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7 Mystification des sentiments

Résumé des précédents chapitres

Bêta lectrice : Almada

Résumé :

Aïzen Sosuke veut faire disparaître Ichigo Kurosaki qui devient une gêne pour lui et compte sur Grimmjow Jaggerjack pour cela. Il va le faire à l’insu de tous, en les envoyant dans le sous-programme 1515.

Ichigo n’est pas idiot et se rend bien compte qu’il s’agit d’un piège du Roi. Il va faire intervenir ses hommes pour qu’ils l’accompagnent durant cette mission difficile. Il reprend également contact avec Kisuke Urahara son premier amant pour qu’il aide quelques membres de sa division à le rejoindre dans le sous-programme.

Aïzen de son côté, essaye de mettre dans sa poche les différents clans qui n’ont pas encore basculés entièrement auprès du Roi légitime. Il sent qu’il joue contre la montre. Déjà qu’il s’est débarrassé de son premier conseiller Gin Ichimaru, également l’amant de Kurosaki. Il est prêt à supprimer tous ceux qui sont sur son chemin.

Mais arrivera-t-il à endiguer la colère des clans ? N’est-il pas trop tard pour s’occuper d’Ichigo qui lui a toujours apparut faible ? De son côté, Ichigo a rejoint le champ de bataille qui s’est ouvert sur sa division avec les troupes fidèles d’Aïzen. Il est blessé et se voit dans l’obligation de se retirer, mais au moment où il veut rejoindre sa moto, il se fait attaquer par derrière.

Coup de poker

 

Allongé sur le sol, Ichigo n’en revenait pas d’être en vie ! Que venait-il de se passer ? Toutefois, un corps lourd et mort l’écrasait. Le regard éberlué Ichigo repoussa le corps sans vie qui le recouvrait. Son agresseur avait dû être égorgé à la jugulaire également vu la quantité de sang chaud qui coulait encore sur lui. Sa respiration était saccadée. C’est au travers d’un brouillard qu’il entendit.

  • Putain ! J’ch’suis vraiment obligé d’vous materner ?

La voix, il la reconnut, c’était celle de Grimmjow. Ichigo releva la tête et croisa l’expression contrariée de son garde du corps. Il cligna des yeux, alors qu’une main secourable se présentait devant lui pour qu’il puisse se relever.

  • Allez, vot’Altesse restez pas à terre, ça vous ressemble pas.

La main d’Ichigo se glissa dans celle de Grimmjow qui le tira à lui d’une traction ferme. Le corps ensanglanté et inanimé qui restait accroché à Ichigo glissa définitivement sur le sol dans un bruit sourd.

Ils se firent face, leurs corps s’effleuraient et le temps parut suspendu pour Ichigo. Un frémissement le caressa. Quelle étrange sensation. Au moment où il ouvrit la bouche, Grimmjow reprit préoccupé.

  • Faut qu’on s’tire d’ici vite fait ! Où avez-vous garé votre machine ?
  • Pas très loin d’ici…

La main de Grimmjow se retira de la sienne sèchement et il s’éloigna de lui, et Ichigo en éprouva un certain malaise. Il aurait pu lui dire merci… Mais il n’avait pas le temps de penser à tout cela. Il tira de son sac un sparadrap qu’il s’appliqua sur sa plaie au cou pour qu’elle cesse de saigner. Il vérifia que tout allait bien pour lui, au cas où il verrait une mauvaise surprise ailleurs, mais rien d’autres d’urgent.

Se reprenant, Ichigo traversa le champ de bataille aussi rapidement qu’il le pouvait, ses jambes flageolaient quand même. Une étrange fatigue le gagnait.

Derrière lui, il entendait les pas de Grimmjow qui le rejoignait. Il était parti dans la mauvaise direction. Un peu trop pressé de s’éloigner de lui ?

La moto les attendait bien sagement et c’est légèrement plus raide que deux heures plus tôt qu’il monta dessus.

Faisant abstraction du corps viril qui se collait à lui, Ichigo fit décoller sa moto. Grimmjow lui cria à l’oreille.

  • On devrait faire une petite pause pour que j’puisse vous soigner où vous allez crever avant la fin de la journée.
  • Je ne suis pas mourant ! protesta Ichigo.
  • Ouais ? fit Grimmjow ironiquement. Votre teint cireux, c’est juste pour l’folklore ?

Le regard d’Ichigo balaya le champ de bataille et transmit ses ordres à Shunsui. L’engin franchit le dôme brisé et fila entre dans des couloirs beaucoup plus larges qu’à leur arrivée. La direction n’était pas la même également.

Le cœur d’Ichigo ne faisait que battre à vive allure depuis son agression. Si Grimmjow n’avait pas été là, il serait mort à l’heure actuelle. Pendant qu’il conduisait, Ichigo eut des nouvelles de son fils. D’entendre sa voix dans sa tête le calma.

  • Père, j’ai la situation bien en main au domaine.
  • Vraiment ?

Un petit rire se fit entendre. Ichigo l’imagina très bien… Il ressemblait tellement à Kaïen.

  • Oh oui… Ils sont venus, ils ont vus et ils repartiront vaincus et je peux te dire qu’ils vont regretter amèrement leur traîtrise…
  • Que veux-tu dire ?
  • Raito et Shin sont partis avec des petites escouades rendre visite au Clan Omeada et au Clan Soï Fon… Ils ont eu un coup de main de Kei, Kaze, Daisuke et Irina Kuchiki.
  • Et les fils de Byakuya ? demanda Ichigo.
  • Ils s’occupent du domaine de la famille. Maman leur donne un coup de main, si tu te demandes où elle se trouve.

Ça, il s’en serait douté, il était inutile que son fils le lui dise.

  • Je suppose qu’elle est plus en sécurité là-bas, répondit Ichigo songeur.
  • Père, cessez de vous inquiéter pour elle. Maman a tourné la page, c’est juste qu’elle ne le sait pas encore.
  • Pourquoi me dis-tu ça ?
  • Parce que je vous connais. Enfin pour en revenir au domaine, Chisei est en première ligne, avec ses fils.
  • Je ne voulais pas que vous participiez à tout ceci, regretta Ichigo.
  • C’est aussi notre héritage ! protesta Hiroyuki. Et puis, il faut bien que cette mascarade cesse un jour. Maintenant, nous sommes plus nombreux et maintenant tu as ta famille pour te soutenir c’est l’occasion rêvée.  

Ichigo fit le point : ses enfants et petits-enfants étaient sur le terrain, idem pour ceux de Byakuya… Au final, il s’était inquiété pour rien. La meilleure chose qu’il lui restait à faire pour arrêter le massacre, c’était d’abattre Aïzen Sosuke… Mais d’abord, Grimmjow avait raison, il devait se faire soigner s’il voulait en finir avec lui.

  • Je vois que je n’ai plus aucun conseil à te donner Hiroyuki, alors fait de ton mieux. Je te demanderai de renforcer la garde du domaine une fois que tu en auras fini avec l’armée d’Aïzen.
  • Ne vous inquiétez pas, Père. J’ai la situation bien en main.

Il fit un détour dans une de ses cachettes désaffectées. L’endroit désert depuis des lustres, offrait un visage de désolation. La moto s’arrêta devant une porte comme beaucoup d’autres dans ce couloir. Un numéro 15 était incrusté dans le battant. Après que Grimmjow soit descendu, il glissa à son tour de la mécanique pour jeter un œil au alentour. Bien que propre, le lieu était visiblement abandonné depuis des lustres encore.

  • Vous êtes sûr de vous ?
  • Bien sûr. Allez viens, c’est une de mes cachettes…

Ichigo entra après avoir composé un code et au lieu d’une pièce sombre et obscure auquel s’attendait Grimmjow, la pièce était éclairée et pimpante. Un robot humanoïde vint à sa rencontre.

  • Maître ! Quel plaisir de vous voir… Cela fait si longtemps.
  • Merci beaucoup 67.
  • Maître, je vois que vous êtes couvert de sang, auriez-vous besoin de quelque chose ?
  • Oui, de la trousse de premier secours.
  • Je vais la chercher.

Avant de partir, 67 hésita pour finalement dire.

