attaqua l'ex-capitaine de la 5^ème aussi sûrement que s’il s’était trouvé face à Aïzen. Il savait qu'il ne devait pas rester plus de dix minutes dans la pièce donc, il para tous les coups qui lui pleuvaient dessus. Shinji était certainement l'adversaire le plus coriace auquel il aurait affaire dans sa vie. Rapide, rusé, puissant et instinctif puisque sous le contrôle de son hollow, il devint vite évident qu'Ichigo ne faisait pas le poids face à son mari.

Mais ce dernier sentait qu'il était lui-même sous l'emprise de son propre hollow. Il devint plus rapide et plus instinctif dans ses attaques. Hatch avait beaucoup de mal à garder le kekaï en place. Leurs pressions spirituelles étaient en train d'affecter la caverne malgré toutes ses précautions. Ils étaient monstrueux. Ichigo parvenait au fur et à mesure que le combat avançait à parer de mieux en mieux les attaques et à porter lui-même des coups pour obliger Shinji à battre en retraite, sans toutefois le blesser.

-          Tu crois qu'il pourra tenir le rythme longtemps, demanda Rose à Kensei.

-          Ils sont presque équivalents. Ce que je crains, c'est qu'ils s'entretuent.

Tous les vizards présents avaient les yeux rivés sur le combat qui se déroulaient devant eux. Risa regarda sa montre et dit sombrement…

-          C'est bientôt la fin…

Tous étaient anxieux quand, tout à cou, à leur plus grande horreur, Shinji embrocha le roux au cours d'une fraction d'inattention de ce dernier alors qu'il paraît une attaque du blond. Ichigo, ayant reçu le coup de plein fouet, fut projeté en arrière, le zanpakuto de son mari planté dans le ventre.  Au même moment, Shinji arrêta de bouger et sa carapace blanche de hollow tomba quelques secondes plus tard. Tous les vizards s'étaient levés de surprise et une grande confusion régnait. Hatch brisa le Kekaï et Risa et Rose se précipitèrent vers Ichigo en compagnie d'Hatch, tandis que Kensei et les autres vizards se dirigeaient vers Shinji. Ce dernier se redressa difficilement et observa les mines bouleversées autour de lui ne comprenant pas pourquoi il régnait tant d'agitation. Pourquoi un tel brouhaha…

-          Ça va, Shinji ? demanda Kensei.

-          Oui… Alors, j'ai réussi ? demanda le blond, épuisé.

-          Oui… mais… C'est lui qui ne va pas bien…

Kensei pointa quelque chose du doigt et tous se reculèrent pour permettre au blond de voir un spectacle auquel il ne s'attendait pas du tout. Ses yeux s'élargirent d'horreur. Il se précipita vers Ichigo qui était étendu sur le sol et qui respirait difficilement.

-          Ichi… La voix d'Hirako était précipitée.

-          Shinji… souffla le roux. Je suis… tellement content….

Un filet de sang coula de sa bouche. Shinji tomba à côté de lui et son regard se porta sur son zanpakuto planté dans le ventre du vizard.

-          Sombre imbécile… souffla Shinji.

-          En…lève-le ! murmura Ichigo. Ça fait mal !

Shinji reprit difficilement sa respiration et finit par se redresser et enleva le plus doucement possible l'arme du corps étendu de son mari. Hatch en profita pour lui prodiguer les soins nécessaires. Ichigo s'évanouit lorsque le zanpakuto fut entièrement retiré de son corps.

-          Pourquoi ? demanda Shinji. Je vous avais dit que je ne voulais pas qu'il fasse un combat !

-          Il ne nous a pas laissé le temps… et… on n'avait plus la force Shinji, dit Risa d'une voix éteinte.

Ses yeux fixaient le sol, n'osant regarder ni l'ex-capitaine de la 5^ème division, ni le shinigami remplaçant gisant au sol.

-          Bon, on se calme. Ichigo n'est pas mort ! déclara Kensei.

-          Tu appelles ça comment ? demanda Shinji, narquois mais la voix tremblante.

Finalement, ce dernier finit par tomber à genoux à nouveau et prit la main du jeune homme entre les siennes.

-          Hatch… Dis-moi quelque chose de rassurant !

-          Il s'en remettra ! répondit-il calmement.

Shinji le regarda en coin entre ses yeux mi-clos et rétorqua :

-          C'est parce que je t'ai demandé d'être rassurant que tu me dis ça ?

-          Non… Il s'en remettra. On va juste le remettre dans son corps. Je pense qu'il a dû le laisser chez toi. Et il lui faudra un ou deux jours de repos, mais il s'en remettra. Il est passé par plus dur… souviens-toi !

-          Oui, mais c'était Aïzen qui l'avait embroché ! Là, c'est moi, hurla Shinji.

Il avait posé une main sur sa poitrine et foudroya le nécromancien du regard.

-          T'a faillis devenir veuf sur cette affaire là ! déclara Risa. Et ce n'était pas nous les responsables pour une fois !

-          Ferme-là si c'est pour me dire des conneries pareilles, maugréa le blond.

Mais l'émotion était trop forte. Il n'arrivait toujours pas à croire ce qu'il voyait devant lui. Si Hatch n'avait pas été là, il était certain qu'Ichigo était mort. Finalement, Hatch souleva le corps d'Ichigo et le plaça doucement dans les bras de Shinji. Ce dernier fronça les sourcils et demanda :

-          C'est une idée ou il a encore grandi ?

-          Je crois qu'il a finit sa croissance ton gamin !

-          Fou toi de moi toi ! Shinji foudroyant du regard Risa.

Le blond se sentit faible. Mais ne laisserait personne soulever sa moitié afin de quitter les lieux. Il utilisa le shunpo et laissa ses acolytes dans la caverne. Il se déplaça rapidement dans la ville pour enfin entrer dans son appartement. Il faisait nuit au moment où il passa le cadre de la fenêtre. Une chance ! Soupira-t-il.

Il remit l'âme d'Ichigo dans son corps allongé et finit lui-même par s'allonger à côté de lui. Il réussit à tirer la couverture, il enleva ses chaussures et celle d'Ichigo et les couvrit tous les deux. Il sombra dans le sommeil le plus profond qu'il n'eut jamais connu jusque là. Mais, cela l’aida nettement à s’endormir en sentant la chaleur du corps contre le sien.

°0°0°0°0°

Les deux hommes restèrent endormis deux jours d'affilés. Les vizards venaient leur rendre visite à tour de rôle… Mais, comme ils se reposaient et ne semblaient pas avoir besoin d'autre chose, ils les laissèrent dormir.

°0°0°0°0°

Ichigo se réveilla difficilement. Il porta la main à son abdomen à cause de la douleur et leva lentement les yeux pour rencontrer le regard de son mari.

-          Shinji…

La voix d'Ichigo était douce et surprise.

-          Tu as l'air de voir un revenant ! rétorqua Hirako légèrement moqueur mais tout de même inquiet.

L'orangé ne releva pas. Son visage était grave et son regard bouleversé. Il leva lentement sa main pour la poser sur la joue lisse de son mari et caressa sa peau avec son pouce. Shinji attrapa son poignet et retourna doucement sa main. Il déposa un tendre baiser à l'intérieur du poignet du roux. Ses lèvres dérivèrent vers ses doigts qu'il embrassa légèrement…

-          Je suis désolé Ichi. Je... je t'ai embr…

Ichigo porta la main qu'Hirako tenait à la bouche du blond.

-          Shinji, je m'en fous. Tu es là… avec moi ! Si tu savais comme j'ai attendu cet instant.

L'orangé ne put continuer. Il sentait les larmes lui piquer un peu les yeux. Et l'une d'elle finit par couler sur son visage. Shinji fronça les sourcils et vint la cueillir avant qu'elle se s'écrase sur l'oreiller. Il la porta à sa bouche et il finit par se pencher sur le jeune homme étendu et dans l'incapacité de se lever.

-          Ichi, je ne veux plus que tu pleures pour moi. Je veux te voir sourire… tu ne souffriras plus à cause de moi.

-          Reste avec moi ! demanda Ichigo, suppliant.

Shinji se plaqua contre le corps du jeune homme et brossa doucement ses lèvres contre les siennes. Ichigo frissonna.

-          Je veux juste ta présence auprès de moi maintenant. Rien d'autre… Pas de paroles de regrets ni d'excuses… rien d'autre que de te sentir près de moi. J'ai eu si froid ces deux derniers mois… Réchauffe-moi !

-          Tout ce que tu veux Ichi… chuchota Shinji au creux de son oreille.

Shinji enveloppa de ses bras le grand corps immobile et le caressa doucement au travers des vêtements du jeune homme. Ichigo soupira d'aise et il finit par blottir sa tête dans le creux de la nuque du blond qui se pencha un peu plus pour profiter du souffle endormit de son amant. Il ferma les yeux et se laissa bercer par lui. Il resserra l'étreinte autour des couvertures et glissa une jambe entre celle d'Ichigo. Un bras s'enroula paresseusement autour de sa taille et il s'effondra à demi sur le corps plus grand. Shinji songea qu'il avait trouvé son paradis sur Terre.

Aiko finit les soins sur Ichigo. Elle rejoignit le groupe qui l'attendait dans le salon. Elle assura à Shinji et aux autres vizards présents qu'Ichigo était totalement remis de ses blessures.

-          La plaie est complètement cicatrisée. Il peut retourner en Angleterre sans problème et reprendre des activités normales d'humain ou de vizard.

Elle ajouta à l'attention de Shinji :

-          La prochaine fois, faites attention… Encore quelques centimètres et je n'aurais rien pu faire pour lui. Il a eu une sacrée chance que le zanpakuto n'ait atteint aucun organe vital.

Shinji maugréa et avait légèrement pâlit. Il n'aimait pas qu'on lui rappelle sans cesse cet accident. Bon sang, il ne souvenait même pas ce qu'il s'était passé. Comme s'il avait envie de tuer la seule personne qu'il aimait !

-          Il peut se lever ? demanda Rose.

-          Non. Je lui ai appliqué une goutte de shinten pour l'obliger à dormir. Je le trouve trop agité et il a besoin de se reposer.

-          Normal… marmonna Shinji. Dans trois semaines il a des partielles. Cela fait 15 jours que les cours ont recommencés.

-          Des cours ?

-          Médecine…

-          Oh… Il veut aider des humains ? demanda Aiko.

-          Mouais ! grogna Shinji.

-          Cela ne semble pas vous faire plaisir Hirako ! répondit doucement Aiko. Pourtant, il est plutôt gentil… je comprends qu'il veuille aider les autres. Après tout, il est encore humain.

-          Je le sais…

-          En fait, c'est pour cela qu'il en est tombé amoureux. C'est plus exotique de s'amouracher d'un humain ! se moqua Risa.

-          La ferme !

-          Je dois repartir… j'ai moi-même une clientèle qui m'attends. S'il y a le moindre problème qu'il soit ici ou en Angleterre, appelez-moi.

La jeune femme brune quitta l'appartement de Shinji et fut suivit quelques minutes plus tard par les autres vizards qui voulaient se changer les idées après toutes les péripéties des dernières semaines. Hirako ferma la porte d'entrée à clef derrière eux et finit par se diriger vers la chambre pour s'assurer que son mari était toujours vivant. C'était devenu une véritable angoisse !

0°0°0°0

Ichigo se réveilla de son sommeil lourd. Il regarda le plafond tout d'abord, mais ne le vit pas vraiment. Il faisait noir. Il sentit ensuite un corps mince contre le sien. Il tourna lentement son visage vers celui-ci et sentit plus qu'il ne vit l'anatomie de Shinji. Il finit par se lever subrepticement en prenant un grand soin de ne pas réveiller son amant.

Ichigo se dirigea vers la salle de bain et partit se prendre une douche dans la foulée. Il se sentait poisseux. Il se lava généreusement les cheveux qui lui collaient au crâne. Il détestait cela. Il s'observa dans la glace et regarda son ventre, mais ne vit rien de très flagrant… Enfin, une cicatrice supplémentaire. Il soupira. Il se rasa et s'habilla… Il savait qu'il ne pourrait plus dormir. Il avait trop profité ces dernières semaines des draps de Shinji… Ses nuits d'insomnies avaient été remplacées par des nuits de sommeil profond. Il traversa le couloir pour se rendre dans la cuisine. Il regarda l'horloge murale accrochée au mur. Il était 5 heures du matin. Ou presque… Il prit du café moulu et remplit la cafetière. Il ajouta de l'eau et appuya machinalement sur le bouton du percolateur. Il alluma la petite télé qui se trouvait dans la cuisine et mit une chaîne musicale en bruit de fond. Il trouva des toasts et en fit griller quelque uns. Il sortit la confiture. Shinji n'appréciait pas vraiment le sucré mais en achetait pour lui.

Ichigo ouvrit les portes du placard pour retirer deux bols quand il sentit deux bras lui encercler la taille. Une tête vint se placer entre ses omoplates.

-          … Tu es déjà levé… marmonna Shinji, la voix embrumée par le sommeil.

-          Je ne pouvais plus dormir.

-          Hum… j'ai du sommeil à rattraper ! dit en baillant le vizard.

-          Va te coucher alors !

-          Nan ! soupira le blond.

-          Tu vas encore te plaindre que je t'empêche de dormir ou je ne sais quoi, rétorqua Ichigo.

-          Je vais te tenir compagnie et après, je retournerais me coucher… avec toi !

-          Non… J'ai des cours à rattraper. Alors, tu vas dormir seul.

-          Même pas un câlin ! maugréa le blond.

