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Mystification des sentiments 3

Résumé :

Sosuke Aïzen, Roi de l'actuel nouvel ordre mondial, voit à nouveau surgir le spectre d'un nouveau complot, mener par Ichigo Kurosaki... Celui qui aurait dû régner à sa place, s'il n'avait usurpé sa place.

Pour le tenir éloigné et l'éliminer à l'insu de tous, il utilise un subterfuge en donnant une mission à Ichigo au sein du Seireitei. Pour cela, il envoie son assassin le plus efficace, Grimmjow Jaggerjack.

Ichigo comprenant que sa vie pourrait être en danger, convoque ses hommes les plus fidèles et ils établissent un plan, et pour cela, il doit rencontrer son ami le plus fidèle et son premier amant, Kisuke Urahara. Tandis que de son côté, Grimmjow n'a de cesse de rencontrer de nouveaux obstacles.

Est-ce qu'Ichigo parviendra à rencontrer Kisuke sans craquer ? Et de son côté, est-ce que Grimmjow va parvenir à accomplir sa mission ?


 

Préjugés

Dans le grand hall des étages supérieurs de Las Noches, la foule grouillait. C’est certainement ce qu’aurait dit un simple habitant du palais. Pour Ichigo, et tous ceux qui « plongeaient », cette activité ressemblait à celle d’une après-midi paisible dans une rue surchauffée de beaucoup de rues des multi univers. Autrement dit : « Les habitants étaient rares et se déplaçaient par nécessité. »

Les yeux d’Ichigo survolaient cette « foule » qui n’en était pas. Formatée par le système… Tout comme lui, en surface. Il repensa aux paroles de Nanao. L’expression d’Ichigo devint plus sombre, une espèce d’aura maléfique se dégagea de lui, sans qu’il n’en prenne conscience.

Gingo fixait les épaules crispées de son chef et remarqua le subtil changement qui s’opérait chez Kurosaki Ichigo. Ces variations d’humeur ne l’ébranlaient pas comme certains de ses collègues. Il avait toujours été au service de la famille Kurosaki, et maintenant il servait sous les ordres de ce fils faisant partie de l’élite mondiale.

S’il voulait, ce type pourrait prendre la place du Roi Aïzen Sosuke ! Et pour tout dire, de nombreuses voix s’élevaient de plus en plus fort pour que Kurosaki prenne enfin sa succession. 

Enfin, il fallait relativiser, Ginjo se remémora instantanément que toutes ces voix se faisaient discrètes parce que le Roi n’hésiterait pas à faire tuer les protestataires ou pire… Les envoyer dans un des multi univers du Seireitei, et cela sans aucun moyen de survivre. Personne n’oserait l’affronter en face, sauf Kurosaki justement.

Et son chef s’organisait à l’insu de tous. Mais pour l’instant, Ginjo devait garder cela pour lui. Le moment venu, il hurlerait enfin le nom de leur véritable Roi.

— Connaissez-vous Urahara Kisuke, Ginjo ? interrogea Kurosaki en coupant sa pensée.

— Urahara Kisuke, dites-vous, Général ?

— Oui.

Le capitaine des forces spéciales se gratta la tête, essayant de se rappeler une bribe de conversation, un article faisant référence à ce type, mais rien ne lui venait à l’esprit. Cela lui disait quelque chose, mais cela lui semblait si loin qu’il eut l’impression de l’avoir rêvé.

— Non, je suis désolé. Je ne vois vraiment pas de qui il s’agit.

Un petit rire fusa. Il était sans joie, remarqua Ginjo qui haussa un sourcil, étonné de voir son supérieur accablé.

— Vous souvenez-vous de la période sombre que nous avons vécue, il y a à peu près trois cents ans ?

— Vous parlez de ce groupe d’activistes qui avait essayé de s’en prendre au Roi ?

— Oui, c’est bien cela, répondit Ichigo.

Ginjo fronça les sourcils. Pourquoi Kurosaki lui parlait-il de l’incident des « lames ensanglantées » ? Un sinistre événement qui commençait à s’estomper de la conscience collective. Il s’agissait du seul groupe révolutionnaire qui avait agi contre Aïzen et qui s’était justement retrouvé soit mort, ou envoyé dans un des nombreux multi univers. Puis, les yeux de Ginjo s’arrondirent sous le choc, il tourna la tête dans la direction de Kurosaki.

— Pourquoi me parlez-vous de cela ? demanda Ginjo. Et aussi ouvertement ? Ne faut-il pas être discret ? Je vous rappelle que la chasse aux sorcières qui a suivi a été terrible…

— Et c’est pour cela que plus personne ne parle de cet événement. Je le sais. Les plus jeunes n’en ont même pas connaissance.

Ichigo appuya sur un bouton de l’ascenseur qui se trouvait à présent devant eux. Ginjo jeta un coup d’œil autour de lui et se demanda où ils se trouvaient. Le périmètre où ils se situaient, paraissait délaissé. Oh pas totalement, mais il flottait comme un air de banqueroute dans ce couloir.

Il devait faire partie de ces endroits où de nombreux habitants avaient préféré fuir après cette fameuse rébellion justement, les mailles d’un filet un peu trop serré de la répression avaient semé la terreur. Et dire qu’aujourd’hui cette révolte était tout au plus appelée « incident » par quelques téméraires. 

Pourquoi Kurosaki l’emmenait ici ? Et pourquoi lui parlait-il de cet incident justement ? Et pourquoi parler d’Urahara maintenant ? Son cerveau refusait d’analyser.

