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4 Mystification des sentiments

Chapitre 4

Corrigé par Almada.

Résumé : Aïzen Sosuke voit Kurosaki Ichigo comme une véritable menace. Après tout, c’est lui le véritable héritier du trône qu’il lui a volé. Bien décidé à le supprimer, il envoie un tueur d’élite séduisant en la personne de Grimmjow Jaggerjack. Alors qu’il allait atteindre son objectif, un homme du Reyrioku se fait descendre par le subordonné de Jaggerjack qui était venu en soutien à son supérieur. Grimmjow sait que cet indicent va lui causer de gros problème, mais peut-être pas aussi gros que ce à quoi il s’attendait.

Ichigo quant à lui apprend à ses hommes à plonger et compte bien sur leur présence pour abréger cette mission qui lui semble être un piège tendu par Aïzen. Il est même prêt à reprendre contact avec son premier amant masculin, un homme qu’il essayait de fuir depuis la première tentative de coup d’état manqué quelques décennies plus tôt.


Au sein de la sixième division, bureau du Général en Chef Kuchiki Byakuya.

 

— Ainsi le Général en chef de la deuxième division souhaite me rencontrer ? C’est bien ce que tu me dis Rukia ?

— Oui, nee-sama. Que dois-je lui dire ?

Le frère et la sœur se fixaient en silence, et pourtant une âpre discussion muette semblait se dérouler devant tous les militaires présents dans le bureau.

— Je n’ai pas le temps de le recevoir maintenant. Après tout, j’ai suffisamment de travail sans être en plus importuné par cet homme. Je te laisse le soin de choisir tes mots Rukia. L’objectif pour nous est que tu nous fasses gagner du temps. Je n’ai pas envie d’entendre ses excuses…

— Bien, nee-sama. Je vais à sa rencontre.

Le commandant Kurosaki-Kuchiki Rukia quitta la pièce. Cette dernière restait plongée dans le silence depuis que la sœur cadette du Général en Chef était entrée dans le bureau. Byakuya ferma un instant les yeux pour ensuite jeter un regard circulaire autour de lui.

— Bien, nous en étions où ?

Un homme grand et athlétique s’avança, son uniforme noir mettait admirablement en valeur sa silhouette. Ses longs cheveux rouges étaient retenus par un bandana autour de sa tête. Un charisme animal exsudait de chacun de ses pores.

— Nous parlions de l’échec de notre plan.

En entendant le mot « échec » les yeux couleur d’anthracite du Général en chef dardèrent leurs aiguillons glacés sur son subordonné.

— Oui, c’est cela… un échec ! Puis-je savoir comment avez-vous pu rater le plan qui selon vos propres mots, Commandant Abarai, était immanquable ?

Ce dernier ne baissa pas ses yeux aux teintes rougeoyantes. Il soutint sans faiblir le regard de son supérieur. Malgré tous ses efforts, Renji Abaraï se retenait de s’essuyer ses mains moites contre son uniforme. Le noble en vérité, le terrorisait lorsqu’il adoptait cette posture magistrale, pleine de grandeur.

— Selon les informations que nous avions soigneusement récoltés, Grimmjow Jaggerjack devait venir sur le terrain seul ! Or, il semble que le rapport qui nous a été fourni soit faux. Au moins un de ses hommes étaient sur le terrain. Nous…

— Qui était chargé du rapport Commandant ? demanda Byakuya d’une voix doucereuse.

Un silence s’installa dans la pièce et tous les militaires présents déglutir malgré eux, très mal à l’aise. Renji baissa cette fois-ci, les yeux sur le sol. Il avoua d’une voix chargée d’émotion.

— J’étais responsable de la récolte des données Général.

Byakuya jeta un regard plein de mépris sur son subordonné, puis sur l’ensemble des militaires présents.

— Dois-je vous rappeler qu’il s’agit de mon beau-frère et de notre futur roi dont nous devons assurer la sécurité ? Comment avez-vous osé échouer ?

La question écorcha les oreilles de Renji dont les épaules se crispaient de plus en plus. Byakuya se détourna et se dirigea vers son bureau qu’il contourna. Intérieurement il bouillonnait, mais ça, il ne devait absolument pas le montrer. Son flegme était légendaire, et il n’allait certainement pas laisser cette histoire ruiner sa réputation. Bien qu’il avait une furieuse envie d’étrangler son subordonné à l’instant présent.

— Je suis le responsable, mon Général.

— Bien.

Byakuya fixa Abarai qui restait immobile à quelques pas de son bureau. Après quelques secondes où son cerveau réfléchissait à toute vitesse, il déclara froidement.

— Pour l’instant, la sécurité de Kurosaki est notre premier objectif. Nous rediscuterons de tout cela plus tard.

— Ne crois-tu pas qu’il aurait été préférable de recevoir Touzen plutôt que de le fuir Byakuya ?

L’homme qui venait de parler s’avança à la hauteur de Renji. Aussi grand que lui, le général Kuchiki Koga en imposait tout autant que son neveu. Bien qu’il soit son subordonné, le colonel Kuchiki osait souvent braver Byakuya.

— Je ne cherche pas à fuir Koga, mais à gagner du temps. J’aimerai savoir quel sort a été réservé à ce Jaggerjack !

— Pourquoi ? s’étonna Koga.

Après s’être assis, il leva les yeux vers son oncle et lui déclara de sa voix glacée.

— Pourquoi Jaggerjack est une épine dans le pied de Touzen ? Il a reçu des ordres venant d’Aïzen pour exécuter Kurosaki. Quiconque à sa place aurait hésité avant de demander de l’aide extérieur pour tuer un homme qui agit sur ordre du Roi.

Koga fronça les sourcils.

— Tu veux dire qu’il a un autre plan que d’aider Ichigo ?

Byakuya observa ses mains fines et pâles. Ses doigts pianotèrent sur la table du bureau avant qu’il ne réponde.

— J’ai la mémoire longue, bien plus longue qu’il ne le croit. Il n’a jamais aimé la famille Kurosaki. Pourquoi voudrait-il aider Ichigo maintenant, alors qu’il aurait pu le faire trois ans plus tôt ? Et tout à coup, les plans d’Aïzen le dérangent ?

Koga s’approcha du bureau de Byakuya et posa une main sur son sous main.

— Sous-entendrais-tu qu’il compte doubler Aïzen dans ses plans ?

— Je ne sais pas exactement quels sont les plans de Touzen, mais quelque chose le dérange chez Jaggerjack. Le connaissant, nous pouvons nous attendre à tout et n’importe quoi, même une broutille.

— Et une fois que tu auras découvert Jaggerjack… Qu’attendras-tu de lui ? questionna Koga intrigué.

— Je veux déjà savoir ce qui se passe dans cette division. Ensuite j’aviserai.

