Créer un site internet

6 Mystification des sentiments

Résumé

Chapitre 6 :

 

Ichigo se fait convoquer par Aïzen Sosuke, pour qu’il intervienne dans le sous-programme 1515. Ichigo soupçonne de mauvaises intentions de la part du Roi vis-à-vis de lui. Dans le même temps, Aïzen demande à un tireur d’élite de la deuxième division de supprimer Ichigo qu’il fait passer pour un intercepteur ayant pris le parti des players.

Ichigo voit ses soupçons se confirmer, lorsqu’il apprend qu’un des membres du Reyrioku se fait supprimer à sa place.

De son côté, Byakuya essaye d’avoir une stratégie pour protéger son ami. Gin, Kensei et Uryuu essayent également de veiller sur lui discrètement, mais ils sont pieds et poings liés.

Grimmjow lui se sent pris au piège par Aïzen et Touzen, mais plus encore par Kuchiki. Il ne sait pas pourquoi, mais il va obéir à ses ordres, autrement dit veiller sur Kurosaki. Et justement en le surveillant, il découvre une scène troublante qu’il n’est pas prêt d’oublier.

 


 

Troublé

Les couloirs du palais étaient déserts lorsque Gin les traversa. Logique, Aïzen le convoquait aux aurores ! Que se passait-il encore aurait-il été tenté de dire ? Rangiku n’avait pas appréciée qu’il s’échappe de leur appartement, alors qu’ils étaient à peine rentrés une demi-heure plus tôt.

Son cœur battait à un rythme fou, toutefois. Pourtant, ce n’était pas la première fois que le Roi l’appelait à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, mais il savait inconsciemment que quelque chose allait se passer. Tout son corps lui disait instinctivement de fuir.

Il n’était pas dupe. Hier soir, Ichigo avait jeté l’affront sur le Roi en n’allant pas le saluer. Ce dernier avait dû ronger son frein toute la soirée… Sa femme l’avait accaparé toute la soirée et aussi par de nombreux nobles trop heureux qu’il descende enfin de ses appartement privés.

Après une profonde inspiration, Gin frappa à la porte du bureau d’Aïzen. Un ordre sec lui fut donné de rentrer. Sa main tremblait un peu et une sensation d’oppression le gagna. Il se composa un visage pour affronter le Roi.

Gin traversa le bureau d’Aïzen et s’inclina avec respect devant lui. Il resta un long moment le buste courbé attendant que le roi lui donne l’autorisation de se relever. Au lieu de cela, Aïzen lui parla sans se tourner vers lui, oubliant la position de soumission qu’il adoptait.

  • Gin. Depuis combien de temps es-tu à mon service ?

Était-ce une question piège ? s’étonna le conseiller du Roi. Il répondit sans arrière pensée.

  • Depuis plusieurs siècles, Votre Majesté. Depuis que vous avez accédé au trône.
  • Depuis si longtemps ?

Gin se demanda à quoi jouait Aïzen. Il releva légèrement les yeux pour observer le dos droit du Roi qui fixait toujours les jardins. Cette immobilité, lui donna des sueurs froides, bien qu’il fasse tout pour que cela ne se voit pas.

  • Je crois qu’il est temps pour toi de prendre ta retraite… Tu l’as bien mérité.
  • Pardon ? fit Gin prit au dépourvu.

Il s’était redressé. Aïzen se tourna enfin vers lui, et le sourire lent qu’il lui adressa lui fit froid dans le dos. Son malaise augmenta.

  • J’ai nommé un nouveau conseiller hier soir, lors de la petite réception. Tu n’imagines pas combien cette promotion lui a fait plaisir.
  • Qu’est-… Que…

Gin se reprit et demanda froidement.

  • Puis-je savoir ce qui vous déplu dans mon comportement ?

Un fin sourire étira les lèvres de Sosuke, alors que Gin fronçait un peu plus les sourcils.

  • Je n’aime pas les hommes qui couchent avec d’autres hommes… Mais ça, tu le sais, n’est-ce pas Gin. Pourquoi crois-tu que j’ai instauré cette loi martiale ? La nature veut que les couples soient formés d’un homme et d’une femme ! Votre relation dégradante n’est que le reflet de vos perversions ! Et tu veux que ce type soit le roi ? Laisse-moi rire Gin !

La mâchoire de Gin se serra. Ses yeux s’ouvrirent à demi. Il flairait à nouveau les embrouilles. Il n’y avait pas qu’une question de relation sexuelle. Autant avouer.

  • Ne serait-ce pas plutôt que je couche avec Kurosaki qui vous agace ? Je ne vois pas où est le problème de cette préférence…
  • a m’importune beaucoup Gin. D’autant plus que tu le fais avec mon ennemi, Kurosaki Ichigo. Tu ne sers pas mes intérêts mais les siens, Gin et ça… Je ne peux pas le pardonner.  

La pièce devint soudain silencieuse. Une brise matinale balaya un bref instant la pièce, soulevant les cheveux d’Aïzen et ceux de Gin. Les yeux de Gin s’écarquillèrent de voir le Roi si proche et…

Au bout de quelques secondes qui parurent une éternité, le front de Gin bascula en avant, tombant sur l’épaule du Roi. Un filet de sang s’échappa de ses lèvres.

Gin essayait de reprendre son souffle. Ses mains remontèrent sur les avant-bras d’Aïzen et ses doigts s’accrochèrent à la veste. Son corps pesait soudainement une tonne. Ses genoux ployèrent malgré lui. La douleur était insoutenable. Gin essayait de s’accrocher à sa conscience qui s’enfuyait. Le visage de Rangiku flotta devant lui, avant d’être balayé par celui d’Ichigo.

La chaleur de son amant lui manqua tout à coup, son sourire également. Il avait beau essayer de regretter cette relation, tout ce dont il se souvenait à présent, c’était leur première rencontre et ce regard qui lui avait volé son cœur dès qu’il avait croisé le sien. Pouvait-on aimer un autre homme ? Gin l’aurait crié au monde entier si Ichigo le lui avait permis. Il aurait tout quitté pour lui… mais il ne l’avait pas fait et c’était cela son seul regret.  

  • Ic…

Aïzen se recula et laissa tomber le corps d’Ichimaru sans aucune compassion. Gin étendu sur le sol, laissa son dernier souffle le quitter, et dans le fond de sa rétine, le visage d’Ichigo qui lui souriait.

Sosuke se détourna et appela ses domestiques. La journée allait s’annoncer éprouvante. Et consoler Rangiku serait harassant, il n’en doutait pas.

 

°°0o0°°

 

Les yeux fixés au plafond, Ichigo resta un long moment immobile. Il songeait à sa soirée et il reconnut au fond de lui, que les réels ennuis allaient commencer et s’amonceler. Ne pas présenter ses hommages au Roi ! C’était comme lui déclarer la guerre. Pourtant, il se sentait soulagé au fond de lui. Son histoire allait enfin avoir une fin.

Qu’importe s’il mourrait, mais il n’en pouvait plus de vivre comme il le faisait. Ce n’était pas franchement le titre qui l’attirait… Si le Roi qui avait prit sa place avait été un bon Roi, il l’aurait accepté. Mais Aïzen Sosuke restreignait peu à peu toutes les libertés.

Avant lui, si son père avait continué à régner il aurait pu vivre son homosexualité ouvertement. Elle aurait été accepté ou peut-être pas, mais au moins il pouvait espérer vivre avec un homme à ses côtés.

Ce n’était pas pour rien qu’il choisissait tous ses amants mariés. Il voulait cette barrière, pour éviter de sombrer dans la folie. Aimer sans être aimé en retour… Quelque part, cela lui évitait de s’impliquer émotionnellement.