— Moi, tout comme vous, nous le connaissons Ginjo.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et les deux hommes s’engouffrèrent dans la cage. Lorsqu’elle bougea au bout de quelques étages les paysages qu’elle laissait admirer sur l’extérieur, furent camouflés par des murs blancs et des tuyauteries. Ichigo s’appuya nonchalamment contre la paroi vitrée.

Ichigo sentait bien sur lui, le regard inquisiteur de son subalterne, mais fit comme s’il ne remarquait pas.

Il reprit là, où il avait laissé la discussion.

— Donc, vous ne vous souvenez plus de cet homme ? C’est dommage, sourit brièvement Ichigo, avant de reprendre plus gravement. Je vais réparer cette lacune.

— Qui est-il ? questionna Ginjo suspicieux tout à coup.

C’est à ce moment-là que l’ascenseur s’arrêta. Les portes s’ouvrirent et Ichigo sortit en premier. Il se dirigea vivement vers un couloir de taille moyenne toujours aussi blanc que le reste des couloirs du palais.

Toutefois, le boyau pouvait laisser passer des gros containers pour l’approvisionnement de cette aile du palais. L’endroit était totalement désert, et le bruit de leurs bottes sur le sol résonnait sinistrement dans l’immense couloir et plus encore dans ceux adjacents, où ils se répercutaient. Ils ne croisèrent ni robots et encore moins des êtres vivants.

 

°°0o0°°

 

Les gardes qui se trouvaient allongés sur le sol n’avaient rien vu venir lorsque Grimmjow les assomma d’un seul coup de poing. Hisagi observait le dos de son chef qui tambourinait à la porte d’Il Forte. Cette dernière s’effaça enfin et le séduisant commandant de l’escouade de Grimmjow Jaggerjack apparut.

Ce dernier n’eut même pas le temps de dire quoi que ce soit, qu’une poigne ferme l’attrapa par le col et le projeta dans ses appartements. Hisagi grimaça. Le colonel était vraiment fou de rage et sincèrement, il préférait être à sa place qu’à celle de son commandant.

Il entendit d’ailleurs à l’intérieur de la pièce.

— … ta faute ! Espèce d’abruti fini ! Je vais finir par croire que tu es payé pour faire foirer cette mission ! Si je t’ai demandé de me suivre, c’était uniquement pour me couvrir, pas pour tuer un membre du Reiryoku !

— Que devais-je faire mon Colonel ? répondit calmement Il Forte.

Sans bruit, Hisagi entra dans les quartiers d’Il Forte. Ce dernier restait assis sur le sol. Il s’essuyait le sang qui coulait à la commissure de ses lèvres. Grimmjow fixait son subordonné avec colère. Ce qu’il avait fait ne passerait pas inaperçu et il risquait d’en faire les frais.

— J’ai exécuté mes ordres ! J’étais là-bas pour vous protéger en cas de problème et ce type s’apprêtait à tirer. J’ai vu qu’il vous avait confondu avec un intercepteur hors de contrôle.

— Que foutait-il là ? s’énerva Grimmjow.

Il s’accroupit en face de son subordonné. Son visage exprimait à présent une certaine tension. Grimmjow se contrôlait, parce que s’il restait sous l’emprise de la colère, il ne pourrait pas dénouer cette situation délicate.

— Savais-tu que Soï a été convoquée par le Général en chef et cela avant toi ?

La stupeur qu’il lut sur le visage d’Il Forte n’était pas feinte.

— Non. Mais en même temps cela ne m’étonne pas, mon Colonel. Elle cherche toujours à vous nuire. N’oubliez pas qu’elle fait partie des nobles du premier cercle et contrairement à certaines familles, la sienne est très attachée aux traditions.  

— Je n’suis pas prêt de l’oublier. Es-tu certain qu’il cherchait vraiment à m’éliminer ?

— Certain mon Colonel ! Sinon, je ne me serai pas permis d’agir de la sorte. Je n’avais pas d’autres alternatives.

Grimmjow se redressa. Avoir un incident avec un membre de la division de Reiryoku cela voulait dire avoir beaucoup d’ennuis.

Cette mission devait rester secrète, mais que foutaient ces hommes dans le monde du 1515 ? Ils se déplaçaient toujours à plusieurs tels des essaims ! Dommage qu’il n’ait pas réussi à trouver les autres qui l’accompagnaient certainement. Maintenant, il devait affronter Touzen. En y songeant, son visage grimaça de dégoût.

Déjà, il n’arrivait pas à débusquer cette putain de fille ! Mais en plus, il se trouvait confronté au Reiryoku ! Certain que Touzen et surtout Soï Fon en profiteraient pour le détruire. Ces deux là ne pouvaient pas l’encadrer et le lui faisait bien sentir. Une chance que les montées en grade ne dépendaient pas de Touzen, sinon il n’aurait jamais été promu.

Le plus important pour l’instant, c’était de savoir comment allait-il se sortir de cette impasse ? Le mieux qu’il avait à faire était d’affronter son ennemi du moment, autrement dit son supérieur… Et d'ailleurs, ce dernier allait devoir s’expliquer pour le Reiryoku justement ! Ne devait-il pas baliser les lieux d’interventions pour que pareil incident ne se produise pas ?

Quelque chose ne tournait pas rond, mais il mènerait l’enquête et Touzen ne s’en sortirait pas avec ses habituelles pirouettes !

 

°°0o0°°

 

Les lumières qui donnaient l’impression de la lumière du jour ne fonctionnaient pas toutes. Un frisson glacé serpenta la colonne de Ginjo. Son regard suivait les conduites du sol qui rasaient les murs. À certains endroits, elles laissaient suinter de l’humidité, rendant les conduites luisantes, et verdâtres. Son ouïe essayait de percevoir un autre son que celui de ses pas.