— Cela peut-être dangereux Byakuya. Surtout si Touzen l’apprend, d’autant que Rukia le refoule de notre division actuellement.

Les deux hommes s’observèrent intensément et Byakuya déclara sans sourire.

— Et si nous retournions cet homme contre son supérieur ? Et s’il rejoignait notre cause ? Après tout, connaissant suffisamment Touzen Kamane, il a dû emprisonner cet homme pour avoir échoué dans sa mission, en plus d’avoir créé un incident très fâcheux avec notre division.

— Qui te dit qu’il nous rejoindra ? demanda Koga gravement.

— Ne serions-nous pas des sauveurs providentiels ? Des hommes qui lui permettraient d’obtenir une revanche ?

La commissure de ses lèvres frisa légèrement.

— Pour cela, il faudra qu’il en ait une à prendre Byakuya… Après tout, nous ne savons rien de cet officier, et encore moins ce que Touzen à fait de lui. J’espère seulement que tu as raison dans ta déduction.

Byakuya ne répondit rien à cette réflexion. Lui aussi espérait ne pas se tromper dans son jugement. Après tout, il ne connaissait pas Jaggerjack.

 

°°0o0°°

 

Prison de la deuxième division, le trou de vers.

 

La cellule était à l’écart de toutes les autres et aucun son ne parvenait aux oreilles du prisonnier. Une pièce qui devait en tout et pour tout faire dix mètres carrés. De forme rectangulaire, elle ne possédait aucune fenêtre, seule une grande ouverture avec des barreaux donnaient sur le couloir, fermé lui-même à son entrée par une grande porte double battante en verre translucide. 

Grimmjow s’était allongé après avoir accompli la gymnastique qu’il allait s’imposer durant son séjour qui promettait d’être long. Touzen s’était trouvé une excuse pour le tenir en laisse ! Il n’était pas prêt de sortir si personne ne venait le délivrer.

Qui serait assez fou pour le faire d’ailleurs ? Il songea à ses subordonnés. Certes, Il Forte Grantz lui était dévoué, mais pas au point de mettre sa carrière en jeu. Et puis, lui aussi devait être tenu à l’œil par Touzen. Cette réflexion le fit sourire en songeant que ce type était aveugle… mais avec des capacités sensorielles hors norme, ce qui lui valait sa place.

Son esprit se reporta sur Soï Fon. Cette garce allait le remplacer ! Il n’avait jamais aimé cette femme, c’était épidermique ! Pourtant, il adorait la gent féminine, qui le lui rendait bien d’ailleurs, mais elle… Rien que d’y penser, il ferma les yeux, et son nez se fronça de dégoût.

Faisant partie du premier cercle de noblesse, elle se croyait tout permis. Elle se plaisait à ridiculiser tous les hommes et surtout lui. Bien qu’elle ait beaucoup de mal… Tous les subterfuges étaient bons. Un sourire ironique se forma sur les lèvres de Grimmjow. Maintenant qu’elle avait le champ libre, ne s’attaquerait-elle pas à Touzen par la suite ?

Après tout, Touzen Kamane faisait partie du deuxième cercle de noblesse… Elle voudrait certainement prendre la place qui lui reviendrait, tout comme tous ces nobles qui avaient truster les fonctions les plus hautes de l’armée.

Bah qu’ils s’entretuent tous ! Lui s’en moquait… Sa  pensée se dirigea vers Aïzen Sosuke. Que dirait le Roi en apprenant que Touzen l’avait remplacé par Soï Fon ? Un sourire carnassier retroussa ses lèvres. Oui, que feraient les nobles lorsque le Roi demanderait des comptes ?

 

°°0o0°°

 

Quelque part dans les anciens laboratoires abandonnés de Las Noches.

 

Le groupe suivait Ginjo, le seul qui avait vu la salle où se déroulerait leur première plongée collective. Jusqu’ici, les officiers d’Ichigo avaient participé un à un à leur immersion dans un programme dans la salle privé d’Urahara Kisuke, mais cette fois-ci, le groupe allait rejoindre leur officier supérieur dans un monde qu’ils ne connaissaient pas, et non sécurisé.

La nervosité agitait l’ensemble des officiers, même si tous ne le montraient pas de la même manière. Il faut dire qu’ils défiaient le Roi… Chacun se demanda pourquoi il se trouvait là ? Puis, il se souvenait que leur Général devait affronter seul, ce qui aurait dû être programmé par le Reiryoku, ou au moins un groupe d’intercepteurs et non un homme seul.

Tous admiraient Kurosaki Ichigo pour sa droiture, son dépassement de soi dès qu’il s’agissait de protéger ses troupes, son investissement et sa bonté d’âme. Tous avaient plus ou moins eu affaire à cet homme pour régler des problèmes personnels plus ou moins grave, et Kurosaki les avait toujours couvert ou apporter un soutien pour affronter les épreuves qu’ils traversaient… alors le laisser seul ? C’était impossible !

Et puis, un autre fait entrait en ligne de compte, Kurosaki faisait partie aussi de la lignée la plus haute de tous les nobles réunis, même celle du roi actuelle, alors… le laisser seul, constituait pour n’importe quel homme de classe inférieure, un cas de conscience. Seul Koyraku aurait pu se désister, puisqu’il était presque à égalité avec Kurosaki… Mais le bras droit d’Ichigo était également son plus fidèle soutien.

Lorsqu’ils quittèrent les couloirs familiers de Las Noches pour entrer dans un bâtiment externe, aucun d’eux n’hésita une seconde. Ce qui n’aurait pas été pareille, s’il s’était agit d’un habitant lambda du palais, trop habitué au confort qu’il offrait. Seules les troupes militaires et les citoyens extérieurs au palais entrait et en sortait sans appréhension.

Lorsqu’ils entrèrent la première personne qu’ils croisèrent, fut Yoruichi Shinouin qui se dirigea immédiatement vers Koryaku Shunsui… Après tout, ses deux là faisaient partie de la haute noblesse comme Kurosaki !

  • Je suis heureuse de te voir Shunsui, fit-elle amicalement avec un grand sourire.
  • Oui… fit ce dernier, avant d’ajouter, surtout dans ces conditions là. Je pensais que tu avais été guéri de tes idées révolutionnaires.
  • Ne me fais pas rire ! répondit Yoruichi. C’est plutôt toi qui a changé si j’en juge ta présence aujourd’hui. À moins que tu ne joues un double jeu…

Shunsui lui adressa un regard sombre, bien que son sourire jovial ne quittait pas ses lèvres. Yoruichi jeta un coup d’œil sur les « recrues » et demanda surprise.