Ichigo sourit légèrement. Il finit son geste pour récupérer les bols et les posa sur la table. Il se retourna lentement et se retrouva nez à nez avec le blond. Enfin, Shinji se retrouva à la hauteur de son cou. L'orangé eut un petit sourire et rencontra le regard exaspéré du plus âgé.

-          T'as l'intention de battre un record ou quoi ? Tu vas grimper jusqu'où comme ça ?

-          J'ai fini de grandir ! Enfin, je crois…

-          Tu te rends compte que normalement le seme et plus grand que l'uke et que dans notre couple c'est l'inverse. ?

Ichigo éclata de rire et s'échappa de ses bras. Il finit de poser les couverts sur la table et versa le café dans les bols. Sans se départir de son sourire, Ichigo ne put s'empêcher de le railler un peu :

-          Un seme qui porte un pyjama rose…

-          Il n'est pas rose !

-          Ah ! De quelle couleur est-il alors ?

-          En fait, à la base il était crème voir un peu dans les tons de beige et Risa a fait sa lessive avec mes affaires et il a changé de couleur. Et j'avoue que je ne sais pas déterminer la couleur qu'il a l'heure actuelle.

-          Rose !

-          Boucle-là… il n’est pas rose !

Ichigo s'assit à la table et commença à beurrer son toast. Son sourire ironique ne laissait rien présager de bon à Shinji quant à ses pensées.

-          Tu te fous de moi ?

Ichigo leva de grands yeux innocents et secoua la tête. Malheureusement, le coin de ses lèvres bougeait de manière qui ne laissait planer aucun doute quant à ses pensées. Shinji, exaspéré par son manque de coopération, se dirigea vers lui et en le foudroyant du regard voulut le faire taire. Dans un même mouvement, le roux attrapa la taille souple du blond et le fit basculer sur ses genoux. Shinji se retrouva sur les genoux d'Ichigo qui riait ouvertement maintenant.

-          Tu es un effronté ! Je me suis inquiété pour toi pendant quinze jours et voilà comment tu me remercies ?

-          Hum… pour rappel, c'est toi qui m’as embroché !

Shinji devint tout pâle encore une fois et Ichigo se mordit la langue. Il était évident que ce n'était pas un souvenir à lui rappeler trop souvent. Ses yeux ambre croisèrent les yeux noisette et il vit la souffrance au fond de ses yeux.

-          Je suis désolé Shinji. Je ne voulais vraiment pas te blesser.

-          Crétin ! C'est moi qui…

Ichigo avait fermé sa bouche avec la sienne et l'embrassa pour le faire taire. Le blond avait passé ses bras autour de son cou comme autour d'une bouée de sauvetage. Lorsque le baiser se cassa les deux hommes se regardaient avec tendresse. Ils reprenaient chacun leur souffle mais ils n'éprouvaient pas le besoin de s'exprimer.

L'orangé finit par murmurer :

-          On déjeune ?

-          Hum…

-          Après, j'aimerais regarder les horaires pour pouvoir rentrer en Angleterre. Je sais que tu ne vas pas être content… mais bientôt ce sont mes partiels et j'ai manqué pas mal de cours et je n'ai pas envie de rater mes examens.

-          J'ai déjà fait les réservations, nous prenons l'avion cet après-midi. Demain tu pourras retourner en cours.

-          "Nous" ?

-          Tu crois que je vais te laisser rentrer seul ? Bien sur que je serai là ! J'ai appelé sur ton portable la grue d'Heather pour qu'elle te ramène tes cours ce soir !

-          Oh… Tu as réussi à faire cela. Ichigo souriait de toutes ses dents.

-          Ne te fiche pas de moi !

-          Tu es adorable !

-          Là, je sens que tu vas rentrer tout seul… maugréa Shinji.

-          Tu m'as avoué tes sentiments ! chuchota Ichigo.

Shinji se raidit sur ses genoux.

-          Et comme à chaque fois il y a eu une catastrophe…

-          Aucune catastrophe n'est arrivée ! Je suis là…

-          À quel prix ?

-          Notre petit déjeuner refroidit, Shinji.

-          Tu changes de sujet de conversation ?

-          Non… Juste que si nous devons faire nos valises et partir cet après-midi, nous allons être définitivement en retard si on se dispute.

-          Très bien…

Le blond mangea rapidement et débarrassa la table. Il prit son portable et contacta les autres. Ichigo ne fit pas attention à ce qu'il disait. De toute façon, il allait être occupé entre ses bagages et les quelques cours qu'il avait prit. Il finit par sortir à l'extérieur pour se griller une cigarette. Il ne voulait pas fumer dans l'appartement de son mari et puis, il avait besoin de réfléchir à tous les événements qui s'étaient succédé. Ichigo salua les voisins de palier de Shinji. Il tira sur le cylindre et regarda les volutes de fumée qui s'élevait paresseusement dans les airs.

-          Tu réfléchis à quoi encore ?

Ichigo sursauta, surpris, et scruta les yeux noisette d'Hirako.

-          Je pensais à tout ce qui nous est arrivé ces derniers temps. Je me demandais si notre vie serait toujours ainsi.

-          Comment ? demanda curieux le blond.

-          Depuis que nous nous sommes revus des événements ne cessent de se produire. Et notre vie n'est pas simple. Il faut bien l'admettre. Je me demandais si nous serions toujours comme cela… sur la brèche !

Shinji fonça légèrement les sourcils et haussa les épaules.

-          Je t'avoue que je m'en moque, le principal étant que je sois avec toi. Le reste, on peut le gérer au jour le jour.

Ichigo sourit légèrement et quitta le muret sur lequel il était assis et attrapa les épaules de son mari et brossa ses lèvres sur les siennes.

-          Tu as raison, je me pose trop de questions !

-          Ouais… j'avais déjà remarqué.

Voyant qu'on les regardait, Ichigo voulut lâcher Shinji mais le blond lui attrapa la main et le tira pour rentrer chez eux. Ils croisèrent quelques personnes de la résidence qui regardaient le couple, surpris, mais finalement personne ne leur porta un intérêt particulier ou tout au moins, ils essayaient d'être discrets.

-          Tu n'as pas l'intention de te cacher ? demanda Ichigo.

-          Nous sommes mariés et nous ne faisons rien de mal.

Ichigo lui adressa un sourire et porta la main du blond à ses lèvres. Ils finirent de régler les formalités et se firent livrer un repas de restauration rapide. Le repas fut vite englouti et Shinji appela un taxi. Ils quittèrent la résidence et la ville très rapidement. Arrivés à l'aéroport, ils firent leurs papiers et s'installèrent dans l'aérogare en attendant leur avion. Ichigo s'était plongé dans une revue médicale, et Shinji s'était endormi sur son siège. Sa tête finit sur l'épaule de l'orangé qui se plaça de telle sorte que le blond soit installé confortablement. Ichigo vit que beaucoup de personnes les observaient, réprobateurs… Mais l'orangé se dit qu'il n'avait pas de compte à leur rendre.

 Lorsqu'il fallut embarquer, Ichigo réveilla son compagnon. Le blond s'étira légèrement et observa d'un air absent l'immense hall. Ils montèrent à bord de l'avion et Shinji laissa la place près du hublot au jeune homme. Là, il reprit la position qu'il avait plutôt lorsqu'il dormait. Il prit la main du jeune homme et s'endormit de nouveau. L'hôtesse passa dans les allées et jeta un coup d'œil au couple que formaient le blond et le roux. Elle eut un petit sourire, mais ne dit rien !

°0°0°0°0°

Lorsque le taxi déposa les deux hommes devant la maison d'Ichigo ce dernier eut un sourire. Shinji n'avait pas voulu lâcher sa main de tout le voyage et même dans le taxi. Ils traversèrent le hall et entendirent Colin les saluer chaleureusement.

-          Vous êtes de retour… Je commençais sérieusement à m'inquiéter !

-          J'ai eu… un petit accident ! dit en souriant Ichigo.

-          Oh… Rien de grave ?

-          Non ! répondit sombrement Shinji.

-          Excuse-nous Colin, mais on est fatigué par le voyage et Heather va passer tout à l'heure. J'aimerai ranger mes affaires avant qu'elle n'arrive.

-          Vous êtes au courant… demanda Colin à Shinji.

-          Évidemment ! Pas la peine de me le rappeler !

-          Shinji ! maugréa Ichigo.

-          Quoi ?

-          Allez… viens !

Et Ichigo avait attrapé ses bagages et montait déjà l'escalier suivit du blond qui boudait derrière. Colin affichait un sourire en coin. Ces deux-là formaient un vrai petit couple !

0°0°0°0°0

Pendant qu'Ichigo rangeait toutes leurs affaires, Shinji surfa sur le net. Il finit par trouver son petit bonheur et sortit sa carte de crédit.

-          Qu'est ce que tu fais ? demanda Ichigo, surpris.

-          Je commande !

-          Quoi ? Ichigo de plus en plus étonné.

-          Je vois que tu n'as pas eu la présence d'esprit de changer ton lit une place en un deux places, donc, je me suis commandé un lit à ma mesure et surtout à la tienne.

Les yeux du blond glissèrent sur la longue silhouette de son amant.

-          J'ai commandé le matelas, les draps, une couette et des oreillers supplémentaires. Bref, si je dois vivre ici pendant tout le temps de ta scolarité autant être à mon aise !

-          Mais… Ichigo ferma la porte du placard et se pencha vers Shinji. Je n'ai pas les moyens de…

-          Moi je les ai ! Bon, je meurs de faim. Tu as quelque chose ?

-          Non… J'ai jeté ce qu'il restait au réfrigérateur et j'ai rien dans mes placards.

-          On va au restaurant ?

-          J'ai pas envie de sortir…

-          Bon, on se commande un truc à grignoter ?

-          Je crois que je vais aller au combini du quartier et je vais faire rapidement les courses pour ce soir et demain midi.

-          Je t'accompagne !

-          Mais…

-          Allez ! On sort !

Ichigo se retrouva à l'extérieur de l'appartement plus vite que prévu et les deux hommes se mirent à marcher main dans la main en cette fin d'après-midi hivernal. Arrivés devant le combini, Shinji lâcha Ichigo à la surprise de ce dernier.

-          Pourquoi ?

-          Je pensais que tu ne voulais pas t'afficher ici !

-          Mais, on est marié ! protesta Ichigo qui avait pris une certaine habitude maintenant.

-          Comme tu veux !

Ichigo reprit la main de Shinji et ils entrèrent ensemble dans la superette. La caissière fut surprise mais son sourire se fit complice quand elle rencontra les yeux d'Ichigo. Bientôt, dans le magasin personne ne fit plus attention à eux. Il fallait dire qu'Ichigo était très apprécié par les petits vieux qu'il aidait souvent et par l'ensemble du personnel du combini avec qui il entretenait des rapports amicaux. Bientôt, les deux hommes sortirent avec leur butin et se dirigèrent à nouveau vers l'appartement. Ils croisèrent Heather devant le local de Colin.

-          Ah, vous voilà ! s'écria la petite brune.

-          'lut Heather ! répondit Ichigo.

-          Yo ! rétorqua Shinji qui continua son chemin.

Heather le regarda grimper les marches et dit à l'orangé :

-          Toujours aussi aimable, siffla t'elle entre ses dents.

-          Tu ne le changeras plus pour maintenant… Ichigo avait un sourire moqueur.

-          Je vois que tu l'as récupéré. Pas trop dur au moins cette tête de mule ?

-          Ça a été…

-          C'est quoi l'accident que tu as eu ?

-          Disons que je me suis fait embrocher !

-          Quoi ?

-          La grue, moins fort ! fit Shinji à la porte.

Il s'effaça pour laisser entrer les deux jeunes étudiants et ferma la porte derrière eux. Il se dirigea vers la cuisine en ignorant l'air outré de la petite brune. Ichigo entraîna la jeune femme devant la table basse du salon. Au bout de quelques minutes cette dernière sortie toutes les copies de ses cours qu'elle avait faite aux roux. Ichigo gémit en voyant la somme de travail qu'il allait devoir abattre. C'était pire que ce qu'il prévoyait. Il songea que jamais il n'arriverait à rattraper son retard.

Shinji, qui était entré dans la salle, vit l'air angoissé du jeune homme. Il ferait ce qu'il pourrait pour l'aider et il espérait que tous les efforts qu'il avait fournit depuis le début de l'année serait profitable. Cela l'ennuyait qu'à cause de lui, Ichigo loupe ces partielles. Il signala aux deux jeunes gens qu'il avait finit de faire à dîner.

-          Non, je ne reste pas, rétorqua Heather. Une prochaine fois. Il faut que je retourne bosser. Le programme est tellement chargé que je ne veux pas perdre trop de temps. C'est gentil en tout cas.

Heather ne vit pas la moue de Shinji et Ichigo foudroya le blond du regard. L'orangé remercia la petite brune et la raccompagna à la porte. Ils se saluèrent et quand Ichigo entra à nouveau dans la pièce, il vit Shinji regarder les notes.

-          Tu es sûr que tu veux devenir médecin, Ichi ?

-          Oui… Pourquoi ?

-          Franchement, c'est… beaucoup de boulot apparemment.

Ichigo lui sourit tristement et récupéra toutes les notes. Il alla dans la chambre et les posa sur le bureau et revint vers Shinji. Il le prit dans ses bras et lui dit une mine légèrement boudeuse :

-          Je crois que les prochains jours seront pour moi une période intense de révisions. Je ne vais pas pouvoir te consacrer beaucoup de temps.

-          Je le sais ! Mais nous nous rattraperons à la fin de tes partiels. Ok ?

-          Ok ! Et merci…

-          Idiot !

