Mystification des sentiments 2

Petit mot de l'auteur :

D'abord, je vous présente mes excuses pour ne pas avoir publié comme je l'avais prévu. J'ai totalement oublié que je partais voir ma famille, et pour couronner le tout, lorsque j'ai repris mon deuxième chapitre, de 8 pages, je me suis retrouvée avec 20 pages. Personnellement, je n'aime pas les trop longs chapitres, alors je l'ai scindé en deux.

Le chapitre 3 sera publié cette semaine comme prévu :)

Je voulais signaler également que la mise en place de l'histoire prend plus de temps que prévu... En fait non, je prends mon temps pour poser mon histoire. Certaines pourraient penser que je pourrai aller plus vite, mais non. Lorsque je serai dans le "feu de l'action", je ne reviendrai plus dessus.

Quoiqu'il en soit, j'espère que cette suite vous plaira

A très bientôt Jj

Installer dans la salle de réunion de sa division, Ichigo fixait l’écran lumineux qui projetait les informations générales du milieu 1515. Au centre du cercle formé par les tables la cartographie 3D de cet univers relativement vaste. Un homme plutôt grand et large d’épaules manipulait une baguette fine pour toucher une zone particulière. Son visage paraissait plus grave qu’à l’ordinaire.

• Mon général, reprit Koryaku Shunsui soucieux de se faire comprendre, avec toutes les informations que vous m’avez données, ce groupe se déplace beaucoup et semble suivre une trajectoire aléatoire. Toutefois, il semble qu’ils reviennent toujours autour de ce point en particulier.
• Montagneux… murmura Ichigo.
• C’est trop dangereux pour que vous continuiez à y aller seul, mon Général ! fit Bambietta Basterbine.

La jeune femme qui ressemblait plus à une adolescente qu’à une femme malgré son âge, prenait une posture préoccupée. D’une stature qui paraissait frêle, elle en imposait par son charisme naturel. Sa main frottait le bas de son menton, tout en examinant la carte.

• Si vous me preniez avec vous, je suis sûre de pouvoir vous aider efficacement ! Après tout, je suis une des rares ici à avoir fait de l’alpinisme véritable, contrairement à tous ceux présents ici, dit-elle pour conclure avec un grand sourire. En plus, je suis très forte pour mater les rébellions.
• Mouais, tu voudrais surtout qu’on mate ton cul, fit Bazz-B en se curant les dents avec une plume d’oie. J’t’rassure, ça n’risque pas d’arriver.

L’homme qui venait de parler arborait une coiffure iroquoise assortie d’une couleur rose bonbon. Son visage séduisant, déformé par une moue narquoise exprimait tout le bien qu’il pensait de sa collègue.

• Hum… Hum… fit Nanao en repoussant ses lunettes avec le bout de ses doigts. Ce n’est pas ainsi que nous aiderons le Général en chef à accomplir sa mission. Mais ce n’est pas cela qui me trouble pour ma part, fit Nanao sombrement. Est-il vrai que vous… vous y allez avec un profil féminin ?
• Tout à fait, répondit Ichigo en souriant.

Tous les militaires se jetèrent un œil déconcerté.

• J’aimerai trop mater votre cul en tant que fille,  mon Général, ricana As Nödt.

Le grand échalas qui était assis de manière nonchalante ne laissait voir que ses yeux. Le bas de son visage étant caché par le col relevé de son uniforme. Son teint pâle, ses yeux noirs, cernés par un crayon noir donnaient une allure sinistre à cet homme.  

• Ta gueule As Nödt ! fit Bambierra. Depuis quand tu mates le cul des mecs ?
• Beurk ! grimaça Bazz-B en plissant son nez de dégoût. C’est dégueulasse !

Un léger raclement de gorge, firent se retourner tous les militaires qui assistaient à l’altercation.

• Pourrait-on revenir à la mission ? suggéra Shunsui d’un ton paisible.
• J’ai aussi fait parti des intercepteurs, fit Tsukishima calmement. Si vous aviez le moindre problème, je peux me tenir prêt. J’ai une capacité spéciale qui pourrait être intéressante.