Enfin, ce n’était pas spécialement ce qui le gênait le plus. La vie humaine ne comptait pas beaucoup pour le Roi. Qu’elle vienne du peuple ou de la noblesse. Les jeux devenaient de plus en plus cruels. Il n’avait pas besoin d’aller dans un sous-programme pour le voir. Il suffisait de côtoyer ses pairs pour s’en rendre compte. Ils voulaient du sensationnel.

Et puis, s’il regardait ses propres missions à l’extérieur du palais, il voyait la misère… Le peuple avait à peine de quoi vivre, et les conditions devenaient de plus en plus précaires. Aucun fond n’était débloqué pour les infrastructures ou pour l’éducation… Ah oui, l’éducation, chose inutile pour Aïzen et surtout dangereux. Cet abruti avait fait brûler la plupart des livres et retirer l’internet. Il ne restait que les réseaux internes de communication réservés aux nobles et quelques réseaux pour les roturiers pour recevoir les ordres.

Le monde devenait de plus en plus laid ! Oh de la terrasse d’Aïzen tout la haut, il semblait magnifique ! Mais comment le Roi pouvait-il voir la crasse dans laquelle vivaient ses sujets ? Et puis, lui en tant qu’intercepteur, il avait connu la foule… La joie, l’espoir, le bonheur, la peur, l’incertitude, des fêtes avec de bonnes cuites avec des gens simples…

À quoi cela servait-il d’être enfermé dans une tour d’ivoire, cerné par les robots ? Oh il n’allait pas cracher sur la technologie… Après tout, comme la plupart des nobles, il faisait partie des humains « augmentés ».

Ichigo leva une main vers le plafond, l’ouvrit et la ferma. Un fin sourire triste étira ses lèvres. Pouvait-on encore le considérer comme un homme ? N’est-il pas devenu une machine avec le temps ? Les roturiers vivaient plus longtemps qu’à une époque, mais beaucoup moins longtemps que les nobles qui semblaient immortels à leurs yeux. Mais connaissaient-ils le prix à payer ?

Il se sentait vaguement nauséeux. Pourtant, il n’avait pas spécialement bu la veille au soir. Il posa sa main en l’air sur son visage. Pourquoi se sentait-il si fatigué ?

Dans la salle, la télé s’ouvrit automatiquement et le présentateur cracha les dernières nouvelles. L’odeur du café se fit sentir. L’odeur amena Ichigo à se lever. Ses pas étaient lents, son visage exprimait la lassitude. Une fois devant la cafetière, il se versa une tasse. Après avoir bu plusieurs gorgés, il se sentit émerger.

Son androïde avait mis la table, et filait certainement dans son placard pour lui préparer son uniforme. Ichigo suivit du coin de l’œil les informations qui circulaient sur l’écran. Elles signalaient l’évasion d’un dangereux psychopathe ayant fait partie de la deuxième division.

Ils annonçaient de pareilles informations maintenant à la télévision ? s’étonna Ichigo. La photo du militaire ou de l’ancien militaire à présent puisqu’il était fiché, s’afficha en grand sur l’écran de deux mètres de large sur un mètre cinquante de hauteur. Ichigo croqua son toast, mais oublia de le mâcher. Ses yeux ne parvenaient pas à se décrocher du visage arrogant qui le narguait.

Quelque chose essayait de remonter à la surface. Les cheveux bleus retenaient tout de suite l’attention, ce n’était pas courant pour un homme de la seconde division d’avoir ce genre de teinte. Et puis, Ichigo l’admit… Ce type était particulièrement attirant. Il s’approcha doucement de l’écran, tandis que les présentateurs s’en donnaient à cœur joie pour détruire la réputation de l’ex-militaire.

« … Haute trahison ! Bien sûr, si vous rencontriez cet homme, vous devez immédiatement appeler le numéro d’urgence. N’intervenez pas vous même, une escouade le fera… »

Une escouade ? Autant d’hommes pour en arrêter un seul ? Ichigo eut un sourire. Rien que pour ça, ce roturier lui plaisait encore plus et puis ses yeux bleus… Yeux bleus ? Son regard se plissa et son cœur se mit à courir plus vite dans sa poitrine. Mais oui ! Il avait déjà rencontré ses yeux là ! Hier, alors qu’il quittait… Gin !

Ichigo blêmit.

Il se remémora la scène et brusquement il se souvint. C’était vrai qu’il se sentait mal après avoir quitter son amant, et qu’il n’avait pas réellement prêté attention à ce qui l’entourait. Mais à présent, il en était sûr, c’était bien ce type qu’il avait vu ! Et il en était certain, cet homme avait tout vu !

Sa main retira le toast toujours coincé dans sa bouche et Ichigo se mit à mâchouiller le bout de pain entre ses dents, avant de déglutir. Si son corps fonctionnait encore au ralenti, son esprit bouillonnait.

Qu’était-il venu faire là ? Était-il un espion d’Aïzen ? Non, s’il l’était, il ne mettrait pas un pareil avis de recherche ! Mais qui était-il ? Et pourquoi se trouvait-il là, la veille au soir ?

  • Maître, il faut vous hâter, si vous ne voulez pas être en retard.

Ichigo se retourna sur son androïde qui lui montrait son uniforme posé sur son lit. Jetant un œil sur l’écran TV, le militaire s’aperçut qu’il était en retard.

  • Merde !

Il fonça dans la salle de bain et prit une douche. Ce n’était pas le moment de trainailler.

 

°°0o0°°

 

C’est avec précaution que Grimmjow sortit de sa cachette. Il prit soin de ne pas se faire remarquer du robot qui commençait déjà le ménage. Il entra dans la chambre du noble et se dirigea vers la penderie pour être le plus proche possible de Kurosaki. Il devait bien l’admettre cet homme l’intriguait au plus haut point.

À peine eut-il le temps de prendre une position confortable pour s’asseoir, que Kurosaki réapparaissait dans sa chambre. Bon Dieu, ce type était-il un magicien pour apparaître toujours quand il s’y attendait le moins ? Il se pencha légèrement pour voir entre les interstices. Kurosaki était totalement nu et terminait de se sécher.

  • Je cherche à joindre Koyraku Shunsui, Général de la onzième division.
  • Veuillez patienter, nous recherchons votre correspondant, Votre Altesse.

La voix très suave de l’hôtesse fit sursauter Grimmjow. Pourquoi son téléphone avait-il une voix qui ressemblait à un ordre contraignant ? Lui aussi voulait cette voix sexy ! Tout en se disant cela, son regard ne cessait de parcourir le corps ciselé de Kurosaki qui s’habillait. En plus d’être bien membré, il avait un petit cul pommelé… Hein ?

Au moment où sa tête se cogna contre le montant de la porte du placard, la voix de Koyraku supposa-t-il se fit entendre. Et Grimmjow remercia sa bonne étoile, avec un peu de chance le coup qu’il avait porté avec sa tête passerait inaperçu.

  • Mon Général, je suis heureux de vous entendre ! J’attendais votre appel. Quels sont vos ordres ? fit une voix grave dans la pièce.
  • Aucune plongée aujourd’hui. Nous nous rejoignons tous à la division.
  • Très bien.
  • Soit prudent Shunsui, fit soudain Kurosaki soucieux. Je pense que nous allons avoir du grabuge. Déjà hier soir, j’ai oublié de présenter mes respects au Roi et puis…

Grimmjow nota qu’il avait abandonné sa voix formelle pour un ton plus familier.

  • Savez-vous quelque chose, mon Général ?

Ichigo cessa de s’agiter pendant quelques secondes avant de répondre.