Shinji se dirigea vers la cuisine, l'orangé sur les talons. Ils s'installèrent et déjeunèrent tranquillement. Plus tard, le blond envoya Ichigo réviser… et cela se passa ainsi pendant tout le temps des révisions. Ichigo se levait de bonne heure et prenait une douche, s'habillait et Shinji faisait le petit déjeuner. Ils discutaient un peu et Ichigo partait en cours. Le midi, l'orangé mangeait sur le pouce et révisait en même temps et reprenait les cours l'après-midi.

À peine était-il rentré qu'il entamait ses devoirs. Shinji s'occupait de faire à manger, de faire les lessives, le ménage et de l'intendance en générale. Ichigo ne se rendait plus compte de rien, complètement immergé dans ses cours. Cependant, un midi Heather lui signala que Shinji avait fait pas mal d'effort pour lui… Et que lui… Elle se demandait si ces derniers temps, il avait pensé à son mari qui ne lui demandait rien actuellement. À force de ne penser qu'à lui, peut-être que Shinji finirait par se lasser.

Ichigo rougit légèrement et se demanda s'il n'avait pas un peu trop exploité le blond. Il ne lui faisait aucun reproche et était toujours là pour lui, sans qu'il n'ait à demander quoi que ce soit. Il ne lui demandait même pas de lui faire l'amour ou autre chose. Leurs rapports pour l'instant se contentaient juste de chastes baisers. Ichigo fronça les sourcils. Cela ne pouvait plus durer. Il prit son téléphone.

-          Ichigo ? fit la voix étonnée de Shinji.

-          Shinji, ce soir ça te dirait qu'on aille manger au restaurant ?

-          Demain, tu as tes partiels !

-          J'ai besoin de me reposer et je t'avoue que plus rien ne rentre dans ma tête.

-          Oh ! Alors tu penses à moi ? fit le blond, moqueur.

-          Shinji, je suis désolé… j'étais tellement plongé dans mes révisions que je t'ai oublié dans tout ça.

-          C'est parce que je le voulais aussi. C'est en partie de ma faute si tu étais si en retard.

Silence.

-          Tu veux ou tu ne veux pas ?

-          Pas ce soir. Par contre, je serais d'accord pour un autre jour de ton choix après que tu aies passé "tous" tes examens.

-          … Je ne réviserai pas ce soir !

-          Cela ne me dérange pas que tu révises si c'est ce qui te fait peur. Je savais pertinemment ce qui m'attendait en venant ici avec toi. Alors ce soir si tu souhaites réviser, tu le peux. Si tu ne le veux pas ce sera ton choix !

-          Très bien…

Ichigo s'était éloigné du bâtiment principal où il se trouvait pour se diriger vers les jardins d'un pas trainant. Il demanda alors doucement à son mari…

-          Cela te dirait si on se prenait un bain ensemble tout à l'heure ?

-          Oh… Une proposition indécente ? ironisa Shinji.

-          Tu la prends comme tu veux… Mais, j'ai terriblement envie de toi !

-          Hum… Ça c'est indécent… Mais terriblement excitant, murmura Shinji d'une voix suggestive.

-          Je te laisse te débrouiller pour tout à l'heure. Je rentrerai vers 18 heures…

-          On aura vraiment toute notre soirée à nous ?

-          Oui… chuchota Ichigo. À moins… que cela ne t'intéresse pas ?

-          On verra ! Reviens déjà… plaisanta Shinji.

Un petit silence s'installa.

-          Quelque chose te chagrine ? demanda le blond.

-          Ça n'a pas l'air de te motiver d'avoir notre soirée pour nous !

-          Tu verras en rentrant tout à l'heure à quel point je peux être motivé par de telles propositions. 

Le blond riait doucement.

-          À tout à l'heure, je dois retourner en cours.

-          À tout à l'heure… Et ne fais pas de détour en rentrant ! se moqua gentiment le blond.

-          Non… compte sur moi !

Shinji avait raccroché. Ichigo regarda son téléphone, surpris. Décidément, il ne s'y ferait jamais. Hirako lui raccrochait quasiment toujours au nez ! Soudain, il se demanda s'il avait eu une bonne idée. Il se rendait compte qu'il avait téléphoné sur un coup de tête et fait sa proposition sans vraiment réfléchir… Il se frappa le front et ses épaules s'affaissèrent soudainement. Pourvu que Shinji ne laisse pas trop son imagination déborder !

Ichigo comme promit rentra directement à son appartement. Il frissonna d'une part parce qu'il faisait vraiment frisquet mais aussi, parce qu'il appréhendait ce que son mari disjoncté allait encore concocter comme idée surréaliste. Il avait appris à le connaître et pourtant… il avait réussit à laisser parler son instinct, alors qu'avec le blond cela pouvait s'avérer dangereux pour lui. Il haussa les épaules… de toute façon, il ne pouvait plus faire marche arrière. Il croisa Colin dans le hall qui nettoyait le rez-de-chaussée. Un livreur avait littéralement laissé une marre d'eau.

Ichigo arriva à sa porte et la trouva… fermée ! L'orangé fronça les sourcils. Shinji était sortit ? Pourquoi lui avait-il demandé de rentrer directement si lui n'était pas là ? Se vengeait-il de ces dernières semaines où Ichigo s'était consacré uniquement à ses cours ? Il sortit son trousseau de clefs légèrement déçut. Il entra dans l’appartement qui était très calme. Il se posa son sac sur le canapé et se dirigea vers la cuisine et vit que la table était dressée pour deux. Il fronça les sourcils. Il retira sa veste et la posa sur un siège. Il se cru entendre un léger bruit et il sentit le reiatsu de Shinji. Il traversa l’appartement à nouveau pour se diriger vers la salle de bain et ouvrit la porte.

Il vit la tête de Shinji reposer sur le rebord de la baignoire. Il semblait endormit. Ichigo sourit. Le blond avait allumé des bougies partout et une odeur d’encens flottait dans l’air. L’orangé se dirigea lentement vers l’homme immergé dans l’eau. Ichigo s’assit sur le bord et fit glisser sa main sur le visage paisible du blond. Il en éprouva les contours avec la pulpe de ses doigts. Son cœur se gonflait d’amour au fur et à mesure qu’il touchait Shinji. Son pouce s’arrêta sur la lèvre inférieur plus charnue et brusquement Ichigo vit son doigt aspiré par la bouche gourmande du vizard. L’orangé releva doucement les yeux et croisa les yeux mi-clos du blond. Ichigo sentit la langue de son amant caresser son doigt, le sucer et l’aspirer… Il frissonna ! Shinji relâcha son doigt prisonnier et murmura

-         Qu’est ce que tu attends pour me rejoindre ?

Ichigo sourit doucement et se redressa. Il se déshabilla en silence sous l’œil attentif de son mari. Shinji ne lui disait rien mais, ces yeux parlaient pour lui. Ichigo ne se sentait pas pudique, ni intimidé par le regard chargé de désirs du blond. Cela l’excitait plus qu’autre chose. Ichigo se rendit compte qu’il avait attendu ce moment depuis qu’ils étaient de retour d’Espagne. Il se retrouva rapidement nu et enjamba la baignoire. Il se déplaça à quatre pattes vers Shinji qui ne bougea pas.

-         Tu es de plus en plus beau Ichigo… chuchota Shinji.

Ichigo glissa en avant et s’appropria la bouche du blond qui répondit au baiser lent et sensuel de son amant. L’orangé joua avec le piercing de son mari et le taquina en refusant de répondre pour mieux reprendre sa langue et l’enrouler autour de la sienne. Il avait soulevé le corps du plus vieux contre lui et lentement il fit basculer son corps et celui de Shinji en position assise. Il quitta les lèvres douces du blond pour le faire asseoir sur ces genoux et s’attaqua à sa nuque mince. Ichigo fit glisser ses doigts dans les longueurs blondes qui encadraient maintenant le cou de son mari. Ses lèvres empruntèrent un chemin connue d’elles seules, Shinji soupirait contre lui et fit basculer sa nuque pour mieux apprécier les baisers d’Ichigo.

Les bras de Shinji s’accrochait aux épaules devenues plus larges du roux. L’ex-capitaine regarda entre ses yeux mi-clos l’homme qui se tenait devant lui. Il ressemblait de moins en moins à un gamin. Cela le troublait, l’excitait… Il n’avait rien d’innocent la première fois où ils avaient fait l’amour mais, ces caresses devenaient de plus en plus précises au fur et à mesure que le temps passait. Ichigo le plaqua contre lui et Shinji apprécia les muscles toniques et la chaleur que dégageait Ichigo. Au début pour lui, cette chaleur était vraiment un handicap maintenant, s’il n’était pas près de lui pour dormir, il était glacé. La gorge de Shinji se noua… Il glissa ses doigts dans les mèches courtes orangés devant lui. Il fit incliner la tête d’Ichigo et s’empara de ses lèvres sous l’urgence de ses sentiments débordants. La plupart du temps, il arrivait à contenir les vagues d’amour qu’il éprouvait pour ce grand crétin qui lui était devenu si indispensable.

Il frissonna quand il sentit les mains d’Ichigo caresser ses reins et parcourir son dos avec douceur et fermeté. Une de ces mains venant s’enfouir dans ses longues mèche de cheveux. Ichigo tira doucement les cheveux en arrière et la tête de Shinji bascula en arrière doucement. Le roux en profita pour la parcourir et descendre inexorablement vers le buste du blond. Le vizard frissonna quand il sentit qu’Ichigo remontait un peu les genoux pour que cueillir plus facilement un téton entre ses dents. Shinji se crispa légèrement en sentait sa langue le lécher avec tant d’insistance, ses dents l’égratigner…

Ichigo fit glisser ses mains lentement sous l’eau et l’une d’entre elle commença à glisser sur la longueur tendu de Shinji qui haleta sous ses caresses intimes. Ichigo en profita pour glisser son autre main sous le postérieur de son mari et d’y introduire un doigt. Ce qui provoqua un raidissement à peine perceptible. Shinji murmura

-         Cela faisait partit de tes rêves ?

-         En autres… mais j’en ai d’autres dont deux ou trois…

-         Oh…

Shinji s’interrompit quand un deuxième doigt se glissa en lui à nouveau et qu’il sentait le rythme de la main d’Ichigo accélérer. Il ne savait plus trop s’il éprouvait du plaisir ou une gêne.

-         Ichi… passe à la vitesse supérieure ! Souffla Shinji. Cela fait trop longtemps qu’on ne l’a pas fait !

-         Je t’avouerai que moi aussi je suis impatient… La voix du roux était lourde de désir et plus grave.

Ichigo finit de préparer Hirako qui finit par gémir et se tordre de plaisir sous ses caresses insistantes et dont les doigts experts avaient trouvé la prostate. Le roux le souleva brutalement par les hanches. Il croisa les yeux noisettes qui le regardaient surpris sur le coup pour finalement le voir hoché la tête d’approbation. Ichigo fit glisser le corps mince d’Hirako contre lui, ce dernier plia ses genoux pour encercler la taille de l’orangé. Ichigo prit sa verge et l’introduit lentement dans le corps du blond qui se crispait au fur et à mesure de la pénétration. Le souffle de Shinji se fit plus court. Ichigo sentit des perles de sueurs couler sur son front. Il ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Shinji enroula fermement ses bras autour des épaules d’Ichigo qui rouvrit les yeux pour croiser les yeux noisettes où la douleur se mélangeait au plaisir.

-         Bouge Ichi…

Ichigo ne se fit pas prier et souleva le corps de shinji tout en bougeant ses hanches. Il glissait un peu ce n’était pas aisé. Shinji s’était crispé sous les lents mouvements que faisait le jeune homme. Il se pressa contre le corps plus robuste d’Ichigo et effectua les mêmes mouvements de va et vient. Il gémit entre ses dents quand il sentit le sexe de l’orangé toucher sa prostate. Il ferma les yeux et resserra son étreinte. Ichigo bougea alors plus vite, plus profondément. Le blond haletait et gémissait à l’oreille du roux… Ce qui excitait encore d’avantage ce dernier. Qui se mit à gémir à son tour peu de temps après.

Le fait que Shinji soit serrer le rendait fou un peu plus à chaque mouvement. Ichigo sentit le corps du blond se raidir contre lui sous les spasmes de son plaisir il prit alors la verge abandonnée de l’ex-capitaine et le pompa, ce qui lui arracha un râle de plaisir bientôt accompagné par Ichigo qui avait resserré son étreinte autour de la taille du blond.

Ils haletaient tous les deux à bout de souffle. Shinji avait posé son front contre la tempe d’Ichigo. Il ferma les yeux quelques secondes.

-         Je… je crois que… qu’on ferait mieux de sortir… l’eau est froide ! Fit d’une voix enrouée l’orangé.

-         Attend une seconde. Souffla Shinji.

Le blond se redressa lentement et déplia ses jambes qui étaient un peu meurtries. Enfin, surtout ces genoux… ils n’avaient pas bien résisté à la parois de la baignoire !

Shinji était debout bientôt rejoint par Ichigo qui souleva le menton de son mari au vol et l’embrassa longuement en le serrant contre lui.

-         Tu m’as manqué… Murmura avec tendresse Ichigo.

-         Toi aussi…

-         Shinji… ne me laisse plus m’éloigner trop souvent.

-         Tu vas attraper froid… crétin ! Fait fonctionner la douche, tu es gelé. Rétorqua Shinji pragmatique.

Le blond vit l’air blessé du roux et soupira.

-         Ichi…

Shinji caressa le visage d’Ichigo et attira son visage vers le sien.

-         On prend une douche et on se parle juste après que tu es enfilé quelque chose. Tu es encore vivant toi !