Ichigo sortit de sa semi-léthargie qui avait démarré à partir du moment où ses subordonnés avaient commencé à se chamailler. Il observa son lieutenant qui contrairement à tous les autres militaires présents autour de la table, ne portait plus sa veste noire. Sa chemise blanche était ouverte sur sa poitrine dévoilant une peau laiteuse qu’auraient aimé posséder certaines femmes.

• J’y ai songé figure-toi, répondit Ichigo avec un grand sourire. Et dis moi quelle est cette capacité ?
• Je peux intervenir directement dans le souvenir des gens que je rencontre.

Bazz-B se pencha en avant et le pointa du doigt.

• C’est juste un script qui altère un souvenir ?

Tsukishima arborait toujours une expression neutre. Il ne souriait pour ainsi dire jamais, alors qu’il relève le coin de ses lèvres, interpella Bazz-B.

• Lorsque j’interviens, c’est toute la mémoire qui est modifié en profondeur. Tes amis pourraient ressembler à tes ennemis, faire en sorte d’altérer la vision de tout ce que tu connais en te faisant passer pour fou, si je le souhaite. Ce n’est pas qu’un simple script comme tu le dis.

En entendant cela, Ichigo fronça légèrement les sourcils. Il ne connaissait personne qui soit capable de modifier à ce point la mémoire des gens. Les intercepteurs pouvaient modifier quelques lignes mais pas au point de modifier profondément tout un ensemble de personnes.

•  Je crois même que je vais demander à ce que l’on te créer un profil féminin. J’aimerai que tu m’accompagnes. Même si je dispose de capacités, elles sont toutes liées au combat, je n’ai pas celle de pouvoir changer la mémoire profonde des players.
• Dois-je en faire la demande immédiatement ? demanda Nanao en fixant Ichigo.
• Ne te précipite pas Nanao. Vous vous doutez que si je vous ai fait venir ici, tout en vous exposant cette mission qui devait rester secrète, c’est parce que j’espérais que vous participiez. Je n’ai pas l’intention de mourir pour faire plaisir au Roi. J’ai réussi à obtenir Ishida Uryuu pour m’aider lors de mes plonger, mais je vais avoir besoin de vous sur le terrain et ici.

Tous les militaires hochèrent la tête gravement.

- Ceux qui m’accompagneront disposeront de profil différent de leur corps habituel. Il n’est pas question que l’on puisse vous identifiez. C’est pourquoi Nanao, je te demande d’attendre. Je veux savoir qui souhaite m’accompagner.

• Moi ! hurla Bambietta en levant la main.
• J’aimerai venir, fit Chad.

Jusqu’ici, il avait écouté sans rien dire toute la réunion, mais son désir de protéger son général était si grand qu’il ne pouvait plus à rester stoïque. Ichigo lui jeta un coup d’œil et déclara sombrement.

• Moi aussi, déclara calmement As Nödt. Je sens que cette mission va beaucoup m’amuser.
• Nous ne serons pas là pour nous amuser crétin ! lança Bazz-B.

Ce dernier foudroyait son collègue du regard, tandis qu’As Nödt haussait les épaules avec indifférence.

• Ne vous emballez pas, fit soudain Tsukishima. Nous ne pourrons pas être trop nombreux, normalement un intercepteur agit seul. Il vaut mieux être peu, mais être précis.
• Que veux-tu dire par agir seul ? demanda Shunsui.
• Lorsqu’un intercepteur agit, il est seul. Lorsqu’ils sont réunis dans un groupe, ils font partis d’une autre division que la cinquième, répondit Tsukishima. C’est la sixième division qui agit et contrairement aux apparences, ils ne se cantonnent pas qu’à la collecte de données. Ils ont aussi des escouades que l’on appelle le Reiryoku.  
• Que veux-tu dire ? interrogea Shinji très curieux, sortant soudain de sa léthargie.

Tsukishima jeta un coup d’œil vers Ichigo qui eut un léger hochement de tête. Il toussota et se lança alors dans son explication.

• Normalement, tous les intercepteurs agissent seuls. Ils sont totalement autonomes et exécutent souvent des missions qui vont de quelques minutes à deux ou trois jours maxima. Il existe des intercepteurs qui agissent plus longtemps dans la durée, comme notre général par exemple. Ces missions sont données à des intercepteurs disposant de plusieurs capacités. Notre Général est un excellent exemple de ce genre d’intercepteurs.