La voix d’Ichigo le fit sursauter. Elle ressemblait à un coup de feu auquel on ne s’attendait pas.  Son espèce de malaise l’avait transporté ailleurs.

  • Vous ne vous en souvenez peut-être pas, peut-être parce que vous étiez jeune et que vous étiez occupé en tant que domestique, mais Urahara Kisuke est l’homme qui a fomenté le coup d’État contre Aïzen Sosuke durant cette fameuse révolte.
  • Pardon ? fit Ginjo livide tout à coup.

Il paraissait aussi blanc que les murs, songea Ichigo en jetant un coup d’œil dans la direction de son subordonné.

  • Mais… Mais… Il n’a pas été arrêté ? Il n’a pas été exécuté ? demanda Ginjo totalement stupéfait.
  • En fait, Sosuke l’a envoyé dans un multi univers, le plus… Comment pourrais-je dire cela ? Le plus horrible de tous ceux que j’ai pu voir jusqu’ici.
  • Pardon ?

Un sourire amer se forma sur les lèvres d’Ichigo. Il marcha moins vite pour qu’il soit à hauteur de son capitaine. Son expression était devenue préoccupée et un poids semblait l’écraser.

  • Que vous avez pu voir ? Que voulez-vous dire par là ? s’enquit Ginjo anxieusement tout à coup.
  • J’ai vu beaucoup d’univers Ginjo. De véritables havres de paix, mais aussi de véritables enfers. Et ce programme était certainement le pire auquel j’ai été confronté. J’ai bien cru ne pas pouvoir revenir moi-même. Mais je ne pouvais pas le laisser là-bas après tout… Je lui devais tant Ginjo.

Ginjo examina le profil de son supérieur, avant de regarder devant lui. Il n’avait pas été longtemps à son service en tant qu’employé, et c’est parce qu’il y avait quelque chose chez Kurosaki, qu’il n’arrivait toujours pas à définir d’ailleurs, qu’il s’était entêté à le suivre dans sa division. S’il devait définir Kurosaki, par rapport à tous les autres nobles qu’ils connaissaient, le premier mot qui lui viendrait à l’esprit c’était son humanité. C’était sa première force, mais aussi sa première faiblesse s’il écoutait ses ennemis.

  • Il est, ce que je puis dire, ma dernière mission en tant qu’intercepteur. Après cela, j’ai été nommé Général un temps au Reiryoku avant de devenir le Général en Chef des troupes de combats… C’est au cours de ma dernière mission en tant qu’intercepteur que je l’ai rencontré.
  • Mais… Mais… A-t-il été gracié par le Roi pour qu’il puisse revenir dans notre monde ?
  • Non. Il s’en est sorti tout seul, fit Ichigo avec un petit sourire carnassier. Personne ne se sort tout seul d’un multi univers. Ah ! Nous y sommes ! fit Ichigo plus joyeusement.

Ginjo fixait le dos de son général, avec une expression totalement incrédule. Ichigo lui entra dans ce qui ressemblait à une ruelle. Il frappa à la première porte qu’il rencontra. Le cœur de Ginjo ne cessait de battre très fort depuis que Kurosaki lui parlait de cet homme. Que se passait-il exactement ? Qu’essayait de lui faire comprendre son maître ?

La porte s’ouvrit sur une femme aux formes voluptueuses. Ginjo loucha sur sa poitrine, avant de remonter son buste et de rencontrer des yeux jaunes moqueurs.

  • Salut Yoruichi ! Est-il là ? demanda Ichigo.
  • Il t’attend ! Ainsi, c’est la recrue que tu nous fais rencontrer aujourd’hui ?

Ichigo se tourna vers son lieutenant qui semblait désemparé, même s’il essayait de rester stoïque. Ses yeux le trahissaient.

  • Yoruichi Shihoin ancien général en chef du service d’espionnage, fit Ichigo en désignant la femme qui se tenait à ses côtés. Voici le lieutenant Kugo Ginjo.
  • Enchanté, fit Yoruichi avec un grand sourire.

Elle se tourna ensuite vers Ichigo et lui demanda d’une voix neutre.

  •  Tu veux que je te conduise près de Kisuke ou tu pourras y aller tout seul comme un grand ?
  • C’est bon… Attends-moi ici, Ginjo. Yoruichi va se faire un plaisir de t’expliquer ce que l’on attend de toi, et de tous ceux qui vont participer à la mission. Peut-être lui montrer les infrastructures également ?

Ichigo ne prévoyait pas sa réponse, parce qu’il se dirigea immédiatement vers l’arrière du bâtiment sans se retourner une seule fois. Ginjo crut même discerner de l’impatience chez son supérieur.

Le cœur d’Ichigo se mit à battre très fort alors qu’il s’approchait des appartements de Kisuke. S’arrêtant devant une grande porte, Ichigo frappa discrètement avant d’entrer sans attendre de réponse.

  • Ichigo-kun ! lança une voix joyeuse.
  • Kisuke, répondit Ichigo avec un demi-sourire.

D’une main leste, Ichigo repoussa la porte qui claqua fortement derrière lui, interdisant à quiconque de surprendre ce qui allait se dérouler. Une nouvelle allégresse le transporta. Il était heureux d’être là, même si il avait douté depuis qu’il avait contacté Kisuke par téléphone. Son regard rencontra un autre rempli de désir. Inconsciemment Ichigo entrouvrit la bouche.