  • As-tu suivi les informations ce matin ?
  • Oui. Je suppose que vous faites allusion au militaire de la deuxième division.
  • Exact ! Il a été embauché pour me tuer dans le sous-programme 1515.
  • Quoi ?
  • Ne t’affole pas, comme tu peux le voir je suis toujours vivant, contrairement à un homme de Byakuya.
  • Que s’est-il passé ? s’inquiéta Shunsui.
  • Je t’expliquerai plus longuement tout à l’heure, j’ai peu de temps pour vous rejoindre.
  • Mais…
  • Il n’est pas notre principale préoccupation Shunsui, maintenant cet homme est de notre côté. Notre véritable ennemi reste et restera Aïzen Sosuke et tous ceux à ses ordres. Je crois qu’il va nous falloir être très prudent. Je te demande de contacter dès à présent tous ceux qui sont attachés à notre cause.
  • Je m’en occupe.
  • Shunsui, la guerre ouverte est déclarée entre Aïzen et moi depuis hier soir et ses hommes sont prêts depuis longtemps…
  • Nous aussi mon Gén… mon Roi, fit Koyraku avec beaucoup de respect dans la voix.

En entendant cela, Grimmjow sursauta à nouveau. Il ne fit presque pas de bruit, pourtant cela lui sembla assourdissant. Il espéra à nouveau que Kurosaki ne l’ait pas entendu. Mais d’entendre un noble l’appeler : Roi, avait de quoi perturber un roturier comme lui. Lorsqu’il regarda à nouveau par les interstices, il vit que Kurosaki avait un fin sourire sur ses lèvres.

  • Je n’en suis pas encore là. Je pense qu’il va certainement avoir des hommes sur ma route avant que je ne puisse arriver jusqu’à la division…
  • Voulez-vous que je vous envoie Kugo ou Yatsutora pour vous escorter jusqu’à notre division ?
  • Inutile. Je ne pense pas prendre les voies les plus directes. Au fait…

Ichigo pianota sur le clavier afin de transmettre des informations à son subordonné.

  • Ce sont les coordonnées de Kisuke, préviens-le !
  • Quoi ?!
  • Tu m’as bien entendu…
  • Est-ce bien raisonnable ?

Les deux hommes parlaient en même temps, rendant la conversation difficile.

  • Faites ce que je vous demande Général Koyraku, coupa sèchement Ichigo.

Le ton était froid, et Grimmjow qui observait le noble, vit également son expression se durcir.

  • Je ferai selon vos ordres, votre Altesse Royale.

 En entendant à nouveau le titre de Kurosaki, Grimmjow tiqua.

  • Bien alors, je te retrouve tout à l’heure… Et ne t’inquiète pas si je ne te donne pas de nouvelles rapidement. Je prendrai un chemin détourné et puis, je n’ai pas dormi dans mon appartement résidentiel.

Kurosaki boutonnait le dernier bouton de sa chemise, et resta un instant immobile. La pièce était redevenue calme depuis que la conversation téléphonique était déconnectée. Ichigo ferma un bref instant les paupières avant de poser son regard ambré sur la porte du placard.

Grimmjow de son côté cessa de respirer. Il ne bougeait plus, et sa respiration ne s’entendait pas. Alors, peut-être avait-il posé son regard par hasard sur la porte, parce qu’il se remit à s’habiller. Grimmjow souffla et ferma un bref instant les yeux. Pourquoi Kurosaki semblait s’apercevoir de sa présence ? Cela le mit mal à l’aise.

Il allait à nouveau coller son œil sur la porte, mais sa joue rencontra le vide, et une lumière crue l’aveugla.

  • Je me disais bien qu’il y avait un rat dans mon placard.
  • Un rat ? fit Grimmjow.

Il grimaça et leva la tête pour rencontrer les yeux interrogateurs de sa cible. Le sourire moqueur sur ses lèvres sensuelles l’agaça prodigieusement. Mais ses yeux s’arrondirent de surprise et il resta sous le choc, lorsque sa bouche rechercha la sienne. Grimmjow se laissa faire et réalisa soudain qu’il réagissait à ces lèvres douces et fermes tout à la fois.  

 

°°0o0°°

 

Le bureau personnel du Roi voyait plusieurs écrans s’ouvrir les uns sur les autres et les chefs de familles qui lui avaient toujours été fidèles s’affichaient. Leurs expressions graves, signalaient qu’ils comprenaient qu’un moment important allait se jouer d’ici quelques minutes.

  • Tout le monde est présent ? demanda Sosuke d’un ton patient.
  • Ne manque-t-il pas Ichimaru à vos côtés, Votre Majesté ? questionna Omaeda tout en mangeant un beignet.
  • Comme vous êtes perspicace pour une fois Omaeda.

Ce dernier avala légèrement de travers, le ton était tellement doucereux qu’il ressemblait à une menace. Il observa Aïzen Sosuke entre ses cils. Mais comment s’opposer à cet homme ? L’aura maléfique qui circulait tout autour de lui en était palpable même là où il se trouvait.

  • Je ne pense pas que tu nous ais convoqué pour nous quereller mon fils, interrogea le père du Roi.
  • Non. Je crains que l’on ne cherche à me déstabiliser une nouvelle fois et cette fois-ci, j’ai bien la preuve qu’il s’agit de Kurosaki Ichigo.

Un murmure secoua toutes les familles présentent. Un murmure se fit entendre.

  • Quelle preuve ?

C’était Kira Uzuru qui avait posé la question. La préoccupation se lisait sur son visage.

  • Je vous les apporterai en temps voulu, répondit Aïzen. Nous devons agir avant qu’il n’arrive cette fois-ci à ses fins !
  • Cette fois-ci ?

C’était le frère aîné de Kukkaku qui avait parlé. Avec lui, Sosuke devait marcher sur des œufs. Il savait le Clan Shiba de par son mariage avec Kukkaku à ses ordres, toutefois, il n’oubliait pas non plus que le Clan Shiba et Kurosaki était étroitement lié. Kaïen n’accepterait pas si facilement de se retourner contre son cousin.

  • Mon cousin vous aurait-il déjà agressé, Votre Majesté ? demanda le double vivant d’Ichigo Kurosaki, mis à part qu’il avait des cheveux aussi noir que l’ébène.
  • Auriez-vous oublié l’incident des lames ensanglantées ?
  • Vous n’avez jamais réussi à prouver qu’il s’agissait d’Ichigo, protesta calmement son beau-frère.
  • Que cherchez vous à faire Kaïen ? Ou à prouver ? Que Kurosaki est innocent ?

Gardant à l’esprit qu’il devait faire encore preuve de diplomatie, Sosuke déclara d’une voix glacée.

  • C’est vrai que jusqu’ici, Kurosaki Ichigo a réussi à passer entre les mailles du filet, mais vous devez bien admettre que c’est lui qui tirerait le plus de profit de la situation plutôt qu’un Urahara Kisuke ! Ou tout autre noble du premier cercle. N’avez-vous donc pas remarqué le nombre de clans qui se joignent à lui et défient mon autorité ? Seriez-vous aveugle ?

Sosuke s’était levé et essayait de prendre une pause tragique convaincante, mais en faisant attention de ne pas en faire trop. Les expressions des différents membres de la noblesse semblaient hésiter. Même Kaïen semblait confus quant à la suite à donner à ces accusations. Il remercia l’idée de génie qu’il avait eue, en épousant Kukkaku. Et il remercia sa charmante épouse d’être aussi amoureuse… Kaïen ne voulait pas blesser sa sœur et ça, Sosuke le savait. Un sentiment de victoire commençait à le gagner.

  • Mon clan ne peut se soulever contre le clan Kurosaki ! fit la voix fluette de Rurichiyo Kasumioji.

La jeune fille qui venait de prendre la parole, paraissait avoir une quinzaine d’année tout au plus. Personne n’osa répondre, parce que parmi tous les nobles présents, seul le clan Kasumioji était suffisamment élevé pour répondre au Roi. Même le Clan Shiba et Aïzen se situait sous ce Clan puissant à plus d’un titre.

  • Donc, le clan Kasumioji se soulève contre son Roi, c’est bien cela ? demanda Sosuke calmement.

Intérieurement, il bouillait, mais il avait appris à garder son flegme quelque soit les circonstances.