  • Ise n’est pas là ?
  • Elle reste au bureau, avec As Nödt.
  • Oh, je vois.
  • Excusez-moi d’interrompre votre discussion, fit la voix joviale de Kisuke Urahara derrière eux, mais nous avons peu de temps. N’oubliez pas que Kurosaki a certainement déjà plongé dans le programme.
  • Tu as raison, dépêche-toi de nous faire plonger Kisuke, fit Shunsui pressé tout à coup.

Tous les officiers encerclaient le scientifique. Ce dernier désigna le fond de la salle.

  • Prenez place dans toutes les capsules, elles sont prêtes à l’emploi. Je vous brancherai…

Ginjo demanda avec suspicion.

  • Faire cela tout seul… Êtes-vous sûr que ça ira ?
  • Je suis aidé par deux amis de Kurosaki. Yamada-san, Inoue-san pouvez-vous me rejoindre ?
  • Présents ! firent en chœur les deux complices au garde à vous.
  • Hey bien… marmonna Bazz-B.

Ses yeux ne parvenaient pas à quitter la poitrine généreuse d’Orihime. Une toux ramena tous les officiers sur Terre. Ils reconnurent Tessaï qui se présentait devant eux, avec un grand calepin.

  • Tout est prêt, Monsieur, fit l’homme de main de Kisuke, tout en feuilletant les pages rapidement.
  • Bien, bien… Orihime, aurais-tu des nouvelles d’Ichigo ?
  • Uryuu vient de me prévenir qu’il était déjà sur place. Je pense qu’il faudrait à présent se dépêcher.
  • Vous avez entendu la demoiselle, Messieurs ?
  • Eh ! Je suis aussi une demoiselle !

Tous se tournèrent vers Bambietta qui se désignait avec son pouce, une expression contrariée sur le visage. Visiblement elle était très fière de son statut féminin, ce qui amena un sourire chez Orihime qui l’admira de faire face à tous ces militaires qui la mettait un peu mal à l’aise.

  • Oh pardon, pardon… Vous étiez cachée derrière tous ces hommes, je ne vous avais pas vu.
  • Ce n’est pas une excuse, vous avez tous les noms de ceux qui participent ici !
  • Ne commence pas Bambietta ! grogna Ginjo. On doit se dépêcher maintenant.
  • On se calme, fit Kisuke d’une voix incertaine. Ce n’est pas le moment.
  • C’est de votre faute ! lança Bambietta courroucée.

De puissants souffles se firent entendre dans la pièce, comme un immense soupir poussé par des géants. L’attention se reporta vers le fond de la salle et la vision de plusieurs coffres de sarcophage fermés, tira les derniers officiers retardataires de leur dispute.

Bazz-B se précipita sur son sarcophage qu’Orihime enclencha une fois qu’il fut allongé à l’intérieur. Il lança un regard vers elle, et lui demanda.

  • T’es célibataire ?
  • Euh… Oui…

Un sourire se forma sur le visage de Bazz-B. La porte vitrée se ferma sur le jeune homme. Un sourire se forma sur les lèvres de la scientifique qui activait à présent les commandes. De micro-tubes se positionnèrent sur le crâne de l’officier qui fermait les yeux à présent. Un écran se posa devant ses yeux, cachant une grande partie de son visage.

Après un dernier coup d’œil sur le processus de plonger, Orihime rejoignit le coffre de Bambietta qui s’agitait beaucoup.

  • Pourriez-vous être plus calme ? demanda la scientifique gentiment.
  • La ferme ! Ça se voit que ce n’est pas toi qui vas plonger !
  • Peut-être, répondit Orihime, mais Kurosaki vous attend.

Cette phrase eut l’effet escompté. Même si Bambietta se sentait très nerveuse et qu’elle se permettait de se défouler sur les autres pour décompresser, elle ne voulait certainement pas mettre la vie de son supérieur en danger pour des broutilles aussi futiles.

Orihime fut soulagée lorsque les voyants du sarcophage lui annoncèrent la plongée du bouillonnant lieutenant. Elle jeta un coup d’œil furtif autour d’elle et constata que tous les membres de l’équipe d’Ichigo aient rejoint le monde 1515…

Ses yeux s’agrandirent de surprise en constatant brutalement que Koyraku Shunsui se trouvait toujours dans la pièce en grande conversation avec Kisuke. Leurs visages paraissaient préoccupés. Puis, après un dernier échange, le militaire quitta les lieux au lieu de plonger.

Ses yeux rencontrèrent ceux d’Urahara Kisuke, voyant son interrogation muette, il se joignit à elle.

  • J’ai préféré renvoyer le Général Kyoraku rejoindre son assistante. J’ai comme qui dirait un mauvais pressentiment et je n’aime pas avoir cette impression.
  • Oh… répondit seulement Orihime.

Que pouvait-elle dire d’autre ? Elle se détourna de son « patron » intérimaire et se plaça derrière l’écran de contrôle de Bazz-B et commença à donner les premières indications au militaire. En même temps, elle couplait son monologue aux autres sarcophages qui abritait les membres de la cinquième division qui avait rejoint Ichigo dans le sous-programme 1515.

Kisuke de son côté fut rejoint par Yoruichi qui remarqua l’intérêt du scientifique pour la jeune femme. Elle demanda ironique.

  • Serais-tu en train de tomber sous le charme de l’amie d’Ichigo ?

Surpris, Kisuke tourna la tête vers Yoruichi. Un petit sourire frisa à la commissure des lèvres de l’homme qui répondit.

  • Pourquoi pas ?
  • Comment ça pourquoi pas ? Explique-toi Kisuke !

Seul un petit rire lui répondit et Yoruichi détesta son ami d’enfance. Jamais là où on devrait l’attendre.

 

°°0o0°°

 

Salle de réunion adjacente aux appartements royaux.

 

Sosuke traversa la salle de taille moyenne. Derrière lui, Gin Ichimaru lui transmettait les derniers rapports des différentes infrastructures de Las Noches. Une ride barrait son front depuis que ce dernier lui avait appris la soudaine mortalité dans certains sous-programmes. Que se passait-il ?

Toutefois, sa préoccupation principale ne se situait pas là !

  • J’ai demandé au Général en Chef de la deuxième division de me rejoindre. N’est-il pas encore arrivé ? s’étonna Sosuke.

Gin leva la tête de sa tablette.

  • Je n’ai reçu aucune notification à ce sujet. Je vais me renseigner, si vous me permettez…
  • Faites, faites ! s’impatienta le Roi.

Après avoir vérifié auprès de l’accueil, Gin prit sur lui et contacta directement Touzen Kamane. Ce dernier parut contrarié lorsqu’il prit la communication.

  • Le Roi s’impatiente, fit simplement Gin.
  • Je suis sur le chemin, j’ai eu un contretemps, répondit le Général sans être troublé.
  • Croyez-vous que le Roi va se contenter de cette simple excuse ? demanda Gin narquois.