-         Tu as une façon de présenter les choses… Marmonna Ichigo.

Ils se douchèrent rapidement et Ichigo se rendit compte que sa peau était glacée. Il frisonnait sous la morsure de l’air ambiant, pourtant chauffé et accueillant, les bougies luisaient encore… Ils sortirent rapidement et ils regagnèrent la chambre où ils enfilèrent une tenue confortable. Ichigo s’arrêta soudain et prit un air très surpris.

-         Le lit…

-         Je l’ai monté aujourd’hui. Je pensais qu’on ferai l’amour ici et pas dans la baignoire à croire qu’on aime les petits espace clos… Ironisa le blond. On devrait essayer une cage la prochaine fois !

Ichigo éclata de rire et Shinji poussa le roux dans le lit et grimpa au dessus de lui.

-         Maintenant, on peu discuter toute la nuit… quoique non demain, tu as un examen. Fit doucement le blond. Tu sais ce qu’on va faire, on mange et après je te fais un massage pour te détendre et passer une bonne nuit ?

-         Hum… tu sais masser ?

Ichigo le regardait suspicieux.

-         Bien sur… Demande à Kensei, Risa, Rose…

-         Alors tu masses tout le monde sauf moi ? Maugréa le roux.

-         Raaaahhhh… ne me fait pas une crise de jalousie maintenant…

-         J’ai faim !

Ichigo se redressa et attrapa les lèvres de Shinji qui voulu protester mais qui ne pu en aucun cas répondre. Le baiser d’Ichigo était trop exigeant !

-         Tu exagères…

-         C’est toi qui masse les autres et pas moi !

-         Tu n’avais pas faim ?

-         Le plat principal est sur mes genoux !

Hirako scruta les yeux ambres. Non pas qu’il ne soit pas contre une partie de jambe en l’air, mais il savait qu’Ichigo demain se mordrait les doigts s’il ne le laissait pas se reposer. Il soupira et se redressa. Il vit l’air contrarié de son amant et le tira à lui.

-         Ichi, on va vraiment manger et après, je te fais un massage avec de l’huile… Tu m’en diras des nouvelles.

Shinji lui adressa un petit sourire pervers ! Finalement, l’orangé se laissa traîner derrière le blond en ayant bien en tête le massage et ce qui suivrait derrière… Mais, Ichigo qui était réfractaire à toute bonne conduite avait assis Hirako sur les genoux. Le blond commençait à avoir une certaine tension au niveau des cuisses à force d’être à califourchon. Mais, il était bien incapable de résister à son mari qui avait décidé que cette soirée allait être très câline. En fait, il était tout à fait pour… Mais pourquoi, mon Dieu pourquoi il fallait toujours qu’Ichigo ai des envies au plus mauvais moment. C’était encore lui qui allait prendre s’il loupait quelque chose ! Et franchement, il avait pas envie de se fâcher une nouvelle fois avec son impulsif mari.

°0°0°0°0°

Shinji avait réussit à canaliser Ichigo qui semblait avoir décidé de transformer la soirée en un moment très, très chaud. Il lui avait demandé de s’allonger sur le lit et sur le ventre. Il avait pris la précaution de lui faire enlever de le faire mettre torse nu. De son côté, il avait sortit de l’huile parfumé avec une légère odeur de lavande et de camomille. Shinji eut un petit sourire… Rira bien, qui rira le dernier ! Songea t’il. Il avait passé un morceau de jazz en bruit de fond pour détendre l’atmosphère et rendre le moment intime. Le blond s’assit à nouveau à califourchon sur Ichigo. Il leva les yeux au ciel légèrement exaspéré. C’était sa soirée ! Il s’enduit les mains de la matière liquide, douce et parfumée et commença à masser le haut du dos d’Ichigo. Shinji haussa un sourcil, les muscles du cou d’Ichigo était complètement noués. Il entreprit de masser consciencieusement les épaules du roux, puis sa nuque en prenant soin de n’oublier aucun nœuds. Il vit lentement l’orangé se détendre et soupiré d’aise. Il comprenait mieux la fébrilité du jeune homme. Il était stressé. Il fit descendre au fur et à mesure ses mains souples qu’il enduisait d’huile au fur et à mesure qu’il descendait. Le dos d’Ichigo était contracté et les muscles du jeune homme devaient être douloureux. Shinji réussit à lui dénouer ces derniers et au fur et à mesure de ces soins, le dos redevenait souple sous la pulpe de ses doigts.

Lorsqu’il eut finit, il se pencha légèrement et vit que le jeune homme dormait profondément. Shinji eut un petit sourire. Il se releva doucement. Il mit le radio réveil d’Ichigo en route pour le lendemain. Il manquerai plus qu’il loupe l’heure pour se lever. Il se dirigea vers l’armoire et se sortit un pyjama pour la nuit. Il ferma les volets et les lourds double rideaux. Il débarrassa la cuisine et se crispa soudain au rebord de l’évier. Il fronça les sourcils. Il n’en avait pas parlé à Ichigo… Il attendrait encore deux ou trois jours… Mais il allait devoir encore le laisser. De gros problèmes s’étaient profilés à New York et il ne pouvait pas ne pas y aller. Par contre… combien de temps ?

Si seulement il pouvait prendre Ichigo avec lui. Il détestait vraiment qu’il soit humain… Il détestait devoir dépendre de lui… Il détestait… être séparé de lui ! Comme il se détestait encore plus de ressentir toutes ces émotions. Il s’assit lourdement sur un siège et se prit la tête dans une de ses mains. Cela lui devenait de plus en plus difficile de partir… Il savait qu’Ichigo le prenait de plus en plus mal aussi. Et il y avait toujours cette histoire non réglé de Karakura.

Certes, Ichigo lui avait dit qu’il avait la bénédiction d’Isshin… mais Hirako n’était pas idiot ! Il connaissait sa tête de mule de mari impulsif. Shinji tendit sa main gauche devant lui et scruta son alliance. Il ne regrettait absolument pas de s’être engagé avec lui. Malgré la rapidité de leur mariage, il y avait longuement réfléchit. Il s’était rendu très vite compte que le roux était devenue tout ce à quoi il tenait dans sa vie. Il était hors de question qu’il le laisse seul sans qu’il y ai entre eux un lien fort, comme une promesse qu’ils seraient toujours ensemble malgré leurs séparations. Il ne s’était pas attendu par contre au genre de dispute qu’ils avaient eu quelques semaines plus tôt. Il demandait à Ichigo ce que lui ne voudrai pas qu’on lui impose. Shinji se mordit les lèvres nerveusement. Allait-il dans la mauvaise direction ?

Ce qui le tracassait également, c’est une certaine rumeur qui venait du Japon de certains vizards que Shinji classait d’inférieurs. Des espèces de « monstres » étaient apparus. Mais il n’avait pratiquement pas d’information sur eux, sur leurs objectifs, sur leur nombre… Rien ! Juste des rumeurs. Et d’après, les renseignements qu’il avait pu obtenir de la Soul Society, eux-même semblaient dans le flou total. Shinji ne pouvait s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment. Ou est-ce le fait qu’il refusait qu’Ichigo retourne au Japon ? Il ne savait plus… Et ce foutu voyage aux Etats-Unis loin de son mari ne le rassurait pas beaucoup. Il se leva en décidant qu’il avait assez cogité pour le soir et qu’il s’embrouillait lui-même dans ses propres pensées.

Il partit s’allonger dans le grand lit… Il ferma son esprit quand il s’entendit réfléchir sur le fait que c’était finalement une mauvaise idée de laisser Ichigo dans un grand lit tout seul.  Il s’allongea à peine qu’il fut happé par un bras qui le tira contre un grand corps brûlant. Shinji se tourna vers l’orangé qui avait déjà glissé son visage dans son cou. Il posa sa main dans les mèches indisciplinés qu’il sentait sous ses doigts, plus qu’il ne les voyaient… Il entendit presque Ichigo ronronner sous ces caresses. Il ferma les yeux…  et s’endormit beaucoup plus tard dans la nuit.

°0°0°0°0°0°

Le lendemain quand il se leva, Ichigo avait déjà quitté l’appartement et lui avait laissé un message sur son oreiller.

« Merci Shinji

Je t’aime Ichi ! »

Shinji récupéra le message et le glisserait plus tard dans son portefeuille. Pas qu’il soit fétichiste… mais il sentait qu’il en aurait besoin ! Maintenant, il sentait le compte à rebours pour parler à Ichigo de son nouveau départ.

°0°0°0°0°

Shinji regarda la porte d’embarquement. Puis, sentant une présence derrière lui se retourna pour croiser les yeux ambres sur lui.

-         Tu es sur Ichi ?

-         Certain !

-         Je ne sais pas quand je rentrerai. Alors, fait de ton mieux pour prendre soin de toi pendant mon absence.

-         Shinji… je ne suis plus un adolescent !

-         Presque…

-         Je ne pourrai pas rentrer comme je le faisais d’Espagne à ici…

-         Je le sais ! Souffla le roux.

-         Fait des exercices de Kido pendant mon absence… Mais n’en fait pas trop pour ne pas t’épuiser et fait de ton mieux pour tes études. Je ne pourrai pas te surveiller…

-         Hirako Shinji gonda Ichigo.  Tu es…

Shinji le tira à lui et l’embrassa en entendant le dernier appel pour son embarquement. Ils attiraient les regards vers eux, mais aucun des deux n’y faisait attention. Quand Hirako lâcha son mari, il partit sans se retourner. Ichigo regarda la silhouette gracile de Shinji s’éloigner. Il était encore partit. Il ne pouvait pas lui demander de rester… il n’était lui-même pas très disponible.

Mais, cela devenait pénible ses déplacements. Il savait que pour le blond s’était aussi difficile que pour lui. Ichigo n’était pas bête. Il savait qu’en plus de vizard, c’était Shinji qui s’occupait de toutes les affaires « financières et immobilières » du groupe. Il savait qu’il gérait tout par internet mais, qu’il devait aussi se déplacer pour régler certaines choses de lui-même. Ils en avait discuté avant son départ. Ichigo s’était montré impressionné par les activités que Shinji excerçait, mais le blond s’était moqué gentiment de lui et lui avait expliqué que tout ceci, c’était comme lorsqu’il occupait son poste de capitaine de la 5^ème division et que les hollow étaient devenus les requins de la finance.

Il promit à Ichigo de l’initier à ce travail. Tout au moins, lui permettre de gérer ses propres affaires sans jamais perdre de l’argent et surtout être capable de s’auto financer dans ses projets sans rien attendre de qui que se soit ! Ni de son père, ni de Shinji… ni de qui que se soit !

Ichigo quitta l’aéroport et regagna son domicile. Il se replongea dans ses livres…. Pour les abandonner rapidement. Il s’effondra sur le lit. Il mit son radio réveil en route et ferma les rideaux. Il se prit une petite pilule car Hichigo recommençait à faire des siennes. Il fronça les sourcils… Il était rapide cette fois-ci ! Il finit par s’endormir d’un sommeil de plomb. Il se promit de faire des efforts pour devenir plus fort, et plus responsable… Shinji le couvait trop à force, il avait l’impression de devenir dépendant au blond comme d’une drogue. Il s’enroula dans les draps la présence d’Hirako lui manquait.

Ichigo comme promit rentra directement à son appartement. Il frissonna d'une part parce qu'il faisait vraiment frisquet mais aussi, parce qu'il appréhendait ce que son mari disjoncté allait encore concocter comme idée surréaliste. Il avait appris à le connaître et pourtant… il avait réussit à laisser parler son instinct, alors qu'avec le blond cela pouvait s'avérer dangereux pour lui. Il haussa les épaules… de toute façon, il ne pouvait plus faire marche arrière. Il croisa Colin dans le hall qui nettoyait le rez-de-chaussée. Un livreur avait littéralement laissé une marre d'eau.

Ichigo arriva à sa porte et la trouva… fermée ! L'orangé fronça les sourcils. Shinji était sortit ? Pourquoi lui avait-il demandé de rentrer directement si lui n'était pas là ? Se vengeait-il de ces dernières semaines où Ichigo s'était consacré uniquement à ses cours ? Il sortit son trousseau de clefs légèrement déçut. Il entra dans l’appartement qui était très calme. Il se posa son sac sur le canapé et se dirigea vers la cuisine et vit que la table était dressée pour deux. Il fronça les sourcils. Il retira sa veste et la posa sur un siège. Il se cru entendre un léger bruit et il sentit le reiatsu de Shinji. Il traversa l’appartement à nouveau pour se diriger vers la salle de bain et ouvrit la porte.

Il vit la tête de Shinji reposer sur le rebord de la baignoire. Il semblait endormit. Ichigo sourit. Le blond avait allumé des bougies partout et une odeur d’encens flottait dans l’air. L’orangé se dirigea lentement vers l’homme immergé dans l’eau. Ichigo s’assit sur le bord et fit glisser sa main sur le visage paisible du blond. Il en éprouva les contours avec la pulpe de ses doigts. Son cœur se gonflait d’amour au fur et à mesure qu’il touchait Shinji. Son pouce s’arrêta sur la lèvre inférieur plus charnue et brusquement Ichigo vit son doigt aspiré par la bouche gourmande du vizard. L’orangé releva doucement les yeux et croisa les yeux mi-clos du blond. Ichigo sentit la langue de son amant caresser son doigt, le sucer et l’aspirer… Il frissonna ! Shinji relâcha son doigt prisonnier et murmura

-         Qu’est ce que tu attends pour me rejoindre ?