  • Non ! s’exclama Rurichiyo. Je ne me soulève ni contre vous, ni contre le Clan Kurosaki. Je dis simplement que je ne peux pas en tant que Chef de Clan me permettre de m’opposer au Clan Kurosaki.
  • Il ne peut y avoir de neutralité, répondit Sosuke. Quelle serait la position du Clan Kasumioji si le Clan Kurosaki me déclarait la guerre ?

La jeune fille fronça les sourcils. Ses yeux verts exprimaient la contrariété, mais en aucun cas, elle ne baissa les yeux devant le Roi. Ses mains se crispèrent sur les accoudoirs de sa chaise, ce fut le seul signe de nervosité chez elle, nota Sosuke.

  • Je vous rappelle tout de même que le Clan Kurosaki est supérieur au Clan Aïzen. Même si vous êtes le Roi pour le moment, le Clan Kurosaki reprendra la main un jour où l’autre. Alors pourquoi devrai-je me lancer dans une guerre qui n’a aucun sens ? Et puis, si le Clan Kurosaki vous déclarait la guerre, quelque part se serait un juste retour des choses. Je me permets de vous rappeler, parce que vous semblez avoir la mémoire courte, que le Clan Kasumioji est supérieur également au vôtre, tout comme ceux des Kuchiki, Koyraku, et Shihoin.

Parmi tous les nobles présents et les quelques notables, tous retinrent leurs respirations. Rurichiyo repoussa une mèche de ses cheveux blonds et fixa Sosuke Aïzen droit dans les yeux, alors qu’il la fixait avec haine. Il s’approcha de son écran.

  • Jusqu’ici, je n’ai cherché que la paix et garder un équilibre, continua l’adolescente. Mais je vois que vous avez décidé de briser le consensus… Et pour moi, c’est inadmissible. Puisque vous me dites que la neutralité ne peut-être gardée, alors le Clan Kasumioji se rangera auprès des Clans Kuchiki, Koryaku et Shihoin avec qui il a des alliances de longues dates !
  • Et pas Kurosaki ? demanda Sosuke d’une voix douce.

Sans baisser les yeux, Rurichiyo répondit froidement.

  • ce que je vois, ces trois Clans ont choisi leur Roi !

Aïzen se redressa de toute sa taille et s’approcha plus près de l’écran où se trouvait Kasumioji. Bien qu’elle se crispa un peu, la jeune fille ne lui montrait aucun signe de peur. Jusqu’ici seul Kurosaki lui tenait tête de cette manière. Avait-il été trop négligeant de le laisser en vie jusqu’ici ? Visiblement oui. Personne dans la pièce n’osait parler.

  • Il semble que vous n’ayez pas compris que ces stupides statuts n’existaient plus depuis longtemps. Le seul clan qui soit au-dessus des autres, c’est le mien ! Et si vous choisissez le Clan Kurosaki, et bien cela vous en coûtera à vous et à votre Clan ! Je vous démets de vos titres, terres et de toutes vos fonctions !
  • Ah oui ? fit Rurichiyo en se levant de sa chaise pour paraître plus grande.

S’ils avaient été dans une même pièce, Aïzen aurait écrasé de sa taille la frêle jeune fille… Mais l’écran où se projetait l’hologramme de Rurichiyo les mettait à la même taille. Enfin, seulement si elle se levait…

  • Laissez-moi rire ! continua-t-elle bravement. Vous pouvez me prendre tout ce que vous voulez, je m’en moque ! Vous sombrez dans la folie et si ces imbéciles qui vous lèchent les bottes depuis si longtemps n’ont pas compris que votre premier conseiller est mort, c’est qu’ils sont plus stupides que je ne le pense.
  • Vous allez trop loin ! lança le chef de Clan Omeada. Même si le Clan Kasumioji est plus élevé, nous demandons des excuses immédiatement.
  • C’est vrai, vous accusez sans preuves, déclara plus calmement Uzuru.

La tension dans la pièce n’avait cessé de grimper. Sosuke profita de l’agitation pour faire un geste discret en direction d’un de ses hommes de main. Il allait transmettre ses ordres afin d’exterminer le clan Kasumioji, puisqu’il s’opposait à lui. Sosuke admit dans son fort intérieur que la « petite » en avait plus dans le pantalon que toutes les autres familles réunis.

  • Sans preuves, dites-vous Kira-san ? fit Rurichiyo. Ce type est collé à lui comme une sangsue et brutalement, il n’est plus là ? Et comme par hasard, c’est au moment où Sosuke Aïzen déclare la guerre au Clan Kurosaki ! Si vous n’étiez pas aveugle Kira-san, vous sauriez qu’Ichimaru était l’amant d’Ichigo Kurosaki ! Et c’est pour cela qu’il n’est plus là, n’est-ce pas Sosuke ? termina la jeune fille impassiblement. Je ne voulais pas la guerre contre vous, ou contre quiconque. Pour moi la vie est importante, et je dis bien « toute » vie ! Si je dois préserver les miens, je sais ce qu’il me reste à faire…

Sosuke n’eut pas le temps de répondre ou de se montrer courroucé, Kasumioji Rurichiyo avait coupé la communication. Un murmure s’élevait dans son bureau et les regards en biais ne cessaient de se poser sur lui.

Il prit les choses en main. Jusqu’ici, il avait fait preuve de patience et cela l’amenait au désastre.

  • Très bien ! Puisque le Clan Kasumioji se défait de ses biens, je pense qu’il est de bon aloi de les redistribuer, de même que pour les Clans Kurosaki, Kuchiki, Kyoraku et Shihoin ! S’ils n’ont que faire de leurs possessions, titres et biens, alors autant que vous en profitiez, comme vous avez profité de ceux du Clan Urahara.

Et comme Sosuke le pensait, tous se jetèrent sur l’opportunité. Sauf, Kira Uzuru qui restait un peu trop distant face aux événements. La réunion se poursuivit et bientôt tous les clans présents lui apportèrent un soutien total face aux quelques familles réfractaires. Deux heures plus tard, fort de ses nouvelles forces, Sosuke demanda à que tous les hommes se rangeant sous ses couleurs se réunissent. Ils allaient faire décapiter tous les insoumis pour éviter que l’effet boule de neige ne se poursuive et faire éliminer tous ceux qui dépendaient de ces frondeurs.

 

°°0o0°°

 

Le baiser dura plus longtemps que ne l’avait escompté Ichigo, il ne s’était pas attendu à ce que Jaggerjack lui réponde. Son cœur s’emballait. Pour arrêter cet emballement étrange, il se recula pour observer la victime de ce qui devait être au départ une plaisanterie.

  • Espèce de dégénéré ! lança Grimmjow furieux.

Sa colère était au maximum et non, jamais, jamais il ne pourrait pardonner à Kurosaki ! Son cœur cognait furieusement et c’est désespérément qu’il se battait contre les liens invisibles qui l’empêchaient de tabasser Kurosaki. Putain ! Ce mec l’avait embrassé et contre son gré !

Ichigo ne pouvait détacher son regard de Jaggerjack. Ce simple baiser lui donnait des envies de recommencer. Son cœur s’emballait tout seul, et ses mains devenaient curieusement moites. Même son souffle était devenu plus court. Bon sang, pour un peu… Il se reprit en voyant le regard furieux de sa victime qui voulait sortir du placard maintenant qu’elle était démasquée. Et bon sang qu’elle paraissait délicieuse cette proie. En songeant au mot Sexta, ce n’était pas au chiffre six qu’il pensait, mais à bien autre chose…

Reculant de quelques pas, Ichigo en profita pour se remettre les idées en place, bien que cela lui sembla soudain difficile.