Son sourire devint rusé, et le conseiller du Roi remarqua que ce dernier semblait s’intéresser à sa conversation brutalement.

  • Dans combien de temps le Roi peut-il espérer votre présence ?
  • D’ici quelques minutes.

Gin remarqua que le souffle de son interlocuteur semblait s’être accéléré, comme s’il courait en même temps qu’il parlait. Oui, et s’il pouvait, Touzen devrait apprendre à voler pour arriver encore plus vite, parce qu’au vu de l’expression contrarié de son Roi, l’homme allait passer un très mauvais moment avec sa Majesté.

  • Je n’en ai plus que pour quelques minutes ! s’énerva Touzen.
  • Très bien, je vais prévenir le Roi.

Coupant la conversation, Gin annonça la nouvelle sans remord.

  • Le Général en Chef de la deuxième division, ne devrait plus tarder. Quelques minutes tout au plus…
  • Très bien, répondit Sosuke. Vous pouvez disposer Ichimaru.

Gin hésita. Avait-il bien entendu. Voyant l’immobilisme de son bras droit, Sosuke eut un sourire ironique et lui demanda.

  • Dois-je vous indiquer la sortie ?
  • Non, veuillez m’excusez, Votre Majesté, fit Gin en s’inclinant légèrement avant de prendre la direction de la sortie.

L’expression de Gin n’avait plus rien de moqueuse. C’est contrarié qu’il ferma la porte de la salle de réunion. Que se tramait-il actuellement à Las Noches ? La curiosité piqué au vif, Gin s’éloigna de la salle de réunion et interpella un robot à son service.

  • Je souhaite que tu m’enregistres tout ce qui se passe ici. Bien sûr, je compte sur ton entière discrétion…
  • Me demandez-vous d’espionner Maître ?
  • Tu as tout compris 67, je te demande bien d’espionner pour moi tous les faits et geste du Roi.

Le robot humanoïde s’inclina avec respect devant son Maître et s’éloigna pour prendre une place stratégique. Les robots faisaient tellement partie du décor que tous les ignoraient superbement. Ils faisaient partie des meubles, même ceux ressemblant aux humains. Peut-être même eux plus que les autres. 

Gin quant à lui se dirigea vers son bureau. Que devait-il faire ? Uryuu prenait soin d’Ichigo actuellement… Même si cela le rassurait, cela n’était pas suffisant à ses yeux. Ses doigts pianotaient nerveusement sur la table de son bureau. Il composa le numéro de poste du Général Koyraku. Il avait un très mauvais pressentiment.

 

°°0o0°°

 

Prison de la deuxième division, le trou de vers.

 

Avec la complicité du directeur de prison, Byakuya entra dans le couloir qui menait à la cellule de Jaggerjack. Sa physionomie aristocratique détonait au sein des murs de cette prison qui ressemblait plus à un asile d’aliénés qu’à autre chose.

Un des employés de la prison le suivait en silence, tenant sous le bras un siège pliable pour le noble. Une fois devant les barreaux, Byakuya se tourna vers le geôlier et lui demanda de quitter le lieu en prenant soin de fermer la porte derrière lui.

Le directeur de la prison avait stipulé à Herbert de ne pas adresser la parole à ce type, alors il n’ouvrirait pas la bouche, d’autant qu’à la clef, il allait tirer une somme rondelette pour son silence.

Le geôlier ne sourcilla pas et quitta le couloir sans se retourner. Byakuya quant à lui se tourna enfin vers le prisonnier sous bonne garde. Les yeux gris détaillèrent l’homme endormi sur sa paillasse. La longue silhouette féline dormait sur le côté face à lui. Il portait toujours une tenue militaire, nota Byakuya. Le visage était enterré dans le creux de son bras qui pendait en partie dans le vide.

Les cheveux bleus étaient courts et ébouriffé. Même si Byakuya ne voyait pas son visage, rien qu’en voyant le corps qui reposait, il eut la nette impression que l’homme devant lui semblait aux aguets. Comme s’il n’attendait qu’un geste ou une parole pour bondir. Comment cela aurait-il pu être possible ? se demanda Byakuya malgré lui.

Il ne ressemblait vraiment en rien aux autres détenus qu’il avait croisés auparavant. Sa curiosité était piquée au vif. Byakuya s’assit sur le siège qu’on lui avait obligeamment installé pour le temps de son entretien. Sa main fouilla dans la poche de sa veste intérieure pour sortir un paquet de cigarettes. Il en alluma une avec une certaine grâce. Lorsqu’il laissa échapper la première bouffée, la fumée monta en spirale vers le plafond, une voix grave légèrement rauque lui demanda.

  • J’pourrai en avoir une ?

Byakuya baissa son regard et croisa les yeux bleus les plus incroyables qu’il n’ait jamais vu jusqu’ici. Mais plus que cela, son regard semblait le transpercer. Byakuya baissa la tête et plaça sa cigarette entre ses lèvres, avant de tendre le paquet aux travers des barreaux. Il n’eut même pas eu le temps de voir le détenu se déplacer qu’il avait déjà pris une cigarette dans le paquet tendu.

Grimmjow respira le cylindre avec une certaine joie, qui contrastait avec l’expression de fauve de quelques secondes plus tôt.

Byakuya avança son autre main pour tendre la flamme d’un briquet ancien. Grimmjow se figea en voyant le feu, puis haussa les épaules et porta sa cigarette à ses lèvres.

  • Je n’sais pas pourquoi t’es là, mais merci pour la clope ! dit-il tout en surveillant son « bienfaiteur ».
  • Je vous en prie, répondit Byakuya en se rasseyant correctement sur son siège.

Les deux hommes s’observèrent. Grimmjow n’était absolument pas dupe. Le type devant lui devait faire partie du premier cercle de noblesse, il en mettrait sa main à couper. C’était la première fois qu’il en voyait en « vraie » en dehors de Touzen et Soi Fon… Grimmjow ne sut pas pourquoi, mais eu la nette impression que même dans le premier cercle de nobles, il devait y avoir une hiérarchie et que ce type était largement supérieur à ses supérieurs pour le coup. De le constater, cela le mit mal à l’aise quelque part.

Il examina son visiteur. Une beauté froide. Une peau laiteuse, le genre de gars qui ne devait pas sortir très souvent au grand air, préférant certainement la paperasse… Des cheveux de jais, longs et soyeux, retenu par des grandes barrettes blanches. Même s’il portait l’uniforme de l’armée, une écharpe blanche au reflet velouté recouvrait ses épaules. Elle ne faisait absolument pas partie de l’uniforme de la cour et devait coûter un bras. Même sa manière de fumer, semblait inhumaine…

  • Je suis étonné que vous ne me posiez pas de questions, fit le noble en face de lui.