  • Je te l’avais bien dit que notre prochaine rencontre se ferait à ton initiative. Tu ne me crois jamais et pourtant, j’ai toujours raison, fit la voix joyeuse de Kisuke.
  • Mais oui, mais oui…

Ces paroles avaient été dites à mi-voix. Sa cage thoracique se soulevait un peu plus fort, ses mains moites se serraient et se desserraient. Kisuke était là ! Devant lui. Et il venait à sa rencontre.

Ses yeux verts pétillaient de malice, une flamme ardente couvait dans le fond de sa prunelle. Visiblement, il n’était pas le seul à avoir attendu cet instant. Son visage aux traits réguliers était chaleureux et une expression un peu moqueuse se lisait sur ses traits.

Ses cheveux blonds mi longs encadraient son visage. Les vêtements étaient de type inconnu pour tous ceux qui n’avaient jamais parcouru le programme 4095. Malgré lui, Ichigo sentit un frisson le traverser. Son ex-amant dégageait toujours cette aura de mystère et de dangerosité diffuse qui faisait qu’on se tenait instantanément sur ses gardes. Mais c’était cela qui l’attirait chez Kisuke.

Contre toute attente, ce dernier se planta devant lui, et se pencha pour l’embrasser. Ses bras encerclèrent sa taille. Une de ses mains remontait le long de son dos, alors que l’autre s’aventurait sur ses fesses. Un soupir d’aise franchit les lèvres d’Ichigo, ses yeux se fermaient à demi, comme pour mieux profiter de l’instant.

Immédiatement ses lèvres répondirent à celles qui épousaient les siennes. Ses bras encerclèrent les épaules larges de son ex. Les effluves boisés de son parfum lui remémorèrent tous les moments où ils avaient vécu leur relation passionnée… et aujourd’hui encore le charme opérait. Ichigo oublia pourquoi il était venu. Ses doigts s’enroulèrent autour des mèches blondes.

Leurs corps se frottèrent l’un à l’autre, se reconnaissaient après tant d’années de séparation. Ils avaient faim de l’un de l’autre. Le désir les enflamma. Leurs langues se caressaient encore et encore. Leurs nez s’effleuraient l’espace d’un instant. Leurs doigts redécouvraient le corps de l’autre.

Lorsque le baiser cassa, ils restèrent enlacés profitant d’être seuls au monde. Jamais personne ne pouvait imaginer une relation avec une personne du même sexe dans le monde stéréotypé dans lequel ils vivaient. Et pourtant… Ils se tenaient là, étroitement enlacés, leurs bouches à quelques centimètres l’une de l’autre, leurs fronts reposant sur celui de l’autre. Leurs regards soudés ne parvenaient pas à se quitter. Kisuke n’avait plus rien de moqueur.

  • Aurais-tu besoin de mes services ? demanda Urahara à Ichigo d’une voix caressante.
  • Comment l’as-tu deviné ? s’étonna faussement Ichigo en chuchotant.
  • Pour être sûr, sourit Kisuke, nous parlons bien de mes qualités professionnelles ?

Ichigo eut un sourire moqueur à son tour et s’avança un peu pour reprendre la bouche de Kisuke qu’il mordilla, avant de s’emparer goulument de ses lèvres. Elles étaient si chaudes et si douces. Il sentait si bon, et sa chaleur le détendait.

Son amant répondit à son appel, ses deux bras qui encerclaient à nouveau  sa taille commencèrent à caresser son dos avec sensualité. Leurs bouches se séparèrent à nouveau à contrecœur. Leurs respirations étaient devenues saccadées, leurs yeux exprimaient un désir non dissimulé.

  • Tu ne viens pas pour cela, sourit tristement Kisuke.
  • C’est exact, soupira Ichigo.
  • Dommage, chuchota Kisuke contre son oreille.

Une moue contrariée vint barrer le visage d’Ichigo. C’était vrai qu’il négligeait de venir rendre visite à son ex-amant, mais pouvait-on lui en vouloir ? Son temps était grignoté par son travail, enfin cela c’était la version officielle qu’il se donnait.

Mais surtout, certaines choses ne devaient pas remonter à la surface. Et voir Kisuke trop souvent, risquait de voir émerger des événements dont il n’avait pas forcément envie qu’ils ressurgissent, surtout maintenant.

Rien que cette petite visite et il était prêt à s’allonger pour qu’il le prenne. Son excitation n’avait cessé de croitre au fur et à mesure qu’il approchait de la cachette de son ex.

  • Tu sais que cette visite impromptue ne m’a pas laissé le temps de préparer des petits gâteaux… Il n’y aura que du thé.

Au travers de ses paroles badines, Ichigo perçut un léger ton de reproche. Une main caressante repoussa ses cheveux roux. Le regard vert le dévisageait avec nostalgie. 

  • Je n’étais pas venu pour une conversation de courtoisie Kisuke.
  • Je m’en serais bien douté. Sache que j’ai bien exécuté les ordres que tu m’avais laissés au téléphone. Tout est prêt. Mais aurais-tu autre chose à me demander ?  À moins que tu n'ais éprouvé que du désir.

Le dernier mot avait était dit avec une inflexion plus caressante. Ichigo sentit son estomac se retourner, mais son expression ne changea pas d’un iota. Même s’il l’avait embrassé, même si leur simple étreinte le réchauffait, il ne voulait pas se départir de son expression calme.

  • Aïzen m’envoie faire un tour en tant qu’intercepteur dans le programme 1515, comme je te l’ai dit au téléphone… 

En entendant cela, l’expression de Kisuke se modifia radicalement. Son visage reflétait du mécontentement. Il se détacha d’Ichigo pour mieux se saisir de ses épaules, le secouant presque.

  • Je n’ai pas voulu t’inquiéter lors de ton appel, mais pourquoi fait-il cela ? Sait-il quelque chose ?