  • Je suis heureux de voir que vous êtes en vie… Nous sommes très tristes pour Maître Gin.
  • Pardon ? fit Ichigo.

Mais le robot avait quitté les lieux pour chercher le matériel. Ichigo allait le suivre, mais Grimmjow l’interpella.

  • Vous devriez retirer votre veste et votre chemise, si vous voulez qu’l’on vous soigne.

Après une nouvelle hésitation, Ichigo retira doucement sa veste et Grimmjow vint l’aider. Son épaule semblait paralysée. Le cœur de Grimmjow battit un peu plus fort lorsqu’il retira un à un les boutons de la chemise, laissant deviner une peau à la couleur de miel. La gorge de Grimmjow se noua, le souvenir cuisant de la scène érotique de la veille vint lui effleurer l’esprit.

  • Maître, voici ce que vous m’avez demandé…

Ichigo alors qu’il parvenait enfin à retirer sa chemise demanda.

  • Que voulais-tu dire en parlant de Gin Ichimaru ? Pourquoi es-tu triste ?
  • Maître Gin est mort, Votre Altesse.

Quelques minutes se passèrent avant qu’Ichigo ne puisse rassembler ses idées. Il savait que 67 était bien renseigné puisqu’il était couplé sur le 67 que Gin avait en sa possession.

  • Que dis-tu ?
  • Maître Gin est décédé. Mon autre n’a pas pu voir ce qui s’était produit. Il a seulement vu l’évacuation du corps du Maître du bureau de Sosuke Aïzen. La nouvelle n’a pas encore été officialisée. C’est Jin Karya qui a prit sa place.
  • Comment ce robot peut-il savoir tout cela ? s’étonna Grimmjow qui fixait la machine depuis son retour.

Ce dernier se tourna vers lui, visiblement heureux qu’on lui pose la question.

  • Tous les robots de la série 67 interagissent entre eux. C’était une invention de sa Majesté Isshin Kurosaki. Nos informations passent de l’un à l’autre sans que nous ayons besoin de passer par les réseaux habituels de communication.
  • Ah ouais… ça doit être pratique, fit Grimmjow pensivement.

Il se tourna vers Ichigo pour lui parler, mais ce dernier avait enfoui son visage entre ses mains. Ses doigts couverts de sang séché serraient ses cheveux sur son crâne. Grimmjow vit la blessure récente et rouge qui ressortait, mais son regard fut attiré par un nombre incalculable de cicatrices sur le corps du noble.

Jamais il n’en avait vu autant de toute sa vie sur une seule personne. Qu’avait donc fait Kurosaki dans sa vie pour être couturé de la sorte ? C’n’était pas humain ! songea-t-il horrifié. Et il lui en fallait beaucoup pour l’être.

  • Maître, il faut vous soigner…

Ichigo parut se réveiller, car il leva la tête un peu surpris. Son expression changea, devenant plus sombre.

  • …, il faut vous soigner, répéta le robot.
  • Que fait l’autre unité 67 ? demanda soudainement Ichigo.
  • Il attend vos ordres, votre Altesse, puisque maintenant il redevient votre unique propriété.
  • Quelle était la mission que lui avait confiée Gin ?

Un bref silence s’établit avant que le robot ne réponde.

  • Il devait surveiller les faits et gestes d’Aïzen.
  • Eh bien qu’il continue et qu’il me rapporte tout mouvement suspect. Je lui donnerai prochainement de nouveaux ordres.

Ichigo sursauta alors qu’un liquide froid coulait sur son épaule. Surpris, il leva les yeux sur Grimmjow. Le visage de ce dernier ressemblait à un masque. Concentré sur ce qu’il faisait, il ne s’occupait que de sa blessure.

Les yeux d’Ichigo se fermèrent. Il ne ressentait pas la douleur, la piqure qu’il s’était fait plus tôt continuait à agir sur la douleur. Le visage de Gin flotta devant ses yeux. Le message de 67 lui revint en mémoire, mais il n’arrivait pas à l’intégrer.

Gin ne pouvait pas être mort ! La veille encore il le tenait dans ses bras. Ses lèvres gourmandes qui cherchaient les siennes, son corps élancé et brûlant entre ses bras. Son sourire… Son regard si bleu… Lui seul avait pu contempler à loisir ses yeux. Même Rangiku n’avait pas eu l’honneur de les voir aussi longtemps que lui.

Sa gorge se noua. Il se retint de pleurer, même si c’était douloureux, et totalement imprévisible, il devait faire face.

  • C’est terminé !

Ichigo sursauta, lorsqu’il se rendit compte que le visage de Grimmjow était à sa hauteur. La compassion semblait avoir pris le dessus chez cet homme et cela l’étonna.

  • Avec une blessure pareille, j’aurais couiné si on m’avait touché. Comment faites-vous ?
  • Une piqure d’analgésique…
  • Putain ! Y’avait quoi dans votre mélange ? J’n’ai jamais eu un analgésique assez puissant pour me faire oublier toute douleur et rester parfaitement conscient en même temps.

Un sourire fin se forma sur la bouche d’Ichigo.

  • Un cocktail qui pourrait être mortel pour vous…
  • Ah ouais ?

L’expression de son interlocuteur devenait interrogative. Visiblement Grimmjow essayait de le percer. Il l’intriguait, ça c’était certain.

  • Vous êtes certainement le type le plus mystérieux que je connaisse…
  • Je ne vois pas pourquoi…
  • Vous foutez pas d’ma gueule non plus ! fit Grimmjow en se redressant.

Il le dominait de toute sa taille. Son regard redevenu froid exprimait une sorte de mépris.

  • Vous m’traitez comme si j’n’existais pas quand une de vos connaissances vient vous voir.
  • Et cela vous gêne ? sourit Ichigo en se redressant à son tour.  

Ils se faisaient face. La tension grimpait entre eux.

  • Ce qui est gênant, c’est les sous-entendus que vous ajoutez à votre discussion. Les private joke commencent sérieusement à m’énerver !
  • Pardon ?

Grimmjow se pencha en avant et questionna Ichigo.

  • Si vous n’avez rien à cacher, alors dites-moi l’âge que vous avez !
  • C’est une question sérieuse ? s’étonna le noble.
  • Bien sûr ! J’en ai marre que vous et vos amis me preniez pour un gamin.

Ichigo ne savait pas trop comment Grimmjow allait prendre l’information qu’il allait lui donner. Mais après tout pourquoi pas ? Il était fatigué des secrets lui aussi.

  • J’ai exactement six cent cinquante trois ans…

Grimmjow le fixa sans rien dire, ses yeux clignèrent une ou deux fois, avant qu’il ne dise.

  • Sérieux ?

Un seul haussement de sourcil répondit à Grimmjow. Ichigo n’avait pas envie de discuter. Il se leva et se dirigea vers la salle de bain et dit sans se retourner.

  • Tous les nobles que vous pensez connaître, ne sont pas exactement ce que vous croyez qu’ils sont…
  • Que voulez-vous dire ?
  • Je vais prendre une douche, Colonel Jaggerjack. Je vais enlever tout ce sang et ensuite j’irai me changer. Nous partirons régler son compte à Sosuke Aïzen pour terminer.

Grimmjow voulut suivre Kurosaki mais y renonça. Il resta seul dans la pièce et son regard se posa sur le robot ou plutôt l’humanoïde qui restait immobile, le regardant comme s’il attendait un ordre.

  • Que voulait-il dire par « les nobles ne sont pas exactement ce que vous croyez qu’ils sont ? »
  • Que voulez-vous dire ? répondit 67.
  • Que sont les nobles ? fit simplement Grimmjow. Non, j’m’en fou ! Qui est Kurosaki Ichigo ?

Le robot resta quelques instants silencieux comme s’il pesait le pour et le contre. Grimmjow haussa les épaules, s’il n’avait pas de réponse tant pis. Il restait sur le cul par la réponse de Kurosaki Ichigo. Six cent cinquante trois ans ?