Ichigo sourit doucement et se redressa. Il se déshabilla en silence sous l’œil attentif de son mari. Shinji ne lui disait rien mais, ces yeux parlaient pour lui. Ichigo ne se sentait pas pudique, ni intimidé par le regard chargé de désirs du blond. Cela l’excitait plus qu’autre chose. Ichigo se rendit compte qu’il avait attendu ce moment depuis qu’ils étaient de retour d’Espagne. Il se retrouva rapidement nu et enjamba la baignoire. Il se déplaça à quatre pattes vers Shinji qui ne bougea pas.

-         Tu es de plus en plus beau Ichigo… chuchota Shinji.

Ichigo glissa en avant et s’appropria la bouche du blond qui répondit au baiser lent et sensuel de son amant. L’orangé joua avec le piercing de son mari et le taquina en refusant de répondre pour mieux reprendre sa langue et l’enrouler autour de la sienne. Il avait soulevé le corps du plus vieux contre lui et lentement il fit basculer son corps et celui de Shinji en position assise. Il quitta les lèvres douces du blond pour le faire asseoir sur ces genoux et s’attaqua à sa nuque mince. Ichigo fit glisser ses doigts dans les longueurs blondes qui encadraient maintenant le cou de son mari. Ses lèvres empruntèrent un chemin connue d’elles seules, Shinji soupirait contre lui et fit basculer sa nuque pour mieux apprécier les baisers d’Ichigo.

Les bras de Shinji s’accrochait aux épaules devenues plus larges du roux. L’ex-capitaine regarda entre ses yeux mi-clos l’homme qui se tenait devant lui. Il ressemblait de moins en moins à un gamin. Cela le troublait, l’excitait… Il n’avait rien d’innocent la première fois où ils avaient fait l’amour mais, ces caresses devenaient de plus en plus précises au fur et à mesure que le temps passait. Ichigo le plaqua contre lui et Shinji apprécia les muscles toniques et la chaleur que dégageait Ichigo. Au début pour lui, cette chaleur était vraiment un handicap maintenant, s’il n’était pas près de lui pour dormir, il était glacé. La gorge de Shinji se noua… Il glissa ses doigts dans les mèches courtes orangés devant lui. Il fit incliner la tête d’Ichigo et s’empara de ses lèvres sous l’urgence de ses sentiments débordants. La plupart du temps, il arrivait à contenir les vagues d’amour qu’il éprouvait pour ce grand crétin qui lui était devenu si indispensable.

Il frissonna quand il sentit les mains d’Ichigo caresser ses reins et parcourir son dos avec douceur et fermeté. Une de ces mains venant s’enfouir dans ses longues mèche de cheveux. Ichigo tira doucement les cheveux en arrière et la tête de Shinji bascula en arrière doucement. Le roux en profita pour la parcourir et descendre inexorablement vers le buste du blond. Le vizard frissonna quand il sentit qu’Ichigo remontait un peu les genoux pour que cueillir plus facilement un téton entre ses dents. Shinji se crispa légèrement en sentait sa langue le lécher avec tant d’insistance, ses dents l’égratigner…

Ichigo fit glisser ses mains lentement sous l’eau et l’une d’entre elle commença à glisser sur la longueur tendu de Shinji qui haleta sous ses caresses intimes. Ichigo en profita pour glisser son autre main sous le postérieur de son mari et d’y introduire un doigt. Ce qui provoqua un raidissement à peine perceptible. Shinji murmura

-         Cela faisait partit de tes rêves ?

-         En autres… mais j’en ai d’autres dont deux ou trois…

-         Oh…

Shinji s’interrompit quand un deuxième doigt se glissa en lui à nouveau et qu’il sentait le rythme de la main d’Ichigo accélérer. Il ne savait plus trop s’il éprouvait du plaisir ou une gêne.

-         Ichi… passe à la vitesse supérieure ! Souffla Shinji. Cela fait trop longtemps qu’on ne l’a pas fait !

-         Je t’avouerai que moi aussi je suis impatient… La voix du roux était lourde de désir et plus grave.

Ichigo finit de préparer Hirako qui finit par gémir et se tordre de plaisir sous ses caresses insistantes et dont les doigts experts avaient trouvé la prostate. Le roux le souleva brutalement par les hanches. Il croisa les yeux noisettes qui le regardaient surpris sur le coup pour finalement le voir hoché la tête d’approbation. Ichigo fit glisser le corps mince d’Hirako contre lui, ce dernier plia ses genoux pour encercler la taille de l’orangé. Ichigo prit sa verge et l’introduit lentement dans le corps du blond qui se crispait au fur et à mesure de la pénétration. Le souffle de Shinji se fit plus court. Ichigo sentit des perles de sueurs couler sur son front. Il ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Shinji enroula fermement ses bras autour des épaules d’Ichigo qui rouvrit les yeux pour croiser les yeux noisettes où la douleur se mélangeait au plaisir.

-         Bouge Ichi…

Ichigo ne se fit pas prier et souleva le corps de shinji tout en bougeant ses hanches. Il glissait un peu ce n’était pas aisé. Shinji s’était crispé sous les lents mouvements que faisait le jeune homme. Il se pressa contre le corps plus robuste d’Ichigo et effectua les mêmes mouvements de va et vient. Il gémit entre ses dents quand il sentit le sexe de l’orangé toucher sa prostate. Il ferma les yeux et resserra son étreinte. Ichigo bougea alors plus vite, plus profondément. Le blond haletait et gémissait à l’oreille du roux… Ce qui excitait encore d’avantage ce dernier. Qui se mit à gémir à son tour peu de temps après.

Le fait que Shinji soit serrer le rendait fou un peu plus à chaque mouvement. Ichigo sentit le corps du blond se raidir contre lui sous les spasmes de son plaisir il prit alors la verge abandonnée de l’ex-capitaine et le pompa, ce qui lui arracha un râle de plaisir bientôt accompagné par Ichigo qui avait resserré son étreinte autour de la taille du blond.

Ils haletaient tous les deux à bout de souffle. Shinji avait posé son front contre la tempe d’Ichigo. Il ferma les yeux quelques secondes.

-         Je… je crois que… qu’on ferait mieux de sortir… l’eau est froide ! Fit d’une voix enrouée l’orangé.

-         Attend une seconde. Souffla Shinji.

Le blond se redressa lentement et déplia ses jambes qui étaient un peu meurtries. Enfin, surtout ces genoux… ils n’avaient pas bien résisté à la parois de la baignoire !

Shinji était debout bientôt rejoint par Ichigo qui souleva le menton de son mari au vol et l’embrassa longuement en le serrant contre lui.

-         Tu m’as manqué… Murmura avec tendresse Ichigo.

-         Toi aussi…

-         Shinji… ne me laisse plus m’éloigner trop souvent.

-         Tu vas attraper froid… crétin ! Fait fonctionner la douche, tu es gelé. Rétorqua Shinji pragmatique.

Le blond vit l’air blessé du roux et soupira.

-         Ichi…

Shinji caressa le visage d’Ichigo et attira son visage vers le sien.

-         On prend une douche et on se parle juste après que tu es enfilé quelque chose. Tu es encore vivant toi !

-         Tu as une façon de présenter les choses… Marmonna Ichigo.

Ils se douchèrent rapidement et Ichigo se rendit compte que sa peau était glacée. Il frisonnait sous la morsure de l’air ambiant, pourtant chauffé et accueillant, les bougies luisaient encore… Ils sortirent rapidement et ils regagnèrent la chambre où ils enfilèrent une tenue confortable. Ichigo s’arrêta soudain et prit un air très surpris.

-         Le lit…

-         Je l’ai monté aujourd’hui. Je pensais qu’on ferai l’amour ici et pas dans la baignoire à croire qu’on aime les petits espace clos… Ironisa le blond. On devrait essayer une cage la prochaine fois !

Ichigo éclata de rire et Shinji poussa le roux dans le lit et grimpa au dessus de lui.

-         Maintenant, on peu discuter toute la nuit… quoique non demain, tu as un examen. Fit doucement le blond. Tu sais ce qu’on va faire, on mange et après je te fais un massage pour te détendre et passer une bonne nuit ?

-         Hum… tu sais masser ?

Ichigo le regardait suspicieux.

-         Bien sur… Demande à Kensei, Risa, Rose…

-         Alors tu masses tout le monde sauf moi ? Maugréa le roux.

-         Raaaahhhh… ne me fait pas une crise de jalousie maintenant…

-         J’ai faim !

Ichigo se redressa et attrapa les lèvres de Shinji qui voulu protester mais qui ne pu en aucun cas répondre. Le baiser d’Ichigo était trop exigeant !

-         Tu exagères…

-         C’est toi qui masse les autres et pas moi !

-         Tu n’avais pas faim ?

-         Le plat principal est sur mes genoux !

Hirako scruta les yeux ambres. Non pas qu’il ne soit pas contre une partie de jambe en l’air, mais il savait qu’Ichigo demain se mordrait les doigts s’il ne le laissait pas se reposer. Il soupira et se redressa. Il vit l’air contrarié de son amant et le tira à lui.

-         Ichi, on va vraiment manger et après, je te fais un massage avec de l’huile… Tu m’en diras des nouvelles.

Shinji lui adressa un petit sourire pervers ! Finalement, l’orangé se laissa traîner derrière le blond en ayant bien en tête le massage et ce qui suivrait derrière… Mais, Ichigo qui était réfractaire à toute bonne conduite avait assis Hirako sur les genoux. Le blond commençait à avoir une certaine tension au niveau des cuisses à force d’être à califourchon. Mais, il était bien incapable de résister à son mari qui avait décidé que cette soirée allait être très câline. En fait, il était tout à fait pour… Mais pourquoi, mon Dieu pourquoi il fallait toujours qu’Ichigo ai des envies au plus mauvais moment. C’était encore lui qui allait prendre s’il loupait quelque chose ! Et franchement, il avait pas envie de se fâcher une nouvelle fois avec son impulsif mari.

°0°0°0°0°

Shinji avait réussit à canaliser Ichigo qui semblait avoir décidé de transformer la soirée en un moment très, très chaud. Il lui avait demandé de s’allonger sur le lit et sur le ventre. Il avait pris la précaution de lui faire enlever de le faire mettre torse nu. De son côté, il avait sortit de l’huile parfumé avec une légère odeur de lavande et de camomille. Shinji eut un petit sourire… Rira bien, qui rira le dernier ! Songea t’il. Il avait passé un morceau de jazz en bruit de fond pour détendre l’atmosphère et rendre le moment intime. Le blond s’assit à nouveau à califourchon sur Ichigo. Il leva les yeux au ciel légèrement exaspéré. C’était sa soirée ! Il s’enduit les mains de la matière liquide, douce et parfumée et commença à masser le haut du dos d’Ichigo. Shinji haussa un sourcil, les muscles du cou d’Ichigo était complètement noués. Il entreprit de masser consciencieusement les épaules du roux, puis sa nuque en prenant soin de n’oublier aucun nœuds. Il vit lentement l’orangé se détendre et soupiré d’aise. Il comprenait mieux la fébrilité du jeune homme. Il était stressé. Il fit descendre au fur et à mesure ses mains souples qu’il enduisait d’huile au fur et à mesure qu’il descendait. Le dos d’Ichigo était contracté et les muscles du jeune homme devaient être douloureux. Shinji réussit à lui dénouer ces derniers et au fur et à mesure de ces soins, le dos redevenait souple sous la pulpe de ses doigts.

Lorsqu’il eut finit, il se pencha légèrement et vit que le jeune homme dormait profondément. Shinji eut un petit sourire. Il se releva doucement. Il mit le radio réveil d’Ichigo en route pour le lendemain. Il manquerai plus qu’il loupe l’heure pour se lever. Il se dirigea vers l’armoire et se sortit un pyjama pour la nuit. Il ferma les volets et les lourds double rideaux. Il débarrassa la cuisine et se crispa soudain au rebord de l’évier. Il fronça les sourcils. Il n’en avait pas parlé à Ichigo… Il attendrait encore deux ou trois jours… Mais il allait devoir encore le laisser. De gros problèmes s’étaient profilés à New York et il ne pouvait pas ne pas y aller. Par contre… combien de temps ?

Si seulement il pouvait prendre Ichigo avec lui. Il détestait vraiment qu’il soit humain… Il détestait devoir dépendre de lui… Il détestait… être séparé de lui ! Comme il se détestait encore plus de ressentir toutes ces émotions. Il s’assit lourdement sur un siège et se prit la tête dans une de ses mains. Cela lui devenait de plus en plus difficile de partir… Il savait qu’Ichigo le prenait de plus en plus mal aussi. Et il y avait toujours cette histoire non réglé de Karakura.

Certes, Ichigo lui avait dit qu’il avait la bénédiction d’Isshin… mais Hirako n’était pas idiot ! Il connaissait sa tête de mule de mari impulsif. Shinji tendit sa main gauche devant lui et scruta son alliance. Il ne regrettait absolument pas de s’être engagé avec lui. Malgré la rapidité de leur mariage, il y avait longuement réfléchit. Il s’était rendu très vite compte que le roux était devenue tout ce à quoi il tenait dans sa vie. Il était hors de question qu’il le laisse seul sans qu’il y ai entre eux un lien fort, comme une promesse qu’ils seraient toujours ensemble malgré leurs séparations. Il ne s’était pas attendu par contre au genre de dispute qu’ils avaient eu quelques semaines plus tôt. Il demandait à Ichigo ce que lui ne voudrai pas qu’on lui impose. Shinji se mordit les lèvres nerveusement. Allait-il dans la mauvaise direction ?