Sa voix était profonde et mélodieuse. Légèrement trainante. Un sourire carnassier fleurit sur les lèvres de Grimmjow qui répondit.

  • J’vous laisse s’privilège votre grâce… C’est pas tous les jours qu’on voit quelqu’un comme vous rendre visite à un gueux dans mon genre et ici d’autant plus !

Grimmjow qui s’était rassit sur son matelas, fit un grand geste de la main pour englober sa cellule, pour finir par une courbette moqueuse.

  • Bienv’nue dans mon modeste chez moi, ricana Grimmjow légèrement narquois.
  • Merci, répondit sérieusement Byakuya.

Ce dernier cerna rapidement le personnage. Des hommes comme lui, il y en avait quelques uns dans sa propre division… Il suffisait d’être « diplomate ».

  • Donc, reprit Grimmjow. C’n’est pas pour ma gueule que vous êtes venue m’voir.
  • J’étais assez curieux, tout de même. Ce n’est pas tous les jours que je croise l’homme qui est censé assassiner mon beau-frère.

La totale surprise qui se lisait sur le visage de son interlocuteur interpella Byakuya. Grimmjow lui, se demandait de quoi lui parlait cet homme.

  • Qui êtes-vous ? demanda brutalement Grimmjow.

Byakuya haussa un sourcil et sembla réfléchir un instant alors qu’il écrasait sa cigarette au sol avec son talon.

  • C’est vrai… dit-il d’une voix lente, alors que les derniers nuages brumeux s’évaporait. Je ne me suis pas présenté. Je me nomme Kuchiki Byakuya, je suis le Général en chef de la sixième division et aussi…

En entendant le nom de Kuchiki, le cœur de Grimmjow se mit à cogner très fort. Il faillit jurer tellement, il en était sur le cul d’être en présence d’un noble pareil. C’était vrai, il ne faisait pas partie du commun des mortels.

  • Vous faites partie de la plus haute noblesse, murmura Grimmjow pour lui-même. Je le savais ! lança-t-il, un sourire satisfait aux lèvres. Que me voulez-vous mon Général ? Et que vouliez-vous m’dire en m’disant que je voulais tuer votre beau-frère ? J’n’ai eu aucune commission pour un homme récemment et certainement pas pour un noble !
  • Vraiment ? fit Byakuya. Pourtant, on vous a bien ordonné de tuer un homme dans le monde 1515, non ?
  • Une femme ! rectifia Grimmjow avec un sourire. Une certaine Ichigo Arruruerie. Ma cible n’a jamais été un homme !

Byakuya fixa un instant Grimmjow sans rien dire. Son expression était sincère et ce genre de type affrontait directement son adversaire plutôt que d’agir sournoisement. Il détailla le visage de son interlocuteur, puis songea à son beau-frère. Il avait vu le profil de ce dernier pour plonger dans le sous-programme 1515, Uryuu Ishida lui en avait envoyé une copie discrètement.

  • Tuer une femme ne vous pose aucune difficulté ? demanda soudainement Byakuya.

Grimmjow haussa un sourcil surpris. Il répondit franchement.

  • Peu importe ma cible, je suis payé pour tuer. Bien sûr, j’ai un pincement au cœur lorsqu’il s’agit d’une jolie fille comme Arruruerie, mais cela s’arrête là.
  • Je vois…
  • Vous voyez ?

Grimmjow se redressa et se posta devant les barreaux. Il surplombait le noble qui se tenait à deux pas derrière, toujours assis confortablement, une jambe croisée sur l’autre. Le fait qu’il le domine physiquement, ne paraissait pas le gêner. Grimmjow en éprouva de la colère. Plus encore, lorsque ce Kuchiki posa son regard glacé sur lui.

  • Qui vous a donné vos ordres, je vous prie ? demanda Byakuya qui commençait à bouillir intérieurement.
  • Pourquoi j’vous l’dirai ? répondit agressivement Grimmjow.

Byakuya se leva pour être à la hauteur de son interlocuteur, bien qu’il dû lever les yeux. Ce type devait mesurer pas loin de dix centimètres en plus que lui.

  • Je vous le demande parce que c’est de la plus haute importance pour moi…
  • Et alors ? coupa Grimmjow revêche. J’en ai rien à foutre ! Je n’vous connais pas et…
  • Et si je vous disais que je peux vous faire sortir d’ici ?
  • Pardon ?

Grimmjow avait répondu sans réfléchir, parce qu’un blanc s’était emparé de son cerveau. Byakuya profitant de la confusion momentanée de son vis-à-vis continua.

  • Voyez-vous… J’ai besoin de savoir qui vous a envoyé tuer mon beau-frère. Parce que contrairement à ce que vous pensez, le profil n’est que féminin, mais derrière se cache un homme.
  • Un homme ? s’étonna Grimmjow. Pourquoi un homme aurait un profil féminin ?
  • Parce que le Roi aime s’amuser. Il aime rabaisser ceux qui lui sont supérieurs, comme pour mieux se rassurer de son pouvoir…
  • Supérieur au Roi ? coupa Grimmjow perplexe. Qui peut-être supérieur à Aïzen Sosuke ?

Un sourire frisa à la commissure des lèvres de Byakuya avant que son expression ne redevienne lointaine.

  • Je ne sais pas quel âge vous avez, et cela m’importe peu au final. Sachez toutefois que l’homme que vous avez failli supprimer se nomme Kurosaki Ichigo, et il…

Byakuya s’interrompit. Le prisonnier s’était laissé choir sur le sol. Ses yeux trahissaient l’horreur, et une totale incrédulité.

  • Vous dites… Kurosaki Ichigo ? Le Kurosaki Ichigo qui aurait dû monter sur le trône et… et… qui a été défait par Sosuke Aïzen ?
  • Oui. Nous parlons du même homme.

Grimmjow se saisit de sa tête entre les mains, et il se remémora de la conversation qu’il avait eu avec Touzen Kamane, et la silhouette qui s’était trouvée dans l’ombre de la pièce.

  • Merde !
  • Je crois qu’il faut que je vous fasse sortir d’ici. Mais faites-moi la promesse que désormais je serai votre seul et unique Maître ! De toute façon, vous n’avez pas le choix Jaggerjack Grimmjow ! Votre arrêt de mort est déjà signé.

Grimmjow fixa la silhouette du noble en clignant des yeux. Mais que se passait-il donc ?

 

°°0o0°°

 

Salle de réunion adjacente aux appartements royaux.

 

Touzen Kamane tremblait de la tête au pied. L’atmosphère dans la pièce devenait de plus en plus lourde et sa gorge commençait à se serrer au point que l’air n’arrivait plus à infiltrer ses poumons.