Bon sang ! C’était pire que tout ce qu’il pensait. Comment faisaient-ils ? Les roturiers se croyaient immortels parce qu’ils vivaient largement plus vieux que leurs ancêtres, mais certainement pas avec un âge pareil ! Ce type aurait dû être une momie ! Et il était là, à côté à se prendre une douche…

  • Kurosaki Ichigo est né il y a six-cent-cinquante-trois ans. Isshin et Mazaki Kurosaki sont ses parents. Il est orphelin depuis qu’il a l’âge de trente-cinq ans. Ses parents ont été assassinés par Sosuke Aïzen. Ichigo a été capturé par le nouveau Roi et mis à la torture durant cinq ans dans les appartements privés d’Aïzen Sosuke, avant de pouvoir être libéré par Koyraku Shunsui et Kisuke Urahara. Il a été élevé par le clan Koyraku et Kuchiki et protégé par le Clan Shiba. Il a ensuite suivit des études universitaires et militaires avant de devenir intercepteur. Il a été marié à Kuchiki Rukia pendant quatre cent ans. Kurosaki Ichigo est célibataire depuis cent trente-trois ans. Il est actuellement le Général en chef de la onzième division et cela depuis environ trois cent ans. Il suit plusieurs relations avec Kisuke Urahara, feu Gin Ichimaru, Jugr…
  • Oui, j’connais cette partie là.

Urahara Kisuke… vu leur comportement suspect, il s’en serait douté, mais cela lui fit tout de même un choc de l’apprendre. Grimmjow songea que même lui n’avait pas eu une vie comme la sienne. Tout à coup, Grimmjow réalisa qu’il était effectivement « un jeune homme », voir un nourrisson face à Kurosaki. Il avait le même âge que le célibat de cet homme à deux ans près ! Il n’en revenait pas…

  • Dis-moi, combien de temps, il a entretenu une relation avec Ichimaru ?
  • Presque cent vingt trois ans…
  • Ça date ! s’exclama Grimmjow.

Lui qui pensait que cinq ans c’était une relation durable… Cent vingt-trois ans ? Tout à coup, Grimmjow jeta un œil à l’horloge et fronça les sourcils. Il en mettait du temps le vieux ! Contournant le robot, Grimmjow se dirigea là où Kurosaki s’était enfermé. Il frappa à la porte sèchement.

  • Eh Kurosaki ! Il est temps d’partir pour votre plan !

Aucune réponse ne lui parvint. Son poing tapa plus fort sur le montant, mais aucune réponse ne lui parvint. Il voulut ouvrir la porte, mais cette dernière ne s’ouvrait pas comme les autres. Il se recula et donna un coup de talon près de la serrure. La porte craqua et il la défonça avec un dernier coup d’épaule.

  • Eh ! Qu’est-ce que…

Grimmjow se tut. Recroquevillé dans la douche, Kurosaki laissait l’eau ruisseler sur son corps. Son visage recouvert d’eau dégoulinante, laissait deviner les larmes. Le militaire ne s’attendait pas à un tel spectacle. Il resta indécis, ne sachant quel comportement adopter. Finalement, il s’approcha du noble et tendit une main pour la poser sur le haut du crâne d’Ichigo dans un geste apaisant. Pliant ses genoux, il s’accroupit à ses côtés.

Il ne savait pas trop ce qu’il faisait, mais de voir ce si fringuant militaire, à l’œil si vif être prostré ainsi le retournait inexplicablement. Au lieu de le repousser, Kurosaki se laissa tomber de son côté et sa tête chuta sur son buste.

L’eau les détrempait tous les deux à présent. Contre lui, Grimmjow sentait le corps tremblant du noble. Pourquoi faisait-il cela ? s’étonna lui-même Grimmjow. Ce n’était pas son genre. Ses bras s’enroulèrent autour de ses épaules.

Ichigo leva son visage vers lui, et Grimmjow fut hypnotisé par son regard. Sa tête se pencha et ses lèvres s’emparèrent de celles de Kurosaki. Au départ, il ne s’agissait que d’une simple pression, comme on le fait pour réconforter quelqu’un. Mais bien vite ses lèvres muent par il ne savait quelle attraction, embrassèrent encore et encore celle du noble et loin de le repousser, ce dernier répondait.

Tant et si bien que leur langue s’enroulèrent autour de celle de l’autre. Grimmjow haleta contre la bouche entrouverte d’Ichigo. Le bout de langue du noble léchait ses lèvres et taquina sa langue et irrésistiblement Grimmjow répondit à l’appel. Leurs langues se caressèrent à nouveau, Grimmjow oublia tout ce qui l’entourait et qui il embrassait avec fièvre. Ses mains caressèrent la peau nue et fraiche lentement, elles attiraient un peu plus à elles ce corps mouillé. L’eau glissait sur leurs visages. Leurs nez se frôlaient alors que leurs bouches se cherchaient encore.

Ses doigts effleurèrent une des nombreuses cicatrices de Kurosaki et cela le ramena à la réalité. Les muscles durs et ronds n’appartenaient pas à ceux d’une femme, mais à ceux d’un homme et cette idée le tétanisa. Il resta hébété à regarder Kurosaki qui le fixait, sans rien dire, les yeux mi-clos, avec une expression incroyablement sexy, et l’eau les éclaboussait toujours. Sa gorge se noua. Il n’avait jamais connu un pareil moment de sensualité avec une femme…

La main d’Ichigo remonta vers le visage de Grimmjow qui le dévisageait visiblement perdu par l’attraction soudaine qu’il ressentait pour lui. Pourtant, il ne recula pas : le bout des doigts d’Ichigo effleurèrent sa joue pour remonter vers ses mèches plaquées sur son visage. Ichigo se demanda si c’était le fait de Grimmjow ou bien un des ordres donnés par Byakuya à l’insu de Grimmjow ? Lui était totalement sous le charme, comme envoûté par sa jeunesse et son regard franc.

  • Il connaissait les risques et il ne s’est jamais plaint. Il a toujours risqué sa vie pour moi… Je ne serai certainement pas en vie sans ses sacrifices… Je n’ai… Je n’ai jamais accédé à son désir, et pourtant… Il aurait mérité…
  • S’il vous aimait, j’crois qu’il s’en foutait des récompenses, répondit Grimmjow.
  • Il voulait que nous vivions ensemble et je n’ai jamais voulu ! coupa Ichigo énervé.

Il se redressa, se libérant par la même occasion de l’étreinte de Grimmjow qui même s’il paraissait hésitant, ne semblait pas pressé de le relâcher. Il fixa Grimmjow en colère. La flamme qui brûlait dans son regard d’ambre fit frissonner ce dernier, ou bien était-ce l’eau qui continuait à couler sur lui ?

Inconsciemment Grimmjow observa le visage du noble où aucune ride ne se distinguait, et encore moins un cheveu blanc. Kurosaki semblait réellement être aussi jeune que lui, songea-t-il.

Le souvenir de leur nouveau baiser était gravé au fer rouge dans son crâne et il savait pour une obscure raison que s’ils passaient à l’acte, ce baiser n’était qu’un pâle intermède à une union de leurs deux corps. L’étincelle entre eux ne faisait que frémir.

  • Vaut-il mieux vivre une vie heureuse sans hypocrisie, qu’une vie basée sur un mensonge ? questionna Grimmjow. Honnêtement si c’était moi, j’préférai savoir que vous m’aimez assez pour avoir une relation avec moi, même si elle n’est pas telle que je le souhaite…  Mais j’serai pas prêt à tous les sacrifices comme lui.

En s’entendant dire cela, Grimmjow se demandait où il voulait en venir. Il n’avait jamais éprouvé ce genre de sentiment. Le regard d’Ichigo se fit intense.

  • Que voulez-vous dire ? fit Ichigo intrigué malgré lui.

Ennuyé, Grimmjow secoua la tête. Pourquoi avoir ce genre de conversation avec un gars ? Et puis tout à coup, il trouva cela plus facile… Les filles étaient plus prises de tête.

  • J’me serai résolu à vivre avec vous sans que nous vivions réellement une vie de couple, mais jamais j’n’aurais accepté d’vous partager avec un autre ! Si on aime vraiment une personne, on n’se partage pas avec d’autres ! Moi, j’resterai fidèle à celui que j’aime !