  • Salopard ! Tu m’as embrassé et pour ta gouverne j’ne suis pas un rat ! lança Jaggerjack en colère.
  • Alors peut-être « Sexta » ? ironisa Ichigo. Vous n’allez tout de même pas faire une maladie d’un tout petit baiser volé ? Si ? Et c’est une maigre punition pour vous être caché dans mon placard ?
  • J’assure votre protection ! se défendit Grimmjow.
  • Vraiment ? Dans mon placard ?

Ichigo ne put s’empêcher d’éclater de rire. Grimmjow voulut faire un mouvement en avant pour le frapper tant cette condescendance l’exaspérait, mais son corps ne lui obéit pas. Il en resta saisit. Que lui arrivait-il ? Et si soudainement ? La colère monta en lui.

  • Quoi ? Quelque chose ne tourne pas rond ? se moqua Ichigo.

Puis voyant l’heure, il cessa de plaisanter. Ichigo attrapa sa veste et l’enfila. Son expression redevenue soucieuse, interpella Grimmjow.

  • Nous devons partir d’ici et cela très rapidement.
  • Pourquoi ? s’étonna son interlocuteur.

Grimmjow fut surpris d’entendre sa voix. Il pouvait parler à nouveau ?

  • Les troupes d’Aïzen ne devraient plus tarder à arriver maintenant que la fête est finie. Ce lieu, même s’il est censé être secret ne devrait plus tarder à être retrouvé.

Ichigo contourna soigneusement le militaire qui restait toujours debout au milieu du passage et se saisit d’un sac à dos dans le placard. Il ne vit pas la surprise sur le visage de Jaggerjack et pour l’instant, il sentait l’urgence de quitter les lieux.

  • Venez et ne posez pas de questions pour l’instant.

D’un pas décidé, Ichigo quitta son appartement avec Jaggerjack sur ses talons. Ce dernier n’arrivait pas à comprendre pourquoi son corps réagissait contre son gré. Il voulut parler, mais en fut à nouveau incapable. Cette situation commençait à l’énerver prodigieusement. Il rangea son arme de poing et au passage, il se saisit de sa mallette cachée entre deux meubles.

Kurosaki lança ses ordres à ses robots et ferma soigneusement sa porte. Il fit un geste de la main dans la direction de Grimmjow pour qu’il le suive. Ce dernier songea que ce type pouvait aller se faire enculer en enfer ! Et en songeant à ça, il était sûr que ce putain de noble irait rien que pour le plaisir de se faire enfiler. Il ne put réprimer une grimace de dégoût.

Ichigo utilisa son Mirage pour dissimuler leurs présences. Au bout de quelques couloirs, alors qu’ils avançaient en silence, une troupe apparut et Ichigo fronça les sourcils. Il ne s’agissait pas de troupes régulières, mais de mercenaires. Il fut rassuré de constater qu’ils ne se dirigeaient pas vers son appartement en particulier

Ichigo mis un certain temps avant de retrouver une voie ancienne qui pourrait cacher deux hommes sans difficulté. Le chemin qu’il empruntait habituellement à cet endroit ne pouvait contenir qu’un homme seul.

Une fois à l’intérieur, Ichigo relâcha son Mirage et le rangea. Il souffla un peu.

  • Vous en avez beaucoup de gadget de ce genre ?

Surpris Ichigo leva les yeux vers Jaggerjack. Il l’avait en partie oublié, trop soucieux d’échapper à Aïzen.

  • Pas beaucoup, répondit Ichigo. Que contient votre mallette, si ce n’est pas indiscret ?
  • Un équipement de tireur d’élite. Il ne m’est pas très utile à distance courte comme ici, alors j’utilise ceci…

Une arme de poing compacte et effilée se matérialisa dans la main de Grimmjow. Son autre main se glissa derrière son dos et il sortit un poignard à lame crantée. Ichigo imagina très bien le genre de dégât qu’elle pouvait causer.

  • Et vous ?
  • Et moi ? s’étonna Ichigo.
  • Qu’avez-vous dans votre sac ?

Ichigo jeta un œil par dessus son épaule, puis reporta son attention vers son interlocuteur.

  • Essentiellement du matériel de survie…

Grimmjow eut une expression de surprise. Un certain mépris se lut sur son visage.

  • Et rien pour vous protéger ? dit-il durement.

Remontant son sac sur son épaule, Ichigo reprit sa marche dans le vieux couloir. Même s’il n’était plus utilisé, il restait relativement propre, si ce n’était une lumière intermittente.

  • J’ai vous ai, et c’est amplement suffisant, répondit Ichigo avec un petit sourire.

Grimmjow eut le temps de l’apercevoir et un nouveau sentiment d’agacement se répandit en lui. Ce type se foutait de sa gueule !

  • Vous voulez crever ou quoi ? Et si j’ne suis pas assez rapide ? Si…
  • Byakuya m’a dit que vous étiez un des meilleurs, alors je n’ai pas de soucis à me faire. J’ai d’autres problèmes à résoudre, alors soyez mon bouclier comme vous l’a demandé le Général de la sixième division.

Le regard qu’il lui lança fut bref, mais intense. Grimmjow fut saisit. Quelque chose chez cet homme, il ne savait pas quoi exactement, l’interpellait. Cela n’avait rien à voir avec ses préférences sexuelles, ou le fait qu’il l’agaçait prodigieusement. Son regard vous aspirait, ses yeux en disaient plus que n’importe quel mot… Le problème actuellement pour lui, c’est qu’il ne comprenait pas ce langage.

Oh et puis il s’en foutait ! S’il voulait crever, libre à lui ! D’ailleurs ce type ne faisait absolument plus attention à lui… Quelque part, ça le soulagea. Avec toutes les paroles que lui avaient dites Kuchiki ou Muguruma, il s’était fait un film… Attend une seconde ! Cela voulait dire que ce merdeux devant lui, se croyait supérieur ? Qu’il n’était pas assez bien pour lui ?

Bon…d’un autre côté, il l’avait embrassé. En y songeant, Grimmjow se souvint du contact de ses lèvres sur les siennes. La proximité du visage du noble et la flamme qui couvait dans ses yeux mi-clos. Une étrange sensation de chaleur le gagna. Troublé bien plus qu’il ne voulait l’avouer, Grimmjow repoussa le souvenir embarrassant dans un coin de sa tête.

Mais c’était très bien qu’il le considère comme un moins que rien ! Si les nobles voulaient tous s’envoyer en l’air ensemble… Tant mieux ! Tant mieux pour lui, il ne s’en porterait que mieux et un baiser ne voulait rien dire ! Surtout qu’il semblait l’avoir fait pour le punir et non parce qu’il était attiré par lui.

Puis se souvenant de sa mission, son regard observa très attentivement son environnement. Si quelqu’un ou quelque chose était passé ici, cela devait remonter à des siècles ! Pour dire, il ne reconnaissait en rien les codes qui s’affichaient, ni les systèmes de sécurité de porte… enfin cela ressemblait à des systèmes de sécurité. Grimmjow se sentit mal à l’aise devant ce monde qui lui semblait inconnu.

C’était incroyable ! songea-t-il brusquement. Il avait l’impression d’avoir basculé dans un univers parallèle… et aussi incroyable que cela puisse paraître, Kurosaki semblait plus qu’à l’aise à l’intérieur.

  • Dépêchons-nous, Grimmjow…
  • Je ne vous ai pas permis de m’appeler par mon prénom !

Au lieu de lui répondre, Kurosaki avançait sans tenir compte de sa protestation et cela l’énerva à nouveau. Si seulement, il pouvait lui régler son compte ! Jamais personne ne l’avait autant contrarié que ce type !

De son côté Ichigo avançait inquiet pour les siens et sa division. La veille au soir, il avait vaguement pensé qu’Aïzen mettrait du temps pour convaincre l’ensemble des nobles de se joindre à lui. Il savait qu’il ne pourrait pas se lancer sans leur aval, au risque de se retrouver à combattre d’abord leurs armées.