En entendant cela, tous tournèrent la tête vers Ichigo qui se sentit légèrement rougir de devenir le point de mire à ce point. Certes, lorsqu’il donnait des réunions, ses hommes ne regardaient pas avec une telle intensité. Il se sentait comme nu tout à coup. Heureusement, Tsukishima reprit très rapidement, reportant l’attention sur lui.

• Et enfin, il existe un escadron appelé Reiryoku. Il s’agit d’un groupe d’intercepteurs ayant des capacités comme notre général, mais ils agissent en groupe. Ils opèrent lorsqu’il faut libérer des intercepteurs, ou bien accomplir une mission sur des zones extrêmement difficiles pour des raisons de terrains, de climats, ou autres et que les scribes ne parviennent pas à atteindre à partir du Seireitei.

Tsukishima devint soudain plus sombre et ses poings se fermèrent convulsivement. Son regard se fit absent lorsqu’il termina par.

• Ils interviennent aussi pour tuer les intercepteurs qui n’obéiraient plus aux ordres.
• Pardon ? fit Shinji surpris. Tuer ?

Tsukishima rencontra brièvement le regard de son général, et précisa ensuite ses propos.

• Il a toujours été dit qu’il était impossible de tuer des esprits dans le Seireitei, mais c’est faux.
• Pourquoi ne pas les mettre aux arrêts dès leur retour de plongée ? demanda Ginjo. Après tout, ce serait plus simple et puis ils auraient droit à un procès.

Ichigo et Tsukishima échangèrent un regard. Tous s’en aperçurent. Ce fut Ichigo qui reprit la parole.

• Le Roi ne voit pas d’un très bon œil tous les intercepteurs qui pourraient intervenir pour la cause des players. Après tout, tous ici à Las Noches, où que ce soit ailleurs dans le monde, nous avons pris pour habitude de voir les « players » comme des avatars de jeu, et peu d’entre nous pense qu’il s’agisse d’être humain qui vivent relié à une machine. Le Roi souhaite que tout reste dans l’ordre des choses qu’il a instauré. Pour lui, toute personne ayant un point de vue différent est une menace… Notre civilisation telle que nous la connaissons a été écrite par notre Roi. Personne ne peut y échapper et tout obstacle sera impitoyablement balayé. Après tout, que reste-t-il des souvenirs de tout ce qu’à construit mon père ?

Koryaku Shunsui hocha la tête et il murmura.

• Souvent, les anciennes civilisations nous sont montrées sous un jour cruel, mais il n’y avait qu’un petit groupe de personnes ayant suffisamment de pouvoirs pour oppresser le reste de la civilisation. Et ce nouvel ordre mondial qui a été créé a eu l’ironie de monter à son sommet ces mêmes oppresseurs, tandis que la population qui subissaient c’est vue enfermée dans des parcs comme des animaux.
• N’exagérez pas mon Général, fit Shinji avec un air légèrement inquisiteur.

Les deux hommes se dévisagèrent un instant. Tsukishima voyant la tension monter reprit la parole pour recentrer le débat sur ce qui les intéressait avant tout. Leur future mission.

• Il faut savoir que certains intercepteurs se rangent parfois auprès des players. Il s’agit souvent d’intercepteurs qui agissent sur des missions longues comme notre général a dû affronter.

Tous se retournèrent de nouveau en bloc sur Ichigo qui reposait sa tasse de thé au même moment. Il haussa les sourcils tout en levant les mains avec un air innocent, en rencontrant tous les regards suspicieux se poser sur lui.

• Si cela m’était arrivé, je ne serais pas parmi vous aujourd’hui.

Shunsui baissa les yeux pour éviter de trahir son Roi. Ses doigts se crispèrent sur les accoudoirs, mais il garda ses observations pour lui. Nul ici ne devait savoir. Moins, de gens sauraient, plus Kurosaki Ichigo aurait des chances de survivre.

• Cela ne vous a jamais tenté ? demanda Bazz-B interrogateur tout à coup.