Ce qui le tracassait également, c’est une certaine rumeur qui venait du Japon de certains vizards que Shinji classait d’inférieurs. Des espèces de « monstres » étaient apparus. Mais il n’avait pratiquement pas d’information sur eux, sur leurs objectifs, sur leur nombre… Rien ! Juste des rumeurs. Et d’après, les renseignements qu’il avait pu obtenir de la Soul Society, eux-même semblaient dans le flou total. Shinji ne pouvait s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment. Ou est-ce le fait qu’il refusait qu’Ichigo retourne au Japon ? Il ne savait plus… Et ce foutu voyage aux Etats-Unis loin de son mari ne le rassurait pas beaucoup. Il se leva en décidant qu’il avait assez cogité pour le soir et qu’il s’embrouillait lui-même dans ses propres pensées.

Il partit s’allonger dans le grand lit… Il ferma son esprit quand il s’entendit réfléchir sur le fait que c’était finalement une mauvaise idée de laisser Ichigo dans un grand lit tout seul.  Il s’allongea à peine qu’il fut happé par un bras qui le tira contre un grand corps brûlant. Shinji se tourna vers l’orangé qui avait déjà glissé son visage dans son cou. Il posa sa main dans les mèches indisciplinés qu’il sentait sous ses doigts, plus qu’il ne les voyaient… Il entendit presque Ichigo ronronner sous ces caresses. Il ferma les yeux…  et s’endormit beaucoup plus tard dans la nuit.

°0°0°0°0°0°

Le lendemain quand il se leva, Ichigo avait déjà quitté l’appartement et lui avait laissé un message sur son oreiller.

« Merci Shinji

Je t’aime Ichi ! »

Shinji récupéra le message et le glisserait plus tard dans son portefeuille. Pas qu’il soit fétichiste… mais il sentait qu’il en aurait besoin ! Maintenant, il sentait le compte à rebours pour parler à Ichigo de son nouveau départ.

°0°0°0°0°

Shinji regarda la porte d’embarquement. Puis, sentant une présence derrière lui se retourna pour croiser les yeux ambres sur lui.

-         Tu es sur Ichi ?

-         Certain !

-         Je ne sais pas quand je rentrerai. Alors, fait de ton mieux pour prendre soin de toi pendant mon absence.

-         Shinji… je ne suis plus un adolescent !

-         Presque…

-         Je ne pourrai pas rentrer comme je le faisais d’Espagne à ici…

-         Je le sais ! Souffla le roux.

-         Fait des exercices de Kido pendant mon absence… Mais n’en fait pas trop pour ne pas t’épuiser et fait de ton mieux pour tes études. Je ne pourrai pas te surveiller…

-         Hirako Shinji gonda Ichigo.  Tu es…

Shinji le tira à lui et l’embrassa en entendant le dernier appel pour son embarquement. Ils attiraient les regards vers eux, mais aucun des deux n’y faisait attention. Quand Hirako lâcha son mari, il partit sans se retourner. Ichigo regarda la silhouette gracile de Shinji s’éloigner. Il était encore partit. Il ne pouvait pas lui demander de rester… il n’était lui-même pas très disponible.

Mais, cela devenait pénible ses déplacements. Il savait que pour le blond s’était aussi difficile que pour lui. Ichigo n’était pas bête. Il savait qu’en plus de vizard, c’était Shinji qui s’occupait de toutes les affaires « financières et immobilières » du groupe. Il savait qu’il gérait tout par internet mais, qu’il devait aussi se déplacer pour régler certaines choses de lui-même. Ils en avait discuté avant son départ. Ichigo s’était montré impressionné par les activités que Shinji excerçait, mais le blond s’était moqué gentiment de lui et lui avait expliqué que tout ceci, c’était comme lorsqu’il occupait son poste de capitaine de la 5^ème division et que les hollow étaient devenus les requins de la finance.

Il promit à Ichigo de l’initier à ce travail. Tout au moins, lui permettre de gérer ses propres affaires sans jamais perdre de l’argent et surtout être capable de s’auto financer dans ses projets sans rien attendre de qui que se soit ! Ni de son père, ni de Shinji… ni de qui que se soit !

Ichigo quitta l’aéroport et regagna son domicile. Il se replongea dans ses livres…. Pour les abandonner rapidement. Il s’effondra sur le lit. Il mit son radio réveil en route et ferma les rideaux. Il se prit une petite pilule car Hichigo recommençait à faire des siennes. Il fronça les sourcils… Il était rapide cette fois-ci ! Il finit par s’endormir d’un sommeil de plomb. Il se promit de faire des efforts pour devenir plus fort, et plus responsable… Shinji le couvait trop à force, il avait l’impression de devenir dépendant au blond comme d’une drogue. Il s’enroula dans les draps la présence d’Hirako lui manquait.

Ichigo avait commencé à travailler dans la clinique espagnole. Le médecin qui tenait la clinique avait été surpris par sa connaissance de la langue et de la ville. Ichigo lui avoua qu’il venait souvent en Espagne, enfin à Madrid pour rejoindre son mari. Le roux n’avait pas caché son homosexualité et cela ne sembla pas troubler le médecin qui avait lu son dossier dans lequel il était indiqué qu’il était marié. Il se demandait par contre, quel type d’homme pouvait intéresser son stagiaire.

Franchement, pas qu’il se pose des questions sur la sexualité de son personnel. Il était ouvert d’esprit… Mais peu en parlait aussi directement que le jeune homme. Enfin, l’avantage, c’était que les trois infirmières qu’il employait et la secrétaire ne lui tournaient plus autour. Le jeune homme, dégageant un certain charisme, s’était retrouvé assailli les premiers jours. Finalement, Ines la secrétaire avait voulu lui donner un rendez-vous mais Ichigo lui avait montré son alliance et lui avait dit clairement qu’il était gay ! Les quatre femmes en avaient été prostrées.

Ce matin là, Ichigo n’avait pas envie de se rendre à la clinique. Pourtant, il y était bien. Hirako avait repoussé son retour de trois jours. Finalement, il arriverait jeudi au lieu du lundi. Sa semaine commençait mal. Il marchait en fronçant les sourcils… Quand il entendit distinctement des hurlements qu’il reconnaîtrait entre tous ! Il tourna la tête et tourna son regard vers l’origine des cris. Il fronça les sourcils un peu plus. Il vit alors un hollow accompagné d’un… adjucas ? Que faisait le shinigami de faction ?

Ichigo ne vit pas son patron qui se dirigeait dans sa direction. Il s’était lui-même arrêté en entendant les hurlements. Il avait été surpris de voir qu’Ichigo se soit lui aussi immobilisé pour écouter et regarder dans la direction des « démons », comme il les appelait. Il le vit soudain prendre une pilule verte et l’avaler rapidement et à sa stupéfaction, il vit le corps d’Ichigo se séparer de son âme. Son âme était habillée d’un kimono noir et d’une épée presque aussi grande que lui. Il vit le corps d’Ichigo se diriger tranquillement vers la clinique alors que son âme partait se battre contre le hollow qu’il battit très rapidement… Par contre, un combat acharné se déroula sous ses yeux entre le stagiaire et le démon à forme presque humaine. Il mit plus de temps à le battre, mais il vit que le roux était très fort. Il était sur qu’il n’utilisait pas toutes ses capacités. Il en avait vu de ces âmes habillés de noir qu’il appelait pour lui même « la muerte ». Aucun ne se déplaçait aussi vite et aussi agilement qu’Ichigo le faisait. Leur combat dura quand même un petit quart d’heure.

Songeur, il regarda le jeune homme replacer son sabre derrière son dos. Il l’observa et vit le jeune homme atterrir avec grâce sur le trottoir. Ichigo se redressa et Edouardo croisa le regard du stagiaire qui fut cloué sur place de se savoir observer par lui. Il lui adressa un sourire et fit un petit geste d’applaudissement. Puis le médecin décida de regagner sa clinique. Si le jeune voulait lui en parler… il lui en parlerait ! Pour lui, tout ce qui touchait au monde des esprits, il y était habitué depuis tout petit.

Quant à lui, Ichigo restait figé sur le trottoir. Il n’en revenait pas… Décidément… quand les humains cesseraient-ils de le voir ? Pourtant, il n’était pas resté suffisamment pour qu’il puisse affecter l’homme. Avait-il des pouvoirs qu’il n’avait pas remarqués ? Il le saurait certainement bientôt. Son patron ne manquerait certainement pas de le bombarder de questions. Que répondre ? Il verrait bien ! Il devenait fataliste à force. Il quitta les lieux et se dirigea vers la clinique où il réintégra son corps et récupéra la pilule. Il alla travailler et se retrouva rapidement devant son patron qui ne lui posa aucune question à son grand étonnement.

La journée se passa dans l’attente d’éventuelles questions… mais rien. Il quitta la clinique le soir même sans oser lui parler. Pourquoi devait-il toujours se retrouver dans des situations impossibles ? Il traversa les vestiaires et le hall de la petite clinique et souhaita une bonne soirée à la secrétaire. Cette dernière consentit à le saluer malgré le froid qu’avait représenté pour elle la révélation de son homosexualité. Ichigo poussa la grande porte vitrée et se sortit une cigarette et l’alluma. Il marcha lentement vers les immeubles plus loin où se trouvait l’appartement de Shinji. Son regard fouillait la foule grouillante autour de lui.

Inconsciemment, il recherchait la silhouette du blond. Il cacha ses yeux derrière l’écran de fumée. Sa démarche se fit plus lente et nonchalante. Il essaya de se raisonner. Il n’avait plus que trois jours à attendre… Sauf que c’était ce qu’il s’était dit il y a trois jours ! « Putain de grève ! » s’emporta-t-il intérieurement. Il avait beau regarder autour de lui… Il serait encore seul quelques jours.

-          Non, il y a moi mon Roi….

-          Ta gueule !

-          T’deviens de plus en plus grossier avec moi !

-          Dégage saleté…

-          Tu veux pas t’faire un petit combat ?

-          …

Ichigo sortit une pilule blanche et l’avala lentement.

-          Tu n’pourras bientôt plus me museler comme t’l’fais ! J’reviendrai te bouffer ma monture !

-          La ferme ! Pour l’instant, c’est toi qui en est une !

Ichigo grinça ses réponses entre ses dents. Son regard était fixe et ses yeux changeaient légèrement de couleur. Il ouvrit la porte et salua ses voisins qui lui répondirent très chaleureusement. Il monta vers l’appartement et ouvrit lentement la porte. Il posa ses clefs sur la console et arrêta son geste… les clefs de Shinji ? Il posa son sac et se dirigea rapidement dans l’appartement pour trouver son mari. Il finit par le trouver allongé sur le lit, endormis.

Le cœur d’Ichigo battait la chamade dans sa poitrine tellement il était heureux de le voir. Surtout qu’il ne s’y attendait pas du tout ! Il ne put s’empêcher de toucher les longs cheveux fins étalés sur l’oreiller. Le cœur d’Ichigo se serra… Il trouvait son amant de plus en plus beau. Peu importe comment il regardait… Les sentiments qu’il éprouvait pour Shinji ne faisaient qu’augmenter avec le temps. Ce dernier entrouvrit les yeux et il tendit sa main vers Ichigo. Celui-ci retira ses chaussures et s’allongea à côté du blond. Il vit de l’amertume dans le regard de Shinji et un besoin non exprimé de tendresse.

-          Je suis revenu en voiture. J’ai conduit toute la nuit et aujourd’hui pour te voir… chuchota le blond. Je suis claqué !

-          Dors alors… souffla Ichigo.

Shinji vint se blottir contre le corps plus grand d’Ichigo. Il enfouit son visage dans le creux de son cou, ses mains s’emmêlèrent dans les pans de sa chemisette.

-          Ichi… j’adore ton odeur…

-          Je t’adore tout cour… murmura Ichigo.

-          Tss !

Le blond ferma les yeux et bailla doucement. Ichigo avait refermé ses bras autour de la forme allongé près de lui.

-          Tu m’as manqué… Ichi… chuchota le vizard.

-          À moi aussi !

Shinji se rendormit, confortablement installé contre le roux. Il pouvait y avoir une guerre atomique autour de lui, une tonne de hollows et le feu ou le retour d’Aïzen, il s’en moquait… Il avait retrouvé sa place et personne ne pourrait lui enlever son petit paradis. Juste avant de sombrer à nouveau, il sentit les lèvres de son amant parcourir son front délicatement.

0°0°0°0

Ichigo se réveilla bien avant son mari. Il l’observa dans la lumière de fin de soirée. Il se leva et se dirigea vers la cuisine. Il prépara à souper le cœur léger. Quoi qu’il se demandait si Shinji allait bien. C’était plutôt rare qu’il soit si tendre… Il en aurait bientôt le cœur net de toute façon. Et c’était quoi le regard qu’il avait eu ? En attendant que le dîner finisse de cuire, Ichigo rangea rapidement les affaires que Shinji avait jetées un peu n’importe où lorsqu’il avait réintégré le domicile. Ichigo songea qu’il devait être particulièrement fatigué pour être si négligeant.

Son portable sonna. Il prit rapidement la communication.

-          Ichigo ?

-          Kensei ?

-          Ouais… Il est arrivé ? Il ne répond pas sur son portable.

-          Oui. Il dort !

-          Tant mieux. Quel abruti… Il ne pouvait pas attendre de te rejoindre, il a pris une voiture en location et à fait tout le trajet sans dormir je suppose vu qu’il est chez vous…

-          Cela ne m’étonnerait même pas.

-          Enfin, le principal c’est qu’il soit arrivé. Nous, on arrivera jeudi comme prévu.

-          Pas de problème.