De marche rapide, Ichigo se mit à courir, en oubliant qu’il n’était pas seul. Il s’arrêtait de temps à autre pour consulter sa carte. Alors qu’ils s’arrêtaient une nouvelle fois, Ichigo fit glisser son sac du dos et s’agenouilla pour fouiller à l’intérieur. Il sortit deux petites bouteilles d’eau, et en lança une vers Grimmjow.

  • Tenez, Colonel Jaggerjack !

Grimmjow eut juste le temps de récupérer sa bouteille. Il la fixa un instant avant de reporter son attention sur Kurosaki qui buvait la sienne, sans lui prêter attention. Ichigo se pencha à nouveau une fois qu’il eut terminé sa bouteille pour retirer des barres énergétiques et des dattes. Il dit en substance devant le regard interrogateur de Grimmjow.

  • Il vaut mieux manger maintenant, Colonel. Nous aurons besoin de toutes nos forces, nous nous rapprochons de ma division et je crains que…
  • Ichigo ! Te voilà !

Les deux hommes se retournèrent pour voir apparaître entre deux clignotements d’antiques néons, Yoruichi Shihoin.

  • Qu’est-ce que tu fais là Yoruichi ? Quoique… Devrais-je être vraiment étonné ?

Elle se planta devant son ami qui se redressait tout en mangeant sa barre énergétique. Grimmjow observa la femme qui venait d’arriver avec beaucoup d’attention. Ses formes généreuses moulées dans une combinaison noire, la mettait admirablement en valeur. Ses yeux jaunes malicieux se posèrent un instant sur lui, puis elle reporta son attention sur Ichigo. Elle était magnifique et le savait… et elle lui plaisait.

  • Nous savions que tu rejoindrais ta division…
  • Nous ? s’étonna Grimmjow.

Il chercha autour de lui, quand soudain il vit apparaître un homme habillé d’une étrange tenue verte. Une veste et un pantalon large. Ce dernier lui arrivait à mi mollet. Ses chaussures, si on pouvait qualifié ces choses de chaussures, étaient en bois, maintenu par une fine cordelette à l’entre-doigt.

  • Je suis en retard, je suis désolé… fit cet homme en substance.

En voyant Kisuke se joindre à eux, le cœur d’Ichigo bondit. Ils échangèrent un regard chaleureux.

  • Que fais-tu ici Kisuke ? Tu sais que tu…

Ichigo n’eut pas le temps de terminer sa phrase que son ex le prit dans ses bras et le serra contre lui. Il lui chuchota à l’oreille.

  • Si tu savais combien j’étais inquiet. Je croyais t’avoir perdu, cela m’était intolérable.
  • Kisuke ?
  • Ta division est prise d’assaut… Ainsi que celle de Kuchiki, Muguruma, d’Amagaï et ce n’est pas tout. Aïzen s’occupe également de vos domaines et des nôtres par la même occasion.
  • Oh putain ! fit soudain une voix froide derrière eux. On peut m’expliquer c’qui s’passe ici ?

Tous se tournèrent vers Jaggerjack Grimmjow qu’ils avaient tous oubliés. Ichigo troublé par la présence de Kisuke l’avait occulté. Il fit les présentations d’usages et se tourna vers Kisuke pour lui demander de plus amples explications.

  • Donc, même Byakuya, Kensei et Shusuke subissent une attaque ?

Là Grimmjow voulut fracasser Kurosaki pour l’avoir oublié aussi vite ! Etait-il réellement noble que de nom ? Pourquoi l’ignorait-il ainsi ?

  • Bien sûr ! Après tout il s’agit soit de ton beau-frère ou de tes amants… ou ex, si on songe à Amagaï-san.

En entendant cela, Grimmjow ne put s’empêcher de faire une grimace. Mais avec combien de type, Kurosaki s’était envoyé en l’air ? Tu m’étonnes qu’il pouvait embrasser n’importe qui ce minable ! Mais il ne put pousser sa réflexion plus loin, ce « Kisuke » reprenait.

  • Mais il n’y a pas que cela. Des mercenaires ont convergé vers les domaines de Koyraku, de Kuchiki et le tien… Je pense qu’Aïzen compte vous faire ce qu’il a fait à mon clan…

Grimmjow plissa les yeux. Comment s’appelait ce type déjà ? Kisuke… Kisuke Urahara ? Son identité virevolta dans son esprit sans pour autant accrocher, bien que ce nom lui sembla malgré tout familier.

  • Je dois rejoindre ma division tout de suite !
  • Et ta famille ? s’étonna Yoruichi. Tu ne t’inquiètes pas pour tes possessions et Terre ?

Ichigo jeta un regard sombre vers son amie.

  • Qu’est-ce que j’en ai à foutre des biens matériels ! Le plus important pour moi se sont mes enfants et petits-enfants, ma femme et tous ceux que j’aime…

En entendant « petits-enfants », là Grimmjow tiqua. Nan, il avait dû mal entendre ! Kurosaki devait avoir son âge ! Rien que d’avoir des enfants c’était un exploit pour quelqu’un qui devait être de la même décennie, alors des petits enfants… Non, définitivement, Kurosaki devait parler d’autres personnes. 

  • Il faut que je puisse rejoindre ma division pour que Shunsui puisse s’occuper des siens…
  • Je pense qu’il a dû faire le nécessaire le connaissant, fit Yoruichi. Mais tu as raison, dépêchons nous ! Kisuke, où as-tu garé tes engins ?
  • Oh pas très loin, suivez-moi.
  • Vous allez m’dire comment nous allons rentrer dans la division, s’ils sont en train de combattre ? fit Grimmjow pragmatique.
  • Suivez-nous. Je pense qu’Ichigo a déjà une idée, il vous expliquera en route.

Ils virent au détour du couloir qui s’élargissait trois motos alignées. Toutes étaient de couleurs noires. Les lignes racées et agressives évoquèrent de nombreux souvenirs à Ichigo.

  • Bon, je monte avec Kisuke comme ça toi et le Colonel Jaggerjack pourrez utiliser les deux autres motos…
  • Qu’est-ce que c’est que cela ? coupa Grimmjow figé derrière eux.

Tous observèrent surpris, l’expression de ce dernier qui paraissait tétanisé.

  • Qu’est-ce que c’est que ça ?!
  • Des motos, répondit Yoruichi comme s’il s’agissait d’une évidence.

Kisuke laissait échapper un petit rire, qui horripila Grimmjow. Il allait finir par tous les buter ces nobles suffisants.

  • Il semble que Jaggerjack-kun soit vraiment beaucoup plus jeune que nous tous… Je crois qu’il serait judicieux qu’il monte avec toi, Ichigo. Yoruichi et moi nous partons chacun rejoindre la division de Kensei et de Byakuya, cela sera plus simple au final. Je te préviens seulement qu’Uryuu et Orihime ont rejoint ta division. Nous nous tiendrons au courant sur le circuit alternatif, tout comme tu nous donneras des ordres sur ce dernier. Nous y allons…

Kisuke en voyant le regard que posait Grimmjow sur Ichigo ne put s’empêcher de prendre brutalement ce dernier dans ses bras et de l’embrasser. Ichigo lui appartenait et il ferait tout pour qu’il ne soit qu’à lui ! Il avait assez perdu de temps à se cacher… La vie devait reprendre son cours et elle se ferait avec Ichigo !

Ichigo repoussa Kisuke et le regarda surpris, mais ne put lui faire le moindre reproche, il avait enfiler son casque et montait sur son engin. Le bruit du moteur de Yoruichi empêchait toute discussion. Les deux motos disparurent rapidement.

  • Allez, assez perdu de temps ! fit Ichigo en enfourchant son véhicule.

Prenant l’un des casques posé sur la fourche de la moto, il le tendit à Jaggerjack qui le regardait sombrement. Que se passait-il encore ? Pourtant, son expression le mit mal à l’aise.