Ichigo se gratta le haut du front et réfléchis rapidement aux situations auxquelles il avait été confronté. Un soupir s’échappa de ses lèvres.

• Je crois que pour comprendre ses intercepteurs, il faut comprendre ce qu’est une « plongée » dans le Seireitei. Sachez seulement que je ne les blâme pas. C’est très compliqué une fois que vous êtes lâché sur ses territoires, finit par dire Ichigo.
• Et qu’est-ce qu’une plongée justement ? interrogea Chad qui était resté silencieux depuis un moment.

Tous les regards se reportaient alternativement sur Ichigo et Tsukishima.  Après une consultation silencieuse des deux hommes, ce fut Tsukishima qui prit la parole.

• C’est assez étrange au départ. Lorsque vous plongez, vous avez l’impression de tomber dans un grand tunnel blanc et gris, puis vous ouvrez les yeux comme si vous vous éveilliez d’un long sommeil. Vous avez vos souvenirs de votre vie ici, et pourtant… vous avez l’impression que c’est une sorte de rêve.
• Pourquoi ? demanda Shinji qui s’était penché en avant pour suivre au mieux l’explication.

Tsukishima l’observa un instant avant de répondre.

• Parce que les faux souvenirs que l’on vous a implantés dans le monde dans lequel vous êtes plongé sont si réels que vous avez l’impression d’avoir toujours vécu là. Vous avez cette sensation ambivalente d’appartenir à deux endroits en même temps… Mis à part que rapidement, vous entendez les voix des « anges » auxquels vous êtes reliés. Se sont en fait, les médecins et les scribes qui vous suivent et qui vous rappellent en même temps votre feuille de route. Les intercepteurs les appellent les laborantins, parce qu’ils ne quittent pas souvent les labos auxquels ils sont affectés.

Une nouvelle pause se fit. Chacun méditait sur les paroles qui avaient été dites. Les mines restaient sombres. Quelque fois, les regards glissaient sur leur général, mais bien vite, chacun ruminait de son côté.

• C’est pourquoi, il y a des intercepteurs qui restent plongé trop longtemps en mission, perdent le sens des réalités. Les « jeux » auxquels nous nous adonnons restent pour nous des « jeux », mais dans les différents sous-programmes du Seireitei, vous existez réellement sous votre couverture. Les sensations de l’odorat, de la vue, du toucher, du goût, les sons… Tous vos sens sont en alertes, les envies, le dégoût tout est si réel que vous perdez toute notion de réalité. Il arrive même qu’un intercepteur tombe amoureux…
• Si le Roi vous entendait, Kurosaki-sama, fit Nanao froidement, vous risqueriez la peine de mort. Il est strictement interdit d’entretenir de pareille relation avec un player…

Sans ciller, Ichigo soutint le regard de son assistante. Shunsui intervint en plaisantant, voulant faire disparaître l’atmosphère tendue qui s’était abattue avec les paroles de la jeune femme.

• Allons, allons, Nanao ! Tu sais bien que notre Général nous explique ce qui nous attend. Même si cela n’est pas à ton goût personnel.  
• Ouais… Comme le dit si bien notre Général, nous ne savons pas ce que c’est de vivre dans le Seireitei, fit Shinji sombrement. Alors, nous n’avons pas à juger et pour le peu que j’en entends, je me demande si ce n’est pas dangereux dans le fond.
• Personnellement, j’suis trop curieuse de voir ce que qu’est justement une mission d’intercepteur, affirma Bambietta.
• Moi aussi, répondit Shinji avec un grand sourire.

Ichigo se redressa et se pencha en avant au-dessus de la table et y posa ses mains à plat et déclara avec un sourire carnassier.

• C’est bien pour cela que je vous en parle de cette manière. Qui serait d’accord pour m’y accompagner ?

Tous levèrent la main, sauf Nanao. Le sourire d’Ichigo s’agrandit. Nanao fit un geste de la main lorsqu’un murmure monta dans l’assistance. Elle se dirigea vers le tableau pour pointer du doigt les statistiques de l’univers 1515 où se rendrait son supérieur.

• Tous les intercepteurs qui y sont allés sont tous morts ou certains sont dans un état critique. Nous ne parlerons pas de ces… traitresses, toutes amoureuses transies de ce Sexta.
• Aurais-tu peur pour notre Général ? demanda Ginjo.