Les yeux d’Ichigo s’arrondirent de surprise.

  • Votre ami m’a donné le nom de tous vos amants… J’n’voulais pas en buter un par inadvertance en ne comprenant pas ses gestes.
  • C’est gentil, répondit Ichigo qui se redressait en même temps.

Nu comme un vers, Kurosaki en dégageait de la prestance. Il coupa l’eau et descendit de la vasque pour attraper des serviettes et en lança une à Grimmjow. Ce dernier ne parvenait pas à quitter ce corps du regard. Il ne savait pas ce qui lui arrivait et confusément, il pressentait que cela n’était pas normal. Mais en quoi ? s’interrogea-t-il.

  • Je vais nous trouver des vêtements.

Grimmjow fut déçut par le comportement du noble qui ne semblait pas troublé par ses paroles. Où était passée la passion qui les avait saisit pas plus tard qu’il y a cinq minutes ? La sensation d’être un moins que rien le saisit à nouveau.

  • Suivez-moi, Colonel.

La petite conversation qu’il avait avec Grimmjow, enfonçait des coups de couteaux dans le cœur d’Ichigo. Aimer vraiment ? Fidélité ? Mais il l’était à sa manière ! Il était resté très longtemps fidèle à Rukia par exemple… Puis, il se souvint de Kisuke et du début de leur relation amoureuse. Ichigo s’était partagé à ce moment là entre Rukia et lui. La stupeur qu’il avait lue dans le regard de sa femme lorsqu’elle avait appris, et ensuite la blessure.

Pour la première fois, Ichigo se rendit compte du comportement qu’il avait vis-à-vis de tous ceux qu’il disait soi-disant aimer. Avec sa conduite, tous ses amants s’étaient forcés à vivre en harmonie pour lui ?! Lorsqu’il l’avait appris, il en était resté ahuri, mais la conversation avec Grimmjow, le bouleversait.

Dans la chambre, il fouilla dans ses placards et sortit deux tenues civiles sportives et non militaire. Ichigo lança derrière son épaule.

  • Vous devriez pouvoir porter mes vêtements…
  • Ça vous met mal à l’aise ?

En entendant la question, Ichigo se retourna pour encore faire face à Grimmjow. Ce dernier retirait ses vêtements mouillés et son regard s’attarda sur la physionomie du militaire. Il détourna le regard.  

  • De quoi me parlez-vous ?
  • J’ai l’impression qu’vous n’êtes pas tranquille depuis qu’j’ai évoqué la notion de fidélité… Vous êtes du genre incapable de ce genre de chose ?
  • Non ! Et puis, vous avez toujours été fidèles à vos compagnes ? contre attaqua Ichigo en essayant d’être moqueur.

Mais il n’était pas sûr d’y être arrivé. Sa gorge était tellement nouée.

  • Non, mais j’les aimais pas ! Pour moi, c’était uniquement des plans culs et elles le savaient… Mais j’suis toujours resté fidèle à celles à qui je tenais.

Les sourcils froncés, Ichigo commença à se rhabiller. Grimmjow en faisait autant et inconsciemment du coin de l’œil, Ichigo ne put s’empêcher d’admirer la musculature de son garde du corps. Bon sang ! Ce gars lui plaisait ! Il songeait à cela, alors que Gin était mort et qu’il disait l’aimer. Merde ! Ce n’était pas le moment de se laisser distraire par la bagatelle. Et puis, il venait d’apprendre la mort de Gin !

  • Je n’ai pas à disserter sur ma vie avec vous, Colonel Jaggerjack ! fit Ichigo sèchement. Et je n’attends pas spécialement votre approbation.
  • Ouais… C’est ça…

Ichigo se tourna vers le militaire qui enfilait un T-shirt sombre. Son regard glissa une nouvelle fois sur sa silhouette athlétique.

  • Cela vous arrive de vous montrer révérencieux à ceux qui vous sont supérieurs ?

Grimmjow coulissa ses yeux dans sa direction. Le mépris se lisait dans son regard.

  • Être révérencieux envers quelqu’un qui m’est supérieur ? singea-t-il avant de dire. Vous faisiez référence à vous là ? J’crois pas, non. Déjà pour m’être supérieur, il faudrait que vous soyez honnête ! Et ça, vous n’connaissez pas beaucoup pour le peu que j’ai pu voir.

Ichigo se demandait pourquoi ils avaient se genre de discussion ? Il se détourna et attrapa une arme dans son placard, qu’il attacha à son mollet. Peu à peu, il s’équipa. La voix de 67 l’arrêta dans ses derniers préparatifs.

  • Je vous ai préparé une collation avant de partir. J’ai noté que votre potentiel était grandement diminué votre Altesse…
  • Merci 67.
  • Vous aussi, Colonel Jaggerjack. Je ne comprends pas bien pourquoi vous êtes au côté de son Altesse, alors que vous êtes recherché pour haute trahison et meurtre, fit soudain 67.
  • Parce qu’il est mon garde du corps, répondit Ichigo.
  • Avez-vous confiance ? demanda le robot tandis qu’Ichigo passait devant lui sans le regarder.

Sans prendre la peine de s’asseoir, Ichigo mangea de bon appétit le buffet qu’avait préparé 67. Grimmjow le rejoignait et Ichigo remarqua son hésitation. Il l’invita d’un geste à se servir. Il répondit au Robot.

  • Il est sous le contrôle de Kuchiki Byakuya.

En entendant cela, Grimmjow leva la tête et demanda.

  • « Contrôle ». Jusqu’où va-t-il son contrôle ? J’ai bien compris que j’n’pouvais pas vous buter !

Immédiatement, Grimmjow songea à son nouveau penchant pour les hommes, ou non ! Pour Kurosaki Ichigo. Il voulait bien l’admettre… Il voulait le baiser, comme jamais personne avant lui. Cette attraction devenait de plus en plus irrésistible au fil des heures qu’ils passaient ensemble. Ce n’était pas naturel et cela le réconforta de savoir qu’il n’y était peut-être pour rien.

  • Que vous êtes-vous dit pour qu’il puisse prendre votre contrôle ?

Grimmjow fronça les sourcils et se mit à réfléchir aux différentes discussions qu’il avait eues avec ce putain de noble coincé. Il se mordilla le coin du pouce avant de répondre.

  • J’ai promis qu’il serait mon seul et unique Maître !
  • Merde !

En entendant cela, Grimmjow fut choqué. Il leva les yeux sur Ichigo qui parut abasourdi.

  • Comment a-t-il fait pour que vous soyez son esclave exclusif ?
  • Esclave exclusif ?
  • C’est ce que vous êtes devenu. Son esclave exclusif et personnel.
  • Ma seule mission est de vous protéger, répondit sèchement Grimmjow.

Dérouté, Ichigo resta muet. Son regard ne quittait pas celui de Grimmjow, puis il se tourna sur le buffet et mangea.

  • J’reviens !
  • Où allez-vous Colonel ?
  • M’soulager ! J’crois qu’vous ne pouvez pas y aller à ma place…

Ichigo observa le dos du militaire qui rentrait dans la salle de bain. Il contacta Byakuya par onde télépathique.

  • Byakuya… Je voulais savoir si tout allait bien de ton côté.
  • Je suis soulagé que tu sois toujours en vie…
  • Imbécile. Tu le saurais depuis longtemps si j’étais mort.
  • Mais ne pas avoir de tes nouvelles depuis autant de temps.

Ichigo eut un petit rire silencieux et déclara.

  • Pour un peu, j’aurais l’impression que tu es comme une amante délaissée Bya.
  • Tss…
  • Tu es au courant pour Gin ?
  • Je l’ai su plus tôt avec mon 67, répondit Byakuya. Enfin, il fallait s’en douter surtout si Aïzen savait pour toi et Gin.
  • Oui… Tu ne m’as pas répondu tout à l’heure, est-ce que de ton côté tout va bien ? Hiroyuki m’a fait un bref résumé, mais j’aimerai en avoir un du tien.
  • J’ai subit de nombreuses pertes, mais j’ai réussi à repousser les armées d’Aïzen. Que comptes-tu faire de ton côté ? Shunsui m’a prévenu que tu avais quitté ta division pour rejoindre Aïzen. Il m’a dit aussi que tu paraissais sérieusement blessé.
  • Oh, tout va bien. Je me suis arrêté à une planque.