-          Au fait, Aiko sera avec nous. Elle voudrait t’enseigner le kidô curatif. Hatchen t’a enseigné les rudiments… Mais ces derniers temps elle est trop débordée. Elle voudrait que quelqu’un la seconde pour les soins. Et comme tu soignes les humains, elle s’est dit que tu pourrais aussi soigner les vizards. Tu veux ?

-          Bien sûr ! s’écria Ichigo. Par contre, je n’aurai nul part où les accueillir…

-          On se chargera de ça…

-          Ok…

-          À jeudi !

-          ‘lut !

Ichigo avait le sourire. Il allait finalement pouvoir faire quelque chose. Il sentit alors une drôle d’odeur. « Merde, le repas ! ». Ichigo se précipita et sauva son dîner. Il fit la grimace. Pourvu que ce soit bon quand même. Il ouvrit la fenêtre pour faire disparaître la légère odeur de roussi.

-          C’est rare que tu fasses cramer quelque chose Ichi…

Ichigo se retourna et rencontra les yeux noisette légèrement moqueurs. Il sourit et traversa l’espace qui le séparait du blond pour le prendre dans ses bras.

-          Désolé si ce soir… ce n’est pas comme d’habitude !

-          Tu discutais avec qui ?

-          Kensei !

-          Oh…

-          Il voulait savoir si tu étais toujours vivant… et il m’a dit pour Aiko.

-          Tu as dit quoi ?

-          Que c’était d’accord !

-          Prévisible… marmonna Shinji.

-          Tu n’étais pas pour ?

-          Pas pour l’instant… Mais bon, tu lui as donné ta décision. Je n’ai pas à intervenir dans cela.

Ichigo releva la tête de Shinji qui avait appuyé son visage sur son épaule. La douleur qu’il vit au fond des yeux de son mari le troubla.

-          Que se passe-t-il en ce moment ? demanda doucement Ichigo.

-          Ichi… si tu savais… J’en ai assez !

Ichigo ne dit rien et serra simplement le blond dans ses bras. S’il avait envie d’en parler il lui parlerait. Pas besoin de le forcer… Shinji glissa ses bras autour de la taille d’Ichigo et se laissa aller contre lui. Franchement à ce moment là, il fut content que sa moitié soit plus grande que lui. Il soupira et après quelques minutes il dit platement :

-          J’ai faim !

-           À table !

Shinji ébouriffa les cheveux orange et Ichigo regagna les fourneaux. Il servit le repas et les deux hommes mangèrent en silence. Finalement, Shinji après avoir fini posa une main sur la cuisse d’Ichigo et lui dit :

-          J’ai envie de faire un tour.

-          Comme tu veux…

-          Je t’aide pour débarrasser, mais je veux qu’on prenne nos formes shinigami.

-          Pourquoi ?

-          Pour que je ne me fasse pas remarquer, grogna Shinji.

-          On pourrait être sous nos formes normales.

-          Non, j’ai besoin de me défouler !

-          Comme tu veux !

Ils finirent de ranger la cuisine et se dirigèrent vers la chambre. Ichigo posa son badge sur le gigaï de Shinji et le blond retrouva sa tenue de capitaine de la 5^ème division. Ichigo abandonna également son corps sur le lit et rejoignit Shinji à la fenêtre. Les deux hommes se déplacèrent rapidement. Ichigo s’était mis légèrement en retrait pour suivre les déplacements de son mari. Ils se retrouvèrent rapidement à l’extérieur de la ville et Shinji prit la direction d’une plaine isolée et désertique. Arrivé là, il sortit son sabre et attaqua Ichigo qui para le coup. Bientôt, un combat s’engagea entre les deux hommes.

Le roux voyait la douleur au fond des yeux de son amant. Il savait que ce combat était un combat de Shinji contre lui-même et sa douleur… Il ferait de son mieux pour résister à cette colère, à ce mal qui le rongeait. Aucun des deux hommes ne se transforma. Au bout de deux heures Shinji finit par s’effondrer sur le sol aride. Ichigo se posa juste à côté de lui et scruta la forme repliée sur elle-même. Il finit par se pencher, par prendre la main de son mari et le tirer vers lui. Shinji se remit sur ses jambes et se laissa aller contre la poitrine d’Ichigo. Celui-ci entendit alors un sanglot discret. Il ne dit rien… il se mit juste à caresser les longs cheveux et à attendre que son mari parle.

Finalement, Shinji murmura et Ichigo dut tendre l’oreille pour être sûr de comprendre.

-          Tous mes amis Ichi… tous… et je dois les éliminer ! Pourquoi ? Pourquoi personne n’arrive à prendre le dessus ?

-          Je ne sais pas… souffla Ichigo.

-          Pourquoi moi, j’y suis parvenu ? J’aurai dû mourir aussi…

Ichigo arrêta son mouvement dans les cheveux fins. Une de ses mains remonta le long de la mâchoire de l’ex-capitaine.

-          Ne me dis plus jamais ça !

-          Mais…

-          Non ! Je suis sûr que d’autres vont aussi y parvenir. Et ce n’est pas dit que tous passeront par cette phase. Alors, calme-toi… Si tu as besoin de pleurer, de crier, de te battre… je suis là ! Mais ne me raconte plus que tu devrais être mort ou je ne sais quoi ! Que me dirais-tu si je t’exprimais une pensée pareille ? Ne serait-ce que si j’y songeais, tu serais prêt à me faire ravaler mes idées que tu qualifierais de stupide ! Et tu aurais raison !

Le ton d’Ichigo était devenu cinglant en prononçant ces dernières phrases.

-          Ai-je tord ? demanda Ichigo d’une voix mal assurée.

-          Non… Tu as raison ! Mais cela devient tellement dur !

-          Shinji…

La voix de l’orangé était devenue songeuse.

-          Si cela devait m’arriver… Ne tremble pas !

-          Pardon ?

Shinji s’était reculé et scrutait le visage du roux. Son examen dura plusieurs minutes où le silence s’était installé.

-          Tu… tu as ce… genre de problème ?

Shinji avait essayé de cacher son anxiété mais Ichigo l’avait perçu. Il tenta de le rassurer.

-          Non… mentit-il. Mais si un jour cela devait m’arriver… Je ne suis pas à l’abri après tout, ne tremble pas si cela devait mal tourner !

-          Imbécile ! Ne me donne pas de raisons de m’inquiéter s’il n’y en a pas !

Le blond était furieux. Son regard ne pouvait pas se détacher des yeux ambre qui paraissaient si calmes. Ichigo tira son mari à lui et se pencha pour l’embrasser. Shinji voulut se libérer pour poser des questions à l’orangé mais le trouble que provoquait toujours Ichigo en lui l’empêcha bientôt de vouloir lui résister. Il se promit de le cuisiner plus tard. Il enroula ses bras autour de son cou et Ichigo serra la fine silhouette contre lui. L’échange fut long et passionné.

-          Tu m’as manqué… souffla Ichigo à Shinji.

-          Je le sais… Pourquoi crois-tu que j’ai roulé ?

-          Je t’aime…

-          … crétin !

Leurs yeux étaient plongés dans ceux de l’autre comme s’ils essayaient de se noyer dans leurs regards respectifs.

-          On rentre !

-          Haï Taïcho ! ironisa Ichigo.

-          La ferme… gronda Shinji.

-          Tu as perdu ton sens de l’humour aussi ?

-          Tss… Viens, on rentre… J’ch’suis fatigué.

Ichigo prit la main de Shinji et ils quittèrent la plaine désertique. Ils ne se pressèrent pas pour rentrer. Ichigo en profita pour visiter tous les plus beaux endroits de Madrid avec Shinji qui ne ronchonnait pas pour une fois. Finalement, ils atterrirent sur la Puerta de Toledo.

-          Tu penses pas qu’on a fait assez de tourisme là ?

-          Je voulais juste te changer les idées !

-          Moi, j’ai d’autres façons de me changer les idées… surtout après presque quatre mois d’absence !

-          Oh… de quel genre « d’autres façons ».

-          Du genre à te tenir éveillé jusqu’à ce que tu me demandes grâce. Le sourire de Shinji se fit pervers.

-          Oh… Il ne nous reste plus qu’à rentrer je suppose !

-          Pourquoi ne pas se trouver un petit coin tranquille… suggéra Shinji un sourire corrompu au coin des lèvres.

-          Non !

-          Pourquoi ?

-          Parce qu’à chaque fois… c’est moi qui me retrouve dans des situations qui m’empêchent de m’allonger sur le dos, de m’asseoir ou qui me causent d’autres désagréments…

-          Tu as perdu ton sens de l’aventure ? Serais-tu devenu casanier ?

-          Très bien… Mais, c’est moi le seme dans ces conditions !

-          Quoi ? s’écria shinji.

-          Deviendrais-tu douillet ?

-          La ferme…

-          Tu vois… Tu es d’accord pour faire des trucs pervers dans des endroits impossibles à « condition » que ce soit moi qui en subisse toujours les conséquences !

-          Mauvais joueur !

-          Très bien…

Ichigo attrapa Shinji par un bras et le tira à sa suite.

-          Oï Ichigo… Pas besoin de t’emporter !

-          Je ne m’emporte pas… Mais tu vas savoir ce que je subis depuis cinq ans.

-          Attends…

Mais Ichigo se déplaça grâce au Shunpo et trouva une allée déserte dans les bas-fonds de la ville. Il poussa Shinji dans la ruelle sombre et non éclairée. Celui-ci ne put pas protester car Ichigo s’était déjà emparé de ses lèvres et commençait à le caresser au travers de ses vêtements. Bientôt, ses mains eurent défait son obi et son hakama tomba à terre.

-          Ichi…

Mais Ichigo ne répondit pas. Une de ses mains était occupée à caresser la verge de Shinji qui haleta. La bouche d’Ichigo grignotait les zones érogènes du blond qui protesta faiblement…

-          Ce n’est pas ce qui… est prévu… au contrat…

Pas de réponse, si ce n’est que les lèvres d’Ichigo descendaient inexorablement. Shinji frissonna et agrippa les cheveux de l’orangé quand ce dernier engloutit son sexe. Il rejeta sa tête en arrière et ferma les yeux. Il se laissa envahir par les sensations et ne broncha pas quand une main vint se balader entre ses fesses. Il se mordit violemment la lèvre pour ne pas gémir d’une façon désordonnée et impudique. Mais Ichigo le connaissait trop bien et Shinji s’avoua vaincu en laissant échapper un long gémissement quand il vint dans la bouche d’Ichigo. Sa poitrine se soulevait de manière désordonnée. La bouche d’Ichigo reprit possession de celle de Shinji et il plaqua son corps contre celui du blond. Il le souleva facilement et plaça les hanches de son mari à la hauteur des siennes.

-          Ichi… Tu…

Impossible de parler. Ichigo avait repris sa bouche et ses mains s’affairaient toujours sur lui. Shinji finit par glisser ses jambes autour de la taille de son amant passionné et ses bras autour de ses épaules larges. Les gémissements et la respiration d’Ichigo l’excitait terriblement. Bientôt les siens s’y mélangèrent quand il sentit le sexe dur contre son entrée et il se figea quand Ichigo le fit descendre sur sa longueur. Shinji avait élargi les yeux.

-          Tu es prêt ? murmura le roux contre son oreille.

Pour toute réponse, Shinji l’embrassa en prenant son visage entre ses mains. Ichigo bougea et gémit langoureusement à l’oreille du blond. Ce dernier grimaça de douleur. Ichigo l’avait préparé, mais les premiers instants étaient difficiles pour lui. Mais, quand la verge d’Ichigo frappa sa prostate, il retint son souffle.

-          Encore… souffla Shinji.

L’orangé ne se fit pas prier et recommença l’opération de plus en plus vite. Shinji ne se retint plus pour gémir et haleter de manière impudique. Ichigo était lui-même tout à ses sensations et avait posé sa tête sur l’épaule de Shinji en anhélant dans son cou. Ils se libérèrent et restèrent accrochés l’un à l’autre pendant quelques minutes.

-          Maintenant… Tu veux bien me suivre à la maison ? suggéra Ichigo.

-          Je crois que ce serait mieux… pour nous deux !

Shinji détacha ses jambes du corps de son mari et se rhabilla rapidement, suivit par Ichigo. Les deux hommes regagnèrent rapidement l’appartement et Ichigo entraîna Shinji sous la douche.

-          On remet ça ici ?

-          Pourquoi pas ?

-          Attend…

-          Non !

Et Ichigo entreprit de faire couler l’eau et de laver son amant… qui recommença à se tordre sous les caresses indécentes de l’orangé qui avait décidé d’abuser de lui pour une bonne partie de la nuit !

Pendant l’été, Ichigo avait assisté avec Shinji et les autres vizards au mariage de Heather et Alistair. Même si Ichigo avait eu peur à un moment donné, ils se conduisirent tous bien. Le père d’Heather s’était pris d’affection pour le couple formé par Shinji et Ichigo qu’il ne pouvait s’empêcher de taquiner. Après la cérémonie, Shinji demanda à Ichigo :

-          Tu es sûr qu’il est au courant qu’il est en danger de mort avec moi ?

-          Oui… oui !

-          Tss… Même pas découragé. Il est fou !

-          Arrête de râler et profite de la journée.

La petite cérémonie intime d’Heather comptait quand même une centaine de personnes. Ichigo se rendit compte qu’il en connaissait au moins 80 % ! Bon sang… il avait plus d’amis en Angleterre et en Espagne qu’il n’en comptait au Japon ! En fait, au Japon… Il n’y avait que quelques élèves de sa classe et le reste appartenait à la Soul Society. Ichigo but son verre de vin et rencontra les yeux noisette de Shinji qui l’interrogeaient du regard. L’orangé lui expliqua ce à quoi il pensait :

-          Tu n’as plus rien à faire au Japon ! déclara Shinji.