Son ton exprimait de l’inquiétude.

  • Je n’en sais rien. Les explications qu’il m’a fournies sont assez floues. Soi-disant que ce programme a l’air de s’effondrer et lorsque je vois les chiffres, c’est vrai que c’est inquiétant.
  • Pourquoi n’envoie-t-il pas le Reiryoku ?
  • Parce qu’ils n’ont aucun nom, visage à se mettre sous la dent ! L’escouade ne fait pas d’enquête et ne répare rien, si ce n’est qu’effacer les problèmes qu’elle doit cibler… C’est ce que je me dirai si je ne savais pas que cet homme avait des arrières pensées.

De voir le visage de Kisuke si proche troubla Ichigo. Kisuke s’en aperçut et son expression devint plus douce. Il le relâcha, mais ne s’éloigna pas. Leurs visages n’étaient qu’à, à peine quelques centimètres. Le courant qui les avait autrefois rapprochés les parcourut à nouveau, en même temps que de nombreux souvenirs remontaient à la surface.

Ichigo sentait cette douleur diffuse lui serrer à nouveau le cœur, mais il repoussa ces pages du passé qui n’étaient plus.

  • Kisuke, même si Sosuke voulait que je parte seul, il ne m’en a pas donné l’ordre formel. Toutefois, je ne prendrai pas de risque et c’est pourquoi je t’ai demandé de préparer de ton côté l’équipement qui permettra à mon équipe de me suivre sans risquer leur vie. J’ai demandé à Ginjo de m’accompagner, pour que tu lui montres l’équipement et que tu lui expliques tout ce qu’il faut savoir pour devenir intercepteur. Et je souhaite que tu l’expliques à tous les hommes de ma division qui viendront te rejoindre pour se former et apprendre auprès de toi. Je ne pourrai pas être à vos côtés. 

En entendant le prénom de Ginjo, cela rappela à Kisuke qu’Ichigo n’était pas venu seul. Il se recula d’un pas et tourna son visage vers la porte et rencontra le visage choqué de Kugo Ginjo. Ichigo tourna lui aussi son visage vers son subordonné qui les fixait avec des yeux exorbités. Le visage moqueur de Yoruichi ne laissa rien présager de bon à Ichigo.

  • Respirez, Kugo-san, vous allez bientôt manquer d’air, se moqua Kisuke. Il me semble vous avoir déjà vu auparavant…
  • Il est attaché à la maison Kurosaki. Nous avons grandi pour ainsi dire ensemble, répondit Ichigo avec une expression détachée.

Depuis quand Ginjo se trouvait dans la même pièce qu’eux ? Qu’avait-il vu et entendu ? Se demanda Ichigo.

  • C’est certainement pour cela, sourit Kisuke. J’ai dû le rencontrer lorsque je venais à votre demeure.
  • Certainement, répondit Ichigo. Donc, je te repose la question… Pourrais-tu faire plonger mon équipe dans le programme 1515 d’ici les deux prochains jours ?

Kisuke se gratta le haut du front et déclara soucieux.

  • Est-ce que ces gens ont déjà effectué des plongées précédemment ?
  • Mis à part Tsukishima, non.
  • Et tu vas les envoyer pratiquement sans préparation ?

Ichigo se dirigea vers une chaise où il prit ses aises. Il semblait pensif à présent.

  • La première journée servira de formation. Je compte faire de nombreux aller-retour pour réparer les bugs les plus insignifiants et leur apprendre à se déplacer dans le Seireitei.

Kisuke se planta devant lui, ses yeux exprimaient de la colère. Cela n’impressionna pas Ichigo qui resta de marbre face à lui.

  • Connais-tu le monde où « il » t’envoie ?
  • Jamais été, répondit Ichigo sans sourire.

Kisuke se pencha en avant pour se suspendre au-dessus d’Ichigo. Visiblement il se moquait que l’on puisse interpréter sa façon de se comporter avec lui, comme un comportement déviant susceptible d’être punie devant des juges.

  • T’es inconscient ! s’écria son ex en colère.
  • Ne me fais pas rire Kisuke ! C’est toi qui me dis ça, sérieusement ? Et tu m’en dois une, je te rappelle !

Un profond soupir franchit les lèvres d’Urahara qui s’éloigna brutalement. Il quitta la pièce sans ajouter un mot. Ichigo se tourna vers Ginjo et l’invita à s’asseoir.

  • Êtes-vous sûr que cela va aller ? demanda son subordonné très mal à l’aise.
  • Bien sûr ! Kisuke fera ce que je lui demande. Et si je veux m’en sortir vivant, je dois partir accompagné.
  • Quitte à sacrifier tes hommes Ichigo ? demanda Yoruichi.

Elle s’était éclipsée et revenait avec un plateau qu’elle posa sur la table. Un homme immense franchit la porte où Kisuke avait disparu. Ce type devait mesurer dans les deux mètres, large comme une armoire. Son teint bronzé montrait qu’il passait beaucoup de temps à l’extérieur du palais contrairement à la plupart des habitants qui y résidaient.

Des immenses lunettes de soleil étaient posées sur son nez, ne laissant pas deviner son regard. Ses cheveux avaient été tressés depuis le sommet du crâne jusqu’à la nuque. Mais ce qui retenait surtout l’attention, c’est qu’au dessus du t-shirt kaki et du pantalon noir dont s’était revêtu l’homme, un magnifique tablier rose bonbon, garni de volants flinguait son apparence de catcheur.

  • J’ai fait un gâteau comme me l’a demandé Maître Kisuke, fit l’homme d’une belle voix grave.