Grimmjow sortit de la salle de bain et s’arrêta en voyant Kurosaki parfaitement immobile, comme plongé dans une pensée profonde. Que lui arrivait-il encore ?

  • Jaggerjack m’a soigné…
  • Parfait ! fit Byakuya visiblement satisfait.
  • Mon cher ami, puis-je connaître la teneur réelle du contrat que tu as avec lui ? Quels sont ses ordres et je dis bien tous ses ordres ?!

Un silence s’établit, comme si son ami ne s’attendait pas à devoir répondre si tôt à cette question.

  • Je l’ai programmé…
  • Et ? insista Ichigo en voyant que Byakuya n’osait plus avancer dans son aveu.
  • Je ne vois pas à quoi cela servirait que tu connaisses de fond en comble ce que j’ai pu programmer pour ce condamné à mort.
  • Tu évites de répondre ! C’est ton futur Roi qui te l’ordonnes Byakuya et je te jure que je suis plutôt en colère, alors accouche, bordel !

Des doigts claquèrent devant les yeux d’Ichigo qui sursauta. La communication fut interrompue, alors que Byakuya avouait. Et il ne comprit pas le message. Il croisa les yeux bleus de Grimmjow. Ses paupières clignèrent devant la présence soudaine. L’expression d’Ichigo se radoucit.

  • Eh vous êtes là ? Vous faites peur à être figé comme ça…
  • J’étais en communication télépathique.
  • Hein ?

Qu’est-ce que c’était encore que ça ? Ichigo lui montra avec son index l’arrière de son oreille et expliqua patiemment.

  • Lorsque nous sommes adolescents, les nobles du premier cercle se font implanter un système de télécommunication pas plus grand qu’un grain de riz derrière l’oreille interne. Cela nous permet de communiquer entre nous comme par télépathie.

Là, Grimmjow hallucinait.

  • Putain ! Mais vous avez encore quoi de pas normal chez vous ?
  • Beaucoup de choses, répondit sans rire Ichigo.

Ce dernier se remit à manger. Il désigna la nourriture à Grimmjow avec ses baguettes.

  • Je vous conseille de prendre des forces, parce que notre prochain repas, je ne suis pas sûr que nous le prendrons avant un bon moment.

Son regard le fixait comme s’il était une bête curieuse, Ichigo y fit abstraction… Enfin essaya parce que l’intensité de ses yeux le perturbait.

Après quelques minutes, Ichigo lui dit.

  • Je vous laisse vous restaurez, je vais prendre des nouvelles des différents fronts.

Grimmjow haussa les épaules et ne se tourna pas vers lui. Ichigo se dirigea vers une chaise et se mit en contact avec les différents Généraux acquis à sa cause pour ensuite joindre les nobles qui le soutenaient. Visiblement, malgré le nombre d’hommes et de matériels, la détermination de tous ceux rangés à son nom était plus grande que les autres. Au final, il n’avait pas besoin de combattre sur le front.

Sa communication se termina par Byakuya. Sa curiosité était telle qu’il avait besoin d’en avoir le cœur net. Pourquoi son ami semblait si mal à l’aise ? Cela ne lui ressemblait pas, sauf lorsqu’il faisait une connerie monumental et ça n’arrivait pas souvent… Enfin moins qu’à une époque.

  • Tu as défait tes ennemis ?
  • Bien sûr… Rukia protège le domaine à présent, avec quelques hommes. Nous nous déplaçons vers la huitième division. Il faut que nous établissions un pont entre nos divisions. Le Général Amagaï tient la frontière de la cinquième division.
  • Je ne me fais pas beaucoup de soucis là-dessus. Shunsui est venu à bout des derniers bastions de la deuxième division qui encombraient nos murs.
  • Ils sont motivés.
  • Je pars directement rejoindre Aïzen. Je sais qu’il se trouve toujours dans ses appartements, il se croit en sécurité…
  • Bien… Nous ferons le nécessaire pour te rejoindre très vite. Je voulais te prévenir que Kaïen est parti t’ouvrir la voie…
  • Kaïen ? s’étonna Ichigo. Mais… Il ne peut pas…
  • Le Clan Shiba est imprévisible Ichigo. Tu le sais mieux que moi pourtant.

Ichigo ne répondit rien. Il songea à son cousin et surtout à Kukkaku qui risquait à présent sa vie. Il n’avait plus de temps à perdre.

  • J’y vais… Vieille sur les miens Byakuya. Je te fais confiance.

Byakuya ne répondit pas, mais Ichigo savait. Il se leva et vérifia son équipement. Il se sentait mieux. Son regard croisa celui de Grimmjow.

  • Nous partons.
  • Ok.

Ichigo ouvrit la marche et monta sur la moto, Grimmjow s’assit à l’arrière. L’image de Byakuya lui effleura l’esprit et un sourire se forma sur ses lèvres. Au final, il n’avait rien demandé à son ami d’enfance. À quoi bon de toute façon ? Il lui rendrait sa liberté à la fin du conflit et il n’en n’avait plus pour longtemps.

  • Lorsque j’aborderai les appartements d’Aïzen, j’irai seul car je sais que je ne risque rien ou presque. Par contre, il y aura beaucoup d’hommes cachés prêt à m’abattre. Je compte sur vous Colonel Jaggerjack pour m’ouvrir la voie et pour supprimer ceux qui m’auront dans leur collimateur.
  • Je ferai tout mon possible.

Le souffle de Grimmjow effleura la nuque d’Ichigo et le fait qu’il le remarque, agaça le noble. Il s’était fait la promesse de ne pas toucher à un homme sorti des langes et qui ne connaissait rien de sa vie, de ses blessures et qui le jugeait à l’emporte pièce. C’était toujours plus facile de ne pas trop s’engager sentimentalement.

 

°°0o0°°

 

Chambre de Kukkaku

 

La grande chambre semblait avoir été dévastée par un ouragan. Lorsque la porte de la salle de bain s’ouvrit sur Kukkaku, cette dernière avait délaissé son éternelle robe contre une longue chemise largement ouverte sur sa poitrine généreuse. Elle laissait deviner la dentelle de son sous-vêtement. A sa taille pendait une ceinture où une dague était fixée.

D’un geste négligeant elle attacha ses longs cheveux noirs sur le haut de son crâne. Seule une mèche noire cachait une partie de son visage au sourire carnassier.

Elle ne ressemblait plus à la reine frivole qu’elle affectait depuis qu’elle s’était mariée à Sosuke. Elle tira de la grande armoire une paire de ballerine en tissus confortable. Traversant la chambre, pour s’arrêter devant sa coiffeuse. Elle tira le grand tiroir du dessous, et défit toutes ses affaires. Ensuite d’un petit coup, elle défit le fond pour tirer son bracelet de contrôle qu’elle attacha à sa main.

Son sourire carnassier s’agrandit alors qu’elle admirait son terminal portable. Elle allait quitter ses appartements privés, lorsque la voix de Ganju lui parvint.

  • Grande sœur ! Où es-tu ?
  • Pourquoi Ganju ?
  • Je viens te chercher ! Kaïen m’a dit qu’il s’inquiétait pour toi…
  • Pour moi ? s’étonna Kukkaku.
  • Ben ouais, il va aider Ichigo à retrouver son trône, alors il veut que je te mette à l’abri.
  • L’idiot ! Va rejoigne Ichigo…
  • Hein ? Mais…
  • Je m’occupe de mon cher mari Ganju. Alors va rejoindre Kaïen… Si jamais tu déboules ici, je te fous une raclée que t’es pas prêt d’oublier !
  • Qu’est-ce que…
  • Ganju ! fit Kukkaku d’un ton condescendant. Fais ce que je te dis sans me contrarier…
  • Mais Kaïen va me tuer…
  • Je te tuerai en te faisant souffrir trèèèèèssss longuement, Ganju. Tu me crois au moins ?
  • Oh oui. J’vais r’joindre Kaïen, fit Ganju terrifié.