Le militaire avait posé ses bottes sur le coin de la table où il se trouvait. Ses bras étaient croisés sur son large torse. Son expression laissait transparaître de l’ironie, pourtant ses yeux noirs restaient froids.

• Oui ! Normalement, cela aurait dû être une mission pour cet escadron appelé Reiryoku, n’est-ce pas Tsukishima ? Et puis, je ne sais pas pour vous, mais ne trouvez vous pas que les informations du général en une semaine de temps, étaient beaucoup plus fournies que celles données par les rapports du labo central ?

Nanao eut une moue méprisante, et son regard noir brûlait de colère.

• Si j’étais un tant soit peux suspicieuse, je me dirai qu’il s’agit d’un piège. Tu n’es pas d’accord avec moi Tsukishima ?

En entendant son nom, le militaire se redressa. Son visage rêveur se posa sur l’assistante de Kurosaki.

• Oui, cela aurait dû être leur mission et non pas la mission d’un seul intercepteur… Je ne veux pas dire par là que je n’ai pas confiance en vos capacités Général, fit son subalterne calmement. Et tu as totalement raison pour les données. Habituellement, elles sont beaucoup plus précises. Mon Général, vous avez eu raison de ne faire que de la reconnaissance durant toute cette semaine.
• C’est parce que le comportement du Roi m’inquiète que je deviens prudent.

Un léger sourire effleura les lèvres d’Ichigo qui ajouta.

• Cette mission sent le piège à plein nez, le Roi a insisté si lourdement pour que j’y aille… Je prends mes dispositions et c’est pourquoi cette réunion se tient en comité restreint.

Tous les officiers autour de la table se dévisageaient. La tension envahit la pièce.

• Mon Général, je crois ne pas me tromper en vous disant que nous sommes tous prêts à vous suivre ! répondit Bazz-B très sérieusement.
• Bien sûr ! approuva Ginjo.

Il s’assit correctement derrière la table, un large sourire fendait son visage. 

• Attendez, ne vous emballez pas… commença Ichigo.

Mais tous ses subordonnés semblaient ne pas l’entendre. Visiblement, ils n’attendaient que cela. Participer à cette mission !

Ichigo les observa en silence. L’impatience, la curiosité, l’excitation de la découverte, et… sa protection les motivaient tous. Cela le toucha. Combien de fois ne s’était-il pas posé la question de sa légitimité à ce poste, face à des hommes comme Koyraku.

Comme à son habitude Nanao prit la direction de la discussion. Ichigo se leva pour se prendre une tasse de thé en écoutant les arguments de sa secrétaire.

• … n’oubliez pas de prendre en compte que nous aurons peu de temps pour agir. Au vu des nombreux problèmes de cet univers, d’avoir deux intercepteurs dans cet univers ne sera pas de trop. Peut-être qu’une formation de base ne serait pas de trop également, mais à qui pourrions-nous demander ? fit Nanao pensivement. Aucun des formateurs ne voudra nous enseigner les bases…
• Je connais quelqu’un, fit Ichigo en s’appuyant contre le buffet derrière lui

Tous ses hommes se tournèrent dans sa direction, l’ayant totalement occulté de leur débat jusqu’ici, ils se rappelèrent de sa présence.

• Qui ? demanda Shinji avec intérêt.
• Je préfère lui rendre une petite visite auparavant. Nous n’avons pas encore pu nous mettre d’accord sur les détails.  

La salle devint silencieuse. Tous les regards braqués sur Ichigo reflétaient la surprise. Se redressant, et prenant une pause martiale, Ichigo donna ses ordres.

• Général Koyraku, je vous laisse organiser notre départ avec l’aide de Nanao.
• Bien mon Général, fit Shunsui.
• Colonel Hirako, vous allez établir le plan des formations avec l’aide du commandant Tsukishima. Je compte sur vous Tsukishima pour faire une liste des notions indispensables à connaître pour ce genre de mission.
• Bien mon Général, fit ce dernier.  
• Capitaine Kugo, vous m’accompagnez. Je vais rendre une petite visite à un vieil ami.
• Avec plaisir, mon Général, sourit Ginjo.