  • Que vous avais-je dit Touzen ? demanda la voix pénétrante d’Aïzen Sosuke.
  • Que vous… voul… iez voir mort Ku… rosaki I… Ichigo…
  • Oui, j’ai demandé à ce qu’Ichigo Kurosaki soit mort, mais qui devait exécuter les ordres ?
  • J…J… a…
  • Excusez-moi, mais je ne vous entends pas fort bien. Que disiez-vous ?

Kamane se trouvait à quatre pattes sur le sol, une de ses mains se portait autour du cou. Comment cet homme s’y prenait pour l’empêcher de respirer ? se demanda-t-il confusément. Pour la première fois, il regretta de ne pouvoir voir son adversaire. Sa respiration devenait erratique.

Une bouche frôla l’ourlet de son oreille avec délicatesse. Elle était si douce qu’elle le fit frissonner, tout comme la voix qui suivit. Son velouté s’immisçait en lui, tel un serpent s’enroulant autour d’une proie.

  • Lorsque je donne un ordre, je compte à ce qu’il soit exécuté dans les termes donnés. Je me fiche de savoir que cela ne vous arrange pas. J’ai demandé à ce que se soit ce roturier qui soit l’exécuteur et personne d’autre ! Pourquoi ? Vous n’avez pas à connaître mes motivations. Est-ce clair ?
  • O…oui…
  • Maintenant, j’ai perdu cet homme par votre faute ! Il va se poser des questions et ce n’est pas le genre de choses que je peux laisser passer. Et pour ne rien arranger, l’un des hommes de la sixième division est mort et ça, ça c’est vraiment embêtant ! Me comprenez-vous ? J’espère que vous saurez au moins vous occuper de Kuchiki et trouvez les bons arguments pour couper court à toutes ses interrogations !

Sosuke lâcha la pression de l’air qu’il avait concentré autour du Général. Il se redressa et observa sa victime reprendre son souffle. Aucune pitié de se lisait dans son regard, plutôt du mépris.

  • Chargez-vous de faire supprimer Jaggerjack ! Je ne veux pas de bévue quelconque, et aucun bruit ! Il en va de même pour le commandant Grantz ! Retirez le Colonel Soï Fon de cette mission et chargez-vous de me trouver un homme dans vos rangs, qui soit suffisamment efficace et séduisant pour accomplir la mission que j’avais confiée à Jaggerjack !
  • Oui… chuchota Touzen d’une voix rauque.

Il se redressa et il constata amer, que ses jambes ressemblaient à du coton.

  • Disparaissez de ma vue Général ! Et ne prenez plus d’initiative, sinon elle risque d’être votre dernière en ce bas monde.

Avec toute la dignité qu’il lui restait, Kaname Touzen quitta la salle de réunion où il avait été reçu. Il s’éloigna suffisamment loin pour s’arrêter à nouveau, à l’abri des regards, et surtout de celui d’Aïzen.

  • Voulez-vous que je vous transporte ? suggéra son robot à côté de lui.

Kaname sursauta. Sur l’instant, il avait cru qu’il avait été rejoint par un employé quelconque, mais ce n’était que son domestique. Après avoir pris une profonde inspiration, Kaname déclara froidement.

  • Je n’ai nul besoin d’aide.
  • Bien maître.

Le Général en Chef de la deuxième division quitta les couloirs réservés au roi, avec la désagréable sensation d’être observé.

Installé confortablement dans son fauteuil, Gin fixait la silhouette de Touzen qui entrait dans l’ascenseur qui l’emmènerait aux étages inférieurs du Palais. Le gros plan qu’il avait fait de son visage, lui avait montré une expression éprouvée, et de la peur. Le service de la deuxième division regroupait les espions et les assassins. Ses doigts pianotèrent quelques instants sur la table, puis la silhouette du Roi apparut sur l’écran.

Gin toucha les touches translucides de son clavier et tourna une molette pour zoomer sur le visage du Roi. Le sourire malsain qui s’y dessinait le tracassa un peu plus. Il quitta son siège et fit un geste à l’un de ses domestiques androïdes de supprimer sa connexion. Inutile de laisser des traces.

Lorsqu’il rejoignit Aïzen, sa femme intervint avant qu’il ne puisse parler.

  • Sosuke ! Enfin je te retrouve… Où étais-tu passé ?
  • Kukkaku…

Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase, la jeune femme avait repéré Gin et elle fit un geste de la main pour arrêter sa progression.

  • Ah non Ichimaru ! Vous me laissez mon mari ! Nous ne nous sommes pas vu depuis plusieurs jours. Sosuke ! Tu m’avais promis de m’emmener visiter les volcans de Sakhaline* !
  • Oui, oui…

Gin croisa le regard malveillant d’Aïzen et pour la première fois, il fut heureux que Kukkaku accapare son mari.

  • Je vais revenir plus tard, Vos Majestés, fit-il avec son sens de l’à-propos. Souhaitez-vous que je vous rejoigne en fin d’après-midi ou demain matin, Votre Majesté ?
  • Ce soir il y a un bal ! s’enthousiasma Kukkaku. Tu m’avais promis d’y assister avec moi Sosuke. Et puis, ce sera l’occasion de revoir toute notre famille, cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vus en chair et en os, sourit la jeune femme.
  • Demain matin ? suggéra alors Gin.

Le regard d’Aïzen d’abord acéré, devint brusquement fataliste.

  • Oui, nous nous verrons demain matin, Gin. En fin de matinée, précisa-t-il tout de même.

Gin s’inclina alors que le couple royal passa devant lui. Il ne savait pas pourquoi, mais un frisson glacé traversa le conseiller du Roi. Lorsqu’il se redressa, Gin était seul. Restant quelques secondes immobile au milieu du couloir, il s’éloigna enfin sans hâte. Lorsqu’il fut sûr d’être seul, il contacta Kensei Muguruma… Lui seul pouvait l’aider pour le moment.

 

°°0o0°°

 

Quelque part dans le sous-programme 1515.

 

Le vent soufflait fort, même un peu trop au goût d’Ichigo. Les arbres qui le cernaient, faisaient un bruit assourdissant. Une grosse branche vola pas très loin de lui. Il devait reconnaître que lui-même avait bien du mal à rester immobile. Pourtant, il ne pouvait pas quitter la borne qu’il avait matérialisée.

Ses doigts volaient sur le clavier, et ses yeux fixaient le petit écran où défilaient des algorithmes complexes.  Il allait se créer une bulle autour de la borne si c’était ainsi. Elle se matérialisa et immédiatement, le vent cessa de le tourmenter. Il porta une main à son oreillette et prit contact avec ses hommes. 

  • Rencontrez-vous des difficultés ? demanda Ichigo.
  • Aucune…
  • Chez moi, le vent souffle un peu trop fort, répondit Bazz-B. Je n’arrive presque pas à tenir debout.
  • Je vais vous aider…
  • Non ! protesta Bazz-B.