Une fois seule à nouveau, Kukkaku prit une profonde inspiration et allait enfin pouvoir réaliser ce qu’elle avait en tête depuis toutes ces années. Elle avait attendu tant de temps, mais au final, le plaisir n’en serait que plus intense. Son mari allait périr de sa main et de celle de personne d’autre !

 

 

°°0o0°°

 

Bureau de Sosuke Aïzen.

 

Les écrans des ordinateurs faisaient défiler les images, mais personne ne les contemplait. Installé au bord de la terrasse un verre à la main Sosuke laissait errer son regard sur les terres qui entouraient le Palais de Las Noches. Son palais !

Il but le verre de vin qu’il tenait entre ses doigts. Il devait aller se préparer pour la confrontation. Tous ses espoirs avaient été déçus par la noblesse inférieure et même par son propre Clan. Aucun ne se révélait à la hauteur !

Avec le recul, il constata qu’il avait fait une erreur monumentale dans son plan. Trop sûr de lui et de son plan, il avait négligé Kurosaki Ichigo. Il faut dire qu’il gardait toujours en mémoire la manière dont il l’avait humilié tant d’année auparavant et son visage suppliant d’arrêter les supplices qu’il lui infligeait… C’était dingue comme la mémoire vous jouait des tours parfois.

  • Votre Majesté ! fit la voix d’un androïde derrière lui.
  • Oui ?
  • Il semble que nos armées subissent de grandes pertes et que les divisions rebelles prennent la direction de nos quartiers. Que devons-nous faire ?

Le cerveau de Sosuke analysait la situation. Il ne pensait ne pas en avoir besoin, visiblement il s’agissait de son dernier recours.

  • Libérez la division zéro. Cela les occupera pendant un très long moment je pense.
  • Bien votre Majesté.

Il fallait toujours se reposer sur la technologie et non les hommes. L’espèce humaine était faible !

  • Votre Majesté…
  • Qui a-t-il Kariya ?
  • Toute la noblesse vous demande audience…
  • Toute la noblesse ?

Son nouveau premier conseiller sembla se racler la gorge.

  • Il manque les représentants du Clan Shiba, et du Clan Kira.
  • Le Clan Kasumioji ?
  • Il résiste toujours, même si nos troupes ont pu passer les premières lignes de défenses, nous ne parvenons pas à entrer dans le domaine du Clan Kasumioji.
  • Et en ce qui concerne Ichigo Kurosaki.
  • Pour l’instant, nous ne l’avons toujours pas retrouvé sur nos écrans, Votre Majesté.

Sosuke réfléchit à la situation. Ichigo n’emprunterait pas les voies principales, mais les anciennes voies qu’il avait totalement délaissées, puisque plus personne n’y résidait. Il n’avait jamais songé que quelqu’un puisse les utiliser, en fait pour tout dire, il les avait oubliées… mais pas Kurosaki !

Lui les légendes urbaines, il s’en moquait. Normal après tout. Il s’agissait d’un noble qui avait vu construire le Palais. Il s’agissait des anciennes voies royales qu’Isshin Kurosaki avait créés avec l’aide de ce satané Kisuke Urahara, son autre épine dans le pied. La tête qu’il avait dû faire lorsqu’il avait reconnu son visage. Sosuke était tombé des nues.

  • Je voudrais que vous envoyiez des membres de ma garde personnelle, accompagnée par des membres de la division zéro dans les abords de tous les accès des anciennes voies royales.
  • Les anciennes voies royales ? Mais plus personne…
  • Je ne vous demande pas de discuter mes ordres Kariya, mais de les exécuter.

Il entendit la respiration de son conseiller devenir rapide. Mais sa seule réponse fut :

  • Bien votre Majesté.

Au moment où Jin Kariya passa la porte, une fusée rousse le bouscula tout en pénétrant dans le bureau d’Aïzen en hurlant.

  • Où est Gin, Aïzen ?
  • Eh attendez ! Vous n’avez pas le droit de rentrer dans le bureau du Roi…

Jin voulut se saisir de la furie, mais des ongles labourèrent la chair de son visage. Ce dernier irradia sous la douleur. Il lâcha prise. Un gémissement franchit ses lèvres.

  • Que voyons-nous là ? se moqua Aïzen. Vous pouvez partir Kariya et soignez-moi vos blessures.

L’homme s’inclina et disparut. Quant à Rangiku, elle se tenait le corps penché en avant, ses poings serrés comme si elle allait lui porter des coups. Ses yeux exprimaient de la rage. Elle ne semblait pas lui faire confiance.

  • Qui vous a permis de rentrer dans mes appartements sans invitation, Ichimaru Rangiku ?
  • Où est mon mari ? Et qui est ce type qui se fait passer pour votre premier conseiller ?
  • Comme c’est ennuyeux… fit Aïzen.

Il se dirigea vers son bureau tranquillement, sous les protestations de la femme de Gin.

  • Ennuyeux ? fit-elle énervée.
  • Oui, je pensais qu’un message vous avez été transmis…

Le regard de Rangiku se fit haineux et l’ombre qui ternissait ses yeux clairs n’annonçait rien de bon.

  • Oh ? Vous parlez du fameux message où Gin aurait eu un malheureux accident ? ne vous foutez pas de moi ! Croyez-vous vraiment que je ne vous connais pas assez pour savoir quel genre de type vous êtes ?
  • Le genre de type ? répéta Sosuke.

Il contourna le bureau et discrètement, l’une des mains qu’il gardait dans son dos, attrapa un coupe papier utile pour ce genre d’occasion. Franchement, il n’avait pas besoin d’une hystérique de ce genre.

  • Savez-vous à qui vous vous adressez Ichimaru-san ?
  • Oh que oui ! Une espèce de salopard de la pire espèce…
  • C’est amusant venant de la femme d’un homme qui jouait un double jeu.
  • Un double jeu ?

Rangiku plissa les yeux et observa le Roi. Il avait toujours cette apparence décontractée, avec ce petit air suffisant qui l’exaspérait tant.

  • Un homme qui prend si peu soin de sa femme…
  • Gin a toujours pris soin de moi ! Et si vous parlez de double jeu en faisant référence à Ichigo Kurosaki, cela ne vous regarde en rien !

Là, Sosuke eut l’air sincèrement surpris.

  • Vous étiez au courant ?
  • Nous sommes toutes au courant pour nos maris… Ils ont une liaison avec le futur Roi. Nous ne sommes pas aveugles depuis le temps que cela dure. Nous faisons simplement semblant de ne rien voir. Ce qui m’inquiète beaucoup, fit Rangiku, c’est que Gin paraissait inquiet particulièrement cette semaine. Alors, oui je doute de vous et de votre apparente sincérité.

Aïzen haussa un sourcil et s’approcha lentement vers Rangiku, qui baissait sa garde à lui parler comme elle le faisait. De plus, il apprenait quelque chose… Ichigo n’avait pas qu’un amant.

  • Que voulez-vous dire ?

Un léger éclat de rire traversa la pièce. Rangiku se redressa et fixa Aïzen droit dans les yeux.

  • Décidément vous me prenez pour une cruche ?
  • Je ne vois pas…

Sosuke écarquilla les yeux. Il baissa les yeux et vit un poignard planté dans son abdomen. Il leva les yeux et vit que Rangiku le tenait par les épaules d’une main, alors qu’elle se collait à lui. Elle avait été si rapide qu’il n’avait rien vu. Rangiku chuchota.

  • C’est à cause de vous que Gin s’est éloigné de moi. S’il vous n’aviez pas usurpé la place de Kurosaki, jamais Gin n’aurait dû consoler sa Majesté. C’est à cause de vous que Gin est mort également, et c’est impardon…

Rangiku ouvrit la bouche comme si elle voulait crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Le temps parut se suspendre pour Rangiku. Elle tourna lentement son visage vers Aïzen et remarqua que ce dernier regardait droit devant lui.

Sa main remonta jusqu’à son ventre poisseux, et la remonta devant son visage. Le sang qui la recouvrait la laissait sans voix. Il l’avait fait sans prévenir ? Sa bouche s’ouvrit, comme celle d’un poisson. La douleur était tellement intense. De quoi s’était-il servit ?