Ichigo jeta un coup d’œil au reste de ses subalternes et leur dit sombrement.

• Je souhaite que vous connaissiez le terrain comme votre poche. De plus, faites des fiches sur toutes les villes, villages, lieux où nous devrons nous rendre. Nous ne perdrons pas de temps. Visiblement plusieurs bugs sont disséminés dans cet univers, je vous demanderai de voir pour former des équipes afin d’agir simultanément. Tsukishima vous aidera plus tard pour donner une chronologie dans nos actions.
• Vous comptez partir plusieurs jours d’affiler, tout de suite ? demanda Shinji.
• Non, nous allons commencer par une action courte sur plusieurs petits bugs. Nous agirons chacun de notre côté et nous nous donnerons un point de rendez-vous, afin de vous permettre de vous habituer à évoluer dans le Seireitei en tant qu’intercepteur. L’un de vous assurera ma sécurité au « loin » au cas où. Maintenant, je vous laisse. Suivez-moi, Capitaine.
• À vos ordres, Général ! firent-ils tous en chœur.

Le groupe se dispersa. Ichigo de son côté espéra que cette subite initiative passerait inaperçue. C’était aussi pourquoi il préférait agir au départ sur une petite période avec un groupe aussi peu expérimenté. Et puis, comme ils seraient plusieurs, Ichigo pouvait plus facilement séquencer ses interventions.

°°0o0°°

Le sarcophage s’ouvrit dans un bruit de décompression, Grimmjow semblait endormit, il mit quelques minutes avant d’émerger réellement. Lorsque ses yeux s’ouvrirent, Hisagi lut de la colère dans son regard et de la frustration. Il attendit que son chef descende enfin de la boite où il était enfermé, avant de lui adresser la parole.

• Colonel, le Général vous attend.
• Où est Il Forte ? demanda sèchement Grimmjow comme s’il n’avait pas entendu son subalterne.
• Il est déjà passé devant le Général et…
• Ce n’est pas ce que j’t’ai d’mander !

Le regard d’aigle que posa Grimmjow sur Hisagi fit déglutir ce dernier.

• Il est actuellement en confinement dans ses quartiers, répondit d’une voix neutre Hisagi.

Il n’avait nulle envie que son chef passe ses nerfs sur lui. Sans lui répondre, Grimmjow se lança dans les couloirs, suivi de près par son lieutenant.

• Colonel, vous êtes attendu par le Général et il ne semblait pas de très bonne humeur…

Grimmjow pila et se tourna brusquement sur Hisagi qui faillit lui rentrer dedans. Grimmjow lui demanda froidement.

• Pourquoi, j’déborde d’allégresse ?
• Hum…

Hisagi toussota. Il ne savait pas quoi répondre. La petite veine qui pulsait sur le coin de la tempe de son chef, lui faisait craindre le pire.

• Je suis désolé, Colonel. Je ne fais que vous retransmettre les ordres du Général. Et…

Une grimace déforma brièvement le visage d’Hisagi qui venait de se mordre la langue. Mais trop tard, Grimmjow se penchait vers lui et le fixait avec une attention un peu trop soutenue. Hisagi se serait bien reculé, mais le regard hypnotique de son chef, l’empêcha de fuir.

• Si je puis me permettre, il semble que le Colonel Soi Fon ait été convoqué également. Avant le commandant Il Forte.

Hisagi toujours mal à l’aise, fit un geste avec ses mains pour désigner un ensemble.

• Le colonel Soï Fon et toute son escouade.

Grimmjow fixa Hisagi en plissant les yeux, puis se redressa. Son expression devint soucieuse.

• Avec toute son escouade ?
• Oui, mon Colonel. J’ai pensé que vous devriez le savoir.

Grimmjow resta planté devant Hisagi quelques secondes plongé dans une profonde réflexion, puis fit un demi-tour impeccable et se dirigea vers la sortie qu’il s’apprêtait à prendre. Hisagi fronça les sourcils et interpella son chef un peu plus inquiet que précédemment.

• Colonel ? Où allez-vous ? Le bureau de Général en Chef Touzen, ce n’est pas dans cette direction !