Ichigo ne pouvait s’empêcher de rester interdit devant cette montagne de muscles. Son regard se reporta enfin sur le plateau qu’il portait et il haussa un sourcil en voyant le magnifique gâteau appétissant recouvert de chantilly et de fruits rouges. Même à la table d’Aïzen on n’en servait pas d’aussi beau, songea Ichigo.

  • Oh merci Tessaï, fit Yoruichi avec un grand sourire. Va aider Kisuke, je suis sûre qu’il n’arrivera pas à déménager tout le matériel sans aide.  
  • Bien, Dame Yoruichi.

L’homme disparut après avoir remonté ses lunettes du bout des doigts. Ichigo n’en était pas sûr, mais il avait eu la vague impression que cet homme l’avait observé au travers de ses lunettes. L’intriguait-il ? Visiblement, Ginjo ne l’intéressait pas.

  • Et dire que Kisuke m’avait dit qu’il n’y aurait pas de gâteau ! ricana Ichigo. Dis-moi Yoruichi… Kisuke m’observe-t-il encore par hasard ?

En même temps qu’il parlait, Ichigo avait reporté son attention sur son interlocutrice. Elle lui adressa son plus éblouissant sourire.

  • Bien sûr ! Crois-tu réellement que Kisuke allait rester ici sans jamais avoir de nouvelles de toi Ichigo ? Il s’inquiète ! Mais lorsqu’il a compris que tu viendrais le voir parce que tu avais besoin d’aider, je crois que je ne l’avais jamais vu aussi réjoui depuis une éternité.

La femme prit une part du gâteau et la tendit à Ginjo qui la remercia. Son visage exprimait le doute, mais Ichigo n’avait pas le temps pour les états d’âme ou les questions. Enfin, si Ichigo l’avait choisi plutôt qu’un autre pour ce premier rendez-vous, c’est que Ginjo ne lui poserait aucune question embarrassante ; il restait pour lui un domestique aux ordres de sa famille. Il saurait être discret avec les autres membres de la division.

C’est au moment où Yoruichi lui tendit sa part de gâteau que Kisuke revint avec tout un tas de bric-à-brac dans les bras, suivis de près par ce Tessaï qu’Ichigo ne connaissait pas.

  • Oh, je vois que tu as pris une part de gâteau de Tessaï, sourit Kisuke.
  • Et dire que j’avais cru te faire une surprise en venant précipitamment, fit Ichigo.
  • Tu m’as envoyé un message, je te rappelle, répondit malicieusement Kisuke.
  • Ce message date d’il y a trois jours. Apparemment, et d’après une rumeur persistante, tu le savais avant même que je t’informe de mes intentions. Puis-je savoir où tu as planqué tes caméras ?

Kisuke jeta un coup d’œil sur la rumeur qui semblait perdu dans la contemplation de sa tasse de thé.

  • Oh ? Ça ?
  • Oui, ça… fit Ichigo patiemment.

Kisuke avait posé son matériel sur un fauteuil inoccupé. Il se grattait le haut du front comme s’il réfléchissait… L’expression d’Ichigo montra au scientifique que son ex n’était pas dupe. Un fin sourire frisa sur ses lèvres. C’était pour cela qu’il aimait cet homme depuis tous ces siècles !

  • En fait, je ne pense pas que tu veuilles perdre ton temps avec ce genre de détails ! Donc, si nous passions au plan que tu as établi ? Je le trouve très bien, mais comme je te l’ai fait comprendre tout à l’heure, c’est totalement suicidaire ! Il te faut des gens qui soient formés !
  • Ils apprennent vite, répondit Ichigo en balayant les objections de Kisuke.
  • Deviendrais-tu imprudent Ichigo ? demanda Yoruichi. D’autant qu’Aïzen t’y envoie sous forme de femme. Tu sais que tu n’aurais pas 100% de tes capacités. Il te déstabilise en te faisant changer de sexe. 

Ichigo hocha la tête en signe d’assentiment.

  • En même temps, tous les hommes envoyés là-bas sont morts… seules les femmes sont revenues de mission. Et puis, j’ai testé mon profil et il n’est pas si mauvais que cela. Mais c’est parce que c’est Ishida qui s’en occupe.

Malgré lui, Ichigo remarqua que l’évocation du nom d’Ishida parut agacer profondément Kisuke. Le regard sombre qu’il lui jeta l’informa qu’il était au courant pour leur relation. D’ailleurs, son ton sarcastique l’informa qu’il était bel et bien jaloux.

  • Et tu comptes sur ce genre de détail pour sauver ta peau ? Et tes hommes eux, auront leur apparence normale.
  • Je les protégerai, rétorqua Ichigo agacé. Et puis ne me fais pas rire, comme si tu leur réservais un profil « normal ». Te connaissant ?

Mais Ichigo ne put aller plus loin, Yoruichi intervint moqueuse.

  • Mais bien sûr. Tu as une mission et tu comptes te rajouter une autre derrière ? Pourquoi ne nous fais-tu pas intervenir Kisuke et moi ?

Ichigo prit le temps de manger une part de son gâteau et reposa son assiette devant lui avec calme. Ensuite, il leva un regard ardent vers son amie.

  • Kisuke est fiché et il ne peut plus plonger et tu le sais ! Il est censé être mort et si on découvre qu’il est toujours en vie, c’est moi qui risque la mort. Ichigo prit un air plus fataliste. De toute façon, je refuserai. Et toi… Toi, tu dois rester ici pour le protéger.
  • J’ai Tessaï maintenant Ichigo. Ne te cherche pas d’excuses, en te servant de moi comme prétexte.