Rangiku s’effondra au sol, comme une masse, sans réellement réaliser qu’elle était morte. Sosuke rencontra les yeux de Kukkaku. Il essayait de garder contenance, devant le regard moqueur de sa femme qui avait manifestement tout vu.

  • J’crois que t’as besoin de moi, chéri.

Il n’eut pas besoin de demander quoi, le bruit d’une déflagration traversa l’atmosphère. Sosuke s’effondra à son tour sur le sol, alors que Kukkaku posait une main sur sa hanche, tout en regardant dubitative le corps de son mari au sol. Son pistolet faisait des ronds autour de son index. Elle l’avait découvert sur Kariya.

Ce dernier voulait l’empêcher de rentrer dans le bureau de son mari. Comme tout le monde, il l’avait sous-estimé et c’est sans hésitation qu’elle lui avait brisé la nuque. Lorsqu’elle avait vu l’arme à feu, elle se dit qu’il serait plus judicieux de prendre plus de précaution que nécessaire. Sosuke était la voix du serpent… Ses paroles pouvaient vous endormir, vous hypnotiser, combien de fois l’avait-elle vu faire… Plus jamais.

Son regard fixait le corps allongé entouré par une marre de sang. Il n’exprimait rien. Ni pitié, ni haine, ni esprit de revanche.

  • Veuillez prendre soin de l’usurpateur, fit-elle froidement.

Les robots qui l’accompagnaient jusqu’ici en retrait, s’avancèrent et s’emparèrent du corps sans vie. Les yeux de Kukkaku suivirent la dépouille de celui qui fut son mari durant de nombreuses années… Des décennies… Une éternité. Puis, lorsqu’elle vit que le corps de Rangiku allait être aussi emporté, elle cria :

  • Attendez !

Elle se déplaça jusqu’à la victime, et observa l’arme qui avait été plantée dans son flanc. Son coupe-papier « spécial ». Il s’enfonçait plus souvent dans la chair que dans l’interstice d’un document. Une fois que la lame entrait dans un corps, elle distillait rapidement un poison foudroyant.

Sa main passa dans les boucles rousses et souples de Rangiku avec beaucoup de respect.

  • Si seulement tu avais attendu ne serait ce que dix minutes, tu serais encore avec nous… Je suis désolée de ne pas m’être dépêchée. J’espère que tu es heureuse à présent. Tu as maintenant ton mari pour toi toute seule ?

Se redressant elle donna ses instructions.

  • Vous irez rendre le corps à la maison d’Ichimaru. Dites-leur que le corps de Gin leur sera bientôt rendu, une fois que nous l’aurons trouvé. Ils pourront être enterrés ensemble.
  • Bien maîtresse, répondit l’humanoïde.

Kukkaku gagna la place qui était encore il y a quelques secondes celles de son mari. Son cœur battait encore à tout rompre, mais plus pour les mêmes raisons. La joie et le soulagement le submergeaient. Elle contacta Kaïen et Ichigo en même temps.

  • Oui ? firent les deux hommes en même temps.
  • J’ai l’honneur de vous annoncer la mort du Roi… Si je puis me permettre, vive le Roi, mon cher Ichigo !
  • Quoi ?! firent en même temps Kaïen et Ichigo abasourdi.

Ichigo fit une embardée et il sentit les doigts de Grimmjow lui rentrer dans le ventre et entendit un juron bien sentit. Il s’arrêta. Grimmjow voulut lui parler, mais il fit un geste de la main pour qu’il se taise.

Kukkaku s’assit en prenant son temps sur le siège de bureau confortable. Ses jambes fuselées se posèrent sur la table avec grâce. Elle sortit de son soutien gorge un paquet de cigarettes et entreprit de s’en griller une. Après avoir fait virevolter la fumée dans l’air, elle déclara.

  • On ne se méfie jamais assez de la détermination d’une femme ! Croyez-vous que j’allais laisser passer le meurtre de tonton Isshin comme ça ? Laissez-moi rire. Je vais préparer le bureau pour toi, Ichigo… Soit digne de ton père, quand tu me rejoindras !
  • Mais…

Ichigo avait voulu en savoir plus, mais Kukkaku lui coupa la parole, ce qui l’énerva. Son cœur cognait si fort dans sa poitrine. Est-ce que sa cousine se foutait de lui ou bien… Etait-ce la vérité ? Un sentiment de confusion régnait en lui.

  • Au fait, Ganju t’as rejoint Kaïen ?
  • Pourquoi ? Il n’est pas avec toi ? fit Kaïen brutalement inquiet.
  • Je l’ai envoyé te rejoindre… Visiblement, il n’est pas encore arrivé. Essayez d’arriver ensemble pour une fois. Bon, j’ai du taff’ maintenant. Alors à tout’ mes chéris.
  • Attends Kukkaku ! fit Ichigo en colère. Tu ne peux pas te permettre de me dire cela sans explication ! Comment ? Quand ? Qui ?

Kukkaku fronça les sourcils. Elle ne s’attendait pas à ce qu’Ichigo lui posent des questions, pourtant c’était plus que normal si elle y songeait bien.

  • En fait, je me suis préparée pour affronter Sosuke directement. Je sais comment il peut-être. Enfin pouvait-être, rectifia-t-elle. Je m’étais dirigée dans son bureau à l’improviste, mais lorsque je suis arrivée, Rangiku Ichimaru venait de planter Sosuke pour avoir tué son mari. Ce salaud lui aussi lui a réglé son compte, mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle se salisse les mains en employant un couteau, plutôt qu’une arme à feu. Comme il s’est tourné vers moi, mais que je n’avais pas compris tout de suite, je lui ai tiré dessus, mais c’était déjà trop tard… C’est la femme de Gin qui lui a réglé son compte. Elle l’avait mauvaise, malheureusement elle ne savait pas, ou peut-être, qu’elle l’espérait qui sait dans le fond ? Que Sosuke avait un coupe-papier qu’il utilisait comme arme de défense…
  • Donc Rangiku est morte également ?
  • Oui… Elle est partie rejoindre son mari. C’est mieux comme cela, après tout, elle l’aimait.

Ichigo en entendant cela blêmit. Lui, à quoi avait-il pensé après avoir appris la mort de son amant ? Son regard s’assombrit, et malgré lui il se recula de la moto pour s’éloigner physiquement de Grimmjow. Ce dernier ne fit rien pour le retenir.

  • Es-tu toute seule ?
  • Non, j’ai mes gardes du corps et j’ai aussi reprogrammé quelques robots et humanoïdes… Là, je vais me mettre au travail, Votre Majesté. Je vais sécuriser les appartements privés du Roi… Si vous le permettez, je vais également convoquer des personnes de confiance pour qu’ils fassent une vidéo qui sera diffusée très rapidement. Il faut que les peuples sachent…
  • Je te fais confiance Kukkaku.
  • Je ne suis plus très loin de ta position, Ichigo, fit tout à coup Kaïen. Attend-moi s’il te plaît, je te servirai d’escorte. Je suis déjà en compagnie de Ganju.
  • Je vous attends tous les deux…
  • A vos ordres, votre Majesté ! firent la fratrie Shiba au grand complet.

Après avoir coupé la communication, Kukkaku fit appel à ses hommes de main qui agissaient depuis tant d’années dans l’ombre et qui avaient dû abattre tous les gêneurs de l’étage avant qu’elle ne rejoigne Sosuke.

  • Koganehiko et Shiroganehiko veuillez assurer la sécurité des appartements d’Ichigo ! Je vais terminer la reprogrammation de tous les robots et androïdes des appartements royaux. Je vais envoyer des messages à mes petits-neveux et nièces… Il faut qu’ils nous rejoignent. Ne laissez passer que les membres du clan Shiba et du clan Kurosaki ! Est-ce clair ?
  • Oui, Maîtresse, répondirent-ils ensemble.
  • Bien, bien…

Un sourire satisfait éclairait son visage.

  • Vérifier également qu’Aïzen Sosuke soit transféré dans un des bureaux privés. Ichigo décidera lui-même ce que nous devons en faire.