Grimmjow profondément agacé répondit par-dessus son épaule.

• Mais qui te dit que je me rends là-bas ?

Hisagi ferma les yeux, avant de fixer le plafond avec une expression chagrinée.

• Mais pourquoi m’a-t-on mis sous les ordres de Jaggerjack ?

Puis reprenant à voix haute.

• Colonel ! Colonel ! Attendez-moi !

°°0o0°°

Le laboratoire immense semblait vétuste en comparaison d’autres beaucoup plus moderne et blanc dont regorgeait Las Noches. Quelques personnes s’affairaient autour de machines qui peu à peu semblaient reprendre vie.

Une femme aux vêtements moulants traversa la salle. Bien qu’elle soit habillée entièrement de noir comme les autres occupants de la salle, elle paraissait être un anachronisme parmi eux. Ne serait-ce que par ce sourire victorieux qu’elle arborait avec insolence. Elle s’arrêta devant un homme qui portait une grande blouse blanche par-dessus ses vêtements militaires.

• Je ne comprends pas trop pourquoi tu portes ses vieux vêtements Kisuke ? La nostalgie ? interrogea-t-elle ironique.
• Peut-être, répondit le scientifique en se redressant du dessus du moteur qu’il vérifiait.

Il lui jeta un coup d’œil et un sourire désabusé frôla ses lèvres.

• Tu n’es pas là pour me parler de mes vêtements, je suppose ?
• Tu dois être content Kisuke ? déclara Yoruichi en désignant le grand écran de contrôle où la photo d’identité de tous les membres de la onzième division se trouvait affichée, et en bonne place, celle de son Général en chef.

Sur l’un des écrans, on voyait une salle de réunion vide. Une carte 3D s’affichait encore et de nombreux graphiques ornaient les murs. Les yeux scrutèrent les différents moniteurs de contrôle, pour se poser sur la silhouette de Kurosaki qui se tenait devant le bureau de son assistante en compagnie d’un autre militaire.

• En quelque sorte, répondit Kisuke.

Il se tourna enfin vers son amie dont la hanche s’appuyait contre la console juste à côté d’elle. Cette femme était de toute beauté. D’une allure féline, son regard jaune se posait sur vous tel du velours.

Tout dans son attitude faisait pensait à un chat, surtout la forme de ses yeux. Elle faisait partie de la plus haute noblesse de Las Noches et pourtant, elle avait tout abandonné pour le suivre dans son exil. Yoruichi ne vit pas la joie qu’elle s’attendait à découvrir, mais plutôt de la mélancolie.

• Que veux-tu dire ?
• Il va venir me voir, c’est certain. Mais c’est uniquement pour me demander quelque chose. D’ailleurs…

Kisuke porta une main en porte-voix et s’écria.

• Tessaï !

Un colosse apparut dans le chambranle de la porte double du laboratoire.

• Oui, Maître ?
• Fait nous un de tes gâteaux dont tu as le secret et prépare le thé, je pense recevoir un invité d’ici une petite heure ou deux.

Yoruichi examina son ami d’enfance, avec qui elle avait mené beaucoup de combats. Une vague d’affection la prie par surprise. Elle savait que cet homme aimerait toujours celui à qui il devait la vie, qu’il devrait cacher ses sentiments pour lui. Et quelque part cela lui fit mal. Pour dissimuler son embarras, elle s’écria en riant.

• Je vais m’occuper du thé, fit Yoruichi en rejoignant Tessaï. Toi, prépare-toi psychologiquement, je crois que tu vas en avoir besoin…

Kisuke vit les doubles portes se refermer en glissant silencieusement. Son attention se reporta sur les moniteurs de contrôle, tous les membres de la onzième division s’activaient et Ichigo quittait enfin ses quartiers. Était-il prêt à le revoir après toutes ses années ? « Ami ? » Vraiment ? songea Kisuke.

Leur rencontre ne dépasserait pas le stade professionnel, quelque part il en aurait hurlé de rage. Mais tant pis ! Il prendrait ce qu’Ichigo avait à lui apporter, il verrait plus tard pour soigner son cœur blessé. Ce n’était pas comme s’il ne savait pas après tout…

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