Mais Ichigo matérialisa une autre borne avec son système portable piraté. Il remercia intérieurement Uryuu d’avoir jeté un coup d’œil au système, au moins tous ses faits et gestes n’étaient pas rapportés à Aïzen.

  • Lieutenant Bambietta parvenez-vous à résister au vent ? demanda Ichigo.
  • Je suis protégée par des murs, Général ! Tout va bien pour moi, répondit la jeune femme.
  • Bien…
  • C’est bon Général ! fit la voix joyeuse de Bazz-B. Une bulle s’est formée autour de moi.
  • La chance, marmonna la voix de Shinji.
  • Il vous suffisait de demander Colonel Hirako, fit Ichigo avec un sourire.

Après quelques minutes, Ichigo se retourna sur son bug. Un portail s’était ouvert vers un autre programme et ça, ce n’était pas très courant. En fait, il avait rencontré ce problème que deux ou trois fois durant ses un peu plus de deux cent cinquante ans de service en tant qu’intercepteur.

Les bugs étaient vraiment bien plus importants qu’il ne pensait. Cela l’inquiéta. Est-ce que d’autres sous-programmes avaient ce genre de problème ?

  • Commandant Tsukishima ?
  • Oui, Général ? répondit posément son subalterne.
  • Avez-vous rencontré un portail ouvert depuis votre arrivée ?
  • Non, mon Général. Est-ce votre cas ?
  • Oui… Je me demandais… Si tous les problèmes importants de ce programme n’étaient pas dus à des portes inter-programmes.
  • Croyez-vous ? Déjà en trouver une, relève de l’exploit…
  • Je viens d’en désactiver une, Commandant Tsukishima, coupa Ichigo.

Tout en parlant, il s’était débranché et consultait son écran pour voir où se situait le prochain problème. La voix de son subordonné lui parvint au loin.

  • Incroyable ! Je n’en ai jamais vu dans toute ma carrière d’intercepteur !
  • Eh bien, j’espère que vous saurez régler ce problème. Si vous n’y parveniez pas, contactez-moi. Contactez tous les hommes, Commandant et voyez avec eux, s’ils ne rencontrent pas de problèmes insurmontables. Il semble que les « bugs » soient bien plus importants que tout ce que l’on a pu nous dire.
  • Bien, Général !

Ichigo jeta un œil autour de lui. Ses longs cheveux s’entortillaient autour de lui encore une fois. Cette apparence, l’agaçait vraiment. Mais bon, il ferait avec… Être une femme ne gênait pas son travail après tout. Un sourire narquois se forma en songeant à la tête que feraient ses hommes en le voyant ainsi.

Au même moment, la voix d’Uryuu lui parvint dans son esprit comme un écho à ses propres pensées.

  • Ichigo !
  • Qu’y a t-il Uryuu ? Tu sembles inquiet.
  • Un membre du Reiryoku a été assassiné dans le sous-programme 1515. Je viens d’être avertis !
  • Quoi ?!

Le son de sa propre voix le surprit et pour la première fois, il remercia sa prudence de toujours couper toutes les communications avec ses hommes lorsqu’il n’avait pas d’ordre à donner.

  • Je viens de l’apprendre par ton ex-femme…
  • Rukia ?
  • Qui d’autre ? marmonna Uryuu.
  • Excuse-moi, mais elle m’a toujours dit qu’elle refuserait de prendre contact avec l’un de mes amants ! Alors, oui je suis surpris.

Aucune réponse ne lui parvint. Finalement, Uryuu continua la conversation sans relever les propos d’Ichigo.

  • Ce n’est pas tout…
  • Ah oui ? Que peut-il y avoir de pire ? demanda Ichigo agacé.
  • C’est un membre de la deuxième division qui a reçu un ordre directement du Roi qui devait t’exécuter. Au final, c’est un membre du Reiryoku qui s’est sacrifié.
  • Que faisait la sixième division…
  • D’après ce que m’a dit ta femme, son frère était anxieux que tu sois envoyé en mission en tant qu’intercepteur !
  • Comment a-t-il su ?
  • Je crois que le réseau d’informateurs, ou d’espions prend le comme tu veux, s’agrandit au fil des années. J’ai l’impression que nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter pour toi.

Le front d’Ichigo était froncé. Il demanda pour confirmation.

  • Lorsque tu dis « nous », tu parles de toi et de mes autres amants ?
  • Oui, c’est bien cela.

Le cœur d’Ichigo se mit à battre très fort dans sa poitrine. Gin avait beau lui avoir dit, de l’entendre de la bouche d’Ishida, ça le retournait. De tous ses amants, il était le moins expressif de tous. Quelque part, ça lui fit plaisir.

  • Au lieu de te sentir fier de toi-même et de ta cour, tu devrais rentrer. Demande aussi  à un de tes hommes de te rejoindre pour te protéger. Je me sentirai mieux lorsque tu seras de retour parmi nous.
  • Je me demande comment tu vas me montrer ta joie de me rev…
  • La ferme ! Rentre c’est tout ce que je te demande pour l’instant.

Visiblement Uryuu était sur les nerfs. Ichigo répondit fataliste.

  • Ok, je rentre !

Ichigo appela Tsukishima afin qu’il le rejoigne. Ce dernier se matérialisa devant lui sans difficulté. Il parut surpris en voyant son apparence, mais ne laissa échapper aucune réflexion. Ichigo agrandit sa bulle et fit entrer son subordonné à l’intérieur. Tsukishima devint sombre, lorsqu’il croisa le regard de son supérieur.

  • Nous avons un gros problème sur les bras, et cela n’a rien à voir avec le sous-programme 1515. Mets-moi en connexion avec Urahara-san. Aïzen passe à l’action.

L’homme s’inclina avec respect et entra en communication avec Orihime Inoue. Lorsque la voix d’Urahara retentit dans la tête du commandant, Ichigo transmis son message.

  • Il est temps de regrouper tous nos hommes, Sosuke Aïzen passe à l’action. Mets à l’abri toute ma famille…

Ichigo ne pouvait pas entendre la voix d’Urahara, puisqu’il ne disposait d’aucune connexion avec lui, mais il sut que le message était bien passé en voyant les yeux d’habitude si peu expressif de Tsukishima.

 

°°0o0°°

 

Dans le bureau du Général en Chef Kuchiki Byakuya.

 

Debout devant le bureau de Kuchiki, Grimmjow ne pouvait s’empêcher de jeter un coup d’œil dans la direction d’une femme plutôt petite. Ses yeux bleus, presque noirs, le dévisageait avec colère. L’homme à côté d’elle, le fixait avec une intensité qu’il crut avoir du persil entre les dents.