Ils se mesurèrent du regard. Ichigo se mordit la langue. La présence de Ginjo l’empêchait de lui dire sa façon de penser. Il ne voulait pas lui rappeler le nombre de fois où il avait risqué sa vie pour lui. Savoir Yoruichi à ses côtés le rassurait, ce Tessaï lui il ne le connaissait pas… et pour tout dire, il se méfiait des montagnes de muscles.

  • Écoute Ichigo, reprit Yoruichi calmement, comme tu l’as fait remarqué plus tôt, tu comptes faire des allers retours fréquents au départ, donc si je me mêle à ton équipe je pourrai revenir souvent pour surveiller Kisuke comme je l’ai toujours fait. Et en même temps, je pourrai t’aider à protéger ton équipe en cas de problème. Tu sais très bien que je ne serai pas un boulet dans cette opération. Je ne comprends même pas que tu ne m’ais pas inclus immédiatement dans ton plan !

Les doigts d’Ichigo pianotèrent sur le bord des accoudoirs de son fauteuil. Son expression ne trahissait pas son état intérieur. Toutes ces années à éviter Kisuke, tout en assurant sa protection… le voir. Son regard rencontra les yeux verts si profonds, remplis de mystère.

  • S’il te plaît Ichigo, laisse-moi aussi te protéger en laissant Yoruichi t’accompagner, déclara Kisuke sombrement. Laisse-nous te rendre ce que tu as apporté durant toutes ces années… Après…

La voix s’évanouit comme s’il refusait de voir l’éventualité d’un avenir sans Ichigo.

  • Quand feras-tu appel à nous à l’avenir ? demanda Yoruichi à la place de Kisuke.
  • Aucune idée…

Ichigo se pencha pour reprendre sa tasse de thé. Son regard se perdit dans l’eau chaude et sombre. Y aurait-il une prochaine fois après cette entrevue ? Il n’en avait aucune idée. Rien que de revoir Kisuke, Ichigo n’avait qu’une envie… Et il ne pouvait succomber à son instinct. Il soupira et demanda d’une voix qu’il espérait ferme.

  • D’accord. Alors qu’as-tu préparé en sachant que je venais Kisuke ?

Un immense sourire barra le visage du noble et de Yoruichi. Ginjo lui se fit le plus discret possible. Il avait l’impression qu’une autre discussion avait lieu et dont il redoutait le sujet. A l’intérieur, Ginjo souffrait, parce qu’il repoussait une terrible vérité.

En plus, Ichigo encourait la peine capitale parce qu’il prenait des libertés avec les ordres du Roi. Et même s’il se voilait la face, il savait que le secret que son maître cachait lui faisait courir un grave danger.

Qu’allaient-ils tous devenir ? Ginjo pour la première fois eut peur pour lui-même. Allait-il devoir avertir les autres ? Il ne pouvait trahir son Maître et Ichigo en avait parfaitement conscience et c’était certainement pour cela qu’il l’avait pris pour son premier rendez-vous ! Il détestait cet homme parfois, tout comme il le respectait et l’admirait…

  • Tu sais, Mayuri a tendance au gaspillage. Comment lui en vouloir lorsque l’on sait qu’il a un crédit illimité pour ses recherches ? fit Kisuke avec philosophie.
  • Et ? fit Ichigo en reprenant sa part de gâteau.

Kisuke déplia un tableau où plusieurs feuilles étaient accrochées. Une vue en plan d’une salle était représentée sur la première page.

  • Et bien, comme il ne se sert pas d’un matériel pratiquement neuf, je vais dans les poubelles de la division recherche et développement et je me sers de ce matériel voué à la destruction.

En voyant l’expression paniquée d’Ichigo, Kisuke fit un geste de la main pour faire taire les protestations qui se bousculaient déjà sur sa bouche.

  • Je prends un peu, par-ci, par-là, tu sais, fit Kisuke en riant presque… Je ne veux pas éveiller les soupçons. Et puis, j’envoie Yoruichi quelquefois prendre du matériel plus important. Qui irait importuner de questions un représentant d’une des plus hautes familles de Las Noches ?

Ichigo ne répondit rien, bien qu’il brulait d’envie de lui répondre qu’un autre membre de la haute cour pouvait le faire ! Mais ne voulant pas prolonger la conversation par des discussions stériles, il laissa Kisuke terminer son exposé.

  • Donc, comme tu peux le voir ici, j’ai pu rassembler une dizaine d’appareils permettant de faire des plongées. De plus, j’ai depuis longtemps bricolé une installation d’énergie indépendante de celle utilisée à Las Noches, alors personne ne verra d’activité suspecte sur les écrans. Pour finir, je dispose de tout le matériel pour sortir des plongées. En cas de problèmes, sache que nous pouvons vivre ici en parfaite autarcie. 
  • Très bien, mais as-tu les informations sur le programme 1515 ?
  • J’ai demandé à Tessaï tout à l’heure de me rassembler toutes les informations nécessaires. Tous tes hommes auront les scripts pour améliorer leurs équipements pour une plongée dans ce monde. Bien sûr, mes scripts sont de meilleures qualités que ceux donnés par Mayuri…
  • J’y compte bien Kisuke, sourit Ichigo.

Tout à coup, le scientifique devint grave. Il s’approcha d’Ichigo et lui demanda une fois qu’il fut en face de lui.