  • Qu’est-ce que vous…
  • Jaggerjack, vous êtes diligenté à ma protection, alors veuillez monter immédiatement derrière moi et mettre ce casque. Nous n’avons plus de temps à perdre ! C’est urgent !

Contre sa volonté, Grimmjow fit exactement ce que lui ordonnait Kurosaki. La haine en lui progressait. Comme son siège était légèrement plus élevé que le noble, son corps glissa contre le sien, et sa chaleur se rependit en lui. Ils étaient tellement proches… Le véhicule démarra sans qu’il s’y attende et il s’accrocha alors à Kurosaki. Ses bras encerclèrent sa taille. Il ne vit rien du voyage, les lumières défilaient à une vitesse vertigineuse.

Dans sa tête passait en boucle le baiser d’Urahara et Kurosaki. Ce putain de noble ne s’était même pas défendu ! Bordel ! Kurosaki l’avait embrassé si facilement plus tôt et voilà qu’il embrassait cet espèce de… de… connard ! Soudain Grimmjow se rendit compte qu’il se mettait en colère pour un baiser ? Il devait faire quelque chose contre le mal qui le rongeait tout à coup, sinon, il allait perdre la tête ! Et ce connard de Kurosaki qui ne semblait pas plus troublé que cela alors que lui ne faisait que penser à ses lèvres sur les siennes. Elles étaient douces et en même temps fermes.

Il finit par le reconnaître malgré lui, il avait aimé et au lieu de le repousser, même s’il avait été surpris, ses lèvres avaient épousé les siennes. C’était peut-être cela qui l’exaspérait le plus.

Ichigo malgré l’urgence, sentait derrière lui et avec une certaine acuité la présence de Grimmjow. Ses bras autour de sa taille le troublait, tout comme ce corps qui épousait le sien et qui suivait chacun de ses mouvements. Et puis, il songea à leur baiser… Même s’il l’avait fait pour le provoquer, il regrettait de ne pas avoir prolongé le moment d’autant que Jaggerjack qu’il le veuille ou non, avait réagit à son contact.

Il s’arracha à ses pensées volages. Il contacta Koyraku pour savoir où il en était. Il accéléra.

La voix de Kurosaki se fit entendre dans la tête de Grimmjow.

  • Je vais vous déposer sur une des tours au sommet du troisième portail de l’enceinte de la division. D’après Shunsui, ils n’ont pas réussi à passer la protection. Vous m’abattrez tous les officiers qui se trouveront devant cette entrée…
  • Et vous ?
  • J’espère que Byakuya ne s’est pas trompé sur vous, car je serai dans la mêlée. Attention accrochez vous bien, parce que vous allons passer par dessus le dôme, vous devrez sauter en marche…
  • Quoi ! hurla Grimmjow.

Mais le bruit fantastique que fit le dôme en se fracassant alors qu’ils le traversèrent, le coupa dans sa protestation. Ses mains s’agrippèrent à la taille de Kurosaki. La contre plongée sur le champ de bataille lui fit ouvrir les yeux bien grands. Comment allait-il faire pour sauver sa peau ? Kurosaki était-il dingue ?

Alors que son cœur était sur le point d’exploser, Grimmjow se rendit compte brusquement que le véhicule qui roulait jusqu’ici, volait. La moto se positionna près d’un pilier.

  • Sautez Colonel ! Et je compte sur vous…

Après avoir pris quelques précautions pour prendre une bonne position, Grimmjow sauta avec grâce de la moto vers le pilier. Il se tourna vers Kurosaki. Leurs regards s’accrochèrent l’espace d’une seconde et il disparut. Immédiatement, Grimmjow fit basculer les sangles de la mallette qu’il portait sur le dos. Son fusil fait pour les très longues distances fut rapidement monté et positionné.

Sortant une petite boite, Grimmjow l’ouvrit et des petites boites transparentes se superposaient à l’intérieur. Il tira l’une d’elle pour en sortir deux lentilles pour permettre les tirs de précisions à très longues distances.

Lorsqu’il s’allongea, moins de cinq minutes s’étaient écoulés, et lorsqu’il balaya le champ de bataille en dessous, son cœur s’arrêta en reconnaissant Kurosaki dans le haut de la mêlée donnant ses ordres à ses troupes. Cet enfoiré tirait déjà dans le tas. Un tir sembla toucher le noble.

Immédiatement, Grimmjow remonta l’angle de tir pour trouver le tireur. Il reconnut Giselle ! Cette saloperie faisait partie de la seconde division et elle se posait en plaie, celle là… C’est avec un certain plaisir que Grimmjow l’aligna.

 

°°0o0°°

 

Sur le champ de bataille en contre-bas.

 

Faisant abstraction à sa blessure en haut de son épaule, Ichigo se mit en tête de se diriger vers la première ligne.

  • Général ! avertit Chad Yatsutora. Faites attention, le sniper est encore là !
  • Je ne pense pas… Ce n’est pas le moment de faiblir !
  • Vous êtes sûr ? s’étonna Shinji Hirako à ses côtés.

Il regardait avec suspicion en hauteur et quand il vit un corps tomber d’une des tours du deuxième portail, il sut que son chef avait raison. Immédiatement, il donna ses ordres pour galvaniser ses troupes. Kurosaki courait déjà devant donnant ses ordres à ses officiers, obligeants ces derniers à progresser pour le protéger. Shinji détestait ce côté tête brûlée de son général, fallait toujours lui sauver les miches.

Ichigo dût se pencher pour s’occuper de son pistolet. Il semblait s’être grippé avec les tirs répétitifs qu’il portait. De colère, il la jeta pour prendre le sabre d’un des morts qui jonchaient le sol. Ce n’était pas les sabres qu’il utilisait en tant qu’intercepteur, mais il s’en moquait, il n’était plus dans le Seireitei à présent. La réalité valait mieux qu’une fiction, et il devait prendre son destin en main.

Ichigo reprit sa course en avant… Son esprit ne cessait de se focaliser sur la progression. La vie de tant de gens en dépendait. Il ne laisserait pas Aïzen gagner une nouvelle fois. Il n’avait plus à se cacher ou à avoir peur.

 

°°0o0°°

 

Bureau du Roi au dernier étage de Las Noches

 

Assis confortablement sur son fauteuil, sirotant sa tasse de thé, Sosuke laissait son regard errer sur les écrans montrant les différents champs de bataille. Un cliquetis bruyant se fit entendre alors que sa tasse se posa sèchement sur son bureau. Kurosaki Ichigo deux sabres en main avançaient rapidement au sein des troupes d’invasion.

Sosuke se redressa. Sa main se posa sur l’écran qui s’agrandit. L’homme qui se battait sur les images se déplaçait avec aisance. Aucune expression ne se lisait sur ses traits, si ce n’est l’effort que sa progression lui demandait. Il appela Touzen qui devait se trouver sur le même terrain.

  • Votre Majesté ? fit le militaire visiblement surpris par son appel.
  • Que faites-vous ? Kurosaki franchit vos lignes ! Et vos tireurs d’élites ?
  • Vous dites que Kurosaki progresse dans nos lignes ? s’étonna le Général de la deuxième division.
  • Exactement !
  • Puis-je vous rappeler ? Je vais me renseigner… Je n’étais pas au courant.
  • J’attends votre réponse d’ici cinq minutes !

C’est à peine si Touzen lui répondit. Sosuke fronçait les sourcils. Ses yeux se plissèrent. Il fit reculer la prise de vue pour lui permettre de balayer les environs. Après quelques instants, il lui sembla évident que quelqu’un dans l’ombre balayait les obstacles de Kurosaki ! Mais qui ? Et comment ?