  • … voici la situation.
  • Ainsi, nee-sama, ce misérable dit qu’il va nous aider à protéger Ichigo ?
  • Misérable ? répéta Grimmjow estomaqué.
  • Tais-toi gueux ! lança Rukia toujours aussi courroucée. Je ne t’ai pas adressé la parole.
  • Cet homme va nous aider. Il a des compétences hors normes si je lis bien ses états de services. Il est préférable de l’avoir avec nous que contre nous, comprend-le bien Rukia. Et toute aide est la bienvenue. Et pour te le rappeler, cet homme ne savait pas qui il avait en ligne de mire.

Rukia sembla ronger son frein. Un homme entra dans la pièce avec des documents à la main. Il paraissait préoccupé. Au vu de la coiffure, et du visage, Grimmjow se douta qu’il devait aussi faire partie du clan Kuchiki.

  • J’ai reçu de nouvelles données de la part de Muguruma Kensei.

Grimmjow eut la sensation que le nom crispa la petite brune. Son visage était devenu un peu plus sombre et sa colère semblait se diriger sur autre chose, ou plutôt quelqu’un d’autre que lui subitement. Le Général prit les papiers et les lut avec attention.

  • Je vois, murmura-t-il.

Levant la tête, il déclara en regardant sa sœur et son second.

  • Todo, Renji et toi aussi Koga, je vous demande de mettre en alerte tous les nobles qui sont à notre cause. Rukia, je te conseille de rejoindre Hisane et d’assurer la protection de nos enfants et de ma femme, le vent commence à tourner.
  • Bien !

Tous s’inclinèrent et disparurent, laissant Grimmjow et Byakuya à nouveau seuls. Les deux hommes s’observèrent intensément. Grimmjow ne put s’empêcher de demander.

  • Puis-je savoir ce que j’ai fait à votre sœur ?

Un soupir lui répondit, et l’expression du noble changea légèrement. Grimmjow sentit une nouvelle fois que ce type lui cachait quelque chose. Finalement, il se décida à parler, mais ce qu’il entendit, le laissa sans voix.

  • Ma sœur est très nerveuse… Parce qu’elle sait que vous seriez susceptible de plaire à son ex-mari. C’est aussi pourquoi, Aïzen Sosuke vous a choisit vous plutôt qu’un autre… enfin, je pense que vos qualités aux tirs ont dû le réjouir.

L’attitude de Grimmjow devint interrogative. Il se gratta le haut du front, et son regard glissa de droite à gauche, comme s’il cherchait une réponse à une interrogation. Byakuya voyant que l’homme devant lui n’arrivait pas à formuler son idée, il dit clairement pour éviter toute équivoque.

  • Ma sœur et mon beau-frère ont divorcé parce que mon beau-frère préfère les hommes aux femmes dans son lit.

Les yeux bleus s’arrondirent de surprise et ils contenaient à eux seuls, toute l’incrédulité du monde. Cela aurait pu être drôle, songea Byakuya, si la situation n’était pas aussi dramatique. Grimmjow finit par se désigner du doigt.

  • Et vous m’dites que j’pourrai lui plaire ? C’est une plaisanterie ? Et j’dois le protéger ? Nan, c’t’une blague ?

Le regard sombre de Kuchiki se planta dans le sien, et sa voix retentit froidement dans la pièce.

  • Je n’ai jamais été aussi sérieux. Enfin, ce n’est pas parce que vous risquez de lui plaire physiquement qu’il voudra coucher avec vous, rassurez-vous !
  • Mais ça n’va pas la tête ! Il est hors de question que…

Grimmjow était atterré et sous le choc de l’aveu. Ce n’était pas possible ! Deux hommes ne pouvaient pas avoir une relation ensemble ! Jamais il n’avait entendu pareille absurdité de toute sa vie !

  • Vous me demandiez pourquoi ma sœur semblait vous en vouloir. Elle déteste tous les hommes qui s’approchent de trop près de son ex-mari, parce qu’elle l’aime toujours, voyez-vous. Après tout, il est aussi le père de ses enfants. Et rassurez-vous, Ichigo ne vous fera rien si vous n’y consentez pas, au cas où vous l’intéresseriez ! C’est un conditionnel… Une chance qu’il se soucie aussi des personnalités, je doute que la vôtre ne le séduise alors inutile que vous paniquiez.
  • Alors pourquoi me l’dites vous ?
  • Au moins, vous le savez, sourit presque Byakuya.

Son regard contenait une lueur espiègle, mais elle disparut si vite que Grimmjow eut l’impression de l’avoir rêvé. Un coup porté à la porte attira son attention. Byakuya invita le visiteur à entrer.

  • Eh bien quant on parle d’amant…

La phrase avait été chuchotée à voix si basse que Grimmjow se retourna vers Kuchiki qui s’était levé pour faire face à l’homme qui s’avançait d’un pas énergique.

  • Muguruma, je ne pensais pas vous voir aussi vite.
  • Lorsqu’il s’agit de la vie d’Ichigo, je ne serai jamais assez rapide.

Grimmjow fixa l’homme aux cheveux blancs peigné en crête. Son expression dure et son regard pénétrant lui firent comprendre que ce type ne plaisantait jamais. Au vu des galons qui s’exhibaient sur ses épaules, il était d’un grade équivalent de celui de Kuchiki.

— Général, fit Kuchiki en désignant de la main Grimmjow. Voici le sniper que je vous avais promis. C’est le meilleur toute catégorie. Il vous obéira aveuglément.

— Ah oui ?

Le regard noir qui se posa sur lui, était rempli de mépris. Grimmjow sentait la colère monter en lui. Le dégoût lui était bien présent depuis qu’il avait compris que ce type était l’amant d’un autre homme. Qu’importe qu’il soit roi, futur roi ou un gars comme lui, ce type de comportement était totalement anormale, et si ce Kurosaki ou ce type cherchait à le baiser, il se chargerait de leur régler leur compte, qu’importe leur position dans la hiérarchie.

 


* Volcans de Sakhalines. Ceci est faux bien sûr. La géographie de la Terre est quelque peu modifiée pour l'histoire.

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Commentaires

  • pamela cloutour

    1 pamela cloutour Le 03/06/2016

    coucou et bon retour parmi nous
    trop bien ce chapitre est excellent vivement la suite sa commence a devenir super intéressant trop hâte de lire la suite
    bisous et bon courage et surtout attention a ta santé
    jedynak-marlene

    jedynak-marlene Le 03/06/2016

    Coucou Pamela :) Eh, eh ! Super que ça te plaise :D. L'action va commencer en effet et j'avoue que je me demandais si vous alliez apprécier. Mouahahaha... impatiente de vous dévoiler la suite :p T'inquiète pour la santé. Le prochain chapitre est déjà prêt... mais j'attends une semaine, comme ça, ça me permet de prendre de l'avance. A très vite, bisous Jj

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