-          Si tu le dis…

Ichigo se rendit compte que le sujet Karakura avait été enterré et qu’ils n’en avaient pas vraiment reparlé depuis la fois où ils s’étaient violemment disputés. Il se dit que, après tout, Shinji avait raison. Par contre, il faudrait bien qu’il aille revoir sa famille un jour, et ça, que Shinji le veuille ou pas !

°0°0°0°0°

Cela faisait maintenant 7 mois que Shinji restait avec Ichigo. Les deux amants n’en revenaient pas d’être ensemble aussi longtemps sans interruption. Aiko avait fini la formation d’Ichigo sur le Kidô curatif et Shinji avait obligé Ichigo à se séparer des bracelets qu’Urahara avait confectionnés pour lui. À sa grande surprise, il se rendit compte qu’il maîtrisait vraiment très bien son reiatsu. Shinji lui donna ses derniers conseils et il fut bientôt capable de le moduler de la même manière que son mari. Ichigo finit son année de médecine et en profita pour rendre visite à Alistair et Heather en juin pour partager leurs expériences.

-          Tu retournes en Espagne ? demanda finalement Heather.

-          Oui…

-          C’est Shinji qui doit-être content ? remarqua Alistair. Il ne voulait pas que tu retournes au Japon.

-          Je suppose que oui.

-          Mais toi dans tout ça ?

-          J’ai envie de retourner là-bas pour revoir mon père et mes sœurs… avoua Ichigo, coupable.

-          Je comprends Shinji, mais ce n’est pas évident pour toi… Tu as ta famille aussi. Un séjour bref ne te ferait pas de tort…

Heather le persuada d’en parler au blond qui ne devait pas être si incompréhensif que cela.

°0°0°0°0°

Finalement, Ichigo ne se posa plus trop de questions lorsqu’il reçut un appel de sa sœur Karin. Il commençait à ranger son appartement et à préparer ses cartons quand son portable sonna. Sur le coup, il avait cru que c’était Shinji, mais le numéro était celui de son père.

-          Ichigo ?

-          Karin ? Je suis surpris.

-          Oh… je voulais prendre de tes nouvelles !

-          Je vais bien… Et toi ? La voix d’Ichigo était douce.

-          Moi ça va… Tu as fini tes études ? Karin semblait anxieuse.

-          Oui… là, je vais rentrer en Espagne.

-          Ichi-nii…

Karin hésita mais lui dit finalement :

-          Papa ne va pas très bien… Il est surmené. Il est tout seul à la Clinique et Yuzu n’a pas fini ses études pour pouvoir l’aider à plein temps. Il a dû se faire hospitaliser le mois dernier et c’est Ryuken Ishida qui s’est occupé de papa.

-          Pardon ? Mais vous ne m’en avez pas parlés…

-          Il ne voulait pas… à cause d’Hirako. Il sait qu’il ne veut pas que tu reviennes à Karakura. Mais… papa a besoin de toi… Du moins, jusqu’à ce que Yuzu ait son diplôme de médecine tout comme toi.

-          Trois ans encore non ?

-          Oui…

-          Ichi-nii… je n’en ai pas parlé à papa… de ce coup de fil… Mais j’avais besoin de te le dire.

-          Tu as bien fait. Écoute, je vais en parler avec Shinji et je te tiens au courant, d’accord ?

-          Ok… Mais ne m’en veut pas !

-          Pourquoi ?

-          Bah… Hirako est une tête de mule et tu risques d’avoir une scène de ménage à cause de moi.

-          Ne t’inquiète pas pour mes scènes de ménage et occupe-toi de papa tant que je ne suis pas là.

-          Tu penses pouvoir venir ?

-          Je pense que Shinji comprendra !

-          Très bien…

Karin avait poussé un soupir de soulagement. Elle reprit la conversation sur un ton plus gaie et abandonna bientôt Ichigo à ses cartons. Celui-ci avait le regard dans le vague. Il allait se faire tuer par Shinji. Ichigo s’assit à même le sol. Il avait l’impression de se faire rattraper par un passé dont il ne voulait plus. Ils avaient fait des projets Shinji et lui. Vivre en Espagne, voyager, Ichigo continuant son activité de médecin pour les humains et les vizards et Hirako continuerait de s’occuper des intérêts du groupe des vizards qu’ils soient financiers où d’ordre plus mortels. Ce n’était pas le fait qu’il revoit son père et ses sœurs… C’était qu’il redoutait son retour à Karakura. Il y avait presque 7 ans jour pour jour qu’il avait fui cette ville et lorsqu’il était arrivé à Oxford, il s’était senti très mal et seul… il s’en souvenait pertinemment… Mais Colin, Heather, Alistair, Terence, Karl, Kevin et tant d’autres avaient jalonné sa vie depuis que Karakura s’était éloignée de son esprit… comme faisant partie d’un cauchemar qu’il croyait finit !

Trois ans ? Il n’envisageait même pas de rester une année. Qu’allait-il faire ? Il fallait qu’il en parle à Shinji.

-          Ichi… Ça va ?

-          Non !

-          Que se passe-t-il ?

-          Il faut apparemment que je rentre à Karakura.

-          Pardon ? Je pensais que…

-          Je ne suis pas très enthousiaste à l’idée d’y retourner, mais je viens de recevoir un appel de ma sœur Karin. Papa ne va pas bien du tout et c’est Ishida le Quincy qui s’en ait occupé le mois dernier. Il a besoin d’aide et…

-          Ton père a utilisé ta sœur ?

-          Il n’est même pas au courant de son appel. Il ne l’aurait pas permis. Il sait combien tu refuses de me voir retourner là-bas. Karin en a pris seule la responsabilité.

-          Et je peux savoir combien de temps ? demanda Shinji, étonnamment calme.

-          Elle m’a demandé trois ans, le temps que Yuzu finisse ses années de médecine.

Un gros silence s’abattit sur la communication.

-          Donc, tu me téléphones pourquoi ? Pour avoir mon approbation ? Pour que je te fasse une scène ?

-          Shi…

-          Non… Ichigo. Tu sais que je ne veux pas que tu retournes là-bas. J’ai vraiment un mauvais pressentiment et nous avons des projets…

-          Tu crois que c’est de gaieté de cœur que je te demande cela ? Crois-tu que cela me fasse particulièrement plaisir surtout en connaissant à l’avance ta réaction ? Je n’ai pas envie d’y retourner et pourtant, je dois y aller. Mes projets avec toi son pour moi toujours d’actualité. Je veux voyager, vivre et rester auprès de toi. Je ne peux pas repousser cette aide qui m’est demandé et pourtant elle me déchire le cœur.

-          Écoute ! Je n’ai pas l’esprit particulièrement clair quand il s’agit de Karakura. Ichi, je vais faire un dernier effort pour toi. Je veux bien te laisser aider ton père mais je ne veux plus entendre parler de Karakura dans deux ans. Est-ce que c’est clair… Tu pourras me demander toutes les destinations, les idées les plus farfelus… mais plus là-bas. Ton père se débrouillera avec la dernière année de médecine de Yuzu. Il pourra venir à la maison avec tes sœurs, organisé des fêtes ou je ne sais quoi… Mais plus de Karakura !

-          Merci, Shinji ! souffla l’orangé.

-          Crétin ! Maintenant, je ne veux pas que tu vives chez ton père.

-          Pourquoi ?

-          Pourquoi ? Tu te moques de moi ? Au cours des deux ans, je vais venir te rejoindre. On va faire comme à Londres. Tu trouveras un appartement dans la ville. Je ne tiens pas à ce que ton père vienne nous déranger alors que je te fais grimper au plafond !

-          Sh…

-          Bref, Tu va réussir à t’occuper de toute la logistique ?

-          Tu m’as formé dans ce sens aussi !

-          C’est vrai. Tu ferais un bon fukutaïcho ! ricana Shinji.

-          Te fous pas de moi !

-          Je n’oserai pas !

-          Je te rejoins en Espagne pour quelques jours ?

-          Occupe-toi de tes affaires. Je vais sûrement devoir repartir. Enfin, si on peut se voir avant, ce serait bien. Mais, je n’en suis pas sûr.

-          Très bien…

-          Ichi… Tu seras prudent ?

-          Je te le promets…

-          Ne te laisse pas emberlificoté par ces beaux-parleurs de shinigamis.

-          Très bien…

-          On se tient au courant pour nos déplacements. J’essaierai de te voir avant de partir.

-          Tu partiras longtemps ?

-          Je ne sais pas. Mais, je te retrouverai au pire à Karakura. Si ça ne va pas téléphone-moi. Qu’importe le moment, je viendrais le plus vite possible.

-          Je ne vais pas en enfer Shinji.

-          Pour moi l’enfer porte ce nom, Ichi.

Un silence plana encore une fois entre eux. L’angoisse étreignait les deux hommes.

-          Je… je te laisse Shinji. Je t’aime.

-          Moi aussi et tu me téléphones au moindre problème.

-          Ok.

Ils discutèrent encore quelques minutes et ils raccrochèrent, aussi pensifs l’un que l’autre. Un malaise s’était installé et Ichigo crut que l’ombre de la mort planait sur lui. Il secoua la tête et se dit qu’il se faisait vraiment trop de films parfois !

°0°0°0°

Ichigo avait emballé toutes ses affaires. Il sourit de satisfaction quand les déménageurs embarquèrent tous ses meubles. Ichigo regarda son appartement se vider peu à peu. Son cœur se serra lorsqu’il se retrouva seul dans l’espace bientôt vide. Il parcourut lentement les différentes pièces en écoutant le bruit de ses pas résonner dans l’appartement. Isshin avait revendu l’appartement. Ce que ne savait pas ce dernier, c’est que c’était Ichigo qui s’en était porté acquéreur. Il avait fait appel à des ouvriers pour qu’il refasse tout l’intérieur le temps qu’il retournerait à Karakura. Heather lui avait dit qu’elle surveillerait les travaux et Colin lui assura qu’il ferait tout pour que son appartement soit prêt rapidement même s’il ne revenait pas immédiatement.

Isshin ne savait pas qu’Ichigo avait une véritable petite fortune, tout cela grâce aux conseils avisés de son mari… qui était un vrai requin de la finance ! Ichigo entendit des pas derrière lui. Il se retourna et vit Kevin, Alistair, Heather, Colin, Terence et Karl qui le regardait, les yeux embués de larmes.

-          Ichi… Tu vas drôlement nous manquer. Notre vie ne sera plus pareille sans toi ! sanglota Heather qui se précipita dans ses bras.

Ichigo referma ses bras autour de la petite brune. Il lui dit, moqueur…

-          On dirait que je pars à l’abattoir avec vous ! Je ne vais pas mourir, je vais juste aller rendre service à mon père et après, je passerai mon temps entre ici et l’Espagne. Vous en aurez assez bientôt de me voir tellement je vais vous enquiquiner !

-          Ne plaisante pas Ichigo. J’ai un mauvais pressentiment… fit Karl.

-          Tu es voyant ? ironisa l’orangé.

-          Andouille… rétorqua son interlocuteur.

-          Sois prudent au moins. Et ne parle pas aux shinigamis que tu ne connais pas !

Heather sourit entre ses pleurs.

-          Je ferai attention !

-          On y compte bien ! fit doucement Alistair.

Bientôt, tous s’étreignirent emplis d’un certain malaise qu’ils n’arrivaient pas à s’expliquer.

-          Je prendrai soin de cet appartement. Et dès que tu reviens, je te ferai visiter ton petit bijou, car il en deviendra un.

-          Pourquoi tu refais la déco ? demanda Heather.

-          Parce que Shinji en a marre du côté ado. Il veut que ça fasse plus moderne.

-          Je le comprends aussi.

-          Bonne chance, Ichi.

-          Ouais ! Bonne chance… Firent-ils en cœur.

Tous sortirent et Ichigo ferma l’appartement derrière lui après avoir récupéré sa veste qui se trouvait près de l’entrée. Lorsque le cliquetis des clefs se fut éteint, Ichigo eut du mal à les tendre à Colin. Il se sentait très ému. Tous descendirent et finirent par se quitter sur le trottoir où un taxi attendait Ichigo. Ce dernier ne put prononcer un seul mot. Il se contenta juste de serrer ses vrais amis contre lui. Ils l’avaient tellement aidé ces dernières années au travers de son combat que Shinji ignorait encore.

Heather lui rappela…

-          N’oublie pas de parler de ton problème à Shinji ou je lui téléphone.

-          Je le ferai… Je te le promets.

-          Bien… Donne-nous de tes nouvelles !

-          Ok…

Ichigo s’engouffra dans le taxi et ne se retourna pas pour saluer une dernière fois ses amis. Ses yeux se mirent à piquer un peu… Il quittait Oxford sous un soleil éclatant. Ses souvenirs le ramenèrent sept ans en arrière lors de son arrivée sur le sol anglais, sous la pluie. Lui qui détestait la pluie en arrivant avait appris à l’apprécier dans ce pays qui était devenu son second chez lui… Le premier étant maintenant l’Espagne.

Il soupira et posa son front sur le montant de la vitre et ferma les yeux. Ses souvenirs se mirent à défiler devant ses yeux. Il n’aurait jamais cru qu’il retournerait à Karakura avec un sentiment aussi lourd sur le cœur. Shinji… Ils n’avaient pas pu se voir. Il espérait que le blond le rejoindrait rapidement. Il rouvrit les yeux lorsque le taxi arriva devant l’aéroport. Il descendit ses bagages et paya l’homme. Il se dirigea vers les guichets et frissonna. De retour au Japon !