 

°°0o0°°

 

Grimmjow avait un peu de mal à suivre le rythme que lui imposait inconsciemment Kurosaki… Mais quelque part, ça l’excitait. Cela représentait un challenge qu’il n’avait pas l’habitude de relever. Tout semblait si facile pour Kurosaki. Si seulement, il pouvait être à ses côtés… Oui, il adorerait progresser avec le même rythme fou. Un sourire carnassier étira les lèvres du tireur. Finalement, ce type et lui se ressemblaient plus qu’il ne l’imaginait au départ. Kurosaki Ichigo aimait se battre !

 

°°0o0°°

 

Montant sur une moto ancienne, Kaïen fit un geste à tous les membres du Clan Shiba. Il répéta une nouvelle fois son avertissement.

  • Si vous décidez de vous joindre à moi, cela équivaudra à une haute trahison.
  • Kaïen ?

Le noble baissa les yeux sur son petit frère qui paraissait totalement perdu.

  • Ganju… Je sais ce que tu ressens. Je ne te demande pas de me suivre. Non, j’ai une autre mission à te confier petit frère.
  • Ah oui ?
  • Tu vas rejoindre Kukkaku et assurer sa sécurité. Je crains qu’elle ne soit plus si assurée une fois que notre cher beau-frère se rendra compte que le Clan Shiba a rompu l’alliance.
  • Alors pourquoi le fais-tu ? s’emporta Ganju.

Les deux frères se dévisagèrent. Ganju se posta devant Kaïen très en colère.

  • Tu n’as pas besoin de soutenir notre cousin, notre sœur est plus importante…
  • C’est pour cela que je te demande d’être à ses côtés… Et pour Ichigo, je suis désolé, mais je ne peux pas rester les yeux fermés sur les agissements malveillants du Roi. C’est Ichigo notre Roi… Et je n’ose pas imaginer sa réaction lorsqu’il apprendra que Gin Ichimaru est mort.
  • Pourquoi ? s’étonna Ganju qui ne comprenait pas l’allusion.

Kaïen eut un sourire et ébouriffa les cheveux noirs de son petit frère.

  • Ne t’inquiète pas Ganju, tout devrait rapidement rentrer dans l’ordre. Alors va aider Kukkaku.
  • D’accord… Si tu le dis…

Ganju se recula et observa son frère et une partie des gardes personnels du Clan Shiba. Kaïen quitta l’enceinte principale du palais. Ganju resta un long moment à observer les murs d’enceinte qui entourait la demeure du Clan Shiba. Puis se résolut à suivre les conseils de son frère, mais avant cela, il allait se changer et s’équiper pour l’occasion. Devait-il appeler ses amis ? Après tout, plus ils seraient nombreux, plus il aurait de chance d’assurer la mission que son frère lui avait confié.

 

°°0o0°°

 

Ichigo s’arrêta en prenant soin de prendre un mur suffisamment haut pour se cacher et se protéger des tirs. Son bras droit le faisait horriblement souffrir. Il prit ses sabres avec la même main, et posa celle libérée sur le haut de son épaule. La douleur qui le traversa, le fit grimacer.

Les combats ne faisaient que commencer, il n’allait tout de même pas être un poids mort pour ses hommes ? Le sang coagulait le tissu et continuait toujours à s’échapper. Ichigo fit glisser son sac de survie comme il le nommait et entrepris d’en sortir un spray pour arrêter le sang. Cela lui prit au moins cinq bonnes minutes pour faire ces simples gestes.

Ensuite, il sortit une seringue qui contenait un antidouleur, sans état d’âme, il se l’enfonça dans le haut de la cuisse. Il grimaça en laissant échapper un gémissement. Le produit agirait vite.

Voulant savoir où en étaient les combats, Ichigo jeta un œil autour de lui. Ses hommes autour de lui assuraient sa protection, voir pour certains perçait encore les lignes. Ichigo leva les yeux et vit qu’enfin des engins motorisés sortaient de la troisième porte libérée. L’ennemi ne pourrait pas en profiter pour s’infiltrer dans le cœur du domaine de la onzième division.

Ichigo plongea ensuite sa main dans le sac abandonnant la seringue à ses côtés. Il en sortit une barre énergétique. Et la mangea pour ne pas tomber en syncope. Contrairement à son travail en tant qu’intercepteur, ici il pouvait mourir d’une blessure ouverte… ou tout autre !

  • Général Kurosaki, fit la voix froide d’As Nödt, nous sommes parvenus à franchir la ligne de défense de la deuxième division… Quels sont vos ordres ?
  • Quels officiers vous accompagnent ? demanda Ichigo.
  • Aucun…
  • Ta gueule As Nödt ! fit Hirako en lui coupant la parole. Je suis présent Général, ainsi que le commandant Tsukishima.

Ichigo ne put s’empêcher de sourire en entendant la voix d’Hirako.

  • Bien. Prenez le plus d’hommes et déployez vous en éventail. Ne vous faites pas avoir à revers. Je vous rejoints.
  • Mon Général, interpella une nouvelle fois le Colonel Hirako, le Général Koyraku va nous rejoindre d’ici peu. Peut-être vaudrait-il mieux coordonner nos efforts avec la neuvième division à présent ? Après tout, le Général Muguruma se trouve à égale distance entre notre division et celle de la sixième…
  • Exact ! répondit Ichigo.
  • Mon Général, fit Koyraku soudainement. Je pense que vous devriez vous préoccuper des familles nobles vous ayant prêté allégeance. Nous pourrons nous débrouiller maintenant. Votre intervention les a suffisamment surpris pour les déstabiliser et nous permettre une percée…

Ichigo demanda contrarié.

  • Chercherais-tu à m’éloigner du front ?
  • Exact ! répondit Shunsui sans état d’âmes. Ne voyez vous pas que vous êtes blessé ? Qu’ils vous visent en premier. Même si vous ayez un ange-gardien qui veille sur vous, il ne pourra pas abattre tous ceux qui vous prennent pour cible !

Il fallut quelques secondes à Ichigo pour évaluer la situation. Il pouvait faire confiance à Shunsui pour la suite des opérations. Et puis, c’était vrai qu’il ne s’agissait pas « que » de la survie de ses hommes, mais aussi de tous les nobles qui le soutenaient. Il finit par dire.

  • Je vous laisse la division Général Koyraku. Que tous les militaires de la onzième division qui m’entende, sachent que le Général Koyraku reprend les opérationsici et maintenant.

Dans son oreillette raisonna les voix des divers officiers, sous-officiers ou hommes de troupes.  Ichigo se replia à l’arrière. Son regard se porta vers le pilier où devait toujours se trouver Grimmjow. L’idée que cet homme l’ait soutenu durant toute cette opération le réconforta pour il ne savait quelle raison. Ichigo qui tenait toujours son sac à la main l’enfila doucement sur ses épaules. La blessure raidissait ses mouvements, maintenant que l’adrénaline l’avait quitté.

Ce fut à cet instant qu’une lame se glissa sous sa gorge, un grand corps se plaqua contre le sien. Une haleine chaude caressa son oreille. Le parfum qui lui parvenait, lui était étranger. Ichigo n’avait rien vu venir. Alors que la lame commençait à lui couper la peau, un halètement et du sang gicla sur lui. Ichigo bascula en avant.

 

 

 


<- Précédent     -  Sommaire  -     Suivant ->

 


Voilà chères lectrices et lecteurs ! N'hésitez pas à me laisser des com' :D

A la semaine prochaine ! Le chapitre 7 est déjà dans les starting-block !

  • 2 votes. Moyenne 5 sur 5.

Commentaires

  • pamela cloutour

    1 pamela cloutour Le 17/06/2016

    OH MON DIEUX
    j ai trop adore entre action sentiment et trahison je suis toute choses
    trop hâte d êtres a vendredi prochain
    merci je t adore
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 17/06/2016

    Eh bien quel commentaire :) ça me donne un sacré sourire ^______^ Hâte de te présenter le prochain qui n'est pas piqué des hannetons également :p Bisous

Ajouter un commentaire

Anti-spam