Kukkaku se mit au travail, au passage, elle avertit tous les membres des clans favorables à son cousin. Ces derniers avaient du mal à cacher leur stupeur, enfin sauf Kuchiki ! Mais lui, rien ne l’étonnait vraiment… en apparence. Elle appuya sur la touche reset et tous les androïdes de la division zéro s’immobilisèrent net dans leur progression et dans leurs combats.

Un message commença à passer en boucle sur tous les panneaux publicitaires. « Le Roi  usurpateur Aïzen Sosuke est mort, défait par notre véritable roi, Ichigo Kurosaki… » Le message allait passer en boucle pendant quelques heures.

Après cela, elle contacta Nell une des gardes personnelles de Sosuke qui restait l’une de ses meilleures amies ici, qui en apprenant la nouvelle parut totalement déboussolée.

  • Hey Nell ! J’ai une mission à te confier !
  • Qu’est-ce qu’il se passe votre Majesté…
  • Altesse, maintenant c’est simplement Altesse ! Aïzen Sosuke est mort et moi je reprends ma place en tant qu’Altesse. Enfin ! s’exclama-t-elle. Maintenant, comme nous l’avions prévu, tu t’occupes de toute la communication presse et il va y avoir du boulot.
  • Mais… mais… mais… Comme ça ? Je veux dire, il n’y a pas eu de combat dans les appartements royaux…
  • C’était obligatoire ? demanda ironiquement Kukkaku. Allez ! Remets-toi… Moi, j’vais aller boire un verre, j’en ai foutrement besoin là…

Kukkaku raccrocha et se dirigea vers le bar. Son regard se porta sur le tapis blanc qui trônait au milieu de la pièce. Il était recouvert en partie de sang, celui de Sosuke et de Rangiku. Si cette idiote avait attendu un peu plus, regretta-t-elle encore une fois… Et en même temps, elle n’aurait pas eu une si belle opportunité.

Le whisky coula dans le grand verre et Kukkaku le leva tout en regardant les tâches de sang.

  • Merci Rangiku et j’espère que tu trouveras le repos là où tu es…

Elle vida le verre cul sec.

 

°°0o0°°

 

Debout immobile à quelques pas de sa moto, Ichigo restait immobile. Grimmjow le fixait sans comprendre pourquoi Kurosaki s’était brutalement arrêté dans un couloir au milieu de nul part lui semblait-il. Et sans déconner, il avait eu peur qu’ils ne finissent dans le décor, vu l’écart qu’il avait fait.

Leurs regards se rencontrèrent, et le trouble qui se lisait dans ses yeux ambre lui fit froncer les sourcils.

  • Qu’est-ce qu’il y a ?
  • Le… Le Roi est mort…
  • Quoi ?! fit Grimmjow abasourdis.
  • Kukkaku…

Ichigo se tut. Il se dirigea vers la moto et s’assit sur le siège totalement abasourdi. La courte conversation qu’il avait eue avec sa cousine, le laissait vidé !

  • C’est vrai ? C’n’est pas un fake ?
  • C’est vrai… répéta Ichigo comme s’il ne réalisait pas.

Le regard de Grimmjow restait incrédule. Son cœur se mit à battre très fort. Si Aïzen était mort, alors cela voulait dire que Kurosaki reprenait le trône ? Il avait du mal à y croire ! Il se tenait près d’un Roi ? Là, tous les deux ? Son cerveau surchauffa et pour en avoir le cœur net, il demanda :

  • Alors… Qui est le Roi maintenant ? Il n’a pas de gosses…

Grimmjow ne termina pas sa phrase. Ichigo se désignait du doigt. Quelque part la confirmation de la nouvelle l’époustouflait. C’est seulement maintenant qu’il réalisait qu’il se tenait auprès du Roi légitime et qu’il l’avait soigneusement occulté de sa tête. Et à cet instant, Kurosaki paraissait totalement ahurit, plus que lui. Comme s’il n’y croyait plus ! Peut-être aurait-il fallut qu’il tue Aïzen Sosuke pour qu’il puisse prendre la pleine mesure de ce qui arrivait ?

Il voulut poser un genou à terre, mais il vit les larmes d’Ichigo. Il se détournait de lui pour pouvoir exprimer certainement un sentiment très longtemps refoulé. Encore une fois, sans vraiment savoir ce qu’il faisait, Grimmjow enroula ses bras autour des épaules d’Ichigo, et murmura.

  • J’suis sûr que vous ferez un très grand Roi…
  • Restez avec moi, Colonel Jaggerjack !
  • Pardon ? Bien sûr que j’vais rester à vos côtés. Il faut que j’vous accompagne jusqu’à vos nouveaux appartements et…
  • Non, reste avec moi ! Toujours !

Au même moment, Grimmjow ressentit quelque chose se produire en lui. Comme si un poids quittait ses épaules. Comme s’il était libre… Mais de quoi ? Il occulta la sensation, il était une nouvelle fois abasourdis par les paroles d’Ichigo. Grimmjow n’en croyait pas ses oreilles. Ichigo se retourna vers lui, et le fixa avec cette intensité qui était la sienne. Son cœur se mit à battre très vite.

  • Si je te promettais que tu serais le seul pour moi, que je quitte tous mes amants pour toi, resterais-tu à mes côtés pour toujours ?

Grimmjow n’était pas très sûr de comprendre. Il hésita avant de poser la question, mais il s’y résolut parce qu’il fallait être clair.

  • Comme un amoureux ? J’veux dire, comme si j’étais votre amant ?
  • Non, comme mon compagnon !
  • Hein ? C’n’est pas un peu rapide ? En plus, j’suis un roturier ! J’n’sais rien d’votre monde ! C’est pas une place pour moi ça… Vous l’savez !

Là, le cœur de Grimmjow battait comme un fou. Dans sa tête tout se bousculait. Attend, attend ! Ça ne faisait pas vingt-quatre heures qu’ils se côtoyaient. Ichigo l’attrapa par les épaules et lui dit sérieusement.

  • Je sais que tu le ressens aussi Grimmjow… Je le sens. Si tu ne prends pas la décision de rester à mes côtés maintenant, nous n’aurons plus la chance de nous croiser. Tu seras loin de moi et toi et moi, cette passion que je sens frémir entre nous ne pourra jamais exister. Je sais que c’est rapide ! Je sais que j’ai des tas de choses à te révéler, à t’apprendre… Mais… Reste !

Grimmjow était là immobile. Son cerveau n’arrivait pas à analyser la situation. Pour la première fois, il était totalement perdu et il restait sans voix face à cette proposition inattendue à un moment des plus importants de la vie du Roi.

 

 


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Petite note de l'auteur pour Pamela :

Alors oui j'étais malade, mais mon chapitre était prêt. Ce qui m'a mise en retard, c'est que ma fille aînée passait son brevet et ensuite, nous avons dû préparer ses papiers pour l'inscription à son nouveau lycée et il n'est pas à côté... Comme la journée était mouvementée, je m'en suis pris 5' :p

Par contre, comme j'ai toujours ma bronchite et que mon cerveau se barre en c...lle, je ne suis pas sûre pour la semaine prochaine. Excusez-moi à l'avance :)

Merci de me dire que les titres de chapitres te plaisent ^__^

 

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Commentaires

  • Ayu

    1 Ayu Le 25/06/2016

    Super chapitre !
    Mais alors je trouve ça trop rapide la mort de aizen
    Je c pas je verrais bien un rebondissements
    En tout cas continue bien soigne toi
    Biz
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 26/06/2016

    pas de souci pour me soigner Ayu, et je sens que ma semaine va être un peu "lente" ^^' ... Sinon, tu me connais... c'est jamais simple avec moi, je crois :P Merci pour ton commentaire et à bientôt :D
  • pamela cloutour

    2 pamela cloutour Le 24/06/2016

    ok pas de souci soigne toi et prend ton temps et merci pour ce chapitre il ete manifique
    bisous et merci pour ce petit message de l autre
    j espere que ta fille aura son brevet
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 25/06/2016

    Merci Pamela :D Si le chapitre t'as plu tant mieux ^^ , à très vite pour la suite... (Pour ma fille moi aussi je souhaite qu'elle l'ait ^^).

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