  • J’ai certaines inquiétudes sur les scripts que Mayuri va te fournir et cette apparence qu’ils vont te donner ne me plaît pas du tout…
  • Je n’ai pas le choix, fit Ichigo. Et ne t’inquiète pas autant, Ishida reprend tous les scripts de Mayuri. Il est plutôt bon lui aussi pour ce genre de travail.
  • Si ! Tu peux passer par moi… et d'ailleurs, sache que j’ai préparé à ton intention un équipement spécial et des scripts optimisés que tu sauras utiliser. Pour Ishida, je pense qu’il doit être effectivement assez bon pour que tu le gardes à tes côtés, mais je ne suis pas sûr que nous parlions de la même chose. Tu sais que tu n’auras aucune mauvaise surprise avec moi.

Les deux hommes s’observèrent un petit moment.

  • Tu sais que si j’utilise ton matériel, ils te retrouveront Kisuke…
  • Je suis prêt à tout, mais toi ?

Ichigo se leva et se posta devant Kisuke. Les deux hommes semblaient avoir oublié totalement leur environnement. Le regard soudé, ils se dévisagèrent pendant quelques minutes silencieusement.

  • Je compte sur toi pour trouver une solution quand cela tournera mal Kisuke. Après tout, tu es le seul à qui je confierai ma vie les yeux fermés.

Un sourire s’inscrivit sur les lèvres de Kisuke. Il frappa dans ses mains, et une expression joyeuse s’inscrivit sur ses traits.

  • Bien ! Je crois que j’ai pas mal de préparatif à faire. Et tu imagines bien que je vais te réserver quelques petites surprises, chéri.

Le dernier mot avait été murmuré et Ichigo savait qu’il avait été le seul assez proche pour l’entendre.

 

°°0o0°°

 

Assis face à Touzen, Grimmjow ne parvenait pas à décolérer. Son supérieur ne laissait filtrer aucune émotion. Les larges lunettes ne laissaient pas deviner son regard aveugle.

  • Avez-vous compris colonel Jaggerjack ?
  • Oh que oui ! fit Grimmjow. Vous avez confié cette mission à cette foutue salope ! Vous n’avez pas assumé vos responsabilités, mais en plus vous m’avez piégé, mon Général ! Cela ne se passera pas comme cela ! gronda Grimmjow.
  • Cette mission n’aurait jamais dû vous être confiée, Colonel Jaggerjack, fit Touzen.

Sa voix laissait filtrer de l’agacement.

  • Je n’ai pas compris les ordres et pourquoi on vous adressait cette mission !
  • Ah oui ? fit Grimmjow en se redressant brusquement.

Son attitude montrait clairement qu’il était prêt à sauter sur son supérieur, mais ce dernier ne bougea pas. Grimmjow savait que s’il l’attaquait, même si Touzen était aveugle, il n’aurait aucun mal à le contrer… Et c’était peut-être cela qui énervait le plus Grimmjow.

  • Eh bien, si vous ne me laissez pas faire mon travail, je saurais à qui en référer !
  • Vous n’en parlerez à personne Colonel Jaggerjack ! Vous êtes aux arrêts pour n’avoir pas appliqué les ordres, autrement dit, que vous êtes parti accompagné durant cette mission. De plus, elle a engendré la mort d’un membre des services du Reiryoku. Cette décision prend effet immédiatement !

Touzen fit un geste et des militaires sortirent de l’ombre. Ils se jetèrent sur Grimmjow qui se défendit de toutes ses forces. La lutte dura plusieurs minutes, avec une issue incertaine. Grimmjow sentait des griffes lui labourer le corps, mais sa rage l’empêchait de faiblir. Même s’il perdait du sang, ses adversaires ne s’en tireraient pas à si bon compte !

Dans la confusion totale, Touzen s’approcha de la lutte et sans hésitation, il planta une aiguille dans le cou de son subordonné récalcitrant. Grimmjow s’immobilisa net.

Son corps tomba sur le sol lourdement. Tous les militaires s’immobilisèrent haletants. Touzen retourna à son bureau sans accorder plus d’importance à l’homme qui gisait sur le sol inconscient.

  • Emmenez-le au fer ! Que personne ne s’approche de sa cellule.
  • Bien Général !

Les militaires soulevèrent le corps de Grimmjow avec respect. Même s’ils avaient reçu l’ordre de l’arrêter, même s’ils avaient redouté cet instant, tous éprouvaient de l’admiration pour Jaggerjack Grimmjow. Sachant que le Général en Chef ne remarquerait rien, ils disparurent en prenant soin du prisonnier.

Lorsqu’il fut seul, Kaname Touzen laissa échapper un soupir. Le Roi était devenu fou pour laisser une mission d’une telle importance à un homme du peuple ? Le Roi ignorait qu’il était au courant de tous ses projets, et il valait mieux qu’il n’en sache rien… Il ne donnait pas cher de sa peau dans le cas contraire.

Il comptait sur Soï Fon pour accomplir cette mission à bien ! D’autant qu’en tant que vrai femme, elle saurait séduire Kurosaki.

 


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Commentaires

  • pamela cloutour

    1 pamela cloutour Le 13/05/2016

    de rien je suis sincere grâce a toi j ai repris l écriture de mes histoire tu m as donner le courage de me bouger les fesses pour finir certaine histoires merci infiniment bisous
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 14/05/2016

    Sacré compliment ! Alors je t'envoie plein de courage et de bonnes vibrations <3 <3
  • pamela cloutour

    2 pamela cloutour Le 13/05/2016

    ENCORE[u][/u]
    coucou jedynak-marlene sensai j ai eu des frison d excitation je veux le suite
    toujours aussi bien vivement la semaine prochaine
    bisous et courage
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 13/05/2016

    Coucou Pamela :D Eh bien écoute, c'est du compliment ça XD. Merci *s'incline*. Je ferai en sorte de ne pas trop tarder :D Bisous

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